- Je crois surtout que les peuples bénéfiques préfèrent être tranquille plutôt que d'avoir tout ce qu'ils désirent. Chez nous, nous ne sommes pas prêt à délaisser nos envies pour être tranquille. Elle hausse les épaules. Je vois pas l'intérêt à être tranquille non plus.

C'est de toute manière inacceptable pour un aigrefin de rester tranquille. Ils ont la bougeotte. Rester sage et tranquille n'est pas dans leur caractère. Faire semblant, c'est pas son truc. Sauf s'il le faut, mais ça c'est de la ruse. Mais elle préférait de loin le franchise sanglante. Le monde est vaste et Thadea ne sait pas toujours ce qu'elle veut, mais elle sait ce qu'elle ne veut pas. Du coup, ça facilite bien des choses. À son avis, c'est nettement plus pratique et efficace de savoir ce qu'on ne veut pas plutôt que ce qu'on veut. De toute façon, il faut tenter avant de savoir ce qu'on veut. Et comme elle tente pas mal tout ce qui lui passe par la tête, elle sait toujours assez rapidement si elle veut encore ou non.

- Ne pas retrouver vos capacités d'antan n'a rien de dramatique. Si vous en découvrez d'autres, vous vous en sortirez, je suppose. Dans le cas contraire, tenez-moi informée, je pourrai aisément terminé ce que j'ai commencé plus tôt, le nargue-elle sans la moindre retenue.

Thadea n'est pas du genre à s'apitoyer sur son sort. Elle connait ses forces et ses faiblesses et elle trouvera bien autre chose si elle perd quelque chose. Elle a assez de ressources pour bien se sortir des épreuves. Elle a déjà eu son lot malgré son jeune âge et elle s'en sort plutôt bien dans sa tête. Enfin, si un aigrefin peut associer le mot bien et tête ensemble. Et puis bon, tout dépend ce qu'on entend par bien dans ce cas là. Disons qu'elle est plutôt en paix avec elle-même. Il faut dire qu'elle descend d'une lignée de personnalités avec bien peu de scrupules. Ne pas avoir de scrupules aide à se sentir bien avec soi-même. Parlant de lignée, il revient à la charge avec Lilura Psitta.

- On peut dire ça comme ça. C'est surtout Thadea qui en est la cause originale, mais Lilura est devenue la cause physique. La branche Siderea d'Abundius est aigrefins, mais elle est devenue humaine aussi. Celle de Téa est restée mage noir, mais elle est aussi devenue humaine. Mais je connais moins l'histoire de Vitium. Il ne fait pas parti de ma branche.

Thadea parle ouvertement de ses histoires de famille. Il n'y a rien de secret là-dedans de toute manière. Tous les Mages noirs savent que les Siderea fricotent avec les aigrefins Sidrea pour autre chose que l'argent et les contrat et vice-versa. Thadea est en paix avec ses histoires de famille également. Évidemment, ça lui cause parfois des problèmes, mais elle a assez de caractère pour passer outre ou leur rentrer dedans. Thadea est plutôt détachée d'à peu près tout. Sauf de Brusque, mais ça c'est une autre histoire. Thadea ne vouvoie pas par politesse. Elle vouvoie pour créer une distance. Elle vouvoie pour bien montrer qu'elle n'en a rien à foutre, même si parfois ses gestes ne correspondent pas de manière transparente avec ses mots.

- Ah oui, c'est vrai, note-t-elle surtout pour elle-même.

Cette idée fait parti de ce qu'il lui a proposé plus tôt. Une alliance entre les aigrefins et les nomades. En général, les nomades étaient assez doués. Il a des buts, c,est bien. Enfin, il est bizarre ce type. Peu de temps avant, il avait presque souhaité un combat à mort contre elle et maintenant, il parlait du futur. Il lui avait demandé comment elle faisait pour vouloir vivre, parce que lui ne semblait pas trop comprendre et maintenant, il désespérait de retrouver toutes ses facultés pour devenir Chef des nomades à la place du Chef des Nomades. eh bien voilà, il en a une raison de vivre. Prendre la place du Chef des Nomades, c'était une noble cause. Enfin, aigrefinement parlant. Oui, peut-être que ça vaudrait la peine d'accepter sa proposition.

- C'était pourtant un nomade. Elle hausse les épaules. C'est vrai qu'avant la chute de la Tour Sanglante, il n'avait pas beaucoup d'envergure. Sauf peut-être dans le nombre de ses maitresses.

Mais bon, c'était pas très intéressant point de vue stratégie de domination de statut. Et à l'air qu'affiche Thadea en affirmant cette phrase, ça n'a vraiment qu'un intérêt très minime. C'est plus dans le registre des potins que d'autres choses. Thadea est une femme après tout, du coup, c'est tout à fait normal. Il y eut un bref silence, que Vaykat coupe en rappelant qu'ils se préparaient à dormir. Elle hoche la tête et acquiesce d'un hum indéfini. Il n'a pas tort. Elle ne ressent pas nécessairement la fatigue, mais son épaule est un peu douloureuse et elle se dit que de dormir ne lui fera pas de tort. Brusque veille de toute manière. Elle se blottie un peu plus contre son monstre équin et elle remonte sa couverture.

