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La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé]

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Raos Helkar
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Raos Helkar

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MessageSujet: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyLun 5 Sep - 18:44

Le monde civilisé. Voila donc ce qui se cache derrière la bordure. Cet univers sédentaire, pourri par les intrigues politiques, conflit d'influence et l'argent sale. Où même ceux qui soit disant prêche la bonne parole peuvent vous poignarder dans le dos sans une once d'hésitation.
Ou du moins voila comment Raos concevait l'extérieur avec comme seul élément les choses que les anciens lui avaient racontés dans ses jeunes années. Mais cette fois la différence c'est qu'il y était dans le monde civilisé. Et depuis dix heures ce matin, il y marchait sans fatiguer et sans avoir croisé un soupçon de civilisation. Autour de lui ce n'était que terres sauvages, forêt, cours d'eau, animaux étrange, etc...

Le premier constat fut évident: tout était bien différent du désert. Et il nota pour lui même qu'il allait devoir s'acclimater avec ce nouveau monde en attendant de croiser les fameuses "villes". Ces endroits où soit disant les gens habitaient régulièrement dans les mêmes maisons, tous centrés au même endroit. Pas vraiment sécuritaire comme concept mais allons bon. Il avait bien entendu déjà lue et écouté plein de choses sur l'extérieur, mais y pénétrer soit même c'est vraiment autre chose.
Le second constat fut sa fatigue. Il allait devoir trouver un coin pas trop mal pour dresser sa tente et chercher de quoi se nourrir. C'est donc le visage stoïque qu'il reprit sa marche en descendant le petit sentier de roche blanche s'enfonçant dans un sous-bois. Ici l'air était humide et le vent plutôt frais, changement de climat qui le fit frissoner un bon coup avant de se résigner à sortir sa cape normalement utilisée pour survivre en cas de tempête de sable.

Il le sentait d'avance, il allait passer pour un sacré phénomène si jamais il venait à croiser des gens de la civilisation sans s'y être habitudé. Alors que faire? Vivre dans la nature le temps de se faire au coin et ensuite se risquer à fréquenter les grandes villes? Ou se jeter à l'eau dés le début au risque de passer pour un perdu? Après tout, il devait bien y avoir quelques Nomades de naissance jonchant les civilisations. Du moins il l'espérait, il n'avait pas spécialement posé de question à ce sujet mais après réfléxion il lui sembla plutôt évident que tout Nomade ne se terrait pas éternellement dans le désert comme le font la plupart des Helkar. Il venait d'une tribu conservatrice, il faut garder ça en tête.


Au bout de quelques mètres parcourus, il déboucha sur une grande étendue d'eau. Moins grandes que l'océan certe mais bien plus impressionante que les oasis. C'était comme un grand oasis d'ailleurs, sans personne pour habiter autour par contre.


*Vraiment illogique...*

Secouant négativement du chef l'air visiblement désolé pour les "civilisés", il s'affaira à monter son bivouac. Une tente une place traditionelle, pliée en kit avec les batons bien accrochés dans son dos. Un paquetage léger et très utile.
Réunissant quelques brindilles et deux branches plus grosses, il organisa un feu en étudiant le souffle du vent. Il en monta un second en parallèle afin d'éviter que la fumée ne monte trop haut et que l'on devine sa position. Le feu sans fumée était une des choses qu'on apprenait très vite chez les Nomades. Puis n'étant pas un grand pêcheur dans l'âme, il se prépara à partir chasser en s'assurant bien d'être équipé comme il le faut.

Quelques bruissements dans son dos, il se retourna comme un tigre en scrutant le sous-bois de ses yeux dorés. Sa position était presque féline et ses mains déjà prête à dégainer ou lancer. Les animaux dangereux n'étaient pas rares dans le désert et il ne voyait pas pourquoi ce serais le contraire ici. Ne bougeant plus, l'oreille aux aguets, il patienta...
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Miranda Tolmed
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMar 6 Sep - 14:05

S’il arrivait que certaines de ses journées soient paisibles, elles se comptaient sur les doigts d’une main de charpentier… Il était monnaie courante que les esprits viennent faire appel à elle pour une raison ou pour une autre, sans toutefois qu’elle puisse systématiquement les aider. Certains étaient psychologiquement bloqués à une époque révolue, d’autres ne réalisaient même pas qu’ils lui demandaient de réaliser des miracles. Mais il arrivait aussi qu’elle se plie à leur desiderata. Lorsqu’un jeune aventurier un peu trop téméraire, mort bien trop jeune pour sa famille, vous demandez de leur ramener ses biens, il était difficile de refuser. Surtout si le corps n’était pas très loin de là…

Visiblement le jeune homme avait décidé de bivouaquer sur les bords du lac. Trompé par la beauté et la sérénité des lieux, il n’avait pas pensé aux dangers inhérents à la route et avait baissé sa garde. Cela avait été suffisant pour qu’un petit groupe de gredins le passe au fil de leurs lames. Tout cela pour un bien maigre butin qu’ils avaient dédaigneusement abandonné derrière eux : un simple médaillon taillé dans le bois par le père du malheureux. En guise de bonne fortune. La jeune femme n’avait pas relevé le manque flagrant d’efficacité du grigri familiale, se contentant d’accepter de jouer les corbeaux de mauvais augure. Elle allait devoir ramener le médaillon à la famille et annoncer que son propriétaire était passé de vie à trépas il y avait près de six mois de cela… Inutile de dire que cela faisait partie des fonctions préférées de sa vocation de shaman.

Elle s’était donc résolue à prendre la route pour le lac, accompagnée de Gem. Si cela n’avait pas été le cas de son « client », elle n’était pas encore prête à sous-estimer les dangers des lieux. Son compagnon loup serait donc d’une grande aide pour la protéger. Et pour l’aider à retrouver son chemin tant son sens de l’orientation pouvait parfois se montrer exécrable.


-Tu sauras me guider pour la dernière partie ?

L’esprit du jeune homme opina du chef alors qu’il s’enfonçait dans les sous-bois, dernier élément qui les séparait du lac et de sa dépouille. La jeune femme ne put retenir un léger soupir. Pour le jeune aventurier, comme pour Gem d’ailleurs, cette partie là du voyage n’était pas bien gênante. Il n’en allait pas de même pour la sidhe. Contrairement à eux elle n’avait ni un corps immatériel, ni un corps suffisamment menu pour se glisser sous les branches. Elle se retrouvait obligée de lutter avec la végétation pour chaque pas, provoquant un mini cataclysme sur son passage en comparaison à la discrétion de ses deux compagnons.

Non, décidément, la jeune femme n’était absolument pas discrète dans son arrivée sur les berges du lac. Mais elle parvint, par on ne sait quel miracle tout féminin, à s’extirper des branches en ayant une mise parfaite, les joues simplement rosies par l’effort, le souffle un peu court. Comme à chaque fois elle eut un instant de surprise en redécouvrant la beauté des lieux, avant de fixer son attention sur son « client ». Ce dernier fronçait légèrement les sourcils, comme si quelque chose le tracassait. Gem, quant à lui, avait la truffe au vent, reniflant furieusement une piste inconnue mais dangereusement proche à son goût.


-Quelque chose ne va pas ?

L’esprit lui lança un regard éperdu qu’elle seule pu voir. Elle se rapprocha un peu de lui, ignorant qu’elle offrait un bien curieux spectacle au nomade qui devait la prendre pour une bourgeoise perdue et abritant toute une colonie d’arachnides sous son chignon impeccable. De son coté la sidhe commençait à pressentir le problème…

-Les lieux ne sont plus comme dans ton souvenir…

Et ce fut cet instant que choisit Gem pour grogner, le dos hérissé…
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Raos Helkar
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMer 7 Sep - 20:48

Immobile dans sa position défensive, Raos posa lentement un genoux au sol sans quitter le sous-bois des yeux. Aux premiers grognements de Jéol il entama sa dissimulation avec un certain étonnement lorsque sa peau et ses habits prirent une teinte marron verte au lieu de l'habituel camaïeux de jaune et doré du désert. C'était bien la première fois qu'il se camouflait en territoire occidentale et se fondre dans une forêt ou un marais donnais visiblement d'autres impressions que de se fondre dans le sable.
Ventre à terre, son compagnon fit le tour de la tente et huma les buissons jouxtant leur position. Il revint sur ses pas et toujours avec un air de chasseur née il marcha truffe au sol et yeux aux aguets. Puis s'arrêtant net, il pointa sa truffe vers une berge du lac qui était à quelques mètres du Nomade.

Là-bas sortirent une femme accompagnée d'un loup au pelage noir. Du moins cet animal avait tout du loup que Raos n'avait encore vue qu'en dessin. La femme semblait lunaire comme sortit d'un conte pour enfant et semblait parler toute seule ou peut-être que son loup était doté de la faculté de lui répondre allez savoir. Toujours est-il que son allure singulière ne mis pas Raos et Jéol en confiance, les deux amis resserrant les rangs pour mieux aborder la situation de loin.
Que faire dans ces cas là? S'annoncer à voix haute? Resté cacher et attendre de voir les intentions des nouveaux venus? Et si la femme bizarre habitait là, peut-être que le Nomade était dans son territoire dans le fond. C'est vrai qu'après tout il n'as croisé personne ici, impossible de savoir si cette terre est sous contrôle d'un clan ou propriété d'un unique habitant. Dieu que ce monde est compliqué, dans le désert c'est beaucoup simple de s'y repérer, suffit de voir le cairn local et on comprend tout tout de suite. Ici c'est quoi la logique, on est sensé tout savoir avant tout le monde et mieux que les autres si possible? Et dire que Rhaed, son grand-père, lui avait dit que le monde civilisé faisait bien deux voir trois fois la taille du désert... Sachant qu'en plus de vingt ans de vie il avait dut à peine voir la moitié de l'étendue de sable, comment faire pour s'y retrouver là dedans et savoir quoi est à qui etc...

