Le marché infernal, l’antre des charognards et de la non-vie. C’était si familier pour Edalion, un retour aux sources sans aucun doute. Mais que faisait un chevalier à Maléficium ? Un chevalier ? Ou un esclave ? Car ce jour-là, Le chevalier Hélioz n’était plus membre de cette caste, enfin officieusement, car il avait pris l’apparence d’un esclave et pour lui rien de plus facile que de reprendre sa condition de vie d’avant. La seul différence, c’est qu’il était ici de plein gré, non pas parce que ça lui manquait, mais pour contrecarrer ce genre de commerce et d’une manière personnelle, essayer d’arriver à celui qui l’avait conduit dans ce monde-là. La vengeance n’était pas ce qui l’animait, mais plutôt sa conscience qui lui disait que si jamais il arrive à l’avoir, il empêchera d’autres enfants de se faire transformer en machine à tuer. Là il était à genou dans une file d’esclave dans les rues du marché, des fers aux poignets et une chaine liant tous les esclaves ensemble. Rien ne pouvait trahir son jeu, il était vêtu d’un simple pantalon beige bordé d’une ceinture cloutée, une paire de bottes trouées et un collier avec un pendentif en forme de bouclier rond et c’est tout. Même son arme de chevalier n’était pas, si il voulait se défendre, il n’avait qu’à se servir ici, il en avait assez. D’ailleurs, pour lui, le plus dangereux était ses mains et non l’arme qu’il arborait.

Ce qu’il voulait c’était relever les informations et se faire acheter pour tomber sur un formateur de gladiateur, ou un maître ayant des bonnes sources d’information. Il vit bien les gens les regarder, mais si il voulait se faire acheter pour sa capacité à se battre, il fallait qu’il se montre plus teigneux et laisser de côté sa générosité et sa retenu. Mais il avait du mal, car les autres esclaves pleuraient, d’autres tremblaient et puis d’autres sombraient petit à petit dans la folie. Il pourrait les libérer sans aucun problème, mais il devait atteindre la source de ce mal et pour ça, il devait fermer les yeux sur la détresse des gens, enfin, pour cet instant.

Voilà, un homme qui observait les esclaves un par un et les taper dans les côtes ou sur les bras pour vérifier leurs résistance. Voilà donc un acheteur potentiel et vu comme il était consciencieux, il cherchait un soldat, un garde du corps, quelqu’un qui savait attaquer, alors il allait être servit. En plus, juste à ce moment-là, un petit voleur s’approcha d’Edalion pour lui prendre son pendentif. Le visage du guerrier changea au moment où il sentit la main venir vers lui. Avec une impulsion de ses jambes, il écrasa son front dans le nez du brigand le tuant sur le coup. Tuer ainsi n’était pas dans la nature du chevalier, mais il le fallait, dans cette ville il fallait savoir défié l’inconscience.

Edalion se remit à genou et attendait les conséquences et contre toute attente, le marchand d’esclave vantait les muscles et les nombreuses cicatrices que portait le chevalier caché et il se servait de l’action pour amplifier. Et là, une sorte d’enchère commença Edalion en profita pour observer tout ce petit monde. Il y avait une jeune femme avec un chat plus loin, un gros, surement un riche désirant un garde du corps, une dame, peut-être pour des nuits de folies, ou encore un homme avec un foulard du désert désirant un nouveau combattant.

Toute cette mise en scène me donnait la nausée. Je trouvais la voix du marchand horripilante. Il les traitait comme des bêtes, ce n'était pas cela qui me dérangeait mais bien la manière dont il vantait les mérites de l'un et de l'autre... Tout ceci sonnait creux... S'ils étaient d'aussi bons résistants, d'aussi bons combattants, ils ne seraient pas entre ses mains... C'était indéniable...

Les pleurs des plus faibles ne me faisaient rien à part encore plus me donner la nausée. Certains ne comprendraient jamais qu'à Malificium, il ne fallait pas montrer ses sentiments sous peine de finir sa vie de manière brutale. D'ailleurs, une femme venait d'être achetée par un homme chauve au ventre bien garni. Je savais très bien qu'à présent, elle serait sa chose sexuelle mais elle, l'avait-elle deviner? Impossible à dire. Mais je supposais que non au vu de son regard béat de gratitude... Puff... Pathétique...

