Un présent à l'avenir ( Miranda)

C’était comme dans un rêve, comme si leurs corps étaient resté à la tour blanche et que leurs esprits échappaient au monde réel pour s’inventer un endroit rien qu’à eux. Mais c’était mieux que cela, c’était la réalité, aussi belle qu’elle pouvait paraître à ce moment-là. Edalion tâcherait de toujours montrer un maximum de bien et de bonheur à sa tendre Miranda, même dans les situations les plus dramatiques. Si elle deviendrait aveugle, il lui prêtera ses yeux, si elle tomberait, il la retiendrait, ou tomberait avec. Quelques soi la situation, elle était devenue la raison qui manquait à sa vie pour la vivre pleinement. C’est pourquoi, il avait décidé d’emmener la shaman chez lui. De la tour à l’océan, ils furent téléportés par la magie de Miranda. Voilà une petite expérience qu’Edalion ne connaissait pas et lui paraissait bien pratique. Dire qu’il était prêt à la prendre dans ses bras pour courir à toute vitesse jusque-là. Au moins ça lui épargna d’user d’effort. Et pour s’orienter, le chevalier lui avait glissé à l’oreille de viser le port, et à une dizaine de kilomètres vers le sud. Il prit soin également de placer une de ses mains devant les yeux de Miranda pour garder l’effet de surprise. Car elle avait bien visée, ils étaient à seulement une dizaine de mètre devant un portail. Elle n’avait pas la vue, mais son ouïe devait entendre les vagues de la mer, des chants d’oiseaux, le vent dans les arbres, et absolument aucuns sons qui pourraient témoigner d’une civilisation. Son nez devait voir certain parfum de la mer, mais beaucoup plus adoucie, comme si des fleurs ou des arbres filtrer les odeurs emmener par les vents. En plus, le soleil était au rendez-vous dans cette après-midi, de ce côté-là, ils avaient de la chance. Car appart son amie Ilaria, qui est une chroniqueuse et qui avait le don de changer la météo, il ne connaissait personne d’autre. Juste avant d’enlever la main, il se mit devant elle et l’embrassa tendrement. Il avait fait ça presque comme un automatisme, mais lorsqu’il se retira de ses lèvres, il se bloqua quelques secondes. Il se rendait encore compte de l’attirance qu’il avait pour elle, ses yeux étaient toujours en train de briller. Il finit par passer ses doigts sur le côté du visage de la belle Miranda et caressa la joue. Un sourire vint avant quelques mots.

« Tu es ici chez toi »

Il se mit alors sur le côté pour la laisser regarder. Sur la droite, il y avait la mer à une cinquantaine de mètres, à gauche, à une dizaine de mètre, la lisère d’un petit bois et devant elle, un grand portail en bois clair de deux mètres de haut. Cette porte continuer sur la droite par des panneaux de pierre en granit, chaque intersection entre deux murs de granit était ponctué d’une pointe de fer et ceux jusqu’ à la mer. Sur la gauche, pareil, on devinait que le mur faisait un grand cercle pour revenir à la mer mais de l’autre côté. Au-dessus des murs, on pouvait voir une cheminée éteinte, mais aussi un immense saule pleureur. Pendant que Miranda contemplait tout ça, le chevalier s’approcha du portail et l’ouvrit en grand, et comme le plus poli des portiers, il l’invita à entrer avant lui tout en lui présentant sa main pour l’accompagner. Une fois les portes ouvertes, on voyait un grand espace engazonné bordé de massif de fleur. Une fois dedans, juste sur le seuil, le chevalier referma la porte derrière eux et prit Miranda par la main. Sur la gauche, côté lisière, il y avait une petite maisonnette, avec une terrasse en bois dont la moitié était recouvert par le toit de la maison, la cheminé venait de la terrasse en dessous de ce qui semblait être une zone pour le feu avec une table de travail derrière. On pouvait donc déduire que la cuisine était dehors , Edalion l’avait spécialement prévu pour éviter les odeurs dans la maison. Sur le côté gauche de la maison, il y avait une petite cabane, qui était un petit atelier, mais aussi le garde manger. Le fameux saule pleureur était quasi collé à la maison sur le côté droit de l’habitation recouvrant une partie du toit avec ses branches. A son pied, un bassin naturel coulait doucement jusqu’au premier massif qui bordait le gazon devant eux Les murs en pierre qui bordaient l’immense grand demi ovale, restait presque invisible car des massifs d’arbre et arbuste fruitiers les cachaient sur tout le tour. Sur la droite, le gazon descendait en petite pente jusqu’à arriver à une nouvelle terrasse qui se formait en un ponton sur l’eau de la mer. Une petite barque y était attachée. Il n’y avait pas de sable, car il n’y avait pas de plage, autour de la propriété, le bord était fait de grandes roches.

« Qu’en dit tu ? Ca appartenait à mes parents avant, je les retrouvé et restauré en ajoutant quelques modification. »

Ils marchèrent jusque sur la terrasse. De la, en face d’eux, le jardin s’élançait jusqu’à la mer qui elle terminait à l’horizon. Sur la terrasse, on pouvait voir dans une des fenêtres de la maison. On y voyait une chambre avec un grand lit fait sur mesure. Armoire et chevet en bois massif comme le lit. Une chandelle sur le chevet qui éclairerait, une fois allumé, un livre qui avait pour titre « Porteur d’espoir ». Le lit était contre le mur face à la fenêtre et donc, il avait la mer et le couché de soleil face au lit. A côté de cette fenêtre, il y avait la porte d’entrée, juste à côté de la terrasse couverte, qui menait directement dans une grande pièce de séjour. Il y avait un canapé en cercle autour d’une cheminé en son centre. Contre les murs, il y avait des meubles, des tableaux, des peintures de lui lorsqu’il était enfant, de bougies et d’étagère remplis de livres diverse et varié.
Edalion laissa Miranda visiter à sa guise restant non loin d’elle. Il ressentait une grande fierté en sachant que cette femme qu’il aime de tout son cœur était la ou son passé était né. Il espérait que ce lieu sera un nouveau présent pour lui et pour elle.

La téléportation avait toujours été quelque chose de naturel chez elle. A peine s’était-elle réveillée chez Elyane qu’elle en avait fait l’expérimentation, même si elle avait du apprendre à le maîtriser par la suite… Mais, étrangement, elle n’avait jamais essayé de se téléporter avec quelqu’un d’autre. Pour comprendre pourquoi, il fallait remonter au moment de son apprentissage. A l’époque, ces premiers essais avaient été difficiles, pour ne pas dire douloureux. De là elle ne l’avait plus utilisée qu’avec beaucoup de parcimonie et restait persuadée que si elle le faisait avec un « passager », ce dernier le regretterait toute sa vie. Pourtant, lorsqu’Edalion laissa entendre qu’il risquait d’encore trop donner de sa personne pour qu’ils puissent atteindre le lieu qu’il voulait lui faire découvrir, elle revint sur sa décision. Même si, à la réflexion, il fallait qu’elle utilise ce moyen de transport, avec lui et vers un lieu qu’elle n’avait encore jamais vu, la jeune femme eut un sérieux moment de doute. Elle ne voulait pas provoquer une catastrophe mais elle n’avait pas non plus envie qu’il s’épuise à nouveau par sa faute. Pas alors qu’elle avait la possibilité de l’épargner… Mais…

