Harmonie était juste derrière la porte, elle y était collée, elle ne savait pas comment réagir mais elle avait surtout peur de décevoir son chef en ratant le test qui allait lui être proposé. Elle ne se sentait pas à la hauteur et bien qu’elle est développé son pouvoir magique notamment avec son contrôle de l’électricité, elle n’était pas certaine de ce qui allait se passer. Et puis elle était jeune, il y avait de nombreux mages dans la tour qui travaillaient et pourtant elle n’en avait entendu que peu être appelés par le chef. Peut-être était-ce du à son passé ? Peut-être cherchaient-ils tous à la protéger ?

Son chef Eärondel vint léviter devant ses yeux et lui demanda ce qui n’allait pas, la demoiselle ouvrir de grands yeux stupéfaits, comment savait-il que quelque chose la tracassait ? Après tout, il n’était pas devenu chef pour rien. Elle baissa la tête et lui répondit, non, elle ne pouvait pas le regarder dans les yeux.

-Vous avez parfaitement raison. J’ai tout simplement peur de raté mon test et du coup de vous décevoir. Je me rappelle très bien comment a fini le dernier et bien que j’ai eu tout le loisir de m’entrainer et de devenir plus forte, je n’ose pas imaginer dans quel état je serais à la fin de celui-ci. Je dois bien avouer que si je ne suis pas venue dans la journée d’hier c’est parce que je dormais. Je pensais m’être remise de l’attaque du dragon mais je me rends compte que j’aurais du écouter les mages qui travaillent à l’Auspice.
Je suis loin de tout connaitre et de tout réussir. Je sais que j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre la sagesse et une grande connaissance de mes pouvoirs. Mais je peux vous promettre que je travaillerais durement. D’ici peu, j’irai à l’Auspice pour en apprendre plus sur la magie blanche car je n’ai jamais utilisé la purification d’une zone ou d’un être vivant ni la bénédiction.

Harmonie releva la tête, quelques larmes perlaient à ses yeux, elle était sincère et l’avait toujours été, elle ne voyait pas le monde sans la bonté des gens et des sourires, que serait un monde noir, froid et triste ? Un monde comme elle l’aurait voulu il y a encore peu de temps. Comment être sur qu’elle ne changerait pas de nouveau d’avis ? En lui faisant confiance, en ayant foi en elle et en ceux qu’elle connaissait. Tous ceux-là ne la laisseraient pas se transformer en un monstre sanguinaire sans rien faire et ils en avaient déjà eu la preuve avec Cirdan, Xadr, Edalion puis ensuite Neelahn.

Elle le regardait dans les yeux cette fois-ci et d’une voix un peu chevrotante elle lui déclara :

-Mais bien que je ne sois qu’une enfant, je ferais de mon mieux pour réussir l’épreuve que vous me présenterez aujourd’hui. Oui, je ferais de mieux car c’est avec cette vision que l’on peut avancer dans la vie. Si toutes mes rencontres doivent m’avoir fait comprendre quelque chose, alors ce sera bien celle-là : croire en nos capacités et toujours regarder devant soi. Car on ne peut pas changer le passé mais le futur oui.

Il lui disait qu’elle n’était pas obligée de passer ce test et il rajoutait que son attitude lui prouvait qu’elle n’en avait pas envie. Elle se retint d’hurler en serrant fort son poing. Comment osait-il dire ce qu’elle pensait ? Comment se permettait-il de décider si elle avait envie ou non de passer ce test ? Elle ne l’avait pas fait exprès, ce n’est pas comme si elle avait prévu qu’elle devrait le revoir sitôt et aurait jugé bon d’aller se mesurer à un dragon puis de ne pas écouter les conseils des mages de l’Auspice pour passer trois jours sans réellement fermer l’œil pour enfin dormir une journée entière au moment où son chef la faisait appeler. A ce stade, c’était de la paranoïa mais elle ne répondit rien et se contenta de prendre une grande inspiration et une longue expiration pour se calmer.

Il continua son jeu, Harmonie allait perdre patience quand elle l’entendit dire qu’elle ne ferait pas d’épreuve. Que venait-il de dire ? Elle n’était pas sure, elle le sentait, il y aurait une épreuve pas comme celle de la dernière fois peut être mais il y en aurait une et si cela se trouvait, elle était en plein milieu. Puis il enchaina et déclara qu’il voulait lui donner le titre de guérisseuse expérimentée. Harmonie sentit ses pieds se dérober sous elle et elle tomba sur ses genoux.
Il voulait réellement lui confier ce titre, à elle, quasiment encore une enfant ? Etait-il devenu fou ? Bien sur, elle en serait ravi. Tous les mages rêvent de ce titre presque autant que celui de conseiller ou de chef mais de le voir devenir vrai, elle n’en croyait pas ses oreilles, elle avait l’impression d’être encore dans un rêve.

Harmonie regarda l’homme bouche bée. Son cerveau essayait d’analyser la scène, que devait-elle répondre à cela ? Il pensait qu’elle avait les capacités requises mais que devrait-elle faire ? Elle n’était pas sure elle de les avoir.

-Etes-vous certain de vouloir me confier ce titre ? Cela me ferait très plaisir, c’est certain, ce serait même un honneur que d’avoir ce titre mais il est possible que je fasse des erreurs, je vous l’ai dit, je suis jeune et je ne sais pas grand-chose sur mes pouvoirs.

Harmonie était toujours assise sur le sol, elle était encore sous le choc de la nouvelle qu’elle ne pouvait pas bouger, elle regarda son chef droit dans les yeux. Elle se montrerait digne de sa confiance. Elle repensa à ce qu’il avait dit, il ne faudrait pas que ce titre devienne un fardeau. Pourquoi cela arriverait-il ? Que voulait-il dira par là ?

-Hum… Pourquoi avoir dit que ce titre pourrait être un fardeau ? Je veux dire en quoi consiste réellement la tâche d’un guérisseur expérimenté ?

Pour lui donner une réponse, elle devait d’abord savoir de quoi il en retournait car sinon, oui, elle n’y arriverait pas et cela se transformerait en fardeau et dieu sait qu’il ne fallait pas que cela arrive. Il ne manquerait plus que ça pour que les mages blancs soient vus comme des gens se fichant de tout. Non, elle ne pouvait pas se permettre d’être la cause de ses pensées. Elle devait donc savoir quelle serait sa tâche afin de remplir correctement le rôle qui lui serait proposée si elle acceptait. Elle arriva enfin à se remettre debout et fit un grand sourire à son chef.
Tout le monde avait des faiblesses par moments, sinon, ils ne seraient pas humains.

