Après la traversée de la forêt plutôt laborieuse, les trois compagnons sortent enfin des bois. Redressant son chapeau et rehaussant son chèche gris sur son nez, il écouta distraitement les nouveaux ordres de l'Aigrefin tout en suivant du regard le cheval qui s’engouffrait dans les bois.

''- La fille reste au milieu elle pourra détecter des bandits proche plus facilement que nous. Tu sera derrière pour la protéger si quelque chose était pour arriver.''

"-Y'a beaucoup de risques de se faire attaquer?... Bouarf quelle question, si c'était pas le cas on prendrais pas autant de précotions... Décrochant sa longue pelle de son ceinturon, il caressa le long manche de d'ébène. "Sont plus corps à corps ou combat à distance par ici?..."

Après réflexion, peu importe! Un coup de pelle en boomerang et elle se transforme en guillotine volante! Admirant un moment le ciel des plaines pendant que l'Aigrefin continuait de parler, il remarqua la différence entre le ciel du désert et le ciel du continent. C'est fou comme la nuit était claire ce soir!

L'aigrefin partit en premier pour aller rejoindre un rocher plus loin, il fit signe à la Rôdeuse et au Nomade de s'avancer. Autant se faire discret! Mikaeüs se concentra pour se faire le plus discret possible, hop sort de dissimulation lancé. Suivant de près la rouquine, il en profita pour glisser un petit regard le long de ses jambes... C'qu'elle est bien roulée la rouquine!
Bon allez, un peu de sérieux! S'il est derrière elle, c 'est pour veiller sur elle!

Griffonnant rapidement quelques mots dans son carnet, MIkaeüs se reconcentra sur la situation. C'est l'heure d'être attentif...

Profitant de la faible lueur de la nuit, le groupe avait commencé son avancée dans les plaines après être sorti de la forêt. L’Aigrefin, dont elle ne connaissait toujours pas le nom laissa repartir le cheval, puis il donna des ordres ;

'- La fille reste au milieu elle pourra détecter des bandits proche plus facilement que nous. Tu seras derrière pour la protéger si quelque chose était pour arriver.''

"-Y'a beaucoup de risques de se faire attaquer?... Bouarf quelle question, si c'était pas le cas on prendrait pas autant de précautions... Sont plus corps à corps ou combat à distance par ici?..."

Déjà elle ne les écoutait pas, elle ignora la dernière parole du colosse. C’était un ordre ? Une consigne ? Une habituelle menace ? Qu’importe. Elle avait ramené sa capuche sur sa tête, ses pas se firent moins lourd sur le sol, ses sens étaient aux aguets. Ils progressèrent vers le premier rocher au loin, le colosse leur fit signe de venir. Ils l’avaient presque traversés, quand soudain Roussette perçue une sorte de tension encore : Quelque chose, ou quelqu’un, plusieurs même les attendaient, les guettaient…Et ça ne semblait pas loin. Après avoir passé le rocher, de nouveau les plaines laissaient une grande surface où l’on était exposé. D’autres rochers, plus grands étaient présents plus loin. Elle serra les manches de ses couteaux de lancers, puis lança à voix basse : uniquement pour ses compagnons :

‘‘…J’ai un mauvais pressentiment…Méfiez vous, je crois que nous sommes observés.’’

Déjà elle retira trois couteaux de sa ceinture et les dissimula sous son manteau, prête à lancer. Son sourire s’effaça. Quelque chose allait se passer.

Marchant toujours précautionneusement dans l'ombre de la Rôdeuse, le Nomade leva les yeux aux mots de celle-ci:

‘‘…J’ai un mauvais pressentiment…Méfiez vous, je crois que nous sommes observés.’’

Hahaaaah! Enfin, Mikaeüs pourra montrer de quel bois il se chauffe! Guettant les environs avec attention, le Nomade ne vit rien d'autre que l'étendue de terre grisâtre parsemée de quelques rocher trônant fièrement dans la nuit claire. "Personne?..." se dit il finalement.

Mais cette pensée fût vite contredite par le cor de guerre qui déchira le silence de la nuit. Tout sens aux aguets, le Nomade commença déjà à faire lentement tourner sa pelle dans ses mains quand un chevaucheur de sanglier fonça en toute trombe vers le groupe. Des flèches commencèrent à fendre l'air dans un sifflement lugubre. Par chance, aucune ne toucha sa cible, du moins pour le moment...

Dans un vacarme en contraste avec le décor figé, la montagne de muscles empoigna violemment l'animal pour faire chanceler son cavalier. Avec une force inouïe, il y parvint. Restés là a assister au spectacle, les deux jeunots suivirent les instructions de leur guide quand la bête au ventre béant s'échoua sur son maître. Tous les trois maintenant protégés par l'animal, ils scrutèrent l'horizon en attendant les épéistes.

