Au gré des vents [PV Vaykat / No Spy][Terminé]

L'endroit était... sordide. Il venait tout juste de quitter le désert, il y à tout juste une paire d'heure et voilà la première chose qu'il trouvait de l'autre côté de la Bordure: un canyon lugubre. Raos renifla nonchalemment en retirant son turban encore plein de sable. Il venait tout juste de sortir d'une tempête de sable et ses habits étaient encore sablonneux par endroit. Incroyable ce que les vents peuvent être violent dans cet endroit là, pas étonnant que les civilisés ne se risquent pas souvent dans le désert. Il roula sa longue cape de voyage et, après l'avoir soigneusement époussetée, la rangea dans sa sacoche en bandoulière.
A partir de là, deux choix s'offrirent à lui: continuer tout droit en prenant l'intérieur du Canyon qui, ma foi, semblait fort brumeux et vraiment peu sûr; ou grimper sur cette corniche à l'aspect d'escalier pour voyager sur les hauteurs. Dans les deux cas ça n'allait pas être une partie de plaisir visiblement. Il se souvint des paroles de l'Oncle Doj à ce moment là.

~~

"Quand tu arriveras au Canyon, c'est que ton voyage toucheras presque à sa fin. De l'autre côté on peut dire que c'est l'occident et donc le monde dit civilisé. Mais fait attention car..."
"Le Canyon est un vrai chausse-trappe et même si par le passé le désert ne s'étendait pas aussi loin ce n'est pas pour autant que je ne croiserais pas des Nomade Noir mal intentionné. Je sais vous m'avez répété cela plus de cent fois mon Oncle."

Doj resta silencieux un instant et son visage se renfrogna comme véxé par l'intervention de son neveu. Raos devinait aisèment pourquoi: c'était dans ce Canyon que son Oncle, alors accompagné par une dizaine de valeureux guerrier, s'était fait attaqué par des Turbans Noirs menés par son père. C'était là-bas qu'ils se rendirent tous compte que l'ancien Hériter des Helkar était un traitre à son sang qui provoqua la mort de plusieurs de ses frères.

~~

*Mon père...*

Il comptait en apprendre plus long sur cet homme mystérieux dont les anciens étaient avares en anecdotes. La seule chose qu'il connaissait à son sujet c'est qu'il à toujours été un puissant guerrier et que sa dernière venue pacifique au Clan Helkar s'était déroulée le jour où il amena Raos qui n'était alors qu'un simple poupon.
Qui sais, peut-être bien qu'il allait le croiser durant sa traversée du canyon. Et si ce n'est pas le cas, ce ne serais que partie remise, le jeune homme avait d'autres objectifs en tête pour le moment. Et si même son Oncle et dix guerriers n'ont rien pus faire, il ne serais pas au niveau à le croiser dés maintenant. Lui aussi avait été Héritier, il ne faut pas l'oublier.

Après ses divagations, il choisit finalement le chemin escarpé montant vers les hauteurs du Canyon. Le coeur est un vrai labyrinthe où la mort se respire aussi facilement que l'air ambiant, ce seras une folie de passer par là. Il vérifia les prises et attaches de ses armes et se lança vers lers corniches montantes, Jéol sur ses talons. Le bâtard allait avoir du mal à suivre durant l'ascension mais une fois en hauteur ils seraient plus en sécurité. Du moins si ils grimpent un jour.

"Jéol! Jéol!"

Sans crier gare le bâtard s'élança à toute allure vers l'entrée du Canyon et s'arrêta à quelques mètres de là, le dos hérissé semblant avoir doublé de volume. Ce n'était pas dans ses habitudes de foncer quelque part sans prévenir, sauf en cas de danger extrême imminent. Raos lâcha les deux prises qu'il avait en main et chuta des quelques centimètres qu'il avait déjà grimpé. Il se réceptionna sur les genoux et commença à entamer une dissimulation contre la roche brune et ocre du canyon. Puis il se glissa à pas de loups prêt de son chien qui fixait l'intérieur du canyon comme si un monstre s'y cachait entrain de les observer.
Rien ne bougeait, le silence pesant déchiré par les grognements du bâtard des sables et les complaintes du vent qui sortait par intermittence de la bouche du Canyon. Le crépuscule tombait lentement sur les deux aventuriers, comme si le temps voulait rajouter sa dose de suspens à la situation.

Le canyon n'était pas un endroit ou les gens voulaient se trouver. Seuls les fous venaient ici. Des bêtes étrange et mystérieuse y avaient établis leurs territoires. Les monstres n'étaient pas la seule menace qui régnait dans les environ, il y avait aussi les nomades. Avec l'agrandissement des désert, les voyageurs des sables pouvait s'y rendre avec beaucoup plus de facilité. Des clan entiers s'y étaient installés et peu d'entre eux étaient du genre à accueillirent les inconnus. Chaque soir, une brume opaque s'installait. L'humidité des environs durant la journée se transformait en brouillard dès que la nuit venait rafraichir la température. Plusieurs aventuriers aveuglé par la brume étaient tombés dans les nombreux gouffres du canyon. Mais, comme les nomades étaient des experts de la marche, la plupart des voyageurs venant du désert étaient prudent ou avaient l'intelligence de monter un camp pour se reposer durant la nuit.

Seuls les idiots continuaient de marcher lorsque la brume s'installait. En plus des gouffres, certaine créature pouvaient voir le spectre thermique de leurs future proie. Les grottes étaient en général les seuls endroits sécuritaire pour les petites troupes de vagabond. Les clan eux, étaient bien moins en danger. Ils étaient nombreux et les monstres qui habitaient les environs n'iraient jamais s'attaquer à une trentaine de combattants. Les aventuriers solitaires ne survivaient en général pas très longtemps dans ces contrées. Malgré tout, certain étaient passé maitre dans l'art de se faire tout petit. Si on ne se fait pas trop remarquer, on est généralement moins à risque de se faire assaillir par tous les dangers que le canyon renfermait.

C'était d'ailleurs le cas de Vaykat il y avait quelques heures. Il s'était établi un petit campement dans une grotte près de l'entrée du canyon. Cela faisait plusieurs jours qu'il avait passé dans le désert après avoir quitté Bénécius. Le démon voulait maintenant retourner vers la civilisation. Il avait négocié plusieurs ententes avec certains clans de nomade qui parcouraient le désert. Contrairement à ceux du canyon, les nomade du désert étaient beaucoup plus accueillants. Il avait d'ailleurs passé une journée en compagnie d'un clan entièrement peuplé de femmes qui avaient pris soin que le démon se sente chez lui. Elles l'ont d'ailleurs invité à les rejoindre, mais le faucheur n'était pas intéressé par la compagnie des autres nomades. Certes, il partageait leurs désirs de voyage mais, il s'amusait beaucoup plus dans les territoires urbains. Il y avait pleins de gens à manipuler, arnaquer ou même tuer. C'était beaucoup plus intéressant d'observer les hommes que de voyager.