Mais à ses cotés elle se sentait assez forte pour déplacer des montagnes. Il lui insufflait la confiance nécessaire pour faire des choses extraordinaires, juste pour lui. Et elle pouvait aussi s’appuyer sur la magie de la Tour Céleste pour y parvenir. Elle y arriverait… Pour lui… Alors elle lui avait glissé à l’oreille son idée et ses limites, elle ne pouvait pas se téléporter dans un endroit qu’elle n’avait jamais vu. Il lui avait soufflé quelques indications afin qu’elle fasse au mieux. Le Port… Elle y était déjà allée, avait arpenté la plage… C’était une région qu’elle commençait à bien connaître, ce qui suffit à la rassurer quelque peu. Pas énormément mais suffisamment pour commettre la folie de persévérer dans cette idée. La chance leur sourit et ils arrivèrent intact à destination. Mais lorsqu’elle ouvrit à nouveau les yeux, elle constata qu’elle avait effectivement eu énormément de chance. Elle masqua, avec brio, son léger vertige à cause de la perte d’énergie et observa un peu fixement le portail à une dizaine de mètres d'eux. Proche. Trop proche. Dangereusement proche. Elle dut chasser le frisson d’horreur qui descendit le long de son dos à l’idée d’apparaître un tout petit peu plus loin de leur position actuelle…

Elle s’apprêtait à partager ses pensées lorsqu’Edalion l’embrassa… Cette spontanéité la surprit mais dès qu’il la pris dans ses bras, elle se sentit presque fondre, s’abandonnant complètement. Tous ses soucis et ses craintes disparurent, complètement oubliés et elle savoura pleinement cet échange de tendresse. Lorsqu’il se redressa, elle était légèrement essoufflée et rosissante mais affichait un sourire comblé alors qu’elle se noyait dans ses yeux. Au moment où il caressa sa joue, elle emprisonna sa main dans la sienne afin d’y déposer un baiser. Puis elle entremêla ses doigts aux siens…

-Merci…

A la façon dont elle souffla ce simple mot, il n’était pas difficile de comprendre qu’elle ne devait pas avoir beaucoup de refuges. Même si elle savait pouvoir compter sur Elyane et sa maison, elle n’avait encore aucun endroit qu’elle pouvait appeler son « chez elle ». Sans le savoir, Edalion venait de lui faire un présent qui la touchait énormément… Et elle se permit enfin de vraiment découvrir la demeure… Les fragrances des embruns venait doucement chatouiller son nez, essayant de rivaliser avec celles des fleurs. Le soleil donnait un aspect encore plus accueillant à la maison, cette dernière promettant une ombre bienvenue… Le bruit régulier des vagues donnait à l’ensemble une impression de quiétude. Effectivement, refuge était un qualificatif fort à propos pour la maison… Une fois la porte ouverte, elle reprit la main du chevalier dans la sienne et entreprit d’explorer un peu plus ce lieu semblant sortir d’un rêve… La maison était magnifique, tout comme le jardin, et terriblement agréable. La sidhe déambula avec un regard émerveillé, restant sans voix devant tout cela. Une certaine douceur et sérénité émanait des lieux. On se sentait immédiatement chez soi. On pouvait se tenir protégé du monde extérieur ici… Peut-être au point de dangereusement l’oublier jusqu’à ce qu’il s’invite à sa porte mais… Elle avait bien envie de cela pour les prochains jours à venir. La jeune femme se retourna vers le chevalier, le regard brillant et serrant sa main sous le coup de l’émotion.

-C’est… C’est magnifique. Je ne crois pas pouvoir trouver d’autres mots.

Miranda continua à explorer la maison à sa guise, s’appropriant petit à petit ce nouveau territoire. Dans certaines pièces elle pouvait remarquer des peintures… Sa famille et lui, plus jeune… La jeune femme connaissait son histoire et comprit d’autant mieux la valeur de ces toiles qui permettaient au chevalier de rester proche de sa famille. Même si elle n’avait jamais croisé les esprits de ses parents, elle posa doucement sa main sur le bas du cadre d’un portrait de famille, regardant la représentation de la mère dans les yeux. Et elle lui promit que son fils ne serait plus jamais seul et qu’elle le protégerait de toutes ses forces. Elle était certaine que le message arriverait à son destinataire… Elle n’avait pas le pouvoir d’empathie, et elle ne savait si les objets inanimés pouvaient penser ou ressentir des sentiments, mais elle aurait presque pu dire que la maison était heureuse de voir Edalion sourire ainsi. Sa fonction était, après tout, d’accueillir une famille et d’assurer son bonheur… Le chevalier et la shaman étaient déjà un couple. Un couple heureux…

-Tu as accompli un travail formidable… Je ne sais pas comment était cette maison avant que tu ne la restaures mais, aujourd’hui, c’est un foyer merveilleux.

Alors que sa Miranda visitait les lieux puis la maison, Edalion ressentait une joie indéfinissable. Son estomac le chatouiller son cœur s’emballer, il avait envie de sauter de bonheur ou juste de faire le tour de la planète en super-vitesse juste pour exprimer cette émotion qui le parcourait. A ce point précis, il avait atteint un de ses plus grands objectifs dans sa vie, un objectif qu’il avait cru, jusque-là perdu à jamais. A sa sortie d’arène, une fois les fils de ses marionnettistes coupés, il n’était qu’un homme avec le poids de milliers de mort sur les épaules. Il avait donc cherché la rédemption, il voulait se racheter aux yeux du monde. Devenir chevalier était venu tout seul, car il ne se voyait pas errer ainsi en infinité. Et qui aurait cru que la première personne qu’il vit et qui l’interpella serait la femme qui correspondait à son cœur et à sa vie ? Qui aurait pu lui dire, qu’elle le mènerait au château pour l’aider à entrer dans les fonctions de la justice ? Ce jour-là, dans sa propriété, il était un chevalier reconnu, presque un héros, les gens se sentaient en sécurité en sa présence. Et la partie privé de sa vie fut comblé par cette femme, Miranda Tolmed, qui jusque-là, la respectait énormément sans jamais penser une seule seconde qu’elle serait à ce moment-là, entrain de visiter son passé en tant que femme aimante de sa personne. Qui devait-il remercier ? Il leva la tête vers le ciel cherchant quelqu’un ou quelques choses qui pourraient lui donner un indice. Mais la seule, à qui il devait ce bonheur complet était en train de sortir de la maison pour lui parler. Comme elle était jolie, délicate, pleine de passion et son sourire qui manquait de faire tourner la tête au chevalier. Il lui répondit toujours avec sa voix d’amoureux.

« Avant, c’était presque pareil, j’ai juste agrandit un peu la maison et nettoyer un peu le jardin, car la première fois que je suis revenu ici, c’était un peu la forêt vierge. »

Il la prit par la main en l’accompagnant à travers le jardin, jusqu’à la mer sur le ponton, tout en lui expliquant un peu de ses souvenirs. Car il était surtout là pour ne plus avoir de secret pour elle. Certains diraient que c’est pas une bonne idée, alors que le chevalier pensaient que si elle le connaissait parfaitement, elle pourrait lui venir en aide à n’importe qu’elle situation.

