Assise seule sur un banc d’un blanc immaculé, je contemplai le plafond de la cathédrale. Les pierres illuminées par le soleil venaient se refléter dans mes yeux pétillant d’émerveillement. Avec toute cette lumière et tout ce décor gigantesque, l’atmosphère des lieux devenait presque divine. A tout moment, les statues érigées en l’honneur des dieux semblaient sur le point de s’animer pour donner leur bénédiction et accorder leur pardon aux pécheurs.
Aussi étonnant que cela puisse l’être, c’était la première fois que j’y mettais les pieds. Et pourtant, j’avais entendu de nombreuses louanges à propos de cet édifice. Mais voilà, jadis, j’étais trop occupée par mes affaires personnelles et peut-être avais-je été aussi trop jeune pour m’intéresser à ce genre de chose. A présent, les temps avaient changé. J’avais mûri et, surtout, j’avais du temps devant moi. Beaucoup de temps…

Certaines personnes se rendaient à la cathédrale pour prier mais moi, je faisais partie de cette catégorie de gens qui venaient uniquement pour contempler les lieux. Les dieux, je n’y croyais pas, à part peut-être dans les moments où je devais rejeter la faute sur quelqu’un et que je ne trouvais personne. Si les dieux existaient réellement, ils devaient sans doute me détester. Mais ça, je n’en avais que faire. Pour l’instant, je me trouvais dans le monde des vivants et je n’avais pas l’intention de me pourrir l’existence en songeant à ma vie dans l’au-delà. Après tout, personne ne savait réellement ce qu’il y avait après la vie. Et puis, même si, dans cette cathédrale, je songeais à tout ceci, il fallait bien avouer que ces questions existentielles ne me préoccupaient pas le moins du monde lorsque je me levais le matin ou que je m’endormais le soir. Disons que je ne me souciais pas de ce genre de chose.

Arya, ma mygale, se promenait sur tout le long du banc sur lequel j’étais assise. Une nouvelle fois, elle fit fuir les vieilles dames fatiguées qui désiraient se reposer un peu ou les jeunes personnes qui venaient prier. Peur de ce qu’il pourrait leur arriver si Arya venait à les piquer, les gens préférèrent éviter de s’approcher d’elle.
Toutefois, un homme vînt d’un certain âge vînt s’asseoir sur le même banc que moi. Peut-être n’avait-il pas vu la grosse araignée… ou peut-être n’avait-il que faire d’une bête à huit pattes qu’il pouvait aisément écraser avec son pied…
Quoi qu’il en soit, je laissais mon animal de compagnie vivre sa vie. Jusqu’ici, personne ne m’avait pas de réflexion sur Arya. Après tout, il fallait bien reconnaître que certains se promenaient avec de drôles de créatures. Rats, oiseaux exotiques, caméléons, serpents, … Il y en avait pour tous les goûts, bien que les chats et les chiens fussent de ce qu’il y avait de plus commun dans les cités comme Naturalia.

Je n’appréciais pas spécialement Arya. Jadis, j’avais un furet avec qui je pouvais discuter. Nous n’étions pas toujours d’accord sur tout mais nous étions bons amis. Je possédais aussi un colibri métallique, capable de transporter mes affaires et de rendre aveugle mes adversaires. Mais Arya, quant à elle, ne pouvait ni parler, ni me protéger. Je ne comprenais pas pourquoi elle me suivait sans arrêt comme un chien. Une fois ou deux, je l’avais écrasé avec mon pieds et à chaque fois, elle n’avait pas mis bien longtemps pour s’en remettre. Puisqu’elle ne cessait de me suivre où que j’allais, j’avais fini par en conclure qu’elle ne m’en voulait pas. Arya était une drôle d’araignée sur laquelle je déversai souvent toute ma colère et cela n’avait pas l’air de la gênée, bien au contraire. Rapidement, je finis par la considérer comme une sorte de défouloir et cela ne semblait pas non plus la déranger. En contrepartie, je lui donnais de temps en temps à manger et maintenant que j’y resonge, peut-être que ce fut pour cette raison que cette bête à huit pattes ne me quittait pas d’une semelle.