Morphée commencait à s'ennuyer et je partageais ce désagrément. Mais viens alors la plus belle pièce de sa marchandise. D'ailleurs durant la transaction de la gourde, il avait tuer un rôdeur... Un voleur en moins, cela ne me dérangea pas... bien au contraire, cette vermine était vraiment horripilante. Tous ceux qui avaient essayé de me voler étaient tous décédés. On ne touchait pas aux affaires d'une Evans et encore moins à ceux d'une Steel.

"Regardez ses cicatrices, ses muscles saillants! Il pourra faire tous les travaux que vous souhaitez! Ou bien vous protéger!"

Il venait de lever les bras d'Edalion pour montrer à quel point il était docile... Il donna même un coup dans son ventre pour tester ses abdos? Non, pour mieux l'humilier et rassurer les pauvres âmes. Je n'étais nullement dupe. Une enchère commenca. Je me permis d'y participer. Certains lorsqu'ils virent ma menotte se lever pour surenchérir abandonnèrent directs. J'étais la plus frêle d'entre eux mais tout le monde me connaissait ainsi que ma famille. Le marchand voyant des clients s'enfuir tenta de les amadouer en leur offrant une demoiselle pour l'achat de l'ancien paladin. En vain... Un sourire carnassier effleura mes lèvres pourpres.

"Bien. Cet homme vigoureux va donc à cette demoiselle."

Je m'approchais de l'arrière de l'estrade pour récupérer mon bien. Je versais 100 pièces d'or à l'esclavagiste. Commencais là le vrai intérêt de toute cette mascarade car j'étais certaine que quelques mécontents allaient m'empêcher de ramener mon bien à la tour... En route, nous risquions d'avoir quelques désagréments... J'en étais toute excitée...

Il fut acheté, par ce qui semblait être une lanceuse de sort. Il venait de tomber dans les mains de la caste qui lui a dérobé sa paix d’avant et l’avait transformé en combattant. Son moral devait tenir, et il devait agir comme avant, et lorsqu’il était esclaves, la seule chose primordiale était la sécurité au détriment de sa sécurité. Même si défendre une mage noir n’était pas, alors pas du tout une partie de plaisir. Alors que le marchand d’esclave le détaché de la chaine mais ne le délivra pas de ses fers, un homme posa sa main sur l’épaule du chevalier et le tira en arrière pour empêcher sa maitresse de le prendre. Edalion en aurait bien profité pour fuir, mais ça serait inutile, surtout avec ses menottes, que d’ailleurs devenait une priorité de les enlever.

Il n’en croyait pas ses oreilles, à Maléficium, les gens se battaient pour une justice. Quelqu’un a acheté un bien, il est donc à lui, et des gens arrive encore à s’entre tuer pour ça. Bon, en tout cas, il s’agissait de suivre la dame et de la défendre. Il prit une inspiration et fonça dans le tas qui le séparait d’elle. Il vit un homme sur le point de lancer une dague sur la mage. Le chevalier lui donna un coup de talon dans l’arrière du genou pour le faire plier, passa ses menottes autour du cou et le tua dans un étranglement suivi d’un craquement. Puis il en bouscula deux trois et se retrouva nez à nez avec un loubard, le loubard qui avait acheté son objets sexuel. Edalion venait d’avoir l’occasion de sauver cette petite, enfin, pour ça quoi, il ne savait pas vraiment ce qu’il l’attendait. Le chevalier se fit prendre par le bras. Quelle brute ! Cet homme avait une de ces forces, ce n’est pas des mains qu’il avait, mais des étaux. Dans ces cas-là, une chose pouvait le libérer, utiliser la force de l’adversaire contre lui. Edalion lui fit une torsion du poignet pour reprendre l’équilibre et mettre son adversaire en mauvaise posture. Sans hésiter, le guerrier força sur la clé et cassa la main, le lâcha et lui donna un coup de pied dans les fesses l’envoyant dans un brasero qui bordait la scène. Enfin, il se retrouva face à sa nouvelle maîtresse et la suivit sans discuter. A chaque attaque, il la dévia, contre-attaqua, et envoya un coup pour neutraliser.

