"Ce n'est pas un problème. A Naturalia, le repas n'est pas trop cher donc ca ira rassurez-vous. Je note pour le service... Allez levez-vous, allons-y avant que la nuit soit encore plus sombre."

La jeune femme était ravie de partir diner. En effet, son estomac réclamait son dû depuis quelques minutes même si pour le moment, tout ceci se passait de manière fort discrète. Mais si elle voulait que cela reste ainsi, ils devaient prendre la route de ce pas. De plus, elle n'aimait pas trop marcher lorsque la lune est la plus haute dans le ciel. C'est souvent à ce moment précis que les ennuis débarquaient... N'étant pas nictalope, elle préférait éviter de se combattre à un tel moment.

Les voilà donc quittant la cascade. Qui aurait pu croire une telle chose lors des premières minutes de leur rencontre? Pas elle en tout cas, ça c'est sûr. Elle souriait au vent. Elle était ravie de la tournure des choses. Il était toujours plaisant de manger en bonne compagnie et de faire connaissance, tout du moins continuer de le faire, en tout cas.

"Vous mangez de tout?"

Bah oui, c'était une question peut-être qui semblait stupide mais l'alchimiste était curieuse et ne voulait pas commander un plat qui ne lui plairait pas. Elle passa sa main droite dans ses cheveux afin de remettre quelques mèches en place et poursuivit :

"Le chardon ardent est réputé pour sa potée aux cèpes et aux asperges. Ca te tente?"

Ce n'était pas le plat le plus copieux au monde mais l'elfe adorait cela. Surtout si elle l'agrémentait d'une bonne tranche de lard ou d'une cuisse de lapin. Elle lui sourit et réfléchissait tout en avancant lentement afin qu'il ne se blesse pas plus. Quel service pouvait-elle lui demander? Elle pensait récupérer prochainement un objet magique... Et si elle l'embauchait comme garde du corps?

"Pour les prochains jours, vous êtes disponibles? J'ai une idée pour payer votre "dette"."

S'il refusait, l'alchimiste trouverait bien autre chose. Elle rêvait d'un massage par exemple, ses épaules étaient bien endolories ces derniers temps. Et dire qu'elle était allée à la cascade s'en s'y baigner... Elle soupira. Elle lui jeta un coup d'oeil. Ils étaient à mi parcours. Il put récupérer un belle branche pour se servir d'appui lorsqu'ils passèrent à l'orée d'un bois de chênes. Ils purent ainsi accélérer le pas et deux heures plus tard, les voilà aux portes de la ville.

"Tu es déjà venu à Naturalia?"

Le vous était tombé afin de rendre les choses plus cordiales entre eux. Ils passèrent devant les lions géants, si imposants, gardiens de la cité de la justice. Nombreux touristes venaient ici juste pour les observer. Certains en avaient peur, Ambrosia les adorait. Elle les regarda pendant quelques minutes respectueusement puis, ils empruntèrent une ruelle sur la gauche et arrivèrent devant un établissement fort coquet.

"Ne me fais pas honte."

Elle le taquinait. Elle entra la première dans l'auberge. Diverses odeurs de cuisson vinrent leur caresser les narines excitant un peu plus leurs estomacs affamés. L'aubergiste, qui la connaissait bien, les emmena jusqu'à sa plus belle table.

"Alors qu'est-ce que je vous sers?"

"Ta spécialité et une bonne cuisse de lapin ainsi que quelques pommes de terre. Et toi? Tu veux quoi?"

A force de discuter, les deux, au départ totalement étranger l'un à l'autre, s'apercevaient que finalement, l'autre n'était pas si mal. Un amour fou ne venait pas de naître mais Masaku pouvait tolérer la présence de la femme, il pouvait passer du temps avec elle sans avoir une constante envie de s'enfuir, ce qui était déjà un bon point. D'ailleurs, il était celui qui l'invitait à rester pour avoir un peu de compagnie. On pourrait dire que les vagabonds ont bien besoin de femmes de temps à autre pour les soulager de leurs longs voyages éreintants. Toutefois, le nomade ne voyait pas Ambrosia comme ce "genre de femmes" cela va de soi. Elle venait de le menacer, de le soigner, de lui sourire. La première impression d'une personne est certes importante cependant, il ne faut pas rester bloquer dessus car on pourrait rater une facette insoupçonnée de la personne en question.

"Allons donc festoyer dans une auberge!"

Sans demander l'aide au mage, l'homme réussit à se lever de lui-même, laissant derrière lui la cascade aux eaux chantantes. Il ne savait pas exactement combien de temps il leur faudrait pour parvenir à Naturalia, sachant qu'ils allaient être ralenti par son pied. Brave, pas une plainte n'alla sortir de sa bouche à ce propos. C'était de sa faute si il s'était blessé et non celle d'Ambrosia, quoique si, un peu à cause de son apprenti. Lui n'avait pas tellement de préférence, marche de jour ou de nuit revenait au même, bien que le cycle des astres solaires et lunaires laissaient place à des moments plus dangereux que d'autres.

