[QUÊTE] Le bâton du schnock [Terminé]

« C’est quoi un schnock ?
_ Quoi ? Tu te fiches de moi, là ?
_ Puisque je vous dis que je ne sais pas ce que cela signifie !
_ Bon allé, dégage ma p’tite, tu me fais perdre mon temps !
_ Allé, file ou j’appelle les gardes pour tentative de vol.
_ Hein ? Quoi ? … Tigrou ! Lâche ce morceau de viande ! Tout de suite ! »

Visiblement, et puisqu’il ne l’avait pas encore mangé, Tigrou venait de dérober un gros morceau de viande crue. Neelahn le lui arracha sans ménagement et le reposa sur l’étal, un sourire gêné sur le visage. Un petit « désolée » sortit de sa bouche.

« Roh allé, je ne t’en veux pas. File maintenant ! Ce n’est pas en racontant des ragots que je vais gagner de l’argent !
_ Mais j’aime bien, moi ! Où est-ce qu’il se trouve le bâton du schnock maintenant ?
_ Je n’en sais rien, moi ! Comment veux-tu que je le sache ? Allé, file te dis-je ! Tu me fais perdre mon temps !
_ Bon, bon, ok. Bah au revoir alors ! »

La druidesse arpentait le marché depuis le levé du soleil. Et contrairement à ce que l’on aurait pu croire, elle n’avait pas acheté grand-chose. Elle avait seulement pris de quoi se remplir le ventre et pris des plumes pour ses flèches. En revanche, à chaque fois qu’elle passait devant quelque chose qui l’intriguait, elle n’hésitait pas à poser des questions. Elle put alors renifler des centaines de parfums, essayé de manier divers types d’armes, et tester plusieurs mets. D’ailleurs, au final, elle n’avait même pas eu vraiment faim lorsqu’elle mangea le petit pain qu’elle avait acheté, ayant préalablement goûté à divers fromages qu’un marchand lui avait proposés. Elle n’avait pas trop aimé. En fait, c’était l’odeur qu’ils dégageaient qu’elle n’avait pas apprécié. Peut-être que si les fromages ne sentaient pas si mauvais, Neelahn les aurait aimé.

Quoi qu’il en soit, cette histoire d’artefact magique l’intriguait beaucoup. Un bâton qui pouvait taper les gens comme ça, juste avec une formule, ça devait être vraiment pratique ! Bien entendu, elle était d’accord pour dire que Pointetoque ne fût pas tendre avec les enfants. Mais tout de même. Elle ne pouvait pas s’empêcher de rire à chaque fois qu’on lui racontait des histoires sur ce vieux sénile. A présent qu’il était mort, tout le monde riait sur le passé mais il ne faisait pas l’ombre d’un doute que cela n’avait pas dû être facile de supporter son humeur et sa magie.
Au marché de Bénécius, Neelahn avait retrouvé quelques uns de ses malchanceux qui avaient souffert des coups du mage. Étrangement, ils n’osaient pas lui raconter tous ce qu’ils savaient. Ils n’avaient pas l’air d’avoir confiance en elle, comme s’ils craignaient qu’elle fût la descendante de Pointetoque. La druidesse ne voulait pas les mettre mal à l’aise alors elle n’insista pas. Elle réussit tout de même par tomber sur un vieil homme qui lui conta que souvent, pour des raisons non fondées, il se faisait un malin plaisir d’utiliser son « arme » pour frapper les enfants. Le vieux mage n’arrêtait pas de crier « Bâton, il m’importune ! », comme si cet objet possédait une âme et agissait tel un chien entraîné à servir et protéger son maître.

« Merci ! »

Après avoir esquissé un sourire, l’elfe tourna les talons et se dirigea vers un nouvel étal où étaient étalés plusieurs babioles dont la plupart, selon Neelahn, ne devaient sans doute servir à rien…

[QUÊTE] Le bâton du schnock [Terminé] Cirdanvieux

Et voilà, il avait quitté les alentour de Naturalia pour s'enfoncer dans les terres bénéfiques. Il avait fait de nombreuses rencontres déjà depuis son départ, et en avait apprit un peu plus sur comment retrouver sa mémoire, mais tout restait encore à faire. Il était si loin de la vérité que celle-ci lui semblait un but inatteignable... Mais il ne renoncerais pas, quoi qu'il arrive...

Il arriva donc en terres de Bénécius. Tout lui paraissait encore plus éclatant qu'à Naturalia. On pouvait respirer la bonté à plein nez. Cependant, ces terres ne lui inspiraient rien pour le moment, pas une même une bribe de sensation de déjà vu, comme s'il n'y avait rien qu'il ne se rappelait... Peut-être un endroit plus propice se trouvait-il à l'intérieur des terres...

En vue, maintenant, il y avait la cité principale des mages blancs. La ville était proprette, il n'y avait pas une seule trace ou presque de salissure ou de misère. C'était un endroit presque « mystique » ou quelque chose du genre. Et alors qu'il passait les portes de la ville... Et bien, croyez le ou non mais son ventre gargouilla... Il était temps de se ravitailler... Oui déjà. Il demanda alors au premier passant qu'il croisa de la manière la plus courtoise qu'il savait faire...

« Excuses moi, tu saurais pas où je pourrais grailler un peu ? »

« Et bien... Quel rustre ! »

Et l'homme, nappé de blanc, haussa les épaules et passa son chemin... Ce qui énerva passablement le Nomade qui le rattrapa par l'épaule pour le tirer à lui. C'était sa manière « douce » de réitérer sa question. Il recommença alors avec un peu plus de formes dirons nous.

« Hey là. Reviens. Où pourrais-je bouffer, s'il te plait ? »

« Oh et bien... Sans doute à la Place des Marchés, quelle question »

Dit-il comme si cela était l'évidence même... Comme si le Nomade pouvait savoir tout de cette ville alors qu'il y mettait les pieds pour la première fois. Et le « nobliau » s'en alla sans demander son reste, après lui avoir indiqué vaguement un direction du bout de son doigt. Il n'avait que cette piste alors il la suivrait. D'autant plus que son ventre cria encore plus famine... Il faut bien avouer qu'un guerrier, ça mange et beaucoup pour garder de l'énergie et la forme.

C'est donc tel un zombie en manque que Cirdan se dirigea vers cette fameuse place. Au passage, il croisa le Jardin Paradisiaque et là... Son cœur se serra inexplicablement. En même temps que son ventre d'ailleurs... Bon, il reviendrait ici plus tard, pour l'instant, il devait manger. Mais il gardait cette curieuse sensation en lui, c'était sure, il reviendrait bien oui, mettre tout cela au clair...

Il arriva donc finalement à bon port ou plutôt bonne échoppe. Il sourit devant tant de victuailles qui lui tendaient les bras. Avec ce qu'il avait trouvé accompagné de Neelahn, il avait de quoi se faire un festin par jour pendant assez longtemps, ce dont il comptait bien profiter au maximum avant que l'argent de fond comme neige au soleil... Il entama alors une balade entre les différents présentoir, tantôt respirant les épices, tantôt les fruits. Toutes ces senteurs, c'était tellement différent de ce qu'il avait connu auparavant...

Du coin de l’œil, il cru apercevoir une silhouette familière en coup de vent... Elle était blonde et assez radieuse. Mais comme ce n'était que du coin de l’œil, il cru à un simple reflet étrange du soleil dans ses yeux. Il continua son petit shopping alors...

Le marchand lui proposa d’acheter plusieurs babioles. Neelahn était perplexe. Certes, ces petites statuettes étaient toutes aussi mignonnes les unes que les autres mais franchement, pour une aventurière et grand voyageuse comme elle, à quoi cela lui servirait-il ? Ces petits chef d’œuvre passeraient leur temps enfoui dans son sac et s’ils avaient de la chance, au bout de quelques jours, ils conserveraient toujours leurs bras et leurs jambes.
Pourtant, le marchand insistait, lui faisant remarquer qu’une « jeune femme de son rang ne pouvait pas se permettre de vivre sans statuette ». Les yeux ronds, la druidesse demanda pourquoi. Il lui répondit alors que c’était signe de richesse et que montrer qu’on possédait une belle statue faisait toujours sensation. Il insista ensuite sur le marbre utilisé pour sculpter les personnages, la finesse des traits sur les visages. Toujours aussi perplexe, Neelahn se saisit d’une statuette qu’elle retourna dans sa main. Non, vraiment. Elle ne voyait pas en quoi cela pouvait être utile d’en avoir une…

Le marchand finit donc par baisser les bras et l’elfe se remit en quête du bâton du schnock. On lui avait dit qu’il était possible de récupérer l’artefact mais que la plupart des personnes n’étaient pas intéressées car cela rappelaient beaucoup de mauvais souvenirs. Maintenant que ce mage sénile était parti, les habitants se portaient beaucoup mieux et ils ne tenaient pas vraiment à connaître une descendance à ce Pointetoque.
Un peu déçue par leur manière de penser, Neelahn leur promit que si elle réussissait à récupérer le bâton, elle ne l’utiliserait que pour punir les gens qui le méritaient vraiment. Elle leur dit aussi que, de toute façon, elle ne s’en servirait pas beaucoup, mis à part pour assommer des lapins ou d’autres gibiers de ce type. Les gens ne parurent pas très rassurer par ses propos. En réalité, ils ne craignaient pas vraiment de voir l’artefact dans ses mains mais ils avaient plutôt peur qu’une personne malhonnête s’en empare. Ils se disaient que le bâton du schnock était très bien là où il était désormais.

« Ne vous en faîtes pas ! J’en prendrai soin, c’est promis ! » dit-elle à chaque fois qu’elle se vit confier les incertitude des gens.