Sur le coup, il avait peur que ses talents de combattant trahissent son déguisement, mais il ne pouvait pas se permettre d’être blessé ou de ne plus suivre la sorcière. Il ne lui avait pas une seul fois adresser la parole, tout ça parce qu’il s’avait que ceux qui achète des esclaves attendent plus d’actes que de paroles et que souvent les paroles conduisait à la mort dans ces cas-là. Ici ils ne devaient pas s’arrêtait, car des poursuivants leurs couraient après mêlée à une bagarre général. Edalion n’en revenait toujours pas de la conduite des gens de Maléficium. Il espérait simplement que cette mage noir avait au moins un sens de la discipline et un cerveau

Les humains sont si prévisibles... J'en eus la nausée. Même Morphée semblait affligé, cela n'arrivait que rarement. D'ordinaire, il aimait bien me ridiculiser et voir me battre... mais pas aujourd'hui... Il n'y avait aucune gloire, aucun intérêt et aucun plaisir à se battre contre des badauds trop crétins pour accepter que cela soit moi qui put acheter l'esclave.

Des combats eurent lieux. Je ne semblais pas broncher... pourtant, certains de mes adversaires se retrouvèrent blesser au niveau des jambes, les empêchant de poursuivre. En effet, des pics de terre venaient de s'enfoncer dans leurs chairs sans crier garde, coupant quelques tendons au passage. Le marchand d'esclave, lui, reçut une boule de feu en plein visage. Son cri de douleurs était une vraie sérénade pour mes oreilles d'experte.

Alors que ma marchandise pouvait se sauver, celle-ci décida de me défendre. J'en fus agréablement surprise. Voilà un garde de corps de choix. En tout cas, il avait bien compris que c'était moi la plus dangereuse de cette place de marchés. Un homme décida de tester ce titre. Des fils d'acier s'enroulèrent autour de son cou alors que je venais de l'esquiver le faisant passer du coup devant moi et par conséquent, moi derrière lui. Un coup dans le dos et le voilà à genoux, à mes pieds, je serrais un peu plus et l'homme mourut étouffé.

Lassée de tout ce tintamarre, je me mis en route vers des ruelles plus paisibles. Dommage, je ne pourrais pas finir mes achats... Je devais pour le moment attendre que les choses se calment. Mon esclave continuait de me protéger. J'en étais grisée mais je restais méfiante à son sujet. Dans les terres maudites, les surprises sont courantes et elles sont rarement bonnes. Après avoir rendu handicapé un énième mécontent en lui brulant la gorge, je pénétrais à l'intérieur d'une demeure. Celle-ci était abandonnée au vu de son état. Je n'y vivais pas. Cela nous permettrait juste d'être tranquille un petit moment.

"Bien, ici, ils nous verront pas. Merci."

Je passai une main dans mes cheveux blancs. Je jetais un regard vers la vitre crasseuse et un brin cassée présente dans la salle à manger où nous étions. Plus personne, ils s'étaient rendus à l'évidence.

"Tu as de la chance de m'avoir comme maitresse. Comment t'appelles-tu?"

Je me retournai et le fixai doucement de mes yeux verts si étranges :

"Comme tu as pu le constater, ton achat a crée de grand tracas. Les gens n'aiment pas que je gagne. Ma famille est trop riche à leurs yeux et je sais me défendre donc théoriquement, j'ai moins besoin de toi qu'eux. Qu'en dis-tu?"

Edalion se retrouva dans une maison abandonnée avec une mage noir qui avait l’air redoutable. Le chevalier avait prêté attention à la similitude de a magie et la sienne. Il se disait que si jamais un affrontement aurai lieu, il devait se servir d’un autre moyen car étant magicienne, elle aurait surement l’avantage face à un novice en mage. Pour le moment, il ne s’agissait pas de se frotter à elle, mais plutôt d’acquérir un maximum d’information. Mais ce qui le gênait sur le moment c’était ces satanés fers ! Il chercha dans la maison, quelques choses pour s’en défaire, les menottes n’étaient pas très solide, et donc, un bon coup sur l’ouverture devrai avoir raison d’elles. Au final, il ne trouva rien, mis appart quelques briques de la maison en partie effondrée. Il tenta de claquer les fers contre le coins d’une d’entre elle, mais rien ne se passa , puis il eu l’idée de taper sur le joint de l’autre côté de l’ouverture, et là il réussit à se délivrer . La seconde menotte étaient plus facile avec une main de libre.