Un nouveau grognement de la part de Jéol le sortit de son cauchemar administratif de Nomade face à la civilisation. Son bâtard des sables était désormais allongé à ses pieds, prêt à jaillir face à l'opposant. Et l'opposant m'est avis qu'il le voyait en ce loup qui, à quelques mètres, grognait lui aussi vers leur position.


*Que faire?*

Lancer son arme et parler après? Ou peut-être l'inverse? Dans le doute Raos dégaina pour de bon son Traqueur et l'arma prêt au lancé. Bras tendu vers l'arrière, il ne comptait pas le lance rmaintenant mais si jamais une quelconque offensive vient à être lancée dans sa direction elle seras bien reçu, foi de Helkar!
Mais notons d'une chose: le pelage sable de Jéol, couché aux pieds de son maitre accroupi, jurait encore avec la dissimulation vert-marron du Nomade. Mais ça, ce sont des réflèxes qu'il reste encore à acquérir au duo de choc venu du désert. On ne change pas de vieilles habitudes comme ça.
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Miranda Tolmed
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyJeu 8 Sep - 8:53

La perception du temps était vraiment très différente une fois que l’on était mort. Et c’était bien une gageure pour les personnes qui avaient à traiter avec les esprits. Plantées sur les bords du lac, à observer la forme fantomatique d’un antique jeune homme, Miranda en avait cruellement conscience. S’il ne parvenait pas à reconnaître les lieux c’était probablement parce que le temps était entré en jeu… Il lui serait donc difficile d’annoncer aux parents du trépassé que son aventure avait tourné court. Si cela était au moins une bonne nouvelle, expliquer ce concept à son « client » risquait de se révéler beaucoup plus difficile… La jeune femme se massa délicatement l’arrête du nez en quête d’une pointe d’inspiration pour présenter la chose de telle manière qu’elle ne se retrouve pas avec un esprit hostile sur les bras… L’esprit, quant à lui, commençait à paniquer, lui tournant furieusement autour en quête d’une réponse. La sidhe due lever une main pour l’inciter à un peu plus de calme…

-Donne moi quelques instants s’il te plaît…

A cet instant le regard de Miranda finit par tomber sur Gem dont le dos semblait avoir doublé de volume. Le grondement sourd auquel elle n’avait pas fait attention provenait directement de sa gorge et il fixait un point avec insistance. Bien que voyant relativement bien dans le noir, la jeune femme ne décela rien d’étrange au lion. Hormis une tâche brun clair qui semblait presque adopter la même position que son ami lupin. Bien que consciente que cela pouvait être perçue comme une trace de faiblesse par un animal embusqué, la jeune femme s’accroupit pour poser une main apaisante sur l’encolure de Gem. Elle pouvait ainsi lui parler sans crainte que sa voix ne porte trop loin.

-Tu as vu quelque chose ? C’est un loup ? Un chient errant ?

Peut-être restait-il une trace des beaux idéaux qui avaient poussé le jeune homme à prendre la route avant de mourir bêtement, en tous cas, il alla de lui même jouer les éclaireurs dans la zone où se cachait le nomade. S’il eut beaucoup de mal à le voir, il le sentit sans trop de difficulté et découvrit aussi le camp un peu plus loin. En quelques instants il venait faire un rapport détaillé à la sidhe, toujours accroupie aux cotés de son loup à surveiller les mouvements de la tâche claire. Les révélations de l’esprit surprirent la jeune femme qui fixa intensément la zone, ne parvenant toujours pas à voir le nomade. Elle s’en sortait bien mieux avec les morts qu’avec les vivants…

-Gem, calme toi, je crois que nous nous faisons peur mutuellement. Comme pour Vaykat…

La sidhe se redressa doucement en levant les bras. Elle faisait certes une cible de choix mais elle n’avait pas vraiment d’autres choix. Apparaître soudainement aux cotés de l’inconnu ne pourrait que provoquer une catastrophe. Tout comme avancer sans invitation… En ce mettant en position de vulnérabilité, elle prouvait ses bonnes intentions en quelque sorte. Et si il s’agissait d’une personne mal intentionnée elle était suffisamment bien entourée pour pouvoir encaisser un premier assaut et fuir…

-Bonsoir ? J’aurai besoin d’aide je vous pries ?

Elle avait parlé d’une voix forte, prête tout de même à se défendre. Les grognements avaient baissé d’un ton mais restaient présents. Il ne s’arrêterait qu’une fois ayant obtenu la preuve que Miranda n’était pas en danger…
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Raos Helkar
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyJeu 8 Sep - 22:59

Toujours campé dans sa position déensive, l'air belliqueux, Raos ne bougeait seulement que par les rares respirations qu'il prenait. Et encore, il respirait avec le ventre exprès pour ne pas faire bouger son buste et se rendre tout juste perceptible. Aucun détail ne doit être laissé au hasard, le mort peut être croisée à chaque tournant. Et elle ne pardonne pas les erreurs, elle.
Jéol grognait, moins fort tout de même, le loup en face grognait lui aussi et l'affrontement animal ne semblait pas se calmer, chacun protégeant son maitre à sa manière. La femme sembla parler au loup puis reparla toute seule finalement. Son attitude étrange n'aidait vraiment pas à instaurer une relation de confiance et même si son allure n'incitait pas à la violence mieux vaut se méfier dans ce genre de cas. Ce sont souvent les plus belles roses qui ont les épines les plus piquantes. Même si le désert n'est pas une terre de verdure, certains proverbes restent communs.

Après de longues minutes à se regarder en chien de faïence, la "dame" s'élança pour faire le premier pas. Ils étaient assez loin l'un de l'autre mais toujours trop prêt pour risquer une attaque d'un camp ou de l'autre. Mais là elle leva les mains en signe de rédemption et continua à avancer d'un pas serein. Au bout d'un moment le son claire de sa voix porta jusqu'au Nomade, annonciateur de paix et de rencontre plus que de guerre.
Raos jaugea un instant ces paroles qui ser perdirent dans l'écho du lac et daigna de se lever. Il scruta tout de même autour delui au cas où que tout cela ne soit qu'une immense supercherie visant à le mettre à bas puis une fois son tour effectué du regard il enjamba Jéol. L'animal se leva lui aussi et resta à côté de son maitre. Finit les grognements mais son poil restait hérissé et son corps tendu comme prêt à bondir à la moindre incartade. Chez les Nomades méfiance est mère de sûreté, insultez les de paranoïaques si le coeur vous en dit mais je vous souhaite de courir vite si c'est le cas.

Il ne retira pas son camouflage tout de suite et continua à avancer. Par contre il rangea son Traqueur dans l'étui dorsale prévu à cet effet. Il pouvait être visible à partir de là, dissimulation ou non. Bon, on ne voyait qu'un homme, voir une silhouette d'homme, fondu parmis la forêt qui se tenait derrière lui mais au moins on voyait bien quelqu'un se dresser en face de soit.


"Qui êtes vous et que venez vous faire ici? Est-ce que je suis sur votre territoire?"

Il moucha la demande d'aide de cette inconnue d'un revers de la main et passa plutôt directement aux choses intéressantes selon lui. Pas question d'accepter n'importe de n'importe qui sans d'abord connaitre les intentions des gens en face. Non mais franchement, elle avait comme vocation de mourir dans les jours à venir celle ci ou quoi?
Dans le doute que son attitude soit à nouveau qualifiée comme trop hostile, bien qu'il soit arrivé là avant eux après tout, il ôta son camouflage. Ses habits étaient encore dans des teintes sombres et brunes mais sa peau bronzée, ses yeux d'or et ses longs cheveux de jais tranchaient dans les couleurs locales.


"Je suis en voyage et je ne fait que dresser mon bivouac ici le temps d'une nuit."

Ils n'avaient pas a en savoir plus.
Puis il devait se nourrir et n'avait pas franchement de temps à perdre avec une femme aux allures d'originale qui s'amuse à faire la causette avec le premier venu. C'est quoi ce pays franchement?
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Miranda Tolmed
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyVen 9 Sep - 21:48

Même si ce n’était pas vraiment le cas, demander de l’aide était encore le meilleur moyen de faire sortir l’inconnu de sa réserve. Que ce soit pour attaquer ou porter assistance. Ou, dans le cas présent, feindre une fin de non recevoir. L’effet escompté était tout de même présent, elle pouvait enfin s’adresser à lui face à face, même s’il avait fallut un certain temps avant qu’elle ne puisse clairement le discerner entre son camouflage et la nuit… Gem ne semblait pas beaucoup plus rassuré, continuant à essayer de se montrer plus gros et menaçant qu’il ne l’était vraiment. Un rapide regard informa la sidhe que la réciproque était vrai avec le… canidé du nomade.