« C’est mon père qui m’appris à créer des jardins et les entretenir, en plus des cultures, vu qu’il était fermier. Le fait d’avoir restaurer la maison et les alentours, me donne l’impression qu’il est encore là. Les champs, avec les années, ont été recouverts d’arbres, et puis, je ne suis pas fermier, ce que j’aurai dû être à la base.

Ma mère, aimait dessiner, les toiles que tu as vues dans la maison sont sa création. Elle était la gentillesse incarnée et sa générosité était sans limite. Elle m’a appris à tenir un foyer, à cuisiner, etc…d’ailleur, si tu as faim, je peux nous préparer un petit dîner. Je crois aussi que c’est elle qui m’a appris la valeur des mots, à croire que quelques part, elle savait que je serai autre chose qu’un simple citoyen. « La mort doit être une délivrance et jamais un châtiment », voilà la dernière et la plus importante leçon de vie qu’elle m’a transmis.

Malgré mon passé, j’ai toujours évité de couper la vie , car c’est elle que je défends…par contre, elle ne m’a pas dit ce que ça faisait d’aimer quelqu’un, elle n’a pas eu le temps…j’étais trop jeune selon elle. Mais aujourd’hui, je sais ce que c’est. »

Sa phrase finissait lorsqu’il était face à face sur le ponton, se serrant les mains, se mélangeant le regard. Mais sa phrase n’était pas fini, et sa voix l’avait bien montré. Avant de dire la suite, il voulait encore se noyer dans ses yeux, puis doucement, une de ses mains partit sur le bras, le longeant jusqu’au bassin et remontant délicatement le corps de Miranda jusqu’à la joue. C’est comme si il rassemblait tout son amour, toute sa puissance, tout son savoir, sa raison, sa vie dans un seul mot. Il passa ses doigts délicatement sur le coin de l’œil de la shaman, il la toucha comme on manipulait de la soie qui ne fallait sous aucun prétexte froisser.

« Je t’aime »

Il approcha doucement ses lèvres vers la bouche de sa belle et l’embrassa délicatement, tendrement, pendant de longues secondes de passion et d’amour. Sans hésitation, sans se poser de questions, il était amoureux de Miranda, et bien que l’amour l’avait frappé sans prévenir. A ce moment-là, il était le plus heureux des hommes.

Elle aurait pu prendre goût à cette normalité… Bien que cela ne soit pas visible de prime abord elle était d’une nature aventureuse. Elle aimait découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes même si elles avaient tendance a être majoritairement mortes… Elle pouvait paraître très distinguée et délicate mais elle ne rechignait jamais à pendre la route et à relever ses manches. Pourtant, dans cette maison, couvée par le regard d’Edalion, elle se surprenait presque à se dire qu’il ferait bon vivre ici. A prendre soin de lui… Elle chassa cette idée de son esprit. Malgré ce qu’elle ressentait pour lui et l’ambiance de cette maison, elle restait indépendante. Elle n’était pas un bibelot précieux à mettre dans une cage dorée, cela les aurait rendu malheureux l’un comme l’autre. Ce lieu devait rester un refuge, un endroit hors du temps où ils pourraient se retrouver lorsque le besoin s’en ferait sentir.

La jeune femme se laissa guider par le chevalier jusqu’au ponton. Elle sourit à quelque chose qu’elle semblait seule comprendre… La dernière fois qu’elle avait vu la mer, elle avait eu à vivre quelques péripéties mouvementées. Qui s’étaient tout de même soldées par l’apparition d’un navire au beau milieu de la cour du château. Et elle se souvenait distinctement d’avoir cherché Edalion parmi les rangs des chevaliers venus les aider. A l’époque elle ne s’était pas vraiment questionnée sur ses raisons, après tout il était un ami qu’elle appréciait et qu’elle n’avait plus vu depuis un certain temps. Elle avait envie de voir ce qu’il devenait, s’il s’intégrait bien au sein de son ordre… Ce genre de choses… Elle se souvenait aussi avoir ressenti une pointe de déception en constatant qu’il n’était pas là. Au pied de ce bateau incongru dans ce paysage privé d’étendues d’eau, la sidhe avait déjà commencé à éprouver le besoin de le revoir… Aujourd’hui elle se demandait si elle n’aurait pas du pousser un peu plus loin l’analyse de sa déception. Quoi que… Les choses auraient été peut-être différentes ? Le destin était peut-être suffisamment joueur pour faire varier leurs vies sur un simple détail…

Elle écouta attentivement les souvenirs qu’il lui racontait. C’était quelque chose de terriblement précieux à ses yeux puisqu’elle même n’avait rien à offrir d’aussi intime en échange. Elle avait été une enfant, inutile de spéculer là-dessus, mais elle n’en gardait pas souvenirs. Elle aussi avait du avoir des parents, des frères et des sœurs peut-être. Peut-être aussi que sa mère avait essayé de lui apprendre certaines choses, souriant à l’idée des découvertes qu’elle ferait lorsqu’elle serait adulte… Partager ainsi ses souvenirs c’était un peu comme les lui offrir, lui donner la possibilité d’en avoir elle aussi, même s’ils n’étaient pas siens, elle aurait ainsi quelque chose sur quoi se baser. Un passé par procuration, une famille, même disparue, par procuration. Même si elle avait une tante et une cousine adoptives, elle était désormais un peu moins seule grâce à Edalion… Et elle lui en serait éternellement reconnaissante… La mère du chevalier avait peint ses tableaux avec son cœur et elle était heureuse d’avoir pu les voir… Cela lui donnait l’impression de mieux les connaître, qu’ils étaient encore un peu sous ce toit. Car bien que leur présence plane encore sur la maison, elle n’avait pour l’instant pas eu l’occasion de voir les esprits de ses parents… Ils avaient probablement disparus, comme la majorité des morts. Et c’était un bien à la réflexion car être les témoins impuissants de l’esclavage de leur fils aurait certainement été une torture qu’ils ne méritaient pas. Mais elle ferait en sorte qu’ils sachent qu’il allait bien désormais…

Le chevalier n’avait pas finit de parler. Elle sentait qu’il avait encore quelque chose à dire et que cet instant était important. Cela se sentait dans l’air, dans l’intensité qu’il mettait dans son regard alors qu’ils étaient yeux dans les yeux. Elle le laissa la caresser, sentant tout ce qu’il cherchait à transmettre par ce simple geste… Si elle sentait la chaleur se répandre au travers d’elle en partant par ses reins, elle sentait aussi que tout son être réagissait en échos à ses sentiments. Tendresse, force, respect, égalité, admiration, compréhension, complicité… Tout cela tourbillonnait en elle et n’attendait qu’une chose pour s’exprimer… Et ils y parvinrent en trois mots seulement. Trois mots qu’Edalion et elle prononcèrent en même temps, chacun plongé dans le regard de l’autre. Trois mots qui pouvaient sembler insignifiants, discrets et communs mais qui étaient tellement plus que cela. La shaman eut un sourire en voyant que l’un comme l’autre, l’avaient dit exactement en même temps… Et ce qu’elle ressentait à cet instant était indescriptible. Si elle devait résumé en quelques malheureux mots elle aurait probablement associé l’épanouissement au bonheur…

