Harmonie s’était promenée dans les rues de Bénécius avec Mentali et celui-ci n’avait pas manqué de faire remarquer à l’archimage l’affichette qui se trouvait sur la taverne. Une chasse au dragon, cela se ferait dans le désert mais une réunion devait avoir lieu peu après dans cette taverne même. Mentali regarda sa compagne, il savait ce qu’elle allait faire, il en allait de sa responsabilité de mage de participer. La population bénéfique n’arrêtait pas d’en parler, les rumeurs prenaient de plus en plus d’ampleur, le peuple avait peur. Harmonie nota donc le rendez-vous et retourna à la Tour en courant.

Elle monta dans sa chambre et ouvrit sa penderie, elle monta sur une chaise pour attraper des affaires: un pantalon, une chemise et une longue veste. C’était des vêtements qui avaient appartenus à son père et qu’elle avait raccommodé pour qu’il lui aille. Elle se changea et attacha ses cheveux en un chignon. Elle attrapa sa dague et la passa à sa ceinture. Si elle devait se battre, il lui faudrait plus qu’une dague. Nathan avait un arc et un carquois dont il ne se servait jamais. Elle sortit de sa chambre et courut à cette du jeune homme, celui-ci lui referma la porte au nez. Harmonie resta derrière et lui demandait de lui prêter son arme vu qu’il ne s’en servait pas. Nathan rouvrit la porte et lui lança l’arc ainsi que le carquois remplit de flèches avant de refermer la porte dans un vacarme infernal.

Elle ne savait pas ce qui lui prenait mais elle s’en soucierait plus tard, les habitants de la cité avant tout. La demoiselle passa l’arc et le carquois dans son dos, une fois dans la chambre, elle regarda sa sacoche et chercha du regard un objet qui lui serait plus utile. Elle finit par trouver du tissu et du fer, on était dans l’après midi, elle avait le temps de créer l’objet qu’elle voulait prendre. Elle descendit au foyer et déposa le fer dans le feu de la cheminée. Il n’y avait personne, tout le monde travaillait ou était en cours, elle ne serait pas dérangée. Elle reprit le morceau de fer en faisant attention de ne pas se brûler puis lui donna une forme ronde avant de le plonger dans de l’eau glacée. Une fumée s’échappa mais Harmonie s’en fichait, elle faisait déjà chauffer un autre bout de fer. Elle fit la même chose que pour le précédent puis elle se tourna sur la table. Elle coupa de nombreuses bandes de tissu et les assembla entre eux, en doublant le tissu. Il prit un des morceaux de fer et le fit glisser entre les bandes de tissu, avec du fil et une aiguille, elle bloqua le fer. Elle fit de même avec l’autre bout de fer, elle le passa dans le tissu et retourna le rond de tissu afin de fixer avec le fil le morceau de ferraille.

Quand cela fut fait, elle ferma le côté du tissus et assembla le fond et le haut de la sorte de boîte. Du bois pour le fond et du tissus solide pour le haut. A l’intérieur, elle divisa le futur sac en section, où elle déposerait une fiole par section. Cela fait, elle prit un ruban très solide et le fixa derrière. De cette manière, elle pouvait attacher le sac à sa ceinture, sous sa veste sans que cela ne la gêne. Il ne restait à trouver que de quelle manière, elle pourrait porter Amanda, elle lui serrait certainement utile. Harmonie réfléchit un instant et trouva la solution, il n’y avait qu’à réduire la taille de la poupée afin qu’elle rentre dans la nouvelle sacoche. Elle avait apprit une formule qui permettait cela, elle monta dans sa chambre et chercha sur un cahier cette formule qu’elle récita peu après. La poupée rétrécit et Harmonie la fit entrer ainsi que diverses fioles dans sa sacoche. Elle récapitula les armes à sa disposition. Un arc, sa dague et Amanda.