Il revint vers sa maitresse. A l’écouter, elle sembler se vanter d’une incroyable arrogance en parlant de sa famille. C’est un trait qui semblait être inné dans cette caste. Mais au final, il fallait bien lui répondre quand même.

« Je m’appelle Edalion. Je veux bien croire à votre aisance financière, mais pourquoi m’avoir acheté ? Si vous n ‘avez pas besoin de moi ? En tout cas, vous savez soigner vos sorties. »

Le guerrier jeta un œil par un trou dans le mur, la rue semblait encore bien agité. Il allait devoir rester là un petit moment. Il regarda ensuite le chat, décidement, avoir un animal de compagnie était devenu une mode. Il espérait lui aussi faire la rencontre d’un ami animal. Ce sera pour bientôt. Puis il s’adressa à la dame noire

« Je ne connais pas beaucoup de famille chez les Noires, appart les Steel qui ont su se faire une place dans l’histoire »

Edalion portait beaucoup d’intérêt à l’Histoire de Nel beraid, et donc, il connaissait certaines personnes qu’on aurait pu oublier. Des gens qui se sont battu aux côtés des anciens dirigeants. Et s’il avait à faire à une descendante d’une steel, Garvera par exemple, ou damna ? Mais il s’agissait d’une démone et donc la descendance été peu probable, parce qu’on pouvait suposer qu’Enma vivait encore.

Je le regardais faire avec un sourire ironique dessiné sur les lèvres. Il m'amusait à s'ébattre ainsi tout cela pour enlever des menottes. Il ne s'était même pas dit que je pouvais l'aider à ce sujet. Certes, je n'étais pas une archimage, j'y travaillais ardemment, mais je pouvais à l'aide d'une boule de feu ou plusieurs selon la résistance de l'acier, faire fondre celui-ci. Bon, il était vrai que je pouvais aussi le blesser au passage. Il finit par se libérer. J'eus un sourire de satisfaction. Il n'avait pas deux mains gauches, c'était déjà cela.

"Qui te dis que je n'ai pas besoin de toi? J'ai dis que j'avais moins besoin de toi que l'habitant de base."

Bon... S'il ne comprenait pas les nuances, j'allais vite perdre patience... donc il devrait mieux se méfier. J'avais noté son nom dans un coin de ma tête sans faire d'allusion. Il n'était encore rien pour moi. S'il mourrait, cela ne me ferait aucune perte. A lui de changer cela.

"J'aime marquer les esprits. Mais d'ordinaire, je suis plus méthodique. Là, j'ai du improviser... C'était loin d'être du grand art."

Je l'avais épaté. J'en étais partiellement amusée. Il ne fallait pas grand chose pour attirer son admiration. Si seulement, il savait qui j'étais. Il comprendrait que comparée à ma famille, je n'avais rien fait d'exceptionnel aujourd'hui. Je ne lui avais pas encore donné ma raison. Je gardais un peu de suspense. Un sourire flamboyant étira mes lèvres. Il connaissait les Steel. Mes épaules passèrent légèrement en arrière, éprise de fierté, j'avais bombé le torse.

"Garvera Steel est très connue. Elle a été une conseillère militaire de renom de notre ancienne chef. Je suis satisfaite de voir que tu n'es pas un inculte."

Morphée fixait la scène sans un mot. Pour le moment, il n'avait pas envie de me ridiculiser. J'en étais satisfaite. Je fis un pas vers le trou dans le mur et murmurai :

"Je me prénomme Morgane Evans, fille d'Halloween Steel et Kessler Evans. Tu as du entendre parlé de mes parents? Accessoirement, je suis la petite fille de la grande Garvera. Tu comprends mieux pourquoi je te disais que financièrement, ton achat ne me posait aucun souci?"