Et si ces mots étaient importants, le langage corporel n’en était pas moins. La jeune femme dévorait maintenant le chevalier du regard avant de l’embrasser avec une passion peut-être un peu moins bridée qu’auparavant. Et lorsqu’elle détacha ses lèvres des siennes elle vint naturellement se blottir contre lui, la tête légèrement enfouie dans son cou, comme si, au delà de ces mots merveilleux, c’était tout son être qu’elle essayait de mémoriser à cet instant…

La situation qu’ils vivaient, était tout simplement unique et irremplaçable. Le genre d’instant qui reste gravé dans les mémoires et qui sait, peut-être dans l’histoire. Ces trois mots prononcer ainsi ensemble au même moment ne pouvait pas être qu’un simple hasard. Il s’agissait du fruit d’un amour fort, passionné des amoureux. Bien sûr qu’il restait un chevalier, et c’était évidant que Miranda pourrait continuer son chemin, ses objectifs. Il avait même songeait à la suivre dans ses périples avec son statut de chevalier. Peut-être lorsque certaines de ses missions l’emmèneront sur la route de Miranda. Mais désormais, ils pouvaient compter sur qu’une personne digne de confiance qui était le miroir de l’amour. Mais avant tout, Edalion tenait à profiter de cette fin de journée avec son aimée. Alors, doucement, il glissa une de ses mains derrière son dos, l’autre allait chercher ses jambes, et doucement, il la souleva sans trop d’effort. Elle était sa princesse, et il tenait à lui faire traverser la propriété de cette manière. Un peu amusé, il lui sourit et le souligna d’un clin d’œil. Sans la lâcher une seul fois du regard, ses pas avançaient doucement à travers le ponton, puis le jardin, la terrasse, et pour finir, il lui fit passer le seuil de la maison. Avant de la poser, il força un peu sur son bras qui retenait le dos de sa belle et l’embrassa furtivement avant de la poser doucement sur le canapé central. Il glissa dans son dos, la massant un peu les épaules et lui déposer un bisou dans le creux de l’oreille.

« Es ce que tu as faim ? Personnellement je te mangerai bien. »

Oh oui, bien que ce fût ironique, il se demandait comment pouvait-il se passer d’elle depuis qu’elle lui avait ouvert son cœur. En attendant, la réponse, il disparut derrière deux portes d’armoire, et en sortit deux verres, dans les bords était recouvert de décoration d’animaux, encore l’inspiration de sa mère qui s’était exprimé. Il y versa un jus de fruit qu’il avait fait lui-même. Avant de s’assoir près d’elle et de l’enlacer d’un bras, il alluma les buches qui étaient déjà prête à brûler. A chaque fois qu’il s’occuper d’un détail, comme le feu, le repas, ou autres chose, il pensait d’abord à lui faire plaisir, et rentré petit à petit dans une normalité, comme si il avait déjà l’habitude d’avoir Miranda dans son cœur et à nouveau, lorsqu’il s’installa avec elle, tout revenait, l’amour la passion, le plaisir, l’envie de l’aimer plus que tout. Il lui suffisait de la regarder pour se sentir bien. Des questions lui venait en tête pour elle, rien de bien gênant, et il évité aussi de parler des souvenirs de Miranda qui se sont effacé. Il lui présenta le verre, avant de parler.

« Je suis curieux maintenant, comment sa c’est passé après notre rencontrer, la première fois ? Car j’avoue avoir beaucoup pensé à toi durant ce temps, mais surtout en tant que shaman, je n’avais pas imaginé une seul fois que tu avais ces étoiles dans les yeux, que j’aime tant. »

Il aimait l’entendre parler, sa voix était clair, limpide, mélodieuse. Il garda même les fameux trois mots en mémoire, comme graver dans son cœur. Il était aussi curieux de savoir si elle allait parler de lui, le temps qu’ils n’étaient pas ensemble. Et pour essayer de mieux comprendre le feu qui avait entre Miranda et lui, il voudrait savoir à partir de quand elle s’était attaché à lui, quelle a été l’instant déclencheur ? Bien sûr, il ne voulait pas l’étouffer de questions et il s’attendait à lui aussi offrir toutes les réponses qu’elle voulait.

Qu'il était facile d'oublier le monde extérieur dans ses bras... Miranda avait toujours eu des problèmes avec les notions de temps mais cela semblait s'aggraver du moment qu'elle était avec le chevalier. Non pas qu'elle allait se plaindre de cet état de fait. Elle était à peu près sûre que cela ne la dérangerait pas de rester ainsi pour les prochaines années à venir. Si elle fut surprise de sa façon de la prendre dans ses bras pour la porter, elle n'en montra que peu de choses, tout juste son regard s'agrandit-il. C'était bien la première fois qu'on la portait comme ça. Du moins à ses yeux car Edalion l'avait déjà fait alors qu'elle avait perdu connaissance au pied de la Tour Céleste. C'était quelque chose de terriblement intime et particulier... Elle ne s'attendait pas à ce que cela la touche autant et elle sentit ses joues la chauffer quelque peu. Il fallait vraiment s'abandonner à l'autre pour se laisser porter ainsi et elle sentait au plus profond d'elle-même, qu'à moins d'être dans l'incapacité totale de se mouvoir, elle ne pourrait laisser personne d'autre faire ainsi. C'était quelque chose dont il aurait l'exclusivité... Miranda non plus ne le quitta pas un instant du regard, ne s'inquiétant même pas du fait qu'il ne regardait pas où il mettait les pieds, il semblait connaître sa maison sur le bout des doigts, suffisamment pour s'y déplacer les yeux fermés.

La shaman le laissa la déposer sur le canapé comme une chose précieuse et délicate qu'elle n'était pas vraiment. Etrangement envers n'importe qui d'autre elle se serait certainement fait entendre en rappelant qu'elle n'était pas une faible femme mais elle sentait que la chose était perçue autrement par le chevalier. Et elle se laissa donc faire, sentant un frisson de plaisir parcourir son dos alors qu'il l'embrassait à nouveau. Mais le baiser qu'il déposa au creux de son oreille éveilla en elle une chaleur sensiblement différente, prenant naissance au creux des reins et irradiant son corps entier. Cela provoquait des appétits bien moins "classiques" que ceux dont elle avait l'habitude. Si elle avait eu moins d'éducation et qu'elle s'était écoutée, elle aurait probablement fait en sorte de piéger le chevalier pour le faire basculer sur le canapé... Mais ce n'était pas le genre de choses que l'on pouvait se permettre de faire. Non? La sidhe répondit au chevalier en souriant, son regard brillant d'une façon bien malicieuse...

-Ma foi nous pourrons toujours voir quel dessert nous inspire...?

Non, vraiment, même si elle pouvait parfois se montrer joueuse, elle ne se serait pas permis ce genre de phrase avant... Et elle s'admonesta mentalement pour ne pas rougir comme une pauvre vierge effarouchée. Alors qu'il disparaissait pour s'occuper de tout, elle luta contre l'envie de bouger. Rester inactive n'était pas spécialement dans ses habitudes et il lui semblait naturel de chercher à faire quelque chose. Poser les verres par exemple... Ce n'était pas tant une question d'éducation que de statut. On ne laissait rien faire à l'invité. Mais la personne qui était parfaitement adoptée par l'endroit pouvait prendre part à certaines tâches. Mais elle comprenait qu'Edalion ne le voyait pas vraiment comme cela. Il n'avait que son confort et son plaisir en tête...

