L'Appel [Test]

Finalement la via a Malificium c'est difficile au départ mais une fois qu'on a prit le bon plis on s'y acclimate assez vite. C'était la conclusion à laquelle Raos était arrivé après avoir trainé ses guêtres dans la Cité des Mages Noirs depuis maintenant quelques mois. Cet univers oscillant dangereusement entre corruption et violence, il en avait fait son nid et s'acclimatait parfaitement a ce décor tout de noir vêtu. Son caractère bien trempé, son franc parlé et sa sagacité a toute épreuve était déjà venue à bout des quelques chalands venue lui chercher querelles et il avait réussi a faire sa place dans le petit quartier dans lequel il s'était installé au nez et à la barbe de tous. Une maigre maisonnette acquise par dépit, abandonnée par on ne sais qui, lui servait de planque occasionnelle quant il n'était pas entrain de vadrouiller ça et là quelque part dans la contrée du Mal. Personne ne pouvait franchement dire si il y habitait ou non, il semblait ne jamais y rentrer et ne jamais en ressortir de fait. Et pourtant tout le monde savait qu'il serais fort malvenu d'allé y fourrer son nez, le seul malheureux qui avait essayé ce tour de force en repartit avec la senestre en moins et un souvenir cuisant qu'il se plait désormais à comparer au cerbère lui même.

Pourquoi avoir décidé de planter son campement ici? Et bien parcequ'il avait en partie délaissé cet objectif de tuer du Mage Rouge à la pelle pour s'affairer sur un plus gros poisson: son père. Des bruits sur ce dernier, il en entendit plus d'un en laissant ses oreilles se balader au coin des comptoirs crasseux ornants les tripots de Malificium. Et c'était là une avancée non négligeable comparé à l'éternel point mort face auquel il se heurtait quant à sa quête de retrouver le Conseil de Transition qui avait condamné les Aeariöns il y a deux cents ans de cela. Ainsi il tuait le temps en se préparant à tuer celui qui lui avait donné la vie, maudit soit-il.
Mais un beau jour, alors qu'il rentrait d'une expédition qui l'avait emmené dans un hameau jouxtant la frontière des plaines dévastées, il fut surpris de retrouver sa planque bien différente de comme il l'avait laissée avant de partir. Depuis son établissement dans la maisonnette, il était devenu coutume que Jéol reste las-bas pour garder les biens du Nomade pendant que ce dernier allait enquêter à sa façon où bon lui semblait. Sauf que cette fois, une différence minime était apparue, flagrante pour lui anodine pour un citoyen lambda. Sa porte était belle et bien verrouillée, ses pièges toujours en place, Jéol ne semblait pas sur le qui vive, blessé ou drogué, et pourtant sur la table basse lui servant de repose-tout trônait une épaisse enveloppe aux couleurs crèmes. Il la fit tout d'abord choir au sol de la pointe de son épée pour détecter on ne sais quel piège puis au bout de cinq bonnes minutes d'observations il daigna la prendre en main.
Un dernier regard vers Jéol, celui ci ne semblait pas du tout surpris d'une telle apparition dans la demeure qu'il se devait de garder.

*Qui a pu entrer, défaire les pièges, poser une lettre sans que Jéol ne s'emporte, remettre les pièges et repartir sans susciter la moindre attention?*

Cette question tournait sans cesse dans sa tête avec l'attitude de son fidèle compagnon comme énigme clé du tout. Eux qui sont comme frère, il est presque anormal que le bâtard des sables laisse entrer un inconnu ici et tout ça pour qu'il ne fasse que déposer une lettre et repartir ensuite comme si de rien n'était.
Abandonnant son intense réfléxion, il se décidé cette fois-ci à ouvrir la dite enveloppe. Le papier qu'il en sortit était épais, plié en quatre avec minutie et d'un grain qui frottait les paumes avec insistance. Ce type très particulier de parchemin il aurait pus le reconnaitre entre tous: il s'agissait là de facture typiquement Nomade. Un grand papier dans une épaisse lettre pour seulement quelques lignes.

-Retrouve nous là où tout a commencé-

Une phrase bien mystérieuse aux premiers abords mais qui n'avait aucun secret pour lui. Du moins pas avec ce sceau imposant posé juste en dessous de cette maigre ligne calligraphiée avec soin. La Confédération.
Il s'agit là de l'entité directrice au sein du Désert. Car oui les Nomades ne sont pas sans une quelconque hiérarchie qui s'applique à faire respecter l'ordre au sein des clans et surtout à éviter toutes guerres claniques comme ce fut le cas il y a deux siècles. Amelia fut la première à être nommée "Guide" de la Confédération, une femme à la beauté aussi fatale que sa longue et fine lame si l'on en croit ce que l'histoire raconte. Et depuis ces deux cents dernières années, la Confédération est restée la source d'autorité sur le Désert, organisant souvent de grands rassemblements entre les Chefs de Clans, eux-mêmes chapeautés par les "Porte-Parole" des Régions Fédérés. Ce système aux allures féodales est bien loin de ce qu'on pourrait imaginer en occident car même si la Confédération est omniprésente elle ne jouit d'aucun pouvoir en particulier. Elle sert juste a centraliser l'organisation des Nomades, coeur névralgique pour le bon déroulement de la vie dans le désert. Et ce grâce aux "Porte-Parole" qui sont les référents des "Huits Pointes des Sables", nom pompeux donnés aux huit secteurs qui divisent le désert selon le point de vue de ces messieurs. La seule exception à tout ce jolie système: les Nomades Noirs. Leur titre parle pour eux, ce sont les parias qui luttent contre tout ordre avec chacun des raisons particulières de livrer combat contre qui le veut. Et surtout les pires crapules pour traiter avec l'Occident et s'attirer les bonnes grâces des Cités Mageocratiques.

Ni une ni deux, Raos prépara ses affaires pour repartir aussi vite qu'il venait de rentrer. Il prit tout son attirail pour camper pendant plusieurs jours, vérifia l'état de ses armes en les affutant un coup au passage, jeta un dernier coup d'oeil à l'unique pièce qui lui servait de "chez lui" et claqua sèchement de la langue pour intimer Jéol à le suivre. Car cette fois il était hors de question de laisser l'animal seul, le voyage pouvait prendre trois semaines comme plusieurs mois selon ce que la Confédération allait lui chanter une fois arrivé à destination.
Il ne savait pas trop à quoi rimait cette convocation surprise mais le fait que la Confédération soit derrière tout ça éclaircissait déjà une bonne partie du mystère de son infraction. Restait une question non résolue: la passivité Jéol devant la venue du visiteur.

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Trois semaines plus tard, partie Sud-Ouest du Désert dit "L'Origine"

Arriver jusque là ne fut pas chose aisée. Traverser Malificium fut la partie la plus facile mais l'épreuve se corsa lorsqu'il dut franchir la chaine montagneuse séparant l'Occident du Désert. Au moins il se trouvait dans la bonne région pour être convoqué, il aurait siégé en Bénécius cela lui aurait facilement prit un mois et demi avant d'arriver.
Retrouver le désert après l'avoir quitté plusieurs mois de suite c'est comme serrer dans ses bras une amante que l'on devine sous chacun de ses mouvements. Toujours le même parfum, la même beauté sauvage, cette chaleur pesante qui ravive le feux d'âme de tout Nomade, ces brises comme des caresses trop longtemps désirées mais jamais découvertes, de celles qui usent la peau a force de passion. Quand bien même le sourire n'est pas religion en ce qui concerne Raos Helkar, le visage de ce dernier s'étira en un rictus de plaisir non feint lorsque ses pieds foulèrent le sable épais. Animé de cette même joie en plus extériorisée, Jéol courut de long mètres en aboyant sauvagement comme pour clamer le retour d'un fils trop longtemps attendu.
Il était de retour.

Là où tout avait commencé qu'ils avaient dit? Un jeu d'enfant. Quant un Nomade atteint sa majorité, soit vingt et un ans, et qu'il occupe une place relativement importante dans son clan, comme Héritier, cette Origine n'est plus un secret pour personne. Il s'agit là du rare camp sédentaire que le désert porte en son sein. Son emplacement est bien sûr uniquement dévoilé à ceux qui un jour aurons la chance d'y être conviés et ce par le biais d'une convocation ou lors d'un rassemblement des Clans. Son grand-père Rhaed, Chef du Clan Helkar, disait tout le temps qu'il partait en pèlerinage dés qu'une convocation tombait en son nom. Et malgré le fait qu'il soit octogénaire personne ne doutait de sa force pour traverser d'est en ouest le désert jusqu'au Camp de l'Origine. Ce nom il le devait à ce que fut le désert avant l'attaque des anges. Selon les historiens et autres cartographes, cette partie du désert serait celle qui était présente à la création du monde. Tout du moins avant que ce dernier soit dévasté avec les affres de la précédentes Guerre Sainte. C'est donc au coeur de cette partie, la plus petite d'entre toutes parmi les Huit Pointes, que se tenait le camp sédentaire de l'Origine, là où se déroule tout les grands rassemblements de la Confédération.
Il fallu encore quatre jours a Raos pour parvenir jusqu'au dit campement, son voyage étant bien entendu fortement ralentit par les conditions de vie du Désert, ces dernières étant bien plus difficiles qu'en Occident. Mais pour un vieux routard comme lui c'était bien plus aisé de composer avec cet environnement plutôt qu'avec une de ces maudites forets! Et lorsque son périple toucha enfin à sa fin, il en fut alerté par les agrégats rocheux qui s'élevait de part et d'autres autour du camp sédentaire. Ces défenses étaient tout a fait naturelles et cette formation inexpliquée de roches servait de bouclier infranchissable pour quiconque voudrait assiéger le coeur de la Confédération. A l'époque ils avaient à l'unanimité voté ce lieu comme maison mère, repère découvert par Amélia en personne bien que des centaines de générations Nomades avaient foulés le sable du désert auparavant.