Mais, son retour vers Malificium ne s'était pas passer comme prévu. Alors qu'il comptait enfin quitter le canyon, un groupe de bandits l'avaient pris comme cible. Ils faisaient tous partie du même clan puisqu'ils portaient tous les même vêtements.

'' Tu ferais mieux de nous donner tout ce que t'as, on te laissera peut-être vivre. Sinon on te poussera au fond du canyon.''

Les quatre nomades échangèrent des rires. Ils ne se doutaient pas que ce serais probablement la dernière fois qu'ils pourraient se moquer de quelqu'un. Le démon resta silencieux, provoquant l'agacement chez les bandit qui se jetèrent sur lui. Quelques secondes plus tard, ils se retrouvèrent tous au sol. Deux avaient la gorge coupée tandis que les deux autres avait la poitrine perforée. Vaykat essuya la lame de Carnage sur les vêtements du cadavre le plus proche. Il traîna ensuite les corps hors de sa grotte et les poussèrent dans le gouffre juste en face du campement du faucheur. Le démon se dirigea ensuite vers l'entrée du canyon. Il savait que les bandits avaient probablement reçu l'ordre de l'éliminer. Il se dit que le chef du clan enverrait surement d'autres soldats pour vérifier que ses hommes avaient exécutés sa demande correctement.

Vaykat les attendrait. Peut-être qu'il pourrait négocier quelque chose. Quatre nomades n'étaient pas une menace mais, un clan entier pourrait causer un gros problème. En attendant, il devrait trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Alors, qu'il recherchait une créature qu'il pourrait tuer, il remarqua une silhouette au loin et entendait des grognements. Il posa sa main sur le manche de Carnage et assura sa poigne. Allait-elle passé à l'attaque ? Il pu ensuite déceler un léger mouvement qui s'approchait de la forme à quatre pattes. Ça ne pouvait qu'être un animal et son maitre. Le démon éleva la voix, ses paroles résonant sur les murs de pierre du canyon.

''Tu ferais mieux de dire à ton bestiaux de se calmer, j'ai faim et je n'hésiterais pas à le tuer.''

Agenouillé prêt de Jéol, moitié dissimulé par l'angle que formait le Canyon devant son ouverture, Raos se sentait déjà prêt à agir si la menace détectée par Jéol s'avérait trop hostile. Instinctivement sa senestre s'était déjà glissée prêt de Traqueur tandis que son genou gauche remontait délicatement la poignée de son épée pour qu'elle puisse être dégainée en un seul et unique mouvement de remontée. Ses yeux fixaient inlassablement le miasme noir du Canyon mais visiblement ses perceptions humaines n'étaient pas encore en force d'identifier la silhouette que Jéol acceuillait toute babine retroussée. Sa respiration devint lente et calculée comme un métronome prêt à jouer une symphonie mortelle au moindre faux pas de la chose qui arrivait devant eux. Il avait été idiot de suivre son chien et se rendre ainsi à découvert devant un potentiel assaillant, même si il eu la présence d'esprit de se camoufler au préalable. Mais il craignit trop que Jéol parte seul dans la bouche du Canyon, croyant enfin trouver une proie digne de ce nom à se mettre sous la dent: depuis leur départ il devait en avoir sa dose de la viande séchée.
Le temps semblait s'être arrêté et pourtant la scène ne dura qu'une poignée de maigre seconde. Qui furent brisées par une voix profonde interpellant le duo de chasseur. L'homme avait été direct et sa voix n'incitait pas au long débat. Il n'y à qu'un Nomade pour parler avec une telle droiture dans un lieu comme celui-ci, mais cela ne voulait pas forcément dire qu'il était bien ou mal intentionné. Le peuple du désert est grand et les hommes qui le peuple sont de plusieurs bords. Puis le Canyon n'est pas réputé pour ses enfants de choeurs.
Raos posa une main apaisante sur l'encolure du chien et, le prenant au niveau du poitrail, le ramena vers lui pour lui pour le rassurer et stopper ainsi ses grognements. Jéol ne se détendit pas complètement et resta aux aquets mais ses babines se retroussèrent et ses poils n'étaient plus hérissés.

"Il protège son maitre." sortit simplement Raos sur le ton de l'évidence.

Il brisa sa dissimulation, quittant les ton ocre et brun au profit de sa tenue noire d'héritier puis se releva derrière son compagnon. Sa main gauche quitta Traqueur mais prit un appui ferme sur la garde de sa lame. Il n'était pas question de tout de suite baissé sa garde, il ne connaissait rien des intentions de cet homme et si ce n'était pas un ennemi ce n'était pas pour autant un prétendu allié. Le côté manichéen de Raos était assez brut aux primes abords mais il constituait sa principale sauvegarde face au mondedangereux du désert. Les faibles d'esprit au grand coeur finissait mort ou dépouillé -voir les deux d'un coup- et leur bonté n'est pas une valeur propre à faire couler le sang en leur honneur. Enfin, pas pour tous et rares sont les exceptions à cette règle.

"Si c'est de la nourriture que vous cherchez je peux vous proposer une demi-ration." reprit-il sans se départir de caractère méfiant.

On pourrais voir dans ce geste une certaine entorse à l'honneur Nomade mais il n'en fut rien. Aux yeux de Raos son peuple était les seuls à qui il pourrais donner sans demander un retour immédiat. Car contrairement aux occidentaux les guerriers du désert n'oubliait pas un geste et finissait par vous le rendre tôt ou tard. Et quant à la notion de Nomade Noir, c'était pour lui une vaste vision archaïque d'un système désormais révolu depuis des siècles. Il n'existe pas de bon ou de mauvais Nomade, seulement un peuple vague aux opinions divergeantes mais qui savent s'unifier pour défendre une cause qui leurs est tous propre: le désert et sa liberté. Frère un jour, ennemi le lendemain, c'est une logique limpide pour l'Héritier Helkar. Il pourrait donner à manger à cet homme dans les minutes qui suivent... et le tuer dans un mois sans une once de remords.

Le démon continua d'avancer vers la bête et son maitre. Il observa les vêtements de Raos et devina qu'il devait faire partie d'un clan de nomade. Il venait du désert après tout. Vaykat fût d'ailleurs surpris de la grandeur de l'homme. De loin, il aurait cru voir un jeune adolescent. Il jeta ensuite un coup d'oeil vers l'animal qui se préparait à lui bondir dessus au moindre mouvement qui pourrait mettre l'homme en danger.

'' Une demi-ration me conviens.''

C'était plutôt rare qu'un autre nomade daigne partager de ses rations avec quelqu'un. Vaykat se demanda d'ailleurs s'il ne s'était pas trompé au sujet de l'humain. Mais, il n'en fit pas tout un plat. Il pourrait manger un peu après tout. Le faucheur jeta un dernier coup d'oeil aux vêtements de Raos. On pouvait facilement juger de quel clans provenait un nomade selon la couleur des vêtements qu'il portait. Vaykat lui, ne portait plus les vêtements de son clan depuis qu'il avait rejoint les échangiste.