- Puisse le matin venir avant les monstres de la nuit, ricane-t-elle, se rappelant que sa mère lui disait cette phrase chaque nuit lorsqu'elle était petite.

C'est bien la première fois qu'on lui souhaite une bonne nuit lors d'un camp. Ça lui arrive au Château ou au Manoir, mais il s'agit de membres de sa famille et non un pur étranger. Ça lui semble bizarre, mais elle s'en amuse plutôt qu'elle s'en méfie. Elle ferme donc les yeux et se concentre sur la respiration de Brusque. C'est lui qui lui dira si tout va bien. Ou plutôt, si ça ne va plus.

Elle s'endort, bercée par la respiration régulière de Brusque.

Elle se réveille en un sursaut silencieux elle ne sait trop combien de temps plus tard. Brusque vient soudaine de relever la tête et la secousse l'a réveillée. Les yeux grands ouvert, elle constate qu,il fait encore noir, mais la fraîcheur indique que le feu s'est passablement éteint. Et même s'il fait encore nuit, le crépuscule du matin ne tardera pas, puisqu'elle entend des oiseaux diurne entonner discrètement leur chant du réveil. Elle sait bien que les oiseaux n'ont rien à voir avec le réveil de Brusque. Celui-ci ne s'est pas relavé, mais il hume l'air, les oreilles aux aguets. Thadea et Brusque tournent la tête en même temps lorsqu'un craquement se fait entendre dans la forêt. Il peut s'agir de n'importe quoi, mais tend à vouloir se relever, ce qui n'est pas de bonne augure.

Elle entend un murmure avant de voir la lumière de ou des torches en direction du chemin. Elle s'extirpe de sa couverture et se souvient de la présence de Vaykat. Elle étouffe le feu d'un mouvement de la main. Mieux vaut ne pas attirer l'attention, même si elle doute que ces promeneurs soient un quelconque danger. À moins qu'eux-même ne croient que Thadea et Vaykat représente un quelconque danger. Elle reste accroupie au niveau du sol et ordonne silencieusement à Brusque de ne surtout pas bouger. Elle étire le cou et cherche à compter les gens, mais elle n'y arrive pas avec précision. Il n'y a que deux torches, mais elles sont distancées et des ombres se déplacent entre elles. Il fait trop noir pour voir autre chose que des masses sombres se déplacer, et les torches ne diffusent pas assez de lumière. Mieux vaut rester discret et les laisser passer.

Mais elle se dit qu'elle doit réveiller Vaykat, si jamais il se passe quelque chose, mieux vaut qu'ils soient bien éveillés tous les deux. Elle n'ose pas l'appeler, parce qu'elle craint que le vent ne soit contre eux. Elle doit le réveiller, mais difficile de le faire silencieusement, qui sait comment il va réagir à un réveil. Sans faire exprès, elle a déjà brisé le poignet d'un de ses cousins parce qu'il est venu la réveiller. Elle ne doit pas faire de bruit et elle doit empêcher Vaykat d'en faire. Elle se glisse furtivement vers Vaykat et hésite avant de lui chuchoter. Elle se rapproche silencieusement encore un peu, mais elle se dit qu'elle pourrait recevoir un coup. Elle opte donc pour les grands moyens. Enfin, de la plus discrète manière possible. Il est toujours sur le côté, il n'a pas bougé depuis qu'il lui a dit bonne nuit. D,un mouvement souple et aussi silencieux que peuvent le permettre ses vêtements, elle grimpe à califourchon sur lui et elle lui retient les bras avec ses mains. Restant le plus près possible du sol, elle lui chuchote les consignes le plus bas qu'elle le peut, le plus près possible de ce qu'elle estime être son oreille.

- Shhht... des gens approchent...

La réaction de Vaykat est tout à fait comme elle l'a cru. Se sentant coincé, il réagit en se crispant et en tentant de se dégager. Thadea sait que c'est peut-être le fait d'être justement coincé qui le fait réagit ainsi, mais elle a préféré tenter la manière la plus prudente ou du moins la plus silencieuse. Il réagit plutôt bien à la chose, mais ne semble pas saisir tout de suite dans quelle position ils se retrouvent pour le moment. Enfi, oui, il saisit tout de la position, mais nullement de ce qui se passe autour, contrairement à Thadea qui comprend tout de ce qui se passe autour, mais qui n'a pas une seconde pensé à ce que la position pouvait impliquer. Les yeux rivée sur la route en peu plus loin, elle en saisit pourtant toute l'ampleur quand il fait une bien étrange remarque. Oh, elle aurait pu se vexer et être contrariée par la remarque, mais bizarrement, elle se contente de sourire, certes un peu distraitement parce qu'elle est concentrée sur la route, mais elle sourit. Elle ne dit rien par contre. Ça pourrait attirer l'attention sur eux et elle n'y tient pas vraiment. Elle préfère une nuit paisible pour changer.

