Bain de Minuit [PV Arzak]

Une silhouette était allongée sur le sable. L'eau lui caressait doucement les chevilles ainsi que les mollets. La nuit était tombée. Ses cheveux mordorés étaient éparses sur le sol. Elle était si calme, presque endormie tout du moins en apparence. Elle réfléchissait juste laissant voguer ses pensées au gré de ses envies. Ses yeux verts fixaient le ciel étoilé.

L'automne commencait doucement à quitter les terres nelberiennes, bientôt le froid ferait son apparition ainsi que la neige. Elle était toujours triste à cette période de l'année. A cette période, les villageois restaient plus facilement chez eux à se réchauffer au coin d'un feu de cheminée... tous en famille... Mais pas Ambrosia... Elle était seule... Oh elle avait bien une soeur mais elle ne l'avait pas revu depuis des années... et si elle en croit les rumeurs, celle-ci fait parti du groupe opposé aux siens, les mages noirs.

Sa robe rouge était son étendard, elle la portait en permanence, ce soir, ne faisait pas exception. Un manteau beige recouvrait ses épaules. Comment sa parente avait pu choisir de rejoindre les ténèbres? Elle ne le comprenait pas. Elle avait envie de la revoir. Leurs parents étaient morts après tout. Mais l'issue ne semblait pas des plus optimistes. Par conséquent, elles s'évitaient... mais le combat aurait lieu un jour...

Un soupir s'échappa de ses lèvres. Ses pensées venaient de rejoindre son héroine... Alicia Mayfair... Est-ce que l'étoile qui brillait le plus actuellement dans le ciel lui était dédiée? Est-ce qu'elle avait eu des doutes comme elle actuellement? Est-ce que la solitude lui pesait par moment? Probablement que oui même si, si elle en devait croire les livres, elle était toujours en bonne compagnie ou avec Ilda, sa fille... Elle songea à son oncle... Clérius... l'ancien amant de l'enchanteresse... Dernièrement, elle avait appris que la mage rouge avait fini sa carrière reliée par l'amour avec le chef des invoqueurs, Kharl Navras. Du coup, l'elfe était un peu perdue... elle s'était imaginée leur amour éternel... mais non... Son parent avait du en avoir de la peine dans l'au delà...

Des pas se firent entendre arrêtant le fil de ses pensées. Qui osait se promener ce soir dans un tel lieu? Des rales... Elle soupira... On venait de profaner une terre qu'elle jugeait sainte... Elle tourna la tête sur le côté et repéra un groupe de zombies au moins six à vue de nez... Où était le mage noir qui les accompagnait? Elle se redressa... Combattre ne lui donnait pas envie mais elle n'avait pas le choix. Elle invoqua un tremblement de terre afin de réfléchir à une tactique. Un peu d'aide ne serait pas de refus...

Invité

Naturalia... Un coin bien tranquille et bien plus propre que Malificium. Et on risquait moins de se faire agresser à chaque coin de rue, ce qui pour Arzak, avait un côté positif mais un bon gros côté négatif. Mais s'il aimait le combat, il n'allait pas le chercher et savait se maîtriser. Ici ou à Bénécius, il allait devoir faire attention, il risquait de ne pas beaucoup pouvoir se battre. Bah, il s'y ferait, il trouverait bien un moyen de se défouler. Il n'était pas encore passé dans la ville, il avait décidé de faire une halte près de la cascade enchantée. C'était un endroit charmant paraissait-il. Et il n'avait aucune raison de dire le contraire d'après ce qu'il avait vue. Mais il s'était un peu éloigné pour éviter d'être dérangé par les personnes qui voudraient voir la cascade. Et ce fut bercé par le bruit de la cascade qu'il entra dans un sommeil léger.

Des pas... des râles... Arzak ouvrit les yeux. Non... Ca ne venait pas dans sa direction. Ca n'avait pas grand intérêt... Mais... Qu'est-ce qu'un nécromancien pouvait faire dans le coin? Le muet se leva, vérifia qu'aux alentours rien ne le menaçait directement, puis se dirigea vers le bruit. Ce n'était que la curiosité qui le poussait à y aller, la curiosité et la probabilité d'un combat. Il eut un frisson. Ce n'était pas le froid, bien qu'il ne portait qu'un haut léger, il était habitué à ces différentes températures. Non, ce n'était pas non plus le frisson qu'il ressentait lorsqu'il savait qu'il allait avoir un beau combat. C'était juste un frisson de dégoût. Le râle des morts-vivants avait quelque chose de dérangeant... Arzak avait beau être un aigrefin, certaines odeurs et certains bruits le dérangeaient. C'est pourquoi il n'appréciait pas beaucoup Malificium.