'' La nuit s'installe.Si tu désire partager tes rations alors je partagerais ma grotte avec toi. Elle n'est pas très loin. Je suis sûr que tu est au courant des dangers que marcher dans ses lieux durant la nuit.''

Il fit signe à l'héritier de le suivre alors qu'il ouvrait la marche. La brume s'installerait bientôt. Après quelques pas, ils finirent par arriver à l'entrée de la grotte. Le démon n'était pas parti bien longtemps, le feu devant la cachette du démon brûlait encore.

'' Je me nomme Vaykat. De quel clan viens tu? Je n'ai pas croiser de nomades avec ce genre d'accoutrement pendant que je me promenait entre les clans du désert.''

Il en avait vu plusieurs mais, aucun qui arborait la même tenue que l'humain. Bon, le faucheur ne s'était pas enfoncé bien loin dans le désert. Il avait plusieurs choses à faire depuis un moment et perdre du temps n'était pas au menu. Il se retrouvait un peu en retard avec ces quatre idiots qui l'avaient cherché toute la journée. Le démon avait resté cacher dans la grotte en espérant qu'ils ne le trouveraient pas mais, c'est ce qui est arrivé.

Si il y bien une chose que Raos apprécie c'est les gens direct. Ceux qui ne tournent pas autour du pot pendant deux heures en enchainant les fausses politesse trop souvent a son goût. Ceux qu'on qualifie souvent de "brutaux" ou "non-diplomate", voir "bourrin". Mais des gens franc bien souvent, à la poignée de main rude et au sens de l'honneur intègre.
Il ne connaissait pas cet homme et visiblement Jéol était plutôt méfiant vis à vis de lui pourtant l'individu en cape rouge avait ce côté direct qui plut tout de suite à Raos. Dés lors qu'il accepta la demi-ration offerte par Raos ce dernier effectua un signe de tête affirmatif comme pour sceller l'accord et quitta ses positions de défenses. Pas au point de marcher le nez en l'air prêt à recevoir un mauvais retour de flamme, mais son attitude n'était ni hostile ni méfiante à l'égard de cet étranger. C'était peut-être une erreur mais son honneur agis ainsi et à quoi bon avoir un code si c'est pour le soumettre à de continuelles entorses?

En échange du maigre repas l'inconnue en cape rouge proposa l'abris de sa grotte aux deux compagnons. Un échange respectable qui suivait l'idée que Raos se faisait de cet homme. Il épaula son sac et décala le fourreau de sa lame pour que sa jambe gauche ne viennent pas taper dedans à chaque pas puis emboita le pas de cette rencontre fortuite.

"J'accepte avec plaisir."

Ils marchèrent ainsi durant cinq a dix bonnes minutes, presque côte à côté, Raos légèrement en retrait. Les yeux du jeune homme furetèrent sans cesse sur les parois et les différentes embouchures du Canyon. Ce n'était pas de la peur, juste le réflexe typiquement guerrier de s'assurer que l'endroit n'es pas truffé de piège, trop propice à embuscade ou plus simplement infesté de Nomade dissimulés contre la Roche.
La frontière naturelle du Canyon contre le désert formait une véritable mine de guêpier pour tendre des embuscades de toute sorte. A travers les âges les exemples de batailles remportés par les Nomades à cet endroit ne sont pas choses rares et même si le milieu est hostile, peuplé de clan noir, ces derniers savent se battre pour la liberté de leur pays. C'était la première fois que Raos voyait enfin ce lieu de ses propres yeux et un sentiment de respect et de fierté guerrière s'imposa en lui. Il pensa aux nombreuses vies qui périrent dans les bouches de ce canyon, à cause des bêtes féroces qui s'y cachent ou des escarmouches de pillards, voir de guerre. Etrangement l'inconnu semblait se mouvoir dans ce décor avec une certaine aisance comme si il y était habitué depuis un moment déjà. Ou peut-être était-il de nature à fonctionner comme les clans du canyon? Son aura dégageait une force et une assurance presque éhontée mais non feinte. Pas ce genre de présence digne des grands guerriers qui à eux seuls peuvent faire reculer une armée mais cet homme n'était pas à prendre à la légère.

Arrivés dans le repaire de l'homme en rouge l'Héritier posa son paquetage contre la paroi et s'entreprit de déballer quelques affaires devant le feu. Il sortit de quoi nourrir Jéol et partagea le contenu de la seconde ration entre lui et l'inconnu. Comme prédit l'honneur appel l'honneur et en échange d'un repas on lui offre un toit plus sécuritaire. Il commença à faire suffisamment confiance à l'homme pour ôter les sangles maintenant ses armes et poser ces dernières juste à côté de lui. En cas de surprise il pourras toujours bondir dessus mais il était mal perçu de manger avec quelqu'un avec l'arme à la hanche.

"Je viens du Clan Helkar au Sud-Est. Je suis Raos Helkar, héritier du Clan."

Il se redressa pour regarder la réaction de l'homme et remarqua, maintenant qu'ils étaient à la lumière, que ce dernier portait un masque blanc orné d'arabesques d'or sur le visage. Jusque alors l'obscurité et le couvert de sa cape ramassée en capuche l'avait fait ignoré ce détail mais là ses sourcils se haussèrent de surprise.

"Ce ne sont pas les couleurs du clan, du moins pas toute, la tenue de l'Héritier change pour passer plus inaperçu une fois en Occident. Et toi Vaykat de quel clan vient-tu pour arborer un tel masque et des couleurs si rouges?"

Le ton était de la conversation, légèrement amical sans bercer dans de la franche camaraderie non plus.
Raos esquissa un petit sourire en parlant des couleurs rouges, référence culturelle de son peuple. Le rouge est la couleur des femmes qui ont un appétit sexuel bien souvent démesuré. Bien entendu plus d'un clan arbore du rouge dans leur blason mais cette blague, vieille comme le désert lui-même, est souvent réputé entre les guerriers qui s'adonnent à des Traques. La traque ça aussi c'est typiquement Nomade parait-il: c'est comme la chasse sauf qu'on ne tente pas d'attraper un animal mais des êtres humains. En occident ils appellent ça "chasseur de primes" ou des choses dans le genre. Le Clan Helkar est réputé pour ses traqueur, d'où le petit nom que Raos à donné à son boomerang métallique.
Pour en revenir à Vaykat, il était difficile de percevoir ses émotions à cause de son masque mais l'héritier se voyait mal lui demander de le retirer pour parler. De toute manière il allait bien falloir qu'il mange non?

Un héritier donc. Le clan Helkar attira un peu l'attention du démon. Il avait déjà entendu ce nom il y a bien longtemps. Il ne se rappelait pas de quand mais, il était certain d'en avoir entendu parler. Le jeune humain se redressa pour l'observer et sembla surpris de remarquer que Vaykat portait un masque.

