Edalion écouta attentivement la shaman. Elle aussi devait partir voir son supérieur. Il ne connaissait pas trop le domaine des shamans et ne pas le connaître n’était pas un fardeau, mais il se disait que leur quartier général devait être autre chose qu’un château à la vue de tous et ou tout le monde pouvait y trouver refuge ou de l’aide. Pour le chevalier, non seulement il devait rentrer pour faire un rapport à Erek, mais il devait donner des leçons aux initiés comme convenue. Jusqu’à maintenant, c’était Edalion qui remplacé le formateur habituel lorsque celui-ci était dans l’incapacité d’être présent. D’une certaine manière, il préférait comme ça, car l’instructeur n’était pas très consciencieux et manquait d’autorité face à des jeunes dynamiques.

Alors qu’il écouta Miranda et lui donna raison sur le fait de se reposer un peu avant de repartir, celle-ci sortit une épée, c’était la lame qu’il avait furtivement observé lorsqu’il était entré dans la grotte du trésor. D’abord il ouvrit grand les yeux en pivotant son regard des yeux de la shaman à la lame. D’abord il voulait lui demander si elle était sérieuse, sur le fait que son propriétaire veuille bien qu’il adopte cette arme. Mais il savait Miranda sérieux et il n’avait pas à douter de quoi que ce soit. Il s’était attendu à une reconnaissance de la part des vivants, il s’y était préparé, mais de la part des morts, non. Sans dire un mot, il empoigna la paume de l’épée et la prit délicatement. Il sourit à sa tendre, et recula de quelques pas. Il tendit son bras droit devant lui comme pour jauger encore une fois la lame. L’équilibre, le poids, le tranchant, le tact, le son, il testa chaque détail du potentiel de cette arme. Souvent, la qualité de l’arme reflétait l’âme de son propriétaire, c’était pourquoi, il n’avait aucun mal à imaginer que le chevalier défunt fut un grand combattant. Pour finir, il fit un enchainement fictif autour de lui comme pour s’initier à l’arme et commencer à s’y habituer. Il s’arrêta et regarda Miranda en passant sa main sur le plat de la lame.

« Tu sais, ma précédente arme était un souvenir de mon passé, elle avait fait couler le sang d’innombrable victimes que mon âme les pleure encore aujourd’hui. Je n’arrivais pas à m’en débarrasser, mais le fait de l’avoir perdu au cimetière m’ôta un grand poids. Mais sans arme, un chevalier est nu, il lui manque l’arme de son âme, une lame qui reflète ses désire les plus profonds. Aujourd’hui, on m’a offert une épée digne d’un grand roi, qui je pense à du défendre la justice et la paix avec autant d’ardeur que mon cœur. Et la posséder, met mon âme en paix, merci Miranda, merci, vraiment…et merci à mon défunt frère d’arme, je saurais m’en montrer digne. »

Edalion plaça une de ses mains sur la joue de Miranda et il l’embrassa de tout son cœur. Et lorsque cet instant d’amour et de remerciement s’acheva, le chevalier chercha de ses yeux à voir l’esprit du chevalier, comme il ne pouvait pas le voir, il ne se permit pas de parler, mais il pensait chaque mot. Il finit par ranger sa nouvelle arme à sa ceinture, il était temps pour eux de s’en aller. Il tendit sa main à la shaman, elle était fatigué, mais lui pouvait la soutenir durant le voyage.

« Je t’accompagne sur le début du voyage, jusqu’à l’intersection de nos obligations, et sache que pour toi, mon cœur ne voit qu’une grande route belle et droite. Encore une fois, je remercie les dieux de t’avoir mis sur mon chemin le jour où j’ai passé la porte de Bénécius la toute première fois. »

Que de souvenirs…