Il ne lui restait plus que moins d'un kilomètre quand soudain une flèche d'une taille forçant le respect vint se planter à quelques mètres de ses pieds. Il ne fit plus un pas de plus mais retira son turban pour laisser sa tête visible à quiconque serait munie d'une longue vue digne de ce nom. L'effet ne se fit pas attendre et le son profond d'un cor raisonna dans la vallée de pierre jusqu'à venir s'égailler aux oreilles de Raos. Il reprit donc son chemin d'un pas décidé et pus enfin franchir le goulet de pierre qui traversait de part en part le Camp de l'Origine. Le chemin était si étroit que trois hommes d'armes côtés a côtés auraient bien de la peine à avancer, et les murs de roches formant ce canyon naturel si haut que des archers émérites auraient tôt fait de les épingler de leurs traits. Et même si Raos avait été convoqué, il sentait au dessus de lui le regard lourd des sentinelles prêt a faire feu si jamais il se montre être un traitre.
Quant enfin il pus en voir le bout, le camp offrit à sa vue le magnifique décor d'une kyrielles de tente disposés à la fois avec science et indépendance autour d'un oasis à l'eau bleue-azur agrémenté de palmier et autres arbres typiques du Désert. Quant au siège de la Confédération, il trônait là en fond de cours, fier palais à l'architecture faites de courbes et d'harmonies, construit de pierres blanchies et ornés de vitraux finement ouvragés. Même si ils ne faisaient pas loi au désert, il fallait avouer qu'ils en imposaient.

"Raos Helkar, fils de Shalaan le Traitre et de mère inconnue, Héritier du Clan Helkar. Je répond présent à l'Appel et jure sur les Feux d'Âmes que mes pas seuls m'ont guidés vers l'Origine de notre terre!"

Il clama ainsi son pédigrée avec fierté, suivit de la phrase d'usage qu'il est coutume de prononcé lorsque nos pas foulent pour la première fois le siège de la Confédération. Bien entendu cela fait bien des années que personne n'est venu ici en se laissant guider par ses pas, mais la coutume que voulez vous...

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

Tout se savait dans ce lieu de rassemblement haut placé des nomades. Ou du moins, presque tout parvenait aux oreilles de Volo... même ce qui se tramait en dehors du désert natal. Il faut dire qu'en espions en tout genre, ce dernier était servi, et était assuré d'un minimum de discrétion de leur part. Tout se savait donc, et notamment concernant un nomade qui avait fait parlé de lui ces derniers temps. Devant cette détermination, Volo avait décidé de le faire venir, pour en savoir un peu plus sur sa personne, et l'aider à accomplir ce qu'il a à accomplir grâce à de nouvelles aptitudes... Mais ceci, seulement s'il se montrait digne de les obtenir, et s'il les méritait bien entendu.

Il lui envoya donc une missive, l'invitant à le rejoindre ici... Là où tout à commencé comme disaient les leurs.

~
Trois semaines plus tard

Au siège de la Confédération, les affaires allaient bon train. Volo Melarguess, chef du vaste clan des Nomades, s'énervait profondément devant l'agitation ambiante. La pleine lune ? Probable, mais enfin, il ferait tout de même ce qu'il avait à faire. Et aujourd'hui, c'était à un seul de ses hommes qu'il s’intéresserait. Il serait même très certainement un des outils maîtres du destin du nomade en question. D'ailleurs un conseiller vint l'informer de son arrivée.

Il entrevit alors le nomade, clamant son identité. Mais celui-ci ne pouvait le voir depuis cette fenêtre du palais...

« Amenez le ici. »

~

Dos à la porte, pensif sur le sort qu'il réservait à l'Héritier du clan Helkar, Volo Melarguess attendit patiemment d'entendre la porte s'ouvrir. Il savait qu'il s'agissait là du nomade, puisque ses conseillers ne seraient pas venu le déranger pour une autre raison que celle qu'il leur avait ordonné. Sans se retourner, il écouta simplement le son des pas nomades, puis resta un instant silencieux.

Finalement, il annonça de sa voix rauque, et d'un ton qui n'accompagnait pas forcément ses paroles avec justesse, même s'il restait sincère pour autant :

« Bienvenu à l'Origine nomade. »

Puis, il se retourna enfin.

« Quelques unes de vos péripéties sont parvenues jusqu'ici. Mais, j'aimerais les entendre de votre propre bouche, et surtout, je voudrais savoir ce qui anime vos agissements, Héritier du clan Helkar. »

Les intentions des nomades, aussi diversifiées soient-elles, étaient primordiales pour lui, pour lui permettre d'éviter tout problème à son clan. Mais, il intervenait seulement si les complications étaient réellement dignes de ce nom, soit presque jamais, car les nomades restaient libres de leurs agissements en général. La hiérarchie de ce clan était, non futile, mais utile seulement lorsqu'il en était vraiment nécessaire. Néanmoins, il était fortement conseillé de ne pas mentir au chef des Nomades...

La verve assurée de Raos amena le silence pour seule réponse. Les quelques badauds qui étaient autour de lui s'écartèrent de quelques pas, le dévisageant avec un frayeur soudaine mêlée de respect. Ce n'est pas que c'est chose rare de voir quelqu'un débarquer au Camp de l'Origine pour s'annoncer de la sorte mais l'attitude de l'Héritier éveilla la curiosité. Il ne semblait n'avoir cure de ce qu'il se passait autour de lui, tout son être entier était dressé avec fierté, le regard porté vers le Palais du Guide Melarguess.
L'Héritier aurait pus être qualifié de "jeune homme" au milieu des quelques vétérans qui passaient dans le coin mais aucun n'osa s'aventurer à de telles boutades avec lui. Il n'avait pas de réputation particulière, si ce n'est même aucune réputation tout court chez les Nomades, mais son attitude laissais sous-entendre un caractère bien trempé. Et ce nom: Helkar. Lui par contre avait un sens pour plus d'un. Les Helkar sont réputés pour leur droiture, leurs prédispositions à l'art de la Traque et même du combat en général, un clan de farouches guerriers aux coeurs suintant du sens de l'honneur. Un clan rallié à la Confédération depuis ses débuts et bien qu'ils aient vécus milles péripéties ils n'ont jamais vraiment perdus de leur superbe aux yeux de leurs confrères. Car quiconque aurait osé dire des Helkar qu'ils étaient dépassés ou en pleine pente descendante se livrait sans réfléchir à de lourdes représailles. Car on ne crache pas ainsi sur ce nom qui fait la fierté de ses membres.

Il ne fallut guère longtemps pour que des soldats viennent vers lui, escortant un homme et une femme d'âges vénérables. Il n'y avait là aucune recrue prise sur le vif, ils étaient tous des hommes d'armes loyaux et chevronnés. Les jeunes pouces ne sont pas invitées à rejoindre les rang de l'Origine dés les premiers jours et tout ceux qui défendaient cette place de leur âme avait déjà fait leurs preuves autre part dans le Désert ou en Occident.
La femme fut la première à s'avancer vers lui. Légèrement ramassée sur elle même, son teint chocolat au grain de peau d'une finesse incroyable n'avait pas perdu de sa vigueur avec l'âge. Un sourire doux et avenant éclairait son visage où brillait des yeux verts émeraude en amande.

"Raos Helkar, Héritier du Clan helkar, veuillez nous suivre je vous prie."

L'invitation était a la fois polie et cordiale sans être mielleuse ou soumise. Il n'était pas un invité d'honneur mais n'était pas de ceux que l'on traite comme de vulgaires traines-guêtres. Ils savaient tous en le voyant que c'est sa volonté seul qui l'avait guidé jusqu'ici et que vue ce brin d'homme il aurait très bien pus refuser l'invitation sans demander son reste.
Il fut ainsi guidé jusqu'au palais dans lequel il entra en passant une porte en arche de pierre blanche, à la clé de voute ornée d'un morceau de quartz imposant marbré de blanc laiteux. L'intérieur était tout aussi somptueux que la façade et les tapisseries rivalisaient de beauté entre elle, s'accordant avec merveilles avec les ouvertures en croisillons qui laissaient le jour percer d'une pièce a l'autre, les fresques peintes de couleurs vives ou encore avec cette mosaïque qui égayait le plafond de ses minuscules carrés au turquoise scintillant. L'excès n'était pas de mise dans cette demeure quasi royale et même si l'opulence des lieux laissait à douter d'une certaine oisiveté de la part de ses occupants, ce serait se tromper que de penser cela. Car aussi riche que soit les décoration de cette antre, c'est l'âge du Désert qui lui a apporté tant de beauté et non d'excessives dépenses pour le bien d'une poignée d'hommes.

Après avoir tournés de maintes fois dans ce dédales sans fin, prit quelques volées de marche par ci et d'autres par là, les soldats repartirent à leurs occupations et on laissa Raos patienter quelques minutes dans une anti-chambre. Jéol à ses côtés, son compagnon se montrait tout aussi bien éduqué et silencieux que son maitre. Leurs attitudes se calquaient l'une sur l'autre et aucune faille ne se laissait voir chez l'homme comme chez l'animal. Le bâtard vint sagement s'asseoir à droite de son maitre et garda le buste fier en fixant la grande porte par laquelle les conseillers venaient d'entrer. Au bout d'un moment la femme ressortit, intimant Raos de lui emboiter le pas d'un signe de la main. L'Héritier ne se fit pas prier en franchit la dernière cloison qui le séparait de celui qui l'avait convoqué ici présent: Volo Melarguess.
Un léger silence s'instaura dans le large office de Volo tandis que la porte se refermait sur le Nomade. Puis les salutations se firent, peu loquaces mais coutumières. Raos inclina légèrement le buste en guise de salut, sans toutefois baisser la tête. Puis il laissa le Guide s'exprimer.
Au premier coup d'oeil on pouvait dire de Volo Melarguess qu'il était bel et bien quelqu'un qui en impose. Sans toutefois être aussi âgé que ses deux conseilles ou que le grand père de Raos, il était d'un âge mure et tout a fait respectable. Pourtant on devinait, sous cette carapace crée par le temps, un homme qui n'avait pas dit son dernier mot et qui est encore bien loin de tirer son dernier souffle de vie.

