Même si il existe sur ces territoires, des endroits dont on souhaiterait être le plus loin possible, arrive toujours un moment, où on doit y retourner par nécessité. Les appels, Orpheus en recevait de temps en temps, n'y répondant que lorsque l'envie était vraiment présente. Cependant, si il avait bien appris une chose durant ces vingt-cinq dernières années, c'est bien qu'on peut se permettre tout ce qu'on veut, qu'on peut s'attacher obstinément à la liberté mais qu'à certains moments, il faut ravaler ses désirs personnels pour répondre au devoir. Lorsqu'au milieu de nulle part, un oiseau portant un message scellé arrivait à parvenir jusqu'à lui, le chevalier n'avait plus d'autre choix que d'y répondre, sans quoi, son grade risquait de prendre une sacré descente.

Une convocation alors qu'il était dans un territoire éloigné. Le temps imparti était limité et il devait se dépêcher. Voyager à pied n'était pas des plus pratiques mais avait-il vraiment le choix? Rien ne lui permettait de voler, rien ne lui permettait de se téléporter, seule la force de ses jambes était existante pour le faire avancer, poser un pied devant l'autre, se mouvoir tant que la vie occupait son corps. Cette dernière avait à mainte reprise voulu s'en échapper dernièrement et il avait du combattre pour la garder jalousement en lui contre l'assaut d'individus peu recommandables.

Le dernier de ses soucis était la raison pour laquelle il était obligé de se retaper tout le chemin. Non concrètement, d'autres pensées traversaient son esprit comme par exemple ce que pouvait faire Morgane, pas qu'il s'inquiétait bien sûr que non, juste pour savoir, ou bien si il allait de nouveau revoir ce Raos Helkar un jour. Le destin le faisait croiser toutes les personnes qui pouvaient avoir un lien, de près ou de loin avec son ancêtre, alors que ce dernier était dix pieds sous terre. Et encore, on l'avait symboliquement enterré parce que personne ne savait exactement où ce boulet était allé se terrer pour le restant de ses jours.

Et voilà donc un chevalier de très bonne humeur, qui arrive au château en ne saluant personne. Sans jeter un regard à quiconque, il allait droit vers la salle d'audience, la grande salle de balle, la grande salle pour les grands évènements, pour aller voir ce que le chef des chevaliers pouvait bien lui vouloir. Inconsciemment, il craignait bien entendu que sa relation avec un mage noir ait filtré jusqu'à ses oreilles, d'autant plus qu'il n'était pas innocent face à sa fuite et à la mort de certains chevaliers. En espérant que personne dans les parages ne s'amusait à lire dans son esprit, il était toujours là, bien droit, désintéressé mais prêt intérieurement à dégainer si jamais sa vie était mise en danger.

L'attente, il détestait ça, en particulier lorsqu'il se presse pour arriver à l'heure et que la personne qui le convoque ne l'est pas. Mais avec un peu de patience, tout vient à point à qui sait attendre…

Les portes s'ouvrirent en grand derrière Orpheus. Erek avait une mine soucieuse sur le visage. Il avait des soucis d'ordre majeur ces derniers temps avec en tête la fuite de Morgane Evans... Personne n'avait réussi à lui mettre la main dessus jusqu'à présent... A croire qu'elle s'était envolée... ou juste partie définitivement à Malificium... Car ils ne pouvaient pas aller là bas sans créer une nouvelle guerre... Donc le paladin restait bloqué et cela avait le don de l'agacer.

"Bonsoir Orpheus, excuses moi du retard, j'écoutais les derniers rapports sur la fugitive... Mais j'ai l'impression d'être soit entouré de malchance, soit d'incapables à ce sujet... Tu sais des choses sur elle?"

Il n'était pas au courant de la relation qu'il entretenait avec l'ennemi numéro 1 de son peuple... Si c'était le cas, vous croyez qu'il l'aurait convoqué pour lui donner plus de puissance? Bien sûr que non! Il passa une main dans sa chevelure blonde. Son armure rutilait. Son fourreau à sa hanche droite battait la musique à chacun de ses pas.

"Tu dois demander ce que je te veux. Aujourd'hui est un grand jour. Beaucoup d'entre nous ont pensé que celui-ci n'arriverait jamais... Mais si, tu es là pour devenir un fier destrier. Ce n'est qu'un pas vers un peu plus du gloire... même ceci ne semble pas t'intéresser si j'en crois mes rapports... Tu es quelqu'un de bien énigmatique..."

Il s'assit et lui fit signe d'en faire de même.

"Dis moi quels ont été les derniers évènements qui ont jalonné ta vie? Des quêtes? Des alliances? A ce sujet, ton ailleul était très doué. Des ennemis? As-tu vu le dragon?"

