Mords moi [PV Mordekaiser]

Dans un sourire, j'acceptai de me mettre en route. Je fus bien silencieuse jusqu'à l'arrivée devant le piment de l'outre tombe. L'aubergiste me salua d'un signe de tête discret. Il avait appris qu'il ne fallait pas me déranger sous peine d'avoir quelques soucis... comme le suggérait l'absence de son annulaire à la main gauche... Telle la reine d'un palais maudit, je me dirigeais vers ma table habituelle. Une fois assis, nous vinent nous servir.

"Comme d'habitude."

Le serveur prit la commande de l'aigrefin puis nous laissa seuls. Je le fixais. Je réfléchissais depuis tout à l'heure sur son idée d'entrainement. Ma réponse vint alors aussi abrupte qu'incongrue. Je n'étais pas douée pour les envolées d'introduction. J'allais toujours droit au but.

"Non! Ce n'est pas pareil!"

Je pris une moue boudeuse légèrement enfantine. Bah oui, jouer avec les villageois était certes parfois très ennuyeux mais au moins, je pouvais tester toutes mes techniques de torture. Alors qu'avec lui, certes, je pourrais lui faire affronter mes zombies et utiliser mes pouvoirs pour tester sa résistance et par conséquent mes combos. Mais je me voyais mal le découper et lui dire "là ca te fait mal" ou bien "et si j'appuye comme cela, ça va?". Ce n'était pas du tout le but de mon travail. J'aimais terroriser le peuple... et je doutais sérieusement un jour de lui faire peur.

"J'aime tuer en provoquant des hémorragies... Je ne pourrais pas jouer avec cette technique si c'est sur toi que je le fais... donc non... vraiment... mon entrainement ne pourra pas être parfait... ou alors, il faut que tu ais la capacité de régénération... là, les choses seront acceptables et drôles à souhait. Tu n'es pas d'accord?"

Mon chat le fixait. Il était surpris de voir un côté aussi masochiste chez un être humain. Il devait surement ne pas prendre à l'hauteur sa maitresse car sinon, comme tout homme censé se devrait de le faire, il fuirait! Notre repas fut rapidement apporté. Avant de le commencer, j'avais choisi du lard, des pommes de terre cuites au calvados et aux champignons, je murmurai :

"A moins que tu aimes tant ma présence que cela ne te dérange pas que je te frappe?"

Mordekaiser avait naturellement suivi Morgane jusqu'à l'auberge où elle l'avait emmené à Malificium et l'avait en gentleman laissé entrer avant lui. La jeune femme accomplit un rituel que l'Aigrefin se contenta d'observer en silence avant de s'installer à une table, face à la Mage Noire. A l'évidence, elle était respectée dans l'établissement et personne n'osa s'approcher d'elle où lui faire une remarque malgré les atours séduisants qu'elle portait. Le guerrier maudit n'était jamais venu dans cette auberge et son aspect (et notamment les marres de sang séché imbibant le parquet) laissait deviner que des animations belliqueuses étaient le quotidien ou presque des clients.

Sans un mot, les aventuriers attendirent que quelqu'un vienne prendre leur commande. L'homme qui était venu les aborder avait d'abord pris la commande de la demoiselle avant de s'adresser à celui qui l'accompagnait.

"La même chose." Exigea Mordekaiser sans même savoir ce que Morgane avait l'habitude de manger.

Lorsque le serveur eut pris congés des deux nouveaux arrivants, la Mage Noire rappela brutalement à l'Aigrefin leur conversation précédente. Un moment, il parut surpris, ne saisissant pas le sujet des propos de sa voisine de table. Après un court instant, il eut un rire gêné en se rappelant du détail de leur entrevue au cimetière et de la proposition qu'il lui avait faite.

"Ah ! Ça ! Je croyais que le pouvoir de régénération avait disparu il y a bien longtemps. En tout cas je n'ai jamais vu ni humain ni non-humain capable d'une telle prouesse." Observa t-il bien à regret, voyant sa proposition être déclinée par Morgane.

L'instant suivant, les plats commandés ainsi que de la boisson furent apportés à Morgane et Mordekaiser qui découvrit en quoi la commande de son interlocutrice consistait. Il eut un sourire satisfait, ce plat correspondait à ses goûts et il doutait qu'il aurait mieux choisi.
La Mage Noire ajouta alors une remarque qui tira un nouveau sourire discret et enjôleur au guerrier maudit qui se contenta de répondre selon la doctrine qui était la sienne dans un murmure presque suave :

"Je ne saurais nier à quel point tu m'es agréable. La douleur n'est qu'une information ; et qui plus est, c'est la seule information qui permette de se sentir vivant. Tu apprendras que je peux emmagasiner une quantité conséquente de coups avant de commencer à me plaindre, ta tâche ne sera donc pas aisée et ne compte pas sur le fait que je me laisse faire. Je ne te ferai pas l'insulte de ne pas te combattre aussi vaillamment que je le pourrai. Et puis, les moins incapables des adversaires que tu auras à affronter dans ta carrière ne se laisseront pas faire non plus."