- Je crois pas, dit-elle en s'abaissant un peu plus sur Vaykat quand elle les voit se tourner dans leur direction.

Difficile de dire à quoi elle répond en fait. Les promeneurs sont un peu plus bas sur la route et si elle et Vaykat ne font pas trop de mouvements, ils ne les verront pas. Brusque est étrangement silencieux. Il ne bouge pas d'un poil et ne renâcle même pas. Ce qui est assez exceptionnel chez la bête. Il y a la forêt derrière eux, qui leur fait un écran de ténèbres pour bien les dissimuler. Du coup, s'ils ne font pas les idiots, ils ne seront pas vu. Heureusement, le ciel s'est couvert durant la nuit et la lune ne parait que par intermittence, sans jeter assez de clarté bleuté sur les deux campeurs.

Plus les promeneurs approchent, plus elle détecte des touches métalliques à chacun des nombreux pas. Ce ne sont pas des aigrefins, ils seraient à cheval autrement. Les ombres autour d'eux semblent s'épaissir. Thadea les dissimule du mieux qu'elle le peut. Ils sont nombreux ces promeneurs et ils ne font aucunement attention à rester discret. C'est un bon moyen de faire fuir les bêtes sauvages. Des voyageurs ? Thadea ne sait trop que penser de ce qu'ils sont. La lune se reflète dans ses yeux d'origine drow, leur donnant une étrange lueur surnaturelle.

Décidément, ces promeneurs là aimaient flâner. À tout bout de champs, ils s'arrêtaient et regardaient autour, faisant tinter leurs protections de métal. Thadea se demande bien ce qu'ils peuvent bien faire ici à prendre tant de temps pour passer. Ils sont vraiment tout le temps arrêter. Elle entend la respiration de Brusque qui commence à montrer ses signes d'impatience. Il ne doit pas bouger. Surtout pas bouger. Oui, elle le sait, c'est long. Puis soudainement, elle finit par comprendre leur manège. Il n'y a que deux type au centre du groupe qui s'arrêtent. Enfin, qui prennent la décision de s'arrêter. Vaykat se libère les mains, mais de toute façon, elle ne comptait pas le garder totalement immobile. Elle ne voulait juste pas qu'il se débatte. Maintenant qu'il est réveillé et qu'il connait la situation, le tenir coincé n'a plus vraiment de conséquences. Elle continue d,observer les promeneurs. Les autres, ceux qui tintent le métal, ce sont leurs gardes du corps. Plus ils se rapprochent, plus elle voit avec plus de détails ce qu'ils font. À son avis et au nombres de gardes, elle devine qu'il s'agit d'un riche type qui a l'ambition de venir se construire ici. Construire quoi, impossible de le dire, mais il désigne visiblement des endroits à un autre type qui doit écrire, puisqu'un teneur de torche se tient juste à côté. D'un autre côté, un endroit où il y a de l'eau, c'est actuellement une denrée de plus en plus rare. Le désert prend tant d'espace. Pourquoi ils font ça de nuit ? Bonne question, ils sont peut-être plus tranquille, puisque le jour, il y a des baigneurs. Ce qu'elle sait avec assurances, c'est qu,ils sont trop nombreux pour tenter une embuscade. De toute façon, elle n'a aucune idée de ce qu'elle pourrait leur prendre, ils ne semblent pas transporter grand chose. Non, c'est plus prudent de ne rien faire et d'attendre qu'ils passent. Brusque émet un faible reniflement et repose la tête sur le sol. Bon sang qu'il sont long à bavarder comme des donzelles... et à cette heure en plus...

Au moins Vaykat s'est trouver une distraction pour passer le temps. Elle lui adresse un bref coup d'oeil rougeoyant pour lui indiquer qu'elle sait très bien à quoi il joue et que c'est pas le meilleur moment pour penser à ces trucs là, mais elle n'y met pas la sévérité d'un femme outrée par la situation. Elle est mal placée pour lui faire des remontrances sur la décence et les bonnes moeurs. Elle n'en a que très peu de toute façon. Et puis bon, c'est quand même elle qui lui a grimpé dessus, elle ne peut donc n'en vouloir qu'à elle-même. Mais tant qu'il ne fait pas de bruit, pour le moment, c'est ce qui compte. Et puis bon, c'est plutôt flatteur, non ?

Ce qu'ils semble vouloir construire, ou du moins aménager semble très massif. Ils désignent autant des points d'un bout à l'autre de ce que Thadea peut en voir. Mais qu'est-ce qu'ils peuvent bien mijoter. Et puis elle se demande surtout qui ils peuvent bien être. C'est toujours intéressant d'avoir affaire à un scoop pareil. Ça ne doit pas être très menaçant, puisque c'est sur le territoire de Naturalia, mais quand même. Il faudra peut-être faire envoyer quelques espions pour venir voir de quoi il en retourne dans quelques temps et si ça se concrétise d'une manière pas très avantageuse, elle pourra venir y mettre le feu. Demain, s'ils finissent par ficher le camp, elle pourrait peut-être trouver des indices sur ce qu'ils vont y faire. Elle en doute par contre, ils ne font visiblement qu'imaginer le truc. Si elle pouvait arriver à entendre ce qu'ils racontent, ça pourrait l'aider un peu.