Pas intéressé. Voilà ce qu'Orpheus voulait répondre du tac au tac à tout ce qu'Erek lui dirait en ce jour. Jamais il n'avait intéressé par les formalités, pas plus qu'il ne l'était, par les excuses que le chevalier lui sortait pour expliquer son retard. Alors certes, cela touchait directement Morgane, mais le Neiphereum feignait l'indifférence et ainsi, il était le dernier soupçonnable d'avoir aidé à cette fuite soudaine. Si des témoins avaient survécu, rien n'aurait pu le sauver de la potence, une trahison telle n'était pas condamnable autrement que par une exécution. Il ne mourrait pas, même si cela couterait la vie à tous les chevaliers environnant, là était sa certitude. Le sacrifice de sa personne pour autrui, voilà bien un concept qui lui échappait grandement.

"Il s'agit de Morgane Evans, fille d'Halloween Steel, elle-même fille de Garvera Steel. Toute la famille, vous la connaissez déjà je pense alors je ne vais pas vous répéter ce que vous savez déjà."

Et il n'allait pas gâcher sa salive pour expliquer des choses déjà connues. Cela va de soi, Orpheus était parfaitement conscient que lorsque l'individu lui demandait ce qu'il savait, il ne l'entendait pas sous cet angle là. Ici, il était question d'informations, de pistes pour la retrouver, pas de ses origines, mais l'air désintéressé du blondinet ne donnait pas vraiment envie de s'étendre sur le sujet plus longtemps. Le chevalier continua d'avancer vers le trône pour s'y installer tranquillement, laissant impoliment celui qu'il avait convoqué debout sans lui proposer de siège. Ces supérieurs ne pensaient jamais aux autres, leur nombril était beaucoup trop beau. Quelle bande de… Ses pensées sombres s'interrompirent lorsqu'on commença à lui dire quelque chose d'intéressant. Ainsi, il n'était pas là pour être réprimandé mais pour être promu? Un rictus amusé apparut sur les lèvres du descendant du chevalier blanc. Banalité et formalité. Sans promotion il était déjà assez fort pour tenir tête à la plus grande majorité des chevaliers du château. Enfin passons, ce n'est pas bien important, pour une fois qu'on l'appelait pour quelque chose de positif. Etonnamment, quoi que ce soit, les rapports étaient parfaitement justes. Il était loin d'être intéressé par l'évolution dans la chevalerie, il ne semblait être intéressé par rien. Enfin, Orpheus s'assit à l'invitation qu'on lui donnait, étendant ses jambes sans aucune distinction envers la personne qui était face à lui. Il n'allait pas être respectueux, lui lécher les bottes simplement parce qu'il était important. L'interrogatoire commençait et avec ça, déjà une allusion à son ancêtre qui assombrit le blondinet de manière imperceptible.

"J'ai vu beaucoup de choses en allant de par et d'autres des territoires. Aucun ne se ressemble, aucun n'est non plus réellement paisible. L'un des évènements le plus marquant a dû être ce bal costumé dans les marais. Vous avez dû en entendre parler, ce vulgaire traquenard. Ensuite, j'ai eu l'occasion de mettre la main sur divers objets de valeurs…"

Jamais répondre directement, avouer qu'il avait le bouclier de volonté sur le bras. Non, le chef n'était pas un allié, il était un chevalier parmi d'autres et dans ce sens, il n'était pas quelqu'un à qui il faisait confiance. Le test ferait de sortes qu'il ait à exploiter toutes ses capacités, mais cela pouvait bien attendre. Le ton de sa voix se haussa légèrement sans que sur son visage n'apparaisse les réels sentiments qu'il était en train de contenir au fond de lui.

"Je tiens juste à vous préciser une chose. Je ne suis pas mon ancêtre, alors ne vous sentez pas l'obligation de le citer à tout bout de champ. Aucunement je ne cherche l'amitié de qui que ce soit, je me débrouille très bien seul, et les autres ne feraient que me ralentir. Il n'y a qu'à voir comme ils m'ont aidé à capturer Morgane Evans."

Là, il était mauvaise langue parce que c'était bien lui qui avait voulu s'occuper de cette affaire. Néanmoins, Orpheus ne perdait pas un instant pour rappeler à son cher chef qu'il faudrait d'avantage entrainer ses troupes, sachant que les gardes étaient toujours les premiers qu'on retrouve mort en ville. Faute était de constater que le chevalier ne désirait pas s'étendre sur les sujets personnels. Ceux qu'il avait rencontré ne regardait que lui. Il y avait bien le descendant Helkar, sauf que ce dernier n'avait pas la côte au château, Morgane non plus. Finalement, il était ami avec ceux qui ne devraient pas être des connaissances. Finalement, il ajouta pour clore sa réponse:

"Tous ceux qui sont en travers de mon chemin sont des ennemis."

Et cela, sans distinction. Bien entendu, il se garda bien de le souligner au chef des chevaliers qui ne verrait pas d'un bon oeil cet individu qui pouvait se retourner contre ceux même qui étaient censés être ses alliés.

