Harassantes... C'est là ce que sont certaines nuits de la rôdeuse, contrats obligent. Habituellement, elle évaluait avec aisance la difficulté d'une offre, mais peut-être cette fois avait-elle sous-estimé sa cible. Quoiqu'il en soit, une des trois chambres du Chaudron Ardent revêtait à ce jour une délicate peinture pourpre sur ces murs... Le locataire ne pourrait malheureusement plus rembourser l'aubergiste pour cette absence de respect des lieux. Nu comme un ver et dépouillé de ses biens les plus précieux, il est difficile de payer son dû. Mais l'homme s'était avérer récalcitrant et plus agile que prévu, comme en témoignait une légère entaille sur l'avant bras de Lyvgeel.

La jeune femme décida de prendre repos aux thermes de la cité, afin de se délasser et laver son corps de l'abjecte contact reçu précédemment dans la nuit. C'est vêtue d'une simple tunique aux tons ocres (mais néanmoins bardée de ces deux épées), qu'elle passa sous le porche des thermes, et vint payer le maître des lieux, avant de s'aventurer plus au dedans du bâtiment. Elle prit soin de se rendre dans un salle vide et à l'écart, afin de bénéficier d'un peu de tranquillité.

Une fois ses armes posées non loin du bassin qui lui faisait face, elle posa son regard sur celui-ci, réfléchissant un instant. Le grand intérêt de ce lieu, n'est autre que la magie qui le compose, et la possibilité de créer par l'esprit ce à quoi on aspire. Ainsi, quelques secondes de réflexion plus tard, la bassine de pierre fut emplie d'une eau chaude turquoise, légèrement moussue, et aux senteurs printanières. La sidhe ôta sa tunique, et le vêtement glissa délicatement le long de son corps svelte et pâle, aux formes agréablement délicieuses. Elle entra doucement dans l'eau claire, et vint s'appuyer contre la paroi la plus éloignée, tout en fermant les yeux. La mousse moyennement présente, dissimulait en partie son corps immergé.

Erethor s’amusait, il n’y avait pas le moindre doute là-dessus. Il sauta par-dessus le pot en osier, roula sous la table et passa au travers d’un mur en se servant de son étrange capacité. Fairy se trouvait dans son sac et ne cessait d’émettre des gémissements d’une incompréhension totale, mais son maitre savait les différencier et comprit que son chien dormait. Le gérant des thermes lui, semblait beaucoup moins s’amuser. Levant son bâton à une hauteur jusque-là insoupçonnée pour un homme de son âge et sa carrure, il paraissait combattre son ventre boudiné qui lui servait de boulet à trainer autant que ses jambes si frêles. Erethor sauta et s’agrippa à un petit relief sur une des nombreuses colonnes qui tapissaient le bâtiment. Ainsi statué, il usa de la force de ses bras afin de grimper au sommet et atterrir sur une petite plate-forme de bois.

La raison de cette course-poursuite ? Elle était assez simple. Erethor avait choisi les thermes comme lieu depuis lequel il pourrait choisir sa nouvelle proie à détrousser. Il savait pertinemment que des femmes, très souvent assez fortunées, s’aventuraient en ce lieu afin d’y trouver le réconfort que leurs seigneurs de maris, généralement chevaliers, étaient incapables de leur fournir. C’était à ce moment-là qu’intervenait le beau et généreux Erethor. Il se chargeait de s’occuper d’elles en leur montrant qu’il était tout à fait apte à assouvir leurs besoins –émotionnels, relationnels et… « physiques »-. Une fois l’acte accompli, il n’avait plus qu’à profiter du temps qu’elles passaient à recouvrir leurs esprits afin de les dépouiller de tout ce qu’elles avaient sur elles. Le problème avec les femmes de milieux relativement aisés, c’était qu’elles semblaient ressentir le besoin de toujours arborer la totalité de leurs bijoux afin de prouver à tous leur caste sociale, même quand elles allaient à un lieu où elles devraient s’en débarrasser. Enfin, quand l’on dit problème, cela pouvait également représenter un véritable plaisir pour d’autres personnes.