Mais bon, Vaykat ne lui facilite pas la tâche à se retenir de rire comme ça. S'il pense que Thadea ne s'en rend pas compte, c'est raté. Mais ça semble l'amuser follement semble-t-il. Thadea se tend soudainement et elle lui fait les gros yeux. Il lui avoue tout de suite après qu'il a froid aux mains. Ben tiens, elle n'avait pas remarqué. Elle se retient, parce que par réflexe, elle l'aurait bien cogné. Oui, bon, pas trop fort, mais là, elle ne pouvait pas s'y adonner, ça ferait du bruit. Les promeneurs sont si près. Ils passent devant eux, à plusieurs mètres, mais en plein jour, ils seraient nettement plus vulnérable, c'est certain.

C'est presque aussi excitant que de sa cacher de son père quand on a 17 ans. Que ce soit au Manoir ou au Château, Thadea avait caché des amants sous le lit ou dans les placards. Évidemment, au Château, c'était nettement plus risqué. Elle évitait de flirter avec ses collègues. Du coup, ramener un étranger c'était encore plus excitant. Oui, parce que le but, c'était que l'amant en question s'en sorte indemne, ou presque. C'était pratique de dormir juste au-dessus du box de Brusque. Il y avait très peu de passage. Mais elle n'était ni au château, ni au manoir.

Toujours à essayer de glaner quelques mots dans la conversation de deux des passants, elle doit tenter de contrer les mains invasives de Vaykat. Elle se tortille un peu, juste pour lui rendre la vie un peu plus difficile. Elle pourrait, en toute discrétion, se pousser silencieusement et pouvoir observer les passant à sa guise, mais tout compte fait, c'est un jeu assez amusant.

Dur de résister ? Bah voyons. Il n'avait pas d'autres explications que celle-là ? C'est de la pure provocation et ça n'a rien de raisonnable. Il pousse la provocation jusqu'à en retenir un autre rire. Elle roule des yeux et reporte son attention sur la conversation, essayant de ne pas l'encourager en souriant elle aussi. Il a les mains vachement froides et elle sent sur sa peau le moindre mouvement de ses doigts. Difficile de le nier, c'est plutôt agréable, mais elle ne le lui dira pas. Oui, bon, elle n'a pas encore mis fin au petit jeu, mais elle peut y mettre terme quand elle le veut. Et quand elle le décidera.

- Sssssshhh.

Oui, parce qu'elle essaie vraiment d'écouter ce qui se dit. Mais décidément, le vent n'est pas pour eux. Et les seuls mots qu'elle entend ne l'aident en aucune manière pour connaître le résultat de ce qui sera visiblement construit, ou non. Ils semblent tous les eux savoir de quoi ils parlent, alors du coup, ils ne disent rien de bien intéressant. C'est assez frustrant de devoir végéter à attendre qu'ils se décident à passer ou à dire explicitement ce qu'ils comptent construire ici. Un bâtiment ? Un château ? Quoi ? C'est une question intrigante. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien foutre à Naturalia. Vu leur attirail, ils semblent plus venir de Malificium que de Naturalia.

Ils passent tous près, moins de 10 mètres, sur le chemin. Thadea s'aplatit sur Vaykat, pour paraître le moins possible. Un des gardes se détache du groupe et elle se concentre pour concentrer les ombres autour d'eux. Il n'a pas de torches, il ne doit pas voir grand chose. Pourtant, elle voit la lame qu'il porte luire à la faible lumière de la lune. Il s'approche, jusqu'à ce que Brusque se relève et renâcle de mécontentement. Le type sursaute et interpelle ses camarades qui amorcent une descente. Mais Brusque ne l'entend pas de cette oreille et il se relève prestement et s'éloigne en trottant.

- C'est quoi ? Un cheval ?
- Ouais, j'ai cru voir une bride.

Comme il n'y a pas de danger, l'escorte se met à redescendre. Thadea retient son souffle quand le type s'approche encore. Brusque renâcle et le type semble avoir l'idée de vouloir récupérer le cheval. Sans doute qu'il pense que ce cheval est abandonné, ou en fugue. Ça leur ferait un cheval quand même. Il s'éloigne en appelant Brusque avec toute la gentillesse du monde. Brusque joue le cheval craintif, mais pas méchant. Il piétine et laisse le type approcher avant de s'éloigner en trottinant. Visiblement, ce garde n'est pas de taille contre les feintes de Brusque. Pas une fois il ne met la main sur la bride et pas une fois il passe près de la frôler.

- Bon sang, laisse, rien à foutre. Allez, c'est un ordre.