« C’est la première fois que je vois quelqu’un embrasser ma mygale. »

Certes, je n’aimais pas beaucoup Arya mais je la considérais comme mon animal de compagnie. Et ce qui est à moi est à moi. Je ne partage pas. Durant la dernière guerre, j’avais perdu de nombreux effets personnels. Trésors, artefacts, … Désormais, il ne me restait plus grand-chose. Il fallait d’ailleurs que je ne songe à retourner à Malificium, histoire de voir si un de mes coffres avait toujours survécu après toutes ces années. Bien évidemment, il m’était possible d’aller travailler pour gagner un peu d’argent mais il fallait voir les choses en face. Je n’étais plus comme avant. Mes réflexes s’étaient ternis, j’avais perdu la main et il me faudrait un certain temps pour retrouver toute ma dextérité d’autrefois. Déjà, je m’estimais heureuse de plus trainer mes pieds comme le premier jour de ma deuxième résurrection. Mon état s’améliorait petit à petit et je me demandais comment l’ordre des rôdeurs allait réagir en me revoyant. Après tout, j’avais disparu de la surface de la terre pendant quelques grosses décennies.

Lorsque je tournai la tête pour mieux voir la personne qui avait donné un baiser à Arya, je ne pus distinguer qu’une longue chevelure ainsi qu’une barbe sombre. Quelque chose me disait qu’il n’avait pas l’air d’être du coin.
Et alors que je me questionnais sur sa provenance, l’espace qui me séparait de lui commença à noircir, comme si quelqu’un avait jeté un mauvais sort au banc sur lequel nous étions assis. Je ne bougeai pas d’un seul pouce, sachant pertinemment d’où cette magie provenait. Il s’agissait de mon nouveau pouvoir que je ne contrôlais pas ou plutôt, pour être précis, de la malédiction qu’un artefact puissant m’avait lancé.
La tache noire grandit de plus en plus. Elle devait sans doute contenir quelque chose de désagréable car Arya qui était dessus, s’empressa de courir se réfugier sur mon épaule. Je fixai la tache sombre quelques instants et elle disparu. Cette magie était tout à fait à l’image de mon vieil artefact magique. Inutile…

Je levai ensuite la tête. De plus en plus de monde arrivait dans la cathédrale. Était-ce donc l’heure de la prière ? Je notai également que personne ne semblait avoir remarqué la tache sombre qui était apparue sur le banc et qui avait aussitôt disparu après quelques secondes. J’en fus soulagée. Je ne me voyais tenter de me frayer un chemin à travers toute cette foule pour sortir si jamais elle se mettait à paniquer. Les gens autour de moi crieraient sans doute à l’attentat, les portes seraient bloquées jusqu’à ce qu’on ne trouve le coupable pour être puni d’avoir osé profaner un lieu saint. Bref, je ne me voyais pas perdre mon temps avec ce genre de futilité.

Encore une fois, je ne portais pas spécialement Arya dans mon cœur. Cependant, jamais il ne me serait venu à l’esprit de la traiter « d’abomination ». Inutile, moche, … étaient des termes que j’employais souvent à son égard mais celui que venait d’employer cet inconnu était, selon moi, un peu trop excessif.
N’ayant pas le cœur ni l’audace pour me quereller avec cet homme, je ne soufflai donc aucun mot et me contenta seulement de le jauger du regard. J’essayais de sonder son esprit mais ce fut peine perdu. Cette capacité que j’avais autrefois à lire dans les pensées avait disparu et je me sentais désormais comme le commun des mortels. Impuissante.
Mais bien que j’eus quelques regrets, je ne m’attardai pas là-dessus et me remis à contempler l’édifice. Arya était devenu mon animal domestique car elle avait souhaité qu’elle en soit ainsi. Je ne l’avais obligée à rien et à vrai dire, des fois, je me disais même que j’aurais préféré être seule. Et je ne voyais pas non plus pourquoi il aurait fallu posséder en ma possession une belle créature sereine étant donné ce que j’étais. Pour moi, tout ceci n’était que des paroles sans queue ni tête provenant d’un gentilhomme semblant apparemment apprécier faire la cour à toutes les demoiselles qu’il croisait.

