Lorsque le chroniqueur lui demanda ce qu’elle avait appris dans ces bouquins, elle hésita un instant. Car oui, elle avait beau avoir lu des tas de bouquins, ce qui traitait des chroniqueurs était relativement limité. C’était presque comme s’ils n’existaient pas, après tout. Au final elle n’en savait pas beaucoup plus que n’importe qui.

« A vrai dire je n’ai pas découvert beaucoup de choses de notre vie sur Nel Beraid. D’après les livres, nous n’étions que peu présents durant les différentes guerres, et pas vraiment appréciés de la population car certain nous disent responsables de tout ce qui est arrivé, bien qu’à priori cela ne semble plus trop être le cas car on ne m’a que peu fait cette réflexion. Nous ne sommes pas non plus en grand nombre actuellement ... Mais qui sait, sur d’autres planètes, si certains vivent encore ... D’ailleurs, j’ai appris que la survie de certains d’entre nous, ceux qui sont là depuis avant la dernière guerre, est due au sacrifice d’un chroniqueur pour protéger une dizaine d’autres. Mais je pense que cela ne suffit pas de savoir cela, et que le mieux, c’est de communiquer avec les autres pour connaître leur vécu ! »

Alors oui, en effet, leur rencontre n’était pas le fruit du hasard. Ilaria devait tout simplement venir ici car c’était le moment idéal. C’était comme s’il avait lancé un appel silencieux et qu’elle y avait répondu en venant ici, bien qu’elle ait pris son temps avant de venir car elle ne connaissait pas la manière d’y aller, et puis cela lui avait permis d’enrichir ses connaissances, ce qui n’était pas un luxe, bien qu’au final elle n’ait pas trouvé énormément de choses sur les chroniqueurs. Nul doute qu’elle en apprendrait bien plus ici que dans tous les livres qu’elle avait pu lire, en parlant aux autres, une prochaine fois. Quoi qu’il en soit, c’était un honneur de rencontrer son chef en chair et en os. Ce n’était pas n’importe qui, après tout ! Mais inutile de jouer des courbettes, elle devait rester comme elle l’était, elle ne voulait pas qu’il se fasse une mauvaise idée de la jeune chroniqueuse qu’elle était.

« Alors, il semblerait bien que j’aie bien fait de venir ici »

Cependant, le silence s’installa de nouveau. Ilaria se demandait bien ce qu’elle pouvait faire, ou dire désormais. Bien sûr, elle s’en remit à son destin. Elle n’eut en effet pas trop à attendre puisqu’il lui posa alors à nouveau quelques questions, alors qu’elle le suivait comme il le lui avait demandé. Elles concernaient surtout les faits récents qu’elle avait accomplis. Heureusement, ses journées avaient été bien remplies ces derniers temps justement, car ce n’était pas ce qu’elle avait fait dans les montagnes interdites qui auraient pu l’intéresser ... Elle y avait juste vécu, attendant que le moment de partir arrive enfin. Et il était arrivé.

« Eh bien ... »

La Sipka réfléchit. Il s’agissait de ne pas dire n’importe quoi non plus, et de sélectionner les évènements les plus importants. Après tout, c’était cela qui était le plus intéressant, ce qu’elle avait appris de concret, n’est-ce pas ? On oublie donc les simples discussions banales pour en venir aux actes qu’elle estimait importants. Et puis les questions étaient plus ciblés sur les évènements particuliers, n’est-ce pas ?

« En tant que chroniqueuse, j’ai pu travailler et être en contact avec des gens, et mes voyages me permettent de donner des nouvelles du pays à ceux qui m’en demandent. Cela m’a permis de découvrir un peu tous les territoires qui existent et de me familiariser avec eux. J’ai par exemple pu aider une amie Druide à découvrir le possesseur d’un livre qu’elle avait trouvé par hasard et qu’elle gardait précieusement. Je me suis rendue compte que j’aimais aider les gens car ils sont plus heureux après. Cependant, quelques unes de mes journées ont été pour le moins mouvementées. En effet, j’ai failli être aux prises de marchands d’esclaves si un rôdeur ne m’avait pas sortie de là et aidée. Malheureusement, ce soir là, du sang a coulé, ce que j’aurais préféré éviter car je n’aime pas cela. Mes pouvoirs m’ont également permis d’aider une jeune mage blanche à trouver la formule d’un poison puissant pour en trouver un antidote. Il paraît que les nécromanciens tentaient de l’utiliser pour faire le mal autour d’eux. En tout cas, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai bien l’impression qu’elle va devenir quelqu’un d’important ... Il y a aussi ce jour où j’ai fait la rencontre d’un chevalier appelé Edalion, qui m’a appris à me battre, en échange de quoi je l’ai aidé à mieux se servir de sa magie. Ensemble, nous avons démantelé un gang appelé le Gang du Léviathan. J’aimerais pouvoir continuer à accomplir de bonnes choses autour de moi, avec mes amis, même si j’ai conscience que je ne me ferais pas que des amis ainsi. »