Le bonhomme ne devait pas vraiment être d’ici. En cinq ans de voyages incessants c’était bien la première fois qu’on l’abordait de cette manière dans cette région… S’il était fraîchement sorti de chez lui cela pouvait expliquer une partie de sa réaction. A elle de lui expliquer posément qu’il risquait d’avoir de mauvaises surprises s’il proposait ainsi aux gens de s’auto-proclamer maître d’un territoire vierge… La sidhe baissa les bras, le message étant passé elle n’avait plus besoin de faire l’épouvantail…


-Je suis une simple voyageuse. Ce territoire n’est à personne en particulier…

Gem eut une sorte de reniflement agacé qui ne passa pas inaperçu…

-Pardon. Il n’est à aucun humanoïde en particulier…

Le loup parut satisfait de la réponse de la shaman, s’asseyant sur son arrière-train. Cela ne l’empêcha pas de garder ses yeux rivés sur les deux inconnus, notamment le compagnon de Raus. Miranda, quant à elle, pu enfin voir à qui elle avait à faire exactement. Son esprit associa les teintes, tant de vêtements que de peau, au désert et elle commença à comprendre qu’elle devait être face à quelqu’un qui venait de fraîchement quitter son clan. La mauvaise nouvelle, par contre, était qu’il n’était pas que de passage. Visiblement il avait déjà installé son campement… Et elle pouvait presque voir l’ange de la destiné se gausser ouvertement de la situation dans son dos.

Mais tout espoir n’était pas perdu ! Elle jeta un regard interrogatif à l’esprit, un peu contrainte de garder le silence si elle ne voulait pas que le nomade ne s’imagine qu’elle avait une armée cachée quelque part. A moins qu’il ne la catalogue comme folle directement… L’ancien aventurier secoua doucement la tête, visiblement désolé de ne pouvait être d’un plus grand secours. Miranda allait vraiment devoir faire tout le tour du lac avec patience pour que quelque chose ne lui revienne. A moins qu’elle n’ait de la chance et qu’elle ne tombe sur son cadavre racorni dès le début.


-Si vous vous prépariez à bivouaquer je ne voudrai pas vous déranger trop longtemps. J’ai perdu quelque chose par ici… Sauf qu’il m’est difficile, voir impossible, de me souvenir de l’emplacement exact. Etant donné que je vais devoir chercher partout, cela vous dérangerait-il si je commence par votre campement ? Ainsi je m’assure que ce n’est pas là et pourrai vous laisser tranquille…

En priant pour que le jeune homme la prenne juste pour une cruche qui avait perdu une quelconque babiole. Il était toujours excessivement difficile d’arriver de nuit, la bouche en cœur, en expliquant qu’on cherche un cadavre sans savoir ni la zone exacte où il se trouve ni son âge…

-… S’il ne se trouve pas au niveau de votre campement bien entendu. Et je garderai mes mains dans mon dos…
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Raos Helkar
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyDim 25 Sep - 0:23

Si il y a bien une chose qui parut évidente aux yeux de Raos en l'instant présent c'est bien que cette femme était tout sauf saine d'esprit. Ou que ses coutumes étaient si étranges que n'importe qui provenant du désert pourrait prendre cette femme pour une originale, voir une demeurée si on pousse le jugement dans les extrême. Aucun humanoïde en particulier qu'elle dit. Ça veut dire quoi ça au juste? Qu'ici ils laissent les bêtes faire la loi et que les humains ne se mêlent pas aux communautés animales? Bon d'accord dans le désert il existe bien quelques coins, notamment les récifs du sud profond ou les chaines montagneuses du nord-ouest qui sont principalement dominés par des animaux -si tant est qu'on puisse appeler ce type d'engeance "animaux- mais les humains restent présent et clament ces terres comme leur appartenant. Et n'y voyez pas là une appropriation outre toute mesure d'acceptation car ces derniers, souvent des reclus ou des gens assez particulier, vivent ou essayent de vivre en harmonie avec les "animaux du coin". Bref, toujours-est il que ce genre de pratique n'es pas chose courante et même si l'homme et la bête sont en accord tacite, le territoire est sous responsabilité humaine. Point final.

Et alors qu'ils étaient entrain de discuter la femme s'interrompit pour scruter le coin autour d'elle. Comme si elle ne l'avais pas déjà suffisamment fait dans les dernières minutes. Serait-elle atteinte d'une certaine forme d'amnésie temporaire qui lui fait perdre toute mémoire instantanée? Allait-elle lui redemander qui il était dans une poignée de seconde? Tout cela semblait hors propos mais face à son premier occidental, surtout un aussi étrange que ça, Raos s'attendait à tout désormais.
Au bout d'un court instant qui parut pourtant plus long que prévu, la femme se décida à reprendre la conversation là où elle l'avait laissée. Elle avoua d'elle même de ne pas être en mesure de se rappeler de l'endroit où elle avait perdue quelque chose. Un aveux des plus normaux sommes toutes mais dans son cas Raos commençait à joindre les deux bouts vis-à-vis de son prétendu petit problème de mémoire.

Mais ce fut la suite qui l'interpella le plus.
Elle... elle voulait fouiller son camp? Pour récupérer un objet égaré dont elle ne se souvenait plus l'emplacement exact? Alors qu'il venait d'arriver il y à quelques heures tout juste? Mais bon dieu quelle est la logique qui anime cette femme! Après plus mûre réflexion il en arriva à la conclusion suivante: cette femme devait surement être une voleuse au tour bien ficelé et maintes fois répétés, s'attaquant aux nouveaux voyageurs franchissant la barrière du désert. Elle dissuade les victimes avec son gros chien noir et après elle joue le coup de la folle, s'approche de leur campement en prétextant une histoire vaseuse, rafle la mise et se fait la belle aussi sec. Mais foi de Helkar, on attraperas pas Raos avec un stratagème aussi miteux.
Ou peut-être qu'elle venait d'indirectement le traiter de voleur. En supposant qu'elle avait perdu un objet et que ce dernier se trouverait dans son camp à lui. Elle ne le prenait quand même pas pour un chien de basse fosse propre à faire les poches des vieilles dames pour ensuite s'installer bien à découvert devant une grande étendue d'eau?
Durant tout ce long moment d'introspection, les yeux du Nomade se plissèrent jusqu'à ne former que de minces feintes suintantes de scepticisme non camouflé. Il se retint de pencher la tête sur le côté comme un idiot devant un sujet trop dur à comprendre mais ce réflexe très animal le titilla un moment tant la situation lui parut saugrenue.

Mais au bout d'un moment il se décida pour de bon, après de très longues secondes d'un silence du plomb le plus pesant. Elle à dit qu'elle le laisserais tranquille après? Pour sûr que si elle essaye de le délester de quelque chose elle allait le laisser tranquille après. En allant nourrir les habitants de cette oasis en foret. Il s'avança de quelques mètres devant son campement et tâcha tant bien que mal de reprendre son aplomb. Sa stature digne d'un forgeron, aux épaules larges et aux bras musculeux, tenta d'en imposer un maximum.


"Hm. Très bien. Approchez doucement en levant les mains et une fois arrivé à ma hauteur ne bougez plus. Je tient à vous suivre de prêt durant votre... investigation."

A la fin de sa phrase il glissa sa senestre sur le manche de Traqueur, dépassant de son étui. Jéol quant à lui quitta le devant de son maitre pour aller se ranger un peu en retrait par rapport au camp, paré à couper toute tentative de fuite si la situation venait à mal tourner.

"Et je vous préviens que si jamais vous tentez de me piquer quelque chose, je vous collerais une entaille si profonde que vous en souffrirez sur sept générations. Et un Nomade n'as qu'une parole en la matière."

Son peuple est réputé pour sa tendance à réglé les conflits de manière honorable. Enfin honorable selon eux. C'est à dire par tout les moyens nécessaires pour laver affronts, quitte à faire couler du sang, détruire des camps et emprisonner des innocents. Non ils ne sont pas brut, ils ne sont pas sanguinaires, ils ne sont pas sans foi ni loi. Mais s'attaquer à un Nomade c'est s'attaquer à l'ardeur du désert d'où il vient et ça ce n'est pas le genre de chose qu'on souille impunément. A leurs yeux ils ne font que régler un conflit en portant l'honneur de leurs couleurs comme un oriflamme. Ils sont rudes et leurs codes d'honneur, bien que divergents, sont tous érigés de manière à ce qu'aucun crime reste impuni. Et la punition peut tomber le lendemain ou dans deux siècles mais soyez assurer d'une chose: elle tombera.
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Miranda Tolmed
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyJeu 3 Nov - 9:29

Miranda pouvait bien passer pour folle, ce ne serait pas une première. Cela ne la dérangeait pas outre mesure. La seule chose pertinente qui intéressait la jeune femme par rapport à Raos était s'il allait la laisser faire sans la blesser. Sans plus. Elle ne se sentait pas l'âme d'une préceptrice pour lui expliquer quelques vérités fondamentales qu'il ignorait, le tout était qu'il la laisse vérifier et rapidement rentrer chez elle. Même l'esprit sentait que la situation était dans un équilibre délicat, entre une shaman qui commençait à lentement mais sûrement perdre patience et un nomade dont l'opinion oscillait entre folie et roublardise.
Ce n'était pas la première fois que quelqu'un l'accusait de tricher, de mentir, de voler, bref, de raconter des salades pour son profit personnel. Il fallait alors qu'elle s'arme de patience pour faire comprendre aux gens que non seulement elle ne gagnait rien à faire ce qu'elle faisait mais qu'elle possédait aussi un informateur sûr. Certains finissaient par la croire, probablement trop heureux de cette preuve d'une vie après la mort ou de la présence d'un être cher qui leur manquait trop. D'autres nécessitaient des preuves plus « sensationnelles », elle devait alors avoir recourt à certains détails de leurs vies uniquement connus de l'esprit et du vivant. Et il n'était pas rare que ce soit des détails dont elle se serait aisément passé…

Malheureusement pour elle, la jeune femme n'était pas vraiment dans ce cas de figure. L'esprit n'avait aucun rapport avec le nomade, hormis le lieux où ils se trouvaient tous à l'instant. Même si elle savait que l'esprit pouvait manifester quelques capacités s'il venait à s'énerver, un incrédule n'y verrait pas une preuve de plus de son existence, se contentant habituellement de mettre les manifestations sur le dos de la télékinésie de la personne présente en chaire et en os.