Harmonie descendit à l’écurie et scella un cheval, elle partit en dehors de Bénécius alors que le soleil commençait à descendre. On était en début d’après midi. Arrivée, elle commença par s’entraîner au tir à l’arc, ses tirs étaient précis après plusieurs tentatives, le temps qu’elle se familiarise avec l’objet. Elle alla chercher ses flèches et les aiguisa, puis les remit dans le carquois. Elle sortit Amanda et l’incanta: Assistance. La poupée reprit sa taille normale et se mit en mouvement, c’était la première fois qu’elle l’utilisait. La poupée flottait dans les airs, Harmonie lui demanda de l’attaquer, elle voulait voir ce que la poupée pouvait faire. Celle-ci se jeta sur Harmonie et lui bloqua la vue, elle était coriace quand elle vous attrapait, Harmonie lui déclara que cela suffisait et Amanda se stoppa net, relâchant son emprise, elle tomba au sol. L’archimage reprit la poupée et la regarda, elle lui serait très utile.

On était en pleine après-midi, Harmonie relança Amanda à l’attaque, cette fois, elle s’attaquerait mutuellement. Du moins, Amanda attaquerait et Harmonie parerait, de cette manière, les deux progresseraient et seraient plus rapide. Une poupée qui vous pourchasse, cela n’est pas commun et risque de perturber l’ennemi, ce que voulait Harmonie.

Quand le soleil commença à se coucher, la demoiselle reprit le chemin de Bénécius, elle arriva à la Tour où elle s’occupa de l’animal avant d’aller manger. La nuit serait longue, il ne devait être que 18 heure tout au plus quand elle arriva. Elle monta dans sa chambre et se coucha à vingt heure, elle demanda à Mentali de la réveiller quand il reviendrait de son tour quotidien à onze heure et demi, ce qu’il fit.

Harmonie se leva en hâte et se recoiffa, elle enfila ses armes et ses bottes aux pieds, elle partit pour la taverne. Arrivée, elle découvrit pas mal de monde, et une personne au bar. La gérante qu’elle avait déjà croisée au paravent vint la saluer. Harmonie lui avait donné un coup de main quelques semaines avant, elle passait devant la taverne et comme des personnes saoules se battaient et risquaient de tout casser, Harmonie était intervenue. Elle avait raisonner les hommes assez rapidement et la patronne lui était redevable d’un service. Elle lui demanda ce qu’elle faisait ici à cette heure et en plus habillée de la sorte.
Harmonie lui expliqua qu’elle était venue pour l’affiche et la dame lui montra l’homme au bar. Elle ne l’avait jamais vu mais il devait certainement être là pour la réunion lui aussi.

La jeune fille s’approcha du bar et s’assit derrière l’homme, elle demanda un verre de lait chaud à la patronne qui lui en servit un peu après. Pendant ce temps, elle lança quelques regards vers l’homme, elle le connaissait, sa silhouette lui était familière mais elle ne savait pas à qui elle avait affaire, elle opta pour la discussion.

-Bonjour. déclara-t-elle.

Dans sa courte vie, Masaku avait vu pas mal de choses. Déjà, il avait vu la mort, celle qui transforme à jamais le vie de quelqu'un. Il l'avait vu de face, de profil, de dos, de jour comme de nuit. Elle était comme une espionne épiant ses moindres faits et gestes dans l'espoir de pouvoir cueillir son âme. Jusqu'alors, il s'en était parfaitement sorti et avait su éviter que le plus fatal des sorts ne mette fin à ses jours. Autant est-il qu'il allait sans arrêt à sa recherche. Après une quête de rédemption pour la paix de son âme, il était également à la recherche du danger pour se sentir vivre, s'aguerrir à chaque expérience. On ne devient pas guerrier en restant assis sagement derrière un bureau à lire de la théorie. Une épée ne se manie pas avec des paroles mais bien avec un bras. Le sien ne s'était jamais aussi bien porté, parfaitement huilé juste dans le cas où il devrait s'en servir.

La moindre occasion était bonne pour lever le bras l'arme à la main, la moindre bonne occasion était à saisir et cette dernière ne tarda pas à arriver pour son bon plaisir. Masaku, ne se serait jamais tendu à ce que cette occasion soit aussi grande. Les choses ne se faisaient pas à moitié, ce n'était pas un appel anodin que celui de cette affiche. Le nomade relisait plusieurs fois le mot accroché au mur pour essayer de trouver l'arnaque. Non, si elle était vraie, il s'agissait vraiment un dragon, un lézard volant géant qui serait susceptible de causer bien des ravages si on le laissait sans bouger le petit doigt pour remédier à son existence. La main tremblante, le vagabond arracha l'affiche et la glissa dans sa tunique en mémorisant le lieu de rendez-vous. Tranquillement dans un accoutrement léger avec des tendances orientales, le nomade descendait une rue sinueuse pour couper le chemin et arriver plus rapidement à la Timbale Diamantée.