"Des aventures j'en ai plus d'une à raconter mais je suppose que je n'est pas été invité ici pour raconter les grandes épopées de ma vie non?"

Raos s'était exprimé sur le même ton que Volo, d'égal à égal et sans sourciller. Le conseiller, masculin cette fois ci, hoqueta de surprise devant ce qu'il devait prendre comme de l'effronterie pure et simple. Il porta une main discrète à sa bouche pour ravaler sa surprise et revint à son air de pape, trop sérieux pour être crédible presque. L'Héritier quant à lui fixait ses yeux d'or dans ceux du Guide.

"Et pour ce qui est de mes motivations, elles tiennent en deux mots: Liberté et Justice. Je suis parti en Occident en me donnant comme mission celle d'honorer mes ancêtres et de continuer à ouvrir la voie aux générations futurs de mon Clan."

C'était un peu une réponse pour une réponse et ils devaient le savoir tout deux. Raos ne cherchait pas a défier le Guide mais il ne pouvait décemment pas lui exprimer ses désirs de corriger les Mages Rouges pour leurs erreurs passées. Ses actions de mettre fin à la vie honteuse des anciens membres du Conseil de Transition, qui avait officié après la mort d'Alicia Mayfair, étaient tout a fait répréhensibles et il le savait très bien. Mal menées, ces dernières pourraient déboucher sur une guerre opposant Naturalia et une partie du Désert sous contrôle de la Fédération, tout cela a cause des actions isolées d'un homme. Qui a de fortes chances d'être livré comme un renié par sa patrie. Non, impossible de lui présenter cela. Il décida donc d'occulter cette part de ses objectifs en faisant appât avec un autre gros poisson qui lui tenait tout autant à coeur.

"Du moins cela représente la Voie de la Liberté. Une liberté acquise dans l'honneur des siens. La Voie de la Justice quant à elle je l'incarnerais en retrouvant mon père, Shalaan le Traitre. Je n'ai besoin d'aucune aide de la Confédération pour ce faire, c'est une affaire de famille que je tient à garder au sein des nôtres. J'espère que vous comprendrez."

Nouveau hoquet de surprise de la part du conseiller.
L'histoire de Shalaan n'était un secret pour personne dans le Désert, tout du moins pas en ce qui concerne les hauts placés de la Confédération des Clans. Ancien Héritier du Clan, pointé du doigt comme un assassin en Occident, le père de Raos est tout juste revenue chez les siens pour offrir la garde de sa progéniture aux bons soins de son frère puis il disparu ensuite. Il devint un traître le jour où il tua les Traqueurs Helkar envoyés à sa recherche, Rhaed son propre père étant inquiet des rumeurs le concernant en Occident. Et de ces Traqueurs n'en revint qu'un seul, Doj, fils de Rhaed et frère de Shalaan, porteur du sombre message de la mort des siens par la main d'un ami.L'affaire fut étouffée par la Confédération afin d'éviter que l'opprobre soit jeté sur le Clan Helkar et depuis ce jour aucune poursuite supplémentaire ne fut lancer contre Shalaan et ses hommes, cela fait maintenant presque vingt ans qu'il erre en toute liberté sur Nel Beraid.
Et aux yeux de Raos la mort de son père par ses propres mains est la moindre des choses à faire pour laver un honneur qui ne se laissera pas souiller impunément plus longtemps. Il a apprit l'Art de l'Epée et des Arcanes dans le but précis de le défaire en combat singulier quand le moment sera venu.

A elle seule cette nouvelle avait de quoi assouvir la verve curieuse de Melarguess. Qu'un homme seul se lance à la poursuite de Shalaan, son rejeton qui plus est, n'était pas chose courante chez les Nomades. Et cette notion d'honneur, qu'elle soit propre ou familial, quiconque dans le désert est capable de la comprendre. C'est ce qui construit le point d'ancrage de leurs différences avec les Occidentaux. C'est d'ailleurs elle qui jouait un rôle important dans cet échange verbal entre Volo et Raos, le pourquoi du comment le jeune Héritier osait se comporter d'égal à égal face au Guide. Ce dernier pourrait surement l'écraser sans perler une seule goutte de sueur si l'envie lui prend et le jeune Nomade ne saurait résister plus d'une poignée de minutes. Alors qu'allait être l'issue de cette discussion qui laissait transparaitre plus de mots dans les silences que dans les phrases elles-mêmes?

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

D'un ton plutôt sec, et non expressif, le même qu'avait employé Volo Melargues, Raos fit outre ses aventures... une réponse telle ne manqua d'ailleurs pas de choquer un quelconque serviteur. Volo, lui, ne le fut pas, il fut seulement surpris... surpris de voir que certains de ses membres étaient encore dotés d'un certain courage. Il fallait seulement que ce dernier ne devienne pas de l'irrespect. Et nous n'en étions heureusement pas encore là, même si on pourrait croire qu'on le frisait dangereusement.

Volo le regarda fixement, puis hocha simplement la tête, pour ensuite détourner le regard. Cela signifiant en effet que l'Héritier n'était pas venu pour lui conter sa vie. Qu'il ne veuille pas parler était son droit... Après, cela jouerait peut être contre sa faveur s'il voudrait montrer une certaine crédibilité. Oui, il avait son caractère et c'en était acceptable, mais qu'il n'en abuse pas, ou Volo remédierait à lui donner ses pouvoirs.

Liberté et justice. Ses objectifs résidaient seulement en ces deux mots. Pourtant, cela paraissait faible, même s'ils s'associaient bien avec la dénomination d'"héritier". Le Chef des Nomades doutait quelque peu de ceci, vu l'exhaustivité des paroles du nomade... Ironique bien sur. Cependant, une nouvelle intéressante vint alors... Un autre but... Retrouver Shalaan. En en plus, il s'agissait de son père ! Et bien, Volo ne cacha pas sa stupéfaction devant ces dires. Le plus haut placé des Clans aurait put lui soumettre quelques guerriers pour l'aider dans sa tâche, mais encore une fois, l'Héritier Helkar tint tête, en ne demandant aucune aide à la Confédération, voulant régler ce problème seul.

*C'est bien un Helkar...*

Fierté et honneur. Cet homme en montrait, ce qui expliquait pourquoi le Chef des Nomades ne se fâchait nullement. Ce dernier resta un instant dubitatif, puis lâcha enfin :

" Je comprend que vous vouliez vous acquitter de cette tâche seul... "

Puis il tourna en rond, tête baissée, hésitant sur ce qu'il devrait ou non accorder à ce Helkar. Inutile de préciser que Volo ne montrait aucun empressement, et était respectueux de chaque nomade en n'expédiant pas leur requête sans le moindre brin d'hospitalité et de reconnaissance pour être parvenu jusqu'à l'Origine. Enfin, il prononça, sans lever les yeux sur le nomade :

" Cependant, vous doter de quelques aptitudes supplémentaires pourrait vous être utile... "

Il attendit que Raos prenne en considération cette hypothèse, pour enfin lever les yeux vers lui et le lui demander avec respect :

" Acceptez vous de passer quelques tests pour se faire ? "

Histoire de lui donner une première idée, Volo fit parvenir dans l'esprit du nomade quelques images... En premier lieu, il put admirer un petit coffre scellé par un cadenas doré, sur lequel était gravée une petite image, représentant seulement les contours d'une grossière goutte d'eau. Puis, le coffre s'évapora de la vision de Raos, pour laisser place à un paysage qui, à première vue, était bien calme et agréable. Une forêt parfaitement éclairée, car les rayons du soleil n'avaient aucun mal à atteindre la mousse recouvrant le sol duveteux, malgré les arbres en nombre non négligeable, et au tronc massif, qui habitaient ces lieux. L'atmosphère en était si paisible qu'on pouvait entendre le ruissellement d'une eau claire tout prêt...

Le bon point avec Volo Melarguess c'est qu'il avait l'air d'être doté de la même loquacité que Raos. Contrastant avec le décor riche de l'office du Guide de la Confédération, le dialogue entre les deux Nomades était pauvre à entendre. Et pourtant leurs silences étaient bel et bien remplis de valeurs que de simples mots ne pourraient exprimer. Les deux hommes n'arrêtaient pas de se jauger du regard, la jeunesse fougueuse de Raos contre l'expérience dûment acquise de Volo. Ils n'avaient rien à s'envier l'un à l'autre, ils n'étaient pas vraiment égaux en tout point mais semblaient se respecter comme tel. Un bon point pour la Confédération selon Raos, lui qui râle et se braque si facilement se sentait plutôt à l'aise face a ce genre de personne. Des traits de caractères guerriers que ne semblaient pas partager les deux conseillers encadrant le charismatique Guide Nomade.
Après un bref silence qui dut sembler éternité pour les dits conseillers, Volo fit état des dires de Raos en respectant ses décisions. Un autre bon point, se montré borné et envahissant avec l'Héritier n'aurait eu d'autres effets que de le faire fuir voir pire encore. Par contre ses mots savamment choisis ne furent pas énoncés sans éveiller la curiosité du Nomade. Il haussa son fameux sourcil interrogateur en entendant parler d'aptitudes supplémentaires. Que pouvait-il bien avoir derrière la tête ce Melarguess? Il le regarda à nouveaux avec sérieux puis opina face à cette invitation: disposer de nouveaux talents ne pourraient être qu'à son avantage et ce qu'elle que soit sa mission en Occident. Mais de mémoire aucun Héritier ne s'était venu accorder les grâces de la Confédération depuis bien longtemps... Comptait-il lui demander quelque chose en échange ou ce revirement de situation n'était là que grâce à la récente réunification des Clans Helkars sous une une seule et unique bannière? Qu'importe la sentence, Raos était prêt a encourir le risque. Et si ils comptaient le doubler par on ne sais quel engagement, il aura tôt fait de les rouler avant même qu'ils ne s'en rendent compte: a charge de revanche dans le pire des cas.

"J'accepte."