Un sourire légèrement moqueur apparut sur mes lèvres. J'avais prononcé le nom de mes parents avec un ton rempli d'amour et d'affection. Même morts, je les tenais toujours dans mon coeur. Ma mère avait été la chef des ombres, mon père le conseiller militaire du grand Sammius, ancien chef des aigrefins. Je le fixais de longues secondes puis repris :

"Si je t'ai acheté, c'est parce que tu semblais le plus fort... Je suppose que tu devais être un chevalier avant d'être un esclave? J'ai besoin de savoir des choses sur ton ordre. "

Edalion avait l’impression que les rôles étaient inversés, voilà qu’elle voulait des informations sur sa caste officielle, alors que lui cherchait également à connaître les méthodes des Noirs. Et pourquoi ne pas échanger des secrets ? Mais, il n’avait pas encore avoué qu’il est un chevalier déguisé et donc il lui sera facile d’inventer, encore une fois, une nouvelle identité. De plus, elle était une mage noir et en plus, le sang des steels voulaient dans ses veines. La fiabilité n’était pas présente et il va devoir prendre ses précautions. Si il avait était acheté par un vulgaire acheteur, ça aurait été plus facile. Dans les cas qui se présentaient, c’était assez délicat.

« Posez vos questions j’essayerai d’y répondre aux mieux. Dame Evans. J’aurai pu être chevalier, mais ce rêve ne fut jamais atteint à cause de votre caste qui s’empressé de me transformer en combattant alors que je n’étais qu’un fermier. »

Pour le moment, il n’avait qu’à raconter sa vraie histoire avec une fin différente, comme si les mages noirs l’avaient rattrapé avant qu’il entre chez les chevaliers.

« Je ne cherche pu à recrée quelques choses dans ce monde, je m’en contente. On m’a donné une compétence à me battre alors je m’en sert pour survivre, surtout à Maléficium. »

Edalion se mit assit sur un reste de table et attendait que ça se passe, au moins dans son cas présent, il n’avait pas de décision à prendre, juste à suivre fidèlement sa nouvelle maîtresse. La rue semblait se calmer, enfin, tout dépend si on avait la même notion de calme à Maléficium. Disons que la taux de folie à diminuer.

« Que voulez-vous faire de moi ? Vous avez besoin d’un bouclier ? d’une épée ? Appart des informations ? Vous ne voulez pas vous salir les mains ? »

Sur le coup, il pensait que les mains da la jeune femme devait être déjà bien souillé.

Je le fixais calmement. Est-ce que je croyais ce qu'il venait de me dire? Je dois avouer que non. Pourquoi nous l'aurions transformé en simple combattant et pas en un mercenaire sanguinaire? Soit nos entrainements n'étaient plus ce qu'ils étaient et étaient devenus fort ramoloss, chose que je doutais, soit il me mentait. Grave erreur si c'était cela. Je n'étais pas réputée pour être très douce avec ceux qui essayaient de me flouer.

"Hum... Nous t'aurions jamais laissé dans la nature... Je pense que tu ne me dis pas tout... Faut-il que je te torture pour cela?"

Oh sa musculature était impressionnante mais j'étais ici chez moi et j'étais bien plus fourbe qu'il pouvait le supposer. Mes sorts étaient prêts à exploser. De plus, s'il osait me faire du mal, la garde l'enfermerait à vie. J'étais une citoyenne de ce monde, lui non. Il n'était qu'une marchandise. Il devait donc faire très attention à son comportement. La prison n'est pas enviable... et encore moins, la salle de torture.

"Je doute que tu vives ici toute l'année. Tu n'as pas notre odeur, ni notre manière de marcher. Tu ne fais pas autant attention que nous."

Vivre à Malificium et vivre dans les deux autres contrées de Nelberaid était une chose totalement différente... Impossible à décrire... Il fallait le vivre dans notre chair. Se faire capturer par un marchand aux esclaves, avoir été sa proie pendant quelques heures ou jours... Cela ne faisait en rien un habitant des terres maudites.

"As-tu déjà tué?"