Eärondel pensait qu’Harmonie aurait été au courant de sa capacité à lire dans les pensées d’autrui. La plupart de son entourage savait de quoi il était capable et avec le temps, sonder les esprits des autres était devenu comme une sorte de sixième sens. Pour lui, connaître les pensées d’autrui revenait à écouter ce qu’on lui disait.
Pendant un instant, il hésita donc à le lui dire – ou à le lui rappeler ? – mais finit par abandonner cette idée de peur qu’elle ne le prenne mal. Bien souvent, les gens considéraient ce don comme une violation de l’intimité des autres et le chef des mages blanc devait bien reconnaître qu’il utilisait parfois à tord et à travers son pouvoir comme une vieille habitude dont il ne pouvait pas se débarrasser, ce qui était là la preuve qu’il était comme les autres. Il était loin d’être parfait.
Eärondel tenta donc de faire comme s’il ne savait rien de ce qu’elle pouvait penser. Mais comme il était difficile de faire semblant d’être aveugle alors qu’il lisait en elle comme dans un livre ouvert !

Sans rien dire, il la contempla tomber à genoux devant lui lorsqu’il lui annonça qu’elle était potentiellement capable d’atteindre le rang de Guérisseuse Expérimentée. Puis, elle lui posa quelques questions qu’il trouva tout à fait pertinent.

- Si je te propose de devenir une Guérisseuse Expérimentée, c’est que je juge que tu le mérites. Bien sûr, comme je te l’ai dit, je peux m’être trompé. Pour cette raison, et si tu l’acceptes, je te propose donc de te montrer ce à quoi tu seras confrontée par la suite si tu atteins ce rang. Comme ça, tu te feras ta propre opinion.

Tournant le dos à la demoiselle, il se dirigea vers son bureau. Après avoir ouvert un tiroir, il en sorti un petit coffre et se dirigea vers la porte.

- Que décides-tu, mon enfant ? Bien sûr, comme tu t’en doutes, il ne s’agira pas seulement d’observer. Il faudra également que tu participes pour que tu puisses te rendre compte de tous les avantages mais aussi les inconvénients que procure ce titre.

Harmonie allait sans doute penser qu’elle allait devoir passer une épreuve. D’une certaine façon, on pouvait aussi voir les choses ainsi mais Eärondel préférait plutôt croire qu’il ne s’agissait là que d’un petit aperçu de ce à quoi son avenir pourrait ressembler si elle empruntait la voie qu’il lui proposait.
Mais qu’elle ne s’inquiète pas. Là où il voulait l’emmener, elle ne serait pas seule et il serait là, au cas où elle rencontrerait des problèmes.

[Avant de poster ta réponse, envoie-moi un MP pour me dire ce que tu comptes faire et je te donnerai des précisions par rapport à cela ;)]

Tout comme son nom le prétendait, une Guérisseuse Expérimentée devait savoir… guérir les autres. A partir d’un certain niveau, tous les mages blancs devaient savoir prodiguer des soins. Aux yeux d’Eärondel, ceci était essentiel. Pas un seul de ses conseillers n’était ignare dans ce domaine et même si certains ne possédaient pas les capacités magiques pour réparer les os brisés en apposant simplement leurs mains sur le corps, ils savaient tout de même ce qu’il fallait faire pour y remédier.
Évidemment, un mage blanc était incapable de guérir tous les maux du monde à lui tout seul. Certains points de la médecine pouvaient paraître obscurs et Eärondel lui-même n’hésitait pas à faire appel à ses collègues ou à des connaissances lorsqu’il doutait de son diagnostic. Le corps est un sujet tellement complexe que même tout un siècle ne peut suffire pour tout connaître de lui.

Lorsqu’il arriva au deuxième étage de l’Auspice, il abandonna Harmonie pendant quelques instants. A part quelques quintes de toux ou quelques éternuements, l’endroit restait bien silencieux…
Cependant, des pas pressants rompirent rapidement ce calme olympien. Eärondel lévitait vers la mage blanche. Derrière lui, trois personnes le suivaient.

_ Je te présente Lysa, une jeune apprentie mage. Lui, c’est Willos, un brillant Alchimiste. Quant à ce grand gaillard, il se nomme Tyrion. C’est un Pacifiste. Tu as donc devant toi une mage blanche, un mage rouge et un druide.

Lysa était un joli petit bout de femme. Son doux visage laissait deviner qu’elle devait avoir la vingtaine. Un petit sourire fleurit sur ses lèvres lorsque son regard se posa sur Harmonie. L’adolescente pourrait y voir là, un signe de timidité.
Willos, lui, était plus âgé – la trentaine, probablement. Des trois personnages, il était le plus grand. Beau comme un dieu avec ses cheveux sombres et son regard ténébreux, il paraissait sûr de lui mais, son expression paru sceptique lorsqu’il aperçu l’Archimage Étincelante.
Tyrion, quant à lui, était le plus vieux de ce petit groupe. Sa grande barbe grisonnante trainait presque sur le sol. Mais alors tout chez lui laissait à croire qu’il était un homme négligé, on ne put nier son hygiène irréprochable.

_ Lysa, Willos, Tyrion, je vous présente Harmonie. C’est elle qui va vous aider aujourd’hui à soigner vos patients.
_ C’est une apprentie ? demanda Tyrion sur un ton neutre.
_ Non, elle possède le titre d’Archimage Étincelante, répondit fièrement Earondel.
_ Tu te fous de moi grand-père ? Elle ? Une Archimage ? Mais ce n’est qu’une gamine ! lança Willos.
_ Tu parles trop vite mon grand. Tu n’imagines pas tout ce dont elle est capable, répliqua le chef des mages blancs avec un énorme sourire

Eärondel ouvrit ensuite le coffre qui intriguait tant Harmonie. Après avoir trempé son doigt dans la poudre brillante qui s’y trouvait, il dessina plusieurs symboles incompréhensibles sur le front de la demoiselle.

_ Voilà, le présent qui pourrait t’être offert si jamais tu parvenais au rang d’Archimage Étincelante. Il s’agit du pouvoir de te téléporter. Je pense qu’il te sera très utile pour aider les guérisseurs de l’Auspice. Mais attention, cette capacité peut se révéler très dangereuse si on ne sait pas exactement à quoi ressemble l’endroit où on veut atterrir. Si tu l’utilises mal, tu pourrais te retrouver fusionnée avec un mur et là, on ne pourra pas faire grand-chose pour toi. Bien évidemment, tu vas devoir apprendre à t’en servir mais je ne me fais aucun souci pour ça.
Enfin bref, voilà. Je vous laisse donc. Je vais aller faire un petit tour, histoire de voir comment vont mes amis en bas. Je ne serai pas très loin. Bon courage.