A ces mots, le cou du guerrier ainsi que la moitié de son visage se recouvrirent d'une couche d'acier caractéristique de l'étrange capacité qu'il s'était découverte. Aussitôt que Morgane eut remarqué ce changement, ce dernier se dissipa.

"Je t'invite donc à reconsidérer ma proposition." Ajouta t-il avant de piquer au hasard dans son assiette en fixant Morgane.

"Ton ancien chef l'avait m'a t'on dit par le passé. Je présume que sa descendance doit l'avoir ou alors il faut faire des recherches à ce sujet! Il y a bien des livres qui doivent en parler! Sinon, Nelberaid regorge d'objets enfouis, disparus ou légendaires donc on en trouvera un pour que tu es ce pouvoir!"

J'étais excitée à l'idée d'une telle aventure. Certaine, la fontaine de jouvence n'était qu'un mythe qu'entretenait Bénécius mais j'espérais sincèrement que ce pouvoir ne fut pas éteint. J'espérais l'avoir dans mes gênes après tout Mamy Steel l'avait par le passé... D'ailleurs, à cette pensée, je murmurais plus pour moi même qu'autre chose :

"Ma grand mère l'avait également mais cela ne lui a pas permis de vivre éternellement même si assurément, sa vie s'en est retrouvée allongée."

Mes yeux verts vinrent tristes. Je retins les larmes qui avaient accouru à mes yeux. Ma famille me manquait et surtout ma consoeur. Mais je ne me laissais pas abattre, un sourire chaleureux revint sur mes traits chassant le passé pour me permettre de ne vivre que le présent. L'arrivée du repas aida aussi à cela. Je regardais mon assiette. Celle-ci semblait succulente. On allait se régaler!

"Voilà des propos qui me conquièrent. J'ai hate de tester cette fameuse capacité et bien sûr, j'espère bien que tu me donneras quelques coups au passage sinon, je ne pourrais pas tester mon endurance... même si avec ta force surhumaine, je vais surtout récupérer des bleus plus qu'une amélioration de ma défense."

J'avais été touchée par ses dires. Sa compagnie aussi me plaisait. Je me sentais liée par lui mais je ne comprenais pas pourquoi... J'étais à milles lieux de penser qu'il faisait parti de ma famille. Je compris mieux les dires de mon interlocuteur lorsque je le vis se recouvrir de métal. J'avais emmené ma fourchette jusqu'à ma bouche mais celle-ci se figea avant d'atteindre mes lèvres.

"Tu peux recommencer?"

J'étais qu'une gosse admirative. Morphée aussi avait les yeux écarquillés de surprise. En effet, avec cet indice, je pourrais jouer avec lui sans trop me soucier de lui faire très mal. Je finis par me saisir et mangeais ma première bouchée avec plaisir.

"Tu peux frapper avec? En fonction de tes émotions, ca change? En tout cas, j'accepte avec plaisir ta proposition. Même si j'ai l'impression d'être un microbe comparé à toi."

Le compliment sous-entendu était sincère. Je lui souris tout en continuant à manger.

"Le repas te plait-il?"

A l'évidence, Morgane se refusait à croire que le pouvoir de reconstitution cellulaire avait disparu. Après tout, elle avait peut-être raison. Les gens qui le maîtrisaient deux siècles plus tôt disposaient d'une puissance tout à fait hors du commun. Si Mordekaiser n'avait ouï dire de personne qui connaissait cette magie, c'était sans doute parce que depuis deux siècles, personne ne s'était avéré être digne de la maîtriser. L'Aigrefin fronça un instant les sourcils. La jeune femme avait murmuré quelque chose qu'il n'avait pas compris à cause de l'agitation qui naissait autour d'eux, brièvement interrompue par leur arrivée. Ce qui retint l'attention du chevalier maudit, c'était que la jeune femme avait semblé triste, état dans lequel il ne l'avait vue que quelques brefs instants dans le cimetière à l'évocation de sa mère.

Le combattant de la Rose Noire s'enthousiasma par la suite que Morgane ait finalement accepté de s'entraîner avec lui plutôt qu'avec les brebis égarées du cimetière abandonné. Il devait sans l'ombre d'un doute ce revirement de situation à sa capacité de changer sa peau en métal mais cela ne changeait rien au final.
En constatant par elle même cet étrange phénomène, la Mage Noire demanda à son convive de recommencer. Il ferma les yeux et eut un sourire amusé. Élégamment il retira ses gants pour pouvoir se saisir de sa fourchette avec d'avantage d'acuité mais surtout pour dévoiler ses mains après quoi il posa ses protections près du rebords de la table.

"Non." Plaisanta t-il avant de prendre une autre bouchée.

