{Terminé}{Seraph} Tout travail n’est pas bon à prendre

En ce début de journée morne et pluvieux, bien des gens n’auraient pas envie de sortir sans s’être bien préparés au préalable. Ou de ne pas sortir du tout, à tant faire. Quoi de mieux en effet que de rester lové dans un lit, devant un bon feu de cheminée, une boisson chaude à la main, ou un bon livre simplement pour oublier un moment le mauvais temps qui s’installait ? Ilaria s’y serait bien laissée allée, mais elle avait à faire ce matin-là. Contrairement à ses habitudes, elle s’était habillée chaudement avant de partir. Direction l’allée des marchands, où elle devait aller faire quelques courses, et aider l’un d’entre eux à tenir son stand.

Oui mais voilà, elle trainait des pieds pour y aller. Il fallait dire que ce mauvais temps avait eu le don de la mettre de sale humeur. Rester toute la matinée sous la pluie, voilà qui allait être désagréable. Elle avait presque envie de rentrer à l’auberge. Mais cela signifierait qu’ils n’auraient pas d’argent, donc pas de nourriture. Autrement dit, pas le choix. En tout cas, c’était bien que son travail actuel soit à Naturalia. En quelques semaines, c’était devenu son territoire préféré, et elle se l’appropriait peu à peu. Mais elle ne boudait pas pour autant Bénécius, qui possédait quelques lieux bien sympathiques. En tout cas, le marché n’était pas un endroit nouveau pour elle. Elle s’y était rendue un jour pour acheter une dague, et s’était retrouvée à discuter avec un mage rouge du nom de Duscisio. C’était une journée fort sympathique dans un cadre tout de même agréable, même s’il avait fallu qu’ils s’éloignent un peu un moment car ils ne s’entendaient plus parler.

« Bon sang, combien de temps vais-je devoir attendre ... »

Hors là, il se trouvait que c’était plutôt le contraire. Bien évidemment, il n’y avait presque personne. Elle espérait juste que son nouvel employeur soit au moins ne serait-ce qu’un peu bavard, sinon elle risquait de s’ennuyer ferme durant quelques heures, après avoir tout mis en place ! Et elle ne pourrait même pas s’amuser avec ses visions sur ce qui était à vendre. Qui en effet se préoccupait de savoir dans quelles circonstances des fois avaient étés transportés de leur lieu de producteur à leur lieu de vente, n’est-ce pas ? D’ailleurs, cela l’étonnait : Le type n’était pas là, il semblait en retard, ce qui la mit passablement en rogne. Et encore plus après une heure et demie d’attente ! L’étoile n’allait même pas pouvoir se dire qu’elle allait pouvoir repartir ... De toute façon, sa nuit était foutue.

« Rhaaaa, ça m’énerve, ça m’énerve, ça m’énerve ! Même pas fichu de me prévenir en plus ! »

Comme pour en rajouter dans son malheur, sitôt ces paroles prononcées, elle se fit bousculer. Alors là, c’était la goutte qui faisait déborder le vase, elle en avait vraiment ras le bol. C’était rare qu’elle soit de mauvaise humeur, mais quand elle l’était, tous aux abris !

« Non mais ça va pas la tête ! Pouvez pas faire attention un peu, non !? »

Maraudeur, niv 2 Messages : 81 Date d'inscription : 04/05/2012

Une nouvelle fois, la pluie s'abattait sur Naturalia. Ces derniers temps, la chasse avait été peu fructueuse, de plus, Seraph ne se sentait pas suffisamment intégré aux Rôdeurs pour leur demander de l'aide sans compter que cela n'était pas dans ses habitudes voire même totalement contre ses principes. D'ordinaire, lorsqu'il ne parvenait pas à se nourrir de la chasse, Seraph guettait les sentiers aux abords des villes pour piller les itinérants. Le Drow n'avait pas remord à faire cela, c'était la condition de sa propre survie.

Or, ce jour là, à cause de la pluie, les voyageurs ne s'aventuraient que trop peu dans la forêt. L'homme jeunait depuis un moment déjà, et c'est à contrecœur qu'il décida de s’aventurer en ville pour la première fois depuis des années.

Encapuchonné, l'homme arpentait les rues à la recherche d'une bourse qui pouvait paraitre remplie. Une fois encore, le peu de passants ne jouait pas en sa faveur. Il décida donc de se rendre dans l'allée des marchands, pensant là bas trouver satisfaction malgré le mauvais temps.

Un moment, Seraph hésita. Qui choisir ? Sa cible devait être isolée et il devait agir rapidement avant que les gardes ne se décident à surveiller cette partie du quartier. Son dévolu se jeta bon gré mal gré sur une jeune femme à la chevelure blanche qui semblait distraite et agacée, comme si elle attendait quelqu'un.

Profitant de deux passants aux côtés desquels le Drow marchait pour ne pas être repéré immédiatement, il s'approcha de la jeune femme.
Après avoir calculé son coup, l'homme tendit la main en direction de la ceinture de l'inconnue pour se saisir délicatement mais néanmoins rapidement de ce qui pouvait ressembler à une bourse.

