Depuis qu'elle avait eu cette entrevue avec Ambrosia les choses avaient tout de même un peu changé à la Tour… On avait un peu moins tendance à lui filer le sale boulot, on lui foutait plus ou moins la paix. Pas qu'elle abusait de cette "protection", elle n'avait pas envie de causer plus d'ennuis à la conseillère qu'elle n'en avait déjà, mais certains mages avaient comprit qu'on ne la changerait pas. Et qu'elle ne partirait pas. Les plus sages avaient donc enterré la hache de guerre, même si ce n'était pas bien profondément, et elle parvenait fort bien à s'accommoder des autres. Puis même elle s'était un peu assagie, évitant de jouer trop de mauvais tours. Certains se retrouvaient toujours avec des couleurs surprises mais ce n'était plus comparable à ses premiers jours à la Tour…

Du coup elle avait beaucoup plus de temps pour elle… Si elle travaillait à son herboristerie et à son contrôle du vent, parce qu'on était pas le cancre que l'on pensait si facilement, elle s'emmerdait tout de même un peu. Elle n'avait plus l'excuse des vieux croûtons pour aller courir le monde alors quand elle avait vu la petite annonce, elle n'avait pas hésité bien longtemps !! L'elfe avait du attendre un peu avant de pouvoir rencontrer le nomade qui l'avait placardée un peu partout en ville mais une fois qu'elle s'était trouvée face à lui… On ne pouvait pas vraiment parler de coup de foudre mais elle l'avait immédiatement sympathique et, paradoxalement, très agaçant. Bref, il lui plaisait bien et elle sentait qu'il serait capable de tuer dans l'œuf l'ennuis qu'elle éprouvait depuis quelques jours. Puis il y avait quelque chose en lui qui lui semblait familier sans qu'elle ne puisse dire quoi… Quelque chose qui faisait qu'elle se sentait proche de lui, très certainement sa façon de faire, son caractère, qui semblait tout aussi libre que le sien…

Et c'est pourquoi elle s'était soigneusement préparée avant de prendre la route pour le rejoindre au point de rendez-vous. Il ne s'était pas énormément étendu sur ce qu'il allait faire exactement mais la jeune femme avait comprit les grandes lignes, suffisamment pour savoir quelles potions prendre… Son baume cicatrisant et anti-douleur déjà avec quelques bandages, le tout en grande quantité. Quelques potions de soins et énergisantes ensuite, à peine deux ou trois, elle n'avait pas eu les moyens d'en faire plus… Et enfin, ses propres créations, celles qui lui avaient donné une certaine réputation. Il y en avait qui produisaient beaucoup de fumées, d'autres des lacrymogènes, d'autres particulièrement explosives, contenant un élément volatil qui réagissait à la moindre étincelle… Ces dernières étaient ses préférées, de petites potions bien fourbes qui, si elles ne blessaient pas vraiment, étaient suffisamment incapacitantes pour parfois faire basculer la victoire dans son camp…

Etant donné l'endroit où ils se trouvaient, Lili avait opté pour une tenue nettement plus discrète, plus rôdeuse que mage rouge. Toute vêtue de cuir sombre, elle avait rabattu une capuche sur sa chevelure neigeuse afin de ne pas trop se faire remarquer de loin, ce genre de couleur devenait presque aussi efficace que de se peindre une cible dans le dos… Lorsqu'elle arriva, elle vit Cirdan de dos, chapeauté par une étrange chose bleue et menue. Cela la fit s'arrêter quelques instants pour les observer…Elle n'entendit pas exactement toute la discussion mais parvint à capter quelques mots. Suffisamment pour comprendre que la chose bleue n'était pas un accessoire excentrique mais une créature intelligente... La jeune femme déglutit légèrement avant de tirer sa capuche un peu plus bas sur son visage avec le fervent espoir de ne pas être approchée par la luciole bleue, pire encore que ses cheveux blancs en matière de discrétion…

Lili comprit immédiatement pourquoi elle appréciait Cirdan et avait eu envie de le suivre mais il n'était plus temps de s'éterniser sur ça. Il y avait plus pressant… Elle se composa un sourire professionnel, histoire qu'il ne croit pas qu'elle était venue en touriste, et le salua…

-Et me voilà… C'est marrant mais pas discret votre fée… Vous l'avez eu où?