A ce moment là, sa main gauche se changea en métal. Sous son armure, son bras avait fait de même. Il ne maîtrisait pas encore suffisamment bien son pouvoir pour limiter son effet ce qui gênait également la mobilité de ses membres puisqu'il ne parvenait pas à dégager de fines parties de peau pour faciliter le travail de ses articulations. Il remédierait à cela avec l'expérience.

"Bien sûr que je peux frapper avec. Mes poings font le même fracas qu'un coup de marteau sous cette forme ! Il arrive parfois que ma capacité se déclenche malgré moi. En particulier lorsque je me sens en danger." Répondit-il ensuite naturellement.

Le commentaire suivant de Morgane l'avait troublé. Selon toute vraisemblance, elle se sous-estimait. Ou alors, elle avait oublié que la force et la résistance de Mordekaiser n'avait rien changé à leur affrontement dans le cimetière. Avant de répondre, il prit soin de servir la demoiselle avant lui-même en boisson.

"Tout à l'heure tu as réussi à me toucher, c'était superficiel mais tu m'as quand même blessé alors que tu t'en es sortie sans la moindre égratignure. Je ne crois pas une seconde que tu sois un moucheron, Morgane Evans." Ajouta t-il avec un discret sourire taquin qu'il tâcha de dissimuler au mieux dans la collerette de son armure.

"C'est excellent. A ta santé." Fit-il en proposant à sa voisine de table de trinquer.

Pendant tout ce temps, le chat de Morgane s'était fait tellement discret que Mordekaiser le chercha brièvement, balayant un faible périmètre autour de la table, sans résultat. Instinctivement il se pencha pour vérifier si Morphée n'était pas juste à côté où en dessous de la table mais son regard s'attarda malgré lui une courte seconde sur les jambes sensuelles de Morgane. Il s'empourpra légèrement avant de se redresser. Au moins, il savait où était Morphée.
Pour dissiper le léger malaise qui l'avait pris, il posa une question qui lui trottait dans la tête depuis un moment déjà.

"Tu as appris un certain nombre de choses sur moi, et moi sur toi. Mais tu ne m'as parlé que de tes parents ou de ton passé. Parle-moi un peu de toi. Quels sont tes autres pouvoirs que la nécromancie par exemple ?"

Je fus d'abord désappointée puis je compris que c'était une boutade quand la main de Mordekaiser se transforma. J'étais vraiment stupéfaite par ce genre de pouvoir. J'aurais adoré l'avoir! Quoi que cela devait pas être très pratique pour bouger! J'espérais avoir pour cela la capacité de traverser les matières que ma mère possédait ainsi je serais la mort incarnée.

"Ouah! Tu me promets de ne pas me taper sous cette forme? Parce que sinon, je n'aurais plus d'os."

Je souris doucement et continuai à manger calmement. En danger... Son pouvoir était donc instinctif comme l'était la plupart du temps avec moi mon contrôle de la terre. Ce n'était pas un phénomène rare si je devais en croire les livres et ce que m'avait dit ma famille par le passé. Mais j'appréciais la similitude.

"Te sens-tu en danger avec moi?"

Ma voix s'était faite douce et sensuelle. Je le taquinais évidemment. Je ne me souciais pas de ce qui se passait autour de moi. Si un autre client s'approchait trop de moi, il mourrait. Tout le monde le savait mais par moment, il y a des têtes brûlées. Morphée était là pour surveiller cela. Il était mes yeux dans le dos. Donc je me sentais en parfaite sécurité.

"Je t'ai eu par surprise voilà tout. La prochaine fois, tu connaitras mes techniques de combat donc je n'aurais peut-être pas cette chance. C'est pour cela que d'ordinaire, je tue mes adversaires ainsi il n'y a pas de second combat... donc pas de risque pour moi que la vapeur s'inverse."

J'avais dis cela calmement. Je n'avais pas envie de le tuer, je le trouvais agréable. Mais je voulais juste qu'il se rende compte que c'était rare que je me fasse des amis. J'étais une solitaire après tout. Je pris mon verre et je trinquai :

"A cette rencontre."

Je bus calmement et continuai mon repas. Je fus surprise de son agissement et souris lorsque je le vis s'empourprer. Je posai ma fourchette et réfléchis quelques secondes. Qui j'étais? Si simple et si compliqué à raconter à la fois.

"Je suis la dernière héritière de la famille Steel. Je suis une mage noire comme ma grand mère. J'ai longtemps pensé à rejoindre les rôdeurs mais ma mère ne l'aurait pas supporté. Je n'avais pas la carrure pour rejoindre les aigrefins même si mon père en aurait été fier et le parrain de ma mère également. Je suis un électron libre dans la Tour Sanglante ce qui exaspère mes supérieurs. Je maitrise la terre, je pratique la magie noire et la nécromancie. Je ne suis qu'une débutante. Un jour, j'aurais un autre pouvoir. D'ailleurs, je pense récupérer un objet magique prochainement. Si tu veux m'accompagner, cela sera avec plaisir."