Ilaria attendait la réponse de la créature, qui tardait à venir. C’était pesant, cette longue attente durant laquelle il la fixait de son regard mauvais. Elle ne préférait pas détourner le regard de lui afin de trouver une solution. Une seconde d’inattention, et elle pouvait en effet se retrouver dans de beaux draps s’il le décidait. Et comprenez bien qu’Ilaria ne voulait pas finir dans la même situation que ses collègues, à croupir là-dedans, dans cette prison improvisée sous un arbre mort gigantesque. Mais elle ne comptait pas non plus pour autant abandonner s’il refusait. Après tout, son chef l’avait envoyée en mission, elle devait les ramener. Que penserait-il d’elle si jamais elle échouait ? Non, elle ne pouvait pas admettre cette possibilité.

Lorsque la réponse attendue lui parvint enfin, la Sipka soupira. Son rire tonitruant ainsi que les paroles qui suivirent lui montraient bien que cette chose répugnante ne la prenait pas au sérieux, elle aurait dû s’en douter. Après tout, beaucoup la prenaient pour une jolie jeune demoiselle innocente, ce qui n’était pas totalement vrai. Jeune, oui, innocente, non. Rappelons tout de même qu’elle savait se battre si c’était nécessaire, et qu’elle n’abandonnait pas facilement quand elle voulait quelque chose. Il lui fallait trouver une solution. Que pouvait-elle bien faire, maintenant ?

En plus, il lui avait pris des mains la bourse. Elle allait protester, mais mieux valait éviter. Dommage, elle n’avait pas pu attraper la manche de son vêtement pour en savoir plus sur lui. D’ailleurs, c’est vrai que quand elle y repensait, elle ne s’attendait pas à voir ce genre de tenue sur un gnome ignoble. Bizarre, bizarre ... Peut-être y avait-il tout de même un moyen de négocier dans le fond ? Le plus calmement possible, elle lui répondit donc.

« A votre place, je n’en serais pas si fier. C’est lâche, de vous en prendre à plus faible que vous. Détenir deux personnes faibles, n’importe qui peut le faire, et cela ne fera jamais de vous quelqu’un d’important. Jamais, tenez-vous le pour dit. D’ailleurs, qui êtes vous pour vous croire si important ? »

A voir l’état des deux chroniqueuses, cela faisait un moment qu’il les retenait prisonnières toutes les deux. Et ce n’était pas en voulant les nourrir de chair fraiche que cela allait arranger les choses. Avait-il ne serait-ce qu’au moins pensé à cuire la viande ? Elle aurait parié que non. Bon sang, il fallait vraiment qu’elle fasse quelque chose.

« Bon, bon, très bien ... J’ai compris »

Il voulait qu’elle parte, eh bien, elle s’en irait ! Seulement, qu’il ne s’attende pas à ce qu’elle le fasse maintenant ! Oui, bien sûr elle se dirigeait ailleurs, oui, elle avait deux petits diables cracheurs de feu aux fesses, mais elle avait juste besoin de s’éloigner un peu, juste un peu, histoire de trouver comment les empêcher de nuire et revenir tranquillement. Finalement, c’était pas si mal, un terrain dévasté ... Plutôt que de perdre son temps à sortir sa faux pour l’utiliser, elle profita de ce que le décor lui offrait ... Et crac, des branches mortes, plus ou moins grosses s’abattirent sur la tête des cracheurs de feu. Toujours se servir de ce qu’il y avait autour de soi pour la télékinésie ...

