Arselianne n'avait pas l'habitude d'être rejetée. Chez les Mages Noirs, même si elle était nulle en nécromancie, on la respectait. Évidemment, quand on porte le nom de Siderea et que les sorciers noirs dont on se méfie le plus sont de vitre famille, y a de quoi ne pas faire de bêtises. Et puis, si elle n'arrivait pas à faire lever les morts, c'est parce qu'elle n'en n'avait pas besoin, ils lui parlaient. Ça divertissait les morts et la jeune Arselianne. Avec le temps, elle avait affiné sa capacité à entendre les morts et encore plus la magie noire. Elle avait quitté l'école, parce que les mages noirs ne pouvaient rien lui apprendre de plus si elle n'arrivait pas à lever les morts. Ses aînés Siderea lui avaient donc apprit le reste qu'elle devait savoir en magie noire. Pendant ce temps, elle leur était utile lorsque eux voulaient lever les morts. elle allait les voir tout d'abord et bavardait avec leurs esprits, question qu'ils soient plus conciliants à vouloir se relever. C'était bizarre comme idée, mais pour les Siderea, ça marchait. La plupart des zombies qu'ils relevaient étaient spirituellement d'accord avec cette idée. Ça permettait de marchander et de faire des zombies en paix. Et c'est d'ailleurs ce que lui reprochaient Sheros. De se servir de son don vers l'au-delà et les esprits pour servir les mages noirs. Elle avait plaidé que c'était pas les mages noirs qu'elle aidait, mais sa famille, il n'avait pas comprit la différence. Elle avait fait le début de son éducation chamanique par elle-même, parce qu'un de ses aïeul en était un. Elle avait lu tout ce qu'il avait écrit sur le sujet, mais elle savait qu'elle devait poursuivre son apprentissage avec les shamans. Depuis des décennies, elle les enquiquinait pour avoir sa place, mais lors e a dernière visite, elle s'était bien rendue compte que ça ne marcherait jamais comme ça. Ça l'avait un peu déprimé, tellement qu'elle avait emballé ses effets personnels, réquisitionné son zombie de chambre, sifflé Algie et elle était monté dans un carrosse en direction de Bénécius. Le plus logique aurait été de retourner à Wonderland, mais elle avait quelque chose à prouver, mais elle ne savait pas vraiment quoi. Elle se disait qu'à Bénécius, elle pourrait au moins se changer les idées et écouter quelques esprits innocents.

Le trajet ne lui avait pas paru aussi pénible que les fois précédentes. Algie était calme et détendue. Elle s'était bien remise du coup de poignard. Le contraire aurait été surprenant, ça faisait quand même plusieurs jours. Le carrosse vers de gris traverse la jolie ville de Bénécius. Elle entend tout de suite la différente entre les pas étouffés des chevaux sur la terre battue et les fers sur les pavés de la ville. Aussitôt Algie se redresse et gratte dans la porte du carrosse. Arselianne caresse la tête au poil ras de sa bête.

- Allez, vas jouer et je t'interdis de courir après plus gros qu'un écureuil.

Elle ouvre la porte et lâche la bête dans la nature. Regardant où elle est, elle voit tout de suite le jardin paradisiaque. Un peu d'air frais lui fera du ben et marcher en pleine nature aussi. Enfin, de la nature civilisée certes, mais elle est dans une ville, pas dans la forêt. Et puis, le parc est joli avec ses sentiers pavés, ses fontaines et sa végétation toute nouvelle... ah bon ? Ils ont refait la déco ? Elle s'attendait à plus luxuriant. Dans son souvenir, les arbres étaient gigantesque, la végétation d'un vert profond et les massifs bien fournis. C'était bizarre. Elle va revenir, c'est certain.

Son carrosse s'arrête devant l'auberge et elle prend une chambre. Son zombie, en très bon état, soit-dit en passant, parce qu'elle préfère ne pas faire de vagues, prend ses bagages et les monte à la chambre. elle, elle prend le temps de se changer et elle ressort. Vêtu d'une robe d'un lilas très profond, elle se dirige d'un pas dansant vers le jardin paradisiaque. Elle a bien l'intention d'aller voir s'il n'y aurait pas quelques esprits à divertir. Elle arpente le parc, suivant les sentiers pavés. Ses cheveux blonds et sa robe lilas ne laissent aucun indice sur la provenance de cette jolie jeune femme. Une adolescente pieds nus au visage si angélique, rien de criminel là-dedans. Difficile de prétendre qu'un flot de sang Sideréen coule dans ses veines. Elle se demande bien à qui elle pourrait demander pour le jardin. Elle a bien vu une fois à l'intérieur du parc qu'il s'est passé quelque chose. Il y a encore quelques massifs de fleurs dévastés. Ah, voilà, il y a un paysan, sans doute, du moins un jardinier, là-bas. Il doit bien savoir quelque chose.

- Excusez-moi monsieur. Mais qu'est-ce qui s'est passé ici, moi qui croyait venir voir un magnifique jardin mature, je ne vois ici que de jeunes pousses et quelques plates bandes en mauvais état. Que c'est triste !