Sa main gauche partit vers son dos où se trouvait ses deux boucliers mais il changea d'avis. Il n'allait pas se fatiguer avec ses boucliers pour de simples morts-vivants. Il chercha une branche assez robuste qu'il brisa. Et il continue son chemin. Il sentit un tremblement de terre. Il ne devait pas être naturel. Le nécromancien? Non, il venait d'apercevoir les morts-vivants et ils semblaient dérangés par le tremblement. Le Silencieux prit sa branche en main correctement pour le lancer. Il n'entrait pas dans un combat sans raison, mais ils l'avaient réveillé, c'était une raison bien suffisante pour lui à ce moment.

La branche surgit de nul part et frappa l'un des morts-vivants presque aussitôt Arzak apparut et envoya valser d'un coup de poing l'un des zombies.

*Et de deux... Tss, non, un tout au plus.*

Il avait pensé que sa branche en aurait éliminé un, mais alors qu'il avait visé la tête, la branche avait frappé et arraché seulement un bras. Vraiment pas solide les morts-vivants... Avec de la chance celui qui avait valsé était mort pour du bon. Ignorant tout d'abord les autres zombies, il se tourna vers le mage, prêt à attaquer. Mais son regard fut attiré par la robe rouge. D'après cela, comme les mages rouges n'aimaient pas beaucoup la nécromancie, et le fait que les zombies se dirigeaient vers elle, car c'était bien une mage, le guerrier en déduisit qu'elle n'était pas la nécromancienne mais juste là cible. Il se retourna donc vers les zombies.

*Il en faudra un peu plus pour m'effrayer... Si seulement ces zombies pouvaient parler, je pourrais les forcer à me dire où se trouve le mage.*

Il ne s'adressa pas à la mage rouge qui se trouvait derrière lui. D'une part parce qu'il était muet, et d'autre part parce qu'il ne voyait pas l'intérêt de lui parler par télépathie. Il fit craquer ses doigts et sourit. Cela lui fera un bon échauffement, voir même un bon entraînement. Il se mit en position pour combattre à main nue, et frappa ses deux poings l'un contre l'autre, montrant ainsi qu'il était prêt pour se battre.

Alors que la jeune femme allait attaquer, une branche d'arbre surgit de nulle part et vint abimer un premier zombie. Le projectile fut rapidement suivi par un homme. Son allure n'était pas du tout celle de Masaku, nomade qu'elle avait rencontré récemment au même endroit. Elle sourit à cette pensée. Le quiproquo qui les avait lié n'avait rien à voir avec ce qui se passait actuellement.

L'inconnu combattait. Parfait, cela lui ferait un allié de choix. L'alchimiste croisa son regard et ne dit aucun mot non plus. S'il ne souhaitait pas parlé, elle ne le ferait pas non plus. Il était arrivé tel un héros au grand coeur sauvant la pauvre demoiselle en détresse qu'elle était donc c'était à lui de s'identifier en premier.

Ambrosia sortit son épée magique de son fourreau sur sa hanche et activa son pouvoir à l'aide d'un mouvement ample pour envoyer des boules de feu en direction de deux morts vivants. Une odeur de chairs brulées apparut dans l'air. Son estomac s'en retrouva dérangé. Elle pinca le nez de dégout mais ne cessa pas de se battre.

La mage rouge invoqua et des pics de terre apparurent tout autour des zombies leur arrachant au passage des morceaux de jambes et pour certains des bras. Elle réactiva un tremblement de terre afin de les faire tomber. L'absence du mage noir à proximité l'intriguait. Ils ne pouvaient pas être seuls... il y avait forcément un marionnetiste... mais où? Elle ne possédait pas le contrôle de l'air donc elle ne pouvait pas le détecter tant qu'il n'attaquait pas. Il ne restait plus que cinq zombies en bon état. Il fallait s'en débarrasser pour obtenir une nouvelle réaction du maudit.

Un cadavre ambulant s'approcha d'elle. Phoebus en main, la demoiselle Mayfair attendit qu'il attaque pour parer avec son arme. Des doigts furent cassés au passage. D'un geste ample, elle donna un coup de gauche à droite cassant quelques cottes puis finit par remonter afin d'atteindre le crâne. Une machoire fut brisée. Elle joua de son contrôle de terre pour le faire tomber à l'aide d'un séisme et une fois à terre, elle donna un violent coup de pied dans la tête du maudit. Celle-ci s'arracha et le mort retrouva sa quiétude du temps passé... Plus que quatre...

"Allez finissons le travail avant que monsieur le maitre en fasse revenir. Une idée de sa localisation?"