Je pensais que personne n’aurait remarqué la tache sombre qui s’était lentement proliférer sur mon banc et qui, subitement, avait disparu. Mais une nouvelle fois, l’œuf d’entropie me prouva à quel point il était difficile de ne pas attirer l’attention sur soit.
Je voyais l’homme tâter le marbre et lever la tête vers moi pour que je lui explique le pourquoi et le comment. Je me demandai alors comment un gentilhomme comme lui réagirait si je lui disais qu’une demoiselle comme moi était capable de produire de bien pires horreurs. Mais ne pouvant rien faire face à ce qui venait de se produire, je me contentai seulement de hausser les épaules. Après tout, je ne l’avais pas exprès.

« L’important, c’est que ça a disparu. » répondis-je donc simplement comme s’il ne s’agissait qu’une tache d’encre tombée sur de la soie.

Je savais bien que l’homme n’allait pas se contenter de cette réponse. Mais comment pouvais-je lui expliquer que je ne contrôlais pas mon pouvoir, capable à la fois des pires idioties et des pires atrocités de l’univers ? Serait-il apte à comprendre ou réagirait-il comme la plupart des gens ? Je le voyais déjà crier à l’aide et me montrer du doigt comme si j’étais l’incarnation de la destruction. Et en imaginant toute la suite des événements, je ne me voyais franchement pas enduré tout cela. Alors, je préférai jouer les sottes en disant que je n’en savais rien.

« Nous devrions nous taire, la messe va commencer. »

De jeunes enfants avançaient vers le devant de la cathédrale. Tous habillé de la même manière, ils tenaient entre les mains un livre contenant sûrement les vers qu’ils étaient sur le point de chanter. Et comme je voyais la foule se bousculer pour avoir une place assise, je me dis que cette chorale valait la peine d’être écoutée.
Une dame d’une certaine corpulence me pria de bien vouloir me décaler un peu. Elle ne vit même pas Arya, pendue à mon cou. D’un côté, je me dis qu’il en était mieux ainsi car elle était tout à fait le genre de femme dont le cri vous perçait les tympans.
Me retrouvant collée entre cette dame et l’inconnu aux yeux bleus, je ne pus m’empêcher d’esquisser une grimace.

« Auriez-vous la gentillesse de vous pousser sur le côté afin que je puisse respirer un peu ? » demandai-je alors poliment à l’homme.

[jsutify]Assise sur mon banc et le dos bien droit, j’écoutai les enfants. Sans doute devais-je être constitué d’une drôle de manière car je ne ressentie pas grand-chose. Tandis que certaines personnes semblaient illuminées par la voix cristalline du chœur, moi, je n’éprouvais que de l’indifférence. En de meilleures circonstances, mon âme damnée se serait peut-être comportée d’une autre façon. En effet, comment pouvais-je profiter pleinement du spectacle alors qu’une grosse truie était assise à mes côtés ? La bonne femme avait sorti un grand éventail de son sac et le secouait avec une telle énergie que j’avais l’impression qu’elle allait finir par provoquer un ouragan. Pourtant, nous étions en plein hiver et je ne voyais pas l’intérêt de s’éventer puisqu’il faisait déjà froid.

Jetant un petit coup d’œil à mon voisin de droite, je m’aperçu qu’il semblait transporter par les chants. Reportant mon attention sur la chorale, je tentai de faire abstraction de cet éventail qui menaçait de m’érafler la joue à chaque seconde. En vain. De la manière la plus douce possible, je me mis à expliquer mon léger problème d’inconfort. La truie me révéla toute ses dents et me tapota la tête comme si je n’étais qu’une gamine. Et ce ne fut que les seules choses que je pus obtenir d’elle. Énervée, mes doigts se replièrent sur les pans de ma robe. Je donnai un petit coup de coude à ma voisine pour bien lui faire comprendre qu’elle me gênait. Une nouvelle fois, elle me sourit et reporta son attention sur la chorale.