Tout en poursuivant sa quête, elle aperçut au loin une silhouette familière. Naturellement, elle se dirigea vers elle mais se stoppa à plusieurs mètres. C’était Cirdan ! L’elfe n’y croyait pas. Mais que faisait-il ici ? Mais quelle bonne nouvelle ! Certes, le nomade n’était pas le genre de compagnon de route qu’on aimait avoir avec soi mais il restait sympathique, à sa manière. Et ce fut pour cela qu’elle hésita un instant à l’appeler (car apparemment, il ne l’avait pas vu).

« Hého ! Cirdan ! »

Suivi par Tigrou, Neelahn se fraya un chemin entre les passants qui grouillaient au marché. Elle eût un peu de mal mais finalement, après avoir donné des petits coups de coude, elle se retrouva en face du nomade… Quoi que… Non, en fait, ce n’était pas Cirdan mais un homme qui avait à peu près les mêmes cheveux que lui. Le vrai Cirdan, quant à lui, était un peu plus loin.

« Cirdan ! Attends-moi ! »

Il aurait préféré de ne pas la voir et ne pas qu'elle l'ai vu mais... Il en fut autrement. Celle qu'il avait vu était bien Neelahn et elle, elle l'avait remarqué contrairement à lui. Mais cette fois, elle n'était pas seule, son Tigrou était avec elle. Le fameux compagnon que Cirdan ne connaissait pas... A vrai dire, je crois qu'il n'en avait même jamais entendu parlé et pourtant, dieu sait que Neelahn était bavarde.

Le Nomade fit semblant de ne pas l'entendre, il voulait éviter d'avoir à faire à elle ici, cela allait encore lui attirer des ennuies... Quoi qu'ils étaient en milieu civilisé maintenant et qui plus était dans une ville bénéfique. Pas de quoi rencontrer un autre scorpion maléfique ou quelque chose dans le genre... La cité était trop bien gardée pour cela. Même les mages noirs ne pouvaient y entrer sans encombres.

Et pourtant... elle le rattrapa, manque de bol... Maintenant, il ne pouvait plus fuir décemment sans passer pour quelqu'un l'éviterait volontairement. Il était coincé, fait comme un rat... Bon d'accord, elle n'était pas si désagréable que ça mais tout de même, elle avait faillit le faire tuer, lui avait provoqué une quasi crise de nerf... Remarque de son coté, ce n'était pas très sympathique non plus.. Il se demandait bien pourquoi elle voulait tant que ça lui parler...

Il se retourna néanmoins, ne pouvant pas faire autrement et lui répondit de son ton très très enjoué habituel que nous connaissons tous...

« Ah Neelahn... Que me vaut « l'honneur » de te voir ici ? »

Il avait bien insisté sur le mot honneur qui était pour lui à demi ironique, voir même totalement ironique d'ailleurs... Le Nomade finit par remarquer également le tigre qui la suivait... Il trouvait ça étrange mais comme il ne l'attaquait pas, il pensa qu'il était avec elle... Surement... il espérait ! Devoir encore faire face à une bête féroce en plein marché en plus... Il aurait vite fait de s'engueuler encore avec la Druidesse écolo. Il soupira donc... et ajouta :

« C'est ton truc de compagnie, c'est ça je suppose? »

Fit-il en pointant l'animal du doigt... Alors qu'à ce moment là, Daigho sortait de sa manche pour voir l'inconnue et le nouveau venue... Il reconnu l'elfe et la siffla comme jamais. Et là, même Cirdan ne savait pas s'il était content de la voir, s'il venait juste de dire bonjours ou s'il se moquait d'elle et de son animal... Le Nomade baissa alors bien vite le bras ce qui força l'animal à revenir dans son vêtement, sous peine de tomber la tête la première au sol. Non mais !

Ah voilà, enfin. Elle le tenait. Ah ! ce qu’elle était contente !
Pourtant, le sourire qui illuminait son visage disparu aussitôt que Cirdan ouvrit la bouche. L’elfe était sans voix. C’était vraiment tous ce qu’il avait à dire ? Le ton ironique qu’il avait prit en disait long sur ce qu’il pensait d’elle et cela fût accentué quand il parla grossièrement de Tigrou.
C’était la deuxième fois qu’on lui demandait si son ami était son animal de compagnie. La première fois, la question avait été innocente. Ambrosia ne savait pas de quoi elle parlait. Ce n’était pas de sa faute si elle manquait de connaissance. Mais Cirdan, lui, il le faisait exprès. A voir comment il parlait, ça se voyait très clairement et cela ne plu pas à Neelahn qui lui donna une gifle.

« Bonjour toi. » dit-elle abruptement au serpent lorsqu’il sortit de la manche du nomade.

Bon, voilà qui mettait les choses au clair. D’habitude, Neelahn n’était pas pessimiste et avait même plutôt tendance à penser positivement lorsque la situation laissait à désirer. Mais là, c’était impossible. Cirdan ne l’aimait pas. L’elfe savait bien qu’il ne la considérait pas comme sa meilleure amie mais quand même, elle pensait qu’il la trouvait au moins sympathique. Mais même pas.

Alors, puisqu’il la détestait tant que ça, la druidesse décida de ne pas l’importuner davantage. Elle tourna les talons. Elle aurait bien voulu lui demander de l’aide pour sa quête mais vu comment il avait réagi en la voyant, elle avait finalement changé d’avis. Et c’était sans doute mieux comme ça.
Et alors qu’elle se dirigeait à grands pas dans la direction opposée, Tigrou resta interloqué, n’ayant pas l’air de comprendre ce qui venait de se passer. Il jaugea un instant Cirdan comme s’il était le plus grand de tous les imbéciles et fila rejoindre son amie. Celle-ci avait déjà retrouvé le sourire mais ce n’était certainement pas grâce à Cirdan.

« Vous l’avez trouvez où ?
_ Ah ça, c’est un secret ! Je ne peux pas vous le révélez !
_ Et pourquoi ?
_ … parce que sinon, personne ne viendra plus m’acheter ces fleurs, voyons ! Ils iront directement au lieu-dit et ils se serviront !
_ Ah parce que vous les aviez trouvé près d’ici !
_ Bien sûr que non ! Je ne prends pas mes clients pour des imbéciles !
_ Hum dans ce cas, je ne comprends pas trop votre point de vue.
_ Ah tu m’énerves ! Alors tu la prends cette satané fleur ou pas ?
_ Oh la pauvre fleur ! Il ne faut pas lui parler comme ça, voyons ! Oui, je vous l’achète. »

L’elfe donna une pièce d’argent et la marchande lui remit en échange une jolie fleur blanche. La druidesse la contempla pendant un instant, admirant chacune de ses pétales. Il fallu voir la plante toute entière pour pouvoir en faire pousser une. Mais qui sait, peut-être que plus tard, il lui serait possible de faire germer une fleur sans l’avoir vu toute entière au préalable.
Délicatement, la druidesse accrocha sa nouvelle trouvaille dans ses cheveux et s’éloigna de l’étal après avoir remercié la vieille dame.

Pendant ce temps là, Tigrou s’était approché d’un marchand de viande. Il repéra un joli toutou en train de quémander de la nourriture. Le canin reçut un morceau de poulet rôti.
Tentant sa chance, le félin approcha et tenta d’imiter l’air abattu du chien. Évidemment, cela ne fonctionna pas. Un peu effrayé, le marchand tenta de le faire partir en lançant des petits « ouste, va-t-en ! ». Et le tigre blanc ne se fit pas prier et alla rejoindre Neelahn, visiblement déçu qu’un sale cabot réussisse à avoir de la nourriture et pas lui.

Et bien finalement, il n'eut pas à faire grand chose pour que la druidesse prenne la mouche. Une simple réaction nonchalante et elle s'était mise en pétard... Décidément, il avait vraiment un problème relationnel avec cette femme. Il aurait pu en rester là cependant si elle ne l'avait pas giflé monumentalement devant tout le monde. Ce geste le laissa...

Lui laissa une belle marque rouge sur la joue déjà. Mais surtout le laissa bouche bée. Jamais il n'avait reçu pareille humiliation publique mais également une gifle de la part d'une femme de son clan, excepté sa mère, alors pensez-vous... une baffe d'une inconnue, cela faisait désordre dans la fierté du Nomade. Il serra les poing alors qu'elle était déjà parti, il venait de reprendre ses « esprits ». Fulminant de colère, il rattrapa l'elfe alors qu'elle prenait la poudre d'escampette.

« Neelahn, revient ici tout de suite. Ça va pas dans ta tête de me gifler comme ça devant tout le monde ! »

Il l'attrapa alors par l'épaule et la tira violemment en arrière vers lui. Oui, il était encore plus rustre lorsqu'il était vraiment énervé. Rare étaient ceux qui l'avaient vu un jour dans cet état là réellement. Il n'y était pas cela dit mais il en était à deux doigts. Il aurait suffit d'une autre paire de claque et il aurait explosé sur l'elfe. Mais alors qu'il faisait cela, il se rendit compte que... De un, il se donnait en spectacle et que plusieurs passants venaient de se retourner devant la rudesse du demi-elfe, mais aussi que Tigrou lui montrait en quelque sortes les dents...

Cirdan se ravisa, devenant rouge mais on ne sut si c'était de colère ou de honte. Peut-être cette situation lui avait-elle fait comprendre qu'il faisait fausse route avec elle. Peut-être qu'il se rendait enfin compte qu'il avait été pire exécrable alors que la jeune elfe ne cherchait juste qu'à lui dire bonjour. Le semi-elfe se mordit la lèvre fortement à ce qu'il s'apprêtait à faire. Il se doutait qu'elle allait rouspéter tout de suite après son geste mais il n'y fit pas attention, une seule chose tournait dans sa tête, la suivante qu'il ajouta sur un ton plus solennelle...