Le gérant des thermes revint bientôt, cette fois muni d’un bâton plus long serti d’une sorte de pique rouillée. Deux personnes le rejoignirent alors. L’un d’eux, un jeune homme, portait un petit glaive, tandis que l’autre était une femme. Une bien jolie femme d’ailleurs. Avec des reliefs agréables à contempler, surtout lorsqu’elle les encerclait derrière une simple serviette de bain. En même temps, Erethor n’aurait jamais choisi une personne au physique repoussant pour son « travail ». Car cette femme était bel et bien la victime qui lui avait valu cette poursuite. Après s’être adonné aux plaisirs charnels à ses côtés, il l’avait laissée se prélasser dans l’eau chaude des thermes et avait prétendu désirer vouloir prendre l’air. Erreur de sa part, il n’avait pas daigné faire attention à ce qu’il faisait et la femme avait alors eu tout le loisir de le voir mettre la main dans son sac et en sortir une grosse poignée de perles étincelantes et de bagues rutilantes. Erethor avait donc dû partir sous les « au voleur » incessants de la femme, à peine vêtu d’une serviette et son sac contenant toutes ses affaires sur l’épaule.

Voilà comment la situation s’était déroulée. Certes, Erethor aurait très facilement pu se débarrasser de chacun de ses ennemis s’il le désirait, mais avoir à user de violence sur des innocents était en-dehors de ses désirs. Ce qu’il aimait faire par-dessus tout, c’était courir et s’échapper, pas tuer et faire couler le sang de personnes sans histoires. D’une autre façon, il aurait pu faire appel à Fairy et lui demander poliment d’utiliser ses pouvoirs. Son chien les aurait alors rendus tous deux invisibles et il n’aurait plus qu’à sortir par la porte tranquillement. Mais non seulement cela était beaucoup trop facile à son goût, et en plus, Fairy dormait profondément dans son sac, et il n’avait aucune envie de le réveiller. Non, il se jouerait de ses poursuivants et s’échapperait avec toute la classe dont il arrivait toujours à faire preuve.

D’un bond majestueux, il atterrit au sol, à peine quelques mètres derrière les trois personnes. Les gratifiant d’un sourire puis d’un clin d’œil, Erethor détala dans le couloir le plus proche et décida qu’il irait se cacher dans l’endroit où on le chercherait le moins : à savoir à l’intérieur même des thermes. Si ça se trouve il arriverait même à faire une nouvelle conquête sans avoir à chercher dehors.

Erethor passa en revue toutes les portes qui s’offraient à lui et choisit l’entrée la plus spectaculaire afin de faire la meilleure impression. Choisissant une des thermes sur l’entrée desquelles étaient inscrits les mots « occupée », il plongea vers le mur et le traversa de part en part sans la moindre égratignure, arrivant ainsi dans une pièce où des volutes bleutées s’élevaient de l’eau et dans laquelle une ambre parfumée embaumait tout.

Il remarqua que, comme prévu, une personne était déjà là, et fit une excuse des plus courtoises, sans pour autant parvenir à s’empêcher de rigoler.

- Désolé pour cette entrée pas très convenable, mais j’avais vraiment très envie d’un bain chaud.

Pour une entrée pas très convenable, elle l’était, c’était certain ! Atterrir par enchantement dans une pièce occupée par une femme en intimité avait de quoi décontenancer n’importe qui, mais peu lui importait. Déposant Fairy à côté d’une colonne, à proximité de l’eau en cas de besoin, il entra dans le liquide chaud qu’il sentit lui réchauffer les membres. Il avait beau être sorti de l’une de ses sources à peine une vingtaine de minutes plus tôt, il eut l’impression de n’avoir jamais goûté à un tel délice relaxant. Il descendit dans l'eau et tenta de faire vraiment semblant d'être dans la source depuis un moment, afin que, si on l'y surprenait, on ne puisse pas le soupçonner. Erethor se détendit avant de jeter un œil vers l’autre occupante de la source.