"Je ne suis pas du genre à faire la fine bouche alors que j'ai une assiette en face de moi."

Les mets simples étaient savoureux. Alors les mets sophistiqués devenaient des plats divins pour ses papilles. La femme semblait avoir sa petite idée sur l'endroit où l'emmener, il la suivait sans trop poser de questions.

"Arrêtez-vous là, j'en ai l'eau à la bouche et il nous reste quelques temps à marcher n'est-ce pas?"

Se torturer et se faire du mal inutilement n'était pas dans ses plans. Penser à une chaise et une table était déjà incroyable, alors avoir quelqu'un qui apporte des assiettes de nourriture, un luxe sans nom. Par contre, lorsqu'elle lui demanda ce qu'il avait l'intention de faire prochainement, le vagabond prêta une oreille attentive.

"Voyez-vous ça? Et bien je pense pouvoir honorer ma parole."

Pas même il ne posait de question sur la nature de sa dette, il le saurait bien assez tôt une fois le ventre bien rempli. La route se raccourcissait au fur et à mesure et enfin, les premières lumières de la ville se faisaient voir au loin. Armé d'un nouveau bâton, le vagabond avançait en boitant, le moins de poids possible sur son pied blessé. Ca en avait fait du chemin, sur le coup, la faim le tiraillait d'avantage encore que précédemment. Le tutoiement lui chatouilla les oreilles, un signe, une permission d'abaisser les formalités inutiles.

"Je suis déjà passé dans toutes les grandes villes de Nel Beraid, jamais bien longtemps mais assez pour savoir me tenir rassure toi."

Pour qui est-ce qu'elle le prenait? Un parfait sauvage sans manière? Certes, les manières du peuple du désert n'étaient pas exactement les mêmes, cependant, il savait se comporter normalement avec autrui sans qu'on ne le regarde comme un alien. L'unique raison pour laquelle on l'observerait de cet oeil là serait son odeur. Ensuite, son accoutrement était celui de n'importe quel vagabond, il n'était pas le seul sur les routes. A l'auberge, on ne lui accorda donc pas plus d'attention que ça, leur offrant une table quelconque un serveur quelconque leur demandait leur commande.

"La même chose que la dame ainsi qu'une chope de bière s'il-vous-plaît."

Les senteurs de nourriture aux alentours lui donnaient envie. Toutes ces personnes qui mangeaient avec tant d'appétit. Il ne demandait qu'à faire de même. Appuyant son bâton et son katana contre le mur, il se détendit un peu plus.

"Allez, ne me fait pas patienter plus longtemps.Quelle est donc cette petite idée pour les prochains jours?"

Quand bien même il y aurait de la marche intensive, il se débrouillerait. Son pied serait enflé mais il y survivrait. D'avance, Masaku se disait que ce ne serait pas un travail aisé où il pourrait se tourner les pouces en observant les mouches voler. Il y avait quelque chose dans le regard d'Ambrosia qui lui disait qu'elle profiterait entièrement de la parole qu'il venait de donner pour exploiter ses services. Par réflexe, il tira une pipe de son sac avant de se raviser. Pas pratique de fumer en mangeant et il n'avait plus d'herbe à fumer de toute façon. Il faudrait s'en procurer quelque part, mais sans un rond, ce ne serait pas chose facile.

"Peut-être quelque chose en rapport avec ton métier? Est-ce que nous partons cueillir une plante rare dans un trou perdu du monde? Hehe."

Masaku n'avait aucune crainte, dans tous les cas il la suivrait pour respecter sa parole, point final. Point final parce que les assiettes arrivaient et que le nomade avait lâché un "bon appétit" avant de se jeter sur la nourriture, sans s'en mettre partout, ce qui était un véritable miracle vu la rapidité à laquelle il avalait les aliments.

"Je prendrais juste de l'eau."

Le serveur s'en alla. Ambrosia ne buvait jamais d'alcool sauf si elle avait besoin de se calmer les nerfs. Chose qui était relativement rare car elle était de nature assez calme... enfin, la plupart du temps car si on juge son arrivée à la cascade, le calme plat n'avait pas été son maitre mot au niveau de l'attitude.

Elle lui sourit. Ainsi, il était intrigué. Il avait visité toutes les villes de ce pays mais cela ne lui servirait à rien puisque l'objet se trouverait à l'extérieur des trois grandes contrées. Elle n'y était jamais allée d'ailleurs, préférant oublier ce lieu comme beaucoup d'herboristes... car la mort y avait élu domicile depuis bien trop longtemps à son gout.