« Et... euhm et si... Si l'on repartait à zéro tout les deux ? J'veux dire... J'ai pas été sympa sur ce coup-ci et je...m'en excuse. »

Il se trouvait lui même ridicule à devoir dire cela. Autant rares étaient ceux qui l'avait vu énervé mais plus rares étaient ceux qui l'avait vu s'excuser de la sorte. Neelahn, se rendrait-elle compte de l'effort que le Nomade faisait ou bien se montrerait-elle encore bornée ou stupide. Il serra les poings, tremblant légèrement. Pourquoi présenter des excuses le mettait-il dans un tel état ? Nul ne sait enfin si, surement la raison évoqué précédemment mais tout de même. Ou alors était-ce sa panique chronique appliquée au fait qu'il avait peur de s'être donné en spectacle pour rien... Si cela serait le cas, il s'insurgerait encore plus.

La tension était relativement palpable donc chez le Nomade mais qu'en était-il de l'elfe, et de son animal de compagnie... Ah oui, son animal de compagnie... Cirdan se repinça la lèvre fortement, c'était encore plus ridicule pour lui de s'excuser auprès d'un animal mais si cela pouvait arranger les choses... Il ferait ce sacrifice...

« et à toi aussi... l'animal »

Finit-il alors par dire.

Mais cet homme était complètement cinglé ? Pour qui se prenait-il ? Neelahn entendait Cirdan lui « hurler » son nom et juste après cela, il la força à se retourner. Sur le moment, elle pensait qu’il était en colère parce qu’elle avait giflé. Et la violence avec laquelle il l’avait tiré en arrière lui laissa penser qu’il voulait se venger. D’ailleurs, son visage était tout rouge et l’elfe se sentait un peu intimidée. Elle n’avait pas pour habitude de la traiter de la sorte mais quoi qu’il en soit, elle ne se laisserait pas faire ! Cirdan venait tout de même de traiter Tigrou d’animal de compagnie !

Mais contre toute attente, Neelahn ne vit aucune gifle arriver ni aucun sort néfaste déferlant sur elle car Cirdan venait de… s’excuser.
D’une certaine manière, c’était comme si elle venait de recevoir une paire de claque. Mais où était donc passer son optimiste naturel ? Pourquoi avait-elle cru qu’il lui ferait du mal ?

« Je m’excuse aussi. Je pensais que tu n’étais pas gentil. »

Penchant légèrement la tête sur le côté, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était contente de s’être trompée. D’habitude, elle n’aimait pas beaucoup avoir faux mais là, elle en était ravie, tellement ravie qu’après avoir regardé le nomade quelques secondes, elle se jeta dans ses bras. Et pendant qu’elle le serrait fort, Tigrou leva la tête vers le nomade. Contrairement à son ami, il était clair que les pensées de l’homme lui importaient peu. A vrai dire, dans son regard, on pouvait même lire qu’il était au-dessus de tout cela. Après tous, on ne pouvait pas exiger à tous les êtres du monde de s’aimer entre eux. La vie serait bien fade…

« Viens ! Il faut que je te montre quelque chose ! »

Après avoir relâché Cirdan, elle lui empoigna le bras et le força à la suivre. Elle l’entraîna jusqu’à un étal où était vendu des biscuits. Elle sortit de sa bourse une petite pièce qu’elle donna au marchand en échange d’un de ses biscuits et le tendit au nomade.

« Goûte. C’est un biscuit. C’est délicieux ! »

La plupart du temps, ce furent les marins qui achetaient des biscuits car ils se conservaient plus longtemps que le pain. Il est vrai que ce n’était pas très moelleux mais l’elfe appréciait beaucoup ce petit côté croquant et sucré. Toutefois, elle n’en avait pas acheté pour ses amis, ne sachant pas combien de temps exactement ces biscuits pouvaient tenir. Le marchand lui avait dit qu’ils pouvaient se conserver un mois mais l’elfe trouva cela un peu excessif. Elle s’était alors demandé si l’homme était vraiment honnête. Et puis, même si Neelahn avait de quoi s’acheter toute l’étal, elle préférait économiser. Juste au cas où.

~ Personnage Spécial ~ Messages : 141 Date d'inscription : 09/09/2011

La place du marché était plutôt animée en ces délicieuses journées exposées, attirant la populace hors de leur cocon pour respirer le grand air parfumé de saveurs gourmandes. On pouvait entendre les cris chantonnants des vendeurs, attisant l'intérêt de quelques esprits curieux dans le but de les piéger entre leurs redoutables paroles éloquentes. Un petit garçon à l'air canaille dissimula subtilement des biscuits dans sa poche, l'appétit le rongeant jusqu'au plus profond de son être. Il jeta de furtifs coups d'oeil à gauche et à droite, virevoltant discrètement sur lui-même avant de se fondre dans la foule mouvante. Un sourire victorieux embrassa ses lèvres et alors qu'il savourait son butin, ses pommettes se rehaussèrent, tant par la satisfaction de son repas que par la fierté. Nul doute qu'il dormira comme une marmotte le soir-même. Son écoute fut mise en éveil par les paroles d'une jolie dame en quête du bâton du Schnock. S'il y avait bien une chose sur laquelle il était incollable, c'étaient les histoires de ces contrées, les secrets et les cachettes. Tel un serpent s'immisçant entre chaque feuillage, il était au courant de tout. Les gens le décrivaient comme la "pipelette" de la ville. Le dénommé "Perçy" se hâta vers la petite curieuse, un large sourire collé sur les lèvres. Il tira sur les pans de sa robe afin d'attirer son attention, peu désireux de patienter. "M'dame! hey M'dame! Vous cherchez le bâton du Schnock?" Il laissa quelques secondes muettes s'écouler avant de reprendre la parole, l'air malicieux. "Eh bien je sais où il se cache! " Bien sûr, si cette jeune femme désirait avoir une réponse, elle allait devoir se montrer un brin tolérante. "Alors on va faire comme ça, j'vous dit où c'est qu'vous devez aller, mais avant, vous m'achetez quelques biscuits. C'est que, bah j'ai faim moi!"

Alors qu'il venait de faire un pas vers elle, un petit pas. Qu'il venait de concéder à s'excuser sans ajouter de paroles blessantes, sans être désagréable. De simples et plates excuses qui avait été arrachés à sa bouche avec tant de mal.... Neelahn avait un pas de géant en sa direction, pas que façon de parler, en se jetant à son cou. Lui qui n'en avait guère l'habitude eut un léger mouvement de recul, les bras grands ouvert...

Il était un peu handicapé sentimentale sur les bords le petit Nomade. A peine de quoi aimer son clan et son animal de compagnie et encore... S'il l'aimait vraiment. Et pourtant, depuis qu'il avait entreprit son voyage, il s'était ouvert au monde un peu plus chaque rencontres... Une sorte de fleur du désert qui s’épanouit lentement, vous voyez ?

Mais il n'abattit pas ses bras sur Neelahn pour lui rendre son étreinte, il attendit simplement qu'elle le lâche. Et ce ne fut pas si long à attendre, la jeune elfe blonde venait de se faire tirer le bras par un petit enfant, haut comme trois pommes. Il avait visiblement envie de lui parler ou de lui voler des sous... Le Nomade regarda cela d'un mauvais œil mais il pensait que la blondinette ne se méfierait même pas d'un piège, qu'elle allait marcher dans le jeu du petit chenapan... Et il la laisserait faire, elle finirait peut-être par apprendre...

Puis quand il entendit les propos sur les biscuits, il comprit que ce gamin voulait simplement se nourrir... Cela lui rappelait sa jeunesse lorsqu'il quémandait à manger à sa mère adoptive... Enfin il avait déjà 20 ans mais ne se souvenant plus de rien, il avait été comme une page vierge, doué simplement de la parole mais pas forcément du caractère adéquat au début... Puis il avait apprit vite... Il eut un léger sourire en repensant à cela d'ailleurs... Cela dit, cette histoire de bâton l'intriguait aussi et il lança alors à l'elfe.

« C'est quoi cette histoire de bâton là ? »

C'est vrai quoi. Il était en droit de se demander pourquoi ils avaient été interrompu dans ce moment d'émot... Nous nous trompons de récit, ce n'était pas un moment d'émotion, si? En tout cas, aussi bien Daigho que Cirdan se demandaient ce que la blondinette cherchait si attentivement pour qu'un petit gamin sache ce qu'elle voulait trouver. Elle devait l'avoir cherché pendant un bon bout de temps...

Quelqu’un l’appelait et lui tirait les pans de sa robe. Alors naturellement, elle baissa les yeux. C’était un jeune garçon, un jeune garçon qui avait l’air d’en savoir beaucoup sur l’artefact qu’elle recherchait. Évidemment, ça l’intéressa, même si elle se demandait comme une personne aussi jeune pouvait savoir ce genre de chose. L’elfe se rappela alors que lorsqu’elle était petite, elle était un peu comme lui. Elle écoutait à toutes les portes et ce fut comme ça qu’elle connaissait tous les ragots et les histoires de son clan.
Quoi qu’il en soit, l’elfe hocha la tête, signe qu’elle acceptait son marché. Elle donna deux pièces d’argent au marchand qui lui prépara ensuite un paquet de biscuits copieux.

« J’espère que tu ne mens pas. »

Puis, Cirdan, avec toute la délicatesse et la finesse dont il était capable (c’est-à-dire, proche du néant absolu), interpella l’elfe pour lui demander des informations sur l’objet qu’elle cherchait.

« Tu n’en as pas entendu parler ? Un mage est mort et il possédait un bâton magique, capable de frapper tout seul les gens qui l’importunait. Je cherche à l’obtenir. »

Neelahn réalisa tout d’un coup que vu comment elle avait formulée sa réponse, le nomade allait sans doute se payer sa tête. Elle savait déjà ce qu’il allait lui répondre. Pour commencer, il lui ferait une de ses remarques si charmantes dont lui seul en possédait le secret. Il lui ferait part de ses pensées et surtout, de ses convictions. Il lui confirait alors que cet artefact était d’une inutilité gigantesque, qu’ils allaient encore s’attirer des ennuis et il allait lui servir un long monologue assommant. Quoi que… Cirdan n’était pas adepte des monologues. C’était plutôt Xadr qui aimait parler pendant des heures et des heures. Quoi qu’il en soit, elle décida de ne pas laisser le temps à Cirdan de répondre.