Je le fixais quelques secondes. Morphée avait bougé et était apparu sur mes genoux. Je le caressais doucement et murmurai :

"Suis-je une énigme? Je souhaite juste me venger de ceux qui ont fait souffert les miens et accessoirement devenir la chef de mon ordre"

Le pouvoir de Mordekaiser de pouvoir se changer partiellement en acier avait l'air de beaucoup impressionner Morgane. L'Aigrefin en tirait, il fallait bien l'avouer, une certaine fierté. Il ne connaissait rien des arcanes et avait découvert ses pouvoirs par un hasard total. Il était donc ravi que ses capacités puissent impressionner une Mage Noire qui ne saurait selon ses dires que trop tarder à faire valoir ses talents. Avec le même sourire élégant, le chevalier maudit répondit :

"Bien sûr, promis ; si tu t'engages à ne pas me sectionner d'artère. A vrai dire, je ne me sens plus en danger. Ça a été le cas lors de notre rencontre, je l'avoue. A vrai dire, je n'avais jamais vu de mort-vivant alors savoir que c'était toi qui l'avait invoqué et le contrôlais, ça m'a un peu mis les jetons. Mais peut-être ai-je tord de ne plus te craindre ? Qu'est-ce qui se passe dans ta tête ?" Avait-il demandé plein de malice en buvant une gorgée.

Par la suite, Morgane exposa brièvement à son voisin de table quelques renseignements sur elle-même. D'après ses dires, elle misait une grande partie d'un combat sur l'effet de surprise et elle laissa penser qu'elle était moins à l'aise contre quelqu'un qui la connaissait. L'Aigrefin supposa intérieurement que deux combats ne seraient sans doute pas suffisants pour apprendre à déjouer tous les stratagèmes de la Mage Noire et ainsi, il aurait loisir de la découvrir au fur et à mesure de leurs entraînements. La jeune femme s'était ensuite présentée comme étant une petite peste parmi les Mages Noirs. Cette image amusa l'homme en armure qui ne put retenir sourire. Mordekaiser avait également remarqué l'ambition évidente de Morgane. L'Aigrefin ne comprit pas immédiatement en quoi consistait sa vengeance, mais il savait que pour s'en prendre à ceux qui ont pu faire souffrir une dirigeante d'Ordre et un bras droit de dirigeant, il fallait accumuler une puissance non négligeable qui n'était pas accessible au commun des mortels. Après un court instant, l'homme comprit et dit à voix basse :

"Ceux qui ont fait souffrir tes proches, tu veux dire, les anges ?"

Les clients assis aux tables suffisamment près d'eux pour entendre le mot "anges" s'arrêtèrent subitement dans leurs conversations et lancèrent un regard oblique et craintif à l'Aigrefin. L'homme doutait de plus en plus qu'il n'ait s'agit que d'une légende et au vu des réactions qu'il récoltait, il finissait par se demander si tout ceci n'avait pas été bien réel. Aussi finit-il pas demander à Morgane d'une voix encore plus basse :

"Et... est-ce que tu en as vu, toi, de ces types ?"

Si la jeune femme lui répondait positivement, ce serait la preuve que l'héritier maudit se soit longtemps fourvoyé. Cela n'avait toutefois rien changé dans la mesure ou son refus de croire au Royaume des Cieux ne lui avait pas coûté la vie.

"J'accepte d'avance de t'accompagner. J'ai fais un peu de zèle et ce n'est pas passé inaperçu aux yeux de mes supérieures qui refusent de me confier de nouveaux contrats, sans doute pour éviter que je me fasse occire ou plutôt que la chance tourne et que j'échoue, va savoir. En tout cas la patrouille dans le cimetière était plutôt intéressante mine de rien, comme dernière mission avant un petit moment. J'ai besoin de me dérouiller un peu. J'ai toujours pensé que l'important dans l'entraînement c'était la régularité. Je n'arrête jamais l'entraînement. De quoi s'agit-il exactement ?" Fit-il ensuite, curieux de savoir sur quel artefact Morgane voulait mettre la main.

"Promis! Je ne te trancherais aucune artère donc pas d'effusions de sang inutiles! Même si j'adore voir le sang couler!"

Je souris à ses dires. Il n'avait plus peur de moi... Pauvre inconscient... Il ne fallait jamais baisser la garde. Je l'appréciais... mais s'il me trahissait, je le tuerais sans broncher. J'avais été élevée ainsi. Normalement en tant qu'aigrefin, il avait du l'être également... Il devait faire attention à ne pas se laisser abuser par mon charme ou l'affection qu'il pourrait ressentir à mon égard. J'en fus un peu agacée mais je restais la même, je gardais cela pour moi.

"Dans ma tête?"