Invité

La mage rouge envoya une boule de feu sur les zombies. Une odeur désagréable se dégagea des corps brûlés. Arzak n'y prêta pas attention. Il n'aimait pas cet odeur, mais en combat il le sentait à peine. Le zombie ayant perdu un bras arrivant à sa portée, le guerrier donna une succession de coup de poing sous la douce musique des os qui se brisent. Pendant ce temps, la jeune femme utilisa la magie de la terre pour faire apparaître des pics pour attaquer les zombies. Le muet attrapa le zombie et l'envoya sur un autre assez proche. Il recula de quelques pas pour analyser la situation. Il restait quelques zombies, mais il ne voyait pas la moindre trace du mage à l'origine des morts. Toute fois, il ne devait pas être loin... Il devait bien devoir ou vouloir observer le combat de ses invocations. Mais le guerrier ne l'avait pas aperçu encore... Et le fait de devoir garder les morts-vivants à l'oeil n'aidait pas à la recherche...

La mage rouge prit la parole. Finir le travail avant qu'il n'en fasse revenir... Oui... Une idée de sa localisation? Non... Pas la moindre. Mais il devait être là, quelque part... Au pire, à force de tuer les morts-vivants, leur maître aurait peur et partirait, ou bien n'aurait plus assez d'énergie et ferait la même chose. Le seul inconvénient était qu'il partirait, mais il aurait compris qu'on ne réveille pas impunément le Bouclier Silencieux. Quoiqu'il en soit, il fallait bien répondre à la jeune femme. Il haussa les épaules pour répondre à la question. Puis il se concentra quelques secondes pour pouvoir lui parler par télépathie.

*Ambrosia* Il doit sans doute nous observer d'un endroit discret. Ils ont tendances à aimer voir leur petits amis dévorer leurs victimes. Essayez de le trouver le temps que je m'occupe des derniers.*

Sans attendre une réponse de la jeune femme, et d'ailleurs peu importait la réponse, il avança vers les derniers morts-vivants. Il était temps de passer aux choses sérieuses. Il passa sa main gauche dans le dos et récupéra le plus gros des boucliers. Les pointes qui l'entouraient n'étaient pas très longues mais assez pour causer de gros dégâts. La pointe du centre, de forme conique comme les autres, était un peu plus longue pour être sûr de pouvoir atteindre les points vitaux. Le bouclier était rond et arrondi de façon à ce que les lames et flèches ricochent dessus. Il l'accrocha correctement à son bras gauche. Il gardait le second bouclier sur son dos, en réserve. Un bouclier et son poing serait largement suffisant.

Il chargea le zombie le plus proche, bouclier à la vertical, protégeant le haut du corps. Le choc fut violent. La pointe se planta dans le corps du zombie, suivit de près par un bruit d'os brisé sous la violence du choc. D'un mouvement sec, Arzak envoya le corps sur le côté. Il fit un pas sur le côté pour se retrouver face à un second zombie. Il plaça le bouclier à l'horizontal et frappa vers le mort-vivant. Il sentit l'une des pointes pénétrer dans le corps du cadavre ambulant. Le muet fit un tour sur lui-même, sortant la pointe du zombie, replaça rapidement le bouclier à l'horizontal pour frapper le zombie à la tête. Un homme serait mort sous un tel coup, même si la pointe ne l'avait pas frappé. Mais un mort pouvait-il mourir ainsi? Arzak recula de nouveau, bouclier en avant, pour faire face aux autres.

La jeune femme fut d'abord décontenancée. C'était la première fois qu'on lui parlait par télépathie. Certes, elle avait déjà entendu parlé de ce phénomène dans les livres mais jamais elle n'avait vu ceci se réaliser. Elle le fixa pendant quelques secondes. Pourquoi parlait-il ainsi? Pour pas que le nécromancien ne les entende? C'était une bonne technique! En lisant les livres sur les anciennes guerres, Ambrosia s'était rendue compte que les anciens grands de ce monde l'utilisaient couramment sur le champ de bataille pour piéger leurs adversaires. L'homme devait juste les copier.

La mage rouge acquiesça. Elle se figea et regarda tout autour d'elle les endroits les mieux pour observer les actions des zombies tout en étant protégés. Un rocher sur sa droite lui parut l'idéal. Ni une, ni deux, elle courut dans cette direction. Sur le coup, rien ne se produisit. Mais lorsqu'elle fut juste à côté du pic rocheux, une boule de feu vint frapper le sol juste devant elle. Ainsi, elle ne s'était pas trompée. Un sourire satisfait apparut sur ses lèvres.