'' On dirait que tu attendais une réaction de ma part. C'est bizarre de parler à quelqu'un dont on ne peu pas voir le visage pas vrai?''

Il ricana un peu.

'' Le nom d'Helkar me dit quelque chose. Mais, cela fait si longtemps que je n'avais pas passer du temps dans le désert que je ne me rappelle pas vraiment.''

Le nomade regarda son confrère retirer la sangle de son arme. Il sourit, ainsi on inculquait toujours ce genre de politesse aux jeunes de cette époque. Le démon n'aurait pas cru rencontrer quelqu'un qui venait d'un clan aussi ancien. Lors de sa visite dans le désert, il avait bien vu le genre de gens qui peuplaient les groupes plus récents. Vaykat détacha donc la sangle qui retenait Carnage et posa le tout au sol près de lui. Le faucheur tourna la tête vers l'emplacement ou gisait sa faux. Elle était allongée au pied du mur.

'' Je ne fais plus partie d'un clan depuis longtemps. Je vis par moi-même. Celui dans lequel je m'étais installé s'est fait attaquer par une troupe d'homme. J'ai rejoint ceux qui nous ont attaqué, même si j'y ai été un peu forcer. Mais bon, c'est une longue histoire et ça m'étonnerait que cela intéresse un jeunot.''

Il tendit la main pour prendre sa part de nourriture et jeta un coup d’œil amusé au jeune Helkar qui semblait dévisagé le masque. Le démon se recula contre le mur, cachant légèrement son masque. Il le releva juste assez pour dévoiler sa bouche et prit une bouchée de nourriture.

'' Si je porte ces couleurs c'est parce qu'elle attirent l'attention des dames de l'Occident et le masque c'est pour attiser la curiosité. On dit que l'on désir toujours quelque choses qu'on ne peu pas avoir. Le masque est une façon de dire qu'elle devront travailler un peu pour voir ce qui a en dessous.''

Devant le ricanement étouffé surgissant sous le masque, Raos esquissa un petit sourire. On aurait pus prendre cela pour de la mesquinerie à prime abords mais le franc parler de Vaykat depuis le début lui faisait plus honneur qu'autre chose. Il ne passait par quatre chemin pour donner son avis et ne camouflait pas sa faon de voir et d'aborder les choses. Si ce n'est par ce masque, surement plus symbolique qu'autre chose. Peut-être une vieille blessure de guerre cachée derrière?

"Effectivement, j'avais pas remarqué ce détail avant. Plutôt original avec la chaleur du désert."

Se penchant à nouveau sur la nourriture, il tâcha de mettre les parts prêt du feu afin que la chaleur saisisse un peu la viande séchée. Il sortit sa gourde d'eau et la posa à côté de ses armes puis déplia un tissu humide dans lequel quelques galettes de blé des sables étaient retenues. Un peu fade de prime abords, ces galettes sont des plus nourrissantes qui existe. Un repas presque indispensable pour des Traqueur qui partent parfois à la chasse à l'homme durant des mois sans faire d'arrêt fixe à un Oasis.
Lorsque Vaykat parla des Helkar, Raos répondit sur le ton de la conversation bien que ce sujet lui tenait plus à coeur que les précédents. Son ancêtre, son histoires et les légendes qui gravitent autour; voila des choses précieuses aux yeux de l'Héritier qui est désormais le porte-parole de son clan pour poursuivre le récit de la famille Helkar. Surtout que son premier objectif est de vengé l'outrage que les mages rouges ont fait à son ancêtre, le venger par le sang et les flammes. Mais en l'instant présent, l'air serein du jeune homme ne laissait pas entrevoir une telle noirceur en son être.

"Mon ancêtre, fondateur de notre famille n'était pas Nomade. Il faisait parti du peuple des fils de l'eau il y à deux cents ans. Ils furent tués après la Guerre des Anges."

Il resta évasif sur le sujet, ce n'était ni l'heure ni le moment de s'étendre là dessus.
Vaykat posa son arme prêt de lui comme Raos l'avait fait. A une portée suffisamment raisonnable pour pouvoir s'en saisir en une poignée de seconde si les dangers du Canyon venait à toquer à leur porte. Sa faux était impressionnante, autant que la carrure de l'homme qui la manipulait, Vaykat avait l'air d'être un grand guerrier lui aussi. Comme plus d'un Nomade, le combat était un art en plus d'une façon de tuer, une véritable danse mortelle et rares sont les peuples capables de rivaliser avec leur détermination en matière d'arme.

"Chacun son histoire oui. Et la mienne n'est pas assez fournie pour rivaliser avec les récits d'un vieillard."

Il releva un visage taquin en prononçant le mot "vieillard". Il ignorait tout de l'âge de Vaykat mais si il venait de lui donner le titre de jeunot c'est surement qu'il est bien plus vieux que lui. Il avait bien dit que le nom de Helkar lui disait quelque chose mais il y à de ça très longtemps non? Donc ce n'était pas en référence avec la seule légende de Nori, de sa descendance ou de la lignée de l'Héritage. Cet aurait aurait-il vécu assez longtemps pour avoir connu l'ère de Nori Helkar, l'Ange Divin, les Lames Jumelles et tout ça? Un Nomade bi-centenaire, voir plus? Un immortel?
Si c'était le cas, voila un fait plutôt impressionnant qui à lui seul légitimait le port du masque. Il ne devait plus être de première fraicheur à dessous, même si il semblait encore suffisamment charpenté pour manier habilement sa longue faux. Assez paradoxale et intriguant cet homme. Mais sa loquacité et ses mystères étaient similaires au modus operanti de Raos sur sa propre histoire et ce genre de détail ne laisse pas l'Héritier indifférent. Vaykat n'était pas n'importe qui et le jeune homme commençait à estimer cet personne à sa juste valeur. Une rencontre agréable.

Alors qu'ils commençaient de manger, Raos regarda d'un oeuil analytique la manière dont l'homme ôtait son masque pour pouvoir manger sans découvrir son visage pour autant. Il souris une nouvelle fois devant cette façon de faire et rit même de bon coeur lorsque Vaykat expliqua la présence d'un tel objet sur son visage.

"Effectivement un homme masqué est assez intriguant! Mais je n'irais pas besogner comme une Occidentale pour savoir ce qu'il cache si bien, chacun ses secrets après tout."

Même le choix de ses couleurs pour attiser les envies des Occidentales faisait rire Raos. Ils avaient l'air aussi chauvin l'un que l'autre vis à vis de l'Occident. Ce n'est pas forcément chose rare chez les Nomades mais le petit ton acidulé de Vaykat était agréable et il lui faisait penser à de trop rares guerriers rencontrés dans ses voyages. Comme Raos il ne devait pas être un enfant de choeur derrière tout ça et l'odeur du sang et de la mort ne devait pas lui être inconnus non plus. Mais qu'importe, la Voie du Guerrier est un choix de vie. Et même si au fond leurs avis divergeaient sur quelques sujets, Raos trouva que Vaykat était bel et bien un type au coeur droit, bien que noir, comme il y'en a que trop rarement aujourd'hui! Pas le genre de type avec qui il irait bosser mais une connaissance agréable malgré tout.