J'éclatais de rire doucement, joyeusement. Morphée dirait qu'il n'y avait que du vide. Je le fusillais du regard avant qu'il dise quoi que ce soit mais il était occupé à manger une souris pour le moment.

"Oh ca dépend des jours. Je réfléchis à longueur de journée. J'ai beaucoup d'imagination. Ne me dissèques pas pour savoir ce que j'ai exactement dans le crâne!"

J'esquissai un sourire ironique. Je continuais à manger. Il avait vraiment de drôle d'idées. La conversation continua calmement. Je dus parler de moi, en bonne égocentrique, j'aimais cela. Je ne grattais que la surface, nous n'étions pas intimes pour en savoir plus... pour savoir ce qu'étaient exactement mes souffrances et mes espoirs.

"Oh pas seulement."

Oui... Les anges avaient causé des dommages dans ma famille puisqu'ils avaient anéanti une grande partie des ombres et surtout fait exploser la Tour Sanglante. Mais concrètement, c'était Doukas, l'ex chef des mages blancs, qui avait blessé gravement ma grand mère... Je mangeais et rassurais les autres convives d'un sourire.

"Non. Mais il y a des tableaux et ma mère en a croisé un par le passé... Elle a manqué d'en mourir mais elle l'a suffisamment blessé pour le mettre en fuite. Pourquoi?"

Pourquoi parler du fléau qui avait ravagé Nelberaid dans son ensemble? Pourquoi penser à la tristesse et à l'horreur qui étaient venues du ciel? Tout le monde en avait souffert... Tout le monde en avait eu peur... Plus personne ne regardait actuellement le ciel sans se dire : et s'ils revenaient? Je souris et lui révélais la suite que j'avais prévue :

"Une dague ayant appartenu à ma grand mère. Elle est au temple oublié. Ca te tente?"

Selon les dires de la jeune femme, sa mère, Halloween Steel, avait déjà combattu un ange. Mordekaiser doutait qu'il ne s'agisse d'un mensonge. Il avait appris à croire Morgane, ou alors elle le manipulait pour que tel soit le cas. La seule question que l'Aigrefin se posait était si ils auraient à combattre des anges de leur vivant. L'Aigrefin avait beau avoir pas mal lu de livres d'histoire qu'il avait fini par prendre pour des livres de légendes, il ne connaissait toujours pas l'objectif des anges ni pourquoi ils n'avaient pas entièrement décimé Nel Beraid. Une chose était sûre : s'ils auraient à en combattre, mieux vaudrait être prêts.

A ce titre, Morgane exposa à son voisin de table le projet de récupérer une dague ayant appartenu à sa grand-mère. Mordekaiser pensa un court instant à la mère de Kessler mais personne ne l'avait réellement connue, il pencha donc pour Garvera Steel.

*Eh oui, bien sûr.* Se dit-il ensuite, se reprochant à lui même sa lenteur en matière de déduction.

Un court instant, l'homme resta perplexe devant la proposition de la Mage Noire. Comme si de rien n'était, il continua à manger pendant sa réflexion puis finit par dire d'un bloc en plaisantant :

"Le Temps Oublié, ses couloirs, ses souterrains, ses pièges, ses morts vivants et ses malédictions... Oui, j'adorerais venir. Ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas retrouvé dans un coupe-gorge. Ça fera au moins de jolis souvenirs de vacances en espérant que ce ne soient pas les dernières."

Il marqua une courte pause pour finir son verre d'un trait avant de poursuivre plus sérieusement.

"Bien sûr que je t'accompagne. J'imagine que tu ne veux pas récupérer cette dague uniquement parce qu'elle appartenait à ta grand-mère ? Si ? Pourquoi est-ce qu'elle l'a caché dans le Temple Oublié ?" Demanda t-il ensuite.

Mordekaiser avait conscience qu'il se faisait de plus en plus curieux à l'égard de Morgane, mais si elle était effectivement une Steel et une Evans, mieux valait ne rien laisser au hasard avec elle au risque d'être frappé de plein fouet par toutes les colères divines. Après un instant, l'Aigrefin ajouta :

"Est-ce que tu as déjà exploré des cryptes, fait face au danger, tout ça ? Sans un supérieur je veux dire."

En prenant une autre bouchée de son plat, le Chevalier déchu se rendit compte que sa question pouvait être interprétée comme de la maladresse. Morgane lui avait confié qu'elle appartenait à une éminente famille et il allait de soi que plusieurs personnes aient déjà tenté de l'éliminer dans sa jeunesse. Lui demander si elle avait déjà fait face au danger était un non sens, néanmoins, l'homme entendait cette question dans le sens "est-ce que tu t'es déjà retrouvée en danger lors d'une expédition ou d'une quête ?". Il déglutit lentement en plissant légèrement les yeux tout en espérant ne pas avoir froissé la jeune femme.