« Voilà, jeune homme ! »

Le marchand venait de terminer le paquet. Il le donna à Neelahn qui le tendit au gamin avec un grand sourire. Tigrou, qui se tenait à côté d’elle, regardait d’un mauvais œil le garçon. L’elfe lui gratouilla le sommet de la tête, se disant qu’il devait être jaloux car elle avait offert à manger à un inconnu et pas à lui. Mais bon, Neelahn trouvait le tigre un peu gros. Certes, il était très beau mais il fallait qu’il fasse un peu attention à sa ligne. Ce n’était pas très joli pour un félin d’avoir un gros ventre. Et puis bon, c’était un prédateur. S’il voulait quelque chose, il n’avait qu’à se servir lui-même. Il fallait bien admettre que, quelquefois, Tigrou était un gros flemmard.

« Maintenant que tu as tes biscuits, peux-tu me dire où se trouvent le bâton du schnock, s’il te plaît ? » demanda-t-elle après avoir posé ses yeux sur le jeune garçon

Apparemment, l'enfant n'était pas mauvais, pas même une fois Cirdan ne le vit essayer de piquer la bourse de Neelahn ou de lui faire une entourloupe. Enfin maintenant qu'il avait ses biscuits, peut-être que cela changerait-il qui sait. Pour le moment, en tout cas, il n'avait pas encore fuit après qu'elle lui ai donné son paquet, c'était bon signe.

Lorsque l'elfe s'expliqua sur le pourquoi du comment du bâton, en premier lieu, le Nomade avait envie de lui rire au nez mais finalement, il n'en fit rien. En effet, l'idée ne lui paru pas si mauvaise que cela, bien qu'un bâton soit très peu solide et utile pour frapper quelqu'un. C'était bien un artefact de petit vieux sénile, se disait-il.

« Bien qu'une épée magique dans ce style serait plus utile, ça peut être intéressant comme objet. Surtout que je te vois pas trancher sans remord des individus tandis que les frapper un peu, ça n'a jamais tué personne. »

Au moins c'était franc et il n'avait pas fait preuve de trop d'attitude brutale dans ses paroles, du moins il avait essayé. C'est qu'il faisait des efforts mine de rien. Si Neelahn était la seule personne avec qui il avait potentiellement des problèmes relationnels, il fallait bien qu'il corrige cela. Cela aurait été avec tout le monde, il n'aurait pas dit, mais juste avec une seule personne et aussi virulent, il devait bien y avoir quelque chose à changer pour améliorer tout ça.

Puis, il s'approcha du petit et s’accroupit à coté de lui. Le regardant d'un œil méfiant, il avait un peu de mal à croire qu'un seul petit enfant comme lui connaissait un moyen de retrouver un artefact magique. Après tout, ce n'était qu'un gosse ! Peut-être avait-il cru, les enfants avec leur imagination débordante, il aurait pu croire avoir vu le bâton en question... Il le prit par le bras, sans être trop brusque pour le tourner vers lui.

« Et conduit nous-y aussi. On connait pas trop bien la ville et tu dois bien te débrouiller hein ? Si tu fais ça, moi jte donne d'autres pièces pour te prendre d'autres trucs. »

Finit-il dans un élan de bonté. En réalité, en voyant l'état du jeune garçon, il était assez frêle, il se dit qu'il devait mourir de faim seul dans ces ruelles. Il lui rappelait le petit orphelin qu'il avait rencontré avec Calliopé... Décidément, même dans la ville du bien absolu, la misère logeait dans les bas quartiers. Et pour prouver ses dires, il acheta un nouveau paquet de biscuit qu'il mit dans sa poche.

« Ca, ça sera quand tu nous aura emmené. »

Finalement, il avait l'air d'être assez doué avec les enfants, c'était étonnant pour quelqu'un comme lui. La fibre paternelle coulait-elle en lui ? Peut-être une autre de ses réminiscences... Pour le moment, il avait encore du mal à recoller les maigres pièces du puzzle qu'il avait recueillit. Et ce jardin qu'il avait croisé tout à l'heure, il était persuadé qu'il lui donnerait une nouvelle grande partie de son énigme...

~ Personnage Spécial ~ Messages : 141 Date d'inscription : 09/09/2011

Le petit Perçy attendit impatiemment la réponse de la jolie brindille aux longs fils d'or, trépignant d'impatience à l'idée de contenter son estomac de quelques gâteries éphémères. D'apparence, on ne lui donnait que neuf ans, mais en réalité, il venait déjà de fêter l'année de ses douze ans. Frêle jusqu'à la moelle, il aborde un champ de bataille sur son crâne, des mèches d'ébène qui s'entremêlaient avec extravagance. L'enfant qu'il était aurait pu avoir le visage bouffi d’un jeune gamin, au lieu de quoi des creux saillants prennent place sur ses joues, laissant suspecter une nutrition précaire. Ses petits yeux noisette étaient rehaussés par de lourdes paupières au teint grisâtre, et son frêle corps était vulgairement recouvert de vieux tissus garnis par quelques trous. Son apparence laissait à désirer, mais il ne s’en plaignait pas, goûtant à cette situation médiocre depuis sa tendre naissance. Dans ce petit corps vivait un combattant, mais également un fin stratège. Ses papilles gustatives furent mises en alerte à la vue du paquet de biscuits de que lui offrit la jeune femme. Son estomac grommelait déjà de contentement à l’idée d’accueillir ces délices en son enceinte. Il s’empara un peu trop précipitamment des biscuits, mais se ravisa vite, gardant un minimum de politesse à l’égard de ces jeunes gens. Il fut interrompu dans son élan oral par l’intervention de l’homme qui l’accompagnait. Il ne lui faisait pas confiance, et quoi de plus normal. Il y avait tant de petites canailles ici qu’il était presque inutile de les compter. L’individu sut comment amadouer le dénommé Perçy à l’appétit d’ogre. Ses petits yeux pétillèrent à la simple vue du paquet qu’il tenait dans sa main. Décidemment, c’était son jour de chance, et il était prêt à mettre son orgueil de côté pour s’octroyer une journée agréable.

« Suivez-moi » se contenta-t-il de dire en savourant discrètement un des biscuits que la donzelle lui avait offert. Il foulait le sol avec assurance, comme s’il connaissait chaque recoin de la ville par cœur. Et c’était bien le cas, Perçy était l’archétype même de l’enfant des rues qui connaissait chaque cachette secrète de la ville. Autant vous dire que ce couple insaisissable n’était pas le premier à être intéressé par ses talents de fouine. Il s’éloigna un peu de la place du marché et emprunta une venelle étroite qui donnait tout sauf l’envie d’y pénétrer, un genre de coupe gorge. Les hautes bâtisses empêchaient le soleil d’y déployer ses éclaircies, et les quelques odeurs acariâtres ôtaient toute assurance aux passants. Perçy s’arrêta devant un tas de cartons et de vieux déchets. Il eut tôt fait de déblayer ce qui semblait être l’entrée d’une cave. Il se souvient encore des dires du vieux Guy. Un homme superstitieux qui passait son temps à lui raconter des fables en tout genre. Sans crier gare, il s’engouffra dans cette gueule ouverte, avalé par l’obscurité ambiante. « Faites gaffe, y a un escalier ! » La voix du jeune garçon s’était échappée des ténèbres pour venir aux oreilles des deux intéressés.

A son grand étonnement, il n’eût ni rire, ni remarque sarcastique. En même temps, l’elfe sentait bien que, pour Cirdan, l’artefact n’était pas très utile. Mais c’était son choix et il le respectait. Après tout, c’était sa vie, pas la sienne.
Déjà grandement surprise par la réaction du nomade, elle en fût encore d’autant plus lorsqu’il demanda au garçon de LES conduire jusqu’à l’endroit où se cachait le bâton du Schnock. Neelahn avait cru comprendre que l’objet magique ne l’intéressait pas. Elle en avait donc déduit qu’il ne l’aurait pas suivi. Et pourtant, contre toute attente, elle n’eût même pas à le lui demander qu’il prenait déjà les rennes de la « mission ». Était-ce bien Cirdan ou était son jumeau ? Neelahn avait du mal à croire ses yeux et ses oreilles.

« Merci. » murmura-t-elle à l’oreille du nomade.

Docilement, la druidesse suivit le garçon. Elle n’aimait pas beaucoup là où il les emmenait. En fait, ce n’était pas à ça qu’elle avait imaginé. Dans sa tête, le bâton du Schnock était dans une clairière, cachée précieusement dans le creux d’un arbre recouvert d’un rideau magique de lierre. Le problème aurait alors été de trouver la formule magique ou un moyen d’ouvrir ce rideau. Mais non. Là où les emmenait le petit garçon, il n’y avait aucune trace d’arbre et, de manière générale, il n’y avait aucune once de verdure.

« Oh c’est un peu sombre. » remarqua-t-elle.

Et c’était plutôt un doux euphémisme pour décrire le décor. Là où elle venait d’atterrir, les rayons du soleil ne passaient pas, si bien qu’elle dut plisser les yeux et attendre un peu à ce qu’ils s’habituent à l’obscurité. Cela ne lui était pas souvent arrivé de passer du clair à l’obscur si brusquement. Un peu déboussolée, Neelahn continua d’avancer, malgré les émanations puantes qui flottaient dans l’air. De quoi pouvaient-elles venir ? L’elfe plissa le nez mais elle ne décela pas l’origine de ces effluves écœurants et se demanda si son odorat n’allait pas finir par craquer. Ah les cités !

