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Le miroir aux troubles reflets. [Sigrid]

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Le miroir aux troubles reflets. [Sigrid] Empty
MessageSujet: Le miroir aux troubles reflets. [Sigrid] Le miroir aux troubles reflets. [Sigrid] EmptyDim 25 Sep - 16:33


    Ce monde était si vaste, comment ne pas perdre pieds. Nous étions ces infimes gouttes d'eaux, ces légères inspirations, nous qui ne pesions que le poids de nos actes, adulés ou regrettés. J'étais l'homme sans histoire, sans passé, du moins rien qu'il aurait été sage de conter, rien pour être aimé des demoiselles d'un nuit ou des sottes d'une autre vie plus délurée de son soupçon délabrée ; de ce monde des merveilles, j'avais su délier toutes les horreurs, ignoblement cachées entre les lignes de mythes divins et de guerres sempiternelles. Et face aux hommes ambitieux que je ne pouvais comprendre, dont le sens commun était insaisissable, j'avais jugé meilleur d'avoir comme seuls confidents, mes fantômes de passage.

    Et le lac était paisible. Sans un bruit, sans un souffle, l’environnement statique donnait presque l'impression de vivre à l'intérieure d'une peinture dont le génie du peintre aurait été oublié avec le temps et la vivacité des hommes, sans cesse en perpétuels mouvements, envers et contre tout ce qu'ils chérissaient. Qui ne connait pas l’adage qui nous somme que pour bien vivre, il faut prendre son temps et celui qui renchérie en nous prévenant qu'il faut prendre son temps avant que ce dernier ne nous prenne. J'avais toujours eu du mal avec ces notions de temps, je ne comprenais pas toujours à quel moment il était jugé bon de vivre tranquillement car cette subjectivité active dépendait surtout de notre conscience qui s'éveillait à la beauté d'un instant qui ne reviendrait jamais. Si prendre son temps c'était peut-être attendre sagement au pied d'un arbre que le soleil ne s'éteigne dans sa valse de couleurs chaudes, alors j'avais choisi cette posture. Si prendre son temps, c'était s'émerveiller de détails habituels à nos yeux qui se lassent trop vites du monde qu'ils contemplent, j'avais choisis cette posture. Et si prendre son temps c'était peut-être aussi prendre le temps d'aimer ceux que l'on a abandonné trop vite, alors j'avais enterré cette posture avec mon passé sans conteurs.

    Contre cet arbre qui se faisait mon toit et ma maison entre le ciel et l'enfer, je prenais ce temps que les philosophes évaluaient comme au dessus de tout autre rareté alors que moi, je le trouvais inestimable et je ne voyais un quelconque intérêt à pouvoir donner une importance à une chose qui nous filait de toute façon entres les doigts, peu importe nos actes et nos précautions toutes plus vaines, les unes que les autres. Pris d'une envie soudaine de me dégourdir les jambes, je me penchai au bord de l'eau en y restant stoïque, comme hypnotisé par un reflet qui ne me ressemblait pas. Et dans ce reflet, j'y vus une femme des plus enivrantes avec son regard aussi pesant que la mort ; j'eus beau tourner la tête, je ne puis la voire qu'en jetant mon dévolu sur l'eau qui se faisait notre messager. Et j'écoutai mon étrange sirène me chanter le récit de sa vie qui l'avait conduit à se jeter corps et âme dans les troubles profondeurs d'un lac qui avait recueilli tant de larmes. Là était ma vie de Shaman.

    Dans une osmose dont je ne saurais expliquer les rouages, j'eus l'instinct de lui tendre la main, pour pouvoir caresser sa joue et même si j'eus presque la sensation de pouvoir toucher du bout de mes doigts fins son visage mouillé, la vision se troubla par un mouvement brusque d'une goutte puis d'une deuxième. La femme disparut dans ces coups de poignards qui venaient abattre mon doux silence et le chant de mon fantôme en proie aux confidences. Le couché du soleil laissait place aux larmes violentes d'un ciel qui allait déchaîner sa colère par une averse plus que torrentielle. Cependant, je restai là, assis au bord de l'eau, à contempler le cycle d'une nature qui se renouvelle alors que les hommes meurent sans renaître de leurs cendres.

    Oui, j'aimais sentir s’abattre sur mon visage la pluie gelée qui succédait au ciel morose et j'aimais sentir ces gouttes s’effiler le long de mon visage, le long de ma colonne vertébrale, le frisson de l'instant suffisant à toute gêne. Dès cet instant, je savais qu'elle était revenue.