Cependant, Seraph n'avait pas anticipé le mouvement aléatoire de la jeune femme sans doute du à son énervement. Elle se tourna vers lui pour le réprimander.
Stupéfait, le Rôdeur se contenta de balbutier.

"Désolé."

Mais il était trop tard, il n'avait pas eu le temps de cacher son butin. Il se mit alors à courir dans l'allée en jurant intérieurement. Passant sans se retourner par diverses ruelles en comptant sur sa vélocité naturelle pour semer sa victime si toutefois elle avait tenté de le poursuivre, l'homme finit par s'arrêter et par s'adosser à un mur en retirant son foulard pour reprendre son souffle. Il y avait bien longtemps qu'il ne s'était pas livré à ce genre d'exercice.

*En théorie ça devrait suffire.* Songea le Rôdeur sans se douter de ce qui allait se produire.

« Hé ! Mais c’est … »

Sa bourse ! Décidément, rien n’allait comme prévu ce matin ! Oh non, c’était vraiment mauvais signe pour elle. Non seulement elle se retrouvait sans travail pour aujourd’hui, mais en plus, si on lui prenait le peu qu’elle avait pour nourrir tout le monde, cela devenait préoccupant, car cela voudrait dire qu’ils n’auraient rien à se mettre sous la dent. Pour sûr, Mirilann et leurs compagnons à quatre pattes respectifs n’allait pas être content si elle revenait les mains vides !

C’est décidé, la jeune étoile allait poursuivre ce type, et ce même s’il était trop rapide pour elle. De toute façon, ce n’était pas comme si elle n’avait aucun moyen de le faire. Il fallait qu’elle le rattrape, c’était la seule solution envisageable de toute façon. Même si pour une fois, elle n’avait personne pour l’aider. Oui, absolument personne. Quant aux gardes, elle n’en avait même pas vu un seul en ce jour pluvieux. Pfff, c’était bien sa veine ! Cela dit, il ne fallait pas perdre trop de temps. Elle décida donc de courir, en touchant les murs d’une main, se guidant par rapport aux visions du passé qu’elle obtenait avait des lieux. Heureusement que les souvenirs les plus récents arrivaient les premiers, car elle ne pouvait pas faire autrement. Et puis, se référer aux traces au sol n’était pas forcément une bonne idée non plus à vrai dire, trop de gens étaient passés par ici.

Non loin d’un mur, elle finit par s’arrêter, sortant sa faux avant d’aller derrière pour le retrouver. Juste au cas où elle devrait combattre, ce qu’elle préférait tout de même éviter. C’était là que ce voleur s’était caché, elle en était sûre. Et bien qu’il essaye de se faire le plus discret possible, son pouvoir ne la trompait jamais ... Enfin ... Plus tellement maintenant, l’expérience aidant à séparer les vraies visions des fausses. Le pouvoir de Parendar devenait peu un peu une sorte de sixième sens pour elle. Suivre la trace de quelqu’un, avec de simples visions du passé, cela ne lui serait même pas venu à l’esprit, auparavant. La première fois qu’elle avait fait cela, c’était tout récemment, c’était lorsqu’elle avait rencontré pour la première fois le chef de sa caste ... Il fallait dire que c’était plutôt utile, même bien plus qu’on ne pouvait le croire. Maintenant, elle devait absolument être prudente. Il lui avait semblé être plus vieux qu’elle, humainement parlant, mais pour ce qui semblait être un rôdeur, elle en connaissait plusieurs, et il ne semblait pourtant pas si expérimenté qu’elle aurait pu le penser. Déjà, se faire remarquer en pleine rue, ce n’était pas une très bonne chose.

« Si j’étais vous, je rendrais cette bourse »

Maraudeur, niv 2 Messages : 81 Date d'inscription : 04/05/2012

La jeune femme, armée d'une faux, avait rattrapé Seraph. Stupéfait, l'homme s'éloigna d'elle de quelques mètres. Visiblement de mauvais poil, elle le somma de lui rendre ce qu'il lui avait dérobé. Comment cette femme était-elle parvenue à le rattraper ? L'homme avait couru aussi vite qu'il l'avait pu grâce à la vélocité extraordinaire des Rôdeurs et sans laisser de trace, pourtant, elle ne semblait pas avoir eu beaucoup de difficultés à le retrouver.

"Je sais que c'est frustrant, mais j'en ai plus besoin que vous, j'imagine." Lança Seraph plus pour gagner du temps que pour tenter de convaincre son interlocutrice.

Que pouvait faire le Drow ? S'enfuir de nouveau en créant un mur de flammes pour entraver la progression de sa victime ? Non, cela aurait été inutile. Elle n'aurait eu qu'à le rattraper exactement de la même manière qu'elle venait de le faire. Engager l'affrontement ? Non, trop risqué. Cela aurait attiré l'attention des gardes qui devaient déjà être alertés de son délit et devaient déjà être à sa recherche, de plus il n'était même pas assuré de la vaincre. Le butin n'en valait pas la peine. Seraph avait beau être pauvre et ne jamais savoir s'il pourrait se nourrir le lendemain, comme la grande majorité des Rôdeurs, il n'en était pas au point de prendre des mesures inconsidérées pour quelques piécettes.