L'attente ne fût pas longue. Quelques instants plus tard, des cavaliers à dos de vraies montures montrèrent le bout de leur épée. Quelle ne fût pas la stupeur du Nomade quand il vit que l'une des montures... ÉTAIT LA SIENNE! Emplis de rage, il bondit au dessus de la carcasse du sanglier et couru comme un forcené vers le cavalier qui osait chevaucher sa propre monture. D'un geste fluide et assuré, Mikaeüs lança sa pelle dans un mouvement de boomerang, elle fendait l'air a une vitesse impressionnante, telle qu'il était impossible de prédire de quel côté elle toucherait sa cible. Par chance, ce fut du côté de la lame. La pelle trancha nettement le bras du cavalier qui tomba à terre en gémissant. Dans le même mouvement, le Nomade agrippa son arbalète et la chargea a une vitesse ahurissante. Tout aussi déterminé, il planta le second cavalier qui, lui aussi, chuta ridiculement en geignant comme un animal. Toujours dans sa course, le Nomade fit tomber son arbalète. Arrivant rapidement a la hauteur de premier bandit, il saisit son bras ensanglanté, tira monstrueusement fort pour faire céder les derniers nerfs qui le rattachait du reste du corps et s'acharna sur sa victime avec son arme de fortune. Essoufflé, il reprit ses armes un peu gauchement et se mit en selle.

"-Alors Menphis?! Content de la vie à Malificium?! Sans aucune amertume, le Nomade caressait la crinière de son compagnon de route. "Plus envie de me quitter, hein?"

Le cheval à la robe ébène hocha négativement la tête et se mit au galop pour rejoindre les compagnons de son maître. Fou de joie et enivré par l’adrénaline et la satisfaction de son action, Mikaeüs ne fut retenir un "Hiiiihaaaaaaaa!!" venant droit du coeur!

Elle avait suivi les ordres, la pluie de flèche s’abattit sur eux sans les toucher. L’Aigrefin avait fait un fait un coup de maître sur cette action…Quelle force ! Elle sortit ses couteaux de lancer de sous son manteau, ferma les yeux. Elle entendait les flèches siffler dans l’air, puis le rythme cessa peu à peu et des bruits de galop se firent entendre. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Mikaeüs n’était plus avec eux, il avait bondit vers l’un des cavaliers qui arrivait, éliminant un d’un lancer de pelle et l’autre d’un tir d’arbalète. Si l’Aigrefin était fort, le Nomade lui était assez rapide…Mais pas plus qu’elle, ça non.

Alors même qu’il revenait avec la monture du cavalier qu’il avait abattu, Roussette se releva hors de la cachette et projeta ses couteaux vers deux autres cavaliers. Six lames de petites tailles volèrent dans la nuit et accrochèrent la pâle clarté avant d’aller se planter dans leur cible, les deux assaillants tombèrent de leurs montures. Pendant la course de ses armes, elle avait dégainé sa lame et s’était rué dans leur direction…Tel une ombre, une ombre meurtrière. Alors même que l’un d’eux se relevait, Bianca était devant lui, sa lame siffla dans l’air en traçant un arc de cercle qui devint sanglant sur la fin. Le bandit, la gorge ouverte tomba au sol, l’autre s’était redressé et bien que gêné par les couteaux porta une attaque sur la rouquine. Le brigand s’acharna sur elle, mais sa lame ne toucha pas la rouquine qui esquivait parfois de justesse ses coups. L’homme porta en énième attaque contre cette fichue rôdeuse qui le harcelait, et ce fut sa dernière, Roussette évita aisément le coup et planta sa dague dans la nuque de l’adversaire.

Elle releva instantanément la tête et tira un autre couteau de sa ceinture. Sur la dizaine, voilà le septième tiré….Méfiance. Le couteau fila vers l’Aigrefin, ratant sa joue de peu, la cible n’étant qu’un cavalier qui les avait contournés pour essayer de le prendre à revers. Encore une fois, la cible tomba, et Roussette lui souhaita une joyeuse mort : tombé devant l’Aigrefin, bonne chance ; Toutefois deux autres cavaliers fusaient vers le colosse. Une autre tension secoua son esprit.

‘‘Attention ! Il y’en as encore des archers ! Derrière les…!’’

Et elle dû se taire pour esquiver un coup d’un autre bandit. Bon sang, combien étaient t’ils ?!