Masaku s'imaginait déjà face à la créature. Est-ce qu'il serait pris d'adrénaline ou bien est-ce qu'il allait prendre ses jambes à son cou? Ce devait être particulièrement impressionnant à voir, particulièrement, déconcertant d'avoir l'impression de n'être qu'une chose insignifiante, balayable d'un revers de patte ou d'un coup de queue. Son épée et sa faucille à poid suffiraient-elles? Ses pouvoirs seraient-ils vraiment de taille? Pour un tel projet, un projet audacieux, il faudrait une équipe solide. Le seul qu'il ait rencontre il y a un certain temps, c'était un nomade, un descendant Helkar qui était particulièrement bon avec une lame dans la main.

Rattrapant la bonne rue, le nomade ne tarda pas à pénétrer dans un établissement à l'atmosphère tendue. Il était au bon endroit, peut-être. Son regard croisa celui d'un autre homme des dunes qu'il n'avait jamais vu mais qui s'apparentait le plus à son accoutrement personnel. Ensuite, il y avait d'autres personnes sans vraiment grand intérêt. Le groupe se formait déjà malgré lui. Tous allaient oeuvrer dans un objectif commun: mettre à terre un dragon qui terroriserait la ville depuis peu.

Masaku se retenait de demander haut et fort qui attendait également pour taper du dragon. Au lieu de ça, il préféra s'installer à une table avec une boisson à faible taux d'alcoolémie pour ne pas finir dans un caveau le lendemain, les poches vidées et le corps puant. Essayer de repérer des combattants n'était pas évidant. Son regard n'était pas critique. Certes voir un homme était plus facile à l'imaginer combattre qu'une femme soi-disant sans défense. Après tout, il y avait quelques rares personnes qu'on pouvait juger de potentiellement dangereuses mais globalement, sa garde n'était pas si levée que ça au final. La chaleur recouvrait ses entrailles, il n'était pas encore saisi par la boisson et pas non plus complètement sobre, un juste milieu à trouver et on pouvait continuer pour l'étape d'après du recrutement.

Eléois était venu en avance, pour repérer les courageux qui viendraient affronter le dragon suite à l'annonce passée via une affiche. Et, même si eux ne le savaient pas, il était facile de les repérer par leur comportement. Tous scrutaient les alentours, observant de susceptibles coéquipiers, et cherchant ensuite une table où ils pourraient attendre un signe en accord avec la raison de leur venue à la Timbale Diamantée.

Le conseiller politique d'Eärondel Lothwal était avant tout un guerrier expérimenté. C'est pourquoi ses compétences iraient aux profits des futures combattants, et ses conseils seront précieux, surtout s'ils ne savaient pas dans quel pétrin ils s'étaient mis. C'est pourquoi cet 'avant combat' était primordial.

Après avoir attendu de longues minutes, et avoir de ce fait décrété que tous les participants étaient sur les lieux, il retira sa capuche blanche, attirant l'attention par son aura puissante, et vint croiser le regard de chacune des personnes du groupe, leur faisant signe de s'approcher. Il y avait deux nomades semblant se connaître, et avoir l'habitude de se battre. Il fut aussi surpris de voir une jeune mage blanche. Savait-elle vraiment ce qui l'attendait ? Ferait-elle le poids ? Ce serait à elle de le prouver. Mais encore, il y avait un mystérieux homme, nomade aussi, certainement habile guerrier également, ainsi qu'un fort aigrefin qui, peut-être, serait d'un style mois subtile, mais non moins efficace. Finalement, Eléois jugea qu'il s'agissait à première vue d'une bonne équipe, s'il arrivaient à collaborer... Car sinon, même avec de bonnes compétences, ils n'auraient aucune chance.