Tout en mangeant, j'écoutais les dires de l'aigrefin. Je serais très déçue s'il refusait de m'aider pour cette quête primordiale pour la suite de mon avancement dans ce monde. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire à ses dires. Je m'arrêtais de manger et le fixais quelques secondes un sourire ironique sur les lèvres :

"Je te promets de faire en sorte que cela ne soit pas le cas. Je trouve que ce lieu est un avant gout du paradis. Après tout, grâce à lui, on prendra vraiment en compte la chance qu'on a à être vivant."

J'aimais ce lieu comme toutes les Steel qui m'avaient précédé. Le temple oublié avait été un lieu de culte d'une déesse interdite perverse et sanguinaire. Depuis la dernière guerre, les cérémonies sont plus rares mais bien présentes. Ce lieu était chargé de mystère, de secret et de terreur. Oh oui, les zombies y étaient très courants tout comme mes confrères mais j'avais hate d'y être. Je repris mon repas puis répondis à ses dires :

" C'est un artefact familial. Ma grand mère l'a récupéré au début de sa carrière en compagnie de Sammius dans les souterrains de la Cathédrale de Malificium. Elle l'a chéri jusqu'à son dernier souffle car il lui rappelait toujours ton ancien chef mais surtout le pouvoir qu'elle contient ne lui a jamais fait faux bond. Ce n'est pas elle qui l'a enterré. Non, elle l'a donné sur son lit de mort à ma mère. Mais celle-ci ne voulant pas l'utiliser, elle a préféré l'enfermer dans le temple jusqu'à ce que je sois assez forte pour le prendre moi-même. C'est en quelque sorte un rite de passage pour prouver que je suis bien une Steel et pas qu'une Evans. Tu vois ce que je veux dire?"

Oui, je proviens d'une famille de barge mais je l'assumais complètement. Par cet acte, ma mère voulait me forcer à m'exercer et à me défendre pour m'endurcir et faire face à tous les problèmes que la vie et mon ascension allaient me mettre entre les pattes dans les mois et années à venir. Je finis mon assiette et réfléchis à sa dernière question.

"Oui, par le passé, j'adorais me promener dans les grottes situées près du volcan avant que celui-ci n'explose. Ma grand mère m'a aussi enfermé souvent dans des caveaux pour combattre quelques zombies. Mais cela sera le premier objet magique que je vais récupérer. Je n'ai jamais été accompagnée d'un supérieur. Je crois que je leur fais peur donc il me fuit. Pourquoi?"

Les heures passaient de façon agréable mais il fallait penser à poursuivre l'aventure. Je lui souris et demandai :

"Souhaites-tu passer une nuit ici et partir ensuite vers le temple? Ou allons-nous dès à présent au temple?"

A la différence de Mordekaiser, Morgane semblait beaucoup apprécier le Temple Oublié. Les Mages Noirs étaient les seuls êtres à pouvoir supporter l'atmosphère densément malsaine de ce lieu empli de mystères et de spectacles macabres et à ce titre, l'Aigrefin ne pouvait en vouloir à sa nouvelle camarade d'aventures. La jeune femme expliqua ensuite à son convive l'histoire de la dague qu'elle voulait récupérer. D'après ce qu'avait compris l'héritier maudit, il s'agissait d'un artefact dissimulé par Halloween Steel dans le temple pour la tester et Morgane se sentait prête à relever le défi de sa mère.

"Je suppose que oui, je comprends." Répondit l'homme qui n'avait pourtant lui-même jamais été soumis assigné à une mission de ce type.

Il fallait dire qu'il n'avait jamais fait la fierté de son père, lui qui n'avait pas de pouvoir et que les autres Chevaliers avaient toujours rabaissé plus bas que terre malgré leur prétendu sens de l'honneur et de la fratrie. Par la suite, la Mage Noire fit un petit exposé de ses expériences passées. Comme Mordekaiser, elle avait combattu seule plus que de raison mais elle semblait avoir été mise à l'épreuve bien plus fréquemment que lui. L'homme savait que Morgane savait se battre et il en avait lui-même fait l'expérience. L'idée de voir ce dont elle était réellement capable le rendait impatient.

"Je voulais simplement savoir quelle genre de combattante tu es." Expliqua l'Aigrefin avec un sourire satisfait.

Une fois le repas terminé, la demoiselle proposa à son allié de partir tout de suite ou de rester dormir. Le guerrier préféra comme rarement écouter la voix de la prudence.

"D'après ce que j'ai compris, c'est un véritable défi qui nous attend. Mieux vaut être au meilleur de notre forme avant de s'engager là dedans ; et puis, j'avoue honnêtement que ces émotions dans le cimetière m'ont épuisé. Je te suis." Fit-il en se levant.