Miranda prit le verre qu'il lui offrait, le remerciant d'un sourire. Il était vraiment aux petits soins avec elle et elle regrettait un peu de ne pouvoir lui rendre la pareille avec autant d'efficacité. Elle ne put s'empêcher d'avoir un petit soupir de contentement lorsqu'il passa son bras autour de ses épaules. Ce n'était pas tant la chaleur du foyer que la sienne qui lui était véritablement agréable. Et elle devait se concentrer sur son verre pour ne pas chercher à le toucher tout le temps, forçant ses doigts à rester autour du pied alors que son regard admirait les représentations animales. La question qu'il lui posa lui fit relever la tête un peu vivement, croisant son regard. C'était des souvenirs qu'elle s'était construit, quelque chose qu'elle pouvait échanger avec elle... Et elle lui fut reconnaissante de ne pas chercher à en savoir plus sur elle, sur la personne qui avait eu une enfance... Avant... La jeune femme joua doucement avec son verre, comme si ce geste lui permettait de mettre de l'ordre dans ses idées.

-Je crois qu'il n'y avait rien de conscient... Je ne pensais pas vraiment à toi mais certaines choses me rappelaient notre rencontre et je me demandais comment tu allais... Ce que tu faisais... Comment la vie au château se passait pour toi. Cela pouvait être un garde en train d'arrêter un voleur ou un simple objet... Je me suis même surprise à observer un bandeau en me demandant comment tu le prendrais si je te l'offrais en remerciement de ton aide... Ce n'était jamais suffisamment conscient pour que je me pose des questions. C'était persistant, régulier mais naturel en quelque sorte. Même si je n'avais pas ce genre de questionnements ou de pensées pour d'autres personnes.

Elle eut un discret éclat de rire comme si elle se moquait elle-même de la jeune femme stupide qui n'était pas parvenue à voir ce qu'il se passait juste sous son nez...

-Il m'arrivait aussi de faire des comparaisons quand je rencontrais des gens, physiques, morales, façon de parler... Mais je crois que le moment le plus "marquant" aura été mon second passage au château. Tu as du entendre parler d'un navire échoué dans la cour... C'était plus ou moins de mon fait avec l'aide de certaines personnes. Et je t'ai cherché parmi la foule de chevaliers qui nous aidait. Je crois que je n'avais jamais ressenti pareille déception en constatant que tu n'étais pas là ce jour-là. Un peu comme un rendez-vous raté...

La jeune femme lui offrit un sourire d'excuse. Comme si elle trouvait cela d'une banalité affligeante...

-Et toi? Tu n'as jamais guetté ma présence?

Edalion ne perdit pas une miette de la conversation. Il l’écouta attentivement, essayant de l’imaginer le plus fidèlement possible. Miranda, au quotidien, Miranda en action…Miranda en enfance…même si ce détail échappé à la jeune femme. Qu’il aurait aimé lui apporter, ne serai ce qu’une petite réponse ou une solution à lui donner. Il masqua volontairement un sentiment d’impuissance. Mais le son de la voix de son aimée avait su le ramener dans le sourire qu’il partageait avec elle depuis la tour blanche. Malgré son passé effacé, elle en avait vécu des choses depuis leur rencontre à la porte de Bénécius. Mais un détail l’interpela, le fameux bateau qui était apparu… Ce jour-là, Edalion n’était pas présent et il afficha une grimace timide lorsqu’il sut qu’elle avait espéré le voir à ce moment-là. C’était durant son retour de mission, il avait pour habitude de s’informer de l’état de la cité durant son absence. Pourtant, il n’était pas si loin que ça. Il avait rencontré Ilaria, une chroniqueuse, qui l’avait aidé contre la bande du Léviathan, un groupe de criminel, qui avait une grotte à l’océan. Mais maintenant, tout ce petit monde était sous les verrous, pour le bien de tous. Un grand combat entre l’eau et la terre avait eu lieu à ce moment-là.

Tout en caressant le dessus des épaules de Miranda, le chevalier songea un instant à la question, de ce que lui avait vécu durant tout ce temps. Il évoqua d’abord quelques une de ses missions. Que ce soit à la montagne interdite, là ou il avait rencontré le rodeur Xadr. Un individu tout à fait particulier et indiscipliné qui malgré ça l’avait aidé à capturer un malfrat. Ensuite, il y avait cette exploration en terrain ennemis, il fit la rencontre d’une nomade et de sa sœur, qu’il avait accompagné durant un long moment. Il n’avait alors jamais rencontré de gens aussi méfiants qu’elles. Très étrange. Evidemment, il n’oublia pas de lui parler d’Ilaria, qui avec Marika et Ambrosia l’avaient aidées à se servir sa magie. Il n’oublia rien, et ajouta au final, que tous ses gens qu’il avait rencontré, rendait sa belle Miranda unique. Tous n’étaient pas prêt de l’aider, sauf en guise d’un service rendu. Miranda l’avait aidé spontanément, et de tout son cœur. Il n’oublia pas de souligner, que déjà à ce moment-là, elle était pour lui quelqu’un d’unique qu’on ne pouvait remplacer. Même si ses pensées à ce moment-là étaient purement amicales et qu’il avait hâte de la retrouver. C’était aussi grâce à elle qu’il était devenu chevalier. Peut-être que le seigneur Erek, son supérieur, ne l’aurait pas voulu. Edalion aurait ,alors, du jouer au justicier solitaire, rétablissant l’ordre dans l’ombre.

La journée avançait tranquillement, couchant un peu plus le soleil peu à peu, laissant les amoureux dans des conversations sur les souvenirs, les goûts, les envies, bref, ils s’ennuyaient pas. De temps en temps il y avait un éclat de rire, pimentant un peu la soirée qui s’annonçait. Sur la table, mise appart les verres, des petits encas avaient fait leur apparitions, calmant ainsi une possible faim. Il s’agissait de simple fruits qui lui fit gouter de sa main. Alors, qu’Edalion évoqué des souvenirs de son passé de combattant dans les arènes, il s’aperçu qu’il arrivait à rire de certains détails. Comme le jour ou il arrivait à ridiculiser les parieurs, alors qu’il devait tuer ses ennemis, en plein combats, il avait réussi à faire de son adversaire un allié. Annulant ainsi les jeux. La punition fut violente, mais il précisa à Miranda que si c’était pour conserver une amitié, aucune torture ne pourrait le faire craquer, et serait capable d’aller surement plus loin par amour…
La soirée et la fraicheur attaquaient les lieux, laissant une chaleur douillette dans la maison, grâce au feu qu’avait allumé le chevalier. Et lui avait retiré son haut se retrouvant torse nu. En premier lieu, ce n’était pas pour essayer de charmer Miranda, c’était juste pour évoquer la cause de certains cicatrices. Que lui aussi c'était des fois retrouvé dans des situations ridicules. Il avait gardé des marques de flèches, de griffes, d’épées et de haches, mais aussi des brulure dû à une bougie, un enfant qui avait tenté de l’aider mais lui avait fait tombé un saut sur le tête. Puis, une étrange pensée lui vint en tête alors qu’il vit le regard discret de Miranda se poser plus sur la musculature que sur les cicatrices. Il commencer à comprendre, ce que se disaient les chevaliers du château, lorsqu’ils parlaient de charmer les femmes avec les corps, leurs uniformes…Edalion n’avait jamais fait attention à ce détail jusqu’à ce soir-là. Es ce que lui aussi avait attiré le regard d’autres femmes avant ? Il ne le savait pas plus. Il pensait que cette attitude n’était pas digne d’un chevalier. Mais pour une fois, lee chevalier Hélioz, se pris au jeu avec la conscience tranquille. Après tout, il aimait Miranda de toutes ses forces, à la différence de ses collègues envers les jeunes demoiselles. Et elle était libre de partir sans qu’elle soit retenue, ou de rester et de voir Edalion donner un peu de sa personne pour la séduire d’avantage. Plus il jouait à ce jeu, plus il en voulait, comme un désire qui ne s’apaiserait jamais, mais qui à chaque fois qu’on l’atteint donne une grande émotion de confort pour laisser place à un désire toujours plus fort.