D'un ton qui se voulait détendu malgré la gravité de la situation, le conseiller prit la parole :

« Chers guerriers, bienvenue à vous, et merci d'avoir répondu à l'appel. Je suis Eléois, conseiller politique du chef des mages blancs. Hum... je me dois de vous rappeler qu'il s'agit d'un engagement des plus périlleux, et que, si vous ne vous sentez pas prêts, il est encore temps de partir... »

Il attendit un instant, au cas où il y aurait un désistement, observant tour à tour chacune de leur bouilles, et décelant plus ou moins de détermination dans leurs regards. Puis, il poursuivit :

« Bien. Donc j'officialise la chose... Il y a bien un dragon qui rôde dans le désert. Ça, c'est une certitude. En revanche, nous ne savons pas s'il y en a d'autres, alors il faudra être des plus vigilants. Un des leurs peut faire des ravages que vous ne pouvez pas imaginer, alors s'il n'est pas seul, je crois bien que nos chances de survivre seront nulles. »

Eléois avait décidé d'être franc sur le danger qui les attendait, ne voulant pas de crise de panique sur le terrain, ou de crise cardiaque, ou on ne sait quoi d'autre.

« Il faudra faire très attention à ces bêtes aussi intelligentes que charismatiques. Elles sauront vous piéger. C'est pourquoi il vous faudra agir en groupe, à tous prix, et non pour votre propre intérêt. Car ce pourrait être une erreur qui vous retomberait dessus. Seul face à cette créature immense, je ne vous fais pas de dessin... Vous ne ferez pas le poids. Tout ça pour dire qu'il ne faut pas prendre cet affrontement à la légère. Maintenant, nous pouvons le battre, ensemble, et en sortir saints et saufs. Je vous ai d'ailleurs apporté quelques protections et armes... Prenez tous ce dont vous avez besoin. »

Il se décala et entreprit d'ouvrir un coffre contenant cottes de maille, flèches, dagues, épées, ainsi que cinq potions de téléportation. Les laissant se servir, il ajouta :

« Si vous avez des questions à propos des dragons ou autre, leurs points faibles etc, n'hésitez pas... »

Les questions, ils ne pourraient pas les poser sur le champ de bataille, alors, il valait mieux saisir l'occasion.


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[Merci de répondre avant le 10 février.
Ordre de passage : Cirdan - Harmonie - Arzak - Masaku - Raos]

Harmonie finit par croiser le regard de celui qu'elle pensait connaitre, qu'elle ne fut pas sa surprise quand elle vit qu'il s'agissait de Cirdan. Elle l'avait rencontré dans le désert, quelle mésaventure, cela la fit presque rire en y repensant mais depuis, elle s'était améliorée et elle pensait sincérement que ses pouvoirs de mage blanche leur seraient à tous très utiles.

Elle finit par sentir l'aura d'un homme, il s'agissait du conseiller politique, elle l'avait déjà croisé dans la tour mais ne lui avait jamais parlé. Elle but sa tasse de lait et partit vers l'homme. Elle était la seule femme, du moins jeune fille, du groupe. Tous devaient penser que la demoiselle était faible et sans défense. Mais, elle ne bougerait pas d'un pouce; si ces hommes voulaient la virer, ils devraient se battre avec elle et elle risquerait de gagner.

Lle mage leur confia que s'il y avait plusieurs dragons, ils seraient mal, très mal et il craignait pour leur santé. Harmonie s'était adossée à un mur et regardait la scène, il leur expliqua que les dragons sauraient les attirer dans leurs pièges, les yeux d'Harmonie s'équarquillèrent, elle allait devoir faire très attention et réfléchir avant d'agir si elle ne voulait pas brûler vive. Puis il ouvrit un coffre, elle laissa les hommes se servir puis elle s'avança et tout en attrapant une potion de téléportation qu'elle mit dans sa sacoche, elle demanda au mage.

- C'est bien beau d'agir en équipe sir Lothwal mais quel est le point faible d'un dragon? Parce que j'ai beau avoir lu de nombreux livres parlant d'eux, je n'ai jamais trouvé la moindre trace d'une quelconque faiblesse.

Harmonie se releva et fixa l'homme droit dans les yeux, elle n'avait pas peur, cela la faisait même sourire. Oh, ne croyez pas qu'elle surestime ses capacités, loin delà, elle les connait, les maitrise. Elle sait jusqu'où peuvent aller ses forces. Elle ne se mettra pas en danger à moins que l'un de ses futurs coéquipiers le soit.
Puis, elle retourna s'adosser au mur laissant le conseiller lui répondre. Sa question semblait lui paraitre étonnante, elle avait passé des heures et heures en bibliothèques lisant de nombreux livres sur divers sujets mais jamais elle n'avait trouvé cette réponse et pourtant, celle-ci ne devait pas être trop compliquée.

