Amaldriel avançait le plus vite qu’il le pouvait avec les chroniqueurs qu’ils l’accompagnaient, une dizaine au maximum. Les cataclysmes avaient commencé, comme ils l’avaient tous vu parmi les étoiles. Une époque finissait avec la mort d’un héros, une héroïne en réalité, mais les étoiles ne se préoccupent pas du sexe.

Depuis qu’il s’était délivré de sa possession, avec des moyens plus que douteux (des rumeurs disent que l’Effroyable en personne aurait procédé à l’exorcisme), le chroniqueur s’en était sorti plus fort mentalement. Rapidement, il avait progressé en puissance et sagesse. Il n’était pas l’égal d’un chef ni d’un des protecteurs, mais il était respecté parmi sa caste.

Bref, cela s’annonçait être un vrai carnage, voir l’extinction complète de certains statuts de Nel Beraid. Rien ne pouvait être réellement prévu pour le moment. Le seul moyen était de se cacher dans des lieux surs et étanche, car le tremblement que Amaldriel ressentait ne semblait pas être un tremblement de terre, mais un volcan qui est prêt à lâcher une énorme explosion vu l’énorme nuage qui s’étaient formé dans le ciel, directement au dessus de cette montagne de feu. C’est une affaire de minutes, voir moins, avant que le vent de changement s’abattent sur le continent ou plus tard, dirait-on, la vague …

Face à une grotte, il disait à tous ses frères et sœurs d’armes de se dépêcher, d’entrer dans la grotte qu’il avait trouvée durant ses voyages. Une simple grotte, pour protéger les quelques membres de sa race ? Elle n’était pas si simple … Grâce à un mécanisme magique, la grotte était protégée contre n’importe quel danger, mais il y avait un problème : la défense magique s’activait seulement de l’extérieur et de désactivait une fois la menace passée, sans jamais pouvoir être réactiver. En clair, il fallait qu’une personne se sacrifie et que les « chanceux » puissent réussir à survivre assez longtemps pour que la menace « s’écarte » si cela devait s’avérer à être plus qu’un sorcier s’amusant à lancer des boules de feux.

Alors que tous ses compagnons étaient entrés dans la grotte, Amaldriel décida de rester à l’extérieur et avant qu’une personne puisse protester, il activa la défense.

« Adieu compatriotes chroniqueurs. Survivez ! Ne vous laissez pas abattre ! Le monde auront besoin de vos connaissances après ce désastre … » dit-il avant de s’éloigner en courant.

Remontant la pente qu’il l’avait mené jusqu’à cet endroit, le jeune homme planta ses pieds et il s’est mis à regarder au loin, pour voir ce qui arrivait sur les terres de Nel Beraid. Le jeune homme blanchit tout d’un coup, malgré le ton pâle de sa peau. Il ne put s’empêcher de trembler de peur. Une vague géante, un tsunami, se dirigeait vers lui. Amaldriel s’était résigné à son sort, car il ne servait à rien de courir, sa mort était inévitable et de toute façon, il n’aurait pas réussi à bouger, paralysé par la peur. Le monstre d’eau n’étant plus qu’à une centaine de mètres, le chroniqueur ferma les yeux puis sa vie défila vers ses yeux. Alors que l’eau le frappait, brisant tous ses os du corps, il eu une dernière image en tête avant de sombrer vers la mort : une elfe d’une incroyable beauté et quel doux euphémisme pour la décrire. Une cascade de cheveux telle les flammes ardentes et réconfortantes, une peau satinée à donner des frisons de joie qu’à la toucher et un sourire blanc comme la neige. Juste à la vue de ce dernier, Amaldriel était heureux. À voir une dernière fois l’amour de sa vie, avec son ventre rond, suffis à rassurer le chroniqueur face à la mort, car avant de quitter ce monde, il avait réussi à rencontrer l’amour de sa vie et de s’unir avec celle-ci. Son plus cadeau fut de savoir qu’elle portait sa descendance. Ainsi s’achevait la vie de Amaldriel, premier du nom …

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Elenwë d’Hilathium, deuxième sœur du feu héros et mage blanc Clérius, était sur le point d’accoucher du fruit de son amour avec le feu chroniqueur Amaldriel, porté disparu lors du Cataclysme. Il est sûrement mort et après l’avoir pleuré pendant plusieurs jours, elle avait continué à avancer, fière de son défunt amant.