Erek écouta les dires d'Orpheus avec soin et ne put s'empêcher à plusieurs reprises d'avoir des rictus sarcastiques sur les lèvres. Il ne manquait pas de répartis, il adorait cela. Trop de chevaliers se rabaissaient en courtoisie à son gout, prenant trop de gants au lieu de lui dire directement ce qu'ils pensaient. Mais néanmoins, Orpheus devait faire attention car le franc parler et le manque de respect sont de proches jumeaux.

"C'est ce que nous allons voir."

Sans crier garde, le sol sous la chaise du paladin se déroba et le fit dégringoler dans le vide. Le choc fut brutal lorsqu'eut lieu l'atterrissage. Le jeune homme n'était plus dans le château. Il était actuellement assis sur une chaise, les mains et les pieds attachés par de la corde. L'ombre l'entourait. Une porte grinça et deux hommes apparurent. Il s'agissait d'aigrefins armés.

"Voilà donc le magnifique chevalier... Ils me donnent toujours envie de gerber dès que je les vois."

Il cracha en direction des pieds d'Orpheus. Des coups pleuvèrent juste pour le plaisir. L'homme avait été fait prisonnier. Erek souhaitait tester ses capacités à se sortir du pétrin et ses capacités à combattre. Cette situation pouvait se révéler vraie lors de la prochaine guerre. Il voulait donc voir si en cas de danger extrême, il vendrait les siens ou non.

"On nous a dit que vous étiez quatre et nous avons trouvé que vous... Où sont les autres parlent?"

Un coup fut donné sur la joue gauche de l'homme. Cela devait lui rappeler le traitement qu'avait subi son amante dans les geôles du château. Comment allait-il sortir de là? Ses armes étaient sur une table derrière ses sbires.

[Lorsque tu sortiras, l'alarme sera déclenchée et deux aigrefins te tomberont dessus. Débarrasses toi en et j'interviendrais.]

Parler avec franchise sans crainte de représailles, voilà bien ce dont Orpheus pouvait être fier et ce dont il devait également se méfier. A force d'être trop sûr de soi, on finit par se bruler sur une surface un peu trop chauffée et on y perd ses ailes. Lui jouait avec le feu depuis le début, il n'avait aucune peur parce que ceux qui pouvaient l'atteindre se comptaient sur les doigts de la main. Et de plus, il n'était pas en train de proférer quoique ce soit d'interdit. Il n'avait confiance en personne à part en lui-même, jouer cavalier seul était une habitude chez les Neiphereum qui trouvaient en général des alliés ailleurs que dans l'enceinte du château. Ce n'était pas dans sa nature de solliciter l'aide d'autrui, ni d'aller supplier quelqu'un à genou. Toujours, il avait réussi à se débrouiller seul alors à quoi bon changer de bonnes habitudes bien ancrées? Le chef des chevaliers semblait s'amuser de son discours. Très vite, il riposta, pas en parole mais en acte. La chaise sur laquelle le blondinet était assis commença à chuter et lui avec.

Sans savoir comment, malgré la longue chute dans laquelle il avait été entrainé, Orpheus se retrouva attaché à une chaise. Cette scène lui rappela très vite un autre moment similaire de sa vie, dans manoir Siderea dans lequel il avait été attaché à une chaise et transformé en on ne sait quoi par les soins de leur hôte. Plus jamais ce genre de choses, et pas plus aujourd'hui en tout cas, il en avait fait le serment. Avant de bouger par contre, il fallait d'abord analyser la situation dans laquelle il se trouvait. Plongé dans l'obscurité, il n'avait guère de possibilité à part tester la solidité des liens. Très bien, ils étaient faits grossièrement mais tenaient bien. Loin de paniquer pour si peu, le chevalier écouta la porte s'ouvrir et deux individus entrer pour venir le tabasser gratuitement sans qu'il ne puisse se défendre. Chaque coup était douloureux mais pas une seule fois son regard ne se modifia. Au bout d'un moment, on finissait quand même par lui demander des informations. Ils ne pouvaient pas le demander avant de lui taper dessus sérieusement? Orpheus se contenta d'hausser les épaules, sachant qu'il n'en avait que faire des quatre autres qui n'existaient même pas. Une seconde avant, il était face au chef des chevaliers et on venait lui demander où se trouvaient quatre chevaliers. Même si il voulait cracher le morceau il ne le pourrait pas puisqu'il ne les connaissait pas!

"Libérez-moi ou vous n'allez vraiment pas aimer ce qui va arriver."