Après tout il n'avait pas été appelé ici juste pour discuter de ses objectifs non plus ou de quoi que ce soit d'autre. La raison de sa venue serait-elle justement cette aide proposée si inopinément? Possible. Si la Confédération n'as pas de réelle force armée pour agir en cas de force majeur, son réseaux de communication et d'investigation est quant à lui bien large. Quelques Nomades Noirs s'amusent à surnommer cette entité "Le Grand Oeil du Désert" pour son impressionnante capacité à être au courant des moindres faits et gestes inquiétants des clans ou de l'opposition. La puissance militaire de la Confédération ne devait reposer que sur la plausible unification des Clans qui officient sous leur giron, comme les Helkar. Et cela démontrait toute l'affection et la confiance qu'ils pouvaient porter aux Nomades, ainsi que ce désir de ne pas se proclamer Roi mais seulement Organisation pour le bien de tous. Si seulement les Occidentaux pouvaient prendre exemple sur ce régime, si drastique et barbare soit-il à leurs yeux vérolés.
Il laissa la magie de Volo Melarguess se déverser dans son esprit. Le flux était puissant mais maitrisé, on sentait que l'homme avait encore milles ressources tout aussi impressionnantes. Il vit un coffret cadenassé, qui s'évapora de lui même pour lui montrer une foret à la fois épaisse mais suffisamment clairsemée pour laissé passer les rayons du soleil et offrir de magnifique vue de clairs-obscurs. L'endroit était paisible et lui rappelait quelques coins qu'il avait pus visiter lors de son séjour avec les Nomades-Forestiers du Vieux.
Lorsqu'il rouvrit les yeux il revint à la réalité du Camp de l'Origine. En face de lui rien n'avait bougé et il ne semblait ne s'être passé qu'une poignée de secondes durant sa petite escapade dans cet ailleurs éthéré. Il réitéra un geste affirmatif du chef: il était prêt à recevoir les épreuves de Volo Melarguess et les remporteraient avec sa hargne toujours aussi fougueuse.

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

Une fois les images passées, Volo avait ramené l’Héritier Helkar à lui. Il était là, devant lui, acceptant les quelques épreuves qu’il lui proposerait. Allait-il s’en sortir ? A première vue, on pourrait l’affirmer, car elles ne seraient pas insurmontables. Néanmoins, il faudrait qu’il fasse preuve de diversité, et il aurait surement besoin de monopoliser l’ensemble de ses capacités pour vaincre ce qu’il l’attendait.

Le chef des nomades n’était pas du genre à s’amuser avec son peuple en les faisant passer des épreuves pour le divertir. Non, c’était réellement dans le but de le tester et de valider des acquis en soit. Il n’adopta donc pas un ton assimilable à de la plaisanterie, ou à un certain sadisme. Seulement, il donna au nomade quelques indications qui lui seraient utiles, et les quelques directives à suivre. Ceci, en seulement quelques mots. Pour le reste, il devrait se débrouiller seul :

« Le coffre que tu as vu est caché dans la forêt. Tu dois le retrouver et l’ouvrir pour récupérer le parchemin qui se trouve à l’intérieur. Mais méfie-toi… L’eau peut-être plus agitée qu’elle n’y parait. »

Vu comme cela, la tâche paraissait relativement simple… suffisait de chercher. Mais en fait, elle ne le serait pas tant. S’il avait été observateur, Raos aurait peut-être noté un indice sur le coffre, l’amenant à chercher dans la proche rivière, où le coffre y était enterré. Néanmoins, on pourrait y apercevoir son coin à travers l’eau claire. Mais, une fois qu’il plongerait sa main dans l’eau, une surprise l’y attendait… Et, celle-ci ne serait pas prête à le laisser prendre son bijou si facilement.

Raos fut transporté dans la forêt qu’il n’avait vu, juste avant, qu’en images. Même si celles-ci paraissaient très réelles, cette fois il se trouvait réellement dans cette forêt, où le ruisseau continuait de se faire entendre par des clapotis agréables. Était-ce une illusion ou une téléportation ? Raos ne le saurait probablement jamais, mais une chose était sure, c’était que Volo Melargues l’observerait attentivement durant la durée de l’épreuve.

_____________________

Spoiler:

Une fois revenu dans l'office du Guide, Raos et Volo se regardèrent avec une égale détermination. Il venait d'accepter les épreuves et se sentait prêt à prouver sa valeur qu'importe la difficulté. Le Guide fut a la fois clair et concis, il ne s'étendit pas en long palabrage et l'objectif était simpliste: retrouver le coffre, l'ouvrir et prendre le parchemin a l'intérieur. Bien entendu tout cela était trop beau pour n'être qu'une simple balade de santé et l'Héritier se doutait bien que l'eau agitée citée par Volo recelait plus d'un mystère pour l'empêcher de mener sa quête a bien. Qu'importe, il opina du chef et attendit qu'on lui confie un plan pour se rendre dans cette mystérieuse foret.
Mais son voyage fut tout autre: son esprit, son corps entiers, fut comme aspiré au coeur d'une amulette portée par le Guide en personne. Ce tourbillon d'énergie indomptable l'aspira en son sein sans que l'Héritier ne puisse se défende d'une quelconque manière. Il ne tenta pas de défendre contre cette pression d'éther qui l'étau autour de son corps, sentant que sa volonté était un facteur propre à ce mécanisme magique. Se laissant porté par ce courant magique, il ferma les yeux jusqu'à se sentir en terre stable.

Lorsque ses paupières s'ouvrirent, il se retrouva dans la foret montrée auparavant par Volo. Qu'elle était donc cette magie? Un domaine privée du Guide? Une amulette de transposition? Les ressources de la Confédération étaient étonnante, Raos nota ce fait pour lui et se promis de fouiller par là lorsque le temps sera à son avantage.
L'endroit était aussi féerique que lors de sa première vision: un calme trop plat et bienheureux régnait dans ses lieux illuminés par de fins rayons de soleil doré. La mousse clair décorait les pierres aux légers tons de gris mât, le gazouillis de l'eau berçait les oreilles et le seul détail contrastant avec ce paradis était l'absence de bruit telles que le chant d'oiseaux. Instinctivement Raos se mit en position de chasse, fléchit sur ses jambes lors de sa marche et accroupi durant ses pauses. Il activa son camouflage de Nomade par la même occasion, faisant régulièrement des arrêts pour que ce dernier s'adapte à son nouveau point d'ancrage. Ne faisant qu'un avec le par-terre forestier, il se méfiait du moindre recoin, de la moindre chose que pouvait cacher un arbre. L'épreuve était trop simple pour qu'il soit seul dans cet ailleurs universel.
Au fil de ses pérégrinations et autres pauses, il laissa son ouïe distinguer plus clairement le chant de l'eau afin de se rapprocher d'une étendue plus massive voir même d'une source. C'était pour le moment le seul et unique fil conducteur qu'il avait à sa portée et il comptait en profiter de manière optimale. Il profita de ce moment de répit avant l'action pour vérifier ses effets personnels, tâtonnant sa sacoche pour vérifier l'ensemble de son contenu. Puis enfin il arriva à une sorte d'étang, petit par sa taille mais visiblement d'une profondeur respectable à en juger par les teintes foncées de son eau. Autour de lui rien ne venait dénoter ce calme ambiant et tout semblait toujours aussi paisible.

*C'est trop beau pour être vrai...*

L'eau plus agitée était-elle devant lui? Elle semblait pourtant d'un calme plat elle aussi. D'où il se tenait il lui était impossible de deviner les contours d'un coffre mais ses souvenirs de la premières vision était assez clair pour qu'il n'ai aucun doute quant à sa localisation exacte. Raos franchit les quelques mètres le séparant de la berge avec encore plus de prudence qu'auparavant puis effleura l'épaisse nappe aquatique du bout des doigts avant de reculer immédiatement d'un pas.
L'effet ne se fit pas attendre: l'eau s'anima en d'imposant remous qui vinrent perturber la surface lisse de l'étang et une explosion vint troubler le calme paradisiaque du lieux. Ni une ni deux, l'Héritier fondit sur le côté par une roulade pour se cacher derrière un chêne vénérable, gardant un oeil averti sur la nouvelle source de danger qui se présentait à lui. Une créature venait de sortir de l'eau, avoisinant la toise et entièrement construite de liquide hormis un coeur turquoise aux allures de bijoux qui battait paisiblement en son centre. Ce golem d'eau à forme humanoïde fureta autour des berges et alla se planter sur un parterre d'herbe touffue qui s'ouvrait en descente sur l'étang: surement l'accès au coffre. Et si son coeur battait avec sérénité, son corps et sa force étaient quant à eux bien visible et soumis a un dynamisme explosif!
Raos sortit de sa cachette et avança furtivement plus prêt du Gardien aquatique pour le jauger mieux encore. Mais alors qu'il arrivait à quelques mètres de l'ennemi, une brindille craqua sous son pied pourtant alerte, dévoilant sa position aux yeux de tous. S'animant avec la même fougue tumultueuse, l'élémentaire sembla tourbillonner de l'intérieur et relâcha deux puissants jets haute pression qui s'élancèrent comme des javelots droit vers Raos! Bondissant comme un fauve sur la gauche, il remercia sa vivacité acquise au cours de long entrainement de Doj tandis que le sol explosait sous la force des traits d'eau. Son camouflage s'ôta par lui même et il fit impasse sur la discrétion pour le moment; l'heure était désormais à la fuite. Le puissant s'élança sur ses talons, continuant à projeter de nouvelles salves de projectiles meurtriers dans le dos de Raos. A plusieurs reprises il se fit sauver par le couvert d'un arbre, la solidité d'un rocher ou par une miraculeuse esquive de désorientation! Ce n'est qu'au bout de deux bonnes minutes de cavalcade à travers foret qu'il pus enfin se reposer: l'élémentaire venait de s'arrêter sans raison apparente et retourna se poster devant la descente de l'étang.