Loin du mouroir de Maléficium, au château de Bénécius, la garde de la cité blanche avait reconnu un chevalier comme conseiller. Edalion Hélioz fut désormais instructeur auprès de tous ceux qui voulait suivre sa trace sur le parcours de la justice. Il avait la délicate responsabilité de faire redorer le blason des combattants de la justice comme dans les vieux temps de Nel Beraid. Cette tâche commençait parmi la formation, il devait repérer tout individu qui serait une menace pour le code d’honneur de la chevalerie. Il ne voulait plus de traitre, de la brebis galeuse, les chevaliers renégats qui profitaient de leur rang pour arriver à des fins malsaines. Ils étaient gravés en rouge sur la liste noir des ennemis du chevalier. Bien que nouveau conseiller, Edalion se devait de montrer l’exemple, nos pas en conseils, en stratégie, ou en combat, il devait transmettre, enseigner ce qu’il incarnait. C’était la raison pour laquelle, il refusait de rester au château comme une vulgaire gratte papier et il était avant tout un homme d’action. Etant plus fort qu’avant, plus expérimenté, il se permit de choisir des missions plus ardues sur le tableau des quêtes à remplir. Il se rappelait encore de sa venue devant ce tableau pour choisir ses premières missions, qui étaient des escortes, une ronde à faire, un sauvetage, toutes ces quêtes qui paraissaient ridicule, mais qui chaque une avaient son importance. Que de souvenir, cependant, sa détermination et son ardeur à la justice n’avait pas diminué bien au contraire, il était plus déterminé que jamais à déjouer les tours de Maléficium. D’ailleurs, ce jour-là, il choisit d’enquêter sur une rumeur concernant le mouroir, un endroit qui avait l’habitude de faire frissonner le chevalier.

D’après ce qu’il savait, il s’agissait d’un lieu de repos et de soin. Cependant, une récente note témoignait des gens qui s’y rendaient sans jamais en sortir et le peu qui étaient revenues avait littéralement perdu la raison. Bien qu’il s’agisse là d’un problème concernant Maléficium, le chevalier se disait qu’il devait agir en gage de prévention contre une éventuelle future menace pour Bénécius. Il devait donc se rendre là-bas. Bien qu’il ne portait pas la cité noir dans son cœur, il avait une drôle d’habitude de se rendre là-bas en ce moment et avait tendance à y entrer en douce pour en sortir en fanfare. Désormais, il devait être prudent, son visage et peut être son nom circulaient à Maléficium. Mais contrairement aux nomades ou aux rôdeurs qui eux agissaient plus généralement dans l’ombre, là où ils se faisaient connaître, les chevaliers recevaient une force si leurs actions étaient révélées au grand jour. Car un chevalier devait faire naître la confiance et la sécurité chez ses alliés et la crainte chez ses ennemis.

Pour la préparation aux voyages, tout a été minutieusement préparé. Pour l’entrée discrète, il enfila une cape grise foncées couronnée d’une capuche similaire. Cet habile cachait son armure légère de chevalier, son épée et son blason. Il avait choisi d’emporter avec lui, une corde, comme à son habitude, car pour lui, cet objet pouvait servir à beaucoup de chose et surtout en dernier recours. Il la plaça en bandoulière. Comme moyen de transport, il avait opté pour les chariots des marchands itinérants. Beaucoup voyageaient entre les cités et beaucoup avait été secouru par le chevalier contre des bandits de grands chemins. Il dû changer plusieurs fois, mais au final, il s’était retrouvé devant les portes noirs. Cette ville ne changerait donc jamais, l’odeur était irrespirable, les rues sales, les gens malhonnêtes et souvent violant. Et surtout, le justicier devait fermer les yeux sur les nombreux crimes qui se déroulaient sous ses yeux, de temps en temps, lorsqu’il pouvait intervenir sans se faire remarquer, il sauvait une personne d’un projectile perdu, d’une impasse, de la détresse. Mais avant tout il devait se concentrer sur le mouroir et mener son enquête.