Forcément, venant de l'homme incapable de bouger, ces paroles pouvaient bien amuser les aigrefins qui recommençaient à le ruer de coups sans qu'il ne puisse riposter. Son corps recevait des blessures plus ou moins sévères. Des coups de pied et des coups de poings, comme des gamins qui se battent dans la rue. L'insolence et le danger se trahissaient toujours dans son regard, maintenant qu'il avait clairement une raison de leur en vouloir. Le chevalier sentait de la terre sous ses pieds, de la bonne vieille terre pour le libérer soudainement de l'emprise de ses liens et pouvoir se lever brusquement pour foncer à toute allure vers la table. Sa main se posa sur la poignée de la lame blanche et la tira gracieusement du fourreau. Eberlués, les geôliers ne réagirent pas plus que ça au final, préférant se faire trancher à mort par le chevalier impitoyable qui récupéra sans plus tarder ses affaires. Poussant du pied la porte grinçante, il entendit derrière lui dans un gargouillis, un cri de détresse qui résonna dans tout le couloir. Se retournant, il planta la pointe de son arme dans la gorge de l'intéressé en réprimant un rictus de mépris. Et voilà qu'il allait avoir encore plus de compagnie. Où est-ce que cet idiot de chef l'avait-il envoyé bon sang de bonsoir ?

Deux autres paires de jambes étaient déjà sur son dos. Un aigrefin passait le pan de la porte l'arme levée pour le taillader verticalement. D'un geste ample, le descendant du chevalier blanc dévia la lame. Quelques autres échanges supplémentaires permirent de juger le niveau du nouvel arrivant. Les armes s'entrechoquaient de plus en plus rapidement. Orpheus se contentait d'accentuer la vitesse de ses gestes à chaque seconde avant de planter au final son arme dans le ventre de l'individu au moment où il ne pouvait plus tenir le rythme.

L'autre préféra utiliser le corps de son "allié" comme bouclier et le poussa vers le chevalier qui se retrouva incapable de réagir alors qu'une arme tranchante dessinait un grand trait sanguinolent sur sa joue. Heureusement que ce n'était pas une entaille profonde mais il était fort possible que cela reste en guise de fine cicatrice. Hors de lui, le chevalier bondit au-dessus du corps sans vie et frappa de toutes ses forces l'intéressé qui était déjà en train de regretter sa prouesse précédente. Plutôt que de fuir, il avait décidé de se battre. Et bien ce choix serait probablement le dernier qu'il aurait à prendre, quelle chance quand même! Recevoir une blessure d'un moins que rien, voilà ce qui avait le don de rendre Orpheus complètement fou de rage. L'épée dont il se servait se brisa au moment où il tenta de parer. Mais au lieu de l'achever d'une bonne coupe, le chevalier rengaina et préféra planter un couteau dans la main de l'homme, contre le mur. Puis un deuxième dans son épaule qu'il déplaça dans sa cuisse. La souffrance, les cris et le sang, tous ces éléments étaient présents dans la scène et le chevalier se délectait un moment de cette méthode brutale et peu orthodoxe qu'il employait gratuitement, avant de terminer par le coeur de la victime qui tomba au sol. L'alarme était toujours donnée, d'autres ne tarderaient pas. En tout cas, il se retrouvait avec sur les bras quatre corps dans cette petite pièce, rien qu'à lui...

Erek ne perdait aucune miette du spectacle que lui offrait Orpheus. Son dernier "meurtre" le laissa perplexe. Un pli soucieux apparut sur son front... Pourquoi torturer un homme ainsi? Serait-ce un esprit de vengeance ou bien autre chose? Quoi qu'il en était, cela ne lui plaisait guère.

Orpheus s'était remis en route... L'alarme sonnait à tout va. Il devait faire vite. Une porte s'ouvrit dans le couloir où il était. Un homme apparut vêtu de l'armure de son ordre :

"Viens, grouilles! On doit atteindre un certain Arkély sous peine d'avoir fait tout cela pour rien."

Des bruits de pas et d'armures cliquetants se firent entendre derrière le blondinet. Il avait le choix : suivre le paladin qui devait lui rappeler que vaguement quelque chose ou bien affronter les cinq aigrefins qui fonçaient sur lui... dans ce couloir, les choses risquaient d'être compliquées.

[Si tu suis le paladin, vous avancez pendant deux couloirs sans rien puis vous tombez sur un cerbère protecteur que tu dois donc tuer. Ce charmant animal pèse 125kg et l'une de ses têtes crache du poison, les deux autres crachent du feu... Et ton collègue ne fera rien...de lui même tout du moins.

Si tu refuses de le suivre, tu dois combattre les cinq aigrefins. Attention, lorsque tu seras entrain de tuer le dernier, celui-ci t'enverra de la poudre dans les yeux qui a la douce capacité de te rendre aveugle pendant les deux prochains tours... Tu ne pourras donc pas le tuer... et tu retourneras en salle de torture]

Orpheus rendait la monnaie de la pièce à ceux qui le touchaient. Oeil pour oeil, dent pour dent, et tout cela, multiplié par cent. Ainsi, celui qui avait écorché sa joue d'une future cicatrice, il lui rendait la mort la plus longue possible avec un regard emprunt d'une folie sanguinaire l'espace d'un instant. Enfin, il ne fit pas durer l'exécution très longtemps car d'autres allaient arriver et il n'avait pas l'intention de s'éterniser et se faire attraper. Vite, partir donc vers le couloir, courir dans une direction qui lui échappait complètement. C'était bien beau de fuir mais où se trouvait-il en premier lieu? Alors très bien, il avançait l'arme à la main et s'apprêtait à découper celui qui sortait de la porte. Heureusement que son geste s'interrompit en reconnaissant un chevalier. Un chevalier… sa tête lui disait quelque chose mais sur le moment, la pénombre et la situation dangereuse ne lui laissaient pas le temps de réfléchir.