Le type abandonne la poursuite du cheval. Et Brusque disparait entre les arbres. Ah, voilà un type avec du bon sens quand même. Sans doute le genre de type qui aura une vie très longue parce qu,il ne voit pas grand chose de ce qui se passe autour de lui. Et puis, il obéit aveuglément aux ordres. Concentré sur le cheval, il n'a rien vu d'autre. Il faut dire que tout était bien caché pour qu'on ne voit pas de la route, mais quand même, à la distance où il était, il aurait pu y voir quelque chose. Nan, heureusement qu'il n'a rien vu et il rejoint sa troupe qui s'éloigne tranquillement, parce que les deux types bavardent encore, mais aucune chance d'entendre quoique ce soit maintenant, surtout que les gardes se sont mis à bavarder à voix basse entre eux. C'est quand même pas une raison pour faire du bruit.

Thadea se remet à respirer. Elle avait presque cessé le temps que le type soit si près et que Brusque lui fasse son numéro. Elle ne s'inquiète pas pour Brusque. Il reviendra.

Elle avait glissée sa main jusqu'à toucher la garde de Fatal, prête à en faire usage si ça se compliquait. elle n'eut pas à le faire. Chacun des ses muscles est tendu pour amorcer le mouvement de surprise qui pouvait les sauver du moins quelques secondes, s'ils étaient repérés. Elle n'eut pas à s'en servir. Aussitôt que le type s'éloigne, abandonnant la poursuite de Brusque, elle se détendit, reposant le genou par terre, retirant sa main de sur Fatal. Elle reprend sa respiration là où elle l'avait mis en suspend et elle observe le type s'éloigner. Ils semblent s'éloigner pour partir. Enfin, presque, ils restent tout de même pas trop loin, du moins pour un moment, parce qu'ils visualisent encore d'autres parties du chemin. Ça risque d'être colossal ce truc.

Vaykat lui souffle dans le cou, opposant la chaleur de son haleine à la fraîcheur de l'aube qui s'en vient. Elle frissonne, parce que tout compte fait, c'est elle qui doit supporter l'humide fraîcheur ambiante. Heureusement, les doigts de Vaykat commencent à se réchauffer, heureusement parce que même si elle est couturée un peu partout, il y a quand même quelques endroits où la peau est restée fine et délicate. Et certains de ces quelques endroits sont très sensibles au doigts froids. Elle est quand même un peu déçu qu'il ait mis si peu de temps à défaire le noeud. Soit il s'y connaissait bien en noeud, soit il est plus doué qu'elle. Elle y mettait parfois beaucoup plus de temps elle-même. Le noeud s'était peut-être relâché avec la baignade.

Depuis que les passants se sont éloignés et sur leur départ lent, mais surement, elle se préoccupe nettement moins d'eux. Si elle y reste un minimum attentive, c'est pour prévenir les mauvaises surprises. Ce serait dommage d'avoir une mauvaise surprise. L'instant est si agréable, ce serait décevant de le gâcher par une mauvaise surprise. Son épaule percée se rappelle à son bon souvenir lorsqu'elle se redresse un peu pour voir si les passants s'éloigne et, l'air de rien, pour donner à Vaykat une liberté de mouvement beaucoup plus agréable. Elle bascule un peu vers sa droite pour soulager son épaule. Elle agite les doigts pour enlever l'engourdissement et elle constate que sa main tremble. Mauvais signe, c'était pas malin de mettre du poids dessus. Mais elle en fait rapidement abstraction quand les mains froides de Vaykat reviennent se coller à sa peau, provoquant un délicieux frissons.

Vaykat a au moins un bon point, il semble attentif à sa compagne, puisqu'il détecte aussitôt son inconfort et se redresse, leur donnant un peu de hauteur. Elle jette un rapide coup d'oeil aux passant et estiment qu'ils ne peuvent plus les voir, même à cette hauteur. Autrement, elle l'aurait repoussé au sol, mais au lieu de quoi, elle se campe sur ses genoux pour lui laisser de la place. Ça lui permet du coup de voir la progression lente des passants. Il pose ses lèvres sur sa gorge, son souffle provoquant une chair de poule sur tout son côté gauche. Elle en délaisse un instant les intrus et elle hoche la tête, se pressant un peu plus contre lui.

Il se redresse encore et elle recule juste un peu, pour qu'il puisse prendre un équilibre plus confortable, mais sans s'éloigner trop. Elle a nettement plus de place que lui pour se mouvoir et ce n'est pas à son avantage de le mettre en position inconfortable. Une fois stable, il revient l'assaillir avec ses mains froides. Elle affronte bravement la torture. elle tourne la tête, pour voir où en sont les passants. De plus en plus loin, semble-t-il, mais à moins de revenir sur leurs pas, Thadea pouvait bien être debout et ils n'y verraient rien. Par contre, il est encore trop tôt pour émettre le moindre son.

Elle sent une de ses mains quitter sa peau pour venir tirailler sa chemise. Elle n'oppose aucune résistance, se mouvant même pour lui faciliter la tâche. Thadea aime bien pourrir la vie des gens la plupart du temps, mais dans certaines situation, mieux vaut travailler de concert, les résultats sont meilleurs, l'expérience reste mémorable. Une fois sa chemise plus loin, il la serre contre lui, peau contre cuir rigide. Heureusement, ce n'est pas trop froid, mais c'est tiède. Rien de particulièrement agréable, mais elle compte bien changer la donne. Si seulement elle avait remarqué comme est harnaché de plastron. Elle glisse ses mains sous la cape rouge et et cherche le mécanisme du plastron. Ses doigts cherchent le modèle pour savoir comment il se libère et il détache sa cape, lui permettant d'avoir une minuscule vue de l'arrière du plastron. Ah !