*Bordel c'est quoi ce truc?!*

Revenant sur ses pas, Raos constata l'ampleur des dégâts causés par le monstre. Les rochers étaient fissurés, les arbres presque arrachés de moitié, le sol orné de petits cratères. Un seul de ces javelots d'eau serait surement assez puissant pour lui ôter un bras, voila le constat que dressa le Nomade en analysant la situation. Et si le tourbillon était si virulent à l'intérieur qu'à l'extérieur, sa poigne devait encore être plus destructrice que ses attaques à distance, une confrontation direct reviendrait à du suicide pur et dur.
Lors de sa seconde tentative d'approche Raos se montra encore plus prudent quant à l'endroit où il posait ses pieds, pas question de se faire avoir deux fois de suite par la même erreur. Mais au bout du compte le résultat fut le même, malgré qu'il soit passé par l'ange nord-est au lieux de revenir au sud-est de l'étang. Il tenta bien de lui envoyer quelques traits de feu pour le ralentir ou le blesser mais ses flammes s'évaporaient l'une après l'autre au contact du corps aqueux. Même son Traqueur fut dévié de sa trajectoire en touchant l'enveloppe aquatique tant la pression interne était puissante, Raos dut revenir a deux fois avant de le récupérer fiché profondément dans un arbre! Cela faisait maintenant trois fois qu'il essayait d'approcher l'élémentaire, essayant a chaque fois une tactique différente pour au final devoir battre en retraite jusqu'à ce que la course poursuite soit abandonnée... Après sa troisième tentative, une fois à bonne distance, il s'adossa contre un arbre pour souffler et faire le point.

"Mes coups ne l'atteignent pas, mon feu ne l'atteint pas, il est relativement lent mais extrêmement puissant. Essayer de le contourner pour se lancer dans l'eau... Il y a de fortes chances qu'il soit encore plus puissant dans son élément naturel. Alors il faudrait..."
*Evaporer l'eau?*

Voila une riche idée! Evaporer l'eau! Non pas celle de l'étang mais celle de l'élémentaire! Après tout si l'eau éteint la flamme lorsqu'elle à le dessus, la flamme transforme l'eau en vapeur si elle est plus puissante. Mais Raos n'étant pas un mage de qualité, il ne peut en son état créer un feu suffisamment imposant pour annihiler un élémentaire taillant la toise. A moins que... Une nouvelle idée lui traversa l'esprit et il se défit de sa sacoche en bandoulière pour fouiller à l'intérieur. En quelques secondes il mit la main sur trois fioles en verre opaque: de l'huile a lampe. Utile pour imbiber ses bandages et créer une torche ou pour éclairer son camp sans puiser nécessairement dans ses ressources magiques. Son plan s'échafauda et il en arriva a la conclusion suivante: *Je ne suis peut-être pas un Mage mais la ruse est une arme Nomade*.
Il coinça les fioles en les attachant aux cordelettes de sa ceinture et cette fois ci il retourna à l'assaut avec la volonté de remporter le duel. Réactivant son camouflage, il déambula autour de l'élémentaire sans se faire repérer afin de marquer un angle d'attaque bien dégagé et une fois ceci fait il se lança à l'attaque directement. Par une habile suite de trois pas rapides et décalés et il se retrouva tout contre l'élémentaire et dégaina son katana avec vivacité pour laisser l'acier mordre l'eau. Fidèle à ses analyses, le tourbillon interne du corps de l'élémentaire le fit voler quelques mètres plus loin mais eu au moins l'avantage de lui faire éviter le violent revers de la main gauche en destination de ses côtes. Il continua ainsi à harceler l'élémentaire mais sans jamais lui porter un nouveau coups, tournant autour de lui comme un derviche en mouvement constant, sautant, roulant pour esquiver les violents coups de poings qui le déchirerait en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Cette suive d'esquive, qui tenait plus du ballet que du combat avait deux buts différents: le premier étant de rester à bonne distance pour que l'élémentaire n'attaque pas avec ses salves et le second pour bien bouger sur le par-terre d'herbe. Pourquoi cela? Car au fil de ses passes, Raos déversait l'huile de ses fioles sur le sol et l'étalait avec ses pieds au rythmes de ses mouvements amples, imbibant ainsi l'herbe épaisse de l'huile à lampe!
A plusieurs reprises un coup le frôla, d'une force si intense que c'était suffisant à déchirer ses vêtements et parfois même à entailler sa peau. Lorsque la troisième fiole fut entièrement vidée et régalée sur la végétation, il se sentit prêt à passer à la phase deux de son plan. Mais au même moment il glissa sur son propre piège et tomba droit sur l'imposant torse de l'élémentaire: la violence du tourbillon l'éjecta directement à presque trois mètres de distance. Il n'y avait pas de blessure en soit à recenser mais la violence de l'impact et du lancé venait tout de même de le sonner. L'ennemi ne se fit pas prier en profita de cette ouverture pour se lancer droit sur Raos afin de le prendre en chasse de toute son imposante carrure. Tant bien que mal, l'Héritier prit appui sur un chêne assez jeune pour se relever et prit immédiatement ses jambes a son cou! Il continua à tituber quelques moments, ne réussissant qu'avec peine à maintenir un écart suffisant ente lui et le monstre aquatique. Puis vint enfin la frontière, limite de répit où il ne sera plus poursuivi.
Raos avait le souffle court et s'appuya lourdement sur une pierre pour tousser des restes d'eau encore coincés dans ses bronches. Puis au fur et a mesure des toussotements, un sourire se dessina sur son visage.

*Sombre idiot.*

Trente-six secondes. C'était le temps nécessaire à l'élémentaire pour retourner à sa garde. Une fois le décompte terminé après ses toussotement, l'air autour de Raos se réchauffa de manière anormal et l'Héritier dégaina son Traqueur d'un geste déterminé. Une pointe de flamme apparu sur chacun des trois extrémités de l'arme et il la lança avec une vigueur étonnamment vite retrouvée.
Comme si son premier coup donné et sa dernière chute contre l'élémentaire étaient dus au hasard... Le moindre détail faisait parti du plan de l'Héritier, donné a l'ennemi une éternelle impression de supériorité, réduire la admittance durant la fuite pour éviter d'avoir a subir les salves, se faire éjecter pour flouer les rapport de force. Le sourire était désormais clair sur son visage, sans réelle joie, félin et déterminé, presque cruel. L'élémentaire était à son poste et si il se méfiait de l'homme, les armes lui importait peu. Raos courrait derrière son boomerang, sachant pertinemment que l'impact le devancerait et que le feu se propagerait dés l'arrivée de l'arme.. Lorsqu'il arriva l'incendie de l'entrée de l'étang venait de se déclarer et l'élémentaire d'eau s'apprêtait à relâcher sa furie pour éteindre ce feu impur. Mais l'héritier joignit ses mains devant lui, croisant les doigts en ne laissant que ses index pointés vers le ciel et ferma les yeux pour mieux se concentrer.

*La Cage Ardente*

Un lien se tissa entre les flammes et le pyromancien Helkar et il laissa déferler son influence magique sur son élément de prédilection. Au final il ne comptait pas influer plus de puissance que ça aux flammes, mais les manipuler pour enfermer l'élémentaire dans une sphère brulante et accélérer la combustion pour qu'elles dévorent l'ennemi. Une manipulation peu couteuse mais dangereuse: si la manipulation n'était pas précise, le peu de puissance magique insufflé serait insuffisant si jamais les flammes venaient à devenir hors de contrôle. Mais un Helkar comme lui apprend depuis son plus jeune âge à jouer avec le feu.
L'élémentaire poussa un cri strident alors que l'incendie prenait une forme de globe autour de lui, le privant de son accès d'eau pour éteindre le foyer. Puis tout s'accéléra et le bruit de froissement typique des flammes balaya le calme de la foret pour n'offrir que la triste mélodie du Requiem de son gardien. La volonté de ne pas mettre de puissance magique était aussi pour s'assurer que l'accélération de combustion fasse s'éteindre le feu par lui même et ne crée pas un second incendie encore plus virulent. Les flammes semblaient s'absorber sur elles mêmes et le front de l'Héritier perla de sueur tant a cause de l'effort de manipulation qu'a cause de la chaleur ambiante qui venait de monter de plusieurs crans. Au final la scène ne dura qu'une poignée de seconde et une fois que son enfer se fut abattu sur terre, Raos daigna ouvrir les yeux. Du Gardien de l'Etang il ne restait plus que son coeur turquoise battant avec la même sérénité. Le Nomade s'avança calmement, dégaina son épée et transperça l'appendice qui tentait de ramper vers l'étang pour retrouver sa forme originel. Un petit couinement se fit entendre et le tout se liquéfia pour embrasser les cendres que sont devenus les brins d'herbes autour de la berge.

Il planta son épée à côté de son boomerang encore fumant a cause de l'incendie puis se laissa porter par la pente douce qui le menait vers les flots. Il piqua une tête, ouvrit les yeux dans l'eau et trouva le coffre sans mal alors qu'il lui semblait avoir parcouru de long mètres depuis son entrée dans l'étang. Saisissant une des poignées ornant les pourtours du réceptacle, il fit le chemin averse avec rapidité pour ne pas manquer d'air. Suite de quoi il traina son lourd tribut prêt de là où il avait posé ses armes et commença à l'ouvrir pour enfin savourer son contenu.

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

Le Chef des Nomades observait attentivement cet Héritier du clan Helkar, à qui il se voyait bientôt remettre un bien qui lui était destiné de droit. Et, sa manière de procéder ne manqua pas de l'étonner... Le coup de l'évaporation était judicieux, surtout sachant que Raos maîtrisait le feu, et donc que l'élémentaire de l'eau ne se présentait pas telle une mince affaire... Volo Melarguess n'avait pas été tendre pour le coup... Cependant, le nomade avait su utiliser ce qui semblait être une contrainte comme un avantage finalement. Bon, il fallait les avoir ces fioles, mais il fallait y penser aussi. Il lui avait donc montré qu'il avait de la jugeote, ceci était une évidence. Maintenant, qu'en était-il de ses qualités martiales ?