Elle vit le nomade peser le pour et le contre, se demandant vraiment sur quelle étrangeté il était tombé… Comme elle le vit essayer de se faire plus imposant qu'il ne l'était déjà. Pendant un instant elle eut l'impression de se retrouver face à un animal qui hérissait le poil pour dissuader un concurrent de passer sur son territoire. Mais elle se garda bien de rire ou de sourire à la comparaison. Le jeune homme semblait surtout désireux de se débarrasser d'elle rapidement sans avoir à craindre la perte d'un quelconque objet. N'eut été sa capacité à se téléporter, sa réaction aurait été passablement ridicule tant la différence du rapport de force sautait aux yeux. Elle était à peu près certaine que s'il décidait de l'entraver à la seule force de ses bras, elle serait incapable de se dégager. Du moins pas sans l'aide active de certaines de ses capacités, contrairement à lui.


-Fort bien, je vous en remercie.

Obéissant à son ordre, la jeune femme s'avança lentement vers lui, mains levées. Pour ce que cela représentait pour elle… Le loup s'avança à ses cotés, essayant de paraître relativement détendu, si l'on faisait abstraction de la crête légère qu'il ne parvenait pas à baisser au niveau de son pelage.

-Habituellement mon ami se charge de m'aider… Mais je peux comprendre que vous voyez d'un mauvais œil qu'un loup furète dans vos affaires. Je vous propose donc un « partenariat ». Vous avez certainement confiance en votre propre compagnon canin qui ne s'amusera certainement pas à vous voler… Et j'ai besoin d'un animal ayant un bon flair…

Le chien du nomade pouvait très bien avoir remarqué l'odeur de mort, sans pour autant s'y intéresser ou la signaler à son maître tant le temps avait du faire son office. Mais si un squelette se trouvait sous le campement, il serait certainement à même de marquer l'endroit et de, avec un peu de chance, l'aider à creuser. S'il ne trouvait rien, elle continuerait ailleurs, avec l'assistance de son loup. S'il était bien là… Elle devrait discuter avec le nomade pour voir ce qu'il désirait faire, bouger ou non. Et avec l'esprit aussi…

-Et seul ce qu'il y a sous le sol m'intéresse. Si je dois déplacer quelque chose vous appartenant pour l'atteindre je vous le dirai et vous laisserai faire. Ainsi je ne toucherai rien ne vous appartenant. Cela vous convient-il ?

C'était les meilleures garanties qu'elle pouvait lui fournir… Si elle ne croisa pas les doigts, l'esprit le fit, lui…
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Raos Helkar
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMar 22 Nov - 1:13

L'étrangère obtempéra à ses conditions sans rechigner sous aucune forme. C'est bien, voila une preuve d'intelligence non négligeable et ce que ce soit une voleuse ou vraiment une femme entrain de rechercher quelque chose de précis. Elle avança calmement, les mains levées et visiblement remplie de bonnes intentions. Son compagnon lui emboita le pas et Jéol resta de marbre lui aussi, légèrement en retrait par rapport a la situation du campement. Le Bâtard du Désert était l'incarnation vivante du coup d'avance sur les adversaires faisant fa ce Raos. Contrairement à bien des dresseurs ou autres personnes accompagnés par des animaux,ces deux là n'oeuvraient jamais côte a côté mais indépendamment l'un de l'autre tout en gardant en tête l'accomplissement d'un but commun. Ils se faisaient confiance mutuellement et le maitre n'avait jamais besoin de donner un ordre à sa bête pour que celle ci sache ce qu'il faut faire dans tel ou tel situation.
Lorsque la femme aux allures de folle mis le doigt sur l'habituelle coopération de son familier à ses côtés, Raos leva un sourcil interrogateur et regarda l'animal droit dans les yeux. Il semblait un peu sauvage, détail peu étonnant vue sa nature, mais assez intelligent pour ne pas sortir de la voie de conduite tracée par sa maitresse. Raos recentra son attention sur son hôte du moment, avec l'agréable sensation de savoir qu'elle n'avait rien tenté de vil durant son observation.


"La présence de votre animal ne me dérange pas, il peut vous aider si vous le souhaitez. Et si vous avez besoin d'un second flair pour vous aider a finir plus vite, Jéol vous prêteras main forte. Sa présence a vos côtés sera suffisante pour m'assurer que vous ne faites rien d'idiot, rare sont les détails qui lui échappe."

Raos regarda Jéol et ce dernier revint au centre de l'attention juste à côté de son maitre, à une poignée de centimètre de la fouineuse. Les yeux dorés du Nomade croisèrent le regard cendré de son compagnon de longue date et il comprit bien que si la tâche ne lui était pas spécialement agréable, il allait tout de même s'exécuter avec professionnalisme. Après tout, plus vite elle allai trouver ce qu'elle cherche et plus vite elle sera repartie, c'était donc dans son intérêt personnel d'accélérer la manoeuvre. Comme ça tout le monde est content et peut reprendre une activité normale chacun chez soit.
Il n'était pas réticent à son objectif, si tant est que ce soit vrai. Chacun dans ce monde avait sa mission a accomplir et elles pouvaient bien être de nature différente il n'en avait cure à vrai dire. Le seul problème présent serait que cette femme se révèle être une voleuse de bas-étage venue lui soutirer quelques rations ou je ne sais quoi d'autre. Et si elle comptait dépouiller sa dépouille, il lui souhaitait d'avance bien du courage car elle allait gouter l'acier nomade sans même avoir à le réclamer.


"Pas de problème je serais juste là, si vous avez besoin que je déplace quelque chose faites le moi savoir. Il en vas de même si vous avez besoin d'un coup de main pour déblayer un endroit."

Suite de quoi Raos retourna prêt de son feu de camp pour organiser ses biens personnel en vue du bon déroulement de la soirée. La présence d'une étrangère n'était pas en mesure de l'arrêter dans sa petite mise en place pour passer la nuit. Bien entendu il gardait un oeil sur elle et ne comptait pas la laisser filer si jamais la roue tourne, il en allait de même pour Jéol qui était de garde et d'aide aux côtés de la bête noire. Par contre il garda son katana bien accroché à sa hanche gauche là où normalement il le roule dans sa tente pour ensuite l'affuté et vérifier l'état de sa lame en fin de soirée avant de dormir. Il posa tout de même le nécessaire d'entretien juste à l'entrée de sa tente. Puis sortit cinq baguettes et en planta quatre autour du feux, croisées deux par deux de part et d'autre de la flamme. Sur la cinquième il enfila des morceaux de viande séchée et la posa en appui assez haut au dessus des flammes. Il allait devoir faire avec les moyens du bord ce soir, en vérifiant bien que les flammes n'aillent pas lécher le bois de trop prêt. Même si ce dernier était humidité au préalable, on était jamais à l'abri d'un incident.
Puis relevant son attention sur l'étrangère entrain de procédés à ses fouilles:


"D'ailleurs vous recherchez quoi précisément?"

Demanda t-il en appuyant sur le mot précisément avec la ferme intention d'en savoir plus. Puis ce ne serais qu'une question de plus pour éloigné ses doutes sur la prétendue nature de voleuse de cette femme.
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyJeu 24 Nov - 15:35

La situation était en train de s’améliorer. Elle sentait déjà qu’elle était moins tendue, que ce soit grâce au nomade qui était plus compréhensif ou elle plus coopérative. Gem aussi essayait de se faire moins menaçant, bien qu’il n’aima pas le duo leur faisant face. Miranda n’était en rien sa maîtresse mais il était assez intelligent pour comprendre ce qu’il pouvait faire ou non, sans compter qu’il avait pris l’habitude de l’aider dans ses recherches étranges. S’ils parvenaient à remettre la main sur leur aventurier malchanceux, ce ne serait pas le premier corps qu’ils déterraient pour satisfaire un esprit. Ou une famille…

Par contre elle n’était pas certaine de la réaction du nomade. Peut-être cela ne le toucherait pas plus que cela, elle ne connaissait pas trop son peuple et pouvait difficilement jauger de son degrés de superstition. Elle espérait juste qu’il ne sauterait pas directement à la conclusion qu’elle était soit une profanatrice de sépulture, soit une coupable revenant sur les lieux du crime. La jeune femme devrait certes lui expliquer qu’elle agissait pour aider un esprit mais elle n’avait rien sous la main pour lui prouver la véracité de ses propos s’il ne connaissait pas les shamans. Elle ne voyait aucun esprit le suivre et n’avait donc aucun détail particulièrement personnel à lui soumettre…


-Merci. Je pense que je vais aussi demander à Jéol. Plus vite nous en aurons finit, plus vite nous vous laisserons…

Le dit Jéol avait l’air assez intelligent pour qu’elle puisse lui expliquer ce qu’elle cherchait sans pour autant user d’un langage débilitant. L’offre de l’aider si elle avait à déblayer une zone ne tomba pas dans l’oreille du sourde alors qu’elle le remerciait d’un signe de tête. C’était exactement de cela dont il allait être question si elle découvrait le corps dans son campement… D’un autre coté, même si elle apprécierait cette aide, elle préférait largement ne rien trouver ici et rapidement laisser le jeune homme à sa tranquillité. Il n’était pas foncièrement menaçant, il ne faisait que se « défendre » en quelque sorte, il n’était pas encore spécialement sympathique à ses yeux et elle ne pouvait pas encore planifier comment il pouvait réagir à ses « bizarreries »…

La jeune femme observa quelques instants Raus retourner à ses préparatifs. Elle aussi aurait à songer aux siens à un moment donné. Demain probablement. Si elle ne faisait pas en sorte de rentrer au plus vite même si elle utilisait ses dernières réserves d’énergie… Elle donna une caresse à Gem, lui donnant ainsi le signal de départ, le laissant commencer à chercher. La sidhe ne pouvait se baser que sur l’odorat des canidés. Si le corps était là et visible, le nomade l’aurait déjà remarqué… Elle s’approcha de Jéol, ce serait aussi l’occasion de répondre à la question que l’on venait de lui poser.