Après avoir pris quelques secondes pour analyser de nouveau tour à tour et en boucle ses diverses options, l'homme pesta. Ensuite, il lança la bourse à la demoiselle pour la lui rendre. Peut-être souhaitait-elle en rester là, peut-être pas. En tout cas, une question taraudait toujours l'esprit de Seraph.

"Comment vous avez fait ça ? Je veux dire, comment m'avez vous retrouvé ?" Demanda t-il, curieux et impressionné à la fois.

Il y avait bien des années que le Rôdeur ne s'était pas réalisé de vole à la tire en pleine rue. Il était certain d'avoir réussi. Aucun élément n'aurait du permettre à cette femme de le retrouver aussi facilement. Durant sa course, il ne s'était pas retourné mais il restait persuadé qu'il l'avait semé, ne sentant pas sa présence dans son dos.

« Le vol n’est pas une solution. Si vous aviez faim ... Certains commerçants ici donnent leur production invendue, qu’ils ne pourront plus vendre par la suite juste parce que ça fait plusieurs jours que les produits en question sont sur les étals. Pas que c’est mauvais, ni dangereux pour la santé. Si ce n’était pas pour manger, alors j’estime que non, vous n’aviez pas besoin de cette bourse »

L’étoile avait bien conscience qu’il cherchait à gagner du temps en lui disant cela, et se parait à toute éventualité. Toutefois, il fallait bien mettre les choses au clair avant. Et puis si cela pouvait éviter des vols inutiles, pourquoi pas après tout. Finalement, ce fut la solution la plus sage qu’il choisit. Rendre la bourse. Ilaria en était soulagée. Elle ne voulait pas se battre avec cet homme, il ne l’obligeait pas à le faire.

« Oh, ça ... Pas grand-chose, c’est simplement le pouvoir de Parendar »

Un terme bien obscur pour celui qui ne savait pas ce que c’était et qui n’avait jamais rencontré de chroniqueurs auparavant, qu’elle allait bien évidemment développer puisqu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle le rattrape si facilement.

« C’est-à-dire tout simplement que je peux voir le passé d’un objet. C’est un pouvoir propre aux chroniqueurs, qui peut être très utile lorsqu’on a compris comment bien s’en servir et que les visions qu’il délivre deviennent plus précises. Vous connaissez l’expression : Les murs ont des oreilles ? Eh bien, je dirais même mieux. Les murs ont une mémoire. Les pierres qui constituent le sol, le sol en lui-même, vos armes, vos vêtements, les livres ... Tous les objets ont une mémoire, ils se souviennent de qui les a portés, ils se souviennent de qui a foulé un chemin, ils se souviennent de qui a touché un mur ... Durant votre course, vous avez touché parfois très rapidement un coin de mur ici et là pour vous soutenir car votre vitesse vous fatigue plus vite, et de toute manière le sol se rappelle de vos pas, aussi rapides qu’ils soient »

C’était une longue explication, mais elle voulait être le plus précise possible. Le pouvoir de Parendar était merveilleux pour cela, bien qu’elle ne l’utilise que quand cela l’arrange. Et en général, ce n’était pas pour retrouver la trace de quelqu’un, mais bien pour compléter les chroniques qu’elle rédigeait car elle pouvait en savoir plus sur un objet que n’importe qui. Prenons une statue. Elle pouvait savoir comment chaque pierre avait été construite, comment, par qui, dans quelles circonstances... Inutile selon certains, mais la jeune fille aimait savoir ce genre de détails.

« Autrement dit, si je l’avais voulu, j’aurais même pu vous laisser partir, et venir vous faucher durant votre sommeil ... Amusant n’est-ce pas ? »

Elle se mit à rire. Ce n’était pas une menace, juste un exemple. Oui, bien sûr, Ilaria aurait pu le faire, si elle était clairement maléfique et qu’elle tenait à l’argent et à la vengeance plus que tout au monde, ce qui n’était bien sûr absolument le cas. Maintenant qu’elle avait pu récupérer sa bourse et qu’il se montrait coopératif, elle voulait simplement lui montrer qu’il aurait pu avoir du souci à se faire s’il avait choisi l’option de fuir à nouveau. Et puis, ça montrait qu’elle avait de l’humour malgré la situation, même si c’était un peu de l’humour noir pour le coup. Du coup, elle ne lui en tenait pas rigueur.

Maraudeur, niv 2 Messages : 81 Date d'inscription : 04/05/2012

La première série de remarques de la jeune femme laissèrent Seraph de marbre en apparence. Cependant, il bouillait intérieurement. Comme pour tous les Rôdeurs, le fait qu'on lui conseille de se comporter comme un clochard qui abuse de la pitié des autres afin de donner une excuse à son mépris lui était insupportable. Il n'en dirait pourtant rien, considérant que cette réflexion était propre à rester entre ses confrères et lui-même.