En ouvrant le coffre, Raos pourrait trouver les protections de Taihl, comprenant gantelets et jambières de cuir. Ces objets devaient lui être remis. Cependant, ils n'étaient pas encore vraiment en sa possession, car il faudrait les mériter. Les protections de Taihl étaient fixées à l’intérieur du coffre par une chaîne cadenassée. Avec celles ci, un petit parchemin roulé contenait ces quelques mots :

~ Voici les Protections de Taihl. Il s'agit d'un héritage de ta famille. Elle seront en ta possession si tu réussis à sortir de la forêt avec le coffre... ~

… Et sous-entendu à les protéger jusque là, car bien des obstacles ne faciliteraient pas sa sortie. Son chemin s'annonçait périlleux et, en plus de ça, il devrait se montrer endurant, car le coffre n'était pas des plus légers. Concernant la direction à prendre, il n'y avait qu'un chemin plus ou moins visible mais, s'il n'avait aucune piste instinctive, il n'aurait qu'à le suivre pour arriver à destination, avec deux bons kilomètres à parcourir.

Déjà, les rayons lumineux du soleil entre les arbres firent place à une ciel noir et agité. Vint alors le bruit l'accompagnant. Un orage s'installait, mettant en scène l'arrivée d'un mage noir au visage crasseux et au sourire sadique. Ce dernier était vêtu d'une cape noire, et tenait un grand bâton en bois de chêne, où un rubis était fixé à son extrémité. Par son allure, il semblait bien déterminé à retarder le nomade dans sa tâche, persuadé qu'il pourrait se divertir de cette manière. D'un air intéressé, et toujours avec cet éternel sourire en coin, il demanda :

« Mais dis donc, qu'est ce que tu as là avec toi ? »

Puis, il s'approcha, voulant s'emparer du coffre. Ce vile personnage prit au moins le soin d'affaiblir, ou perturber, Raos. En effet, il possédait la capacité de contrôler le sang. C'est pourquoi il vint se mêler à la physiologie du nomade en perturbant sa circulation sanguine, en augmentant vitesse et inégalité de répartition, si bien qu'il pourrait se sentir ankylosé, défaillant, et pourrait même avoir certaines hallucinations en sombrant dans la déraison vue l'étrangeté de la sensation que ce phénomène produisait. Avec lâcheté et inégalité, il était donc prêt à l'affronter, et surtout à s'amuser pour récupérer ses biens.

Et, comme si cela ne suffisait pas, l'orage se fit de plus en plus violent, et des éclairs puissants frappant les arbres et les abattant vinrent se présenter pour pimenter le combat. Un arbre bascula entre le mage et Raos, lui laissant un certain temps de répit. Mais avec les sensations qui devaient le hanter, la possibilité qu'un arbre ou que la foudre même lui tombe sur la tête, et que le mage joue avec ses nerfs, voir plus, la tâche ne s'annonçait pas facile. Et avec ça, il devait sortir de la forêt sain et sauf, avec le lourd coffre. Enfin, il ne s'agissait pour le moment pas d'une priorité.

Spoiler:

Une fois le coffre sortit et son épreuve effectué, Raos pus enfin constater la présence du contenu. Seul bémol dans cette jolie présentation, les pièces d'armure de cuir léger étaient bloquées par une imposante chaine au maillage résistant et scellée par un cadenas tout aussi impressionnant. Le Nomade relu plusieurs fois le petit morceau de parchemin qui ornait cet ensemble et s'interrogea sur la notion "d'héritage de famille" qui entrait en jeux. Taihl Helkar, fils unique du Père Fondateur Nori Helkar, aurait donc crées des artefacts qui devaient accompagner l'épée familiale de leur famille? Une armure et quelques armures légères en accord avec le style de brette Nomade, cela semblait logique... Pourtant Raos n'avait jamais entendu parler d'un tel don aux Héritiers, et apparemment son père n'en avait pas bénéficié. Il nota ces petits détails dans sa tête et se promis d'aller interroger l'Oncle Doj une fois cette série d'épreuve terminée: il lui restait encore tant a apprendre sur sa propre famille.

Raos ferma le coffre, rangea le parchemin dans sa sacoche et s'entreprit donc de revenir sur ses pas pour quitter cette forêt étrangement calme. Il traina son trésor à la main durant quelques mètres puis au bout d'un moment il s'arrêta pour étirer son bras droit endolori et contracturé par le poids phénoménal du contenant. Cela allait être une telle galère pour sortir de la foret que son esprit rusé commençait déjà a chercher une solution pour palier à ce problème. Au final il fouilla dans son sac de voyage et sortit un rouleau de bandage. Habituellement utilisés pour panser une plaie, il se servit de ces derniers pour confectionner une "anse" de fortune afin de tirer le coffre par la force de ses épaules. Ce n'était pas le grand luxe mais la douleur était déjà plus supportable et donc le voyage plus aisé.
Mais une fois de plus le calme factice de cette forêt étrange lui fit faux-bond. Au bout de quelques minutes de marche, le ciel clair filtré par les arbres touffus en une myriade de rayon lumineux fut remplacé par une tourmente orageuse qui changea le décor du tout au court sans crier gare. Et pour couronner ce sombre tableau, un mage noir arriva en face de lui avec un visage éclairé de sadisme. L'orage semblait coller aux semelles de l'homme et ce genre de coïncidence n'était pas de bonne augure. Ils n'eurent pas besoin de se présenter, les desseins du mage étaient clairs et cela avait tout l'air d'être une autre épreuve balancée par ce foutu Melargues.

Alors que Raos était déjà entrain de se défaire de son anse improvisée, le Mage tendit une main crasseuse vers lui et aussitôt son corps fut en proie à d'étranges réactions. Il sentit son coeur battre à un rythme irrégulier, son pouls s'accélérer puis ralentir, comme des hauts-le-coeur partant de l'estomac pour se terminer en de terrifiantes migraines à l'écho interminable. L'espace d'un instant sa vue se brouilla et il se sentit presque ployer sous son propre poids. Le petit rire aigrelet dans son dos était plutôt clair quant à l'origine de ce maléfice. Le contre-coup s'instaura peu à peu, les pressions se faisant moins fortes au fur et a mesure que le mage s'approchait: il devait surement commencer à économiser ses réserves de mana, maintenir une telle puissance de maléfice en constant serait du pur suicide pour un voleur lâche de son gabarit. Mais la bonne étoile des Helkar ne le vit pas de cet oeil et un chêne imposant vint chuter entre les deux hommes, coupant le mage dans son élan et offrant ainsi un moment de répit à l'Héritier.
Il en profita aussitôt pour lâcher définitivement la anse du coffre et se jeter à couvert des arbres, ignorant la foudre impactant ces derniers de manières aléatoires. Et quand bien même, quelle est la réaction d'un arbre frappé par la foudre? Il s'embrase, tout comme le chêne qui venait de chuter. A partir de là chacun sa magie!.

Raos était encore sonné par la manipulation du sang dont il avait été victime mais il ne comptait pas pour autant souffler et gâcher son effet de surprise, il sortit donc de sa cachette pour charger sur le flanc droit du mage. Mais ce dernier était déjà retourné, prêt à accuser le coup porté par l'Héritier.

"Ton sang est mon guide, ta ruse ne m'aura pas Nomade!"

Et il frappa le sol de son bâton, projetant une onde de magie noire qui percuta Raos de face en coupant immédiatement son élan. Le Mage tendit à nouveau sa main droit sur l'Héritier pour le soumettre une nouvelle fois à ses pouvoirs mais le dit Nomade ne se laissa pas berner une seconde fois. De sa main gauche il tira l'air comme une corde imaginaire qu'il rappelait vers lui et répondant à son inflexion de force, deux boules de feu partirent du brasier du chêne pour foncer droit sur Raos... Quitte à passer à travers le Mage Noir qui se trouvait au milieu du chemin. Rompu aux arts arcaniques, le mage sentit l'attaque venir et se jeta à terre au dernier moment pour laisser les projectiles foncer vers le Nomade. Mais le Fils des Flammes avait déjà un tour d'avance et au moment où les flammes arrivèrent à sa portée il posa la main droite sur son sabre pour préparer une de ses fidèles botte de Iaïto. Appuyant tout son poids, encore perturbé par la magie du sang, sur son arme au moment de la dégainer, l'attaque fut si violente que Raos se laissa emporter par son propre élan au moment où il frappa les boules de feu. Tandis que l'Héritier commençait déjà poser un genoux sur le sol pour se réceptionner, les deux projectiles incandescents repartaient en sens inverse en visant le Mage encore au sol.

*L'effet Boomerang, ça me connait. Connard.*

Les yeux du Nécromancien s'écarquillèrent de surprise et d'effroi. Il poussa un petit cri aigu en se redressant bien maladroitement et ne pus éviter que partiellement l'attaque de l'Héritier. Au final si l'une des deux boules de feu s'écrasa lamentablement sur le sol, l'autre lui mordit la jambe gauche, brulant un large pan de sa sombre cape.

"Tu es plutôt intelligent pour un animal." railla t-il pour se donner confiance au beau milieu de ses halètements.
"Moi vivant tu ne touchera pas à ce coffre."

Raos ignora complètement la provocation et rengaina son épée dans son fourreau tout en se redressant. Le contrôle du sang avait encore baissé d'un cran, le coup porté au Mage faisait son effet. D'ailleurs le rebus de Malificum s'entoura d'une aura noircie qui alla sillonner tout autour de son bâton pour se terminer en couronnant le rubis ornant l'arme.

"Ne me confonds pas avec les autres Mages que tu a pus croiser Nomade! Prépare toi à être dompté, sale sauvage!"