-Marques tous les endroits où tu sentiras une odeur de mort… Même à peine perceptible…

Même si elle restait à distance raisonnable, elle se rapprocha légèrement de Raos, gardant un œil sur les deux canidés, en particulier sur Gem qui reniflait le sol de façon méthodique, essayant de soigneusement quadriller le campement. L’esprit lui aussi collait aux basques du loup… Pour l’instant il n’avait pas l’air de pouvoir être d’une plus grande aide…

-Précisément c’est l’amulette que nous trouverons sur le corps, pour la ramener à la famille… Mais je n’ai que peu d’éléments. Je sais juste qu’il s’agissait d’un homme jeune et qu’il est mort au niveau du lac. Et qu’il n’a pas eut de réelle sépulture non plus… Je le reconnaîtrai quand je le verrai.

La jeune femme jeta un regard à l’esprit qui ne semblait pas plus se souvenir qu’avant…

-Je soupçonne que cela fait un moment qu’il a été tué… Selon l’état du corps j’aviserai. Je repartirai peut-être avec pour lui donner une sépulture décente auprès des siens. Je suis encore navrée de la gêne occasionnée.

Du coin de l’œil, elle surveillait la réaction du nomade, ne sachant trop comment il prendrait la chose.
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Raos Helkar
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMer 7 Déc - 1:36

Raos acquiesça les propos de l'inconnue en silence, simplement on opinant du chef de façon affirmative. Au moins comme ça la situation était claire et visiblement ni l'un ni l'autre ne comptais s'éterniser dans le secteur. Elle allait repartir une fois sa petite investigation finie et lui reprendrais sa route vers Bénécius dés les premières lueurs de l'aube. Il jeta un coup d'oeil a Jéol déjà entrain de s'affairer a marquer les endroits susceptibles de sentir la mort et voyant que son compagnon ne rechignait pas trop à la tâche il retourna le nez dans ses affaires. De sa besace il sortit un petit coffret carré agrémentés de plusieurs petits trous cerclés de cendres. Dans ces dernier il disposa différents bâtonnets d'encens qu'il alluma avec les flammes du foyer en face de lui puis posa la boite dans le sens prêt des flammes afin que la fumée de l'encens ne s'élève pas tout comme celle du feux de camp. L'odeur était douce et ne se propagerait pas plus loin que son petit secteur, il avait consciemment prit les modèles les plus légers afin d'éviter de rameuter le voisinage lors de ses arrêts divers et variés. La fragrance était à la fois fraiche et légèrement musquée, typée orientale pour rappeler a Raos son désert d'origine et les nuits fraiches qui suivaient les journées d'un soleil de plomb. Quelque part c'était un morceau de l'âme de son désert qu'il transportait avec lui à travers ce coffret et ces encens, un moyen comme un autre ne pas trop subir le mal du pays. Sa grand-mère lui avait dit qu'il trouvera surement des marchands digne de ce nom dans les Cité des Mages propres à lui fournir des rechanges de qualité équivalente.

Lorsque l'originale s'approcha de lui pour lui expliquer plus clairement ce qu'elle cherchait, Raos releva la tête pour l'écouter avec une attention non feinte. Une amulette encore présente sur un corps surement enterré sans sépulture? Allons bon, qu'es-ce qu'elle pouvait avoir a faire avec cette amulette au juste? Elle enchaina et il lui sembla enfin comprendre quel était son but véritable. Le voila donc devant une femme qui faisait la samaritaine en allant déterrer des morts pour ensuite les ramener dans une tombe plus respectable auprès de leur famille. Un objectif noble en soit, bien trop d'hommes on péris par une malheureuse suites d'événements non contrôlés et finissent désormais dans le déshonneur en reposant au milieu de nulle part.


"Très bien, c'est une voie honorable." répondit-il avec une loquacité à toute épreuve.

Puis il en revint a guetter ses morceaux de viande comme si de rien n'était. Savoir qu'il y avait peut-être un mort sous ses pieds n'était pas le genre de chose apte à lui couper l'appétit ou a lui retourner le cerveau. La mort n'est a ses yeux que la finalité de la vie, la conclusion d'un cycle inévitable à laquelle chaque être humain et soumis. Et même si cette dernière est hâtive il n'est pas nécessaire de la voir comme une fatalité à partir du moment où dans son âme et conscience on sais que nos actes ont étés a la hauteur de nos espérances. A vrai dire ce serait long à expliquer mais sa philosophie sur le sujet était à la fois sombre et sereine. Dés qu'il prend les armes, il les prends avec la conscience de pouvoir mourir a chaque instant et même en sachant cela la peur de l'étreinte de la faucheuse restait présente. Car un homme ne doit pas jouer de la mort et ceux qui se disent insensibles à sa présence ne sont que les ombres d'eux mêmes. Il faut l'accepter, la respecter et vivre avec, s'en servir comme une force qui guide nos pas dans la voie de l'accomplissement de nos propres objectifs. Car quoique l'on fasse, quoique l'on pense ou que l'on dise, elle sera là à nous attendre au bout de la route. Et a ceux qui sont tentés par l'éternité il n'a que le mot "idiot" pour les qualifier car qui voudrait d'une vie sans fin durant laquelle tout proches partent inexorablement sans que l'on puisse y faire quelque chose. Ainsi est fait la vie.

Un grognement suivit de deux aboiements de la part de Jéol lui fit tout de fois relever la tête. Encore sous l'emprise du hâlo de lumière diffusé par les flammes, la masse imposante de son bâtard des sables se détachait du pourtour de la nuit. Truffe en l'air, regard vers son maitre, il y avait fort a parier qu'il venait de mettre la patte sur quelque chose d'intéressant. Raos se leva et fit un signe affirmatif de la tête vers Miranda puis alla sans attendre en direction de Jéol qui était déjà entrain de creuser avec force. Un bruit mât se fit entendre, signe distinctif d'une griffe qui heurte une matière plus solide que prévue. L'héritier se pencha jusqu'à mettre un genoux au sol et, plaçant sa senestre paume vers le ciel, murmura quelques mots inaudibles qui eurent pour effet de faire apparaitre une rosace rougeoyante dans sa main qui laissa vite place à une flammèche de bonne taille. Ainsi équipé de cette torche improvisée il se pencha vers l'orifice crée par son compagnon.


"Je croit que nous avons mis la main sur quelque chose."

Un début de tibia se laissait deviner et lorsque Raos frotta le sol de la main droite cette dernière entra en contact avec une boue visqueuse plutôt désagréable. Il réussit tant bien que mal à découvrir un morceau de pieds et se releva pour faire face a Miranda. Au passage il laissa tomber sa flamme qui alla se placer à côté du trou où la jambe du mort était visible.

"Je vous laisse vérifier si il s'agit bien de votre homme."
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Miranda Tolmed
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyJeu 8 Déc - 14:35

Il avait l’air de prendre la nouvelle plutôt bien ce qui n’était pas sans la rassurer… Elle préférait largement ce genre de réactions terre à terre aux crises d’hystérie ou de paranoïa qui émaillait bien trop souvent ses journées. C’était assez reposant en soit. Il devait avoir un vision prosaïque des choses ce qui n’était pas pour lui déplaire. Mais elle n’était pas là pour converser avec des inconnus sur leur approche de la mort, ni pour leur demander s’ils se demandaient s’il y avait quelque chose après… Par contre elle ne put s’empêcher d’être intriguée par les étranges fragrances que le nomade avait mit en place. Se rapprochant un peu, elle l’observa mettre les petits cônes en place. Etait-ce pas confort ? A moins que cela n’ait une signification autre. Plus mystique ? Elle avait entendu que certains shamans s’aidaient de plantes ; en décoction ou à fumer, pour mieux communiquer avec les esprits…

La remarque sur sa tâche la surprit. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il la commente, encore moins qu’il la comprenne et la « valide » en quelque sorte… D’autant plus qu’elle n’avait jamais considéré que ce qu’elle faisait était « honorable ». C’était juste une nécessité pour certains. Elle faisait partie des rares personnes capables de résoudre ce genre de problèmes, il n’y avait pas raisons à ce qu’elle leur refuse son aide. Même si cela la mettait souvent dans des positions difficiles. Au final elle ne s’était jamais vraiment posé la question de savoir si ce qu’elle faisait était bien, juste ou honorable. Mais elle prit la remarque comme encourageante pour la sociabilité du nomade…


-Excusez-moi mais… Cela a une signification particulière ?