Tourné de manière à voir les personnes dans la salle et non les yeux rivés sur la porte d'entrée, Masaku n'avait pas le loisir d'apercevoir les nouvelles têtes qui arrivaient encore, certaines simplement pour se dessécher le gosier, d'autres un peu plus connues comme par exemple le descendant Helkar qu'il avait déjà rencontré auparavant. A dire vrai, ils avaient d'avantage échangé avec leurs armes qu'avec la parole. Le nomade avait fait une entrée en scène fracassante en mettant à feu et à sang la tente de Raos. C'est à force de persuasion qu'il avait quand même pu s'en sortir sans combattre pour la vie. Il n'aimait pas combattre tant que ça mais pourtant, l'appel du combat était toujours aussi excitant dans son fort intérieur. La logique lui aurait soufflé de s'éloigner d'un tel lieu. Ici, il risquait sa vie en combattant une créature réputée pour faire des ravages. Ce n'était pas logique, malgré tout, il était quand même décidé à tremper son katana dans du sang de dragon. Pourquoi? Ca n'avait aucun sens, sa vie n'avait pas de grand sens non plus alors il restait fidèle à sa ligne de conduite.

Il ne voyait pas Raos entrer, ce n'est pas pour autant qu'il le loupe en tournant la tête à un moment donné. Sa surprise n'eut d'égal que son soulagement de ne pas se retrouver qu'avec des inconnus dans une telle affaire. Lorsqu'il s'agit d'avoir l'esprit d'équipe et d'unité, les nomades fonctionnaient bien ensemble. Par contre, travailler avec des inconnus qui ont chacun leur tempérament, ce n'était pas chose facile. Il y aurait des lâches, des menteurs, des vicieux et seuls les alliés d'hier demeureraient assez fiables pour pouvoir compter dessus en cas de coup dur. Puisque l'héritier était installé à une table avec un autre individu à l'accoutrement relativement léger également, Masaku se leva accompagné de son verre pour venir les rejoindre. Un instant, il se demandait même si celui qu'il ne connaissait pas n'était pas nomade également. Très vite il en aurait le coeur net. Avec un grand sourire qui déformait ses lèvres entourées d'une fine barbe, le vagabond s'exclama:

"Par les deux têtes blanches, aucune offense l'ami, le monde est vraiment petit, même pour chasser le dragon."

Ce n'est qu'après avoir juré haut et fort qu'il s'apercevait que l'individu avait également une tête blanche. Bref, parenthèse fermée, un autre type venait de découvrir son visage, installant une atmosphère un peu moins détendue que précédemment. Lui, avait quelque chose à annoncer, des informations à leur communiquer si bien, qu'ils se levaient tous pour aller le voir. Finalement, la couleur de ses habits s'expliquait par le fait qu'il était un mage, encore un de plus à ajouter au lot à croire qu'on en voyait partout, conseiller politique de surcroit! Le conseiller put donc jouer franc jeu en leur apprenant tout bonnement qu'il ne savait pas exactement contre quoi ils allaient se battre, que ce soit un ou dix dragons, et que si ils étaient malchanceux, ils risquaient de tous y passer. Charmante perspective, vraiment. Par la suite, les informations supplémentaires étaient évidentes. Tous savaient surement que les dragons étaient des créatures intelligentes, pour qui les prenait-il? Le nomade ne bougea pas d'un cil pour aller voir ce que contenait le coffre mis à disposition. Surement de l'équipement de basse qualité. Ce qu'il avait sur lui était suffisant pour se défendre. Une cotte de maille l'affaiblirait et il n'allait pas se mettre au tir à l'arc "pour changer" parce que les projectiles risquaient d'atteindre d'avantages d'alliés que d'ennemis. Pendant tout le discours il avait remarqué les mines ennuyées de ses confrères nomades. Là, il s'agissait d'un discours pour la forme pas vraiment pour leur apprendre quoique ce soit de nouveau. De toute façon, n'importe qui de censé aillant lu l'annonce savait à quoi s'attendre ou était complètement débile de venir là pour le fun. Bah tiens, il le faisait bien pour trouver quelque chose à mordre avec son katana, non?

