Etats des RPs

Pouvoirs

• Transformation en harfang des neiges
  
  

  Une jeune elfe grimpe agilement dans un arbre et avance en sautillant sur une branche horizontale. Elle ouvre les bras de chaque coté de son corps et les fait battre l'air, comme si elle avait des ailes. Sourire dément aux lèvres, elle retire ses vêtements et les laisse tomber au sol, dévoilant l’immense tatouage de harfang des neige qui lui couvre le dos. Un rire trop aigüe perce l'air avant que la jeune fille ne ferme les yeux, comme s'endormant debout à plusieurs mètres du sol. Le dessin s'étend sur sa peau, l'englobe, recouvre peu à peu sa tête, ses jambes, transforme ses bras en ailes... Sa silhouette rétrécie... S'habillant d'une esquisse, elle devient peu à peu l'oiseau qui lui ornait le dos. Je rabats mes bras autour contre mes seins, et baisse la tête, yeux clos. Je n'ai plus besoin de mes mains, elles ne seront plus qu'une gène pour ce nouveau visage que je m'apprête à adopter. Je n'ai plus besoin d'être humaine, plus besoin de m'attacher à cette forme si absurde, incapable de s'adapter à toi. Dame nature, pour me rapprocher de ton cœur je délaisse l'enveloppe sous laquelle je suis née. Laisse moi t’honorer d'un pieux vol dans la nuit... Mes bras sont maintenant des aile, blanche et immense, et je m'en enveloppe pour cacher au monde le reste de ma silhouette. Un cri de chouette fend la nuit, elle m'appellent. Je pourrais presque les comprendre maintenant, bientôt. Je sens mon corps rétrécir sans la moindre douleur. Ce n'est pas cette première transformation qui m'apporte la souffrance, mais bien mon retour à l'humanité. Pas encore, Dame nature, laisse moi faire admirer la vérité, encore un peu... Je relève une tête ronde, couverte d'un doux duvet crème et prend mon envole, enfin.

  
  
• Contrôle des plantes
  
  Elle fixe le grand arbre, un fin sourire sur les lèvres et les yeux brillants d'une joie malsaine. Un jeune humain y est monté, espérant échapper à ses dagues et déclenchant un rire dément chez la petite chasseuse. D'un geste impétueux et sans appel, elle frappe l'écorce du géant végétal et le bois frémit jusqu'au bout de ses plus hauts rameaux. Tout est une histoire de volonté, peu importe les moyens ! Voici la vérité des druides, celle que sa sœur se refuse à entendre. Avec d’inéluctable lenteur d'un puissant endormi, l'arbre referme sa ramure autour de sa proie, dans une longue étreinte qui n'en finit pas... Les branches gémissent sous l'effort sans que le regard de la jeune bourreau ne trahisse le moindre sentiment d'inquiétude. Ce géant n'est pour elle qu'une arme, qu'un moyen, qu'un engin de torture, et sa souffrance ne la touche pas plus que les hurlements affolés de sa cible. Peut être même semble t-elle y prendre un certain plaisir...
  
  La route a été si longue aujourd'hui. Épuisée, je m'arrête au pied d'un grand chêne centenaire et m'adosse à son écorce rugueuse, me reposant dans ses puissants bras végétaux. D'un geste très doux, je ramène mon bâton de marche contre mes seins pour ne pas effrayer ce géant sauvage et ferme les yeux, prenant le temps d'écouter son murmure. Chaque arbre, chaque pousse, à un chant propre, un sentiment qui coure dans sa sève, un message a faire passer. J'attends qu'il m'accepte et qu'il reprenne son chant avant de m'adresser à lui. Quand je le sens prêt, j'appose mes mains sur sa peau de bois.
  *Acceptes tu, chêne centenaire, de m'héberger en tes branches cette nuit ?*
  Deux branches feuillues se glissent sous mes bras et m'élèvent au dessus du sol, m'entrainant dans sa si belle ramure. D'autres branches forment peu a peu un toit de verdure, puis des murs, pour devenir enfin une cabane de rameaux entremêlés. Ici, sur mon lit de feuilles, je me sens bien, en sécurité.
  
  
  
• Contrôle des cauchemars
  
  Tient, un dormeur à proximité, une victime inconsciente ! Une petite elfe d'une dizaine d'années tout au plus en apparence apparait tranquillement dans le rêve du pauvre homme assez fou pour oser dormir. Quelle idée aussi ! Il ne faut vraiment pas tenir à la vie pour s'adonner à une telle activité. Peau pâle, belles chevelure ocre et toujours ces même yeux vert brillants de joie, une véritable petite fée de lumière. La silhouette souriante laisse le dormeur l'habiller à sa guise, l'intégrer tout naturellement à son rêve. Que pourrait t-il faire d'autre puisqu'elle s'y est introduite et qu'il n'a d'autre moyen de l'en jeter que l'éveil pure et simple ? Mais il ne faut pas agir tout de suite, les terreurs sont bien plus prenantes quand elles viennent d'une part de sois même. Alors la fillette attend qu'il l'accepte avant de réveiller ses démons. Elle le sonde, modifiant ça et là quelques menu détails pour voir lesquels le font réagir. Et quand elle a enfin trouvé le point faible de son compagnon nocturne, tout est finit. Il s'éveille bien trop longtemps après le début du cauchemar, couvert de sueur... Mais la charmante petite fée des rêves ne désespère pas d'un jour parvenir à ce qu'il ne reprenne pas connaissance, à le pousser à trouver refuge dans la mort...
  
  Elle brise, détruit de l'intérieur... Elle emplit les rêves de tant d'abominations que je n'ai pas la force de les chasser. Elise... Jamais je n'aurais l’impudence de violer l'intimité des songes de ces hommes si tu ne m'y forçais pas ! De toutes mes forces, je retiens tant bien que mal le mur d'ombres que tu fais tomber sur eux. Arrête, je t'en prie ! Pour eux, je ne suis que moi même, vêtue de forêt, comme toujours. Gardien, protecteur incompétent de vos esprits ravagés... Pardonnez moi.