Les souffrances de l’accouchement l’arrachant à ses pensées, elle tentait d’écouter au mieux la mage blanc qui l’assistait à la naissance de son enfant, mais comment faire quand les entrailles de la future mère semblait se déchirer ? Rien ne le pouvait et ce fut qu’après d’innombrables efforts qu’un petit garçon est sorti. Le sourire aux lèvres, elle regardait ce tout petit bébé elfe crier, sortir de l’inconfort du ventre de sa mère. Enlenwë déchanta rapidement lorsque les contractions recommencèrent de plus belle. Que se passait-il ? Un AUTRE enfant ? Alors qu’elle faisait une ultime poussée, un autre enfant sorti de son ventre et c’était une fille ! Fatigué, mais le sourire aux lèvres, elle prit ses deux enfants contre elle, les regardant avec amour.

« Bienvenue sur Nel Beraid, Amaldriel et Adanessa … » dit-elle, d’une voix remplie d’émotion.

C’est ainsi que débuta le voyage de ces deux nouveaux elfes à la destinée aussi incertaine que le futur.

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Je m'arrête un instant, fléchissant les genoux ne pas être vu de loin. Mes cheveux étaient couvert par le capuchon de ma cape de voyage. Le vent me faisait face, une légère brise. C'était un avantage pour moi, car celui que je poursuivais ne pouvait pas sentir mon odeur, s'il possède un odorat surdéveloppé. Au même moment, je suis reparti aussi vite que je le pouvais grâce à mon pouvoir, slalomant entre les arbres, évitant les racines et les troncs d'arbres morts. Je devais le rattraper, car cette personne détenait des informations sur ma soeur récemment disparu.

Je suivais la piste de ses pas à la trace pendant encore une quinzaine de minutes, m'arrêtant brusquement, car je ne pouvais tout simplement plus le suivre: ses traces avaient disparues. Regardant de tous les côtés où il aurait pu aller, j'ai cru apercevoir une ombre. Grâce à mes réflexes aiguisés, j'ai roulé sur le sol pour me relever avec aisance, mon arme en main. La proie était devenu le prédateur, en se perchant dans un arbre. Un combat féroce commença avec mon adversaire. Personne ne voulait lâcher le morceau et il était bien plus fort que je croyais ... Pourquoi s'était-il arrêter maintenant pour me combattre ? Cela faisait plusieurs jours que je le poursuivais et lorsque je réussi à le rattraper, il tente de m'avoir par surprise ? C'est assez étrange. Alors que j'étais concentré sur mon combat, mes sens se sont mis en alerte, mais il était trop tard: un homme m'attrapa fortement par en dessous des épaules puis un autre me mis un sac sur la tête avant de m'assommer. J'étais tomber dans le piège comme un débutant ...

J'ai repris connaissance d'une brutale façon, soit aspergée d'un sceau d'eau froide suivit d'une puissante giffle qui fit craquer ma mâchoire. Alors que le monde était de moins en moins brouillée autour de moi, je pu voir que j'étais dans une vieille cellule, sans fenêtre. Le seul éclairage était une chandelle et le monde tournait légèrement autour de moi : on m'avait drogué.

« Ne pense même à utiliser ta magie, j'use d'une drogue qui inhibe ta magie ... » dit ma ravisseuse.

J'ai tout simplement rit, mais le son du fouet claquant contre ma peau l'a aussi aisément arrêté. Ma mère m'avait entrainé à maîtriser plusieurs sortes d'armes et les techniques de combats, mais contre la torture, je n'avais rien d'autre que mon esprit pour tenter de résister à la douleur.

« ON NE RIT PAS ... À partir de ce jour, tu parleras seulement quand je te l'ordonnerai et tu m'appelleras "Maîtresse Luana ", compris ? » 

« Comme si j'allais ... » disais-je, mais je fut interrompu par le son du fouet claquant contre ma peau et je n'ai pu que tenter de réprimer un cri de douleur.