Quelqu'un posa une question censée à laquelle Masaku aurait répondu du tac au tac qu'un dragon n'avait surement aucune faiblesse et qu'ils allaient tout droit vers une mort certaine. Cependant, ne sait-on jamais, les dragons de nos jours ont peut-être changé depuis le temps?

"Et aussi, on y gagne quelque chose à aller taper sur le lézard? Parce que juste pour la gloire et pour le bien de tous, c'est un peu léger..."

Cela pouvait paraitre égoïste mais le nomade se disait que quitte à se donner du mal, que ce soit pour une bonne raison. Ils n'étaient pas tous des bénévoles qui avaient que ça à faire que de mettre leur vie en danger pour des prunes. Sachant qu'il était un peu sec en monnaie, une petite compensation n'aurait pas été de trop.

Installé côte a côté, Raos et Cïrdan commencèrent à papoter chacun fidèle à leur caractère. C'est a dire que Cïrdan engagea la discussion mais que Raos ne sortit pas un mot en échange. Ce n'est pas qu'il n'écoutait pas le Nomade des Vents, il était juste entrain de faire un signe a Masaku pour que ce dernier les rejoignes. Après tout autant faire connaissance tous ensembles, ils étaient tout trois nés sous la même bannière. Alors que Masaku se frayait un chemin pour retrouver l'Héritier et son ami de semi-elfe, Raos s'adossa plus confortablement sur sa chaise pour prendre la discussion là où il l'avait oubliée.

"Ouais, envoyé par la Confrérie. Enfin je bosse pas vraiment avec eux, disons juste qu'ils m'ont aiguillés."

Masaku arriva enfin jusqu'à leur table, de sa démarche qui respirait toujours ce côté bon-vivant émanant du vagabond. Cela faisait un bout de temps qu'ils ne s'étaient pas croisés depuis leur soirée à la Pineraie Carbonisée, leur rencontre sommes toutes. Une bien belle rencontre qui dura le temps d'une mégarde, d'un combat et d'une soirée à discuter de tout et de rien. Ce soir là Raos s'était confié avec une étrange facilité à ce parfait inconnu, sentant qu'ils partageaient tout deux une fibre commune profonde malgré leurs différences notables. C'était comme avec Cïrdan, ils avaient tout deux autant de points commun que de différences. Un triangle de Nomade à la fois semblables et uniques par bien des points de vue. Mais parmi les Nomades que l'Héritier avait rencontré depuis son départ du désert, ces deux-là figuraient parmi ses meilleures connaissances.
Fidèle à ses "maitres à penser" Masaku ne pus retenir une petite référence aux épéistes de légende parmi lesquels figurait l'ancêtre fondateur de la famille Helkar. Une culture propre au vagabond qui avait failli lui couter la tête lors de ses premières paroles à l'encontre de l'Héritier dut dit Clan Helkar mais allons bon, l'épéiste était bien plus animé par de bonnes intentions que par autre chose et Raos était quelque peu aveuglé par la colère à ce moment là. Un quiproquo voila tout!

"A qui le dis tu, je commençais à me demander quand nos routes allaient se recroiser!" l'accueilli Raos en toute franchise "Masaku je te présente Cïrdan, Nomade des Vents, Cïrdan voila Masaku, Bretteur Vagabond."

Les présentations et les démonstrations d'affectivités n'étaient pas son fort, les deux autres devaient bien s'en douter maintenant. Malgré son ton jovial, si ce n'est pour dire cordial, Raos gardait cette voix relativement sèche qui allait droit au but en outre-passant les notions de fioritures et autres jolies formes. Et pourtant on pouvait presque deviner un sourire se dessiner sur le faciès professionnel de l'Héritier, ne cachant pas sa joie à l'idée de retrouver deux lames en qui il peut placer sa confiance. Un sourire rare mais néanmoins présent.
Il se serait bien accorder plus de temps pour mieux retrouver ces deux "amis" si on peut les appeler ainsi mais l'heure n'était pas à la détente. Les rencontres venaient à peine d'êtres officialisées entre les Nomades que l'appel de la "Chasse au Dragon" se fit sentir à travers toute la salle: une aura peu commune qui attira les intéressés dans une seconde salle bien plus privée. Les trois confrères bougèrent d'un bloc, tous présents pour la même raison et réunit par un heureux hasard qui allait pousser leurs épées à s'allier contre un ennemi unique. La nature misanthrope de Raos se senti rassurée d'être entourée par ces deux présences plutôt que de baigner au milieux de parfaits inconnus qui auraient très bien pus se révéler être de parfaits incapables avant tout. Une fois arrivé sur place, ils eurent le plaisir de découvrir le reste des personnes qui allaient les accompagner pour défaire le fameux Dragon: dés lors l'analyse de Raos reprit son cours.