« Heureusement que tu nous le dis parce que je n’y vois pas grand-chose ! » dit-elle au garçon lorsqu’ils arrivèrent devant une cave.

Les alentours étaient déjà bien obscurs mais là où le garçon voulait les emmener, il faisait carrément « noir ». Oui, « noir ». Neelahn ne trouvait pas d’autre adjectif pour qualifier la cave.
Penchant la tête au-dessus, l’elfe se demanda comment le garçon faisait pour avancer si tranquillement. Elle, elle n’y voyait rien. Mais n’imaginez surtout pas que cela l’inquiétait ! Elle se demandait simplement comment elle allait faire pour ne pas se casser la figure dans les escaliers. Puis, après une courte réflexion, elle se dit que, si le garçon pouvait descendre les marches dans le noir, elle pouvait le faire aussi, n’est-ce pas ? Il suffisait de faire attention, c’est tout.

« Allons à la recherche du bâton de Schnock ! »

… et son rire se perdit alors dans les ténèbres…

Il se demandait encore pourquoi il avait décidé d'aider Neelahn. La décision s'était prise d'elle même, comme si cela avait été naturel. Cirdan faisait-il preuve d'une bonté jusqu'alors inexploitée ? Comme quoi, les rencontres avec le monde extérieur à son « petit » désert et les souvenirs qu'il commençait à retrouver le transformaient en un autre homme qui lui même ne connaissait pas...

Le garçonnet commença alors le périple vers la dite cachettes. Ils passaient par toutes sortes d'endroits très étranges. Surtout pour une cité bénéfique, c'était bien sombre. En fait, le Nomade avait une vision bien manichéenne du monde extérieur à bien y réfléchir. La preuve en été faite à l'instant. S'avançant les ruelles telle des insecte grouillant dans une fourmilière, ils se faufilaient tout trois vers des lieux encore plus sombre.

Une immonde puanteur émanait de toute part, à tel point que même Cirdan qui pourtant rappelons le, s'était fait asperger de sang puant verdâtre de scorpion lors de sa première rencontre avec l'elfe, se couvrait le visage avec son châle bleu océan. C'était alors la seule parade qu'il avait trouvé contre les émanations. Et quand ils furent enfin arrivés à la fameuse cave, il se dit que ce n'était surement pas finit.

Comme à son habitude, Neelahn avait été bavarde et n'avait fait que se plaindre. Le Nomade n'y faisait même plus attention tellement cela lui était devenu commun avec elle. Même pas une remarque cinglante sortit de ses dires, il la laissait parler tout simplement pendant qu'il se concentrait à suivre leur guide de fortune...

Il faut dire que le garçon s'était immiscé tellement rapidement dans le dédale qu'il fallait bien le suivre pour ne pas s'y perdre. Bref, il s'engouffra juste après la druidesse. Il se dit qu'avec sa chance maladive, elle serait plus à même de ne pas tomber dans un piège que lui. Attitude lâche sans doute mais qui découlait du bon sens. Il descendirent lentement les escaliers dans la pénombre. Les yeux du demi-elfe s'étaient habitués depuis longtemps à l'obscurité des ruelles et pourtant, il n'y voyait pas grand chose.

Descendant en tâtant les murs pour être sure de ne pas faire de mauvais rencontres, il sentit des insectes passer sous ses doigts, sans doute des cafard ou quelque autre bestioles souterraines. Il était persuadé, ce qui le fit un peu rire que si la jeune blondinette se retrouvait à frôler un insecte elle en serait dégoutée et que si elle venait à en écraser un sous ses pieds par contre, elle allait faire une crise d'avoir tué une bête sans défense... Il faut dire que la caricature était tellement facile...

L'escalier semblait ne plus en finir, ou du moins, parce que l'on en voyait pas le fond, il paraissait interminable... Le gamin était toujours devant Neelahn et Cirdan fermait la marche quand il arrivèrent enfin à fond de cave. Par où fallait-il aller maintenant ? Ça seul le jeune garçon pouvait le dire. Le demi-elfe eut quand même un doute qui s'était logé dans son esprit, est-ce que ce n'était pas juste un traquenard au final ?...

Dans la forêt, il n’y avait pas d’escalier. Mais il y avait des racines, des branches et tout un tas d’embuches. Même en plein jour, il était facile de trébucher. Alors, descendre un escalier dans le noir ne faisait pas peur à Neelahn. Toutefois, elle n’était pas habituée au noir complet, même si ce fut avec joie et entrain qu’elle descendit les marches. Après tous, elle avait décidé de sortir de la forêt pour explorer le monde. Et ce n’était certainement pas cette cave sombre qui allait lui faire changer d’avis.

« Oh je suis vraiment désolée ! »

Puisqu’il faisait sombre, la druidesse ne pouvait pas les apercevoir. Elle les sentait néanmoins frôler ses doigts. En tendant bien l’oreille, on pouvait même entendre les petites pattes qui courraient le long des parois et l’elfe sourit en repensant à sa chère forêt. Et comme elle ne voulait pas tuer ces pauvres insectes inoffensifs, elle évita soigneusement d’appuyer sa main contre le mur. Pour repérer dans quel sens allait l’escalier, elle se contenta seulement d’effleurer le dos des petites bêtes. Certaines étaient un peu velues, d’autres semblaient posséder une carapace, … tous ceci la fit rire.

« J’espère que je n’écrase personne. »

Il lui arrivait souvent de marcher accidentellement sur une fourmilière ou de perturber certains ébats ou affrontements entre petits êtres de la terre. Certains étaient si petits qu’il fallait approcher ses yeux de près pour les voir. Et au beau milieu de ce tapis épais de feuilles, de mousses et autres, il était impossible de faire attention à ces insectes. Lorsqu’il lui arrivait de voir un escargot ou une autre petite bête, Neelahn faisait toujours minutieusement le tour pour ne pas l’écraser mais comme tous ses amis, elle était persuadée d’avoir tué sans le vouloir des centaines d’insectes. Ce fut pour cette raison que presque tous les soirs, elle implora la déesse de la nature de lui pardonner d’être aussi grosse et maladroite. Évidemment, elle savait que la déesse ne lui en voudrait pas mais l’elfe voulait qu’elle sache qu’elle n’avait pas oublié ces petits insectes et que, comme tous les êtres de la forêt, elle tenait à eux, même s’il lui arrivait parfois de leur infliger une mort tragique.

« C’est très gentil à toi de m’accompagner. » dit-elle à l’adresse de Cirdan

Neelahn était vraiment contente de voir que le nomade s’était joint à elle pour la quête du bâton du schnock. Vivre une aventure à deux ou plus était souvent plus intéressant que tout seul. Pour commencer, il y avait déjà plus d’ambiance !
Certes, Tigrou était là mais il ne partageait visiblement pas ses goûts. Il la suivait, la plupart du temps sans grand enthousiasme. D’ailleurs, elle l’entendait marcher aux côtés de Cirdan, comme si, tout comme le nomade, lui aussi pensait que cet objet magique ne possédait pas une grande utilité. Mais au moins, Cirdan, lui, avait eu la gentillesse de l’aider et lui faisait un peu la conversation ! M’enfin, Neelahn aimait beaucoup Tigrou. Toutefois, par bien des moments, elle el trouvait plutôt désintéressé.

Le Nomade n'avait même pas remarqué le tigre qui marchait à ses cotés. A vrai dire, quand la pénombre, tout était difficilement visible, y comprit les tigres. Enfin, il aurait pu ressentir une présence aux cotés de sa jambe mais rien non plus. Sans doutes que le félin savait se faire discret ou avait-il un pouvoir comme Daigho ? En tout cas, une chose le fit rire...

Il avait raison en pensant que l'idiote s'excuserait d'écraser sans le faire exprès de « pauvres » petits insectes. Décidément, c'était un cas que Cirdan ne pourrait jamais comprendre. Était-ce un trait de caractère commun à tout les druides défenseurs de la nature ou était-ce juste elle ? Il se le demandait aussi, après tout, cette peuplade vivait dans la forêt les trois-quarts du temps excepté pour faire du commerce. Du moins, c'était ce qu'il avait toujours entendu de la part des marchands de son village quand ils revenaient de leur voyage en occident, si je puis dire.

Le chemin commençait à paraître long quand Neelahn, la pie qui chante enfin plutôt qui bavarde, la pipelette quoi, se mit à remercier le Nomade de faire la route avec elle... Vraiment, ce n'était pas la peine qu'elle le remercie car lui même ne savait même pas pourquoi il était venu et ce qu'il faisait ici en fait... Sans doute à s'attirer de nouveaux ennuies... Il était déjà sorti in extrémis de Naturalia alors qu'il avait avait eut la garde aux trousses alors... Il était loin de vouloir recommencer ici... Et pourtant, il l'avait suivit... allez savoir ! Enfin, en tout franchise, comme d'habitude, il sortit spontanément à Neelahn :

« Je sais même pas pourquoi je t'accompagne alors inutile de me remercier. Je crois que j'aurais pas voulu laissé une... te laisser te mettre en danger toute seule, c'est pas mon genre de laisser quelqu'un aller au casse-pipe sans rien faire. C'est comme ça »

Finit-il alors sur un ton sérieux.

En vérité, il y avait peut-être une partie de lui qui avait réellement pitié d'elle ou peut-être même de la sympathie tellement il avait pitié... ou peut-être... de la sympathie tout court mais ça, Cirdan se refusait de le croire. Sans doute que sa nature profonde y était pour quelque chose. Après tout, il ne savait rien du caractère qu'il aurait pu avoir avant sa perte de mémoire... Peut-être était-il un bon samaritain qui sait...