C'est alors qu'un homme entra dans la salle. Il portait une armure de recrue Aigrefin, tout comme Mordekaiser. Ce dernier pensa d'abord qu'il s'agissait d'un de ses confrères venu le réprimander au nom de ses supérieurs pour s'être absenté du château pendant sa période de consignation et il détourna le regard, accordant un sourire gêné à la Mage Noire.

Cependant, le nouvel arrivant s'approcha de son homologue en l'interpellant de manière démonstrative. L'héritier maudit fronça les sourcils en scrutant l'homme. Dans un premier temps, il ne le reconnu pas à cause de son bandeau qui couvrait son orbite vide souligné d'une longue cicatrice, puis, il reconnu le demi-elfe.

"Pu**** c'est pas vrai... Malog." Murmura Mordekaiser malgré lui.

Avant que le dénommé Malog n'eut le temps de parler, le guerrier plaqua une main sur sa bouche et l'emmena à quelques pas de là pour que Morgane ne puisse pas les entendre, couverts par le vacarme produit par les autres clients.

"Qu'est-ce que tu fiches chez les Aigrefins ? T'étais pas mort toi déjà ?

- Eh non ! Quand tu fais un boulot pour les Chevaliers, t'as de la reconnaissance, mais la reconnaissance ça fait pas bouffer ! C'est bon de te revoir Garen, ça fait quoi ? 5 ans ? Tout le monde te croit mort depuis qu'ils t'ont balancé au fond de ce trou ! C'était moche d'ailleurs.

- 10 ans, et tu faisais partie de ceux qui m'ont emmené. Au fait, m'appelle pas comme ça. Si tu veux parler de moi c'est Mordekaiser.

- C'était les ordres, tu sais que j'aurai jamais fait ça si on me l'avait pas demandé ! Eh, Mordekaiser ? C'est qui qui a décidé de ce nom ?

- C'est pas important et parle moins fort. Tu es en partie un elfe et un Chevalier et tu te pointes quand même chez les Aigrefins. T'as toujours été une raclure et c'est pour ça que les autres pouvaient encore moins te sentir qu'ils ne le pouvaient pour moi. A partir de maintenant on ne se connait pas et on ne doit parler de tout ça à personne, d'accord ?

- Merci ! Je suis p'tet pas un génie mais je m'en suis rendu compte tout seul. Comment tu t'es retrouvé à bosser pour les Aigrefins ?

- Longue histoire.

- Héeeeee ! Je vois que t'es pas tout seul ! Tu nous présentes ?

- Non.

- Tu viens au moins boire un coup ?

- Non.

- Aller !

- Non.

- Au moins t'es toujours aussi sympa. Je te retiens pas, on se reverra plus tard.

- C'est ça."

Le demi-elfe repartit ensuite comme il était venu avec une gaieté presque insouciante. Mordekaiser secoua la tête et poussa un profond soupire. Il n'avait jamais aimé les Chevaliers et Malog était le pire rebut d'entre eux. Le guerrier était d'ailleurs surpris qu'il ne se soit pas fait tuer par son cheval sur le chemin entre Bénécius et Malificium. A vrai dire, l'Aigrefin regrettait presque d'être embarqué sur le même bateau que lui. Le secret de son identité et son passé n'étaient plus réellement préservés maintenant que ce fou était dans les parages. Il faudrait tôt ou tard qu'il s'occupe de son cas, mais plus tard.

Mordekaiser s'en retourna vers Morgane.

"Je suis désolé, je ne m'attendais pas à voir ce type ici. Où on en était ?"

"Soit. Dormons un peu. Cela ne me dérange nullement."

Nous dormirons seuls, chacun de notre côté. A Malificium, les couples étaient la proie aux crimes en pleine nuit ainsi qu'aux vols. De plus, s'il souhaitait du repos, il fallait mieux qu'il reste loin de moi. Je lui souris doucement et finis mon verre prête à me lever pour rejoindre ma chambre quand subitement, le visage de Mordekaiser changea de teinte.

Il ne semblait pas très heureux de voir le nouvel arrivant. Je lui jetai un oeil. Je ne le connaissais pas et n'avais jamais entendu de lui. Enfin, je n'avais jamais vu le portrait de son visage dans les ruelles maudites donc il n'était pas recherché donc il m'était complètement inintéressant. Ce qui m'étonnait par contre c'était la réaction de l'aigrefin. Il semblait décontenancé... limite honteux...

D'ailleurs, il me faussa compagnie bien vite. Je l'en excusais. Mon chat s'approcha d'eux et écouta tout. Ce n'était pas très fair play mais je n'aimais pas les imprévus surtout lorsque je prévoyais de partir en quête. Je n'avais pas envie d'avoir un baton dans les roues avant même le départ. Mon animal revint me voir avant le jeune homme.

"Il fait parti de son passé. C'est un chevalier. Ils se croyaient mutuellement morts ou un truc dans le genre. bref... barbant à souhait."