Simple question qui en dirait long sur son caractère. Je ressentirais son mensonge grâce au ton de sa voix. Donc il fallait mieux être franc. Quant à mes mains, elles sont depuis longtemps baignées par le sang de mes victimes et cela ne s'arrêtera pas. Je souris à ses dires et murmurai :

"J'ai un marchand qui a osé me vendre de la marchandise défectueuse. Ceci a manqué de me tuer lors d'un combat contre un troll! Donc j'aurais besoin que tu lui donnes une petite leçon. Sa maison est juste à côté de celle où nous sommes. Il y aura surement ses enfants. Tu peux les torturer devant ses yeux si tu le souhaites. Qu'en dis-tu?"

Je le poussais dans ses retranchements. Je ne faisais jamais de mal à des bambins mais cela il ne pourrait pas le savoir. Je faisais juste que m'appuyer sur la réputation sulfureuse de ma famille et de mon ordre. Un sourire légèrement sadique sur les lèvres, je repris :

"Si tu préfères une action rapide, j'ai du poison sur moi. Tu n'auras juste qu'à le faire respirer par le malotru... et plouf... son coeur cessera de battre... Mais je doute que tu préfères la délicatesse! Ce n'est pas ce qu'on a du t'apprendre!"

La mage noire semblait bien sûr d’elle. Le torturer, le briser, le soumettre. Savait elle qu’elle n’était pas la seule à cacher son jeu, et à la différence d’elle, Edalion ne s’en vantait pas, il gardait ses cartes cachées jusqu’au bout, ou jusqu’à ce que la situation les exige. En même temps elle était une Steel et donc, elle ne pouvait se montrer autrement.

« Il est vrai que je n’ai pas tout dis, j’ai été amené dans les arènes, on ma maudit d’une rage qui s’apaisait par le sang, vos confrères furent gourmand et les combat de gladiateurs de les intéressaient plus. Ils me mirent sur les grands chemins et je devais attaquer les passants quelques qui soient pour ensuite leur dérober tous leurs biens. Mais un jour, je fus sauvé par des mages blancs qui ont donné leur vie pour sauver la mienne et me libérer de cette malédiction. Qui d’ailleurs m’a laissé une trace. J’avais l’occasion rêvé d’aller à Bénécius pour y devenir chevalier, mais je n’ai même pas pu passer la grande morte que les gens me reconnaissaient en tant qu’assassin. J’ai dû fuir et vivre au jour le jour en évitant soigneusement Maléficium et Bénécius. Jusqu’au jour où je suis tombé à nouveau dans vos filets, la suite vous la connaissait. »


Encore une fois, il changea son passé légèrement, car il fut intégré dans les chevaliers sans aucuns problèmes. Mais il s’était toujours demandé ce que sa vie aurait été si Bénécius devenait une ville à éviter comme dans sa comédie. La trace mentionnée était évidemment son œil blanc caché par son bandeau. Dans ses paroles, il n’en se plaignait pas, imitant celui qui était las de courir après un espoir.
Ensuite, elle lui demanda s’il avait déjà tué. Son arrogance lui bloquait la mémoire ? N’avait-il pas tué trois personnes au marché alors qu’il avait les mains liées ? Et puis même dans son vrai passé, ses victimes ne se comptaient plus innocente ou pas. Enfin bref, il n’était pas en position de critiquer. De plus, il pourrait partir sans aucun problème si la situation devenait dangereuse. De plus, il n’aimait pas trop se cacher, donc il était possible qu’à un moment, il reprenne son rôle de chevalier.

« Je vais me charger de cet homme, je reviens. »


Voilà sa première mission, il devait tuer un homme. C’est vrai qu’en temps normal, il aurait fait en sorte qu’il soit officiellement mort et officieusement en train de courir vers un abri. Mais il était à Maléficium et il n’avait aucuns scrupules face à la population. Il sortit alors de la maison pour aller devant la porte de la maison voisine. En bon citoyen, il toqua à la porte et au moment, ou il entendit un homme crier « qui est là ? » Il prit un élan, et défonça la porte envoyant l’homme sur le sol.
Il s’agissait d’un homme rondouillard, et ses yeux trahissaient son honnêteté. Ses enfants étaient là, un qui venait d’être adolescent et l’autre plus jeune.