Sans attendre une quelconque réponse, il lévita doucement vers les escaliers.
Aussitôt qu’il eût tourné la tête, Lysa s’empressa de mettre un bracelet autour du poignet d'Harmonie. L'Auspice était protégé par un sort qui empêchait quiconque d'utiliser ses capacités magiques. Grâce au bijou, la mage blanche pourrait faire exception à cette règle, comme tous les guérisseurs de cet endroit. Une fois le bracelet mis, Lysa lui dit :

_ D’habitude, nous n’avons pas autant de patients et la chef de cet étage est tombée malade et son assistante est partie en vacances.
_ Ouais, on se retrouve donc avec une mage qui ne sait rien faire et une gamine, c’est génial. lâcha Willos.

[Même principe, envoie-moi un MP pour me dire ce que tu compte faire puis je te fournirai des détails supplémentaires]

Et voilà que les choses commençaient mal, l’homme nommé Willos : un alchimiste ne l’aimait pas, il lui rappelait Raos Helkar dans sa façon d’être. Harmonie se sentit bouillir quand il déclara qu’elle n’était qu’une gamine. Elle n’était pas une enfant, elle ne l’était plus. Comment pouvait-il prétendre qu’elle était nulle alors qu’il venait juste de la rencontrer. Harmonie, elle, ne faisait jamais ce genre de choses. Elle côtoyait des gens différents tous les jours, des gens parfois plus âgés mais plus faible au niveau de la magie comme Gwen ou bien Lysa.

Cette dernière semblait tout de même amicale, au moins elle aurait une alliée face à ce machiste, elle appris qu’elle ne pourrait pas compter sur elle pour diagnostiquer ce dont souffraient les gens, bon et bien tant pis, elle s’appuierait sur le druide. La jeune femme lui serait utile pour l’aider à soigner. Willos était un alchimiste, il devrait donc l’aider à faire les remèdes mais vu qu’il ne voulait pas coopérer, la demoiselle ferait son possible sans lui. Et puis elle pouvait compter sur son chef et bah non en fait, il lui disait qu’il la laissait là avec eux et qu’il allait faire un tour.

Ah la bonne blague, Harmonie n’en croyait pas ses oreilles, elle le regarda partir. Il avait prit sa défense, elle ne pouvait pas trop lui en demander et puis elle était certaine qu’il allait la surveiller de près tout de même. Quand il se fut éloigné, elle prit une grande bouffée d’air puis en s’inclinant, elle leur dit :

-Enchantée de vous connaitre. J’espère que nous arriverons à nous entendre afin de soigner tous ces pauvres gens. Puis-je savoir combien il y a de personnes et si certaines ont été diagnostiquées ?
-Je l’espère aussi. Il y a environ vingt patients, peut être un peu plus même. On a un homme fou, une fillette qui s’est cassé les côtés et un empoisonnement avec une flèche près du cœur et homme qui a avalé des plantes toxiques. Déclara d’une voix douce Lysa
-Le reste des gens n’ont qu’un simple petit rhume ou une angine. Rajouta Willos en la toisant d’un regard mérpisant.

Harmonie soutint son regard pendant un moment tout en parlant aux deux hommes.

-Si je me fie à ce que vous dites Lysa, l’homme qui empoisonné est le premier a guérir. Avez-vous donnez quelque chose à la petite fille ?
-Je ne crois pas.

Des cris se firent entendre, des cris de douleur. Tyron regarda la jeune fille d’un air septique. Il ne fallait pas perdre de temps mais elle ne pouvait pas laisser la fillette dans cet état, elle devait lui donner une potion pour calmer la douleur le temps qu’ils soignent l’empoisonnement. Harmonie demanda dans quelle chambre se trouvait cet homme et le vieux druide lui indiqua que c’était la dixième porte à droite. Harmonie acquiesça et déclara qu’il fallait y aller vite, elle les rattraperait vite.

La demoiselle courut jusqu’à la porte de la fillette, elle devait lui donner quelque chose, elle ne pouvait pas la laisser comme ça. Heureusement, elle avait sa sacoche. Sur le chemin, quelques patients lui demandèrent si elle était mage et lui demandèrent de les soigner. La jeune fille garda son calme et répondit au petit groupe :

-Si vous avez de la fièvre, le nez qui coule, ce n’est quasiment rien. C’est un rhume. De ce que je peux voir, certains ont également une angine, vous serrez soigner mais pour le moment je dois m’occuper d’autres personnes comme cette enfant que vous entendez.

Harmonie poussa la porte et alla près de la petite, elle sortit une bouteille et prit un petit verre puis aida la fillette à le boire.

-Comme cela tu auras moins mal, je reviens dans peu de temps en attendant soit forte, tu peux me rendre ce service ?

La petite acquiesça et Harmonie lui fit un grand sourire, elle attrapa son sac et ferma les yeux, elle devait se rendre dans la dixième chambre, elle visualisa où elle se trouvait et visualisa où elle devait aller puis voyant parfaitement l’endroit où les autres s’étaient rendus, elle s’y téléporta. Elle avait réussi mais quand elle arriva, c’est sur les fesses qu’elle tomba. Au moins, ne s’était-elle pas trompée et ne s’était pas retrouvée dans un mur.

-Qu’as-tu fais à la petite pour qu’on en l’entende plus ? demanda Willos.
-Ne vous inquiétez pas, je ne l’ai pas tué, je lui ai simplement donné une potion afin qu’elle sente moins la douleur. Mais ce cas là est plus dangereux.

Harmonie regarda l’homme sur le lit, empoisonné et une flèche près du cœur. Bon pour ce qui est de la flèche elle allait demander à Lysa de l’aider mais comment pouvait-elle quel poison en était la source. Elle regarda Lysa doucement et lui demanda :

-Lysa ? Pensez-vous pouvoir retirer cette flèche sans trop faire de dégâts ? Parce que moi…
-Laissez-moi faire, je m’en occupe.
-Merci beaucoup !

Elle regarda Willos puis le malade. Il riait intérieurement cela se voyait, Harmonie se sentait assez mal, elle était entourée par des personnes bien plus vieilles qui connaissaient plus de choses sauf Lysa mais on ne semblait pas la prendre au sérieux ce qui l’agaçait mais elle ne devait pas se laisser submerger par ses émotions. Elle laissa donc Willos de côté et se concentra sur le patient. Elle regarda tout son corps pour voir si elle ne voyait pas une marque indiquant à quel poison elle avait à faire tout en s’attachant les cheveux en un chignon.