Arrivant devant le bâtiment, tout semblait parfaitement normal, ce lieu avait plus l’air d’une chambre funéraire qu’un lieu de soin, y paraissait qu’il s’agissait d’une ancienne écurie transformer en grande maison lugubre. Le chevalier ne s’étonnait de plus rien. Des groupes de personnes s’étaient rassembler devant, peut être certains attendaient des soins, d’autre discutaient tout simplement. Il y en avait même un, ou voler une étrange petite lueur bleu, il s’agissait d’un couple aussi bien camoufler que lui, même mieux. Des collègues ? Des étrangers ? Edalion devait d’abord relever un maximum d’informations avant de passer à l’action. Comme il le savait très bien, l’issus d’une guerre dépendait du nombre d’informations qu’un camp avait sur l’autre, celui qui en avait le plus prenait l’avantage. Alors, il décida d’accoster discrètement ce duo, les préférant aux hommes effrayants des autres rassemblements. Il s’en approcha mais resta à une distance de sécurité, mais suffisamment prêt pour qu’il puisse être entendu.

« Excusez-moi, vous n’êtes pas d’ici, n’es-ce pas ? J’aurai besoin de tout ce que vous savez sur cet endroit, je suis à la recherche d’un mage noir, un dangereux mage noir… »

Le silence se posa et les regards se toisèrent. Edalion, à ce moment précis, se méfiait de tout et de rien. Il avait volontairement mis ses mains en évidence pour montrer qu’il n’était pas hostile, mais il s’avait très bien se défendre à mains nues et c’était là que résidait sa spécialité…

-Un héritage… Je suppose que je devrai me satisfaire de cette réponse oui.

On sentait une pointe de scepticisme. Et des regrets aussi, probablement du à sa curiosité qui ne serait pas totalement assoupie… Soigneusement caché sous sa capuche, le regard de la jeune femme accrocha la minuscule silhouette diaphane et bleutée. Indéchiffrable, elle gardait le silence. C'était probablement la première fois qu'elle croisait une telle créature. Elle était probablement étonnée, fascinée, qu'une telle chose puisse exister. Si elle avait d'autres questions, l'elfe ne les posa pas, les gardant soigneusement pour elle. Seule la raideur de ses épaules trahissait une certaine tension, ainsi que sa main qui restait obstinément posée à portée de sa dague. Ce n'était pas de l'animosité envers Dunamys mais plutôt un malaise. La mage rouge semblait bien plus tendue qu'à son arrivée et scrutait maintenant les alentours avec une certaine nervosité.

La jeune femme du s'arracher à la contemplation de la petite fée et sa surveillance des personnes se trouvant dans le dos de Cirdan pour se tourner vers l'inconnu qui venait de l'accoster. Il était borgne et doté d'une stature assez impressionnante… La mage rouge fronça les sourcils. Cette silhouette lui disait quelque chose sans qu'elle ne parvienne à mettre un nom sur son visage. Elle avait du le croiser déjà mais ne savait ni trop où ni trop quand. Cela ne l'incita pas pour autant à rabattre sa capuche pour qu'il puisse la reconnaître, elle tenait trop à son relatif anonymat pour ça ! Au lieu de cela elle eut un sourire en coin avant de répondre de façon sardonique, au même moment que le nomade.

-Un dangereux mage noir? Et vous avez pas plus précis? Parce que c'est un peu la spécialité locale…

Quant au lieu… Le Mouroir avait une réputation suffisamment sinistre pour que tout le monde sache que se faire soigner ici équivalait à jouer sa vie aux dés. Pour les détails… Ceux qui avaient pu en apprendre plus sur les secrets des lieux n'avaient jamais eu l'occasion de transmettre leur savoir. Soit ils ne vivaient pas vieux soit ils n'étaient plus en état de communiquer d'une quelconque façon… Si Edalion était méfiant avec eux, il n'y avait pas de raisons pour que la réciproque ne soit pas exacte. Même s'il lui disait quelque chose, elle était incapable de dire pourquoi donc, tant qu'ils n'étaient pas surs de son identité, ils pouvaient très bien représenter un danger pour leur entreprise. Surtout en territoire ennemi… S'il les prenait pour des membres de la faune locale, elle n'allait certainement rien faire pour démentir son impression.