La suite éveilla en revanche un intérêt bien plus grand chez Flèchecendre. Le pouvoir de Parendar ? Il n'avait jamais entendu parler d'une telle chose même s'il avait passé sa jeunesse entre les livres. Seraph se fit alors la réflexion qu'il avait du rester trop longtemps à l'écart des gens.

En dépit de la clarté des explications qui lui furent fournies, l'homme demeura sceptique. Les sourcils froncés, il se demanda quelle genre de caste pouvaient être ces "Chroniqueurs" dont parlait son interlocutrice. Ensuite, le ton de la jeune femme se fit plus léger. Elle plaisanta même sur ce qu'elle aurait pu faire pour punir amèrement le Rôdeur. Celui-ci, ayant relevé le trait d'humour, accueillit la remarque avec un discret sourire.

"J'imagine que vous ne l'auriez pas fait de toute façon. Vous ne me semblez pas être si cruelle que cela, la preuve en est." Souligna t-il.

Effectivement, dans une situation où beaucoup auraient déjà beuglé à pleins poumons pour ameuter la garde et mettre le voleur en pièces, la Chroniqueuse avait tâché de rester la plus discrète possible afin de régler cette mésaventure par elle-même.

"Dites-moi, tant que nous y sommes. Qu'est-ce qu'un Chroniqueur ? Je n'en ai jamais entendu parler." Demanda t-il sans vergogne.

Après tout, si ses questions gênaient la jeune femme, elle avait libre choix de ne pas y répondre ou de demander une contre partie à Seraph pour ses méfaits à condition qu'il soit en mesure de faire quelque chose pour elle bien entendu. Néanmoins, le Rôdeur se fit la réflexion que cela devait être flatteur de se voir questionner sur sa caste y compris si cela supposait qu'une certaine part voire une part certaine de la population de Nel Beraid pouvait ignorer ce statut.

Quelle drôle de situation tout de même quand on y repense. Peu avant, il avait essayé de la voler, et voilà désormais qu’ils se retrouvaient à parler ensemble. Bon, après tout, il lui avait rendu son bien, il n’y avait pas mort d’homme donc, elle fit comme si rien ne s’était passé. Quant au type pour qui elle devait travailler aujourd’hui, eh bien tant pis pour lui ! Elle l’avait attendu suffisamment comme cela, elle finirait bien par trouver une autre solution pour gagner de l’argent. De toute manière, ce n’était pas à elle de chercher tout le temps à manger pour ses amis. Oui, ils se débrouilleraient autrement.

« Vous avez raison, je ne l’aurais pas fait. Certes, la vengeance est un plat qui se mange froid, mais seulement quand j’ai vraiment les crocs ! »

Même si c’était vrai qu’elle risquait d’avoir faim si elle avait définitivement perdu sa bourse, cela n’aurait pas valu le coup de tuer quelqu’un pour cela. Elle avait une bien drôle de manière de dire qu’elle ne tuerait pas pour une simple bourse, mais bon. Après tout, personne ne méritait la mort pour une chose aussi futile. A moins d’être une personne vraiment proche de son argent, mais il avait de la chance qu’Ilaria ne fut pas comme cela. Il fallait savoir qu’elle ne tuait que lorsqu’elle n’en avait pas d’autres choix possible pour sauver sa peau. En l’occurrence, dans sa vie, jusqu’à maintenant, elle n’avait personnellement réduit à néant qu’un seul homme ... Un type qui s’était transformé en lézard géant, et qui avait failli les réduire en bouillie, elle et Edalion qui l’accompagnait lors de cette aventure, c’est dire ! Fallait dire qu’un lézard géant, c’était plus tout à fait un truc humain. Non pas qu’elle considère les druides par exemple qui se transformaient en animaux comme des choses qui paraissaient aberrantes, mais cette bestiole géante était tout simplement contre nature et il avait bien fallu la mettre hors d’état de nuire.

M’enfin. Pour en revenir à leur discussion, le rôdeur l’interrogeait. Tiens, elle avait attiré sa curiosité, ce qui n’était pas bien étonnant quand on y pensait. En effet, avec très peu d’écrits sur ce qu’était un chroniqueur, plus le fait qu’ils étaient très peu nombreux et encore moins maintenant, et le fait qu’ils faisaient très peu parler d’eux, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Qu’est-ce qu’un chroniqueur au juste ? Tout un ensemble de choses, qu’il s’agissait de devoir expliquer avec des mots simples pour ne pas perdre l’interlocuteur. Oui mais voilà, par où commencer ? Songeuse, elle s’expliqua.