-Tyron ? J’aimerais votre avis : je pense que le poison qui a ingéré est celui que l’on crée avec la plante nommée Frelio vu qu’il y a cette tâche verdâtre sur son bras qui se répand.

L’homme affirma ses dires, effectivement même si elle n’avait jamais soigné réellement quelqu’un elle avait des connaissances. Elle porta son regard sur l’archimage, lui demandant s’il pouvait créer un antidote pour sauver cet homme. Il la toisa encore une fois et détourna le regard, Harmonie le supplia, elle lui demanda même s’il tenait à ce qu’elle s’agenouille pour qu’il le fasse. Ne pensant pas qu’elle le ferait, il lui répondit qu’il ne le ferait qu’à cette condition. Harmonie se mit à genoux, serra ses mains l’une contre l’autre et le regarda droit dans les yeux.

-Je vous en supplie Willos, aidez-moi à le soigner… Je connais de nombreux antidotes mais pas celui-là, je n’ai jamais rencontré cette plante, la seule chose que je sais je l’ai vu dans un livre. Pitié !
-C’est bon je vais le faire mais pas pour toi, pour le patient.

Harmonie fit un grand sourire, elle se releva et posa ses mains sur le corps du patient, la flèche venait d’être enlevé. Harmonie se concentra, une grande chaleur parcourut tout le corps de l’homme qui se détendit un peu, elle refermait la plaie, restaurait les cellules touchées par la flèche et essayait de stopper le poison dans sa course folle pendant la préparation du remède. Quand celui-ci fut prêt, Harmonie relâcha son pouvoir et aida l’homme à se mettre assis pour qu’il boive.

-ça a un drôle d’aspect.
-C’est vrai mais si vous ne buvez pas ceci, vous allez mourir de votre empoisonnement.

L’homme regarda la fillette, elle avait un visage des plus sérieux, il avala alors le contenu du verre en deux temps trois mouvements puis se rallongea, le contrepoison allait faire son effet, on pouvait déjà vois que certaines parties de son corps reprenait des couleurs. La jeune fille lui sourit, lui déclarant qu’elle repasserait bien plus tard voir comment il se portait mais qu’il devait maintenant se reposer car l’antidote allait se servir de son énergie pour combattre l’infection.

Le petit groupe sortit et Harmonie fut une nouvelle fois entourée par un groupe de malade. Elle leur expliqua une nouvelle fois que pour le moment, elle avait des cas plus graves dont elle devait s’occuper mais qu’elle les verrait après. S’arrêtant dans le couloir elle réfléchit : un homme intoxiqué, un fou et une petite fille qui était encore sous l’effet de l’antidouleur. Le premier pouvait encore attendre pensa-t-elle, le fou aussi. Elle demanda l’avis des autres mages. La fillette serait donc leur prochaine patiente et ils se dirigèrent vers sa chambre.

Harmonie était sortie dans le couloir, quand elle avait laissé le malade sa plaie allait très bien et elle s’était dit qu’elle pouvait passer à la chambre de la fillette, mais voilà les choses n’allaient pas si bien que cela. La jeune fille se trouvait en plein milieu du couloir quand elle entendit Tyron lui dire que la flèche avait posé problème, on ne pouvait pas refermer la plaie grâce à la magie, en fait on ne pouvait pas du tout utilisé la magie tant que la plaie n’était pas refermée. Elle allait hurler un grand quoi quand elle se rappelait où elle était, elle devait garder son sang froid si quelqu’un voyait qu’un mage s’énervait et cassait tout, quelle image aurait-on de sa caste ?

Harmonie allait revenir vers la chambre quand la porte de la fillette s’ouvrit, une femme en sortit, sa mère, elle la suppliait de venir tout de suite. L’archimage allait lui expliquer la situation quand l’homme atteint de folie arriva.

-Mais qu’est ce qu’il fait là ? Je croyais qu’il était dans une chambre ?
-Bah c’était le cas mais il a dû s’en échapper. Déclara penaude Lysa.

Harmonie tourna la tête plusieurs fois, trois problèmes. Elle ne pouvait pas laisser cette personne se balader dans le couloir et s’il s’en prenait aux autres patients ? Elle ne pouvait pas non plus laisser la fillette mais l’autre homme avait besoin qu’on referme sa plaie. Elle lança un rapide coup d’œil à Lysa et elle la voyait pâlir.Elle entendit la voix de Willos qui déclarait que si on ne faisait rien le patient allait y rester. Mais pourquoi les choses étaient-elles aussi compliquées ?

-ça suffit ! Je ne peux pas être à trois endroits en même temps !

Elle demanda à sa compagne d’aller recoudre le patient en nettoyant la plaie et en demandant à Willos un onguent permettant de faciliter la reconstitution de cellules de la peau, elle, de son côté allait s’occuper de cet homme qui leur posait problème. Il fallait du temps pour le faire et puis elle lui rajouta de faire son possible pour stopper l’hémorragie. Elle rajouta aussi de ne pas dire que c’était elle qui demandait l’onguent. Si cela venait de Lysa, peut-être que Willos accepterait plus facilement de le faire. Pendant ce temps, Harmonie, elle, allait s’occuper de cet homme qui leur posait problème. Celui-ci les regarda puis décida de les charger, Lysa avait déjà filé dans la chambre et Harmonie activa son bouclier. L’homme s’y percuta et tomba à la renverse. Puis il se releva et se mit cogner plusieurs fois contre le bouclier magique pendant un long moment. Les patients étaient un peu effrayés mais Harmonie ne savait plus quoi faire. Alors qu’elle allait abandonner, l’homme comme par miracle tomba sur le sol, peut-être fatigué ? En tout cas, la jeune fille en profita. Elle ouvrit son sac et en retira deux cordes et ligota le malade. Du couloir, elle demanda où se trouvait la chambre de ce patient, on lui indiqua que c’était celle tout au bout du couloir. Elle attrapa le col du malade et le traina derrière elle. Cela aurait été plus rapide si elle avait su utiliser son pouvoir de téléportation. Elle entra en trainant toujours son malade et le posa sur le lit poignets et pieds toujours liés. Elle referma la porte derrière elle et soupira. Elle entendit quelqu’un crier dans la chambre de son malade précédent.