Il poussa un miaulement plaintif. Je lui commandai du lait afin de le récompenser. Tout ce qu'il m'avait dit ne me surprenait pas. L'attitude un peu bagarreuse et renfrognée de mon partenaire m'avait indiqué clairement qu'entre les deux, il y avait une histoire sombre absolument pas réglée remplie de rancunes. Bien sûr, je suis de nature très curieuse. Je comptais bien le cuisiner un peu. L'inconnu s'en alla et Mordekaiser revint vers moi. Je me levais de ma siège et répondis à sa question :

"Nous allons nous coucher."

Je pris deux chambres et je montai à l'étage. Arrêtée devant ma porte, je le regardai longuement et demandai :

"Est-ce qu'on a une chance de le recroiser? Si tu souhaites que je le tue, il n'y a aucun souci. Je n'ai jamais aimé ceux de son ordre. Tu n'as qu'à demander. Dans le temple, nos angoisses et nos regrets vont être testés. Mieux vaut que cette nuit t'aide à être en paix. Si tu as besoin, nos chambres sont communicantes."

Cette dernière phrase, je l'avais dis avec un ton fort sensuel. Je lui souris et entrai dans ma chambre. Je me déshabillai rapidement. J'étais moi aussi fatiguée. Mon corps était fiévreux à l'idée que je risquais de rencontrer le fantôme de Garvera et d'Halloween. Mais il me fallait cette arme... Je n'avais pas le choix. Ma tête reposa contre l'oreiller de piètre qualité et je m'endormis...

Non mécontent d'être parvenu à se débarrasser de Malog, Mordekaiser suivit Morgane jusqu'aux chambres qu'elles avait réservé. Le Chevalier déchu ne manqua d'ailleurs pas de l'en remercier. Sans doute était-ce à voir dans ce geste la compensation du risque envisagé lors de leur aventure prochaine. Une fois arrivés devant les portes de leurs chambres respectives, les deux aventuriers marquèrent un temps d'arrêt et la Mage Noire en profita pour poser quelques questions à l'Aigrefin concernant Malog. L'homme eut un petit rire nerveux qu'il réprima aussitôt.

"Quelque chose me dit que je ne suis pas près de me débarrasser de ce type mais je préfère éviter qu'il ne lui arrive trop de mal pour le moment. Organiser le meurtre d'un confrère c'est jamais bon pour lancer une carrière." Observa t-il sans tiquer de prime abord sur le détail des mots de Morgane. Il ajouta avec un sourire malicieux :

"Dommage, je ne suis jamais en paix."

L'homme reçut ensuite ravi les avances de la Mage Noire en songeant qu'il les gardait dans un coin de son esprit probablement pour un futur qui s'y prêterait mieux. Morgane et lui gagnèrent ensuite leur chambres.
C'est en retirant son armure le plus silencieusement possible que Mordekaiser repensa aux propos de la demoiselle et décela leur étrangeté. Elle avait dit qu'elle n'aimait pas ceux du même ordre que Malog. Ainsi, soit elle n'aimait pas les Aigrefins, ce qui paraissait peu plausible au vu de son passé, soit elle avait compris que Malog était à l'origine un Chevalier. Perplexe, Mordekaiser murmura pour lui-même :

"Cette femme est... décidément très étrange."

Une fois qu'il n'eut plus sur lui que son pantalon de toile grossière, que son épée était posée contre le mur la pointe vers le sol et que son arbalète chargée était disposée sous son oreiller, l'Aigrefin s'allongea sur son lit pour fixer le plafond pendant un long moment. Il songea à Malog, aux Chevaliers qui lui torturaient l'esprit depuis une décennie, à Kessler Evans et à sa fille présumée, Morgane. Il ne l'avouerait pas, mais lui aussi appréhendait l'expédition qui s'annonçait pour le lendemain. Néanmoins, en assistance la Mage Noire dans sa quête, il en apprendrait peut-être plus sur la famille Steel très directement lié à la famille Evans et donc à la sienne. En plus de la perspective de rendre service à Morgane, le jeu en valait la chandelle. Les pensées de Mordekaiser se mêlèrent et se suivirent de la sorte de longues minutes durant puis il finit par s'endormir sous les caresses froides de la nuit.

L'Aigrefin ouvrit les yeux. Le soleil violacé et la brume de l'aube pointaient déjà à sa fenêtre quand il fut réveillé par un bruit derrière sa porte. Il n'avait pas réussi à déterminer si quelqu'un venait de frapper ou tentait de crocheter sa serrure. Qu'importait, il n'allait pas tarder à le savoir. Mordekaiser le leva donc péniblement en passant un main dans ses cheveux et en se saisissant instinctivement de son arbalète au passage.

Il déverrouilla sa porte avec sa main libre et l'ouvrit avec celle dans laquelle il tenait l'arbalète.

Suite ici => https://nelberaid.forumgratuit.org/t578-etre-a-la-hauteur-quete-ehytpv-mordekaiser#16158

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