Elle utilisa son contrôle de la terre pour immobiliser sa proie d'abord à l'aide d'un séisme puis lorsqu'elle l'eut dans son champ de vision après avoir continué à avancer, elle demanda à mère nature de faire apparaitre deux mains de terre qui vinrent frapper le maudit. Celui-ci encaissa le premier coup sans broncher mais le second le fit tomber au sol du sang maculant sa bouche. Les mains disparurent et réapparurent autour de ses chevilles et de ses bras pour l'immobiliser.

"Vous avez enfreint le traité de paix entre nos deux continents. Je suis donc obligée de déclamer la sentence prévue pour ce genre d'acte : votre mort."

La prison ne servait à rien pour les mages noirs. Par le passé, les alchimistes en avaient fait l'amère expérience. A ce souvenir, une boule d'émotions enserra le ventre de notre demoiselle Mayfair. Le maudit éclata de rire. Il n'avait peur de rien. Elle s'approcha et dégaina son épée magique. Elle fit une prière au dieu neutre et enfonca son arme dans son torse.

Aussitôt la magie le reliant aux zombies disparut. S'ils en restaient encore debout, ceux-ci seraient tombés inertes. L'elfe resta quelques secondes face au cadavre. Elle détestait donner la mort mais elle n'avait pas eu le choix. Elle descendit de son pic rocheux et revint vers l'homme qui l'avait secouru. Elle lui sourit doucement et murmura :

"Sans vous, je serais surement morte. Merci."

Elle passa une main dans sa chevelure un peu éparse et le fixa pendant quelques secondes :

"Je me prénomme Ambrosia Mayfair, mage rouge de mon état, vous êtes?"

Invité

La mage partit s'occuper du mage. Arzak se retrouvait donc face à deux... non trois morts-vivants. Le guerrier sourit. Il décrocha son bouclier de son bras et le jeta sur le premier mort-vivant, l'intérieur en premier. Un zombie, ça n'avait pas beaucoup de force, alors supporter le poids du bouclier défensif de l'aigrefin... Il se retrouva clouer au sol sous le bouclier. Plus que deux. Le guerrier se déplaça de façon à ce que le premier zombie arrive sur lui quelques instants avant le second. Il esquiva un coup maladroit puis bondit. Il attrapa le crâne du zombie à deux mains et l'éclata contre son genoux. Le crâne brisé, le corps s'écroula au sol inerte. Il attrapa le corps de nouveau mort pour le balancer sur le dernier mort-vivant. Puis alors qu'il approchait et s'apprêtait tranquillement à donner le coup final, la magie qui maintenait les zombies en vie disparut. La mage avait du réussir. Le guerrier récupéra son bouclier qui écrasait maintenant un corps sans vie, puis se dirigea vers la mage.

Elle revenait elle aussi. Il accrocha son bouclier dans le dos, le combat était bel et bien fini. Sans lui elle serait sûrement morte? Arzak la regarda sans ralentir. Elle était Ambrosia Mayfair... Mayfair... Une descendante de l'enchanteresse? Le guerrier ignora d'abord la question sur son identité. Il passa à côté de la jeune femme et lui envoya un message télépathique.

*Ambrosia* Ne me remercier pas, et ne vous méprenez pas. Je ne suis pas intervenu pour vous sauver. Je ne vous ai d'ailleurs remarqué qu'après.*

Il aurait pu faire croire qu'il était venu pour l'aider, mais ce mensonge lui semblait inutile. Il continua d'avancer à la recherche du corps du mage. L'avait-elle tué ou l'avait-elle capturé et forcé à briser son sortilège? Vu qu'elle était revenue seule, elle avait dû le tuer... Effectivement, il tomba vite sur le corps. Il s'accroupit à côté et l'observa. Vu la blessure, il y avait des chances qu'elle l'ait exécuté. Quelle stupidité... Et il se mit à tâtonner le corps pour chercher ce qu'il pouvait porter. Ce n'est qu'alors qu'il se décida à répondre.

*Ambrosia* On me nomme Arzak... Et vous auriez pas pu le laisser vivant?...... Et je suis aigrefin.*

La remarque lui avait échappé. Mais cela n'avait pas beaucoup d'importance. Ah... Une arme. Il sortit des habits du mage noir une dague. Après un rapide examen, il estima qu'elle n'avait aucune véritable valeur, et il la rejeta sur le côté. Il eut plus de chance ensuite car il tomba sur sa bourse. Il examina rapidement le contenue, pas de quoi s'offrir un grand repas, mais c'était mieux que rien. Il la rangea avec la sienne puis continua sa recherche. Il tomba sur une sacoche qu'il ouvrit. Elle contenait des fioles de potions. Le guerrier jura intérieurement. Cela ne valait pas un clou. Même s'il y avait une puissante et rare potion, il ne pourrait pas le savoir, alors les vendre... Il jeta la sacoche à côté du couteau et continua un peu ses recherches mais ne trouva rien d'autres.