Elle accourut aussitôt et regarda la scène, Lysa se trouvait au sol. Willos tenait le bocal où se trouvait l’onguent dans la main et Tyron était en retrait, l’homme continuait de perdre son sang, le plateau se trouvait sur la table de chevet. Il avait enfin finit de le créer, Harmonie entra comme une furie, pris le bocal des mains de Willos en le remerciant chaleureusement de l’aide qu’il leur fournissait mais lui déclara que c’était maintenant qu’elle se pointait, qu’elle disparaissait toujours au moment où on avait besoin d’elle. L’archimage ne répondit rien et décida de purifier la zone du corps en apposant ses mains et en imaginant le résultat même si cela s’avérait non concluant. Puis elle déposa un peu de la crème sur la plaie, prit le fil et l’aiguille. Elle passa l’aiguille rapidement pour recoudre la plaie le plus rapidement possible, elle remit une couche d’onguent et posa un morceau de tissus par-dessus afin que l’air ne sèche pas la crème réparatrice.

Elle posa une main sur le cou de l’homme et lui prit le pouls. Heureusement, il était encore vivant , ils avaient eu de la chance. Harmonie et son équipe ressortirent de la chambre, la mère de la fillette se trouvait à la porte, elle attrapa la robe d’Harmonie et commença à l’entrainer vers la chambre de sa fille quand celle-ci tapa sur la main de la femme pour lui faire lâcher son habit. D’autres patients vinrent la voir, toujours de plus en plus nombreux, voulant à tout prix être soigné. Harmonie fit apparaitre son bouclier tout autour d’elle sur une bonne grandeur faisant reculer les patients par la même occasion puis elle le désactiva.

-Calmez-vous madame je vous en prie. Je sais ce que j’ai à faire. En plus de votre fille, je dois m’occuper de l’homme que vous avez vu dehors il y a peu et d’un homme intoxiqué alors si vous voulez que votre fille guérisse gardez votre sang froid.

Et puis elle rajouta tout bas :

-Et puis… Je ne sais pas ressouder les os avec ma magie.

Lysa qui était juste à côté d’elle lui souffla à l’oreille que Willos savait faire une potion permettant de les ressouder mais vu qu’elle était très compliquée il aurait besoin de Tyron. Harmonie ouvrit de grands yeux, il fallait tenter le coup, elle avait encore deux patients graves et ne pouvaient s’éterniser.

-Alors on va où mademoiselle l’Archimage ? déclara Willos avec ironie.
-Willos ? Pourrais-tu confectionner… une potion pour la fillette ?

Elle avait baissée les yeux, elle l’entendait déjà dire non et c’est ce qui se produisit, il lui répliqua qu’elle n’avait qu’à les réparer avec sa magie, Harmonie baissa encore plus la tête, des larmes commençaient à lui venir, elle ne savait vraiment plus quoi faire mais si elle allait demander à son chef, cela en était terminé de son test et elle pourrait dire adieu au poste de Guérisseuse Expérimentée. Assez bas, elle déclara qu’elle ne pouvait pas, l’autre ne l’ayant pas entendu lui demanda de parler plus fort. Elle releva la tête et le regarda droit dans les yeux. La fatigue, le stress et la tristesse montait en elle, la jeune fille lui déclara qu’elle ne pouvait pas, qu’elle ne savait pas comment faire pour les ressouder avec sa magie. L’homme la regarda, elle avait du cran ou de la folie pour lui parler comme ça, elle le suppliait une nouvelle fois de l’aider car après tout, elle s’en fichait qu’il ne l’aime pas mais elle ne supportait pas l’idée qu’il ne souhaite pas l’aider à sauver des gens.

Il finit par accepter mais pas par amitié, c’était grâce à l’aide de Tyron, elle sécha ses larmes et pria la mère d’aller dans la chambre, on allait s’occuper d’elle mais il fallait du temps pour la créer. Quand les deux hommes furent partis créer la potion, Harmonie demanda à Lysa d’aller voir l’homme intoxiqué pour voir dans quel état il était. Elle allait s’occuper des deux patients pendant que l’archimage et le druide s’occupait de la potion. La demoiselle alla partir quand Harmonie lui demanda où elle pourrait trouver une concoction afin de faire dormir l’homme atteint de folie, elle lui indiqua qu’au premier il y avait des infirmières qui passaient souvent, l’une d’elles pourraient lui en donner un verre normalement. Elle la remercia et descendit rapidement, priant Idrilaen pour que son patient ne ressorte pas avant qu’elle ne soit revenu.

Elle courut dans les escaliers et trouva une première infirmière qui l’envoya vers une salle où elle trouverait ce qu’elle cherchait, Harmonie se mit à marcher rapidement, quand elle trouva la salle, passa bien un quart d’heure avant de trouver ce qu’elle cherchait. Quand elle l’eut, elle se dépêcha de remonter à l’étage. Elle sentait qu’elle allait avoir du mal avec ce nouveau patient et d’ailleurs quand elle arriva, elle le trouva à ramper dans le couloir. Elle l’attrapa une nouvelle fois par le col et le tira de toutes ses forces dans sa chambre. Lysa était devant la porte, lui indiquant que l’autre patient souffrait de plus en plus, bon elle devait faire vite. Elle pria Lysa de venir l’aider à maintenir l’homme afin qu’elle lui fasse boire la potion. Après plusieurs essais infructueux, elles arrivèrent enfin à la lui faire avaler. Les demoiselles sortirent de la chambre tout doucement, deux sur quatre, elles avaient fait la moitié du chemin.

Harmonie suivit Lysa jusqu’à la chambre de l’autre patient bien évidemment ce ne fut pas de tout repos vu que des malades vinrent la solliciter. Elle leva une main avant de la baisser et de se stopper à quelques centimètres d’une joue. Elle avait failli perdre patience, elle avait failli gifler quelqu’un. Quand elle entra finalement dans la chambre, elle repoussa la porte et se laissa glisser doucement le long de celle-ci. Lysa ne savait pas quoi faire, elle lui demanda si tout allait bien et la jeune fille la regarda perplexe.

Est-ce que tout allait bien ? Non, rien n’allait, elle n’avait jamais pensé que ce serait si dur de soigner nombreuses personnes, elle n’avait jamais pensé qu’elle devrait travaillée avec autant de monde. Elle se releva finalement, se rappelant pourquoi elle était là, elle se précipita près du malade qui faisait une tête horrible à voir mais ce détail la mis sur la piste d’une plante particulière. Elle fit ouvrir la bouche non sans mal à l’homme et décela de nombreux boutons. Oui, elle en était sure, elle savait quelle plante il avait ingéré et elle savait la contrer. Elle avait d’ailleurs quelque part dans son sac un peu de cet antidote. Elle chercha dans son sac pendant un moment avant de ressortir fièrement la bouteille. Si Willos avait été là, il lui aurait surement dit : « T’es heureuse parce que tu as une bouteille, soigne les tous et ensuite t’auras de quoi être heureuse. »Elle connaissait cette plante car son compagnon Mentali en avalait souvent par erreur, et lui fit avaler l’antidote, elle lui demanda de rester au lit afin de se reposer et déclara qu’il pourrait partir en fin de journée s’en aller.