'' Oui, je sais. J'en ai été témoin. C'est une fin plutôt triste pour les Aearions. La deuxième chance qui leur à été accordée a été gâchée''

Le nomade prit une autre bouchée de viande séchée. Donc, son ancêtre était un mer lié. Il réfléchit un instant, tentant de se rappeler où il avait entendu le nom d'Helkar pour la première fois mais, rien ne lui vint à l'esprit. C'était assez bizarre qu'une famille issue d'un Aearion décide de vivre dans les terres asséchée du désert. Mais, c'était un peu normal puisque les étendus d'eau de Nelberaid étaient réduit à un lac et un petit bout d'océan.

'' Vieillard? Mon corps est beaucoup trop jeune pour qu'on me compare à ses vieux croulants! Je n'ai que 400 années, je suis encore en forme.''

Il rit un peu. Il n'avait pas du tout été insulter par ce terme. Il s'en était presque amusé. À ce jour, il était probablement l'être le plus ancien qui habitait le continent. Il ne pouvait pas en vouloir à un jeune homme de le traiter de vieille peau. Le faucheur observa son compagnon longuement puis eu un petit sourire.

'' Je vais te dire, gamin. J'ai vu l’évolution du monde, j'ai vécu la guerre contre les anges, la disparitions des eaux et des deux continents. J'ai toute une histoire derrière moi.''

Vaykat avait utilisé le même ton taquin en le traitant de gamin. Oh, comparé à lui, Raos n'était qu'un enfant. Il n'avait pour l'instant pas vu grand-chose du monde en dehors du désert. C'était un jeune homme qui partait en aventurier en Occident. Le démon l'aimait bien, il n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait et c'était le genre de chose qu'il appréciait beaucoup. Il rit un peu en entendant ce qu'il dit sur les secrets du faucheur.

'' J'espère bien! Mon visage est une récompense exclusive aux demoiselles.''

Eh oui, il était dévoué à la gent féminine. Il ne laisserais jamais un homme l'approché intimement et, il ne montrerait jamais son visage à un homme. Le démon termina sa part de viande séchée. Ce n'était pas grand-chose mais, se serais suffisant. Il ne pouvait pas trop en demander non plus. Il remit son masque en place et s'approcha un peu plus du feu.

'' Alors, jeune nomade. Quel est le but qui te fait avancer? Pourquoi veux-tu te rendre jusqu'en Occident? Je doute que tu viens dans ce lieu maudit pour faire du tourisme.''

Il voulait savoir ce qui motivait le guerrier. Bien sûr, ce n'était pas rare qu'un nomade décide de quitter le désert pour explorer le continents mais, il y avait toujours un but et celui de Raos l'intéressait particulièrement. Après tout, sa compagnie était plutôt agréable.

Peu à peu, un a un, les mystères se levaient durant ce temps de conversation et de repos. Le tout restait encore très brumeux mais les guerriers on chacun leurs petits jardins secret. Et si Vaykat avait bel et bien 400ans, avait connu la chute des Aeariõns et toute l'histoire de la guerre des anges, sont propre jardin devait être d'une taille plus qu'impressionnante. Quatre siècle... Quel vie. Il avait dut en voir des choses depuis le temps, la décadence d'un monde jadis nommé comme un véritable âge d'or comparé a aujourd'hui. Il avait dut les voir ces félonies à travers le pays, ces corruptions et ces jeux d'argents qui peu à peu ont soumis les peuples une nouvelle fois aux autorités factices des mages. Un régime que Raos n'arrivait pas à accepter. Trois soleil et le reste des étoiles qui gravitent autour. L'injustice a la vue de tous pour des peuples utilisés comme de la chair à canon. Un monde de merde en somme.
Il sortit de ses pensées lorsque Vaykat lui adressa ses questions direct. On ne pouvait pas lui reprocher de ne pas aller droit au but au moins. Quitte a occuper le silence autant le faire bien non? En temps normal Raos aurait mentit mais cette fois il sortit la vérité, plate et brute telle qu'elle s'imposait à lui.

"Je vais rendre justice en mémoire de mon ancêtre. Beau principe pour dire que je compte faire connaitre à Naturalia le même sort qu'ils ont fait subir aux Aeariõns. En faisant brûler la lie de leur société si il le faut."

Il ne releva pas le regard de son morceau de viande séché en parlant, il venait de dire ça sur un ton presque dégagé et pourtant ses jointures se serrèrent aux simples pensées de sa lame entrain de pourfendre des innocents. Sera-t-il assez fort pour commettre des massacres? Non surement pas. Il ne compte pas exterminer tout Naturalia et laisser le pays a l'état de ruine comme Ostfalf, il laissera le peuple vivre. Pour qu'il puisse entendre sa voix le jour de son éxécution, qu'ils comprennent tous que même si leurs foyers sont brulés, que même si certains sont veufs ou veuves, ils sont encore vivants. Et ces attentats ne sont rien comparé a la mort lente et douloureuse que leur soit-disant système neutre à infligé à leur allié de longue date. Le peuple mené d'une main de fer gantée de soie par Nori Helkar.

"Je vais commencer en cherchant les dignitaires qui on dirigés le conseil de transition après la mort de l'ange divin et l'éclatement des Paradis. Ceux qui sont encore vivant je compte bien corriger cette erreur et les envoyer rôtir en enfer une bonne fois pour toute. Après j'aviserai."

Il releva ses yeux dorés et étincelants de détermination farouche vers Vaykat et enchaina:

"D'ailleurs, toi qui à quatre siècle de vie, peut-être connais-tu des noms à mettre sur mes cibles?"

Oui il portait du rouge. Et alors? Raos avait écarté tout soupçon envers cette couleur dés le début de la conversation en faisant passer ses questions pour de simples boutades et franchement ce Nomade n'avait pas l'air d'un pro-mage rouge dans l'âme. Et si tel était le cas... Il le tuerai ici et maintenant quitte à y laisser une bonne partie de santé. Rien ne s'interposera sur son chemin de veangeance, c'est en ce sens qu'il renie tout lien trop profond. Pour n'emmener personne dans sa chute.

Vaykat écouta avec attention ce que Raos lui racontait sur ce qu'il comptait faire une fois en Occident. La vengeance... Le démon soupira légèrement. C'est pratiquement ce que tous les jeunes avaient en tête dernièrement. On dirait que chacun d'entre un n'avait que ça à faire. Sérieusement, ils ne pourraient pas essayer de trouver quelque chose de plus original? Dans tous les cas, si Raos comptait rendre justice, comme il le disait, il s'attaquait à une proie bien plus forte qu'il n'avait l'air de le penser.