« Eh bien ... Un jour, une étoile arrivait en fin de vie. Mais elle était tellement attachée au ciel, elle y était si bien qu’elle ne voulait pas le quitter. Imaginez, un monde où vous ne ressentez rien. Pas soif, pas faim, pas de peur, pas blessures, pas de pensées qui vous torture l’esprit et vous empêche de dormir ... Vous n’avez même pas besoin de dormir de toute façon ... Vous existez, tout simplement, et puis c’est tout. Cette étoile s’accrocha, et s’accrocha encore. Mais un beau jour, cet étoile se décrocha et tomba sur Nel Beraid ... Elle s’était réincarnée. Dans cette chute, elle a entraîné d’autres étoiles qui se sont éparpillées. Bien sûr, pas toutes ne sont arrivées sur Nel Beraid, pas toutes n’ont pu y survivre également. On peut choisir d’être rôdeur, on peut choisir d’être mage ... Mais pas nous, on naît chroniqueur »

Maraudeur, niv 2 Messages : 81 Date d'inscription : 04/05/2012

Du mieux qu'elle le put, la jeune femme expliqua au Rôdeur ce qu'était un Chroniqueur. Au début, l'homme écoutait très attentivement, curieux d'en savoir d'avantage sur cette caste si particulière. Cependant, dès qu'il eut connaissance de la majeure partie des informations, il se mit à froncer les sourcils tant et si bien qu'il eut un léger rire amusé lorsque son interlocutrice acheva son récit. Il ne croyait pas une seconde à son histoire d'étoiles et se disait que c'était une manière qu'elle avait trouvé de se railler de lui après qu'il lui ait causé quelques problèmes.

"En plus vous avez le sens de l'humour." Commenta t-il avant de revenir sur sa dernière remarque qu'il avait prit un peu pour lui.

"Sachez que je n'ai pas choisi d'être Rôdeur. Ce sont les Rôdeurs qui m'ont choisi. Ma destinée était tout autre, à l'origine." Fit-il en regardant machinalement le tatouage dessiné sur son poignet droit après avoir relevé la manche de son vêtement.

Seraph ne se plaisait pas à devoir se comporter comme un malfrat pour survivre et à causer du tord à toute personne ayant le malheur de croiser sa route dans son propre intérêt, trahissant ses premières valeurs de Protecteur. Le sort ne lui avait cependant pas laissé le choix.

"On m'appelle Seraph." Dit-il ensuite.

Il n'allait tout de même pas disparaitre comme ça, il restait encore au Rôdeur un minimum de sens de l'honneur. Autant rendre la communication avec la Chroniqueuse le moins difficile possible. Après tout, il lui devait bien un service pour ce qu'elle avait pour lui ou plutôt pour ce qu'elle n'avait pas fait contre lui. Une personne quelconque aurait agi différemment. A vrai dire, une personne quelconque n'aurait pas été en mesure de le pister en premier lieu.

"Peut-être pourrions-nous nous être utiles. Disons que ce sera ma façon de vous remercier pour ne pas avoir ameuté les gardes." Proposa t-il enfin.

| Désolé pour l'attente. |

« Eh bien, disons que je préfère ça que de rester muette comme une tombe, ce ne serait pas très intéressant pour mes interlocuteurs, ce qui bien sûr ne m'empêche pas d'être sérieuse quand c'est nécessaire »

Autrement dit, elle agissait comme bon lui semblait. Si elle le voulait, elle aurait pu en effet vouloir punir le rôdeur. Mais même si la journée avait bien mal commencé et qu'elle avait râlé sur le coup, elle n'était pas le genre de personne à se plaindre sans arrêt. Disons que cela arrivait, un petit moment de colère. Par chance pour ce Seraph, cet état ne durait pas bien longtemps chez elle. Sauf lorsqu'on s'en prenait à se amis. Ca, c'était le genre de choses qu'elle ne laisserait jamais passer en sa présence.

« Si vous êtes rôdeur, je suppose que c'est ce qui vous convient le mieux s'ils vous ont choisi alors. Et puis, cela ne fait pas de vous quelqu'un de nécessairement mauvais, contrairement à ce certains peuvent croire »

Ilaria repensait à Xadr en disant cela. Seraph n'était pas le premier rôdeur qu'elle rencontrait et elle savait bien qu'on ne pouvait pas mettre tous les gens dans le même panier, même s'il existaient de nombreux préjugés sur telle ou telle personne, telle ou telle caste. Mais Ilaria commençait à rencontrer tant et tant que monde qu'elle s'était rendue compte que chaque personne était différente.Cependant, il fallait bien l'avouer, quelque chose l'intriguait chez celui qui se tenait en face d'elle.

« Et moi, Ilaria. Dites-moi Seraph, pardonnez mon indiscrétion, mais que vouliez-vous dire par là ? Vous n'étiez pas rôdeur autrefois ? »

Ca alors, pour une surprise, c'était une surprise. Ilaria se demandait ce qui pouvait pousser des gens à changer de caste. Elle ne savait même pas que c'était possible jusqu'à maintenant, c'était dire, alors forcément, le cas de Seraph l'intéressait. Surtout, elle se demandait bien ce qu'il pouvait être avant ! Et cela, elle ne pouvait pas le deviner toute seule, sauf si elle examinait son passé, ce qu'il ne lui laisserait sans doute pas faire !