L’antidote qu’Harmonie venait de donner au vieillard mettrait un certain temps avant de le guérir totalement. Mais déjà, il tremblait moins, ce qui était bon signe. Le remède agissait comme il le fallait et quand la mage blanche demanda au patient de rester au lit, celui-ci acquiesça simplement de la tête. De toute façon, il n’avait pas encore la force de se lever et maintenant qu’il pouvait se reposer sans souffrir, il comptait bien en profiter.

Pendant ce temps là, quelques patients étaient venus devant la porte de sa chambre, attendant qu’Harmonie daigne s’occuper d’eux. Ils avaient bien compris que Willos ne pourrait pas les guérir – ou du moins, il n’aurait pas été capable de les soigner instantanément comme la demoiselle. Quant à Tyrion et Lysa, ils ne possédaient pas les connaissances nécessaires (en réalité, l’apprentie mage blanche aurait pu s’occuper d’eux et elle-même en était consciente ; cependant, des cas plus graves qu’un simple rhume requerraient toute son attention).

Mais alors que les derniers cas les plus graves étaient sur le point d’être soigné, deux personnes débarquèrent au deuxième étage. Il n’était pas compliqué de deviner qu’ils étaient des étrangers et qu’ils avaient parcouru une longue distance pour arriver à l’Auspice. Une magnifique femme aux cheveux blonds au visage tourmenté soutenait ce qui semblait être son compagnon. Celui-ci possédait un bandage ensanglanté au niveau de la jambe droite. Le teint pâle, il avançait difficilement et finit par s’asseoir sur un banc. Les patients qui y étaient déjà installés s’étaient levés pour lui laisser leur place, non pas par compassion mais parce qu’il était… un mage noir ! Avec sa robe noire et son regard, personne ne pouvait douter de son statut et même celle qui l’accompagnait, malgré ses traits délicats, dégageait un air malsain qui ne pouvait tromper personne.

- Y a-t-il quelqu’un ? On nous a dit de venir au deuxième étage. On a jeté une malédiction à mon mari.

Nul ne pouvait le voir car les habits le cachaient mais, une algue mystérieuse envahissait petit à petit le corps de l’homme. Elle prenait naissance au niveau de la jambe blessée et grandissait lentement mais sûrement. A cause de cette plante, le mage noir ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs car s’il le faisait, cela accélérait le processus. Non seulement il ne pouvait pas faire usage de ses dons mais en plus, la malédiction interdisait quiconque d’utiliser la magie pour le soigner. Si quelqu’un venait à user de son pouvoir sur lui, il décéderait. L’état de l’homme était critique car seules ses mains et sa tête étaient, pour l’instant épargnés.
Après l’avoir aidé à s’installer, la jeune femme posa un baiser sur le front de son mari et alla tambouriner à toutes les portes, à la recherche d’un guérisseur. Willos, qui était occupé, demanda à Tyrion. Le druide sortit de sa salle :

- Excusez-nous mais nous sommes en effectif restreint aujourd’hui.
- Je m’en moque ! Soignez-le ! répondit désespérément en pointant son index vers son mari qui commençait à avoir du mal à respirer
- Par Lerander… je n’ai jamais vu une chose pareille…

Tyrion s’agenouilla près du mage noir. Étant druide, il était capable de communiquer avec les plantes et décida donc d’entrer en contact avec l’algue. Mais celle-ci ne répondit pas, preuve qu’il s’agissait là d’une malédiction. Tyrion ne pouvait rien faire pour cet homme.

- Harmonie ! Quelqu’un a besoin de toi, maintenant ! Je crois qu’il n’en a plus pour longtemps.

Et tandis qu’il repartait aider Willos, Lysa avait débarqué, prête à aider le patient. Cependant, lorsqu’elle reconnu son statut, elle s’arrêta à quelques mètres de lui.

- C’est un mage noir… Harmonie, dis-lui de partir !
- Comment osez-vous ? Soignez-le, tout de suite ! répliqua aussi la femme du maudit


[Dernière ligne droite avant la fin de ton test. Bon courage !]

Spoiler:

Harmonie se trouvait dans la chambre avec Lysa et leur patient, soudain on l’appela. Tyron lui avait dit qu’elle avait de la visite. Sa journée ne s’achèverait-elle pas ? La jeune fille accourut juste après Lysa qui s’était stoppée avant d’être au patient. Harmonie ne comprit pas ce qui se passait jusqu’à ce qu’elle ne voit à qui ils avaient affaire et que Lysa ne lui demande de les faire partir. La jeune fille s’était alors retournée, le poing fermé vers l’autre mage, le regard haineux.

La jeune archimage alla se poser devant le mage noir, regardant ce qu’il avait. Une algue partait de sa jambe et remontait le long de son corps plus le temps passait. Lysa la regarda, la priant de les faire partir. Harmonie posa un regard insistant sur la jeune femme et lui déclara :

-Lysa, nous avons le devoir en tant que mages blanches de soigner toute personne se présentant à nous, quelque soit sa condition sociale ou sa caste. Nous n’avons pas le droit de les juger mais le devoir de les soigner.

Cela ne sembla pas faire plus d’impact qu’un moustique s’écrasant sur une vitre. La jeune fille regarda l’homme puis celle qui l’accompagnait, elle lui demanda ce qui s’était passé et appris que l’homme avait essayé d’utiliser sa magie pour défaire l’algue mais que celle-ci avait doublé son volume alors. Elle ne pouvait donc pas utiliser la magie pour enlever la malédiction qui planait sur lui au risque de lui faire perdre la vie. Mais elle ne pouvait pas le laisser souffrir non plus comme cela car il risquait la mort.

Elle se sentit totalement piégée. Que devait-elle faire maintenant ? Lysa ne lui était d’aucune utilité vu qu’elle refusait de l’aider à le soigner. Tyron ne pouvait rien faire sinon il s’en serait occupé lui-même et elle… elle ne voyait vraiment pas ce qu’elle pouvait faire. Il restait Willos, peut être pouvait-il faire quelque chose mais quoi mais elle n’eut pas le temps de se demander quoi que la mère de la petite fille venait la tirer par le bras. Et voilà que ça recommençait, Harmonie commençait à perdre patience avec elle. La jeune fille retira son bras et regarda la femme droit dans les yeux, lui déclarant qu’elle viendrait quand la potion pour sa fille serait prêt. D’ailleurs si elle demandait à Willos un coup de main, elle se ferait à coup sur envoyer balader vu qu’il était déjà occupé à autre chose.