Revenant sur ses pas sur le dos de son cheval, Mikaeüs subit une flopée de flèches qui par miracle, ne le touchèrent pas. L'une d'elle se planta tout de même dans son chapeau. Louchant premièrement sur la pointe rouillée de la flèche qui trônait devant ses yeux, il la retira rapidement puis observa ses alliés. Plissant les yeux pour mieux les distinguer dans l'obscurité, il était surpris par la rapidité de la Rôdeuse et la force de l'Aigrefin. C'est un comble quand même! Un Aigrefin qui tape... un autre Aigrefin...

Arrivant finalement à la hauteur de ses compagnons, le Nomade sourit largement:
"-Très sympa cet interlude musclé!" Descendant de sa monture sombre, il vérifié que sa tente de toile était toujours présente. Effectivement elle l'était encore! Fouillant ensuite dans les deux sacs pendant des deux côtés de la bête, il poursuivi: "Je vouuus enteeend déjà me réprimander... "Mais pourquoi t'a gueulé comme un veau?!" "Tu veux t'faire tuer!"..." Accompagnant ses paroles de grands gestes, jetant les bouts de tissus ensanglantés et autre dague inutilisables qui pourrissaient ses sacs. "Mais au moins j'ai servis de diversion! Vous ne vous êtes pas fait attaqués par les archer!"

Après avoir refermé ses sacs, Mikaeüs fit carrément un câlin à son destrier avant de couper la grossière corde qui l'étranglait à l'aide du crochet de sa pelle. Se retournant avec le sourir, il se mit en marche derrière l'Aigrefin, son compagnon à ses côtés.

L’Aigrefin et le Nomade combattaient peut être encore, peut-être s’étaient t’ils jetés sur l’un autre, qui sait ? Roussette était concentrée sur son propre adversaire, celui-ci arborait deux longues dagues recourbées….Etais-ce un rôdeur comme elle ? Non, ce n’était qu’un simple brigand, et il allait faire les frais de sa stupidité.

Elle esquissa un pas et de suite les attaques de son adversaire fusèrent : il était rapide, aussi rapide qu’elle, et il visait les points vitaux avec une telle précision que Roussette n’esquiva que de justesse la mort à plusieurs reprises. Parfois, elle cognait sa lame contre l’une de celles de son adversaire, faisant voler des étincelles, elle recula sous les assauts. Elle semblait acculée, le brigand le savait, Bianca pu même voir le sourire de l’homme en face s’agrandir sous cette pluie de coups.

‘‘Parfait, continue donc de me sous-estimer…’’

Ce n’est qu’en arrivant près des deux premiers hommes qu’elle avait abattu qu’elle passa enfin à l’attaque. Elle finit mine de perdre l’équilibre et de tomber au sol. Aussitôt l’adversaire se jeta sur elle au sol, ce qui fut une belle erreur. Elle reprit correctement ses appuis et se décala, les lames lui frôlèrent le visage. Elle tournoya sur elle-même alors que le brigand tombait au sol, sûr et certain d’avoir cloué la rouquine par terre. Un cri de douleur sorti de sa gorge quand le poignard de Roussette lui pénétra le dos.

Elle lui écrasa une main pour lui faire lâcher une lame, mais aussitôt l’homme se releva en luttant contre la douleur, Roussette n’eut que le temps d’arracher l’acier de la chair du brigand. Elle recula, il allait mourir quoiqu’il advienne. Un sourire glacial étira les lèvres de Roussette, elle avait gagné et elle le savait mais elle allait le faire souffrir davantage :

‘‘Ce que je veux maintenant….C’est ta vie’’

Elle fusa à nouveau vers lui, il porta un fendant, mais Bianca passa en dessous. Sa lame entra dans la chair de son adversaire à nouveau, lui traversa l’aine pour remonter avec rapidité et souffrance vers les côtes, Roussette tourna deux fois sa lame dans le corps de son adversaire tandis qu’il hurlait, peu à peu étouffé par le sang et la douleur. Elle retira de nouveau sa lame, une giclure de sang l’éclaboussa puis avec un simple sourire, presque joueur, elle égorgea le pauvre homme. Elle le laissa retomber sur le sol et rengaina sa dague. Se penchant pour ramasser ses couteaux de lancer sur les cadavres, elle se dirigea ensuite vers ses compagnons. Ses vêtements et son visage étaient trempés de sang.

‘‘J’espère qu’on va trouver un endroit où je pourrais me débarbouiller…Je crois en avoir trop fait’’

Elle rigola doucement de nouveau et inspecta rapidement ses compagnons. Mikaeüs avait une flèche dans le chapeau tout à l’heure, quant à l’Aigrefin, il était ensanglanté lui aussi. Mais apparemment aucune blessure à déplorer. Bianca suivit donc le groupe en se replaçant au milieu, ils n’allaient sûrement pas tarder à arriver à Malificium.