De ce point de vue là, Bellinda rejoignait la petite fée et ne put s'empêcher de lancer un regard vaguement agacé vers Cirdan. Enfin, sous sa capuche… Il tenait tant que ça à mourir maintenant alors que… Enfin il n'était pas si vieux. Il avait encore des choses à faire, découvrir ou apprendre. L'inconnu était trop proche d'eux pour qu'elle puisse se permettre de lui faire quelques remontrances sur son absence de prudence, à ses yeux. Au lieu de cela elle lui donna un discret coup de coude alors qu'elle réajustait la sangle de sa besace sur son épaule. Si jamais il se tournait vers elle, elle ferait en sorte de lui faire les gros yeux… En espérant qu'il comprenne. De toute façon, Edalion était bien parti pour leur apporter des ennuis. Grand, droit, fier et direct, il les faisait déjà remarquer alors qu'ils essayaient de se fondre au mieux dans la masse…

-Les lucioles ne disent pas que des idioties…

Elle n'avait pu s'empêcher de siffler cela à voix basse, entre ses dents… En attendant les portes de l'établissement semblaient ouvertes… Elle se tourna distinctement vers le nomade et sa fée.

-Prêts les enfants?

Un silence s’empara de la scène lorsque les premières paroles s’éteignaient. Le chevalier observai ses interlocuteur et se doutait qu’il n’avait rien n’à craindre d’eux, mais il sentait une sorte de méfiance envers lui qui pour lui n’était pas nécessaire. Mais après tout, ils se trouvaient tous les trois dans un lieu où le sang et les ténèbres étaient les éléments clés. Il devait prouver qu’il n’en était pas un agent. Son idée fut assez simple, il était camouflé et détesté l’être. Mais en dessous de sa cape, il avait conservé sa tenue habituelle ainsi que son blason. Le blason appartenant à l’ordre des chevaliers, par contre rien n’indiqué son grade et ceux pour une raison volontaire de sa part. Il voulait être considérait comme un vrai justicier et non comme un gratte-papier comme ses collègues conseillers. Alors délicatement, en prenant soin que seul Cirdan et Bellinda puis le voir, il poussa de son index sa cape devant lui pour libérer le blason qui se trouvait sur sa poitrine. La question des deux était juste, une information plus précise était nécessaire.

« Je cherche un certain Cornélius Rotwang. Pour le bien et le salut de la tour blanche, il doit disparaître. Si votre mage noir est le même, alors je peux vous prêter main forte. Je suis le chevalier Edalion Hélioz. »

La présentation était faite. Le temps qu’il remette sa cape en place, il fouilla les alentours de son œil, personne ne semblait faire attention à eux et personne ne l’avait entendu. Ce Cornélius n’était pas une mission, une cible choisit au hasard sur le tableau de mission. En se rendant chez les mage blancs, que le chevalier considérait comme ses plus propres alliés, il eut une discussion avec l’un des supérieur magicien du bien concernant un illustre héro d’antan qui s’était fait capturé et torturé à la prison aux milles péchés. Il se trouvait que l’un de ses tortionnaires portait le nom de Rotwang, avec une grande probabilité que ce soit de la même famille que ce Cornélius. Désirant rendre justice, même deux siècles après, Edalion n’avait pas hésitait une seule seconde à accepter la requête du mage.

Tout ceci, le chevalier l’avait gardé pour lui. Bien que ce ne soit pas un secret, il considérait que le moment était mal choisit pour entamer une conversation sur ce sujet, peut être auront-ils l’occasion plus tard. La seule chose qui importait à cet instant, c’est qu’ils devaient savoir qu’ils avaient un allié en plus. Habituellement, le guerrier était un meneur d’homme, mais dans certain cas, comme dans celui-ci, il savait qu’il devait rester en retrait et agir en cas de danger.