"Arkély?"

Et qui est-ce que ça peut bien être ce gars? On l'amenait en plein milieu d'un champ de bataille pour lui jeter des objectifs à la tronche. Le blondinet allait vraiment finir par perdre patience et sortirait en ligne droite vers la surface peu importe où il se trouvait, que ce soit dans les sous-sol du château ou bien à l'autre bout de Nel Beraid. Plus le choix de toute façon, les ferrailles de derrière allaient bientôt atteindre la cellule et voir le carnage qui y avait eu lieu. Orpheus réprima un geste d'agacement et se contenta d'hocher la tête pour indiquer à l'autre de se mettre rapidement en route. A sa suite, le descendant du chevalier blanc entama une nouvelle succession de couloirs totalement vides, pas un danger, pas un ennemi pour leur barrer le chemin ce qui était scientifiquement et statistiquement impossible à part si au bout du compte, l'ennemi au bout en valait réellement la peine. Et pour ainsi dire, c'était le cas. Une salle ronde telle une arène, le chevalier qui se stoppe soudain, un cerbère face à eux. Le blondinet n'en était pas à son premier combat, il n'avait pas peur de se battre contre les monstres des enfers, qu'importe qu'ils aient trois gueules. Un haussement de sourcil en regardant l'autre chevalier.

"Tu vas rester dans ton coin sans bouger?"

Tous des incapables de toute façon, il se débrouillerait seul et c'est habilement qu'il fit un premier pas sur le côté pour éviter une boule de feu. Ces crachats étaient plus rapides qu'il ne le pensait. Réagir une seconde trop tard lui couterait une jolie brulure. Très bien, le chevalier se mit en position contre le mur et fonça en avant. Sa vitesse accrue était bien maitrisée, il savait l'utiliser parfaitement, même pour éviter ces projectiles. Cependant, une des mâchoires sur le côté alors qu'il atteignait le cerbère, claqua très proche de son bras, provoquant un déséquilibre et une chute de côté. Le chien des enfers en profita pour marcher sur sa jambe de tout son poids, provoquant probablement quelques fractures à l'occasion et en le faisant hurler de douleur. Les mains posées sur le sol, Orpheus n'avait d'autres choix que de repousser son assaillant avec la terre qui remonta sous le corps du cerbère et le repoussa en arrière pour laisser au chevalier le plaisir d'admirer une jambe inutilisable. Se hisser sur une seule jambe était un beau défi et la douleur qui était en train d'embrumer son esprit ne l'aidait en rien à réfléchir. Terre, la terre, il devait l'utiliser car c'était son seul atout. Il se rappelait dans la montagne avec Morgane, à deux, leurs pouvoirs combinés s'étaient montrés dévastateurs. Et alors que des jets successifs continuaient de pleuvoir, le chevalier n'avait d'autres choix que de les éviter un à un, jurant à chaque fois que sa jambe blessée touchait le sol.

"Je déteste vraiment les toutous obéissants…"

Le mur devant lequel il se trouvait une seconde avant était en train de fondre suite à un des projectiles du cerbère. Un poison corrosif dans sa bouche bien entendu! Et il était censé combattre ça avec une jambe en moins. Le chevalier ne perdait pas une seconde espoir parce qu'il savait qu'il ne mourrait pas ici, il ne mourrait jamais de manière aussi idiote et combattrait jusqu'à la mort. Le prochain projectile, il ne bougea même pas pour l'éviter, levant le bras gauche en avant. Un bouclier verdâtre se forma avec une taille impressionnante devant lui, dissipant le souffle du cerbère. Bouclier de la volonté, sa volonté inébranlable face à l'adversité, quand bien même il était en position de faiblesse, seul face à un prédateur des plus robustes. Il avancerait sans faiblir, bloquant un à un ces assauts de sa détermination. Chaque coup avait une répercussion sur son esprit qui tenait encore bon. A quelques mètres du cerbère, ce dernier décida de changer de stratégie et bondit sur le chevalier pour le mordre à mort une bonne fois pour toute. En réaction à cela, Orpheus se propulsa en avant avec une colonne de terre, le faisant élégamment atterrir à l'envers sur le dos du chien à trois têtes qui se lança dans un rodéo endiablé, incapable de tourner sa tête assez loin pour cracher ses poisons et son feu dans son dos. Le chevalier avait le souffle court, sa jambe saignait et les fractures ne s'arrangeaient en rien. Néanmoins, il tenait bon et enfonçait la lame blanche dans le dos du chien qui s'agitait d'autant plus.

"Couché saleté de chien!"