« Mais tout de même, je ne partirais pas tant que vous ne les aurez pas relâchées toutes les deux. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous le dit, ce ne serait pas une très bonne idée de vous mettre à dos tous les chroniqueurs et leurs alliés »

Oui ... Si Ilaria avait des soucis, elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur Edalion quand il le pouvait par exemple. Le château serait son refuge, avait-il dit. Bon, là, elle devait se débrouiller seule, mais elle jouait beaucoup sur les mots Ils pouvaient devenir des armes bien plus puissantes que de véritables armes. Le gnome, dans tout cela, était-peut être seul. Ce n’était pas deux petites créatures qui allaient faire grand-chose.

Oh oh ... Les choses commençaient désormais à se gâter un peu. Eliminer deux cracheurs de feu, c’était bien joli, mais là – combien y en avait-il, déjà ? Une dizaine, c’était quand même pas mal, et il allait falloir réfléchir vite et si elle voulait se sortir de ce mauvais pas. Ilaria tenait tout de même à la vie, il était nécessaire de le souligner. Mais déjà, mieux valait s’éloigner un peu, car dans le cas contraire, elle ne servirait plus à rien une fois calcinée. Bah tiens, pourquoi pas un peu de pluie ? C’était bien connu, le feu n’aimait pas l’eau ... il y avait largement assez d’humidité dans l’air pour pouvoir faire tomber la pluie les empêcher de produire du feu ! Un peu plus de la moitié des créatures, surprises et pas capables de faire autre chose, disparurent.

Bon, au moins, désormais, il n’en restait plus que quatre. Ce n’était pas pour autant qu’elle devait se relâcher ! Les créatures se méfiaient désormais, elle ne pouvait pas réutiliser ce coup pour les achever tous. Le gobelin, quant à lui, ne bougeait pas du seul de sa « prison ». Fallait bien qu’il surveille, et puis, les cracheurs allaient se charger d’elle vite fait, n’est-ce pas ?

Et là, ce fut le vide dans l’esprit d’Ilaria, durant quelques secondes. Mince, elle venait de trébucher par terre et se retrouvait en position de faiblesse de surcroît. Sentant quelque chose de brûlant lui effleurer le bras, elle se retourna vivement et envoya un bon coup de pied contre lui pour le repousser. Non mais oh, de quel droit il s’autorisait à la brûler !? Ah, tiens, c’était étrangement léger ces créatures tout de même, puisque celui-ci valdingua contre le grand arbre qui retenait les chroniqueuses prisonnières et se retrouva assommé. Bon, elle y avait rajouté peut-être un peu de pression aussi, ça devait être pour ça. Bah tiens, pourquoi ne pas exploiter un peu plus cette idée !? C’est ainsi qu’avec un peu de télékinésie et la pression qu’elle avait augmentée, elle envoya un cracheur de feu dire bonjour à l’un de ses deux autres collègues… L’expression « prendre l’un pour taper sur l’autre » venait de prendre tout son sens.

Ceci fait, l’espèce de sale gnome palissait à vue d’œil. Déjà qu’on l’aurait cru sorti d’une tombe si on n’y faisait pas gaffe. Sans doute ne s’attendait-il pas à ce qu’elle vienne à bout, seule, de ces créatures démoniaques. Car bien qu’ils soient petits, c’était que c’est résistant, ces bestioles tout de même. Mais bon, il fallait bien admettre qu’elle n’y était pas allée de main morte et il n’aurait jamais pensé qu’elle puisse en venir à bout comme cela.

Cependant, il ne comptait pas abandonner comme cela, oh non ! Elle allait le lui payer ! Décidément, la gamine lui compliquait vraiment la tâche. Elle ne pouvait pas le laisser un peu tranquille ? Oui, c’était bien joli, mais comment ? M’enfin, puisque le feu ne fonctionnait pas dans cette situation, ben tiens, pourquoi ne faire sortir quelques membres de la terre ? Avec tous les ossements qu’il y avait dans ce paysage désolé, que ce soit de la créature ou de l’humain totalement décomposé, il avait largement de quoi faire pour s’amuser un peu ! Qui sait, peut-être qu’elle voulait recevoir un baiser de la mort ? Car c’était ce qui allait lui arriver, si elle ne fuyait pas !