La jeune femme se retint de soupirer. Ses manières rustres risquaient de la mettre très en colère ou tout simplement de mauvaise humeur. Ce n'était pas une très bonne chose pour lui. Elle lui jeta juste un regard quelque peu glacial.

"Pourquoi êtes-vous donc venu ici?"

La suspicion venait de naitre en elle. Pourquoi ne parlait-il que par télépathie? Qui l'avait privé de paroles? Quel crime avait-il commis pour subir cela? A moins qu'il soit né ainsi? Tant de questions dont elle aimerait bien avoir des réponses mais elle était trop gentille pour éviter de les lui poser directement. Elle devait être plus pacifiste. Ambrosia le suivit d'abord des yeux puis lorsqu'elle le perdit de vue, elle lui emboita le pas. La mage rouge fut surprise de le voir fouiller le corps...

Il avait vraiment des coutumes fort étranges, cela la rendait d'autant plus méfiante. Allait-il ensuite la voler? Sa main se posa sur la garde de son épée par réflexe mais elle l'enleva rapidement pour éviter d'envoyer tout signe d'agressivité. Mais la demoiselle Mayfair comprit mieux les choses lorsqu'il reprit la parole... Il était un aigrefin... Il n'avait donc aucune raison d'être sur Naturalia... Sa main se remit en position d'attaque mais cette fois-ci, elle ne l'enleva pas. Elle ne détestait pas les aigrefins, elle les portait juste pas trop dans son coeur.

"Il avait commis un crime, par conséquent, j'ai du le punir. Un garde aurait agi comme moi."

L'emmener en prison aurait aussi été une solution mais trop de brigands s'enfuient de celle-ci et celle de la Tour Naturelle était trop occupée pour y admettre de nouveaux pensionnaires. Il continuait de fouiller le corps et récupéra pas mal de choses : arme, potions... Il était si pauvre que cela? C'était une attitude habituelle?

"Vous lui aurez demandé des services? Votre ordre aime la mort et l'écoulement du sang... Vous devriez donc être heureux de le voir mort... Vous êtes bien étrange..."

Invité

Arzak vit mais ignora le regard glacial que la jeune femme lui lança. C'était pas la première et sans doute pas la dernière à lui lancer un tel regard. Et puis, il pouvait la comprendre. Après tout, il venait de lui dire qu'il se moquait de ce qui aurait pu lui arriver. Et sans faire preuve d'une grand politesse, quoiqu'il n'ait pas été impoli non plus... Pourquoi il était venu ici? Bonne question... Le guerrier envisagea plusieurs réponses, de la véritable réponse à n'importe quel mensonge. Mais plusieurs réponses pouvaient être considéré comme vraies...

*Ambrosia* Je me promène. Et je me reposais et ces zombies m'ont réveillés. Ils auraient fini par m'attaquer.*

Il se dirigeait donc vers le cadavre sans porter plus d'attention à la jeune femme. Il avait commencé à fouiller le cadavre en sentant la jeune femme dans son dos. En révélant qu'il était aigrefin, elle aurait pu l'attaquer dans le dos. Mais s'attaquerait-elle à quelqu'un qui lui tournait ainsi le dos? QUelqu'un qui ne lui avait encore rien fait, bien entendu. Le mage noir avait commis un crime, la mort était donc sa punition... Les gardes feraient la même chose? C'était bon à savoir... Arzak n'avait pas besoin de se retourner pour voir que la jeune femme avait sa main sur son arme. Il aurait été étonnait si cela n'avait pas été ainsi. Un aigrefin à Naturalia, cela n'était pas apprécié par grand monde... ENfin... S'il lui aurait demandé des services si elle ne l'avait pas tué? A quoi bon? Il y avait des mages noirs bien plus puissants à Malificium. Son ordre aime la mort et le sang... Ca, il ne pouvait pas dire le contraire. S'il était heureux de le voir mort? Pas vraiment... Etrange? Oui, il l'était bien...

*Ambrosia* Je ne vais pas mentir en disant que je n'aime pas me battre. J'aime la sensation que cela procure. Mais contrairement à une grande partie de mon ordre, voir ou donner la mort ne me procure aucun plaisir.*

Elle ne le croirait sans doute pas. Et peu importait après tout. D'ailleurs, elle devait se demander pourquoi il ne parlait que par télépathie... Tout le monde se demandait ça au début... Et il ne le disait jamais, du moins sans qu'on ne le lui demande. Arzak se leva en laissant la dague et les potions à terre puisqu'elles n'avaient aucun intérêt pour lui. Au moins il aurait la bourse. Pourquoi l'aurait-il laissé? Le mage noir n'en avait plus besoin et soit l'argent serait resté avec le corps qui pourrirait, soit quelqu'un d'autres prendrait cet argent. Autant qu'il en profite alors... Il tourna vers la jeune femme et écarta lentement les mains.