En plus, à chaque fois que Miranda prit la paroles, Edalion fit certains petits gestes envers elle, comme pour lui dire qu’elle lui plaisait énormément, qu’il l’aimait encore plus et que le fait qu’il la touchait , ne serai ce que du bout des doigts lui donnait le sentiment d’être en sécurité. Des fois, il lui soufflait un peu sur le visage, sa main passait sur ses joues, glissant son pouce sur les lèvres. De temps en temps un petit clin d’œil, un baiser sur une des mains , un regard intense et rempli d’envie venaient s’y ajouter. Et pour la taquiner un petit peu, il se mit à l’embrasser en plein milieu d’une phrase. Même si la conversation en question n’évoquait pas du tout le désir de l’un pour l’autre.

Ils s’étaient croisés durant un certain temps mais ils étaient maintenant dans les bras l’un de l’autre… Elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur comment cela aurait pu tourner si ils s’étaient revus avant. C’était agréable de pouvoir parler ainsi avec lu, c’était quelque chose qu’elle n’avait encore jamais fait. Même si elle appréciait énormément Elyane et se sentait proche d’elle, elle ne parvenait pas à lui raconter ce qu’elle faisait. Ses séjours chez elle étaient déjà trop courts pour qu’elle ait à se focaliser sur sa petite personne… Mais il y avait aussi quelque chose qui l’empêchait de le faire. Echanger ses maigres souvenir avec lui était… Naturel. Naturel et agréable. Elle se sentait un peu moins à part, en oubliant presque son amnésie, ce qui pouvait être un comble… Mais elle passa tout de même sous silence certains détails, non pas qu’elle ait voulu être cachottière mais elle estimait que cela ne lui ferait pas de mal d’ignorer certaines choses… Des situations un peu délicates où elle aurait pu perdre beaucoup… Par contre elle prit beaucoup de plaisir à relater sa mésaventure dans les thermes avec la rôdeuse dénommée Syrka, bien plus que lorsqu’elle l’avait vécu, devant fuir en salle en salle alors qu’elles se transformaient en piège. Elle se demandait si la jeune femme avait mis ses menaces à exécution finalement…

Le souvenir de Xadr lui revint en mémoire et elle se permit de lui en parler, sans pour autant préciser plus avant la façon dont ils s’étaient rencontrés. Enfermés dans un tunnel sur le point de s’écrouler, menacés par des hommes-lézards et cherchant la progéniture de dragons… Il y avait plus « paisible ». Le rôdeur avait mentionné son nom lorsqu’ils avaient eu besoin de bouger des blocs de roche, regrettant son absence et celle de son pouvoir de manipuler la terre… Elle avait entendu son nom avec une clarté limpide alors qu’il n’avait fait que marmonner, probablement une forme d’audition sélective… Malheureusement, dans le feu de l’action, elle n’était pas parvenue à en savoir plus, d’autant plus qu’elle n’était pas certaine qu’ils se soient rencontrés en temps qu’amis… La jeune femme eut un sourire. Il avait fait nombre de belles rencontres et n’avait eu de cesse que de confirmer le bien-fondé de sa présence au sein des chevaliers. Si Erek n’avait pas voulu de lui, il aurait redéfinit la notion de chevalier, au moins pour leur montrer l’exemple… Il avait évolué depuis, il commençait à être reconnu par ses paires ce qui était une bonne chose.

A force de parler aussi confortablement installée, la jeune femme ne vit pas vraiment le temps passé. Arrive juste un moment où elle jeta un regard fugace vers l’extérieur et constata que le soleil était en train d’embrasser la ligne d’horizon. Pour sa défense, elle avait des choses bien plus passionnantes à faire que de mesurer le passage du temps. Au fil de leur discussion, ils en étaient arrivés à certains de leurs petits tracas. Elle était heureuse de voir qu’il parvenait à parler de sa période de gladiateur avec un peu plus de recul et de légèreté qu’avant. Cela n’enlevait rien à l’importance de son passé mais cela signifiait que ses vieilles blessures commençaient à lentement cicatriser… Si Miranda n’avait rien à montrer que deux tatouages, il n’en allait pas de même pour Edalion. Il finit, et elle-même ne parvint pas vraiment à se souvenir de comment ils en étaient arrivés là, par se trouver torse nu à ses cotés. Elle avait déjà pu voir un aperçut de son torse lorsqu’elle avait eu à le soigner en catastrophe mais la vision qu’elle avait ici était plus complète. Et bien plus agréable au regard. Et, justement, elle ne pouvait s’empêcher de lui lancer un regard appréciateur. La sidhe était suffisamment éduquée pour ne pas « mater » le premier bel homme venu mais dans cette ambiance et aux cotés du chevalier, elle se laissait un peu aller. Et son coté joueur ne tarda pas à reprendre le dessus… Elle commença à faire doucement courir ses doigts sur sa peau nue, une simple caresse alors qu’elle soulignait l’une ou l’autre cicatrice en réclamant le récit de son obtention, évitant toutefois soigneusement les plus récentes de peur qu’elles ne soient encore douloureuses. S’il la déconcentrait parfois en soufflant dans son cou ou lui caressant la joue, elle faisait en sorte de lui rendre la pareille par ces petites touches douces et délicates. La jeune femme laissait courir ses mains à tout juste quelques millimètres de sa peau, laissant la chaleur qu’elles dégageaient le frôler doucement. Elle ne provoquait le contact que lorsqu’elle jetait son dévolu sur l’une des reliques de son ancienne vie… Elle ne pouvait pas vraiment dire comment Edalion ressentait ce petit moment mais elle-même appréciait. Ses souvenirs, bien qu’ils l’intéressent, n’étaient finalement que d’habiles prétextes pour assouvir ce besoin grandissant de le toucher, de sentir sa peau sur sa peau…

Lorsqu’il finit par lui couper la parole alors qu’elle commentait l’une de ses paroles, en l’embrassant, elle sentit une flambée de chaleur l’étreindre. Passion et tendresse étaient en train de se mêler et brouillaient son esprit. C’était un peu comme être grisé par l’alcool, les inhibitions disparaissaient et l’on faisait rapidement fi des règles de bienséance… Elle fit en sorte que son baiser devienne plus profond, plus passionné alors qu’elle se redressait légèrement, posant sa main à plat sur son torse, pour être un peu plus en contact avec sa peau… Au bout d’un instant elle le repoussa doucement, lui offrant un regard brillant et, il fallait bien l’admettre, gourmand. Du bout du doigts elle entreprit de dessiner les reliefs de son torse, se demandant si elle serait capable de le rendre chatouilleux… Avant de céder à une soudaine impulsion et de l’embrasser dans le cou, laissant ses lèvres et son souffle frôler le lobe de son oreille… Non, vraiment, il avait une influence déplorable sur ses manières. Mais pour l’instant elle n’en avait absolument pas cure, profitant pleinement de ces instants volés.