« C’est bon, vous allez les libérer ? »

Pour toute réponse, le sol se mit à trembler un peu autour d’elle. Ce qui était en soi mauvais signe, parce que cela n’avait absolument pas l’air naturel. Peu à peu, elle vit sortir de la terre, des monstres d’outre-tombe. De la nécromancie ? La Sipka n’avait jamais vu cela concrètement mais elle en avait déjà entendu parler. Heureusement qu’il n’ avait pas eu la main lourde là-dessus. Bon ben pour ça, il n’y avait plus qu’à user des ce qu’elle avait appris au combat. Trancher des têtes, éviter des coups de justesse, elle savait faire. Et cette fois, elle n’hésita pas à user de toutes ses forces de sa faux. Après tout, ces trucs, quoiqu’ils soient, étaient déjà morts. Elle en tua plusieurs, laissa ceux qui étaient au loin tranquilles, et avant que le gobelin ne puisse réagir, elle fonça sur lui, faux toujours en main, dangereusement proche de lui, elle ordonna.

« Laisse-moi les libérer, ou je t’achèves »

« Ha ha ha ! Ca fait bien longtemps qu’j’ai pas combattu comme ça tiens ! Va-y ! J’te les laisse, même si j’sais pas si elles mourront pas en cours de route faible comme elles sont ! Ha ha ha ! »

Bon, il allait falloir qu’elle se calme, celle-là, et bien vite ! Mais au moins, elle l’avait entendue, c’était l’essentiel, elle avait peur que ce ne soit pas le cas. Bien sûr que c’était trop risqué d’aller explorer plus loin. C’était pour cela qu’elle avait vite proposé qu’elle aille chercher de l’aide, mais vu l’état des deux chroniqueuses, ce n’était pas raisonnable d’aller laisser la dame seule. Le plus urgent était de les ramener toutes les deux. Tant pis si elle la prenait pour une incapable. On ne pouvait pas être bon partout, et la mère elle-même n’était pas capable de soigner sa fille. Etait-ce pour autant que l’on devait la traiter d’incapable ? Non, et c’était bien ce qui la gênait.

Cela démangeait Ilaria depuis le début, eh bien tant pis, elle allait le faire. De toute façon, si elle continuait à gesticuler comme cela, elle ne tiendrait plus debout bien longtemps, ce qu’il fallait éviter à tout prix car ce serait une perte de temps considérable. Alors parfois, il fallait prendre les grands moyens. Elle voulait crier, très bien ! Mais l’étoile savait crier plus fort ! Proche de la dame, elle se retourna pour lui coller une gifle. Pas forte, bien évidemment, mais suffisant pour la faire réagir.

« CA SUFFIT ! ON PERD NOTRE TEMPS ! VOUS VOULEZ QU’ELLE MEURRE VRAIMENT, C’EST CA !? »

Pas de commentaire sur le fait qu’elle était une incapable et qu’elle lui avait déjà tapé dessus. Cela ne servait à rien, elle n’était pas dans son état normal de toute façon, et elle devait d’abord encaisser le coup. Oui, elle ne pouvait pas être bonne partout, et non, elle n’était pas au niveau du grand Ishesar, cela, c’était sans aucun doute, et Ilaria, bien que piquée au vif, admettait que non, de toute manière, elle ne pouvait pas tout connaître. Oui, cette femme gaspillait du temps, et de l’énergie surtout. Ses propos n’étaient vraiment pas gentils, mais ce n’était pas le but. Peut-être qu’elle comprendrait ainsi qu’il fallait agir, désormais. Si Ilaria était une mère, elle pensait que cela la ferait réagir en tout cas. Un enfant, c’était ce qu’il y avait de plus précieux pour une mère, elle pouvait le comprendre. Et le pire pour une mère, ce serait que son enfant parte avant elle. Elle songeait à cela, lorsqu’elle vérifia rapidement que la fille respirait toujours. C’était faible, mais c’était encore le cas, ce qui la rassurait à moitié. Ilaria reprit un ton normal, après avoir laissé la dame réagir vivement, avec quelque menace de la tuer. Pas étonnant. Mais au moins, elle semblait plus à même d’agir, maintenant, preuve en est, elle avait cessé de lui taper dans le dos. Elle en profita donc pour soulever la fille.