C’était une simple curiosité envers une culture qu’elle ne connaissait pas. Ou plus. Pour l’instant elle n’avait quasiment pas eut à faire avec des esprits de nomades. Ils devaient retourner instinctivement au Désert et c’était une zone où elle passait très peu. Elle n’était pas adaptée au brûlant soleil de ces contrées et ne s’y rendait que pour extrême nécessité…  Mais elle n’aurait pas le temps de beaucoup en apprendre sur ces différences culturelles. Visiblement, le chien de Raos venait de trouver ce qu’elle cherchait… Elle aurait préféré qu’il ne soit pas positionné sur le campement. Même si cela ne semblait pas le déranger, c’était un peu gênant. La sidhe laissa le nomade la précéder afin qu’elle ne dérange rien lui appartenant. L’esprit gardait son regard fixait sur lui, sentant bien qu’il serait le premier à le révéler. Miranda le sentait anxieux… Il ne serait probablement soulagé qu’une fois toute cette histoire terminée, lorsqu’elle l’aurait ramené à ses parents.

Appréciant la lumière que venait de créer Raos, la jeune femme s’accroupit près de la fosse que les meurtriers avaient du creuser à la va vite. C’était déjà ça… Pendant un instant elle avait craint qu’ils n’aient abandonné le corps à l’air libre, le laissant soumit aux instincts des charognards… Inutile de dire qu’elle n’aurait rien pu retrouver dans ce cas là… L’odeur n’était pas très désagréable. Elle avait vite prit l’habitude de rapidement s’accoutumer aux odeurs de charniers, quelle que soit leur âge… Mais la légère odeur douceâtre semblait indiquer que ce qu’elle avait estimé était vrai. Cela faisait déjà bien longtemps qu’il était là…

A l’invitation du nomade, la jeune femme prit le relais, commençant à dégager avec précaution et respect le reste du corps. De prime abord il pouvait sembler qu’elle creusait à mains nues mais une observation un peu plus fine permettait de comprendre qu’elle ne se servait de ses mains que comme de vecteurs pour gagner en précision. C’était en fait à l’aide de sa télékinésie qu’elle découvrait peu à peu le malheureux, repoussant la terre sur le coté, essayant de préserver les quelques détails qui permettraient de l’identifier. Bientôt le squelette, en grande partie nettoyé par les insectes charognards, était visible. La shaman se releva et se tourna vers l’esprit, à l’opposé du nomade, oubliant les précautions qu’elle avait précédemment pris…


-Alors… ?

L’esprit dépassa la jeune femme avec hésitation, rechignant quelque peu à observer le corps, ce qu’elle pouvait parfaitement comprendre. Il était difficile pour tout le monde de contempler sa propre dépouille alors que la mort était récente. Cela devenait encore plus difficile une fois que le temps avait fait son œuvre. La jeune femme ne le quittait pas du regard, guettant sa réaction avec une pointe d’appréhension. Il finit par s’agenouiller à coté de la fosse en regardant le corps avec un air un peu amorphe.

-C’est toi… ?

L’homme se contenta d’acquiescer doucement de la tête, sans plus bouger. La shaman entreprit donc de chercher avec délicatesse au niveau du torse du squelette. Au bout de quelques instants, elle finit par extirper une plaque dorée d’entre deux cotes. Restait une dernière question et étant donné le peu de réactivité de l’esprit, elle risquait d’avoir du mal à obtenir une réponse… Se souvenant de la présence du nomade, elle se tourna vers lui pour lui confier l’amulette, se doutant qu’il ne la volerait pas.

-Je peux vous la confier ? Il faut encore que j’arrive à savoir s’il veut rester ici ou pas…

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Raos Helkar
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMar 13 Déc - 20:07

Tout en gardant l'oeil sur sa petite cuisine du soir, Raos conversa avec Miranda. Ce n'était pas de l'amitié ou une notion du même ordre d'idées qui guidait ses paroles. Ni la seule envie de passer le temps, juste un échange de bon procédé on vas dire. Puis il en découvrait un peu sur certaines originalités de l'occident par la même occasion, toutes expériences est bonne a prendre. Au début il ne comprit pas très bien sa question. Le côté implicite du sens lui était assez inconnu pour ainsi dire, les Nomade sont plutôt du genre a dire les choses comme elles sont sans faire de détour. Un peu rustre par moment mais après tout c'est clair et net comme ça.

"Signification de? Chercher les morts pour offrir une meilleur sépulture?"

Il reposa le petit bâton qui lui servait a faire tourner les grillades prêt de sa boite a encens et se releva en se frottant les mains l'une contre l'autre pour dissiper les quelques éclaboussures de gras qui étaient venues l'importuner. Tout en étant dans ses pensées et en s'affairant, il essaya de trouver les mots pour formuler sa façon de voir avec justesse. L'exactitude et l'optimisation sont vraiment des notions qui lui tiennent a coeur.

"Trop peu de gens respectes les morts, et certains vont jusqu'à dénigrer leur existence sous prétexte qu'elle appartient désormais au passé. Aussi valeureux que soit un guerrier sa gloire peut être entachée post-mortem sans que quiconque lève le petit doigt pour corriger ce genre d'injustice. De grands hommes reposent ainsi dans des bauges infâmes alors qu'ils ont fait de grandes choses de leur vivant et aucun honneur n'en ressort après. Ils finissent ainsi a croupir dans la misère alors que finalement plus d'une personne devrait leur être reconnaissante. "

Il prit les attaches où trônaient ses armes en temps normal et les noua de façon a ce qu'il puisse se préparer en un temps records au cas où sans que cela le gêne dans le déroulement de sa soirée. Remontant ses manches il se baissa pour souffler sur le foyer et décala les encens pour que les braises ne viennent pas se coller contre le bois fin.

"De fait, je trouve votre action honorable car rares sont les gens à se soucier de ce genre de chose. Comment l'âme d'un grand homme pourrait reposer en paix en sachant son enveloppe ainsi scellée dans la boue alors qu'une tombe décente serait la moindre des choses? C'est surement grâce a des gens comme vous qu'ils peuvent au final s'offrir le repos qu'ils méritent. Voila ce que j'en pense."

Si Raos n'est pas de nature très causante cela n'empêche que quand il accroche un sujet il n'est pas du genre a le lâcher sans avoir finit d'expliquer le fond de sa pensée. Ce côté dent de scie dans son caractère sociable avait de quoi surprendre aux premiers abords mais il fallait juste se faire a l'idée que pour lui on ne parle que quand il le faut vraiment, quand la nécessité surpasse le superflu. Il a quelque chose a dire il le dit, il n'as rien a dire il reste muet comme une carpe, c'est aussi simple et binaire que ça.
Quelques minutes plus tard, les voila finalement penchés prêt du fameux corps que recherchait cette inconnue. Raos venait de laisser une flammèche pour éclairer la zone, suite de quoi il rappela Jéol qui vint immédiatement s'asseoir prêt de ses pieds. Ils se reculèrent tout deux pour laisser la professionnel en la matière faire son oeuvre car a partir de là ce n'était plus de leur ressort. Ils avaient fait leur part du marché et désormais c'était a elle de faire ses affaires, si jamais elle avait besoin de quoi que ce soit elle saurait où le trouver: juste derrière a une poignée de mètre de la scène.

Néanmoins même si l'Héritier venait de retourner prêt de son feux de camp accompagné par son fidèle compagnon, il garda un oeil sur les agissement de cette rencontre du soir. On ne sais jamais si elle s'avère être une nécromancienne de dernier instant. Oui oui ils avaient discutés et pourtant il gardait tout de même ses sens en éveil prêt a agir de front au dernier moment si il le fallait. Et effectivement quelques détails étranges l'interpellèrent. Elle sembla se retourner et fixé un point vers nulle part et commença a parler toute seule, des phrases brèves et interrogatives. Là par contre ça commençait a devenir assez bizarre, avec qui pouvait-elle être entrain de discuter au juste? Son loup était a l'opposé et il n'y avait rien devant elle si ce n'est le vide immense de la nuit et pourtant elle semblait tenir une véritable interaction sociale avec on ne sais quoi. Un esprit?
Cette pensée traversa Raos comme une illumination soudaine. Et si elle discutait avec l'esprit du corps? C'était complètement fou et improbable mais après tout il y avait plus d'une magie étrange qui existait en ce monde. Quelques marginaux du Clan Helkar illustraient parfaitement ce genre de propos d'ailleurs. Une vielle qui avait décidée de vivre en marge du Clan pouvait assembler des morceaux de métal et leur donner vie on ne sais comment et lorsque que quelqu'un vient la voir elle parle toujours d'un ancien art oublié a travers les âges et qui pourtant à donné ses lettres d'or a plus d'un homme sur le continent. Un autre encore vie au milieux d'animaux sauvage plus que dangereux et semble complètement s'imbriquer dans cette société animale et avoir de véritables liens sociaux avec eux. Donc parler avec un esprit... Pourquoi pas après tout.

Lorsqu'elle revint vers lui pour lui tendre l'amulette encore un peu poisseuse, Raos ne pipa mot de ses suppositions et s'exécuta dans son habituel silence. Il tiqua tout de même lorsqu'elle parla de "savoir si il veut rester ou pas". Elle parlait de quoi cette fois? Du corps? Du loup? De l'esprit qu'il s'imagine? Elle ne comptait quand même pas réveiller le cadavre pour qu'il puisse marcher de lui même jusqu'à sa nouvelle tombe? Parceque ça par contre ça ne passera pas, la Nécromancie est une des magies qu'il déteste le plus au monde. Tout ce qui touche la vie et la mort est a ses yeux des sujets tabous qui np'nt pas a être perturbés par les arts magiques de chacun. Un homme meurt, il reste mort. Qu'on honore son esprit en lui accordant une sépulture décente, qu'on l'aide a affirmer une gloire dénigrée, ça d'accord. Qu'on entache leur existence en les ramenant a la vie, ça par contre c'est une autre paire de manche.
Instinctivement Raos se recula de trois pas pour avoir son Traqueur a porté de main. Un seul et unique petit coup de Nécromancie dans l'air et elle allait finir avec son boomerang fiché entre les omoplates celle là!