Cette fois ci ce fut l'Héritier qui engagea l'assaut. Par un habile mouvement feinté en trois temps saccadés, il arriva devant le mage sans que celui puisse prédire sa position finale durant l'ascension. Une nouvelle fois il utilisa le Iaïto pour porter une frappe puissante directement dirigée au cou de son adversaire pour oeuvre une décapitation pure et simple. Mais au dernier moment son ennemi leva son bâton et bloqua le coup de Raos. Alors que le bout de bois aurait dut se fendre telle une brindille devant le tranchant de l'arme du Nomade, l'aura noire auparavant activé donna une résistance insoupçonnée à l'arme. Suite de quoi il lança une nouvelle onde de magie noire qui cette fois eu pour effet d'envoyer paitre Raos quelques mètres plus loin.
L'Héritier roula sur lui même et en profita pour dégainer son Traqueur qu'il lança droit vers la tête du Mage. Une nouvelle fois son adversaire évita l'assaut et courut droit vers le Nomade en clair désavantage. Raos eu tout juste le temps de dresser son épée pour amortir le coup de bâton renforcé par la magie, ils restèrent ainsi quelques secondes aux prises à un rapport de force des plus tendus. En temps normal le Nomade aurait remporté ce duel haut la main mais avec son sang qui faisait des siennes et le renforcement obscur du Mage, les rapports de force avaient été complètement tordus.

Il se laissa dominer de quelques centimètres de plus puis il laissa couler sa main gauche jusqu'à son fourreau qu'il décrocha pour s'en servir de matraque. Le bois épais et laqué du fourreau frappa les côtes offertes du mage, lui arrachant une vilaine grimace de douleur qui le déconcentra un instant de trop. Raos en profita pour le laisser dominer d'encore cinq bon centimètres puis il raffermit l'étau formé par son épée contre le bâton et son fourreau contre les hanches de l'ennemi. Suite de quoi il se laissa complètement tomber en arrière et son pied droit vint cueillir le Mage au niveau des abdominaux pour l'envoyer valser en l'air. Mais son adversaire avait sentit le stratagème venir et perturba l'élan pour se voir envoyer vers la droite: le Traqueur de Raos revenait à toute vitesse derrière lui et avait pour but de lui faucher les pieds, au final l'arme lui écorcha tout le long de la jambe droite et alla se planter non loin du coffre.
Raos s'enroula sur lui même puis se releva, à l'instar de son adversaire dont le sourire sadique était de retour. Il porta sa main non armée à sa cuisse entaillée pour se la recouvrir de son propre sang puis il balaya l'air, ce qui devait être de simples éclaboussures se transforma en une nuée d'épines pourpres. Raos fit appel aux flammes qui étaient juste a côté de lui et par un habile moulinet de son arme il créa un mur de flammes à l'allure de targe sur-dimensionnée sur lequel les gouttelettes purent s'évaporer à loisir. Ephémère par son flagrant manque de contrôle, le feu se dissipa avec la même spontanéité pour laisser place à un Nomade qui était déjà entrain de foncer droit sur son adversaire.

Depuis le début de ce combat la foudre ne s'était pas calmée et les brasiers se faisaient légions autour d'eux, avantageant le Nomade dans toute ses manœuvres magiques. Mais le détail qui venait d'interpeller Raos était la sueur dégoulinant du front crasseux et dégarnit du Mage. Si jusque là l'Héritier n'avait pas été gêné par l'enfer autour d'eux c'était bien grâce à ses origine du désert, contrairement au Mage qui subissait de plein fouet ces variations de chaleurs. Et quitte à en profiter autant le faire en bonne et due forme.
Le sourire atypique de Raos revint éclairer son visage, ce même sourire carnassier qui avait accueilli la mort de l'élémentaire d'eau. Il laissa sa présence de Nomade embraser les lieux et faire la terre un enfer dans lequel cet occidental ne trouvera pas sa place, son Souffle Ardent allant se mêler à la chaleur mordantes des nids de flammes les entourant. Cette fois ce fut au tour du Mage de voir son corps lui faire des misères, les poussées de chaleur n'étant pas quelque chose d'agréables du tout. Il eu un haut-le-coeur, ses yeux se révulsèrent un court moment et ses jambes blessés ployèrent d'elles-même pour le laisser choir lamentablement au sol. Et Raos n'était pas homme à se soucier de la faiblesse de son adversaire ou de l'honneur de la mort à lui infliger, tout du moins ce n'était pas le cas face à ce genre d'engeance malveillante. Il lui planta son épée droit dans la nuque et traversa son oesophage en laissant le sang du mage se répandre abondamment en d'ignobles gargouillis. Puis d'un coup de pied revanchard sur le crâne du cadavre il extirpa son arme avec dédain pour la nettoyer contre le tissu de la robe du macchabé.

Le pas titubant, Raos se laissa porter jusqu'au coffre dont il enfila l'anse de fortune. Fort heureusement pour lui aucun arbre n'avait chuté dessus mais il pus enfin constater le chaos qu'était entrain de créer le Virga qui tombait sur la foret. Puis il reprit son chemin, zigzaguant entre les arbres tombés et évitant les brasiers importants.

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Le nomade avait bien plus d'un tour dans son sac... Car malgré les provocations du personnage maléfique, et l'inégal rapport de force qu'il avait créé, il s'en était sorti dignement. Il s'agissait là bien du véritable héritier Helkar, et non d'un imposteur. Volo Melarguess fit un sourire adressé à lui-même. Et puis ce mage, il en était débarrassé. C'était un de ses prisonniers, à qui il avait promis la libération s'il réussissait à s’emparer du coffre. Donc de la détermination, il en avait eu, mais étrangement, le chef des nomades ne s'attendait pas à ce qu'il sorte victorieux de cet affrontement.

La foudre cessa de s'abattre sur la forêt lorsque le cœur du mage noir s'arrêta de battre, mais une pluie intense fit son apparition, éteignant les flammes, et mettant doucement fin au brasier qui s'était mis en place, sonnant la fin du danger.

En résumé, Raos avait largement prouvé au chef des nomades ce qu'il valait en ces deux épreuves. Il n'aurait donc pas besoin de corser l'affaire. Il ne lui restait plus qu'à être endurant, mais il ne douta pas de ce fait étant donné qu'il s'agissait d'un nomade. Il n'aurait qu'à poursuivre son chemin jusqu'à sortir de la forêt, où un homme à l'allure plus que négligée l'attendait. Il s'agissait d'un individu taquin qui détenait la clé du cadenas empêchant Raos de s'emparer des protections de Taihl. Il lui proposerait alors une énigme qu'il devrait résoudre pour obtenir la clé, et libérer l'accès à un portail, juste derrière lui. Celui ci montrait l'image de la salle qu'il avait quittée, celle où il était en compagnie de Volo. Le chef des nomades l'attendait donc impatiemment, avant de reprendre ses occupations habituelles.

Alors que son périple reprenait, l'orage sec cessa d'un coup pour laisser place à une pluie diluvienne qui pilonna le sol de la foret, transformant les sentiers terreux et mousseux en immenses étendues boueuses. Derrière lui il entendait les brasiers des arbres pousser leurs derniers soupirs en ne laissant comme seuls souvenirs que l'odeur âcre du bois fumé.
Rafraichissante au possible, la pluie aux grosses goutes tombait sur ses épaules endolories par son lourd fardeau et revigorait ses muscles ankylosés par les combats. Il s'attendait déjà a une future épreuve, se demandant par quel habile stratagème il saura contourner le danger au vue de sa condition. Levant le visage au ciel en profitant d'un jour entre deux arbres il laissa l'eau dégouliner le long de son visage et de son corps, bouche ouverte pour déshydrater sa gorge aussi sèche que celles du Canyon qui leur sert de frontière. Ce genre d'intempéries n'étaient pas coutumière aux gens du Désert mais chacune de leurs apparitions était bien souvent synonyme de fête. Ou de mauvais présage pour certains superstitieux.

Raos chemina ainsi durant de longue minute, réajustant sa anse de fortune alourdie par le poids de l'eau qui tombait sans merci sur le tissu spongieux. Le coffre s'embourba à plusieurs reprises, ses contours ouvragés se coinçant dans des racines semi-enterrées et masquées par les ruisseaux de boue. Il pesta à plusieurs reprises de ne rien avoir sous la main pour bricoler un système plus astucieux afin d'alléger son fardeau puis au final, se résignant, raffermit ses prises et continua son chemin.
Ce ne fut qu'après un bon quart d'heure de voyage à travers la foret, qui semblait bien plus longue au retour qu'à l'allée, qu'il déboucha enfin sur un simili de clairière se terminant par un portail. L'Héritier posa à peine un pas dans ce nouvel espace que la pluie cessa avec autant de spontanéité que son arrivée! L'air redevint doux et une brise fraiche accueilli sa venue au devant de ce qui semblait être la dernière épreuve avant son retour. Au loin il devina la silhouette d'un homme déguenillé, à l'air taquin et au visage sénile. S'approchant avec une prudence retrouvé, il termina à quelques mètres de cet inconnu vêtu d'oripeaux qui ouvrit de large bras en guise de bienvenue.

"Le Helkar rentre enfin! Votre séjour à t-il été agréable?"
"Je me passerais de tes commentaires vieil homme. Qu'attend tu de moi?"
"Oh oh, en voila un caractère. Et bien un peu de politesse ne ferait pas de mal à vrai dire..."

Raos soupira d'exaspération alors que la joute verbale ne venait que commencer. Suite de quoi il adressa à cet olibrius un regard lourd de sous-entendu, aussi tranchant que l'acier qu'il gardait précieusement à l'abri de son fourreau. L'homme d'âge mur ricana dans sa barbe désordonnée devant l'attitude rebelle du bretteur et pour toute réponse il sortit une clé d'une de ses manches de haillons.

"Voila l'instrument de ton salut jeune Nomade!"
"Et?..." questionna Raos en s'attendant à une suite.
"Ohohoh, je voit que tu n'es pas homme à penser tout acquis, c'est une bonne chose!" taquina à nouveau le vieillard "Et donc je te donnerais cette clé selon quelques conditions!"
"Qui sont?" commença à s'impatienter l'Héritier dont les mâchoires gigotaient toute seules de colère contenue.
"Une petite devinette cela te convient-il?"