Puis, son regard s’attacha sur la mage rouge camouflée. Son intuition lui offrait une sensation familière à cette présence, mais rien de certain et encore une fois, le moment était mal choisit pour mettre son nez dans des sujets qui n’était pas adapté à la situation. Le rôdeur, lui, avait l’air d’être bien entouré, mais ce qui le marqua le plus c’est qu’il semblait bien déterminé dans ses mots, peut être que finalement, un nouvel allié se tenait la devant lui. Mais en tout cas, il ne semblait pas le connaître.

L'inconnu était donc un chevalier... D'un autre coté, elle n'aurait pas du être étonnée, elle avait presque l'impression qu'il se baladait avec une pancarte le mentionnant. Il faisait trop droit, trop honnête pour les lieux. Bien entendu, maintenant qu'elle commençait à comprendre tous les tenants et les aboutissants, elle n'était vraiment pas contre un peu d'aide. Surtout de la part d'un grand gaillard à qui on pouvait probablement demander d'encaisser à sa place... Mais pour ce qui était de l'infiltration, c'était un peu loupé avec lui. La mage avait presque envie de le tirer par le col pour le faire plus discret. Au moins plus petit, moins baraqué...

Cirdan semblait donc bien décidé à l'intégrer à leur petite équipe au débauché... Elle espérait vraiment qu'il n'allait pas leur attirer plus d'ennuis que nécessaire. Ce qu'ils avaient en tête aujourd'hui tenait plus de la frappe chirurgicale, pour ne pas dire assassinat, que de la libération héroïque de toute une zone. Cela pouvait paraître égoïste, froid et sans moral mais la jeune femme savait que s'ils ne se focalisaient pas sur ce point unique, ils allaient multiplier par trois leurs chances d'y rester. Ils n'étaient pas en position de force, ils étaient en petit comité et, normalement, vaguement sous couverture. S'ils croisaient une armée d'esclaves, ils ne pourraient pas s'occuper d'eux... Et ça... Bellinda n'était vraiment pas sûre qu'Edalion l'ait bien assimilé. Il avait plutôt l'air du genre à chercher à faire ce qui était juste sans pour autant réfléchir à certaines conséquences. Trop "brave" en somme...

-Bon ben bienvenue dans l'équipe...

Le ton était teinté de cynisme, certainement parce qu'elle n'aimait pas quand une trop grande part d'improvisation venait se greffer à un plan sensé être bien huilé. Si cela n'avait concernée qu'elle, cela ne l'aurait certainement pas autant dérangée. Mais là... Enfin, bref...

-Vu que t'es pas sourd j'imagine que t'as comprit que lui c'était Cird'. Moi tu peux m'appeler Miss. Et ça vaut pour toute l'équipe...

Dunamys s'était adressée directement au nomade en utilisant la contraction de son nom, coté anonymat c'était donc déjà trop tard. Mais rien ne l'empêchait d'essayer de conserver un minimum le sien ! Ce n'était pas tant pour le chevalier que pour toutes les autres oreilles indiscrètes qui pouvaient se trouver dans le coin. Cirdan et Edalion avaient largement les moyens de se défendre si jamais une petite vendetta était organisée par la suite, mais ce n'était pas vraiment le cas de Lili. Elle comptait donc bien prendre toutes les précautions possibles... Donc pas de nom et capuche obligatoire pour elle...

La jeune femme suivit à son tour leur "chef de bande", jusqu'aux portes du mouroir... Sauf que même rentrer dans ce bâtiment, sinistre, se révéla plus ardu que nécessaire. Visiblement il devait y avoir écrit "pigeon" sur leurs trois fronts puisqu'une petite bande locale venait essayer de les racketter. Mais merde, ils n'avaient pas besoin de ce genre de contretemps !! Sa main se porta directement vers la garde de sa dague...

-Si... Et si t'es pas trop lourd et que tu te barres maintenant avec tes pieds nickelés, on va même faire en sorte de vous éviter d'avoir besoin des services de l'établissement...