Son arme s'enfonça à nouveau dans son dos, à plusieurs reprises ne l'énervant que d'avantage. Au bout d'un moment, Orpheus était projeté par terre, l'arme toujours coincée dans le corps de l'animal fou furieux. La bave coulait de chacun de ses gueules et lui était sonné de la chute. Les trois gueules s'ouvraient, prêtes à cracher en même temps une dernière salve alors que le chevalier ne pouvait pas lever le bras assez vite pour bloquer. Est-ce qu'il allait finir là ou bien… Demander de l'aide? En quoi l'autre chevalier pourrait l'aider? Est-ce que ce combat était en quelques sortes une leçon pour lui dire qu'il devrait s'appuyer sur les autres et non tout porter tout seul? Leçon de morale haha, elle était bien bonne…

"Un peu d'aide serait la bienvenue au lieu de te tourner les pouces non?"

Le combat était épique... Erek doit bien l'avouer, Orpheus savait vendre sa peau chèrement. Il ne pouvait donc pas le laisser mourir contre le cerbère. Cette envie lui avait traversé une fraction de secondes l'esprit au vu de son manque d'obéissance et de politesse mais c'était un très bon chevalier et il en avait grandement besoin dans son armée.

Le paladin bougea après une moue d'excuses auprès du testé. Qu'il mette cela sur le compte de la couardise, le chef s'en moquait. L'homme usa de son contrôle de la terre pour créer un séisme sous les pieds du monstre interrompant ainsi ses envois de boules tueuses. Il usa de sa vitesse ensuite pour arriver sur son côté. Le séisme était toujours actif. Quelques pierres commencaient à tomber du plafond sur les trois protagonistes mais de petites tailles pour le moment. Il sortit son épée du fourreau et blessa l'animal sur son flanc.

Il revint ensuite rapidement vers Orpheus. Il s'approcha de lui et une lumière blanche apparut dans ses mains. Il approcha celle-ci de sa jambe et le soigna. Ce n'était pas du grand art mais l'hémorragie était arrêtée et les os partiellement consolidés. Il usa de son contrôle de la terre pour faire tomber un gros morceau de plafond sur la tête du colosse et celui-ci ajouté aux blessures précédentes tomba évanoui.

"Viens, grouilles!"

Le paladin était du même niveau qu'Orpheus... mais pour le combat suivant, il ne ferait rien... Les deux hommes quittèrent l'arène et marchèrent le long d'un couloir où plusieurs portes étaient présentes. Alors que le jeune homme allait demander dans laquelle le testé voulait aller, une porte vola dans les airs. Le fameux Arkély apparut dans le dos de son confrère et l'homme fut embroché dans un geste ample sur la hache de l'aigrefin... Orpheus était donc seul pour l'abattre...

[Dernière épreuve. L'aigrefin possède les attributs de son ordre et le contrôle de l'électricité ^^Tu as trouvé pour ton arme?]

Quand on combat avec sa vie sur la ligne et qu'un autre abruti nous regarde faire en baillant aux corneilles, il n'y a rien de plus d'agaçant que de croiser régulièrement son regard à plusieurs reprises. Combattre un cerbère seul, voilà bien une épreuve qu'il se sentait capable de relever. Son imprudence était pourtant sa marque de fabrique. Jeune, téméraire, il procédait souvent à des jets du destin, mettant sa vie en jeu ainsi que son audace pour venir à bout de ses adversaires. Le chevalier n'était hélas pas invincible et même si son bouclier était indestructible, il y avait bien des manières de contourner sa volonté. Maintenant désarmé et à terre, plus rien ne pourrait le sauver à part un miracle, ou un idiot qui se réveillerait enfin. Ce chevalier avait l'audace de déclencher un séisme, il avait l'audace de signifier ainsi, qu'il avait les pouvoirs depuis le début et qu'il n'en avait strictement RIEN fait. Orpheus se redressa pendant cette scène hors de lui. Heureusement que l'incapable revenait le soigner en quelques sortes. Sa jambe, il le sentait, n'était pas entièrement remise. Pour couronner le tout, un morceau du plafond venait assommer le cerbère.

"Idiot! Cette lame a plus de valeur que ta misérable vie!"

Contre toute attente, le chevalier était attaché à l'arme de son ancêtre, l'arme dont il s'était servi depuis toujours. Fort heureusement, elle était là par terre, intacte et il la récupérait avec grand soulagement. "Grouille". C'était lui qui disait ça? Le monde à l'envers, un véritable Scandale. Heureusement qu'il était en train de récupérer son souffle car sinon, le descendant de Neiphereum serait en train de tabasser son prétendu allié. Ce dernier ne fit d'ailleurs pas long feu. Au final, le garder en vie ne servait à rien, une hache venant de lui défoncer le dos. Orpheus était encore derrière à ce moment là. D'un coup de pied, il défonça la porte la plus proche et se mit à courir dans la pièce en cherchant une issue. Les chambres étaient liées entre elle par des portes et le chevalier continua sa course pour explorer le coin et fuir son poursuivant à la hache qui ne semblait heureusement pas pressé. Reprendre son calme et y aller méthodiquement. Orpheus n'avait même pas jeté un oeil au cadavre, se contentant de penser à sa survie avant toute chose. Mort on ne fait plus rien alors l'héroïsme était le dernier de ses mots d'ordre. Vivre comme lui, c'est vivre plus longtemps.