Les malades qui l’entouraient la sollicitèrent de nouveau, déclarant qu’elle ferait mieux de s’occuper d’eux, des habitants de Bénécius ou tout au plus de Naturalia que d’un mage noir sortit d’on ne sait où. Un mage noir de moins, cela n’était pas une grande perte, voilà ce que racontaient les habitants. Lysa ne l’aidait pas à s’en sortir, on aurait dit qu’elle boudait. D’accord Harmonie avait peut être été dure avec elle mais c’était vrai. Et puis rajoutons la femme de cet homme mourant qui la tirait de l’autre côté pour qu’elle reste devant son mari et qu’elle le soigne.

Harmonie était tirée dans tous les sens, ses bras auraient put s’allonger mais elle avait surtout l’impression d’être dans une salle de torture et non dans un lieu de soin. Elle activa son bouclier et demanda à tout le monde de se calmer, elle toqua à la porte où se travaillaient ses deux collègues du moment et leur demandèrent où ils en étaient.
-Qu’est ce que ça peux te faire ? Et puis si vous nous déranger tout le temps, on risque pas de le finir.
-Ce n’était pas mon intention de vous déranger c’est juste que j’ai affaire à une malédiction sur une algue et que je ne sais pas quoi faire.
-Je croyais que tu étais archimage ?! Si tu l’aie tu devrais pouvoir trouver une solution toute seule.
-Mais j’ai jamais été confrontée à une malédiction liée à quelque chose et notamment à une plante !

Willos soupira, elle était une incapable pour lui, ce qui était un peu vrai. Harmonie ferma les yeux puis lui déclara :

-Je sais ce que tu penses, que je suis une incapable, une pleurnicheuse et la reine des idiotes. Oui, c’est vrai je l’avoue mais c’est pas en étant aussi dur avec moi que je vais arriver à quoique soit en sachant qu’on attend que je fasse le moindre faux pas pour se moquer de moi.

|i]Willos la regarda de haut, Harmonie ressortit donc de la pièce, s’excusant une nouvelle fois de les avoir déranger. Elle espéra qu’elle n’aurait pas une nouvelle fois à y entrer au risque de se prendre les foudres de l’alchimiste. Harmonie percuta sa tête contre la porte et regarda face à elle, que pouvait-elle faire ? Elle se sentait si fatiguée, si épuisée, vidée de toutes forces mentales et physique. Si elle allait voir son chef, le test prendrait une nouvelle fois fin et adieu le titre de Guérisseuse expérimentée. Elle se devait d’essayer mais il est vrai que lorsque vous ne savez pas quoi faire, que vous retournez le problème dans tous les sens mais que vous n’en voyez pas la sortie, il est préférable de demander de l’aide à quelqu’un.

Après un long moment où tout le monde demandait à ce qu’on le soigne, la porte s’ouvrit derrière elle et Willos se tenait juste derrière elle, un silence se fit et il lui tendit sans dire un mot une potion puis il repartit dans la salle. Tyron lui expliqua à quoi servait la potion et Harmonie sembla reprendre contenance, elle les remercia chaleureusement, se demandant ce qu’elle aurait fait sans eux à ses côtés.

Harmonie se rendit devant le mage noir et lui fit boire la potion, l’algue s’était propagée, il ne restait plus que le nez, les yeux et la bouche de libre. Elle attendit un peu et vit que l’algue semblait se ramollir, la demoiselle attrapa un bout d’algue et commença à tirer dessus délicatement, la plante venait sans arracher la peau. Oh grand miracle, Harmonie commençait à voir le bout du tunnel. Elle posa la plante dans un seau qu’elle était allée chercher en attendant de trouver une solution potable. Quand la plante fut enlevée en entière et qu’Harmonie était certaine qu’il n’en restait plus sur le corps de l’homme, elle posa ses mains sur la blessure à la jambe et imagina une blessure saine, tout ce qu’il y avait de plus propre. Elle émit une lumière pâle et douce chaleur s’empara de la jambe du mage, elle faisait une purification afin d’éliminer tout résidu de l’algue. Quand cela fut fait, elle utilisa son pouvoir magique afin de refermer la plaie. Quand tout cela fut fait, elle s’allongea sur le sol de l’Auspice regardant le plafond, elle ne pouvait plus bouger, elle était crevée, elle avait utilisé tant de magie pour soigner ces gens et il lui restait encore quelqu’un à faire.

La jeune fille ne pouvait plus bouger tant elle se sentait fatiguée, qu’on lui laisse quelques minutes et elle se relèverait, elle entendait déjà Willos dire :
-T’es vraiment inutile ici, au lieu de t’occuper des patients, tu préfères faire la sieste.

Ça serait bien son genre de dire quelque chose comme cela mais heureusement pour elle, il était certainement encore sur la potion pour les os vu qu’il avait pris du retard en lui confectionnant une potion pour l’algue. [/i]

Harmonie n’en pouvait plus, bien évidemment, elle n’avait fait qu’une partie du travail de ceux qui y passaient leur journée mais elle avait encore une fois utilisée ses pouvoirs sans vraiment réfléchir, elle s’était mis un tel stress qu’elle n’en pouvait plus, heureusement une femme plus âgée vint à leur secours.
Elle s’occupa de vérifier que les patients qui étaient soignés allaient bien, elle s’occupa de rassurer la mère et aida le mage noir à s’allonger dans une chambre afin d’être plus tranquille pour se reposer. Elle s’occupa également de la potion que Willos venait de terminer après l’avoir aidé à se mettre sur un banc.

-Merci beaucoup.

C’était tout ce qu’Harmonie avait réussi à dire, elle ne savait plus trop ce qu’elle pouvait faire ou non. Cette femme était de son niveau si elle avait compris. Les patients qui n’avaient pas arrêtés de la solliciter se trouvaient entre les mains de Lysa. Elle la regarda du coin de l’œil et esquissa un sourire. Elle était douée et serait vite promu archimage voir guérisseuse si elle continuait sur la voie qu’elle prenait aujourd’hui. Harmonie se sentit alors avoir l’âme d’une veille dame regardant la nouvelle génération avec gentillesse et patience.