Le premier nouvel arrivant qui attira son attention fut un grand gaillard qui dépassait le trio de Nomade d'une bonne tête et demi en moyenne. Une force de la nature et c'est le moins qu'on puisse dire. Brun ténébreux à l'allure peu avenante, pas le genre de type avec lequel on aimerais discuter pour passer le temps. Il ne lui inspirait rien qui vaille mais il faut de tout pour faire un monde et si ce type est venu pour s'occuper du dragon il n'avait qu'a espérer que le travail d'équipe était dans ses cordes. La seconde personne en lus de trio de Nomade était... une gamine. C'est là le seul constat qui s'imposa froidement aux yeux de Raos. Une mioche de quinze balais tout au plus, de celles qui se croient sur-puissante alors que du lait sort encore de leur nez. Il jeta un regard a Masaku, un autre a Cïrdan et puis haussa les épaules moitié dépité et moitié détaché de ce triste état des lieux: ils allaient devoir faire front commun sinon aucun d'eux ne sortirait vivant de ce combat. Mais quand le Désert est en jeux, un Dragon n'est qu'un piètre obstacle face a un Nomade prêt a tout pour préserver sa patrie. En tout cas c'était le cas pour Raos.
Leur hôte prit enfin la parole une fois tout le monde réunit. Globalement le constat qu'il dressa était suintant de négatif et ressassait des faits déjà connu par le tout a chacun présent dans cette salle. Un dragon c'est dangereux, un dragon c'est intelligent, un dragon les tuera si ils ne font pas attention, j'en passe et des meilleurs. Le seul point avec lequel Raos tomba d'accord fut l'importance d'agir en équipe et non de manière individuelle, il opina gravement à ce sujet qui tombait comme évidence pour lui mais qui ne l'étai pas forcément pour tout le monde. Suite de quoi il proposa des armes et se mit à l'écoute des moindres questions. Raos s'étant équipé chez ses amis de la Foret, il n'avait nul besoin des armes proposées par ce supérieur hiérarchique des Mages Blancs. Comme si ces rats en robe allaient lui apprendre à se battre, quelle mauvaise blague. Tandis que les autres s'activaient à discuter, Raos s'entreprit de ne prendre qu'une potion de téléportation qu'il rangea soigneusement dans sa sacoche de voyage.
Cïrdan ne prononça pas un mot et resta en retrait, le grand brun brilla par sa passivité et la mioche fut la première à prendre les devant. Se donnant de faux airs de guerrière habituée au terrain, elle commença a déblatérer sa science comme ceux de son âge savaient si bien le faire. Raos ne laissa même pas le temps au conseiller de répondre, il prit directement la parole suite aux questions de la demie-portion.

"Les dragons sont différents selon leurs races ou origines, leurs faiblesses sont donc différentes selon ces facteurs. De fait il est impossible de prévoir ce genre de chose avant de l'avoir en face de soit pour de bon." lâcha Raos de sa voix tranchante. "Mais avant de penser aux points faibles, il faut déjà penser à une chose bien plus importante: comment l'amener au sol. Car je suppose que nous n'aurons pas de balistes, catapultes ou trébuchets pour nous assister et je craint franchement que quelques flèches aient raisons de ses écailles ou que quelqu'un parmi soit suffisamment fort pour lancer un dague jusque deux cent mètres d'altitude."