Alors qu’il s’amusait à la taquiner, le regard de Miranda avait évolué. Avec la douceur, l’amour et toute la tendresse qu’elle mettait dedans rien que pour lui, venait s’ajouter, de la passion, de l’envie, de la gourmandise. S’il ne la connaissait pas, et s’il l’aurait croisé ainsi dans la rue, il aurait conclu qu’elle voulait lui dérober sa vie pour en faire sienne, telle un loup guettant sa proie. Mais ce n’était pas du tout le cas, Edalion en déduisait très vite qu’elle en voulait toujours plus, tout comme lui. Et ce n ‘était pas un hasard de sentir une chaleur douce et fugace l’emporter dans des comportements instinctifs.

Lorsqu’elle se jeta sur lui pour l’embrasser de tous son amour, Edalion la serra dans ses bras, laissant ses mains parcourir sur le dos de son aimé et descendre un peu plus bas. A chaque contact de Miranda sur lui, ou la chaleur qu’elle dégageait, les muscles du guerrier se contractèrent au maximum témoignant des sensations incroyablement puissantes qui lui parcouraient le corps. Alors que ses mains se trouvaient en simple contact sur le fessier de la jeune femme. L’une d’entre elle vint émettre son étreinte sur les hanches de Miranda, tandis que l’autre allait se blottir dans les cheveux, comme si il voulait qu’elle continue son assaut de baiser prêt de son oreille.

Edalion était sur le point de craquer, mais dans un sourire narquois, il se disait que ça n’allait pas se passer comme ça. Alors, il la repoussa aussi en arrière, non pas avec les mains, mais avec les baisers passionnaient qu’ils se partageaient. Une fois Miranda, sur le dos, les lèvres du chevalier allaient parcourir le creux de l’oreille, et petit à petit, en passant par le cou, il glissa un peu vers le bas, au maximum qu’il pouvait, là où la robe blanche commençait. Bien sûr qu’il repensait à ce qu’il avait vu en entrant dans la chambre, même si à ce moment-là il aurait tout fait pour ne pas voir la poitrine dénudée de Miranda. Là c’était différent, même que l’idée que ça plairait à Miranda qu’il le fasse lui passa par la tête. Bien que c’était tout nouveau pour lui ce genre de soirée, il avait très vite assimilé les points forts. Il savait maintenant, que plus il faisait durer une envie, plus elle sera forte au moment où elle éclatera. C’est pourquoi, il ne descendit pas plus bas, préférant remonter jusqu’à l’oreille opposée. Mais un de ses mains remontait le corps de Miranda, serpentant sur la moindre courbe et s’arrêta précisément sur le côté de la poitrine, sentant ainsi le début d’une zone moelleuse et étrangement attirante. L’autre main était occupée à caresser les hanches de la shaman l’invitant ainsi à se coller d’avantage à lui.

La conversation et la monté de désir, avait laissait place à d’avantage d’actes et de gestes tous autant mesurés les uns que les autres par un plaisir qu’ils découvraient tous les deux. Mais la parole ne se tut pas tout à fait, pas complétement, glissant ainsi quelques mots, simple, mais accompagnait d’une respiration forte et longue le rendait unique et important. « Je t’aime » qui lui glissa dans l’oreille pendant un petit instant. Des fois le prénom lui échappait des lèvres, et petit à petit des mots d’appartenance, témoignant ainsi encore une fois du désir qui ne faisait qu’évoluer. Ces instants partagés, donnait beaucoup de nouveau sens à sa vie. Comme si le fait d’échanger tant de baiser de caresser, des souffles devenaient indispensable pour lui tant que pour elle. Il se disait même que dorénavant il ne pourrait pas s’en passer. D’après certains comportements qu’il avait vu chez certains hommes qui une fois l’envie en main pour une femme décliné toute forme de respect pour elle. La, il ne les comprenait toujours pas, car plus le chevalier passait du temps avec Miranda, même à lui démontrer encore et avec le plus grand plaisir du monde son amour, le respect qu’il avait pour elle ne faisait que grandir se mélangeant ainsi à la confiance, à la compréhension. Il paraissait que ce genre d’actes définissait à un homme qu’il était un homme, alors, uniquement pour elle. Même si il lui avait déjà démontré sa puissance au combat, sa dévouement pour les gens, sa générosité sans limite, il voulait lui prouver, qu’il était son homme à elle et rien qu’à elle. Il voulait devenir le meilleur homme possible pour Miranda.

A chaque fois qu’il la touchait, elle avait l’impression qu’il la brûlait, sa peau laissant un sillon à vif. Mais ce n’était ni douloureux, ni désagréable, loin de là. Elle sentait que chaque cellule de son corps semblait répondre à l’appel de celui du chevalier… La sidhe éprouvait un besoin impérieux de sentir sa peau sous la sienne mais elle réalisait qu’elle aimait aussi qu’il la touche. Dans cette situation cela lui faisait tourner la tête et chaque frôlement, chaque caresse, la faisait frissonner de plaisir, lui laissant presque la chaire de poule. Ils étaient encore bien sages, découvrant peu à peu le corps de l’autre mais, surtout, ses limites. Car pendant un instant, lorsqu’elle s’était laissée allée à l’embrasser dans le cou, elle avait craint d’avoir été un peu trop entreprenante… S’il l’avait purement et simplement repoussée, elle se serait certainement sentie blessée dans son égo mais aurait compris… Quand elle avait senti ses mains descendre le long de son dos, scellant cet accord tacite de sa part, elle avait été soulagée… Tout cela n’avait peut-être pas été des plus conscient mais elle s’était alors permis de devenir un peu plus joueuse, lui mordillant délicatement le lobe de l’oreille avant qu’il ne la renvoie un peu en arrière. Ils s’embrassaient avec à chaque fois un peu plus de profondeur, comme s’ils cherchaient à faire complètement sien l’autre. Il était de plus en plus difficile pour la jeune femme d’avoir une pensée cohérente qui n’ait pas un rapport direct avec le moment. La nuit était en train de tomber et ils étaient dans une pièce qui n’était pas forcément appropriée pour ce qu’ils commençaient à faire mais cela ne la dérangeait pas. Pas autant que cela aurait dû… Peu à peu elle calquait son rythme au sien, se laissant doucement faire… Elle avait l’impression que la situation était entre la chasse et la danse… La chasse car il fallait parfois se montrer patient pour amener sa proie où l’on voulait, parce qu’il était clair que le désir de la dévorer toute crue était bien présent. La danse car il fallait une certaine complicité, savoir attendre le bon moment pour répondre et conserver une certaine harmonie. Ne pas brusquer les choses…