« Je suis curieuse, alors quelques réponses, ça me suffit bien »

[Pas de soucis, c'est moi qui y ait pas mal pris mon temps]

Maraudeur, niv 2 Messages : 81 Date d'inscription : 04/05/2012

"Ilaria", c'était ainsi qu'elle se nommait. La logique implacable de cette femme ainsi que son caractère très direct avait éveillé l'intérêt de Seraph qui n'avait, semble t-il, rencontré que trop peu de gens de la sorte au cours de son errance et même dans sa vie d'avant. Sa façon de penser n'était ni celle qu'empruntaient traditionnellement les membres pullulants de la plèbe de Bénécius, ni celle de Naturalia et encore moins celle de Malificium. Elle venait d'ailleurs et le Rôdeur s'étonna de se trouver curieux de savoir comment cette femme avait-elle été éduquée et par qui.

Une nouvelle fois, leurs points de vue se confrontèrent. Fort de son expérience, Seraph s'était permis de tiquer lorsqu'Ilaria avait suggéré qu'il avait été choisi par les Rôdeurs parce que c'était là le destin qui lui correspondait le mieux. Faisait-elle ici référence à ce que les érudits appellent la "nature d'un être" ? Envers et contre tout, le Rôdeur restait persuadé que si sa vie s'était déroulée comme elle l'aurait dû et si les Anges n'avaient pas pris d'assaut Nel Beraid il y avait de cela plusieurs siècles déjà, il en aurait été autrement quant à son statut. La discussion qu'ils avaient ce jour là aurait alors sans l'ombre d'un doute pris une tournure différente.

Au départ réticent à répondre à la question qui venait de lui être posée, Seraph se plia néanmoins à la requête de son interlocutrice, jugeant qu'il lui devait bien cela et que de toute évidence, cette femme n'était pas de celles qui crieraient n'importe quel secret sur tous les toits. Ainsi, après s'être assuré qu'ils étaient toujours seuls dans la rue, il s'approcha d'elle pour parler à voix basse.

"Croyez le ou non, j'étais un Protecteur. Peut-être savez-vous de quoi il s'agit. Cette fonction a disparu il y a longtemps. Le sort à fait que je me retrouve ici aujourd'hui et j'ai pourtant fait de mon mieux pour l'éviter."

Naturellement, Seraph pensait toujours que la jeune femme s'était moqué de lui en lui parlant d'étoiles, mais il restait persuadé au vu de leurs précédents échanges qu'elle parviendrait à détourner cet élément avec suffisamment d'habileté pour que sa réponse fasse tout de même sens.

"Et vous, quand vous étiez une étoile, qu'avez-vous vu de ce monde ?" Demanda Flèchecendre.

« Je vois ... J’ai du vaguement en entendre parler en effet, mais mes souvenirs sont un peu embrouillés là-dessus, enfin, entre les chevaliers, les protecteurs et les gardiens sacrés, j’ai un peu de difficulté à tout distinguer »

L’étoile avait appris énormément dans les livres sur l’histoire de Nel Beraid bien sûr, il fallait bien occuper les longues nuits d’hiver dans les montagnes interdites. Au moins, elle avait un peu de culture générale en tête. Il valait mieux quand on ne connaissait le monde extérieur que par les livres. Enfin, s’occuper tout court, car sa maison, ce n’était pas la porte à côté ! Résultat, avant sa majorité, elle n’avait jamais mis les pieds ailleurs que dans le coin. Bah, ce n’était pas comme si c’était dangereux de se balader là-bas. Enfin si, mais quand on connaissait les moindres recoins où beaucoup de gens se planteraient, il fallait dire que c’était tout de même bien pratique.

« Alors ça, je ne peux pas vraiment vous le dire »

Elle aurait pu lui faire gober n’importe quoi, mais ce ne serait absolument pas sérieux. Déjà que c’était difficile pour une personne lambda de piger que les Chroniqueurs existent bel et bien, elle ne voulait pas qu’on les prenne pour des gens stupides par-dessus le marché. Ilaria avait certes de l’humour, mais il ne fallait pas non plus pousser mémé dans les orties. Mieux valait rester neutre, mais surtout honnête envers lui. Après tout, à quoi bon mentir ...

«Malheureusement, j’aurais bien voulu le savoir. Mais mon arrivée sur ces terres m’a tout simplement fait perdre tout souvenir de ce passé d’étoiles. On dit que c’est souvent le cas, bien qu’une de mes sœurs m’ait fait découvrir qu’on pouvait se souvenir de son passé d’étoile ... Mais pas celui en temps que personne sur Nel Beraid. J’aimerais d’ailleurs bien pouvoir de nouveaux goûter aux joies d’être une étoile. Survoler le ciel, pouvoir tout observer sans jamais rien craindre ... »

Ilaria était songeuse, désormais. Oui, plus tôt, Evaly lui avait dit que c’était une chose merveilleuse que d’être dans le ciel. Après tout, si ce n’était pas le cas, sa nouvelle amie ne chercherait pas un moyen de regagner son demeure céleste à tout prix, n’est-ce pas ? Quant à Ilaria, c’était plutôt de la curiosité qui s’était emparée d’elle lorsqu’elles avaient évoqué cette possibilité de remonter dans le ciel plus qu’autre chose. Toute sa vie était ici, et elle ne voulait pas abandonner son petit shaman adoré qu’elle aimait énormément taquiner mine de rien, et il le lui rendait bien !