- Vraiment désolé. Mais toutes les autres étaient occupées, et j’ai disons, quelques problèmes avec les autres occupants. La malchance de m’avoir comme colocataire de ces thermes vous a frappé, mais ne vous inquiétez pas, je tacherai de me faire discret.

La fille semblait ne pas comprendre ce qui lui arrivait et n’avait toujours pas dit mot. La regardant un instant, il eut une étrange impression de déjà vu, comme si, quelque part, il avait déjà rencontré cette femme auparavant.

- Heu… On s’est pas déjà rencontrés quelque part ? On dirait que je vous connais…

Le calme omniprésent avait pour effet de relaxer au mieux la rôdeuse, et apaiser quelque peu certains tourments coutumiers qui la hantaient de jours comme de nuit. Mais malheureusement toute quiétude peut connaître un renversement dans le désordre et l'agitation sonore. Bien qu'éloignés, la sidhe percevait aisément grâce à ses facultés magiques, les bruits désagréables d'une altercation entre plusieurs personnes quelque part dans les thermes. Cependant trop distants, elle ne put saisir de quoi il s'agissait exactement, et lorsque le vacarme se tut, elle tenta de plonger à nouveau dans un état d'apaisement certain. Mais c'était peine perdue, car elle sentit rapidement la présence d'une personne qui se dirigeait dans sa direction. L'individu quel qu'il soit se situait à gauche de la salle qu'elle occupait, et elle n'imagina pas un instant qu'il puisse faire irruption dans celle-ci par le mur.

La silhouette à moitié dénudée roula imperceptiblement entre les volutes pâles, et vint reprendre appui à un mètre de la bassine. Lyvgeel posa ses opales d'ébène sur le malandrin qui se tenait devant elle, et que la brume légère dissimulait à peine à son regard. Son comportement désinvolte l'interpella, il s'excusa faussement de son irruption indésirée, le sourire aux lèvres, avant d'avancer dans le bain où demeurait la jeune femme. La malchance? Oui sans était sûrement une, pour diverses raisons elle se serait bien passé d'un importun de la sorte, agissant presque aux aguets, semblant désireux de se faire discret pour elle, comme pour ses... Poursuivants? Peut-être. La sidhe comprit assez rapidement qu'il devait être l'objet du tumulte perçu plus tôt, bien qu'elle en ignorait encore les détails.

La question qu'il lui posa lui valut un regard plus intéressé de la rôdeuse. Mais ce fut bref, car elle, savait ne jamais l'avoir croisé auparavant. Et sa mémoire ne lui faisait jamais défaut. Par contre, elle décela là une opportunité peut-être intéressante. Il n'était pas difficile de voir clair dans le jeu du jeune homme, son comportement un peu maladroit, ou désireux de le sembler, n'était pas au point...

Lyvgeel, assise sur un rebord à l'intérieur du bassin, se releva et avança lentement vers l'homme qui lui faisait face. La salle obéissait encore à ses désirs, et la quantité d'eau diminua quelque peu à sa commande. Son corps entièrement nu se détacha à la surface, laissant perler les gouttelettes bleutées sur sa peau cristalline. Lorsqu'elle fut proche du jeune garçon, la hauteur de l'eau arrivait à peine au dessus de ses genoux, dépouillant par la même l'importun du peu de mousse qui dissimulait son propre corps. Elle tendit une main vers le visage du jeune homme et vint caresser sa joue du bout de ses doigts fins, répondant à sa question, elle murmura à son oreille.

-"Je crains que non, si nous nous étions déjà rencontré... Vous ne m'auriez pas oublié."

Deux personnes firent irruption dans la pièce, mais cela faisait un moment que la sidhe les avait sentit venir. Le maître des thermes accompagné d'une jeune femme au regard quelque peu désemparé, se fixa sur le pas de la salle. De dos, ils leur étaient difficile de reconnaître l'homme qu'ils cherchaient et face à la situation particulièrement embarrassante dans laquelle ils les trouvaient, ils préférèrent ne pas chercher davantage en ces lieux et s'éloignèrent.