Se retrouver sur le dos avec Edalion qui la surplombait, et elle était plutôt bien placée pour voir qu’il était certainement plus musclé donc fort qu’elle, aurait pu la faire se sentir terriblement vulnérable. Mais il n’en fut rien. Le chevalier apprenait vite et semblait bien décidé à prendre son temps. Si elle avait ouvert le bal en prenant la main, il était temps qu’elle la lui laisse un peu… Elle n’était pas vraiment passive mais elle le laissa redécouvrir son corps dans une autre situation. Elle aussi gardait en mémoire que c’était lui qui s’était occupé d’elle dans la Tour et elle ne pouvait s’empêcher de se demander si, finalement, le fait de la voir ainsi nue n’avait pas un peu précipité les choses… Chaque baiser qu’il déposait sur sa peau brûlante la faisait un peu plus s’enflammer, sa respiration devenant plus profonde, plus marquée, se transformant presque en soupirs de délice. Elle passa sa main dans ses cheveux, guidant ainsi légèrement sa tête pour l’orienter vers certaines zones qui avaient le don de lui faire perdre pied. Il savait visiblement se montrer aussi joueur avec elle, parvenant à anticiper ses désirs, la faisant presque danser sous ses doigts d’une simple caresse habilement placée. Tout était question d’anticipation, de retenue, de voir qui des deux résisterait le plus longtemps à la tentation…

Vint un moment où les instincts les plus anciens prirent le dessus et la shaman se cambra légèrement pour coller son corps au sien. Le tissu de la robe se tendit légèrement révélant un peu plus ses formes et le désir qui animait sa personne. Sur l’instant elle trouva ce bout de tissu bien encombrant et superflus alors qu’elle aurait voulu que tout son corps soit complètement en contact avec le sien. Ses mais caressèrent son dos avant d’elles aussi descendre vers son fessier et d’exprimer leur évident mécontentement sur la présence de tout ce tissu qu’il fallait faire disparaître… Et de là…

L’esprit de la jeune femme ne fut plus tout à fait cohérent, elle agissait avec un instinct séculaire, retrouvant des réflexes qu’elle n’aurait même pas soupçonné. Si elle lui avait déjà dit qu’elle l’aimait, et elle était sûre de le lui avoir répété plusieurs fois par la suite, elle ressentit le besoin impérieux de le lui faire sentir autrement. Tant pour lui que pour elle… Le besoin, l’envie, le désir de ne faire plus qu’un, de respirer son souffle, de bouger au même rythme, de danser dans une parfaite harmonie ou alchimie de leurs corps. Et parce qu’elle l’aimait et qu’elle savait que le sentiment était réciproque, elle pouvait lui faire confiance et entièrement s’abandonner à lui. Tant pour son plaisir que le sien… Et de constater que tout son environnement était saturé par la présence de son chevalier lui apportât un bonheur et une satisfaction sans égal… Une satisfaction qu’elle comptait bien faire perdurer un petit moment. Le reste du monde pouvait bien attendre. La nuit était à eux et ils n’existaient plus que l’un pour l’autre, l’un à travers le désir de l’autre…

Le désir semblait atteindre son paroxysme et tout autour d’eux venait à disparaitre de leurs esprits ou pour devenir petit à petit gênant pour les mouvements que l’un ou l’autre voulaient à tout prix apporter à l’autre. Le canapé devenait trop petit, un peu encombrant, la table un peu trop près de celui-ci. La chaleur des flammes devenait une insulte à la chaleur que leur procurait leur corps. Bien qu’Edalion ait déjà commencé à serpenter sur le corps de Miranda et que ses mains avaient tant bien que mal trouvé un passage pour se faufiler contre le ventre de la belle. Ils allaient toujours plus loin petit à petit dans leurs envies. C’est pourquoi, alors que leurs vêtements commençaient à glisser. Le chevalier se leva prenant la shaman contre lui et qu’elle s’accrochait contre lui aves ses pieds et ses bras sans jamais s’arrêter de s’embrasser. Le couple avait fini dans la chambre laissant leurs habille former une trainer de tissus jusqu’au grand lit. Bien sûr que Miranda était quelqu’un de très jolie, ses formes, ses gestes, la rendait incroyablement attirante pour le chevalier. Même si ils pouvaient se voir nus à ce moment-là, le chevalier, voyait là d’autre façon de partager son amour et son plaisir.

Le lit était à même le sol, recouvert de multitude de coussins avec une couverture et un drap. Laissant libre cours à l’amour du couple sans les entraver dans des gestes longs et délicat. La fenêtre qui était ouverte, apportait à cet instant le bruit des vagues de la mer et du vent dans le grand saule d’à côté. Mélanger à ces bruits, des soupirs, de petits cris, parfois quelques mots sortirent de la chambre, ils étaient autant masculin que féminin. En jetant un coup d’œil, on comprenait qu’ils jouaient au domineur dominé. Le chevalier emprisonnait sa belle, le temps de la torturait d’innombrables plaisirs qui jusqu’ici leur était interdit et à d’autre moment, c’était lui qui succombait au charme et au savoir-faire de la shaman. Même si l’instant était fort et à quelques moments sauvages, le chevalier ne manquait pas de la complimenter sur son superbe physique avec un clin d’œil accompagné d’un petit sourire au coin des lèvres. Même si ça pouvait servir à la rassurer, c’était surtout réaliste. Mais le meilleur moyen qu’il avait trouvé pour lui transmettre strictement que de l’amour était de passer une de ses mains dans ses cheveux venant finir sa course sur la joue. Quelle peau douce ! Et il profita de cette douceur en sentant de ses mains et de ses lèvres chaque centimètre de son corps.

Elle n’était plus la Miranda de la rue qu’il avait empêché de se faire détrousser, que cette idée était loin maintenant. Elle était devenue bien plus que ça. Passant d’une simple connaissance, à une véritable amie. Le tout et les actes de ces derniers temps, l’avait transformé en une aimante et amante. Elle était désormais, sa plus grande amies, une talentueuse amante, et surtout une femme qu’il considérait comme sienne, une femme pleine de vie, d’amour, et de compassion. Il ne savait pas vraiment ce qui lui plaisait. C’était un tout, il était sûr et certain qu’elle pouvait le comprendre, le consoler, le faire rire, partager des moments magiques et transformer un simple quotidien en un souvenir gravé dans le marbre. Avec elle dans son cœur d’homme, dans sa tête de chevalier, il se sentait capable d’arrêter tous les criminels de la terre juste pour les beaux yeux de sa Miranda. Bien que ce soit paradoxal pour beaucoup de gens, il se sentait plus libre qu’avant, comme si elle était les ailes qui lui manquait pour pouvoir voler. Il savait que dorénavant, il avait un avenir à préparer, non pas pour le peuple ou pour Bénécius, mais pour lui. Grâce à Miranda, il pouvait compter sur un avenir radieux.