Après un petit quart d’heure, je finis par n’en plus pouvoir. Je lui arrachai son maudit éventail des mains et le balança loin derrière moi. La bonne femme me fixa alors avec des yeux ronds, comme si elle s’était enfin aperçue de ma présence. Ses yeux tombèrent ensuite sur ma mygale et virent que ce n’était pas une fausse en voyant ses pattes remuer. Son teint devînt alors soudainement pâle. Je l’entendis bredouiller quelques mots mais n’en compris pas le sens. Puis, la bonne femme se leva, bouscula quelques personnes et se fraya un chemin afin de mettre le plus de distance possible entre elle et moi. Finalement, Arya n’était pas aussi inutile que je ne le pensais.

Et aussitôt que la dame se fut levée du banc, un homme d’un certain âge vient prendre sa place. Contrairement à l’autre, il se tînt tranquille. J’aperçus cependant ses longs cheveux gris changer subitement de couleur et devenir vert kaki. Absorbé par le devant de la scène, il ne s’aperçu de rien. Tant mieux.
Reportant mon attention sur les enfants, j’espérai que le sort que je venais de lui lancer sans le vouloir allait disparaître très vite, ce qui fut le cas après quelques secondes. Désormais, j’étais en paix et je pouvais profiter pleinement du spectacle.

Mais sans doute ne devais-je pas avoir l’oreille pour ce genre de chose car les enfants parurent chanter pendant une éternité. Le vieil homme assis à côté de moi s’était d’ailleurs endormi. Quant à moi, mon esprit s’était mis à vagabonder ici et là.
Alors, lorsque les enfants eurent terminé de chanter et que tout le monde applaudit tout en criant des « bravo ! », je sursautai. Enfin, c’était fini.
Étant restée trop longtemps assise à mon goût, je me levai et me mit à faire le tour de la cathédrale tandis que Arya préférait rester aux côtés du gentilhomme qui m’avait adressé la parole. Et elle eût bien raison car autour de moi, l’air commençait à empester, donnant l’impression que l’on se trouvait dans les marécages. [/justify]

En sentant ces effluves à la limite de saturer mon odorat, je plissai le nez. Ah quelle malédiction ! Et pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé. De toutes mes forces, je me concentrais pour contenir tout ce flot de magie en moi. En vain. Mon corps et mon esprit débordaient de cet héritage maudit que l’œuf d’entropie m’avait légué avant de partir dans un monde qui m’était inconnu. Mais même si je ne parvenais pas à contrôler ce nouveau flux de pouvoir qui circulait en moi, je n’étais pas prête à abandonner le combat. Peut-être avais-je mal fait mes recherches dans la bibliothèque de Naturalia. Les étagères étaient si grandes qu’une vie n’aurait pas suffi pour lire tous les ouvrages qu’elles contenaient. Moi qui avais passé plusieurs décennies à éplucher les livres, j’étais bien placé pour le savoir.

« Disons que cette mygale est très spéciale… »

Tournant la tête vers mon interlocuteur, je m’aperçus qu’il fut celui qui s’était assis à côté d moi pendant la chorale. Décidément, il n’avait pas l’air de vouloir lâcher le morceau ! Tout autour de moi, la plupart des gens croyaient que cette épouvantable odeur n’était qu’une farce d’enfant, probablement des petits mages rouges. Mais l’inconnu semblait plus intelligent que ces bons à rien car il avait bien noté que quelque chose ne tournait pas rond.

« Pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? Je ne suis qu’un simple mortel tel que vous. Comment pourrai-je le savoir ? »

Croisant les mains, je dévisageai l’homme du regard. Jusqu’à là, je n’avais pas eu l’occasion de voir son visage. Et maintenant que j’en eus la possibilité, je dus bien admettre qu’il était plutôt agréable à regarder. Mais ce n’était sans doute pas ça qui allait me faire cracher le morceau. D’ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi il s’accrochait à moi ainsi. Avais-je l’air de ressembler à une encyclopédie ?

« On dit que cet édifice regorge de magie. Et comme personne ne l’entretient, je suppose qu’il a dut finir par se ternir avec le temps… »

En somme, j’étais tout simplement en train de sous-entendre que les mages rouges préféraient passer leur temps à cueillir des pâquerettes plutôt que de s’occuper de leur patrimoine.
Avec cette réponse, j’espérai que l’homme allait trouver satisfaction et qu’il irait vaquer à ses occupations. Mais pour je-ne-sais-quelle-raison, j’eus la désagréable sensation qu’il n’allait pas se contenter de ces quelques mots. Et pourquoi s’être adressé à moi ? Pourquoi n’allait-il donc pas questionner les autres ? Certes, à chaque manifestation étrange, j’étais toujours dans le coin mais je n’étais pas la seule ! Pourquoi avoir jeté mon dévolu sur moi ? Encore une fois, mon œuf d’entropie, même s’il n’était plus de ce monde, me prouva à quel point il était difficile d’avoir la paix lorsqu’on était capable de tout et n’importe quoi.

Et comme pour confirmer mes propos, les effluves malodorants se dissipèrent et laissèrent place à un tapis de fleurs. Encore une fois, les passants prirent cela pour un sortilège jeté par un jeune magicien. Certains poussèrent des « oh ! » à la vue de ces pétales aux milles et une couleur. Quelques femmes s’accroupirent alors au sol pour cueillir quelques unes de ces petites merveilles que je venais de faire apparaître contre mon gré. Malheureusement pour elle, le tapis de fleur se volatilisa avant même qu’elles n’eurent l’occasion d’effleurer les petites tiges.

Contrairement aux autres, cet homme eu la présence d’esprit de ne pas m’importuner plus qu’il se devait, ayant apparemment compris qu’il n’obtiendrait rien de moi. Tout comme une personne respectable, il me laissa vaquer à mes occupations. Après quelques salutations courtois, il disparu dans la foule, me laissant seule face à la grande cathédrale. Une fois de plus, je contemplai l’architecture de cette bâtisse qui me laissait si indifférente mais au moins, je mourrai moins bête.
Puis, à mon tour, je me fondis dans la foule. Flânant à travers les ruelles de Naturalia, je me demandais si Malificium avait subi beaucoup de changement depuis ma dernière visite. J’eus alors l’idée d’y retourner, ne serait-ce que pour récupérer mes vieilles affaires personnelles. A vrai dire, maintenant que j’avais « ressuscité », je ne savais pas réellement ce que je comptais faire. Mon objectif présent était de me débarrasser de mon pouvoir que j’avais acquis malgré moi. Mais pour le reste, je n’avais encore aucun projet en tête.

Quoi qu’il en soit, je ne pouvais décemment pas me mettre de suite en route pour Malificum. J’étais encore un peu trop faible pour faire le voyage, même si cela ne prendrait que quelques jours – peut-être moins, si je prenais un cheval mais j’avais horreur des canassons. Je préférais rester encore à Naturalia. Qui sait, peut-être parviendrai-je à trouver une chambre où loger pendant quelques semaines. C’était sans doute la chose la plus sage à faire en attendant de retrouver toutes mes forces.
Scrutant donc les bâtiments tout autour de moi, je me mis donc en quête d’un endroit décent où passer mes prochaines nuits. L’idée de dormir dehors comme à l’époque ne plaisait pas beaucoup. Il faut bien dire qu’avec le temps, j’avais acquis des goûts de vieilles mamies aigries. A cette pensée, je me déçue d’ailleurs un peu. Il fallait vraiment remédier à toutes ces mauvaises habitudes car ce n’était pas dans ces conditions que j’allais parvenir à faire grand-chose.