La main de Lyvgeel descendit dans le cou du jeune rôdeur, et alla se poser délicatement sur son torse. Ses yeux noirs vinrent fixer le regard vert qui la scrutait. D'un souffle elle lui demanda à son tour.

-"Qu'avez-vous à offrir?"

La fille daigna enfin poser son attention sur Erethor qui fut ravi de constater que, malgré sa singulière apparence causée par ses yeux, elle possédait un physique des plus aguichants. Même avec l’eau qui recouvrait son corps, il n’était guère compliqué de remarquer ses formes qui se reflétaient dans l’aquosité chaude des thermes et lui donnaient soudainement plus de… Prestance ? Erethor était un homme après tout, et un homme ne pouvait échapper à sa nature qui voulait qu’il s’occupe de ce genre de détails.

Il s’adossa plus posément à la colonne derrière l'antre d'eau puis laissa le liquide s’engouffrer sur sa peau et lui procurer tous ces bienfaits dont il avait besoin. En fait, il n’en avait pas besoin, mais cette situation était si agréable qu’elle s’imposa à lui comme une nécessité à assouvir instantanément. Comment avait-il pu vivre une seule seconde en-dehors de ce paradis hein ?

Mais quelque chose d’inattendu survint. Erethor perçut le changement de comportement de la femme… Il s’était produit un certain évènement qui l’avait conduit à modifier sa position, et même ses émotions. Tout ce temps qu’il avait passé à charmer les femmes lui avait permis d’en connaitre un rayon sur elles et leurs mœurs. La femme se leva de l’eau, laissant son cours se dénuder et ainsi perdre le peu de pudeur que lui procuraient les reflets. Cette vision renforça le constat précédent d’Erethor : elle possédait réellement un corps des plus magnifiques et réjouissants. Mais également un autre constat qui était qu'elle avait décidé de faire quelque chose...

Elle se rapprocha encore de lui et les dernières marques de mousse s’évaporèrent, dégageant de la sorte les ultimes dissimulations de ce que son corps était dans son intégralité. Erethor sentit les doigts fins et chauds de la femme se déposer sur sa joue et la caresser lentement, y répandant une fine tâche humide. Ses lèvres s’arrêtèrent à son oreille et lui murmurèrent une réponse particulière qui éveilla les soupçons d’Erethor au plus haut degré.

- Je crains que non, si nous nous étions déjà rencontré... Vous ne m'auriez pas oublié.

La voix et la subtilité avec lesquelles la femme avait lâché ces mots ressemblaient à ceux d’une sirène, une de ces sombres charmeuses. Erethor connaissait les dangers de la séduction pour les utiliser lui-même, il savait donc que la femme usait de ses atouts dans un but bien précis, à savoir le berner et obtenir une chose en particulier qu’elle désirait.

Chacun de ses sens était en alerte, prêt à l’avertir au moindre mouvement hostile de la part de la femme. L’entrainement intense des rôdeurs passait par un aiguisement et un affutage extrêmes des réflexes, et il était devenu un véritable maitre en la matière. Mais il ne montra cependant rien, décidant de se prendre au jeu de la banshee et de pouvoir ainsi connaitre tout ce qu’elle attendait de lui. La dangerosité de cette réaction était grande, mais Erethor aimait les défis qui en valaient la peine, et rejoindre la femme sur son propre terrain ressemblait étrangement à un défi des plus palpitants.

Erethor fut alerté par des bruits en approche et la porte ne tarda pas à s’ouvrir. Seule son ouïe était concentrée sur la scène en arrière-plan. Le reste de ses sens était concentré vers celle qui lui faisait face. Le gérant des thermes devait être accompagné de sa précédente victime au vu de la rythmique et du contrebalancement de leurs pas. Certainement gênés par la scène à laquelle ils assistaient et qui ressemblaient étonnamment à de l'amour, ceux-ci refermèrent la porte et les sons se firent plus distants.