« Quand tu ne me plairas pas, mon collègue tortionnaire se fera un plaisir de te fouetter ... » dit-elle avec un sourire sadique.

C'est là que j'ai pu voir derrière moi, un grand gaillard musclé. Un sourire parcouru son visage rempli de cicatrice, un sourire cruel et pourrie. C'est à partir de ce jour à débuté, ce que j'ai découvert plus tard, mes cinquante années de souffrance et de tortures. Pourquoi ? Pour m'empêcher de récupérer ma soeur, bien sûr. Ils devaient sûrement lui subir le même genre de châtiment.

Je ne savais pas vraiment pourquoi on nous avait cela. Étaient-ils des racistes haïssant les elfes ? Ou avaient-ils découvert que nous étions de la même famille que notre feu oncle ? Je ne l'ai jamais su en réalité, car j'étais rapidement devenu l'esclave de cette belle, mais au combien folle et dangereuse.

Comment avais-je réussi à survivre ? Par ma volonté, je suppose et les « bons » soins de Maîtresse Luana.

Disons que j'avais vécu les pires souffrances, entre la torture physique et psychologique ainsi que la manipulation. Même après cinquante années, elle ne semblait pas avoir vieilli d'une année. Était-elle elfe ? Les tortionnaires changeaient, mais jamais la Maîtresse. Au bout de toutes ses années, je ne sais pas pourquoi, mais elle ne me retenait plus autant qu'au début. Elle semblait sûr que j'étais soumis à un point tel que je ne pouvais pas m'imaginer fuir. Je n'étais même plus drogué.

Ce fut lors d'une nuit, ma porte de cellule était ouverte et je pouvais entendre, au loin, des bruits de pas précipités et des cris : quelque chose se passait et je devais en profiter. Ce fut douloureusement et avec de grandes difficultés que j'ai entrepris et réussi mon évasion. Je ne sais pas comment j'ai fait, en réalité. J'étais maintenant à mon deuxième siècle, très affaibli comparativement à cinquante années en arrière. Lorsque j'approchais de la forêt, proche du lieu qui m'a servi de prison. Je me suis retourné, car j'ai ressenti son regard: elle me voyait fuir et c'est là, en utilisant mes dernières forces, que j'ai pris mes jambes à mon cou grâce à mon pouvoir de vitesse accrue. J'ai continué jusqu'à je m'évanouisse ...

Lorsque je me suis réveillé, j'étais dans une maison en bois, dans une forêt selon les bruits environnants. Mes plaies étaient pansées et j'avais été lavé. Des vêtements avaient été placé à ma disposition et on avait rafraichis mes cheveux. Un vieux katana noir était aussi à mes côtés, comme s'il m'était donné. Je pu voir une personne en train de méditer non loin de moi.

« Merci de m'avoir sauvé, mais je ... » ai-je dit, avant de me faire couper la parole.

« Mange de la soupe avant de partir. Tu n'iras pas loin sans rien dans l'estomac. Cela fait une semaine que tu es sans conscience ... » a-t-il d'une voix neutre et calme.

N'osant pas protester, j'ai pris le bol de soupe encore fumant qui était posé sur la table et que je venais tout juste de remarquer. Je l'ai mangé rapidement et avec appétit, n'ayant mangé aucun aussi bon repas depuis des décennies. Après avoir fini, j'ai remercié cet inconnu pour ce bon repas puis je suis sorti de sa maison, sans rien dire avant de me précipiter loin de cette forêt maudite, aussi vite que le pouvait ma magie. Je courrais moins vite que avant, prouvant que mes pouvoirs avaient diminué sur ma captivité.

* Je vais devoir m'entraîner durement pour revenir à la forme que j'avais ... » me disais-je intérieurement. C'est ainsi que l'histoire de Amaldriel pouvait continué, avec la recherche de sa bien-aimée soeur jumelle ainsi que les séquelles de toutes sortes de son emprisonnement d'un demi-siècle, qu'elles soient physiques ou psychologiques.