« Je vous demande pardon, mais j’ai vraiment besoin de quelques efforts pour la ramener. Pour vous, mais surtout pour votre fille. Je ne pourrais pas la porter seule, vous savez qu’il faut la ramener en lieu sûr, après tout, c’est Ishesar qui m’a envoyée, il connaît la situation, il doit avoir fait le nécessaire »

Enfin, elle espérait. Et la dame décida de coopérer. Désormais silencieuse, elle prit les jambes de sa fille. Elle avait raison, forcément, c’était moins lourd que le corps. Et Ilaria fit en sorte que ce soit elle qui doive marcher à reculons, la dame serait mieux à avancer vers l’avant, cela demandait moins d’efforts. Elle s’occuperait de la guider, sans rien dire d’autre. Ne pensant plus qu’à ramener les deux femmes en vie, espérant que la mère ne tomberait pas, elle aussi. Elles se dirigèrent donc vers la sortie, difficilement, sachant qu’en cours de route, la dame dût cesser de porter sa fille. Déjà qu’elle avait du mal à marcher, il fallait la décharger. Et Ilaria grimaça quand elle dût la porter seule. Mais bon, elles arrivèrent enfin à bon port. Elle le savait, Ishesar était là ! Ilaria s’expliqua rapidement, espérant qu’il puisse faire quelque chose, espérant surtout qu’il n’était pas trop tard.

« La jeune fille est inconsciente, elles n’ont rien mangé depuis trop longtemps, et j’ai bien cru que sa mère allait tomber de fatigue également. Si je peux vous aider en quoi que ce soit, dites-le moi, je ferais ce qu’il faut »

Elle était fatiguée aussi, bien sûr bien moins que la mère, mais elle tenait à aider quand même, dans les limites de ses capacités, bien sûr. Si la fille venait à mourir, elle n’aurait plus qu’à aller se terrer dans un coin, si elle n’était même pas capable d’avoir sauvé quelqu’un. A moins que comme la mère lui avait dit, elle serait morte avant d’avoir pu le regretter !

Enfin, la mère, après avoir constaté la gravité de l'état de sa fille, se reprit et accepta de coopérer.
Quand à Ishesar, il était à deux doigts de faire venir quelques hommes pour les diriger où il avait demandé à la jeune chroniqueuse d'aller, perdant peu à peu espoir. La mission qu'il lui avait donné n'avait pas été facile, mais n'était pas insurmontable non plus. Il fallait juste faire des choix, des choix dignes de ce statut...

Mais, lorsqu'il alla vérifier une dernière fois au dehors, pour voir si elle n'était pas au loin, il fut soulagé de la voir arriver, mais non sans peine. Elle avait accompli sa mission, puisque les deux chroniqueuses étaient avec elle. Une bonne chose de faite pour un chef de statut que de protéger ses disciples. Et puis, cela lui avait aussi permis de se faire un premier aperçu de ce que valait Ilaria. Puisqu'elle avait réussi, il n'en était pas déçu. Cependant, il ne lui fut pas difficile de s'apercevoir que l'une des filles, la plus jeune, était inconsciente, puisque transportée par sa mère et Ilaria.

Le chef des chroniqueurs s'avança alors d'un pas précipité vers elles. La chroniqueuse testée lui expliqua la situation avec panique. Elle s'était impliquée dans cette histoire, et comptait bien faire tout ce qui était en son possible jusqu'au bout pour régler cette affaire. Mais elle avait fait ce qu'il attendait, et c'était bien assez. De sa voix apaisante et son regard doux, il la calma directement.

« Tu as fait tout ce que je t'ai demandé. Va te reposer maintenant. »

Il commanda à un de ses hommes d'aller chercher un guérisseur, et deux autres attrapèrent la fille pour l'emmener dans une chambre, la mère sur les talons. Ishesar quand à lui tendit à Ilaria un tessen, sans lui dévoiler ses capacités, qu'elle découvrira par elle même.

« Te voilà officiellement chroniqueuse. A bientôt. »

Puis, il partit avec une telle grâce que même ses hommes se tournaient vers lui, n'y étant toujours pas habitués. Il ne manqua cependant pas de faire un signe à l'un d'eux, qui parvint jusqu'à Ilaria sous les ordres de son chef, pour lui proposer l'asile le temps qu'elle reprenne ses forces si elle en avait besoin.


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[Bravo, tu es niveau 3 ! Tu n'as plus qu'à poster ta sortie, et n'oublies pas de mettre à jour ton carnet et ta feuille de personnage ]