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Miranda Tolmed
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMer 14 Déc - 9:54

Visiblement le nomade n'avait pas comprit qu'elle était intriguée par l'encens et ce malgré son regard braqué sur les petits cônes. Mais elle se garda bien de le corriger car, à sa grande surprise, il se montra particulièrement prolixe en comparaison des quelques mots qu'il avait à peine lâché du bout des lèvres. Le sujet lui tenait peut-être particulièrement à coeur pour une raison ou pour une autre. Peut-être était-ce dû à une expérience personnelle... En tous cas elle ne voyait personne le hanter ou veiller sur lui. La sidhe trouva son discours assez "touchant" en soit, probablement à cause du personnage en lui-même qui semblait aussi abrasif que la silice de son désert natal. Mais il avait encore quelques idées reçues sur le repos éternel. Bon nombre d'esprits qu'elle avait rencontré ne se souciait plus vraiment de leur dépouille, ni du lieu où elle reposait... Lorsqu'ils étaient privés d'une sépulture décente c'était surtout à leurs proches qu'ils pensaient. Le but était alors de les informer de sa disparition et de leur offrir un endroit où ils pourraient se recueillir à loisir, un lieu de "rendez-vous" entre l'esprit et ceux qu'il laissait derrière lui. Elle avait noté que si certains s'attachaient à leur dépouille, beaucoup s’attachaient plutôt à un élément de leur passé: objet, lieu ou personne...

C'était bien pour cela qu'elle préférait demander directement au propriétaire du corps... La question du recueillement de sa famille n'était plus vraiment un ordre de priorité puisqu'elle le ramenait auprès d'eux et qu'ils étaient dans le même état que lui. D'ailleurs il lui semblait qu'il utilisait plutôt l'amulette et sa signification pour lui comme point d'ancrage. Sans compter que bien que son corps soit plus proche du squelette que du cadavre frais, il n'était pas encore vraiment transportable. Il fallait nettoyer les os encore... Bref, un travail qui n'était agréable ni pour elle ni pour son "client".

Le client en question avait toujours un petit peu de mal avec la confrontation de sa dépouille. Son état ne l'aidait pas vraiment non plus... Elle avait remarqué qu'il fallait que le corps soit complètement nettoyé ou particulièrement "frais" pour que cette rencontre se passe au mieux. Etre violemment confronté à sa propre déchéance et aux ravages du temps n'était jamais facile. Il lui fallait encore un peu de temps... La jeune femme le laissa donc seul quelques instants, se rapprochant du feu vers lequel elle tendit les mains pour réchauffer ses doigts. C'était pareil à chaque dépouille, comme si elle partageait le froid du tombeau. Face à l'étranger à son monde, elle ressentit le besoin de justifier cette soudaine pause, inexplicable aux yeux de ceux qui n'avaient pas pu voir l'échange...


-Je suis désolée... Ils ont toujours du mal quand ils se "voient". J'imagine que c'est normal. Il n'est jamais facile d'être confronté à sa mortalité de façon aussi "prosaïque"...

Elle frotta ses mains l'une contre l'autre pour faire circuler le sang et les réchauffer. Autant mettre les choses à plat dès maintenant. La jeune femme avait noté que le nomade avait remis ses armes à portée de main. Etant données sa nature taciturne et méfiante et l'impression qu'elle pouvait donner lorsqu'elle s'occupait ainsi de morts, il valait mieux clarifier certaines choses.

-Je suis désolée. Tout cela doit tout de même vous paraître étrange... Je suis en mesure de communiquer avec les esprits. Je les aide quand j'en ai les moyens. Le jeune homme dont le corps est allongé ici est en train de réfléchir sur ce qu'il veut vraiment... La dépouille n'a pas la même importance pour tous. Le principal est qu'ils aient un refuge et un endroit qui perpétura leur mémoire.

La sidhe eut un sourire un peu triste alors qu'elle continuait à fixer les flammes.

-Non pas que j'avais envie de vous raconter ma vie mais j'estimais plus juste de vous expliquer pourquoi je fais cela. Et ce que je ne suis pas. Il n'est pas rare que l'on me prenne pour une nécromancienne. Si nous touchons le même domaine, la mort, nous n'avons certainement pas les mêmes aspirations.

L'esprit se releva enfin et rejoignit Miranda, essayant de ressentir une chaleur auprès du feu qu'il ne pouvait plus sentir. Il finit par donner sa réponse tout bas. La jeune femme réfléchit quelques instants avant d'acquiescer doucement.

-Il préfère rester ici. Mais il voudrait que je marque l'endroit si possible. Je n'ai croisé aucune stèle vierge dans les environs... Vous auriez une idée de ce que nous pourrions utiliser? Je ne sais contrôler ni la roche ni le bois malheureusement...
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Raos Helkar
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMar 31 Jan - 11:17

Spoiler:



L'inconnue s'affaira prêt de la dépouille, silencieuse dans son analyse et pourtant attentive à on ne sais quels détails autour d'elle. Raos n'avait pas une pleine confiance en cette femme sortie de nulle part avec l'objectif de déterrer un corps et bien qu'elle ne semble pas du genre spécialement hostile, il se méfiait de la fourberie légendaire des occidentaux. Capables de vous sourire le matin et de vous poignarder durant votre sommeil le soir même ceux là. Et puis il y à peu de chances qu'un nécromancien vienne avec ses gros sabots, cape noire et faciès de démon, en espérant être discret par la suite. Non, si tel était le cas et que cette femme s'avère être une praticienne de la magie des morts, sa tactique était parfaite pour attendrir le voisinage. Dieu sais que le Nomade est farouche, surtout quant il est fraichement déraciné de son désert comme c'est le cas pour l'Héritier Helkar.
Au bout d'un moment elle se détacha de son office pour revenir prêt du feux et donc prêt de Raos. Ce dernier avait au préalable quitté sa position défensive avant que l'étrangère ne se retourne, ne tenant pas à passer pour un rustre qui ne jure que par les armes. Bien que ce soit totalement vrai dans le fond. Lorsqu'elle commença à amorcer la discussion il resta silencieux, ne soulevant qu'un sourcil interrogateur lorsque le cas d'un "troisième homme" fut abordé autour d'eux. D'un regard aussi vif que discret il tenta de déceler la présence d'un énième larron autour de son camp mais hormis eux deux et les deux canidés il n'y avait visiblement pas âme qui vive.

Il recentra son attention dés lors que la conversation reprit, unilatérale pour l'instant face à la loquacité légendaire du Nomade. Mais à contrario, il fut bien plus attentif aux quelques précisions apportées par l'étrangère. Il opina gravement du chef quant à l'importance des refuges mortuaire pour perpétuer l'honneur du corps, cette vision étant en parfait accord avec la sienne telle qu'il a pus l'énoncer juste avant. Puis elle enchaina ces clarifications en mettant les choses à plat pour de bon: tout contact avec les morts qu'elle puisse avoir, elle n'est pas une Nécromancienne. A bien y regarder elle serais plutôt du genre à être le penchant inverse de la Nécromancie. Ne pas abuser des morts en les ramenants a la vie mais se servir d'autres pouvoirs pour les aider à passer en paix jusque l'au-delà.
Resté debout devant le foyer, Raos daigna s'assoir face à l'inconnue pour entamer une discussion qui désormais pourra s'établir dans une confiance plus tenace et un respect tout aussi ouvert. Il appréciait ce genre de tâche effectuée par cette femme, c'était là un but louable.


"Je vous remercie pour ces précisions. Et je doit bien avouer vous avoir prise pour une Nécromancienne vue cette importance que vous attachiez aux corps."

Il prit ses morceaux de viande séchée désormais frétillants et à points et les déposa sur un tissu épais qu'il roula sur lui même pour ensuite le ranger prêt d'une gourde fabriquée en terre cuite blanchâtre. Sa tâche culinaire accomplie il s'essuya les mains et reprit le fil de sa parole là où il l'avait abandonné.

"Ne vous méprenez pas non plus sur mes jugements un peu hâtif, je n'ai jamais croisé de Nécromancien et j'ai quitté le Désert pour l'Occident il n'y a qu'une poignée de semaines seulement. Vos attentions auraient été mauvaises et infondées, c'est sans l'once d'un remord que je vous aurai envoyée aux côtés de ceux avec qui vous "travaillez", je tient à être clair sur ce point aussi." il la scruta droit dans les yeux à travers les flammes, ses iris dorées dansants au rythme du brasier "Quoiqu'il en soit j'ai désormais le coeur net sur vos buts et ils sont en parfait accord avec la vision des nôtres au sujet de la mort et du respect qu'il se doit. Je n'aime pas me répéter mais des gens comme vous sont trop rares et j'admire votre mission."

Raos marqua un temps de pause afin que tout deux puissent bien entendre ce qu'ils avaient à se dire. Temps durant lequel ils furent visiblement "interrompus" par l'esprit qui revenait auprès de sa tutrice pour s'entretenir avec elle. L'héritier revint de fait au silence le temps de cet entretien d'un autre monde, il en profita pour remettre en place une nouvelle fournée de viande. Non pas que son appétit soit particulièrement important en cette soirée mais il comptait bien convier l'étrangère à manger un morceau avant de repartir, il aimerai en apprendre d'avantage sur ces mages des esprits. Puis au-delà de son aversion pour les occidentaux elle ne semblait pas bien virulente et animée de mauvaises attentions, espérons le.
De retour de sa discussion, elle demanda si quelque chose pourrait leur servir de stèle afin de marquer l'endroit pour que dépouille et esprit se retrouvent avec tout le temps nécessaire.