S'en suivit après l'escalier un dédale de couloir, tous aussi noirs et sombre les un que les autres. Il semblait que les insectes se faisaient aussi plus rare au et à mesure qu'ils avançaient... Et soudain, au bout du couloir qu'ils avaient empruntés... Il y eut une lumière orangeâtre qui devenait visible. De loin l'on aurait dit la lumière d'une torche éclairant la route. Maintenant, ils allaient peut-être y voir un peu plus clair ? Ou était-ce tout autre chose...

Soudain, le demi-elfe s'adressa à l'enfant :

« Hey petit, ça fait un moment que tu nous balade. C'est quoi cette lumière au bout ? »

L’elfe se contenta de hausser les épaules lorsque Cirdan lui répondit. Il lui disait que cela l’embêtait de la voir partir vers les ennuis toute seule. La druidesse savait pertinemment que ce n’était pas pour cette raison qu’il l’avait suivi. Mais elle ne dit rien, se disant qu’il avait déjà fait beaucoup d’effort pour se montrer sympathique. On ne pouvait pas changer du jour au lendemain. Et puis, elle n’aimait pas le voir en colère et s’abstenu donc de faire tout commentaire qui lui aurait paru désagréable.

Et plus vite qu’elle ne se l’était imaginée, l’elfe arriva en bas de l’escalier. Elle sentit Tigrou lui donner un coup de tête pour la faire avancer. Même s’il y avait eu quelque chose d’intéressant à voir, Neelahn n’aurait pas pu le savoir puisqu’il faisait tellement sombre qu’elle n’y voyait rien. Et pourtant, elle ne put s’empêcher de plisser les yeux, comme si cela allait lui permettre d’admirer la couleur du sol et des murs. Heureusement qu’il faisait bien trop noir. A un moment donné, l’elfe se surprit elle-même à penser que Cirdan aurait été mort de rire en la voyant ainsi.
Reprenant son sérieux, elle essaya tant bien que mal de suivre le jeune garçon. Au bout du couloir, une faible lumière étincelait. Un grand sourire se dessina sur les lèvres de Neelahn qui commençait à en avoir assez de l’obscurité. Ah enfin ! Ils allaient pouvoir y voir quelque chose !

« Mais c’est super qu’il y ait de la lumière ! » s’exclama-t-elle

Ah comme elle trépignait d’impatience. Elle avait hâte de contempler les fresques qui parcouraient les murs et le sol en marbre sur lequel ils marchaient depuis peu. Certes, elle ne savait rien de la décoration de l’endroit. Peut-être se trompait-elle. Peut-être que le sol était en réalité que bois et peut-être qu’il n’y avait rien sur les murs mais dans la tête de l’elfe, il devait certainement avoir quelque chose devant laquelle elle pouvait s’extasier.

Prenant les devant, elle avança droit devant tel un papillon de nuit attiré par la lumière. Cirdan, lui, préférait jouait la carte de la prudence et semblait peu enclin à avancer dans ce couloir obscur. Neelahn, elle, n’avait pas encore conscience de tous ce qui pouvait leur arriver. Pour elle, le bâton devait être là, quelque part, attendant sagement son prochain propriétaire. Elle imaginait l’artefact emmitouflé sous un tissu de velours sur lequel auraient été brodé des lettres mystérieuses.

« C’est une torche ! »

Eh oui, la lumière qu’ils avaient vu au loin n’était… qu’une simple torche allumée, signe que d’autres personnes (à moins que ce fut le garçon ?) étaient passées par là. Mais cela n’averti pas l’elfe qui, trop contente, brandissait déjà la flamme au-dessus de sa tête.

« On va pouvoir admirer les murs ! »

Une lumière au bout du tunnel... C'est ce que l'on aurait pu appeler une chance mais l'était-ce vraiment ? Dans ce genre d'endroits, si vieux et anciens, il existait toutes sortes de pièges aussi tordus les uns que les autres et même Bénécius de ne devait pas en être exempte d'exemple de ce type... Cirdan craignait que ce soit le cas pour ce souterrain là. D'ailleurs, le gamin ne semblait pas marcher non plus sur n'importe quoi... Peut-être que le Nomade se faisait des idées aussi...

Mais quand il vit Neelahn prendre les devants comme cela, il ne put s'empêcher de serrer le poing comme un ahuri pour se retenir de gueuler après elle... Car s'il y avait une torche allumée, elle l'avait été forcément par quelqu'un et ce quelqu'un devait y être toujours. D'ailleurs, ainsi laissée seule dans le couloir, cela paraissait suspect... Et que fit la stupide petite blondinette qui donnait tout son sens à la blonde-attitude ?

Elle venait donc non seulement de passer devant tout le monde sans prendre aucunes précautions mais aussi maintenant, elle venait de se servir de la torche en la décrochant de son emplacement... Ce fut l'action de trop pour Cirdan qui, dans un élan d'énervement, doubla en trombe le petit enfant et prit Neelahn fortement par le bras. Tigrou se mit à montrer les dents, visiblement, il n'aimait que l'on s'en prenne à sa maitresse comme cela... Et comble du comble, dans le même temps, Daigho sortit de la manche du Nomade pour faire face à face avec le compagnon de Neelahn, lui sifflant dessus à tue-tête.

« Ca va pas non ! T'es folle et si c'était un piège, t'y a pensé ? Non mais c'est pas possible ! »

Là, il l'avait vraiment mauvaise... Il ne pouvait concevoir que l'on puisse aussi peu se soucier de sa propre vie et de celle des autres même car... Si un piège était déclenché, ils en pâtiraient surement tous, vu l'étroitesse du passage. Non vraiment, il n'y avait aucune excuse à donner de valable pour excuser le comportement de l'elfe irresponsable. Mais voilà, il l'avait fait lui même, crier pour signaler leur présence... Remarque que le ton qu'avait employé l'elfette pour leur parler de la torche avait été des plus fort en décibel... Parler fort était-ce aussi une caractéristique des Druides ?

Dans cette scène digne des grands films de comédie dramatique, le petit garçon n'avait pas son mot à dire pour le moment. Il faut dire qu'aucun des deux n'avait fait attention à lui quand le Nomade et la Druidesse s'était empoignés. Peut-être avait-il filé ? Peut-être les regardait-il d'un air hébété ? En tout cas, le visage de Cirdan respirait la sévérité, il n'était vraiment pas content...Cependant, il lâcha le bras de l'elfe sous la menace de Tigrou... Un coup de mâchoire mal placé était si vite arrivé qu'il ne préférait pas insister mais n'en pensait pas moins et son regard ne changeait pas d'un poil face à elle. Ses deux prunelle verte la fixait, contrariés, ses sourcils étaient froncés et ses traits étaient plus rudes....

Mais c’était quoi cette manie de lui empoigner le bras de la sorte ? Il cherchait quoi au juste ? Il voulait lui casser un os ? Mais c’était pas comme ça qu’il fallait s’y prendre ! Mine de rien, il lui avait fait vraiment mal ! Et au lieu de d’excuser, le bon vieux ours Cirdan revînt avec une de ces merveilleuses répliques. Neelahn explosa.

« Mais c’est quoi ton problème ? Dix secondes plus tôt, t’étais adorable comme tout et là, tu me pourries l’existence ! Est-ce que j’ai déclenché un piège ? Tu en vois un toi ? Est-ce qu’il y a une trappe sous tes pieds qui s’est ouvert ? Est-ce que t’as reçu une flèche en plein cœur ? Est-ce que quelqu’un est mort ? Moi j’ai beau regarder partout, tout va bien ! Arrête de voir le mal partout. Il n’y a rien. Puis je ne t’ai jamais demandé de venir avec moi alors si t’es pas content, tu sors, un point c’est tout ! »

Non mais c’est pas vrai ! Elle était venue à Bénécius pour voir un nouveau paysage, pour faire des rencontres sympathiques et découvrir de nouvelles choses. Et Cirdan, lui, pour on-ne-sait-quelle-raison la suivait partout et lui gâchait ses petits moments de joie. A chaque fois qu’elle trouvait quelque chose, il fallait qu’il lui crie dessus. Mais c’était quoi son problème ? Il avait été traumatisé dans son enfance ?

« T’es méchant avec moi ! Si tu me trouves si insupportable que ça, tu t’en vas puis voilà ! »

Cet homme était décidément incompréhensible. Il la suivait partout comme si c’était son fidèle protecteur et quand les choses commençaient à lui déplaise (souvent pour un oui ou pour un nom), il lui hurlait dessus comme si elle était une pauvre folle qui prenait un malin plaisir à se jeter dans la gueule du loup.

Les sourcils froncés, Neelahn commençait vraiment à en avoir assez du comportement de Cirdan. Quand il le voulait, il pouvait se montrer très aimable mais la plupart du temps, il fallait avouer qu’il était insupportable. Quel mauvais caractère il avait ! Finalement, elle était bien mieux toute seule avec Tigrou. Ils étaient très bien tous les deux. Et si jamais quelque chose tournait mal, l’elfe savait qu’elle pourrait compter sur le tigre blanc. Cirdan, quant à lui, critiquait beaucoup mais ses compétences restaient à prouver. Mais même s’il en avait eu, cela n’aurait rien changé. Il était beaucoup trop pessimiste et avait le fâcheux don de la mettre en colère. Ah ! Qu’avait-elle fait pour mériter pareille injustice ?

Si on lui avait dit qu'un jour on lui parlerait de la sorte, il aurait rit à gorge déployée. D'autant plus si on lui avait dit que ce serait Neelahn qui lui parlerait ainsi, il en aurait encore plus rit... Hors, elle venait de lui faire une belle réprimande qu'il n'avait pas volé pour une fois. A être aussi brusque et rustre, il fallait bien qu'un moment donné le tout sorte et c'était le moment. Peu à peu le sentiment de colère laissa place à la consternation de voir à quel point il avait pu être lui même stupide...