Mais en même temps, elle se demanda ce qu’elle faisait là, elle n’aidait pas et si on ne lui avait pas dit quoi faire, elle ne s’en serait jamais sortit. Qu’allait-elle dire à son chef quand il finirait par venir prendre des nouvelles ? Elle dénoua ses cheveux et les laissa tomber devant ses yeux, elle se cachait du monde extérieur et réfléchissait à ce qu’elle faisait. Quel serait son avenir ? Que ferait-elle une fois adulte ? Qui serait-elle ? Et voilà que son chef arrivait, elle ne l’avait pas entendu venir, il s’assit à côté d’elle et lui demanda si elle était déjà fatiguée, lui faisant remarquer que ceux qui travaillaient à l’Auspice arrivait tôt le matin et repartait tard le soir sans forcément manger correctement.

Il lui avait donné un morceau de pain et du fromage qu’elle prit sans discuter, le visage toujours caché par ses cheveux. Il lui demanda si elle pensait pouvoir devenir une guérisseuse expérimentée. La jeune fille ne répondit rien, elle fixa son pain sans y toucher. Son chef aidait les patients à se servir, soudain, elle se leva et se dirigea vers Lysa qui venait de s’asseoir pour manger une pomme.

Harmonie se mit devant elle et lui tendit son pain, elle s’excusa de lui avoir mal parlé. Elle n’aurait jamais du s’énerver, elle avait encore beaucoup de choses à apprendre, elle s’en rendait compte. Willos et Tyron arrivèrent alors. Harmonie les remercia tous deux pour leur patience et leurs bons conseils puis elle retourna voir son chef.
Elle avait repoussé ses cheveux en arrière, derrière ses oreilles et lui déclara :

-J’ai bien réfléchi et je ne pense pas être prête pour devenir Guérisseuse Expérimentée. S’ils n’avaient pas été là, aucun patient ne serait soigné, j’en serais toujours au point de départ. C’est eux qui ont fait tout le travail, pas moi.

La mère de la petite arriva comme une folle, prit Harmonie par les épaules et la secoua, hurlant que sa fille allait de mal en pis et que c’était de la faute de l’archimage car ce qu’elle lui avait fait boire lui faisait plus de mal que de bien. Harmonie ne répondit rien, la regarda s’énerver et passer ses nerfs sur elle. Quand la femme la lâcha et qu’elle tomba au sol, Harmonie eu la présence d’esprit de la rattraper dans sa chute afin d’amortir quelque peu la descente. Elles se trouvaient tous deux au sol, la jeune fille regarda la mère trembler en pleurant et elle lui déclara :

-Ecoutez madame, je ne suis pour rien dans le mal de votre fille. Willos lui a donné une potion afin que ses os se ressoudent naturellement et durant le temps où ses os vont se reconstruire, il est normal qu’elle souffre.
-Mais c’est vous qui lui avez fait donner cette potion si vous les aviez ressoudez grâce à votre magie, elle n’en serait pas là.
-Madame, je ne sais pas utiliser ma magie dans le but de ressouder les os d’une personne.
-Et vous vous prétendez mage blanche ! C’est une honte que votre caste ne vous ait pas encore renvoyée !

Harmonie ne répondit rien sur le coup, elle clignait simplement des yeux, elle venait de se prendre un méchant coup au niveau du moral. Puis la mère finit par se calmer de nouveau, elle s’était mise debout mais pleurait dans les bras de dame Verna, Harmonie était toujours au sol la regardant puis elle ferma la bouche et baissa la tête.

-Vous avez parfaitement raison madame. Et c’est pour cela que je ne peux accepter le poste qu’on me propose. J’ai peut être la sensibilité et le respect pour m’occuper de n’importe qui, j’ai quelques connaissances magiques ainsi qu’au niveau des plantes mais je n’ai pas assez d’expérience pour pouvoir me prétendre douée en magie blanche. Je ne vous connais pas et c’est pour cela que je ne vous jugerais pas, je ne peux pas imaginer ce par quoi vous êtes passé. Mais sachez que jamais je n’abandonnerais les mages blancs de Bénécius. J’aime aider les autres, pouvoir leur venir en aide comme je peux et à ma manière et chaque jour qui passe je progresse.

Elle la regarda les poings serrés, elle s’était relevée pendant sa tirade et fixait la femme en pleur avec un visage défait de toutes émotions, elle était à ce moment là la neutralité elle-même.

[HRp: je sais mais vu que c'est Harmonie qui a precrit le remède, la mère s'en prend à elle]

Harmonie se trouvait debout, face à la femme, elle sentait la colère monter en elle mais ne laissa rien paraitre et c’est alors que se produisit quelque chose que la jeune fille n’aurait jamais imaginé, Willos la tira derrière lui comme pour la protéger des paroles de cette mère désespérée et ce fut lui qui s’énerva. Il parla d’une voix assez haute comme s’il s’adressait à tout le couloir, ce qui était peut-être aussi le cas.

Il expliqua que les mages blancs n’étaient pas magiciens et qu’ils faisaient ce qu’ils pouvaient pour soigner tout le monde, il lui déclara que sa fille allait bien et lui ordonna quelque peu de retourner à son chevet et de laisser les guérisseurs faire leur travail. Sur ce, il tourna les talons pour vaquer à ses occupations. Harmonie le regarda partir, elle n’en revenait toujours pas. Puis ce fut le tour de son chef, il lui enleva les marques de son front. Elle avait raté l’examen en refusant le poste mais maintenant qu’elle savait à quoi elle aurait à faire, elle allait travailler encore plus dur afin de pouvoir supporter une pression telle que celle-ci.

Son chef disparut comme il était venu en lévitant. Où allait-il ? Elle ne le savait pas mais elle pensa très fort qu’elle travaillerait à palier de manque de confiance en elle afin de pouvoir supporter la pression la prochaine fois qu’ils se verraient. Et cette fois-là, elle obtiendrait le titre tant convoité de Guérisseur Expérimenté.

Harmonie regarda autour d’elle, il y avait encore quelques patients qui n’étaient pas soignés, elle aida Lysa qui s’était remise au travail. Très rapidement, le couloir était redevenu calme, tout le monde savait de quoi il souffrait et la plupart était reparti se mettre au chaud sous leur couverture chez eux. Le soleil descendait toujours quand le jeune mage sortit de l’Auspice, on était en pleine après midi et bien qu’elle était fatiguée, elle décida d’aller au jardin paradisiaque pour se reposer.

Elle mit donc le cap vers cet endroit idyllique pour faire une sieste sur l’herbe où de nombreux patients de l’Auspice venaient faire un tour pour prendre l’air avant de retourner dans leur chambre. Puis quand elle se réveilla, la demoiselle repartit vers la Tour voir si quelqu’un n’avait pas besoin de ses services.