Toujours dans son cou, elle le sent s'étirer un peu pour regarder derrière elle. Par réflexe parce qu'elle est une grande paranoïaque après tout, elle tourne la tête elle aussi pour constater qu'ils sont un peu plus loin, mais pas assez, que lorsqu'elle avait regardé la dernière fois. Ce qu'ils peuvent être bavards... de vraies pipelettes. Elle les délaisse rapidement pour revenir au plastron. Elle se serre un peu plus contre Vaykat, pour avoir un plus bel aperçu du dos, manquant le renverser, mais il tient bon. Elle émet un souffle court, rire retenu pour ne pas faire de bruit. Elle s'empare des lanières du bout des doigts, les tordant lentement pour éviter que les boucles ne tintent. Elle s'en sort avec brio, les boucles n'ont presque pas teinté. Mais tout n'est pas gagné, elle doit le retirer ce plastron. Et sans faire tinter les boucles, c'est pas gagné. Elle y arrive tout de même en tirant des deux cotés en même temps. Et si Vaykat l'aide un peu, elle ne fera pas trop tinter les boucles. Elle rejette le plastron à côté et c'est elle qui tire Vaykat vers elle pour cette fois, profiter pleinement de sa chaleur, peau contre peau. C'est beaucoup mieux comme ça, en plus, elle peut glisser le long de sa colonne vertébrale, compter chacune des vertèbre du bout des doigts, sans se buter contre les lanières. Il a effectivement la peau très chaude et elle en profite ardemment.

Bien, pour un démon, ses vertèbres sont en nombre exact et tout les os de son dos et de ses bras semblent à la bonne place. Évidemment, elle n'a pas vérifié tous les os, mais ça viendra. C'est rassurant de voir qu'ils sont tous formés presque pareil. Même les démons. Elle le sent frissonner sous ses doigts et elle sourit. C'est si agréable de sentir la peau vibrer sous des doigts. De la vie sous une si fine pellicule de peau. Une vie si facile à prendre, il suffit d'un coup Fatal et ce qui vibre disparait. Il vient chercher ses lèvres, ou presque, il ne s'y attarde pas et elle dessine des arabesques, suivant les tatouages, tout en se concentrant sur les mains de Vaykat qui parcourent sa peau.

Quand il vient chercher ses lèvres pour vrai, elle y répond avec autant d'entrain qu'il peut en mettre, dardant sa langue contre la sienne. Il la serre contre lui avec une force qui la surprend, parce qu'elle est généralement plus forte que ses amants. Eh bien sûr, les aigrefins n'en font pas parti. Ce serait le meilleur moyen de déclarer une guerre intestine. Les relations avec les collègues ? Non merci. Les mains de Thadea se perdent dans les cheveux de Vaykat et elle n'a pas l'air du tout de vouloir s'éloigner le moindrement, même qu'elle se laisse aller contre lui, tout en faisant attention à ne pas le renverser. C'est elle la femme forte après tout.

Thadea n'a rien des adorables princesses de Bénécius, ni des vilaines sorcières de Malificium. Elle n'est douce, ni délicate. Des cicatrices marquent son corps un peu partout, certaines fines et presque imperceptible sous les doigts, les autres épaisses et flagrante au touché. Comme cette longue cicatrice qui fait relief de sa hanche droite jusqu'au milieu de son dos. Sa musculature développée roule sous sa peau. Ses gestes sont assurés et affirmé, elle n'a aucun doute sur ce qui va se produire et elle n'a peur de rien semble-t-il. Ses mains sont rugueuses et caleuses entre le pouce et l'index, preuve qu'elle use d'une arme depuis des années et qu'elle n'en est pas à ses premiers jours. Elle n'a rien d'une nouvelle recrue, visiblement. Elle y est née, il n'y a pas de doutes là-dessus.

Vaykat met fin au baiser et s'écarte juste un peu, amorçant une caresse descendante. Elle suit le mouvement, pressant sa peau contre ses doigts, il s'arrête juste avant de franchir la bande de tissus et il la regarde. Au regard carmin, elle oppose ne pupille rougeoyante, comme une braise ardente dans la cendre noire. S'il cherche son approbation, il n'a pas besoin de chercher longtemps, il peut prendre cette idée pour acquise dès maintenant. Et il ne tarde pas à faire bonne usage de la permission accordée et il constate que c'est beaucoup plus qu'une approbation, puisqu'elle presse son corps contre ses doigts. Elle profite sans remords des caresses, dessinant des arabesques sur les tatouages de Vaykat. Il réussit à lui tirer un soupir, presque subtile puis elle se serre contre lui. Il lui chuchote quelques mots à l'oreille. Elle glisse sa main sur sa joue et l'oblige à la regarder. Elle le détaille quelques secondes, l'air sérieux

- C'est la première fois que tu te fais battre par une fille et ça te plait ?