Maraudeur, niv 2 Messages : 81 Date d'inscription : 04/05/2012

La jeune femme qui disait être une étoile semblait savoir quelques rudiments sur ce monde et sur son passé. Elle savait même que trois types de nobles porteurs de l'épée avaient existé par le passé entre Naturalia et Bénécius. Ces trois Ordres n'avaient plus beaucoup de secrets pour le Rôdeur qui avait autrefois fait partie de leur fusion.

"Si vous voulez en savoir sur les Chevaliers, les Protecteurs et les Gardiens Sacrés je pourrais sans doute vous aider. A condition de ne pas être trop longs bien entendu." Avait-il répondu.

Ilaria affirma alors ne plus se rappeler de son existence en tant que corps céleste. Seraph eut un sourire en coin, doutant de l'existence des Chroniqueurs.

"Malheureux hasard." Avait-il commenté.

Devant l'air pensif de son interlocutrice, l'archer s'empressa néanmoins de tasser son enthousiasme. L'existence de tels êtres était-elle simplement possible ? Pas un instant la jeune femme n'avait semblé lui mentir dans leurs derniers échanges.

"Depuis combien de temps êtes-vous sur Nel Beraid déjà ?" Demanda Flèchecendre.

C'est alors que l'homme eut un mauvais pressentiment. Les gardes tournaient dans les quartiers et il commençait à être connu de l'endroit. Bien sûr, il y avait peu de chances qu'un garde vienne dans cette rue précise et reconnaisse le Rôdeur mais ce dernier, comme tous les représentants de sa caste, disposait d'une étrange faculté à pressentir le danger comme d'autres choses. Son soudain malaise transparaissait clairement sur son visage. Cette sensation ne l'avait envahi que de rares fois au cours de sa vie ce qui expliquait qu'il ne soit guère habitué à cela.

"Je vais devoir filer. Êtes-vous sûre que c'est tout ce que je peux faire pour vous ?" Fit-il soudain.

«J’en serais ravie, à l’occasion »

Ca pourrait lui être utile pour ses connaissances, mais ce n’était pas quelque chose d’indispensable. Pour l’instant, elle avait seulement besoin d’argent et d’un travail, mais il était hors de question de lui demander de voler quelque chose pour elle. Elle se débrouillerait comme une grande, et tant pis pour cette fois, elle n’avait rien rapporté.

« Vous ne me croyez pas, n’est-ce pas ? »

Pas d’énervement, pas de haussement de voix. Juste une certaine lassitude dans le regard. Non, il ne la croyait pas, ce n’était pas la peine d’être devin pour le comprendre. Et quelque part, c’était plutôt vexant de ne pas être prise au sérieux. Déjà que sa frêle apparence la faisait passer pour une innocente jeune fille, il était difficile de changer les préjugés. Car malgré tout, Ilaria avait fini par acquérir de la puissance physique de par son entraînement avec un ami chevalier, et magique par elle-même au fil du temps. A vrai dire, en quelques mois, elle avait énormément progressé, mine de rien. Bien plus que tout ce pan de vie passé dans la montagne où elle n’avait pas fait grand-chose au final.

« Vous devez me prendre pour une folle. Et je suppose que ce sera encore plus le cas si je vous dis que suis tombée sous la forme d’un nouveau né, il y a dix-huit ans de cela. J’ai été recueillie. Et si vous ne croyez toujours pas, et que vous ne rencontrez pas d’autres chroniqueurs, je vous conseille de faire un tour à la bibliothèque de Naturalia. Si vous avez la chance de tomber pas loin de notre QG, vous verrez que je vous dis la stricte vérité »

Elle n’allait pas lui raconter non plus comment accéder à leur repaire. Il ne fallait pas pousser mémé dans les orties. De toute façon, même avec un plan, il ne pourrait pas y accéder avant des semaines. C’était une protection pour les chroniqueurs qui étaient déjà bien trop peu nombreux comparés aux autres classes par leur nature céleste.

Soudain, Ilaria se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Seraph faisait une drôle de tête et semblait nerveux. Drôle de réaction tout à fait inadaptée. Mais elle comprit vite lorsqu’il dit qu’il devait filer. Des gardes, très certainement. Et elle en eut vite la confirmation lorsqu’elle entendit quelqu’un s’approcher. S’ils l’attrapaient, il était cuit.