*Ambrosia* Arrête moi si c'est interdit pour un aigrefin de se promener ici. Quant à ce mage... Si toi et les gardes tuaient directement les criminels, vous ne vivrez peut-être pas longtemps. Certains mages noirs sont idiots et attaquent n'importe qui, n'importe comment. S'il était encore vivant, tu aurais pu l'interroger pour savoir si ce n'était pas quelqu'un qui l'envoyait ici. Enfin, cela sera votre problème... A toi et à ton ordre.*

Il regardait la jeune femme dans les yeux. Si elle voulait l'arrêter, il ne réagirait pas. Pas tout de suite en tout cas. De toute façon, même s'il engageait le combat, il doutait de sortir facilement de là... Il lança un regard au mage noir. Qu'allait-il devenir? La Mayfair allait-elle le laisser pourrir là? Ou l'emmener pourrir ailleurs? Ou l'enterrerait-elle? Il y avait encore bien d'autres possibilités. Mais peut-être devrait-il plus se soucier de son sort que de celui d'un mage noir mort.

"Pourquoi avoir choisi les aigrefins? Pourquoi n'être pas devenu tout simplement un chevalier?"

Il la désarçonnait. Etrange semblait être un bien faible mot en comparé à ce qu'il venait de lui dire. Un aigrefin qui n'éprouvait rien en donnant la mort... Pourquoi se battre alors? Il ne défendait ni l'orphelin, ni l'honneur... alors s'il éprouvait rien à la vue du sang, pourquoi avoir rejoint cette assemblée de mercenaires assoiffés? Si elle n'avait pas aimé les plantes, elle serait devenue une mage blanc. Si son âme avait été plus corrompue, elle aurait choisi les mages noirs... Lui... Sa vie ne semblait être rattachée à rien... Cela la rendait très perplexe mais lui donnait aussi envie de le connaitre un peu plus... Ce qui ne semblait pas être une chose aisée d'avance.

"Ce n'est pas faux. Mais il m'a semblé guère coopérant. Et je me voyais mal le torturer pour obtenir ces précieuses informations. Depuis l'attaque des anges, nous sommes constamment attaquées par les mages noirs. Enfin, je devrais dire depuis la nuit des temps, les choses se passent ainsi si j'en crois les écrits de l'histoire de Nelberaid. Nous ne faisons que nous défendre car nous voulons coute que coute que la paix reste. Si je l'avais juste blessé... il serait surement revenu... et cette fois-ci peut-être avec bien plus de mondes... Seule alors, cela aurait été du suicide... J'ai donc fait une action préventive."

Oui bon, c'était une argumentation un peu tirée par les cheveux, la mage rouge le convenait elle-même mais elle agissait selon les principes de son ordre. Elle n'avait fait qu'obéir pour préserver son peuple. La garde aurait fait de même néanmoins avec surement beaucoup moins de brio. Elle avait à coeur la sauvegarde de Naturalia. Elle devait bien cela à Alicia Mayfair.

"Tu as le droit de te promener. Le monde ne nous appartient pas exclusivement mais si tu fais des actes corrompus, alors je n'aurais pas le choix. Tu es déjà allé en prison? C'est là-bas que tu as perdu la parole?"

Voilà, le sujet était lancé. Allait-elle obtenir une réponse? En tout cas, Ambrosia restait sur ses gardes. Elle restait méfiante. La jeune femme fit quelques pas et regarda l'endroit où elle se trouvait et murmura un brin ironiquement :

"Par contre, la baignade tout nu est interdite."

Invité

*Ambrosia* Pour de nombreuses raisons en fait. Parmi elles, le fait que celui qui m'a éduqué faisait partit de cet ordre. Ensuite, j'ai passé une époque où le sang m'enivrait. Je les ai rejoints, et je n'ai aucune raison de les quitter...*

De plus, il avait dans son passé de quoi se voir interdire l'intégration aux chevaliers. Les aigrefins eux se moquaient bien de cela. Ce qu'il aimait le plus chez les aigrefins, c'était la liberté. Il pouvait aller où il le souhaitait, faire ce qu'il souhaitait. Et les guerriers les plus forts, physiquement parlant, faisaient partis des aigrefins avec leur pouvoir augmentant leur force. Il y avait tant de raisons, qu'il était difficile de tous les citer. Mais Arzak s'était plus ou moins attaché aux aigrefins et il souhaitait leur donner autant de gloire que possible... Et faire disparaître les mots assoiffées de sang, idiots, sans pitiés et quelques autres de ce qu'on attribue automatiquement aux aigrefins. Tous n'étaient pas ainsi... Beaucoup le sont tout de même...