'' Voilà quelque chose de noble. Vouloir venger son ancêtre. Comme c'est charmant. Tu n'as pas l'air de te rendre compte que ton but n'est qu'une épée à double tranchant. Par tes actes, tu risque d'envoyer la plupart des habitants du désert au bûcher. Après tout, si les mages réussissent à se rétablir je doute qu'il laisse passer ce genre d'affront. Ton désir de justice risquerais de déclencher une guerre encore plus grande et aux répercussions beaucoup plus dramatique que ce que la guerre des anges à déclencher.''

Il fit une pause, laissant le temps à l'héritier d'assimiler ses paroles. Ce n'était pas compliqué à comprendre en fait et le jeune nomade l'avait probablement compris par lui-même. Il s'attaquait à quelque chose de bien plus gros que lui. Il devait se rendre compte des dangers que sa cause lui imposerait.

'' Je ne vois pas ce qu'un tel acte pourrait apporter de bénéfique. Si vraiment tu cherches à venger ton ancêtre, tu crois que c'est en plongeant Naturalia dans le chaos que justice sera faite et puis, rôtir en enfer n'est pas si mal. C'est là que je suis né.''

Il ricana un peu sur la fin de sa phrase. Si les neufs royaumes était l'enfer pour les hommes, la paradis était l'enfer des démon. Ces maudits piafs étaient beaucoup trop ennuyeux et vertueux. C'était l'endroit parfait pour punir un être démoniaque.

'' La politique ne m'intéresse pas. Je ne connais personne personnellement qui ont rapport avec les mages. Mais, j'ai entendu parler du chef des mages rouges. Il s'appelle hum...Lucian je crois. Lucian... Thaélmaer si ma mémoire est toujours bonne.'' Il réfléchit un instant. ''Oui, c'est bien lui. Il y aurait aussi une descendante de l'ange divin. Une jeune Mayfair donc. Mais, il paraitrait qu'elle ne serait pas directement dans sa famille.''

Le démon se massa la nuque un instant.

'' Je ne peux pas t'éclairer davantage à son sujet. Ah! J'oubliais! On raconte que la soeur de la nouvelle Mayfair serait dans l'ordre des mages noirs. Si ça ne te dérange pas de fricoter avec ce genre de personne, tu pourrais toujours aller la voir elle a surement plus d'information que moi à ce sujet des mages rouges. Ça m'étonnerait qu'elle porte sa soeur dans son cœur. Peut-être pourra tu t'en faire une alliée.''

Il s'adossa contre la pierre de la caverne et croisa les bras. En tout cas, le jeune nomade avait l'air déterminer à ''rendre justice'' à l'ancêtre des Helkar. C'était quelque chose de plutôt noble mais, incroyablement stupide. S'attaquer à une telle organisation par lui-même serait un suicide. Mais, il devait surement être prêt à mourir pour sa cause.

'' Enfin, si ton plan finit par devenir réalité se sera tant mieux. Ça me facilitera la tâche.''

Lorsque Vaykat prit la parole pour juger de ses actions à long terme, juger sa quête, il tiqua et s'arrêta de manger pour l'écouter avec une attention légèrement teintée de colère. Il n'en voulait pas au démon de penser ainsi bien entendu, c'était tout naturel, mais sa manière de le traiter comme un mouflet au bec enfariné qui ne pèse pas les conséquences de ses actes avait le don de l'agacer. Si il se pensait omniscient par le simple fait d'avoir quelques siècles en plus, il se mettait le doigt dans l'oeuil jusqu'au coude celui-là. Il ne lui parut pas moins "sympathique" pour autant cela vas de soit, mais il ne pus s'empêcher de relever ces détails qui à ses yeux méritaient amplement une correction approprié en de bons termes.

"Ne me confonds pas avec ces têtes brulés avides d'action qu'on croise par légion. Je ne te cache pas que s'en est presque insultant. Je suis tout à fait conscient des conséquences de mes actes et j'ai déjà songé à la manière de contourner ces problèmes à ma manière. Il n'y aura pas de guerre, pas d'affrontement et aucun comportement belliqueux de l'occident envers le désert, plus d'un Héritier de ma famille a effectué des tours de forces parfois plus audacieux sans qu'un Nomade quel qu'il soit n'ai à subir des représailles par la suite. Nous avons notre code de conduite, notre honneur et aucune impasse n'est infranchissable et ce qu'importe le chemin que nous empruntons."

Et si une chose était sûre en l'instant présent, c'est que la détermination de Raos n'avait d'égal que la foi qu'il portait en ses paroles. Les risques il les avaient déjà analysés sous toutes les coutures. La mort il l'avait déjà envisagée elle aussi. Il s'était préparé durant des années à devoir être traqué des mois durant par une élite entrainée expressément pour lui mettre la main dessus. Il s'était préparé à devoir endurer la solitude que ses choix pourraient impliquer, l'éventualité de renier sa famille, son appartenance au désert pour que l'Occident n'ai pas à pointer le désert du doigt. A vivre comme un paria avec la possibilité de mourir au moindre faux pas. C'est toutes ces choses qui rendent son caractère aussi froid et tranchant qu'une lame de haute qualité. Qui le rend si sombre par moment, si enfermé et introverti pour certains. Et surtout qui motive sa façon d'aborder le social: les relations sont des cordes qui l'entrave et l'amour un noeud coulant. Ses choix il les a fait seul et leurs conséquences il les assumerais seul quoiqu'il arrive, si il existe bien un désir aussi ardent en son fort intérieur c'est celui de n'embrigader personne dans sa démarche.

"Qui à dit que je cherchais à apporter du bénéfique? Ma vengeance est telle qu'elle est, froide, sanglante et obéissant a la loi du Thallion. Je ne cherche pas à verser dans l'art ou dans la beauté du geste ou de l'action et qu'importe si je suscite la haine dans mon sillon."

Et a son regard Vaykat pouvait clairement comprendre que même si il n'adhérait pas aux idéologies de Raos, ce dernier s'en foutait comme de sa première paire de gants. Qu'il soit né en enfer et que ça lui plaise, grand bien lui en fasse. Mais si ce genre d'univers est au goût du démon, l'enfer reste le pire purgatoire possible pour un humain et Raos comptait bien amener des flammes aussi revêches sur la terre ferme. Son don pour la pyromancie était avéré et même si il ne domptait qu'une infime partie de son potentiel pour le moment, son excursion en occident serait un excellent moyen de rencontrer des mages et de profiter d'enseignement supérieur. Quitte à apprendre des Rouges en personnes, il se servira de ses ennemis jusqu'au bout pour mieux les écraser ensuite. Son code de l'honneur était ferme mais lorsqu'il s'agissait de sa quête il n'existait plus de bonnes ou de mauvaises façon d'agir: il ne restait que des victoires ou des éches, à remporter ou à subir.