« Oui, allez-y ! Je vais pouvoir créer un brouillard épais, ça devrait vous laisser le temps de partir »

Maraudeur, niv 2 Messages : 81 Date d'inscription : 04/05/2012

Ilaria semblait déçue que Seraph ne l'ai pas cru mais pouvait-elle réellement l'en blâmer ? Les Chroniqueurs étaient rares sur Nel Beraid à un tel point qu'en plus de deux cent ans d'existence, le Rôdeur n'avait croisé qu'un seul de leurs représentants. Désireuse de le faire changer d'opinion sur les Étoiles, la jeune jeune femme lui donna même un indice qui lui permettrait de vérifier qu'elle ne lui avait pas menti ou qu'elle n'était pas folle.

"Nous verrons. Si vous êtes vraiment une Chroniqueuse, je finirai bien par en être convaincu d'une manière ou d'une autre." Avait-il dit pour tenter de rassurer son interlocutrice.

Le temps pressait et malgré les quelques réponses qu'il lui avait fourni, Flèchecendre avait l'impression de ne pas avoir su remercier la demoiselle comme il se fallait pour lui avoir épargné une course poursuite effrénée avec la garde de Naturalia. Il espérait bien pouvoir s’acquitter de sa dette un jour. En tout cas, si l'occasion se présentait il n'y manquerait certainement pas.

Sentant le danger approcher, l'homme pressa le pas. Il analysa l'environnement et se rendit compte qu'il pouvait grimper sur un mur en prenant appui sur un autre puis en bondissant avec un appui parfaitement vertical, ce qu'il fit. Cette acrobatie n'était pas à la portée du premier venu mais elle offrait, lorsque l'on était en mesure de la faire, un avantage indéniable en terme de mobilité que ce soit pour se battre, poursuivre quelqu'un ou même dans le cas présent pour fuir.

Du haut de son perchoir, le Drow jeta un dernier regard à cette étrange jeune femme aux cheveux d'argent.

"Qui que vous soyez... Merci." Dit-il avec une voix qui laissait penser que sa sincérité était indiscutable.

Puis, il disparut. Il doutait toujours de l'existence des Chroniqueurs puisqu'il n'avait pas pu vérifier ce qu'Ilaria lui avait dit de ses propres yeux. En tout cas, il se souviendrait du jour où il avait rencontré l’Étoile.

Il finirait bien par le croire, qu’il le veuille ou non. Après tout, il n’était pas le seul, et il ne semblait pas s’obstiner à ne pas vouloir croire tout ce qu’elle lui disait. Il lui accordait le bénéfice du doute, et c’était déjà bien aux yeux de la chroniqueuse.

« Oui, de cela je n’en doute pas. Vous finirez bien par en rencontrer d’autre, et ce même si notre caste est bien trop discrète pour l’instant ... »

Et alors, à ce moment-là, peut-être se souviendrait-il de cette rencontre. Il finirait bien par comprendre qu’elle ne disait que la stricte vérité. Oui, de cela, elle en était certaine : Un jour les chroniqueurs sortiront de leur cachette et se montreront plus présent. Elle en avait le pressentiment. Pourquoi ? Cela, l’avenir nous le dire. Après tout, au dehors, elle avait déjà rencontré pas moins de deux consoeurs, ce qui était déjà pas mal au vu de l’immensité de ce monde.

C’était triste tout de même d’un côté de ne pas pouvoir être comme les autres. Ils étaient trop peu connus. Mais pourquoi ? Ilaria aurait dû le demander à son chef. Pourquoi se cacher ? Certes, certains les voyaient d’un mauvais œil, mais globalement, pas tout le monde ne lui avait cherché des noises, loin de là. Au contraire, au cours de ses aventures, elle s’était fait de nombreux amis et elle savait très bien qu’elle pouvait compter sur eux. Enfin, surtout sur quelques uns, qu’elle avait vus plusieurs fois déjà.

« De rien, mais ne perdez pas votre temps en remerciements, filez ! »

Enfin, c’était plutôt que c’était un peu gênant d’aider un rôdeur à fuir. Même si cette fois, il n’avait rien pu voler au final. Ilaria sourit. Il ne fallait pas le retenir, car l’heure était venue de se quitter. Un peu précipitamment certes, mais cela rendait les choses plus amusantes. Avec ce brouillard qu’elle venait de former, au moins, elle était à l’abri. Et dire qu’elle était venue là pour travailler ! Tant pis, elle devrait gagner son pain plus tard, elle n’allait pas en faire toute une histoire.

Au moins, elle avait fait une rencontre quelque peu amusante pour une fois, songea-t-elle sur le chemin du retour, lorsqu’il fut parti et qu’elle fila également. Elle ne voulait pas qu’on la rende responsable d’un éventuel problème qui aurait pu avoir lieu au marché. Il n’empêche qu’elle se demandait toujours ce qui avait bien pu amener Seraph à devenir un rôdeur. Elle ne manquerait pas de lui demander si elle le rencontrait à nouveau. Ah, curiosité quand tu nous tiens.

» Bon. Au travail ^°^ [terminé]
» Travail acharné [Miranda] [TERMINE]
» Seraph / Flèchecendre
» Démence et Maléfice. ! PV : Seraph |
» ° Il faut un début à tout °

{Terminé}{Seraph} Tout travail n’est pas bon à prendre

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