« J’ai un message des Steel ! »


Alors que l’homme se protéger avec ses mains, celles-ci se mirant à se diriger contre sa volonté vers son cou, il mourut sous ses propres mains après un étranglement qui dura longtemps pour le faire souffrir. Quelque part, Edalion se disait que la mage noir devait l’observer d’une manière ou d’une autre. Alors qu’il s’apprêtait à regagner la planque voisine, l’adolescent lui sauta au cou. Avec un basculement du bassin, le chevalier le retourna et le plaqua sur le dos au sol.

« Reviens quand tu seras un homme. »


Puis, il laissa la maison telle qu’elle pour rejoindre la magicienne. Il se demandait que pouvait être sa prochaine victime avec une telle maîtresse. Il ne dévoila rien sur la méthode employé, avec un peu de logique et d’intelligence, on pouvait le deviner. Le chevalier avait simplement retiré le bandeau de son œil gauche.

« Votre homme ne causera plus de souci à personne, et qu’en à ses fils, ils feront d’excellent esclaves, lorsque la rue leur apprendront à survivre. »


Cependant, Edalion ‘a pas été totalement insensible au chagrin du plus petit, et l’attaque de l’ainé était totalement justifié. Peut-être les avait-il libérés d’un père indigne, mais à ce moment-là, il aurait pris les enfants sous son aile quelques temps. Maintenant, ils devront suivre le chemin que lui-même avait pris dans le passé.

"J'en aurais presque les larmes aux yeux."

J'esquissai un sourire légèrement ironique. Son histoire était fort intéressante je me devais de l'avouer. Une malédiction par le sang... Qu'est ce qu'il pouvait bien sous-entendre par cela? Qui lui avait-fait cela? J'aurais bien aimé le savoir. Par contre, j'étais assez choquée que son âme lui refuse ce dont il était destiné... Il fallait parfois éviter d'avoir trop une conscience...

"Il faut assumer ses actes et ses choix, sinon, on n'est jamais en paix. Le jour où tu l'auras compris, tu deviendras un vrai chevalier. Ils ne pourront jamais autant te torturer que tu ne le fais déjà toi même... Ou alors, tu deviendras mercenaire... ou plutôt aigrefin et j'en serais particulièrement ravie."

Je passai un main délicate dans mes cheveux. Etais-je la tentation qui allait le pousser vers les ténèbres? Possible. En tout cas, cela m'excitait grandement cette idée. Je lui fis un sourire charmeur. La conversation continua et je lui demandais un petit service en échange de mon achat. Ce marchand m'importait peu. Je décidai de le suivre discrètement afin de m'assurer de ce qu'il se passait. J'adorais les mises à mort après tout. Je recouvrais mes cheveux d'une capuche sombre et marchais loin de lui très lentement.

Lorsque mon ennemi fut abattu, je revins dans la maisonnée avant Edalion. Je me moquais de ce qu'il avait pu faire au reste de la famille. Quoi qu'il arrivait, son nom serait entaché un peu plus de terreur, ma grand mère en sera ravie. Je le fixais avec un sourire satisfait lorsqu'il réapparut. Souffrait-il? Avait-il été plus facile qu'il ne l'aurait pensé?

"Ils deviendront soit des aigrefins, soit des rôdeurs. Je vais devoir me méfier d'eux en tous les cas."

Je m'approchai de lui et posai une main sur son épaule. Je fixais son oeil blessé et murmurai à son oreille :

"Est-ce ton instinct ou bien nous qui sommes les responsables? Tu devrais méditer là dessus. Mais pas ce soir."

J'avancais jusqu'à être derrière lui. Je posai ma main sur la poignée de la porte et prononçai :

"Je te redonne ta liberté. Nous nous reverrons. Je te demanderais un prochain service mais pour cela, il faut que tu sois un peu plus fort. Montes en grade et viens me voir à la Tour Sanglante... enfin... reste près des ruines lors de la lune écarlate... cela aura lieu dans trois mois... Je suppose que cela te laisse assez de temps pour devenir plus fort... Si ce n'est pas le cas, préviens moi... Je ne supporterais pas... que tu me poses un lapin... et la mort en serait la solution."

Le rendez-vous était posé et à mes conditions. Je n'attendis pas qu'il me réponde. Je partis dans la nuit, ombre parmi les ombres... Nous nous reverrons.... peut-être plus rapidement que prévu...

=> ??? [On fera un rp quand tu aura fini ton test niveau 3]