Il écouta plus attentivement les quelques renseignements que Vaykat lui portait au sujet des Mages Rouges. De fait il se remit à manger à petite bouchée, Jéol allongé à ses côtés entrain de dévorer allègrement sa part de viande séchée. Dans un coin de sa tête il nota le patronyme de l'actuel chef des Mages Rouges, sans le noter directement dans la liste des gens à abattre. Il ne compte pas faire une hécatombe, juste apporter la souffrance. Néanmoins il fut intrigué par un détail concernant la soit-disant héritière des Mayfair.

"Une bâtarde qui s'auto-octroie un nom qu'elle ne porte pas de naissance et l'honneur qui vas avec? Voila une façon de faire très occidental, ça ne m'étonne qu'a moitié. Ce genre de personne me file la gerbe, elle aurait pus honorer les siens et au lieu de ça elle se raccroche à des vestiges qui ne lui appartient à peine."

Très fermé d'esprit à ce sujet, la famille c'est sacré pour les Helkar. Même ceux qui ont des noms composés, tel son ami forgeron Akim Davohïn-Helkar, vont jusqu'à honorer les deux branches de leur famille. Quoique l'on fasse on ne peut renier les liens du sang et notre famille restera la même quoique devienne le monde. Les choix de cette descendante Mayfair lui apparaissaient donc comme de l'irrespect en masse envers des parents qui l'avait surement chérie.

"Je verrais pour ce qui est d'aller chez les Noirs. Je suis contre la Mageocratie instaurée en Occident donc je ne préférerais pas traiter avec l'une de tours mais si je n'ai pas le choix je m'y conformerais le temps de mettre mes plans à exécution. Il est certain que ça prendra des années avant d'aboutir mais ce n'est qu'un maigre tribut face à des siècles de souffrances."

Il posa son ecuelle en terre cuite sur le sol de la grotte une fois son repas finit et but une bonne lampée d'eau fraiche à sa gourde avant d'en verser dans un bol pour son compagnon. Un petit sourire se dessina sur son visage lorsque Vaykat souhaita le bon déroulement de ses plans.

"Ah oui? Quels sont tes buts pour que les miens puissent les faciliter à ce point?"

Il était peut-être indiscret mais c'était du donnant donnant. L'amitié ne transpirait pas entre eux mais l'estime était présente et cette rencontre avec Vaykat était salvatrice avant son entrée en occident. Ils n'étaient pas d'accord sur tout, leurs avis divergeaient pour un bon nombre d'entres eux et même si ils venaient à croiser le fer dans les années à venir ce serais avec plaisir de savoir que l'on à en face de soit un homme digne d'intérêts et aux opinions fermes.

Le démon s'amusa de la réaction légèrement colérique de Raos. C'était le genre de chose qu'il aimait bien voir. Le regard brûlant de détermination arracha un sourire au faucheur qui se contenta de garder le silence pour écouter ce que le jeune nomade avait à lui dire. Il cherchait à changer son opinion. C'était tant mieux mais, Vaykat n'était pas toujours convaincu que l'héritier arriverait à cacher sa provenance et protéger le peuple des sables. La magie trouve toujours son chemin, elle peu bloquer les mémoire comme elle peu les fouillée. Sans oublier que certaine personnes arrivaient à faire parler les morts.

'' On verra en temps et lieu. Personne ne peu prédire comment le peuple de Naturalia réagira. Je ne fait que t'exposer les possibilités qui pourraient bien résulter de tes actes aussi réfléchi soient-ils. L'être humain est quelque chose d'imprévisible. Surtout ceux qui se disent neutres. Se sont les pires que ce monde peu habiter.''

La neutralité était quelque chose d'idiot. Un alignement pour les indécis. Ceux qui ne savent pas quoi faire de leur vie, qui ne veulent pas s'engager dans la destruction ni la protection. D'une certaine manière, les anges en faisaient partie. Ils n'étaient pas bénéfique ça c'était certain. Aucun être bienveillant ne pouvait créer de tel cataclysme. Même si le démon n'avait aucune idées de ce qu'étais leurs but, il avait une hypothèse sur le sujet. Ce n'était pas très penser mais, Vaykat croyait que les anges servaient en fait une certaine balance. Après tout, comment accepteraient-ils de laisser des démon comme lui vivre sur Nel Beraid si ils en étaient les protecteurs?

'' Ce n'est qu'un nom. Un nom n'est rien. Une simple manière de s'identifier. Tu semble porté beaucoup d'importance pour la famille. C'est quelque chose que je ne comprendrais jamais je suppose.''

Comment aurait-il pu s'attacher aux gens de sa famille alors qu'ils les avaient lui même tué? Il n'avait même pas hésiter. Il était le seul qui avait la chance de continuer la lignée des Kardoseth. Il ne pourrait jamais complètement justifier ses actes. Pourquoi s'était-il attaqué à son propre sang? Peut-être pour effacer tout ses mauvais souvenirs. Peu importe. Ce qui étais fait et fait et si le faucheur venait de mentionné sa défunte famille, il n'y pensait même plus depuis de très nombreuses années. Il vivait seul, un nomade sans clan.

Pour la suite, il ne savait pas trop si il devait dévoiler ses plans au jeune nomade. Mais, il avait déjà amené le sujet sur la table. Et puis, Raos avait été franc en lui avouant son désir de vengeance. Le faucheur croisa les bras un istant, toujours hésitant mais, il fini par parler.

'' Il y a deux-cents ans, je faisait partit d'un groupe bien spécial. Nous avion le don de volé le pouvoir des autre, certain pouvait même voler une identité. Nous servions un Dieu qui avait été banni parle les anges. La dernière statue à son effigie était la source de notre pouvoir. Malheureusement, lors de la guerre contre ces maudits piafs, toute trace de la statue disparut et les bagues qui nous permettait d’absorber les pouvoir fut détruite. Mais, je désir continuer dans la voie que le Dieu noir m'a montré. Je vais apporter le chaos partout ou j'irais, enfin, quand j'en aurait la puissance. Si tu réussis vraiment à accomplir ton but, il y aurais déjà une cité en moins sur ma liste.''

Raos approuva les dires de Vaykat au sujet de la neutralité. Il avait bien raison dans le fait qu'il s'agissait là d'un concept totalement irréaliste et Naturalia fournissait un des plus beaux exemples en la matière. Ils étaient plus bénéfiques que Bénécius, ce seul détail tournait en boucle dans la tête de Raos, comme une souillure a la surface d'une merveille. Opinant du chef avec fermeté, il se rangeait sans l'once d'une hésitation au côté du point de vue du démon.
C'est d'ailleurs ce genre de soucis qui motivait la rage de Raos envers ce peuple soit-disant neutre. Ils se permettent de marcher partout avec leurs gros sabots et après ils viennent revendiquer le statut de sauveur de l'humanité, protecteurs de la veuve et de l'orphelin et cité des libertés par dessus le marché. Ce n'étaient qu'un ramassis d'opportuniste a grande gueule qui savent juste profiter des situations pour s'en tirer le plus beau rôle voila tout.