A vrai dire vue l'instant présent Raos aurait préféré qu'on lui octroie le droit de molester ce vieux chimpanzé à l'humour douteux. Bien que son corps soit à deux doigts de crier scandale à chaque pas il sentait au fond de lui assez de volonté pour décocher quelques coups de savates supplémentaires qui calmeraient ses nerfs. Mais allons bon, il voulais jouer aux devinettes. Ce n'était pas le point fort du guerrier mais il opina tout de même du chef en guise d'assentiment.

"Bien. Je surplombe le Désert à perte de vue, motivant ses voyageurs de mes mystères et vertus, quand bien même je guide tes pas vers d'autres lendemains, malgré tes efforts je ne serais jamais tient. Qui suis-je?"

Machinalement Raos déposa l'anse du coffre au sol pour s'alléger le corps alors que son esprit prenait la relève de l'effort. L'énoncé était clair et lui semblait presque familier mais malgré tout la réponse lui échappait, le faisant jure à voix basse devant cette colle qu'on venait de lui poser. Il tenta de chercher un sens à chaque particule de ce mystère en phrase mais ses idées embrouillées suite à ses multiples combats n'aidaient pas franchement à la concentration. Il regarda par-delà le portail et entrevit la pièce de l'office de Volo. Puis aussi bizarre que cela puisse paraitre, le sourire moqueur et paternel de son Oncle devant cette énigme qui bloquait un si farouche guerrier.
Qu'est-ce qui surplombe le Désert à perte de vue? Qui motive ses voyageurs, les Nomades, avec ses mystères et ses vertus? Et qui malgré leurs efforts restera toujours hors de portée? Raos se frotta le menton en réfléchissant, constatant avec étonnement une barbe de quelques jours lui ornant le visage. Cette histoire avec la confédération l'avait tellement embarqué qu'il n'avait prit que très peu de temps pour lui ces derniers temps. Depuis son retour dans le Désert il n'as fait que voyager en partant tôt le matin et en s'arrêtant tard le soir, avec comme seul point de repère le Nord, se laissant guider par...

"L'Horizon!"

Mais oui c'était tellement logique! Les dunes de sable le laisse pointer où que notre regard se pose. Il est ce point qui guide les voyages des Nomades, mystérieux et vertueux, les poussant éternellement de l'avant vers de nouvelles aventures, de nouvelles découvertes. Mais malgré ces voyages, malgré ces combats, l'Horizon restera pour les Hommes des Sables un point qui file entre les mains alors qu'on croit l'atteindre. Là où dit-on repose les Feux d'Âme des anciens guerriers mort au combat.
La réponse sortit spontanément alors qu'il était perdu dans ses pensées, un retournement de situation que ne fut pas sans faire sourire son détraquer. Après s'être gaussé quelques secondes devant l'attente de la confirmation du Nomade, il se décida enfin à effectuer une cage courbette pour lui tendre la clé tant désirée.

"Un esprit vif pour un corps agile. Je m'attendais à plus de difficultés, cela m'apprendra à être conciliant avec les guerriers n'est-ce pas? Ohohoh!"

Raos allait injurier le vieil homme pour ce sous-entendu comme quoi les gens d'armes sont des bruts sans cervelles mais les mots n'eurent pas le temps de franchir ses lèvres que la présence éthérée de l'ancien s'évapora d'elle même dans le néant. Il cracha un jet de salive rougie sur le sol en guise de salut et épaula à nouveau son anse pour trainer le coffre jusque chez Volo. La boue trainé par le fer ira salir ses tapis, un maigre remerciement pour avoir mis de telles originaux sur sa route! Il déverrouilla le portail et eu à peine le temps de pousser la grille que déjà il sentait la même force qu'au départ l'aspirer depuis l'estomac vers un ailleurs universel. Il serra la anse jusqu'à en saisir une poignée du coffre puis se laissa porter par ces courants magiques pour enfin se sentir recraché par la mystérieuse amulette ornant le poitrail de Volo.

Tout comme son premier voyage, son esprit resta brumeux quelques secondes puis il retrouva ses esprits peu à peu. Tournant le dos au Guide et à ses conseillers, il se découvrit genoux au sol avec le coffre à ses côtés, de belles tâches boueuses tout autour d'eux. Une arrivée aussi spectaculaire et de bon goût que le vieil homme et ses énigmes.
Puis il se tourna vers Volo, un volte-face direct et fougueux qui planta son regard d'or dans les yeux foncés du Guide. Lentement il ouvrit le coffre, le verrou en forme de goutte d'eau se laissant dompter par le touché du bretteur puis il posa la clé sur le cadenas retenant les protections de son aïeul. Tout comme l'original devant la grille, les chaines s'évaporèrent en une myriade de billes lumineuses. A l'aveuglette il saisis les pièces d'armures légères entrelacées par une cordelette de cuir et les posa juste à côté de lui.

"Mission accomplie."

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Volo Melarguess n'observait plus le nomade. De toute manière, il verrait bien s'il réussirait cette étape énigmatique en le voyant arriver (ou non), car le portail juste derrière l'homme menait tout droit vers la pièce dans lequel il se trouvait. Il l'attendait donc, assis sur un large fauteuil, plutôt dur, en feuilletant quelques accords administratifs. Autant occuper son temps, et il n'était pas le genre d'homme à siroter son café alors que ça s'activait à l'extérieur.

Raos arrivait enfin, encore quelque peu perturbé par la téléportation. D'un ton neutre, mais avec un sourire en coin décelable, le chef l'interpella rapidement :

« Navré pour les traitements que je t'ai fait subir... Mais ils en valent la peine, crois moi. »

Pour donner un sens à ses paroles, il fit un signe de main vers le coffre, incitant le nomade à ouvrir le cadenas avec la clé qu'il avait mérité.

« Elles sont donc à toi. Tu découvriras leurs particularités par toi même... Petit souvenir de ta montée en grade. »

Il lui fit un étrange clin d’œil, chose qui ne lui ressemblait pas, et qui ne serait certainement pas reproduite deux fois. Un geste juste histoire de marquer le coup en somme. Le nomade ne l'avait pas déçu, et Volo était alors ravi de compter des personnes comme lui dans ses rangs. Alors, sans aucune hésitation, il lui accorderait plus de reconnaissance. En sous entendant son devoir d'Héritier du clan Helkar, il annonça simplement, avant de retourner à ses occupations :

« Allez va, tu as un long chemin à parcourir. »

[ Bravo ! You win ! x) Tu n'as donc plus qu'à poster ta sortie, et à mettre à jour ta feuille de personnage et ton carnet... ]

"Pas besoin de vous excuser, je ne m'attendais pas à un traitement de faveur de toute manière."

Une phrase qui ne fut pas sans faire hoqueter les vieux conseiller une fois de plus, l'effronterie de ce jeune homme n'avait donc aucune limite! Mais contrairement au début de ses échanges avec Volo, Raos n'avait pas du tout la même expression sur le visage. Si auparavant les deux hommes montraient un visage de calme et de sérieux inébranlable, véritable duel de titan de caractère, cette fois l'Héritier affichais un air souriant. Non pas un de ces sourires niais ou léger, une face de bon-enfant ou je ne sais quoi d'autre. Un sourire de guerrier bien heureux de rentrer vivant de mission et qui annonce sa réussite sans cacher le plaisir éprouvé durant les affrontements et autres épreuves. Un sourire dynamique, des yeux pétillants, l'adrénaline encore frétillante aux pores de sa peau au grain mât. En l'instant présent Raos et Volo échangeaient des choses que seuls les gens d'armes chevronnés peuvent comprendre, une réciprocité qui fut prouvée par le petit clin d'oeil discret offert par le Guide en personne. Un geste qui ne fut pas sans faire sourire le jeune Héritier de plus belle, avec un air presque taquin sur le visage cette fois par contre.
Les deux anciens semblaient presque mal à l'aise devant ce dialogue muet de guerrier. Un Nomade tout frais au milieu de ses vingt ans, couvert de boue et de sang, face au Guide, incarnation de la neutralité et de la droiture de la Confédération Nomade, pimpant dans ses atours reflétant son rang et sa puissance.

"Merci pour ce présent, j'en prendrais un soin tout particulier."

Sans défaire le paquetage des pièces d'armure, Raos glissa le tout sous son bras et se releva bien droit. Le contact du cuir était frais et il eu l'étrange impression qu'il venait tout juste d'être sortit des portes de l'hiver lui-même pour résister ainsi à la chaleur du Désert. Il ne se réchauffa même pas une fois calé sous son aisselle et la sensation de frais contrastait agréablement avec la chaleur presque lourde de la fin d'après-midi. Peut-être était-ce là un des mystérieux effets de ces protections léguées par son aïeul Taihl Helkar.
Puis Volo Melargues le congédia poliment, invitation détournée à allé prendre du repos dans des quartiers qui lui seraient assignés par des pages attendant aux portes de l'office du Guide. Il fut effectivement accueilli par deux servantes aux traits fins et délicats qui proposèrent à Raos de prendre ses affaires pour l'aider à monter dans ses quartiers de visiteur. Une invitation qu'il refusa tout naturellement, il était hors de question de laisser quelqu'un d'autre que lui-même toucher à son paquetage. Il sortit donc du Palais de l'Origine pour retrouver un Jéol plus sautillant que jamais qui gardait avec son air consciencieux les affaires de son maitre.

"Nous allons passer quelques jours ici avant de repartir mon vieux, un repos bien mérité croit moi!"

Tout dur qu'il soit, il avait toujours l'air plus humain en s'adressant à son fidèle animal. Un fait étrange? Oh pas tant que ça au final... Raos Helkar est un sauvage à sa manière, même pour les Nomades qui sont de nature assez rustres.
Il soupira en caressant le poil épais du bâtard des sables et laissa son regard vagabonder sur l'imposante place forte qu'est l'Origine. Il connaissait déjà bien le Désert et pourtant il avait ette impression de tout juste pousser la porte menant vers tout les mystères des siens. L'aventure n'en sera que plus belle.