Il ne savait pas où il se trouvait, mais les ruines étaient claires. Les meubles étaient renversés, les draps d'un lit dépecé, des murs défoncés. Des ruines, tout bonnement des ruines. A quatre pattes, il était en train de trouver refuge derrière une grande bibliothèque renversée, tandis que les pas lents de l'aigrefin signifient qu'il n'avait absolument aucune crainte. Ce dernier s'amusa à projeter des décharges électriques au hasard dans la pièce et avançait en fixant les cheveux blonds qui dépassaient très légèrement du meuble. Une petite souris qui s'apprêtait déjà à bondir sur lui, l'épée au clair et une lueur meurtrière dans le regard. La hache parfaitement positionnée, l'aigrefin se contenta de dévier le coup d'un revers de la main et le gratifia d'un coup de poing bien lourd en retour, qui le projeta à travers le mur à faible épaisseur. Dans la poussière et les débris de pierre, le chevalier au dos meurtri toussotait en se relevant malgré lui. Combattre pour sa vie très bien. Mais combattre sans avoir le moindre indice du pourquoi, il y avait vraiment de ces choses insupportables qui s'accumulaient à chaque seconde.

Le sourire malfaisant de l'aigrefin en disait long sur ses intentions et sa main qui projetait ces éclairs, traversant le corps du chevalier qui s'agita en hurlant de douleur, tout cela, il ne le ressentait que rarement. Un adversaire qui ne succombe pas à ses coups, un adversaire qui se dresse là peu importe le nombre de coup qu'il porterait. Les pupilles du chevalier vacillaient du bleu au rouge, son pouvoir de secours qui bloqua momentanément l'éclair d'un levé de terre. D'un coup, le chevalier paraissait bien plus tendu, plus sérieux malgré la douleur encore vive dans ses membres. Il était en train de jauger l'aigrefin en armure puis lui fondit dessus comme à son habitude. Pour l'accueillir, ce dernier tenta de l'électrocuter mais la terre se retrouva sur son chemin, une feinte tellement rapide qu'il ne réagit pas alors qu'Orpheus se trouvait dans son dos, tranchant d'une coupe nette son armure en le blessant au dos. Sa lame était immortelle, sa lame était puissante et il vaincrait toute personne qui se mettrait sur son chemin.

Ce n'était pourtant pas fini et Orpheus, ou qui qu'il soit, recula déjà vers le couloir. L'aigrefin ne s'attendait pas à se faire blesser ce jour là, il ne s'attendait pas à combattre un chevalier qui ne succomberait pas à sa hache. Alors il se redressait fièrement et cette fois décida de donner du fil à retordre au Neiphereum. Malgré son arme lourde, il courait relativement vite, obligeant Orpheus à rebrousser chemin, vers la salle du cerbère qui se réveillait doucement de son assommement. Pris en sandwich entre deux ennemis, au lieu de voir là une fin certaine, Orpheus voyait un plan se dessiner. Une pierre deux coups. Il devait bloquer l'aigrefin avec la terre, il continuait de le bloquer, de le distraire en lui lançant des couteaux de lancer tout en gardant un oeil sur le cerbère qui se relevait doucement en grondant à cause des blessures qu'il avait essuyé. L'aigrefin perdait patience, alliant son arme à sa magie, il commençait à fouetter l'air et à accélérer le rythme vers le chevalier qui reçut une décharge supplémentaire qui le projeta au sol. Mais cet esprit au regard rouge diminuait le temps qu'il restait incapable de bouger, ses yeux s'ouvraient déjà, prêt à se prendre un coup de hache fatale. Au dernier moment, il roula de côté pour esquiver la hache qui s'enfonça dans le sol, juste à côté du cerbère qui s'était approché.

Trop occupé à se focaliser sur le chevalier, l'aigrefin ne l'avait pas vu, ses gueules béantes qui s'ouvraient pour le cueillir. D'un geste désespéré, l'individu projeta sa plus puissante décharge et en même temps, les trois gueules crachèrent à l'unisson leurs flammes et leur poison combinés, s'écrasant tout bonnement sur l'individu qui termina sa vie dans un brasier ardent. Les deux s'effondraient par terre, Orpheus était sur le côté toujours par terre, les pupilles de nouveau normales, sur le point de vaciller vers l'inconscience. Est-ce que c'était tout? Est-ce que quelqu'un surgirait de nouveau pour le tuer? Il était prêt. Il était toujours prêt parce qu'il ne mourrait pas ici...