    « N’as-tu pas froids, exposée ainsi sous la colère de tes dieux ? » dis-je sans me retourner à une femme dont le parfum me rappelait bien des souvenirs qui n'étaient entachés par le mal, aussi paradoxale était-elle.

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Cérès
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MessageSujet: Re: Le miroir aux troubles reflets. [Sigrid] Le miroir aux troubles reflets. [Sigrid] EmptyJeu 29 Sep - 12:42



    Papillonnant doucement des paupières, Sigrid d’arracha de son sommeil cotonneux, ouvrant avec une certaine difficulté les yeux après une petite sieste réparatrice. La soirée avait été longue et périlleuse, elle n’avait pas eu la possibilité de rejoindre ses draps pour rejoindre les bras de Morphée, au lieu de quoi elle s’est longtemps acharnée sur la confection de son nouveau parfum. Afin de se changer les idées, elle avait opté pour une petite promenade de santé dans la forêt, longeant le lac avec une envie folle de rejoindre ses longs bras langoureux. Elle aimait sa fraicheur, et le simple fait d’être dans l’eau lui donnait la sensation d’être aussi légère qu’une plume. A ses heures perdues, Sigrid pouvait être un vrai poisson, nageant avec une aisance particulière dans ces méandres glacés. D’ailleurs, elle aimait particulièrement nager nue comme un nouveau-né, à condition que le crépuscule ait gagné l’étendue céleste et qu’aucune indésirable créature ne traine dans les environs, en bonne pudique qu’elle était.

    Des petites perles humides vinrent lécher le bout de son visage, l’extirpant des limbes de l’inconscience pour l’amener contre le mur de la dure réalité. Une pluie parsemait ses gouttelettes fugitives à travers toute la région, déchaînant des myriades de frissons à la jeune femme qui était entièrement réveillée. Elle aimait sentir l’eau s’immiscer au travers de sa longue crinière mélancolique, comme l’étrange sensation que des dizaines de fourmis piétinaient sur son crâne. Quelques gouttelettes vinrent s’abattre sur son visage en porcelaine, s’écrasant avec tumulte pour faire une descente fulgurante jusqu’à l’angle de sa mâchoire. Elle battit des cils, arrachant quelques larmes éphémères qui disparurent comme ses sœurs. C’est certain, Sigrid aimait particulièrement ce climat humide et revigorant, et elle se releva, quittant la douceur de l’herbe qu’elle avait convoitée pour balayer d’un regard analytique le paysage qui l’enveloppait dans un cocon de bien-être. Elle aperçut une masse blanchâtre danser à l’horizon, sans doute était-ce la silhouette de son compagnon félin qui s’agitait tel un chasseur en quête de viande fraiche. Quant à la mage noire, elle poursuivit sa route, bordant l’étendue glacée avec une certaine satisfaction. Ses cheveux lui plaquèrent au visage, et ses vêtements ne faisaient bientôt plus qu’un avec sa peau, mais elle ne s’en plaignait pas, savourant la sensation extatique de la pluie déferlant sur son corps. Elle laissait derrière elle une ambiance mélancolique teintée de mystères. Pour certains, elle aurait pu paraître aussi fade que le visage d’un mort, mais pour Sigrid, c’était là un chef d’œuvre qui méritait attention. Un fin sourire parcourut les sillons de ses lèvres, celui-ci fut bien vite chassé lorsqu’elle distingua une silhouette à quelques mètres devant elle. Elle aurait pu dégainer sa dague, simple question de prudence, mais un drôle de pressentiment l’en dissuada. Curieuse, la jeune femme rejoignit la silhouette qui s’érigeait devant elle. C’était un jeune homme qui semblait respira la vingtaine, d’une beauté dont elle ne pouvait détacher son regard. Sans même se retourner, l’individu parla, et Sigrid fut prise d’une sensation familière et nostalgique.


    « Je ne suis pas du genre à frémir devant le déferlement émotionnel de tes Dieux »

    Elle aurait aimé voir son visage, mais celui-ci persista à ne lui offrir que pour unique vue son dos .

    « Nous sommes nous déjà rencontrés?...»

    Depuis le début, elle avait l'étrange impression de connaître ce damoiseau, mais un voile persistait au sein de son esprit, la laissant se noyer dans un bain de curiosité et d'ignorance. Si seulement il pouvait montrer son visage...
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