Et elle sourit, avnt qu,il ne s'inquiète. Un sourire à peine provocateur, mais quand même de manière significative. Et dire qu'au départ, il voulait la tuer. Elle également. Oui, parfois c'est agréable de laisser les gens en vie.

Elle n'a aucun problème non plus à ce qu'il profite de son corps. De toute façon, qu'il profite ne lui déplait pas dut tout, au contraire. Oui, elle profite visiblement de chaque caresses, mais c'est lui qui a commencé à la toucher avant qu'elle puisse riposter. Ce n'est donc pas plus mal de le laisser faire et d'explorer elle aussi son corps des doigts et des mains. côté tactile, Thadea estime que Vaykat est plutôt bien roulé pour un démon masqué. Faudra qu'elle lui demande pourquoi il se cache comme ça. À son avis c'était presque autant de gâchis que d'émousser la lame de Trahison dans la terre. Elle savoure chacune des caresse, chacun des pression sur sa peau. Maintenant qu'il a les doigts chaud, c'est beaucoup plus agréable. Son corps épouse les moindres gestes de Vaykat, cherchant un contact beaucoup plus serré. Elle se félicite de ne pas avoir fait sur ses pantalons les noeuds habituels. Les défaire aurait été beaucoup trop long et les caresses de Vaykat commencent à la rendre un brin impatiente. Il la fait basculer vers la gauche, pour changer de panorama, pense-t-elle. Elle a toujours la main droite dans son cou et elle se retient à sa nuque, avant de se laisser doucement reposer sur le sol. Il la regarde un instant et elle soutien son regard, avec tout de même une pointe d'interrogation. Et alors ?

Pas déplaisante à regarder ? Ça doit être un compliment suppose-t-elle. Théoriquement, ça devrait sans doute la vexer, mais ce n'est pas du tout le cas. Pourquoi ? Bonne question. Sans doute parce qu'elle n'est pas dans le meilleur moment pour faire sa difficile. Thadea savait choisir ses affrontements et elle se dit que d'être vexée à ce moment là risque de lui gâcher son plaisir. Qu'elle gâche celui des autres, pas de problèmes, mais le sien, c'était autre chose. Et comme Vaykat semblait vouloir partager le sien, son choix fut vite fait d'évincer cette possibilité de jouer la diva. Elle ne dit rien, lui laissant le temps de lui retirer son pantalon. Elle répond à son baiser avec chaleur et effusion, lui laissant amplement le temps de songer à sa réplique et surtout de profiter des frissons qu'il fait grimper du creux de ses reins jusqu'à sa nuque. Il met fin au baiser et à la caresse pour s'attaquer à sa propre ceinture. C'est le bon moment de doper un peu son plaisir. Elle lui répond de la même manière qu'elle lui parle depuis le début de leur rencontre. Avec un brin de provocation et un soupire bravement retenu.

- Ce n'est pas la meilleure comparaison à faire. Je n'avais pas remarquée que tu étais doué avec un sabre. Du regard, elle suit la main de Vaykat jusqu'à sa ceinture. Elle hausse un sourcil et ses mains rejoignent celle de Vaykat, terminant à sa place de défaire la boucle de la ceinture. Et nous ne sommes pas dans un lit, l'informe-t-elle en levant les yeux vers les siens.

Toujours cette étincelle de provocation dans le regard et toujours cette lueur incandescente dans les pupilles. Ses doigts glissent entre la peau de Vaykat et les étoffes qui pourraient faire obstacle. Ah, tiens, c'est chaud ici. Et ses doigts se fraie un chemin, contournant les obstacles et finalement s'enroulent autour de ce qu'ils convoitent. Allo toi ! Mais c'est que c'est tout en émoi ! Elle poursuit son avancée, glissant ses paumes tout le long et elle vient délicatement planter ses ongles à l'intérieur des cuisses de Vaykat. Ô délicat objet de convoitise, montre-toi. Et elle refait le chemin inverse, prenant tout son temps et marquant le passage de chacun de ses doigts par une délicate pression.

L'aube commence à blanchir l'horizon. Les oiseaux du crépuscule du matin entonnent leur dernier acte musical. Les sons de la nuit se changent ceux que personne n'entend habituellement, puisque les nocturnes vont se coucher et les diurnes se réveillent. Les terreurs de la nuit sont passées et la lumières commence à prendre sa place, reléguant la nuit à un simple souvenir. C'est habituellement à ce moment que les amants secrets se séparent, pour s'assurer de rester secret. Un dernier baiser et pour eux, le jour vient jeter un froid dans la nuit si chaude. Mais tout le monde ne fait pas les choses ainsi. Pour de rares chanceux, il n'y aura pas cette transition entre la nuit et le jour. Non, ils sont beaucoup trop centré sur eux-même pour le constater.