Erek fit téléporter le jeune homme dans le château. Il avait vu tout ce qu'il souhaitait voir pour aujourd'hui. Orpheus avait remporté son test haut la main. L'idée de se servir du cerbère était fort ingénieuse. Apprendre à se servir du décor était l'un des fondements des combats rapprochés. Le chef des chevaliers avait apprécié sa rage et son courage. Il savait aussi utiliser sa magie donc tout était parfait.

Il fit venir une mage blanc pour le soigner. Une fois qu'elle eut terminé et redonné de l'énergie au jeune homme, le dirigeant s'approcha d'Orpheus et prit la parole pour la première fois depuis son retour :

"Félicitations. Tu as réussi toutes les épreuves que je t'ai mis sur la route. Tu montes donc au niveau supérieur. Te voilà un fier destrier et pour que tout le monde te reconnaisses, voici un petit cadeau."

Il sortit un coffre de dessous son bureau et l'ouvrit avec soin. Une chaine métallique apparut. Il la déposa avec soin devant le paladin et reprit :

"Voici une arme qui t'aidera pour l'avenir. Elle est spéciale. A toi de découvrir en quoi exactement."

Son pouvoir lui plairait... mais il devrait d'abord apprendre à la maitriser avant de pouvoir s'en faire un véritable allié. Il le salua d'un signe de tête. Leur entrevue était terminée. Ils se reverraient un autre jour... Erek espérait que la prochaine fois, il serait beaucoup moins insolent.

[Félicitations. Te voilà niveau 3! Postes ta sortie et cela sera bon. Penses à mettre à jour ton carnet de bord et ton profil.]

Un cerbère, des aigrefins, un dernier aigrefin, autant d'adversaires en si peu de temps. L'endurance du chevalier avait été mise à rude épreuve. Et pourtant, pourtant, il était toujours debout, enfin, plutôt à terre pour le moment, après avoir fait son dernier plongeon pour que les deux adversaires s'entretuent. A dire vrai, il ne s'était pas attendu à ce que cela marche aussi bien. C'était quitte ou double, qui sait, le cerbère était peut-être conditionné pour ne pas attaquer l'aigrefin et dans ce cas, ils se seraient retournés tous deux contre lui et il ne serait peut-être pas en un seul morceau. Néanmoins, lorsqu'on observait la scène, il était bien celui dont le coeur battait et eux non. Peu importe le moyen pour parvenir à ses fins, il serait victorieux.

Ce n'était pas sans soulagement qu'il vit arriver le mage blanc qui soigna ses blessures, en particulier sa jambe qui le faisait claudiquer comme un estropier depuis un petit moment. Malgré les divers soins qu'il avait reçu, elle ne s'était pas entièrement rétablie. Ce n'est que maintenant qu'elle était en un morceau. Orpheus testa sa solidité en cognant un peu le sol de sa botte. Niquel, elle était en pleine forme, comme au bon vieux temps, à savoir il y a plusieurs heures auparavant. Le chevalier tourna enfin la tête vers le soi-disant chef qui l'avait fait tomber dans un trou à rat pour le tester. Quelle manque de savoir vivre! Il aurait pu le prévenir tout de même. Heureusement qu'il eut la vivacité d'esprit de ne pas se mettre à critiquer l'individu car ce dernier faisait pour la première fois, ses éloges. Autant en profiter, ce n'est pas tous les jours qu'on disait du bien de Neiphereum. Le regard intrigué, Orpheus observa le coffre que l'homme sortit. Une chaine. Lorsque sa main se posa dessus, un pouvoir s'empara de lui. Il le ressentait, cette chaine était spéciale. Tout comme son ancêtre possédait Caelestis, lui posséderait sa chaine à lui, aux pouvoirs différents mais à la puissance non négligeable. Ce serait un outil pour sa montée, toujours plus haut, toujours plus loin. Difficile de se résoudre à s'incliner, mais il le fit tout de même, ravalant pour une fois sa fierté en remerciant le chef.

"Merci messire Erek."

Ce dernier signifia la fin de l'entrevue. Tout comme lorsqu'il avait récupéré son bracelet, le jeune homme ne quitta pas sa chaine du regard en observant sa longueur et en essayant de comprendre le pouvoir qu'elle dissimulait. En sortant du château, il ressentit brusquement un changement. Bizarrement, il se sentait plus… léger? Et c'est avec effarement qu'il remarquait qu'il était en train de flotter au-dessus des douves. Juste une seconde après, le sort se dissipait et il retombait lamentablement dans l'eau, déjà en train rouspéter contre le chef des chevaliers qui avait dû lui faire une mauvaise farce. Cependant, il ne jeta pas la chaine et la conserva après s'être séché. Son pouvoir, il le maitriserait et le ferait sien. Le descendant du chevalier blanc quitta donc Bénécius pour la X-ième fois de sa vie, le corps et l'esprit toujours plus solides, plus déterminé que jamais à percer à jour les secrets du chevalier blanc.