Stupide d'être monté au créneau et d'avoir perdu son sang froid aussi facilement au point de violenter la pauvre elfe qui n'avait rien fait de répréhensible en soit si ce n'était d'être naïve et insouciante comme une enfant... Cependant, elle venait de faire preuve d'un tout autre visage et cette fois-ci, elle n'avait même pas pleuré comme lors de leur première rencontre. La seul réaction de Cirdan fut de lâcher définitivement la pauvre Neelahn et d'éclater d'un petit rire sourd. Pourquoi riait-il ? Tout simplement, c'était un rire nerveux, il avait fait fausse route sur ce coup-ci...

On dit que c'est de la bouche des enfants que sort la vérité. La Druidesse avait la naïveté d'une enfant, quoi de plus naturel qu'elle lui sorte ses quatre vérités et que celles-ci soient avérés...Une était particulièrement vraie d'ailleurs... Il voyait le mal partout. Le rire nerveux était aussi pour cela, le fait que quelqu'un d'aussi immature que Neelahn, selon Cirdan bien sure, ai pu lui dire des choses aussi vraies sur lui même...

Ce qui coupa court définitivement à cet échange fut un cliquetis étrange qui retentissait dans les murs mêmes et dans tout le couloir... Mais avant que le Nomade n'ai pu dire ouf, sa malchance allait encore frapper... En effet, si tôt que les bruits se firent entendre, une trappe s'ouvrit brusquement sous ses pieds et fatalement, le demi-elfe y tomba pieds les premiers. Et là où le bas blesse, ce fut que la trappe se finissait juste devant les pieds de la blondinette... Chance contre malchance...

Fort heureusement, le jeune homme avait eut la décence d'esprit de se raccrocher in extrémis au rebord de la fosse qui venait de s'ouvrir. Au fond, l'on pouvait voir, les classiques mais néanmoins efficaces pour faire peur aux plus aventureux des aventuriers, squelettes embrochés sur de gigantesque piques en contrebas... Cirdan resta en suspend au dessus du vide, levant le regard vers l'elfe, fronçant les sourcils, il avait l'air bougon... Effectivement, puisque ce qu'il avait dit s'était finalement avéré vrai... l'histoire ne dit pas si Neelahn aida le Nomade ou s'il remonta tout seul mais une fois revenu sur la terre ferme, la trappe se referma. L’Amnésique se tourna alors vers le gamin, le fusillant du regard...

Comment de telles ruines avec de tels pièges pouvaient exister en dessous d'une ville comme Bénécius, c'était de la folie. Le gamin devait certainement plus en savoir qu'eux et ne leur avait rien dit. C'était donc le moment des explications... Il s'adressa à l'enfant d'un voix dure.

« Hey gamin, tu va nous dire c'est quoi ici ? Avec de tels traquenards, c'est pas un souterrain ordinaire je paris... Tu nous dois des explications ! »

Le Nomade était bien décidé à avoir les réponses à ses questions cout que cout, qu'il dusse forcer l'enfant lui même à tout révéler. Pas question de risquer sa vie sans savoir où ils venaient de mettre les pieds... Tout ça pour un simple bâton animé, ah ça, il avait intérêt à en valoir le coup ce bâton, être en bois rare ou orné d'or... Si seulement il savait... Cependant avec toutes cette agitation, la dispute entre Cirdan et Neelahn avait été éludée d'elle même... Enfin jusqu'à leur prochaine altercation quoi...

… et il rit… Elle venait de lui dire ses quatre vérités et lui, tous ce qu’il trouvait de mieux à faire, c’était ça ? Rire ? Pendant un instant, elle crut qu’elle allait s’arracher els cheveux. Elle ne le comprenait pas et ses répliques acides avaient le don de la rendre folle de colère.
Mais à bien y regarder, Cirdan ne riait pas parce qu’il voulait se moquer d’elle. Non. Il semblait nerveux. Mais nerveux de quoi ? Il était mal à l’aise parce qu’elle lui avait dit que son comportement était monstrueux ?
Le visage de l’elfe qui ne montrait que colère changea tout d’un coup d’expression. Elle était étonnée par la réaction du nomade. Elle s’attendait à le voir répliquer méchamment. Elle se voyait déjà répondre à ses phrases désagréables mais contre toute attente, Cirdan ne dit rien. Décidément, cet homme était bien étrange. Toutefois, l’elfe fut soulagée de ne pas le voir sortir un mot de sa bouche.

Soudainement, une trappe s’ouvrit sous les pieds de Cirdan. Et à cet instant précis, Neelahn ne savait plus quoi penser. Ce qui venait de se produire était tellement invraisemblable qu’elle ne savait même plus comment réagir. Son esprit était comme bloqué.
Elle avait dit à Cirdan que tous se passerait bien. Ils s’étaient même disputer pendant quelques secondes. Le piège avait eu tous son temps pour se déclencher mais ce ne fut que lorsque Cirdan voulu bien croire l’elfe que la trappe s’ouvrit sous ses pieds, prouvant ainsi à la druidesse qu’elle avait eu tord de dire que tout se passait bien.

Heureusement pour le nomade, il réussit à s’en sortir tout seul. Et tandis qu’il fusillait l’enfant du regard, Neelahn battit plusieurs fois des paupières. Ce qui était étonnant, ce fut que la trappe s’était ouvert sous les pieds de Cirdan et seulement sous ses pieds, comme si un être transcendant avait voulu le punir d’une quelconque faute qu’il aurait commis.

« Ne lui crie pas dessus, après tous, on ne lui a pas vraiment laissé le temps de parler… »

La voix de Cirdan avait suffit à sortir Neelahn du mutisme dans lequel elle était tombée.
Elle regarda le jeune garçon avec un joli sourire.

« Tu aurais pu nous dire qu’il y avait des pièges. Je ne pensais pas en trouver à Bénécius, surtout ici. »

La druidesse réalisa alors que l’image qu’elle s’était faite de la cité des mages blancs était bien caricaturée. Dans sa tête, Bénécius était la cité du bien. Tout était donc beau et merveilleux. Les gens s’entendaient bien. Tout le monde était heureux et personne n’avait l’idée grotesque de penser qu’un voleur pouvait voler une statue en or incrustée de pierres précieuses ou même une simple pomme posée sur un étal.
D’une certaine manière, l’elfe fut assez contente que la trappe se soit ouverte sous les pieds de Cirdan (même si elle eût beaucoup de peine pour lui… cependant, il avait réussi à s’en sortir et c’était l’essentiel !). En effet, cet incident malencontreux avait suffit à lui faire comprendre que même dans la plus bienveillante des cités, on ne pouvait pas être à l’abri des guerres et des ravages de personnes avides de pouvoir et de richesse…

Alors que Cirdan avait été dure, comme à son habitude, la jeune elfe avait elle prit une toute autre alternative, plus douce et calme... Espérant que celle-ci marcherait mieux que celle du Nomade. Elle avait eut un ton plutôt maternel qu'autre chose. Ce qui visiblement avait l'air de laisser l'enfant de glace... Étrange petit. Avait-il perdu l'habitude d'être bien traité tellement il en avait bavé dans sa vie d'orphelin des rues ? C'était sans doute vrai mais il y avait une vérité à connaître à son sujet...

« Hey j'peux rien moi, j'savais pas, c'est grand-p.... L'vieux Schnock qu'a tout piégé ici. Le bougre, y voulait pas qu'on vienne lui d'rober s'truc là. »

Le simple détail interpella le Nomade, et devait sans doute avoir interpellé Neelahn, si toutefois, elle n'avait pas été trop distraite par le fond des paroles de l'enfant. En tout cas, lui avait bien remarqué l'amorce du mot « Grand-père » qui s'était faufilé dans la tirade du drôle de petit bonhomme. Maintenant, il fallait être sure de ce qu'il avait entendu...

Le semi-être fronça les sourcils, il était visiblement mécontent d'apprendre cette chose. S'il était le petit fils du vieux Schnock, il devait bien savoir qu'il y avait des pièges et que ce vieux grigous aurait tout fait pour ne pas qu'on s’empare de son trésor même après sa mort. L'homme prit alors la parole plus sévèrement. Ton qui surement déplairait à Neelahn mais bon, qu'en avait-il à faire au fond ?

« Tu viens de dire quoi là ? »

« Le bougre y voulait pas qu'on vienne lui d'rober s'... »

« Non avant, répète ta première phrase »

« J'savais pas, c'est grand... euh l'v... »

« C'est ton grand-père hein ? »

Le Gamin fut prit au dépourvu, et la bise pourtant n'était pas venue. Le Nomade avait donc vu juste, il était bien le petit fils du vieux. Restait à savoir pourquoi il avait décidé de les aider plutôt que de protéger le secret de son grand-père. Le petit bout baissa les yeux comme s'il était honteux d'avoir omit de le leur dire volontairement. Son pied frotta le sol, sa cheville se tortillant ainsi que ses doigts joints dans son dos...

« Oui mais... S'vieux Schnock, jle d'teste ! J'rais voulu qu'y soit pas mon grand-père... »

Et l'enfant se mit à chialer. Autant dire que Cirdan devait être aux anges...N'avait-il pas assez de la blondinette en pleurnicheuse attitrée ? Le demi-elfe souffla fortement de lassitude. Il posa sa main sur l'épaule de Neelahn sans rien lui demander et la poussa légèrement. D'un ton à parler dans sa barbe, il grognait alors :

« Vas-y toi, t'es plus douée avec les fontaines. Moi tu sais que j'ai du mal...»