Il lui semblait pas coopérant... Personne ne l'était en sachant que seul la mort l'attendait. Elle se voyait mal le torturer pour obtenir ces informations. Arzak aurait pu s'en occuper. Vu la force du mage, le faire parler sous la torture ne devait pas être très difficile. Mais bon, il lui aurait fallut une raison de faire ça, et il doutait que la jeune femme le lui demande. Quoiqu'il en soit, elle l'avait tué immédiatement, et la question ne se posait plus. Les mages noirs attaquaient constamment les mages rouges? Sans doute. Ils voulaient juste se défendre et maintenir la paix coute que coute? Si elle l'avait juste blessé il serait revenu avec plus de monde? Il n'avait jamais dis qu'il fallait le laisser en vie... Une action préventive...

*Ambrosia* Si vous n'êtes pas capable de torturer un peu pour obtenir des informations, vous avez bien plus de risques de vous faire attaquer par surprise que les ordres de Malificium... COute que coute que la paix reste? Alors baissez les armes et laissez les mages noirs vous dominer. Sinon je ne vois pas comment ton ordre et toi pourriez maintenir la paix.*

Il avait le droit de se promener, voilà qui était bien. Des actes corrompus? Non, il n'avait aucune intention de ce genre. S'il est déjà allé en prison? Il sourit, il s'y était retrouvé quelques fois... Jamais longtemps, mais il avait rarement purgé toute sa peine... Si c'était là-bas qu'il avait perdu la parole? Le guerrier se tourna vers la jeune femme et la regarda de haut en bas. Et il afficha un sourire.

*Ambrosia* Oui, j'ai déjà été en prison. Plusieurs fois même. Si c'est là que je l'ai perdu? Cela aurait pu... Ca failli l'être. J'avais quelque chose du genre huit ans lorsque des brigands m'ont attrapé. Et comme je répondais pas à leur question, ils ont décidé de me brûler la langue et la gorge en me faisant boire un liquide bouillant. Un guérisseur à réussi à me soigner, mais cela ne pouvait pas me rendre la parole, je suis muet depuis ma naissance. Mais essaie de faire comprendre ça à des idiots de brigands alors que tu es apeuré et que tu ne peux pas parler. Cela répond à ta première question, concernant mon mutisme. Mais j'ai également était en prison pour vol et pour meurtre. Mais cela fais bien des années... Du moins pour un humain.*

La baignade tout nu était interdite? Son sourire s'agrandit un instant puis il s'avança. Une baignade... Ca ne lui ferait pas de mal... Mais c'était une autre affaire. Il lança un regard à la jeune femme avec un sourire.

*Ambrosia* Quel dommage, j'aurais bien aimé vous y voir.*

[Désolée du retard, je n'avais pas vu que tu avais répondu]

La jeune femme ne dit mot. Les choses auraient pu être différentes mais le destin était à présent tracé. Elle ne pouvait donc plus rien n'y faire. S'il avait été élevé par un autre, serait-il devenu aigrefin pour autant? Elle en doutait fortement... mais peut-être qu'elle se trompait allez savoir... En tout cas, elle laissa ce sujet de côté tant qu'il ne l'agresserait pas, qu'il soit aigrefin ou non lui importait que très peu.

Le sujet des mages noirs par contre l'intéressait bien plus. Ce qu'il dit eut don de la mettre en colère. Ambrosia serra les poings de rage et il lui fallut toute la meilleure volonté du monde pour ne pas lui faire regretter ses paroles. Non, elle ne torturerait jamais personne, elle n'était pas une mage noire, elle leur laissait de bonne grace ce plaisir. Mais par contre, obtenir des informations sur leurs futures attaques pourrait lui être utile... Pour cela, elle comptait se rendre à Malificium discrètement... Mais se faire dominer! Non! Hors de question! Les Anciens n'étaient pas décédés pour rien!

"Vous mériterez que je vous arrache les yeux pour avoir osé profaner de telles paroles. Jamais oh grand jamais, nous renierons notre liberté et notre justice pour le bon plaisir des malfaisants. Notre peuple est important pour l'équilibre des choses sur Nelberaid. On disparait et le chaos se propagera à grand pas... Nous ne pouvons pas faire cela aux villageois. Nous avons plus d'honneur que cela."

