-Poissons frais !

-Que diriez-vous d’une nouvelle parure pour votre épouse ?!

Et ça criait comme ça dans tous les sens dans cette allée. Mais Marika n’allait pas se plaindre. Cela faisait lui faisait un bien fou de retrouver la civilisation. Après l’incident de Gala dans la forêt de l’Illusion, la jeune femme avait prit la décision de regagner une ville pour que sa sœur se repose. En effet, peu après l’incident, elle s’était mise à avoir froid tout le temps, à passer ses nuits secouées de cauchemars qui la prenaient même parfois en plein jour. Cela inquiétait Marika, si cela durait, il faudrait lui trouver un médecin et au mieux un mage blanc. Quoiqu’il en était, la petite fille se reposait pour l’instant dans une auberge tandis que sa sœur aînée était partie se promener dans les rues de Naturalia.

Cela faisait plusieurs semaines qu’elles étaient maintenant à Naturalia et Marika commençait sérieusement à aller du côté de Bénécius pour trouver le fameux mage blanc. Mais avant de repartir en route, elle s’était dit que trouver des vêtements un peu plus orthodoxes ne serait pas de trop. Et pour cela, quoi de mieux que l’Allée marchande ! Il y avait tellement de choix, si ce n’était pas pour dire…

-Venez voir mes splendides tapis tout droit importés du sud !

-Plantes rares pour les herboristes !

Et tellement de monde, compléta intérieurement Marika en se faisant bousculer sans ménagement par quelqu’un qui courait tout droit vers un étalage. Comment les gens pouvaient-ils trouver quoique ce soit dans un tel bazar ? Il fallait venir ici pour acheter au feeling, pas quand on cherchait quelque chose…

S’approchant d’un étalage de pierreries, plus par curiosité qu’autre chose, la jeune femme ne put s’empêcher d’en admirer toute l’élégance sous les yeux avides du marchand qui se frottait déjà les mains près à intervenir pour faire quelques suggestions à sa potentielle acheteuse. Mais alors que Marika soulevait une splendide pierre d’un rouge rubis taillée, une femme le lui arracha subitement des mains pour l’acheter. Surprise, Marika recula d’un pas pour éviter de ne se faire carrément rentrer dedans. Et alors que la nomade allait protester, à peine ses lèvres entrouvertes, qu’une autre femme s’interposa et voulut prendre la pierre des mains de l’autre.

Interloquée, Marika souleva un sourcil d’amusement et d’étonnement, surtout quand les deux personnes commencèrent à se crier dessus, à la plus grande joie du vendeur qui en profitait pour faire monter les prix. Soupirant, la nomade se détourna, croisa ses bras derrière sa nuque et s’en alla le visage satisfait et les yeux à demi-fermés, plissés de rire. Ah ces gens de la ville !

Et puis soudain, la nomade s’arrêta pour éviter de percuter quelqu’un juste à temps. Avec ses yeux à moitié fermé, et son petit rire, Marika n’avait guère fait attention à où elle allait, alors quand cette vieille femme était venue se planter devant elle… une chance que la nomade ait quelques réflexes. Ainsi, c’est presque en tombant qu’elle s’arrêta pour remarquer la vieille femme : apparemment, c’était une marchande ambulante au vu des étranges bibelots qu’elles transportaient. Sûrement un genre de sorcière ou diseuse de bonnes aventures… Tous ces gadgets étranges…

-Une amulette ou un talisman ? demanda-t-elle, un regard sournois sur la face.