Lorsque Vaykat parla de son incompréhension vis à vis de la famille, Raos s'arrêta de manger pour le regarder maugréer. Avec un petit sourire sur les lèvres. Il comprenait bien que sa vision de la famille au sens tribal n'était pas le genre de point de vue que tout le monde pouvait arborer, ce n'était pas la première fois qu'un Helkar provoquait l'incompréhension avec cette façon de voir. Surtout au sein du désert. Ici bas la valeur familiale était soit complètement conservatrice soit quasi inexistante. On honore ses couleurs aussi bien que l'on ne s'attache pas aux siens car tout le monde garde en tête que demain la mort peut venir faucher un clan. Chez les Helkar ces valeurs différaient pour former un tout uni envers et contre tout. Leur histoire est chargée de péripéties et depuis l'unification des tribus par son grand-père, tout ces retournements de situation sont devenus autant de force sur laquelle chaque membre de la famille s'appui pour s'envoler toujours plus haut.

"La famille est, chez nous, la première valeur qu'un homme doit honorer dans chacun de ses actes. Elle est une force en chacun de nous, une de ces forces sur laquelle on peut toujours compter quoiqu'il arrive. Le Clan Helkar est très porté sur ces dogmes tribaux, on fait partit des rares clans Nomade qui affichent une identité familiale aussi forte, je comprend que ça puisse susciter l'incompréhension. Ce ne serais pas une première."

Il n'en parlait pas avec fierté ou flagornerie mais comme une évidence tout a fait naturelle pour lui. Il n'y avait pas là une question d'honneur à défendre ou de principes à vanter, chez eux c'était comme ça et ça ne changera surement pas. Du moins tant que des hommes droit tel que Rhaed Helkar sont à la tête du Clan. Bien entendu ces belles valeurs ne veulent pas dire que tout le monde est gentil et compréhensif au sein même du clan, bien au contraire d'ailleurs. La vie est dure et les membres de la famille ne se font pas de cadeau. Là-bas on apprend la valeur du mot honneur, détermination, échec et succès. C'est cet arbre aux milles branches qui forge ainsi le caractère si trempé de cette dynastie oublié à travers les âges, les Traqueurs Helkar. Un clan qui préfère vivre en dehors des affaires Nomade pour honorer avant tout ses propres valeurs.

Vaykat parla de ses buts et Raos écouta avec autant d'attention que le démon en avait fait pour lui, ce qui était la moindre des politesse. Ainsi il était au devant d'un fanatique défendant l'identité d'un Dieu disparu. Et pire encore, vouant son existence au retour de ce dernier et à la destruction du continent en son entité. Il semblait a lui seul avoir une histoire aussi chargée que celle de sa famille, ce qui ne serait pas étonnant vue l'âge qu'il à. Un véritable intemporel. Tout comme l'Héritier il vouait une certaine amertume vis à vis de cette histoire d'ange et son âme cri vengeance par rapport à cette injustice qui a eu lieu il y à deux siècles. Une injustice fruit de l'égocentrisme des Mages Rouges d'ailleurs, comme quoi ils sont vraiment au centre de toute bisbilles possible ceux là.
Pour être franc, Raos ne partageait pas du tout la même vision destructrice en ce qui concerne Nel Beraid mais il ne pouvait qu'honorer une telle détermination de la part d'un homme seul. Puis l'un dans l'autre, leurs but se ressemblaient si ce n'est que le Helkar désire la mort d'un peuple alors que Vaykat réclame un anéantissement total. Une pensée lui effleura l'esprit, lui décrochant un air un peu amusé sur le moment.

"La vengeance anime beaucoup de monde depuis l'assaut des anges il y à deux siècles. Même si nous n'emprunterons pas la même voie, je te souhaite de porter tes desseins jusqu'au bout. Peut-être qu'un jour nos lames se croiserons, chacune pour portant notre détermination à aller au terme de nos objectifs. En attendant mangeons ensemble."

Raos tapa de sa fourchette en bois sec contre le rebord de son ecuelle en céramique ocre. Le démon avait l'air d'être un guerrier aussi déterminé que l'Héritier et si un jour un combat entre eux venait à se déclarer il y aurait fort à parier que la scène serait des plus épique. Aucun d'entres eux n'avait l'air d'être du genre à baisser les bras ou à laisser la priorité à quelqu'un d'autre. De fait la mort sembla être la seule issue possible à une rencontre entre ces deux hommes.
Et pourtant cela n'allait pas empêcher le Nomade du Feu à manger sans arrière pensée avec cet homme rencontré il y à une poignée d'heure auparavant. A vrai dire il serait même honoré de croiser le fer avec cet homme aux buts si sombre, si déterminés. Un adversaire de taille, compagnon d'aujourd'hui et ennemi de demain. Ce n'était que le destin et si ce dernier met ces deux hommes sur le même champ de bataille, prions pour que ce soit côte à côte plus que l'un en face de l'autre.
Raos posa son écuelle vide prêt de son sac et se pencha pour en sortir une outre aux formes harmonieuses. Il sortit aussi deux verres en céramique ocre et les posa devant lui puis montra la poche liquide a Vaykat pour l'inviter à le rejoindre.

"En tout cas je suis ravi d'avoir fait ta connaissance Vaykat. Au moins je ne quitterais pas le désert sur une mauvaise rencontre, quoiqu'il en advienne dans le futur. Je te propose de trinquer en ce soir, c'est un alcool doux fait par les miens."

Avec tout juste une vingtaine de pourcentage d'alcool dans la préparation, l'alcool produit par les Helkar était surtout employé pour les réceptions ou les soirs de grande fête. Bien que doux en bouche il était aussi affreusement traitre. Son petit goût sucré, léger, avec une pointe d'herbes Nomade en arrière bouche invitait à la consommation sans modération mais après quelques verres on sent vite ses oreilles chauffer en pleine nuit. Raos n'était pas du genre à s'adonner aux plaisirs de l'alcool mais il ne disait jamais non à un petit verre si jamais l'occasion en valait vraiment la peine. Ce qui à ses yeux était le cas présentement. Toujours garder l'esprit clair malgré tout, plus d'un guerrier s'est vue mourir a cause d'un état d'ébriété trop avancé et d'une embuscade trop bien préparée. Et les Nomades ne sont pas étrangers a ces tactiques de guérilla, elles forment même le fer de lance de leurs armées disparates.
L'Héritier versa le liquide transparent aux reflets verdoyants dans les deux petit verre et en poussa un vers Vaykat si ce dernier voulait se joindre à lui. Ainsi ils pourrons trinquer ce soir, se quitter demain et qui sais... Peut-être s'entre-tuer dans un avenir plus lointain, ou défendre côte à côte le désert contre l'Occident.