Au moins, la femme l’avait sauvé de ses poursuivants, bien qu’elle l’avait fait tomber ici dans un piège des plus vils. Elle plongea ses yeux étranges dans les iris émeraudes d’Erethor, donnant naissance à un instant particulier où la tension était d’une intensité palpable. La femme déposa sa main sur son torse et posa une question, gardant la même voix soufflée et mélodieuse de tout à l’heure. Erethor renforça ses gardes, prêt à vaciller à tout instant et à mettre la femme au sol si elle se révélait hostile. Mieux encore, il n’aurait qu’à s’appuyer et traverserait la colonne sur laquelle il était adossé, mettant de la distance entre eux afin de lui permettre de mieux contre-attaquer.

Continuant le jeu dans lequel elle s’était lancée, Erethor soutint son regard et ajouta avec un léger sourire, sans jamais détourner les yeux.

- Je n’ai rien à vous offrir si ce n’est le plaisir.

C’était évidemment faux. Le sac dans lequel dormait Fairy était plein de bijoux rares et précieux qu’il s’empresserait de vendre d’ici peu, et il était certain que cela faisait partie pour elle des choses à ofrir. Quelque chose chez la femme intriguait Erethor. Elle était une vile tentatrice attendant le moment opportun afin de porter le fatal coup de poignard. Mais son désir était encore plus important, lui aussi était capable des mêmes choses. S’il fallait combattre alors autant que cela se déroule à armes égales et qu’elle ne soit pas la seule à faire avancer les pions.

Erethor passa donc son bras dans le dos de la femme et l’attira à lui de façon très douce et délicate, sans quitter une seule fois du regard ses yeux d’un noir d’encre.

- Je peux vous dire la même chose. Qu’avez-vous à offrir vous ?

Tandis que les pas s'éloignaient lentement, le jeune rôdeur répondit avec un air quelque peu détaché à la sidhe. Il y a toujours plus à donner que ce que l'on veut bien dire, ou croire, ce n'était pas telle réponse qui la dissuaderait de chercher encore. Mais cela remua d'autres choses en elle, que l'obtention quelconque qu'elle projetait en ce moment. Le plaisir? Elle ne put empêcher ses lèvres délicates d'esquisser un léger sourire, empreint d'une certaine légèreté, dont il était difficile d'estimer la nature et les contours réels, moquerie ou tristesse, elle ne laisserait transparaître la seconde pour rien au monde. Lyvgeel avança à nouveau son visage à la gauche du jeune homme, et ferma les yeux un instant. Le plaisir, la simple conception qu'elle possédait de cette notion échappait totalement à l'esprit de l'homme qui lui faisait face...

-"Voilà qui me semble déjà bien présomptueux."

Elle ouvrit ses paupières sur le mur froid et terne qui faisait face au bassin de pierre, et ses lèvres vinrent caresser le cou du rôdeur. De plaisir elle n'attendait que l'ivresse, une vibration palpable, une jouissance extrême, une chose que nul n'était en mesure de lui procurer, et certainement pas lui. Elle avait connu trop, que pour se contenter de ce qui lui était encore accessible. Sa main vint se poser sur les lèvres du jeune homme, après qu'il lui eut retourné sa question. Cette fois, c'est la malice et le dédain qui vint orner son visage, elle, offrir?

-"Après la prétention, l'avidité... Décidément vous parlez peu, mais déjà trop."

Elle se détourna de lui glissant hors de l'étreinte encore légère qu'il avait commencé à exercer sur son corps. Sortant d'un pas délié de la bassine, elle se dirigea vers sa tunique et ses armes, et prit soin d'enfiler celles-ci avec délicatesse. Elle pivota alors vers le jeune rôdeur resté planté au milieu de la bassine presque vide et lui sourit mystérieusement.

-"J'espère que l'abstinence vous est supportable, vous allez devoir rester sur votre faim."

Elle se dirigea vers la sortie, puis stoppa sur le pas de la porte un instant et dit sans se retourner.

-"Par contre, si vous avez un autre moyen de me divertir... Mais ne traînez pas, je déteste attendre."

Là dessus, elle s'avança dans le couloir, prête à partir, à moins qu'il n'aies une idée judicieuse pour qu'elle accepte sa compagnie quelque temps encore.