Ainsi, le chevalier s’était incrusté dans une équipe destinée à faire tomber un homme qui se trouvait être ma cible du justicier. Ce hasard ne pouvait pas mieux tomber, bien qu’Edalion ne connaissait pas ses nouveaux alliés, mais ils semblaient lui faire confiance, il n’y avait donc pas à s’inquiéter, même si ce n’était pas la grande amitié, chaque chose en son temps. Aussi diversifié pouvait être le nomade et aussi dynamique pouvait être la jeune fille, il était sûr qu’il pourra bientôt leur montrer qu’ils avaient accepté un allié sur qui ils pouvaient entièrement compter. Etant l’invité, il laissa respectueusement le nomade ouvrir la marche, suivi de celle qui voulait se faire appeler « Miss ». Un petit sourire timide apparut sur ses lèvres, mais s’effaça aussi tôt, car l’heure était à l’action.
Le trio se mit alors en marche vers l’entrée du Mouroir. Si le chevalier n’était pas habitué à ce genre d’atmosphère, ses poiles s’hérisseraient sans attendre, mais alors l’odeur, c’était encore pire. Et comme par hasard, cette odeur annonça un petit contre temps dans les plans. Le petit groupe de cinq personnes de tout à l’heure s’avança vers eux exigeant un paiement pour le passage. Voilà un acte digne de Maléficium.

Pendant que Cirdan et Miss papotèrent, Edalion lui, resta en arrière et observa chaque individu. Le plus visible était celui qui avait parlé en premier. Un homme armé d’une épée à la ceinture non voilé, donc, cette homme était sûr de sa force et n’avait pas peur de la montrer et dans ce cas si, de l’exploiter à de misérable fins. Celui qui eu le coup de coude, semblait plus frêle, moins sûr. Aucune arme était visible, cela laissait présager un lanceur de sort ou alors un simple voleur muni d’une dague. La deuxième option semblait logique car un mage noir serait fier de porter le fameux vêtement noir. Quant aux trois autres, il s’agissait de vulgaire homme de main, qui suivait fidèlement le meneur. Edalion voyait un bâton, un gourdin et une autre épée. Ces hommes resteront là tant que le chef sera sûr de lui.

En temps normal, fidèle à ses habitudes, le chevalier se serait avancé pour leur ordonner de les laisser tranquille et de partir. Leur laisser une chance de revenir sur leurs actes et paroles. Mais il n’était pas un territoire adapté pour mener une justice, comme semblait y tenir la Miss, il fallait garder une certaine discrétion. Alors, de manière innocente, le borgne mima une gêne à son œil caché et y porta la main découvrant un œil blanc dans lequel on ne voyait pas de fond. Le meneur, jusque-là, fier et dur, vit sa propre main empoigné son arme et la lancé en arrière manquant de toucher un de ses complices, puis, il se retourna vers ses hommes laissant le dos vers le groupe de Cirdan, ses mains empoignèrent les armes des autres qui eurent le même succès que la sienne. Et pour finir, le chef s’étrangla jusque à perdre connaissance. Discrètement, Edalion remit son bandeau en place. Il ne cherchait pas à montrer que c’était lui, mais l’inverse n’était pas très très grave. Heureusement, aucun des trublions n’avaient fait attention à lui, restant bouche-bée devant les actions bizarre de leur chef et surtout, ils ne savaient plus quoi faire ni que croire. Miss et le nomade n’avait qu’a finir le travail ou alors, ses gens partiront d’eux même.

L’œil gauche du chevalier était une marque de son passé. Un pouvoir qui lui donné la permission de contrôler un corps vivant. Cependant, il ne pouvait que lancer sans emprise sur une personne à la fois, et cette personne ne pouvait être un mort-vivant ou un être crée par magie. Il fallait aussi que cette personne soit physiquement plus faible que le chevalier, plus cette personne sera faible, plus Edalion pourra durcir son emprise. En d’autre terme, le chevalier était capable de vous gifler avec votre propre main, ou encore vous étrangler avec, c’est comme si une personne prenait le contrôle de votre bras ou votre corps à votre place. Il l’utilisait particulièrement sur les jeunes recrues qu’il entrainait au château afin de leur montrer les bons mouvements sur eux et qu’ils le ressentent. Rare étaient les fois où il l’utilisait contre des adversaire, et encore moins pour donner la mort.