"Je m'en occupe." répondit Raos en se levant de sa position en tailleur.

Il n'eut que quelques pas à faire avant de trouver deux morceaux de bois de bonne taille et quelques lianes de plantes grimpantes courant le long de l'écorce d'un vénérable chêne. Sortant un couteau de chasse de sa botte gauche, il s'entreprit de tailler le bois pour le rendre plus présentable et équilibré puis il noua les deux bâton avec les lianes par d'habiles noeuds transmis par son Oncle durant son apprentissage. Quant on doit déplacer le camp de semaines en semaines à travers un Désert toujours aussi difficile à dompter, l'art des noeuds Nomade à de quoi rivaliser avec la science des marins.
Il revint un poignée de minutes plus tard avec la croix de bois pendant dans sa senestre. Ce n'était pas le grand luxe mais l'écorce avait été frottée pour retirer mousse et humidité, les extrémités taillées proprement et le nouage discret mais efficace. Dans l'état actuel des choses il ne pouvait proposer mieux que ça, ne contrôlant lui non plus aucun des éléments cités.


"Le mieux de ce que je peux vous proposer." dit-il en lui tendant la stèle.

Son air toujours aussi sérieux, son port altier et sa tenue guerrière contrastait un peu avec ce subit élan d'attention quant à la cause de l'inconnue. Mais allons bon ils parlaient le même langage de la mort au delà de leurs différences de culture, il n'avait pas de quoi s'enfermer dans son habituel travers taciturne.
Il la laissa s'affairer à la planter comme bon lui semble puis lorsqu'elle revint il n'avais pas bougé d'un pied, face au feux, prêt de ses affaires, debout, droit et fier. Non pas de cette fierté grandiloquente si propre aux occidentaux mais portée comme une affirmation de sa vraie nature: celle d'un guerrier conscient que sa mission se fera sur les courants d'un fleuve teinté de sang. Il lui tendit la main au-delà des flammes et scruta une nouvelle fois son visage pour mieux entrevoir les reflets de son âme.


"Raos Helkar, fils de Shalaan le Traitre et de mère inconnue, Héritier du Clan Helkar. Nous ne nous étions pas encore présentés."

C'était là un cap a franchir, une invitation à faire connaissance maintenant que les affaires étaient réglées. Bien qu'il soit tout d'acier, de roche et de guerre, le coeur d'un Nomade est aussi empli de respect et de bonté fraternel. Ce que les occidentaux considères comme un caractère barbare, voir binaire, n'est pour eux qu'un art de vivre parmi les plus nobles, où le coeur de chacun est libre à voir et n'a aucune honte ni aucun besoin de se cacher devant ses frères.

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Miranda Tolmed
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MessageSujet: Re: La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] La pause s'impose. [PV Miranda] [Terminé] EmptyMer 1 Fév - 14:06

Elle n’était pas étonnée… Les shamans avaient tendance à être trop discrets, au point que cela en devenait presque un problème. Il était préférable de se faire connaître un minimum si on ne voulait pas être pris pour ce que l’on était pas. Si certaines personnes préféraient s’assurer de la véracité de leurs doutes avant d’attaquer, ce n’était malheureusement pas systématiquement le cas. Cela pouvait donner parfois lieu à des scènes comiques mais, surtout, à des situations terriblement dangereuses. Rien n’était plus terrible qu’un groupe de personnes à l’esprit obtus ne cherchant même plus à entendre vos explications et se contentant de déductions bancales issues d’une observation tout aussi bancale… D’autant plus qu’elle savait que les apparences jouaient souvent contre elle, d’autant plus dans le cas présent. La sidhe savait qu’elle avait beaucoup de chance que Raos ne soit pas quelqu’un d’emporté et que sa prudence naturelle soit associée à un grand calme. Pour ne pas dire mutisme pendant certains instants… 

La shaman croisa son regard au-dessus des flammes. Ses yeux rappelaient bien son désert natal alors que les siens semblaient se jouer de la lumière, l’absorbant ou usant de ses reflets. C’était à ce genre de détails que les gens finissaient par comprendre qu’elle n’était pas vraiment humaine… La jeune femme eut un sourire en entendant ses propos, bien à l’image que l’on pouvait se faire du peuple des nomades, des personnes fières ayant un certain sens de l’honneur.


-Je ne trouve pas vos jugements hâtifs… J’ai tendance à qualifier un jugement de hâtif lorsque je me retrouve presque à passer par le fil d’une lame, ce qui m’arrive malheureusement un peu trop souvent. Vous avez eu la présence d’esprit d’attendre de me voir agir, ou mes justifications, pour établir une opinion définitive à mon sujet. C’est préférable à une condamnation sans appel avec exécution de la sentence dans l’instant. Vous avez été prudent, pas hâtif.

La jeune femme suivit Raos du regard alors qu’il s’enfonçait dans la nuit, à la recherche d’un placebo pour la stèle funéraire. L’esprit avait bien conscience qu’il ne pourrait pas avoir un chef d’œuvre digne des caveaux des grands de ce monde, même un simple amoncellement de roc pour marquer sa dernière demeure lui suffirait… Cela avait plus une valeur symbolique qu’autre chose et il apprécia grandement le fait que ce soit le nomade qui se charge de la partie manuelle. Probablement parce que la fonction de la stèle entrait déjà en jeu et qu’il n’était pas « oublié » par ceux qui ne pouvaient pas le voir. De son coté, la jeune femme avait conscience qu’elle n’était pas spécialement une manuelle, malgré toute sa bonne volonté, si elle mettait la main à la pâte, cela ne ressemblerait certainement à rien… Le nomade semblait un peu plus doué qu’elle, il avait au moins l’avantage d’avoir l’expérience de ceux qui doivent se débrouiller seuls avec pour seuls moyens ce que la nature leur proposait…  Et elle se trouva confortée dans son idée lorsqu’elle le vit revenir avec son assemblage de bois flotté, bien plus harmonieux que tout ce qu’elle aurait pu faire.

-Merci… C’est déjà beaucoup.

Elle se contenta d’ajouter la touche finale à l’aide de sa dague qu’elle malmena sans vergogne en gravant le bois du nom que lui avait donné l’esprit. Elle alla ensuite s’occuper du corps, le remettant dans une position descente avant de le recouvrir. Elle acheva sa tâche en installant la croix un peu au-dessus de la zone où se trouvait la tête, l’enfonçant profondément dans le sol et délimitant l’ensemble de quelques pierres. Une fois cela fait elle alla fureter quelques instants sous les arbres les plus proches jusqu’à trouver ce qu’elle voulait… Un simple gland qu’elle alla planter au beau milieu de la tombe. C’était une tradition qu’elle avait apprise ici et qu’elle appréciait… Même si le corps disparaissait, même si l’âme délaissait ce monde, il y avait une trace immuable et, souvent, plus utile et intemporelle que la crois qu’ils venaient d’ériger. Une fois cela fait, elle retourna auprès du feu, frottant ses mains l’une contre l’autre dans l’espoir un peu illusoire de parvenir à les débarrasser de toute la terre qu’elles venaient d’amasser.

Malgré tout ce fut une main assez propre qu’elle put lui tendre pour serrer la sienne même si elle trouvait que la présence de la terre était de bon aloi pour cette présentation, rappelant qu’ils s’étaient rencontrés dans un contexte assez particulier… Mais elle ne lui serra pas la main comme peuvent le faire des aventuriers ou des combattants, plus comme une dame salue un seigneur, lui prenant les doigts et se baissant légèrement. Depuis qu’elle était ici elle avait toujours fait ainsi… Mémoire corporelle avait souligné sa tante. Elle voulait bien la croire mais aurait d’autant plus apprécié de se souvenir qui elle saluait de la sorte… La jeune femme accompagna ses salutations un peu particulières d’un sourire franc.


-Miranda Tolmed, shaman errante, enchantée.

Elle ne pouvait mieux répondre à ses distinctions qu’ainsi mais elle essaya de masquer au mieux la légère douleur qu’elle éprouva. Non pas qu’elle regretta de ne pouvoir se réclamer héritière de quoi que ce soit mais qu’elle ne puisse identifier ses ascendants était… Difficile… Surtout confrontée aussi brusquement à l’évidence. D’autant plus qu’elle aurait à lui expliquer, ne voulant pas qu’il interprète sa façon d’éluder ces précisions comme un refus de sa part de se présenter sur un pied d’égalité… De là elle verrait s’il voulait lui expliquer le qualificatif utilisé pour son père. Mais elle se doutait qu’il devait s’agir d’une histoire personnelle et douloureuse, elle se garderait bien de poser la question de façon directe et irrespectueuse. 

La sidhe accepta donc l’invitation, son devoir accomplit. Un observateur extérieur aurait été amusé de les voir ainsi converser autour du feu de camp tant ils semblaient opposés, masculin contre féminin, rugosité contre douceur, lumière contre obscurité… Mais les récents événements avaient permis qu’ils aillent au-delà des premières impressions et des fausses déductions, parlant et échangeant sur un pied d’égalité, respectant chacun, son univers et sa culture. De même il serait fort inintéressant pour l’observateur extérieur d’écouter leurs propos. Mais ce ne fut pas le cas pour eux qui apprirent à mieux se connaître et à travers eux, une autre culture. Miranda apprécia beaucoup la découverte et se promit d’aller visiter le désert, un jour, persuadée que ses homologues nomades devaient être fort intéressants. Et elle espéra aussi qu’elle aura apporté une teinte un peu moins sombre au tableau que le nomade se faisait des occidentaux…




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