En l'instant présent, le seul intérêt que représentait la mioche à la langue trop pendue se résumait à servir d'appât pour leur créer une ouverture. Et encore, vue sa taille il s'agirait là d'un encas bien peu satisfaisant. Durant sa prise de parole il en profita pour bien mettre le doigt sur les courageux Mages qui préféraient envoyer des combattants volontaires lutter contre un dragon plutôt que d'envoyer leurs artilleries. Pimpants de courage ces occidentaux, et en plus c'était des Nomades qui avaient la majorité dans cette salle. Laissant un temps de suspens après ses quelques mots, il enchaina pour dresser son constat final.

"Car tant qu'il ne sera pas à portée d'arme ou de magie, nous ne serons que des fourmis à ses pieds qu'il aura tout loisir de brûler en nous essoufflant à sa guise."

Et ni sa magie ni ses capacités martiales ne seraient d'une réelle utilité pour ce qui est de faire choir le dragon au sol. Dons ils allaient avoir besoin soit d'une approche tactique soit d'une corde métallique sacrément bien réalisée pour l'harponner. Bien entendu si l'un d'eux est capable de se faire pousser des ailes dans le dos, qu'il se manifeste. Actuellement le seul membre de l'équipe qu'il voyait capable d'atteindre le dragon en plein vol n'était autre que Cïrdan: son contrôle du vent allait être mis à rude épreuve.

[hj: Désolé du retard et de ce court message. J'ai eu quelques imprévus. En espérant que je puisse tout de même poster... Sinon bah tant pis ^^"]

Arzak avait attendu en silence et en sirotant tranquillement sa bière. Celui qui avait fait mettre l'affiche s'était enfin révélé et attiré à lui les intéressés. Comme ce que chacun avait du faire, Arzak analysa les autres personnes qui s'avançaient. Un groupe de trois, des nomades sans doutes... et une gamine. Il ne chercha pas plus dans un premier temps. Le muet avait toujours sa bière en main et écoutait les autres prendre la parole les uns après les autres. D'abord le "chef" pour présenter le danger et tout le touti quanti. La gamine parla ensuite, demandant la faiblesse du dragon. Une question intéressante. Le second demanda s'il y avait une récompense... Tsss, Arzak ne bossait pas non plus gratis, mais s'ils arrivaient à tuer le dragon, ils leur suffiraient de récupérer quelques morceaux pour pouvoir les revendre pour une bonne somme... Puis le troisième répondit à la question de la jeune fille. chaque race était différente... Il serait donc difficile de connaître sa faiblesse avant de l'avoir vue. Arzak chercha l'esprit des personnes présentes. La force magique de l'aigrefin était assez basse, et parler avec plusieurs personnes en même temps était encore assez difficile pour lui. Mais avec un peu de concentration, cela devait fonctionner... Mais faire cela en combat serait impossible... Il leva légèrement sa main pour signaler que la voix venait de lui.

*Tous* Un dragon reste un dragon. Ils sont certes tous différents, mais ils ont aussi des ressemblances. Les... hautes têtes de ce pays doivent bien avoir entendu parler d'une faiblesse commune aux dragons. Reste à savoir si celle-ci est vraie.*

Mais il avait raison sur le second point. Il fallait amener le dragon au sol d'une manière ou d'une autre. Il avait quelques idées en tête, quoique peu réalisable pour la plupart. Mais ses... employés avaient bien dû y penser... du moins il l'espérait. Si ce n'était pas le cas... Bah, il improviserait sur le terrain comme il l'avait toujours fait. Ce n'était pas la première fois ni la dernière fois. Il chercha l'esprit du mage blanc, il répètera les paroles pour les autres, ce sera plus simple pour Arzak.

*Eléois* Si on doit travailler en équipe, il est bon de connaître le pouvoir des autres. Mis à part mon pouvoir de télépathie, j'ai ma force. Le reste sera inutile. Oh, et je suis un aigrefin muet. Donc veuillez le répéter aux autres.*

Il aurait pu se montrer plus respectueux... Oui, il aurait pu. Mais il aurait pu faire pire. Ce n'était donc pas si mal. Laissant le loisir à l'homme de répéter, l'aigrefin s'approcha du coffre. Il prit une potion qu'il enroula dans un tissu pour amortir un éventuel coup, puis le rangea sur lui. Il parcourut les armures du regard. Non, elles étaient soit trop fragile, soit trop lourde. Face au dragon, cela serait sans doute inutile. Il avait son bouclier, cela suffirait. Il s'écarta et retourna à sa bière qu'il finit.