Certes à l'heure actuelle, les mages rouges ne brillaient plus du même éclat d'avant suite à la mort de l'ange divin, d'Ilda et d'Itsuki Kushiro... mais ils restaient nombreux et ardents défenseurs de leur Art... Devenir des esclaves... Pire renier leur couleur pour sauver leurs peaux et endosser le noir... non... Elle préférait mourir que voir les alchimistes devenir ceci. Sa voix grondait d'une rage sourde. Arzak devrait faire attention.

"Je vois, je suis désolée d'apprendre cela. Je pensais qu'à Malificium, vous n'étiez pas barbares avec les enfants... Je me suis trompée..."

Elle avait dit cela sur un ton doux... Son altruisme remontait à la surface. Ambrosia fit quelques pas jusqu'au bassin d'eau pour se calmer et se perdit quelques secondes dans la contemplation de son reflet dans l'eau. Elle éclata de rire et murmura un peu de défi dans la voix :

"Pour cela, il faudrait qu'on soit très intime... Pourquoi devrions-nous l'être?"

Invité

La jeune femme se mit en colère suite à ses paroles. Il semblait toucher un point sensible... au moins elle se maîtrisait, sinon Arzak ne donnerait pas cher de sa peau. Il mériterait qu'on lui arrache les yeux? Déjà qu'il n'avait pas le don de la parole, il n'avait aucune envie de perdre un autre sens... Jamais ils ne renieraient leur liberté? C'était bien mieux ainsi. Quelqu'un qui ne portait aucun intérêt à la liberté ne la mérité pas. Et pour avoir la liberté, il fallait se battre souvent et de bien des manières. Quant à la justice, ceci était une autre histoire. Mage blanc, rouge, noir, chacun avait son type de justice. L'équité dans cette justice n'était pas la même partout... Le muet continuait d'écouter la jeune femme. Le peuple de celle-ci était important pour l'équilibre des choses? Peut-être... peut-être pas... Le chaos... Certaines personnes le recherchaient... Faire ça aux villageois? Quelle était en réalité le mieux pour eux? Servir sous les ordres des mages noirs comme des esclaves, peut-être, ou mourir lors d'une des nombreuses attaques et guerres des mages noirs?

*Ambrosia*Vous me menacez de m'arracher les yeux pour n'avoir que dit la vérité, et vous parlez de justice? Si les aigrefins sont, pour la plupart, assoiffés de combats et de sangs, les mages noirs sont assoiffés de pouvoir. Jamais ils ne cesseront les attaques contre les autres. Il n'y a donc aucun moyen d'empêcher une guerre... Enfin presque.*

Elle était désolé d'apprendre son histoire? Il laissa éclater un rire par télépathie. Elle pensait qu'à Malificium ils n'étaient pas barbare avec les enfants? L'aigrefin gardait un sourire sur son visage.

*Ambrosia* Qui vous a dit que c'était à Malificium? Les brigands sont partout. Et à cette époque, je n'étais pas à Malificum. Et ne soyez pas désolée. Vous n'avez aucune raison de l'être, et cela est ridicule. Ce qui ne tue pas rend plus fort non? Ce n'est qu'une des nombreuses souffrances, physiques ou morales, que j'ai subis à cause de mon mutisme. Quand vous étiez... Au diable le vouvoiement... Quand tu étais jeune, tu devais bien te moquer d'autres gosses ou subir des moqueries non? J'ai juste, sans doute, subis cela plus longtemps et plus méchamment. On s'y habitue assez vite. *

Il regarda son propre reflet dans l'eau. Oui, il avait longtemps souffert. Mais cela était du passé. Il savait se défendre maintenant. S'il était toujours très peu efficace avec sa magie, sa force et sa technique de combat lui permettait de faire face à n'importe qui, du moins le pensait-il. Il avait pensé, un jour, à retrouver tous ceux qui l'avaient fais souffrir sans raisons pour se venger. Mais il avait finalement décidé que tout ceci ne serait qu'une perte de temps... Une grande perte de temps. Par contre, si le destin les remettait sur son chemin alors là... Il pourrait se faire plaisir... La réponse de la jeune femme à sa remarque l'étonna. Bien qu'il ne montra rien, il ne s'attendait pas à une telle réponse. Il s'attendait plus à être ignorer, ou à recevoir une réponse expéditive... Mais il n'avait jamais été très bon pour estimer les gens... A part dans un combat...

*Ambrosia* Pourquoi ne devrions-nous pas l'être?*

» Arzak le Bouclier Silencieux.
» Premier entrainement... (PV Arzak)
» Bon on se remet dans le petit bain
» [Terminé] Un bon bain pour se ressourcer [Bianca, Kharn]

Bain de Minuit [PV Arzak]

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