Dernière édition par Cirdan Dödsfall le Mar 27 Sep - 15:09, édité 1 fois

Tout comme Cirdan, Neelahn avait bien entendu les paroles du jeune garçon. Elle fut stupéfaite d’apprendre que le vieux mage était le grand-père de l’enfant. Et avec les histoires qu’elle avait entendues sur le « vieux schnock », il n’était pas difficile de comprendre pourquoi son petit fils ne l’aimait pas. Comme les autres, il avait du recevoir des coups injustifiés et tandis que le nomade commençait à s’énerver (encore), l’elfe se prit de compassion pour le petit.
Pourquoi le forçait-il à répéter ce qu’il venait de dire ? Il était sourd ou quoi ? Visiblement, le garçon avait du mal à avouer que le propriétaire du bâton était son grand-père, ce que Neelahn comprenait parfaitement. Elle aussi aurait eu honte d’avoir un oncle ou une grand-mère aussi peu aimant et méchant envers les autres.

Lorsque le garçon se mit à pleurer, Neelahn crut pendant un instant qu’elle allait fondre en larmes avec lui. Cirdan la poussa doucement vers l’avant. Elle ne comprit pas ses paroles et il en était sans doute mieux ainsi.

« Hé allé, viens dans mes bras. Qu’est-ce qu’il t’a fait ton grand-père pour que tu pleures comme ça, hein ? Il t’a frappé comme les autres enfants ? »

L’elfe s’accroupit en face du gamin et posa une main sur son épaule pour le réconforter. Elle n’avait pas l’habitude de se retrouver avec des enfants. Là où elle vivait, il y en avait bien évidemment, comme par tout ailleurs mais la plupart du temps, elle était trop occupée à travailler ou à se promener dans la forêt. De temps en temps, il lui arrivait de venir s’amuser avec eux mais ce n’était pas vers elle que les enfants se tournaient lorsqu’ils avaient des soucis. Après tous, tout le monde savait que Neelahn était incapable de tenir un secret, surtout lorsqu’on lui demandait de garder pour elle ce qu’on allait lui dire.

« Tigrou, viens lui faire un câlin. »

Neelahn savait que les enfants aimaient les animaux, surtout ceux qui avaient pleins de poils et qui étaient tout doux. Comme la plupart des gens, ils se méfiaient des gros félins comme le tigre blanc mais dès qu’ils s’apercevaient que la bête ne leur ferait rien, ils prenaient plaisir à venir les cajoler. Et puis, on pouvait tout dire à un animal car on était sûr que lui, au moins, ne répèterait rien à personne, à moins qu’il fût doté de parole.
Mais Tigrou, lui, n’aimait pas être traité comme une peluche. Lorsqu’un enfant venait le caresser, il faisait toujours tout son possible pour éviter qu’on le touche. Bien évidemment, il faisait attention de ne pas effrayer les gamins au risque de se faire réprimander. Il arrivait tout de même quelques fois, lorsqu’il n’était pas de bonne humeur, de rugir sur eux et ils partaient tous en courant.

« Allé, viens mon gros. »

Elle passa un bras autour du tigre blanc et tenta de l’attirer vers elle. Mais le félin ne voulait visiblement pas faire un câlin au gamin et s’obstina à rester sur place. Neelahn soupira. Elle le prit à deux bras et le força à venir près d’elle. A contrecœur, Tigrou s’approcha de l’enfant et lui donna un petit coup de museau sur le bras. Après tous, c’était pour une « bonne raison » et il aurait peut-être droit à une récompense s’il se montrait un peu docile.

Que de touchantes attentions pour un si petit être. Bon il ne fallait pas croire que Cirdan était un monstre sans cœur non plus. Après tout, il avait lui même poussé Neelahn à aller réconforter le gamin, c'était bien là une preuve de son humanisme bien refoulé au fond de lui... Ou peut-être une nouvelle réminiscence de son passé... Ça personne ne pouvait le savoir même pas lui...

Il resta là, amusé par la scène rocambolesque qui se passait sous son regard. L'elfe forçait littéralement le tigre blanc à venir réconforter l'enfant. Le Nomade se disait alors que s'il avait été le tigre en question, ça ne se serait pas passé de cette manière. C'est ainsi que assez loin d'eux, il se mit à rire dans sa barbe, même s'il n'en avait pas. Daigho lui, s'imaginait à peu près la même chose, excepté qu'il voyait Cirdan essayer de le forcer à faire un câlin au gamin et le gamin qui prenait peur de voir un si grand serpent et dangereux s'approcher de lui...

D'ailleurs dans le sifflement de l'ophidien, on pouvait ressentir une petite nuance de ton, comme des rires. Le demi-elfe secoua sa manche pour le faire taire. S'il continuait à « rire » aussi fort, il allait se faire repérer en train de ricaner également... S'en suivrait encore un conflit et... pour être honnête, il en avait un peu marre de rentrer tout le temps en dispute avec la blondinette...

Soupirant autant las que pour se calmer de ton rire intérieur, il s'approcha à son tour. Faisant attention d'enjamber le fossé caché où il avait faillit tombé... On était jamais trop prudent avec ce genre de choses hein... Quand il fut tout prêt, il vit alors la mine réjouie de l'animal et ne pue s'empêcher de rire franchement... Rire qui surement allait paraître déplacé à tout le monde... Il avait l'habitude maintenant de faire des choses déplacés à l'égard de tous et il ne s'en portait pas plus mal au final...

« Le pauvre animal, ce que tu lui fais faire. Tigrou la grosse peluche ahah »

Puis reprenant son sérieux, il se racla le fond de la gorge alors que le gamin se consolait sur la boule de fourrure blanche. C'est lui qui tenait la torche maintenant, Neelahn lui avait passé juste avant de partir voir Percy, de son doux prénom. Il frappa légèrement du pied sur le sol, comme s'il était impatient de poursuivre et d'enfin en finir... ce qui n'était pas loin de la vérité en effet...

« Bon, c'est pas tout ça mais... Gamin, serait temps que tu nous montre par où faut qu'on aille. On va pas rester moisir dans ce trou à rats. Puis... Si on trouve l'objet, Neelahn se fera un plaisir d'en faire bon usage et pas frapper tout ce qui bouge comme le vieux. Pas vrai Nee' ? »

Voilà qu'il lui donnait un surnom... Bon, il n'était pas moqueur, juste un brin diminutif. Il espérait qu'elle ne se mette pas dans tout ses états à cause de ce petit écart... Bien qu'il y en avait d'autres plus en avant qui lui auraient déjà valu des réprimandes... Alors perdu pour perdu hein...

Le couloir en tout cas semblait extrêmement paisible. Il n'y avait donc rien d'autre que des pièges stupides. En même temps, venant d'un vieux débris, c'était prévisible surtout si l'on connaissait le caractère du bougre... Enfin Cirdan ne le connaissait pas, mais au vu de l'enfant qui pleurait, il se doutait qu'il ne fusse pas un enfant de chœur comme l'on dit...

Posant le pouce et l’index sur son nez, Neelahn se contint pour ne pas exploser devant le pauvre enfant. Cirdan n’y comprenait rien mais vraiment rien aux autres. C’était un égoïste qui se fichait pas mal de ce que pouvait ressentir les autres. Elle commençait à se dire que ce fut une grossière erreur d’avoir souhaiter qu’il ne se joigne à elle pour récupérer le bâton du schnock. Lorsqu’il avait décidé de la suivre, elle aurait du refuser. Elle était bien mieux toute seule avec Tigrou.
D’ailleurs, en songeant à lui, elle l’aperçut en train de se défaire doucement de l’étreinte de l’enfant. Visiblement, il n’avait pas apprécié la remarque du nomade et, pour une fois, semblait d’accord avec ce qu’elle pensait. Mais contrairement à elle, il semblait vraiment (mais vraiment) en colère. Ou plutôt, il n’avait pas l’air de se voir traiter de peluche.
Se retournant vers l’homme, il lui montra ses crocs. S’il lui sautait dessus, il pourrait facilement le faire tromper dans la trappe. Le félin recula un peu, histoire de prendre de l’élan et…

« Tigrou, ça suffit ! »

Et puis zut. Le félin abandonna toute idée de meurtre. Cela aurait été quand même marrant de voir le corps de ce crétin inerte. Cela lui aurait fait un bien fou de ne plus l’entendre parler. Déjà qu’il devait supporter Neelahn à longueur de journée… Mais elle, au moins, elle ne lançait pas des répliques acerbes à tout bout de champ. Obéissant à l’elfe, le tigre revînt s’asseoir près de l’enfant. On put cependant lire dans ses yeux que si Cirdan recommençait à le narguer, Neelahn ne serait peut-être pas en mesure de l’empêcher à commettre ce qui lui était précédemment passé par la tête.

« Évidemment, je ne l’utiliserai pas pour faire du mal à des innocents. »

Si le garçon n’avait pas été là, Neelahn aurait probablement hurler sur Cirdan. Même si elle avait empêché son ami de le basculer dans la trappe, l’elfe se disait qu’elle comprenait parfaitement ses envies de meurtre. Et ce n’était pas parce qu’il venait de la surnommer Nee’ qu’elle était en colère mais parce qu’il avait traité de Tigrou de grosse peluche. Certes, Tigrou était une grosse peluche lorsqu’il le voulait mais elle n’avait pas du tout aimé la façon dont le nomade l’avait dit. Et puis… et puis… Et zut. Il l’énervait. Un point c’est tout.

« Bon allé, et si nous allions chercher ce bâton ? Je te promets solennellement de ne pas m’en servir pour taper des gens simplement pour le plaisir de les voir souffrir. »

Elle avait levée la main droite avait parlé sérieusement.
Et après avoir sourit, elle se releva pendant que Tigrou continuait à fixer Cirdan d’un mauvais œil. Il savait bien que celui-ci possédait un serpent mais il n’avait pas peur de se faire piquer. En fait, il n’en avait que faire du reptile. Tous ce qui l’intéressait, c’était d’exploser la tête de ce bipède individualiste. Après tous, il venait quand même de le rabaisser dans sa fierté… En fait, ce n’était pas du tout pour les mêmes raisons que son amie qu’il lui en voulait.

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[QUÊTE] Le bâton du schnock [Terminé]

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