- Non, mais tu t'es vanté le premier, souffle-t-elle

Lui se concentre sur elle et elle se concentre sur lui, échangeant baisers et caresses. Les échanges de ce type devraient toujours se passer ainsi. Ça laisserait des souvenirs moins tièdes et surtout des envies moins contrariées. Les gens seraient plus heureux et Malificium serait resplendissante. Mais bon, les Malins prenaient beaucoup, mais donnaient peu en général. L'échange actuel est une vraie partie de plaisir, parce que c'est effectivement un échange. Elle a bien fait de ne pas le tuer, même lorsqu'il a plié les genoux devant elle. Ses envies actuelles sont beaucoup trop sollicités en ce moment pour que cet aspect ne soit pas évincé de sa tête. La pression de ses cuisses sur la main de Vaykat en annonce la teneur.

Quand son amant glisse en elle, Thadea l'accueille avec une avidité impatiente inhérente aux minutes précédentes. Thadea n'a pas non plus beaucoup de patience et elle répond au baiser de Vaykat avec l'ardeur passionnée qu'elle met au combat, mais d'un aspect différent en une chose. Elle veut sa peau, mais pas nécessairement arrachée du reste de son corps. C'est bon signe pour une aigrefine, non ? Elle savoure les premiers coup de bassin de Vaykat avec délice, profitant des frissons que ça lui procure. Thadea se satisfait habituellement d'orgasme fulgurant, rapide et de courte durée, parce que son emploie du temps y est favorable. Mais elle n'a rien de prévu dans l'immédiat et les minutes précédentes annoncent une partie de plaisir à long terme selon ses habitudes. Elle compte bien prendre son pied au moins jusqu'à ce que le soleil vienne réchauffer leur peau. En attenant, elle corse les choses, enserrant ses jambes autour de la taille de Vaykat, elle le serre contre elle, restreignant ses mouvement, l'empêchant presque de se mouvoir, mais pas totalement. Elle compte bien profiter de ce moment de proximité, mais pas trop, quand même. Elle lui redonne un peu de latitude en arquant le bassin et en desserrant les cuisses.

Peu à peu, son attention sur l'autour d'elle s’estompe. Un peu comme lorsqu'on s'endort d'un sommeil réparateur. Il ne reste qu'un bourdonnement ténu et ne laisse filtrer que les sons qui sont anormaux. De la même manière qu'on se réveille en sursaut lorsqu'un bruit nous semble suspect. D'autant plus que Thadea est plutôt paranoïaque de nature. Elle garde toujours une partie de son attention sur l'environnement autour. Elle entend d'ailleurs vaguement Brusque revenir, les passants doivent être assez loin maintenant. Mais le retour de Brusque annonce quelque chose de très bien tout de même. Maintenant qu'il est là, elle pourra ne garder que sa part prudente d'attention sur le cheval. Elle sait que s'il se produit quelque chose, le cheval saura se faire comprendre.

Elle se déconnecte de la réalité, toute son attention portée sur son corps et celui de Vaykat. elle profite de ce que Vaykat lui prodigue comme elle n'a que rarement profiter avant. Elle ne le laisse pas en reste et son corps épouse chacun de ses mouvements, ou presque. Elle n'a pas l'habitude de se laisser faire, ni en affrontement, ni pour quoi que ce soit. Dans les jeux de l'amour, elle n'obéit à aucune règle et si parfois elle suit le corps de Vaykat comme s'ils n'étaient qu'un, elle s'oppose parfois à lui, procurant de délicieux effets contraire. Leurs lèvres s'éloignent rarement, sauf pour venir se coller au cou de l'un et l'autre. Les mains de Thadea roulaient sur la peau de Vaykat comme les vagues, marquant les frissons par des ongles légèrement enfoncés das la chair. Chaque éloignement est une torture, chaque rapprochement un supplice, lui procurant des frissons d'une intensité qu'elle avait rarement connu, du moins pas en telle quantité ni en un temps aussi restreint. Elle n'attendait rien du Nomade au départ, sauf peut-être au moins de quoi la détendre et évacuer une tension accumulée. Même une fois les jeux amorcés, elle ne nourrissait pas nécessairement de grandes attentes, mais ce qui s'annonce est bien supérieur que ce qu'elle aurait pu croire. Il est décidément plus doué à ce genre de discipline que ce que lui laissait présager son accomplissement au sabre.

Deux malins qui se complètent dans une si plaisante complicité, Thadea n'avait jamais eu l'occasion de l'expérimenter. Le corps de Vaykat a quelque chose de particulier qu'elle n'arrive pas à identifier, probablement parce qu'elle n'arrive plus vraiment à se concentrer sur autre chose que la moindre parcelle de sa peau qui vibre à chaque mouvement du démon. Plus tard, elle trouvera peut-être, mais pour le moment, elle s'en fiche. Thadea est une profiteuse et une symbiose pareille est beaucoup trop privilégiée pour perdre du temps à la décortiquer et à la psychanalyser. Ce serait de risquer d'en briser la magie et l'originalité. Mieux vaut la garder intacte. Trop compliqué de toute façon, pour le moment, de même penser à avoir l'idée de la décortiquer.