La mage rouge éclata de rire joyeusement. Non, cela ne serait pas du ramassage de plantes mais bien des combats et de la grimpette à travers les arbres. Ils devraient aussi trouver une grotte... le lieu de "repos" d'un aigrefin... Elle mangea une première bouchée de son plat. Elle en avait tant envie depuis qu'ils avaient pris la route. Masaku mangeait si vite. Elle en était amusée.

"Nous irons à la pineraie carbonisée. Tu connais?"

Au passage, elle prendrait surement un peu de cendres afin d'éventuelles potions à venir. Elle mangea une nouvelle bouchée. Elle jouait les mystérieuses et elle adorait cela. Mais elle finit quand même par tout lui déballer :

"Nous allons récupérer un joli éventail qui a appartenu à une célèbre courtisane. J'ai besoin de cet objet pour augmenter mon contrôle sur les éléments. Par contre, ceci ne sera pas de tout repos. "

Contrôler l'électricité et la terre étaient déjà possible pour elle. Son épée étaient capable d'envoyer des boules de feu... Avec l'éventail, elle aurait un contrôle sur le vent... certes de plus faible niveau que l'électricité et la terre... mais ainsi, à part l'eau, elle aurait main mise sur beaucoup d'éléments... Comme l'avait fait par le passé d'une autre manière Alicia, l'ange divin. Elle suivait ses traces à la lettre. Elle se pencha en avant pour mieux fixer son regard et reprit :

"Dites moi vous avez peur de rien? par exemple des zombies, des aigrefins? Vous arrivez à les combattre?"

Attablé, il fallait se mettre le plus à l'aise possible. Rien de mieux qu'une de ces boissons qui ressemble à de la pisse de chat et que tout le monde consommait pourtant. Un peu comme la pipe, il n'aimait pas et pourtant continuer à l'utiliser lorsque l'occasion se présentait. Celle qui était en face de lui faisait preuve d'un peu plus de réserve, ne prenant que le breuvage le plus simple du au monde. Ainsi, en attendant l'arrivée des plats, ils pouvaient discuter affaire. Les boissons arrivaient les premières, permettant au nomade de se désaltérer tout en aillant une idée de ce qui l'attendait. Offrir un service à cette femme n'était pas la solution de facilité. Ce n'est que maintenant qu'il s'apercevait qu'elle pouvait l'utiliser pour tout et n'importe quoi. Dans le pire des cas, il se contenterait de partir en douce si ça ne lui plaisait vraiment pas. Cependant, l'histoire n'était pas si mauvaise.

"Je m'y suis déjà rendu, une fois. Ce n'est pas le coin le plus beau je dirai."

Un paysage cendré, une nature à moitié morte. A côté, la cascade était un véritable paradis. Les plats devant eux, le nomade ne perdait pas de son attention, en accordant tout autant au lapin qu'on lui avait servi et qui était bien assaisonné. Son regard indiquait tout de même qu'il attendait la suite. Le faire patienter, laisser en suspend sa phrase. Allez, qu'on en finisse, que voulait-elle trouver dans ce reste de paysage volcanique qui se trouve proche de Malificium? Finalement, il était question d'un objet magique pour amplifier ses pouvoirs. Si c'était le cas, en plus d'être herboriste, ELLE était mage, contrairement à lui qu'elle avait au départ suspecté.

"Si ce n'est que ça. De toute façon, je suis bien obligé d'honorer ma parole alors je te suivrai où que tu iras, du moins, jusqu'à ce que cet éventail te soit enfin remis."

Comme ça, ce ne semblait pas compliqué. Seulement, il y avait les détails, les obstacles, tous ces petits éléments qui, rassemblés, allaient donner du fil à retordre au vagabond et au mage. Comprenant parfaitement qu'il n'aurait pas l'occasion prochainement de reprendre un tel repas, Masaku ralentit la cadence pour profiter un peu mieux de son assiette gratuite. Un repas en échange du risque de perdre sa vie dans la recherche d'un éventail magique…. C'était équitable, plus ou moins. Il n'était pas du genre à reculer face à la difficulté, seulement, si des ouvertures étaient données, il proposerait souvent la fuite plutôt que l'affrontement. L'avenir appartient à ceux qui courent vite, pas à ceux qui essaient de braver tout et n'importe quoi au risque de perdre la vie toutes les cinq secondes. Il faut connaitre ses limites, les siennes étaient toutes dessinées et il savait ce dont il était capable, et ce qui était impossible pour lui d'accomplir.

"La peur est la force des hommes Ambrosia. Ce serait mentir que de dire que je suis sans peur mais je n'ai pas de bêtes noires en particulier. Disons que cela dépend de la situation."

Cette femme avait une fixation sur les zombies ou quoi? Déjà, elle y avait fait mention à la cascade et maintenant elle voulait insinuer qu'ils allaient en croiser sur le chemin de l'éventail. Ensuite, les aigrefins, des individus à la force brute considérable. En général, ce ne sont pas des adversaires faciles à abattre sans une bonne stratégie ou des nerfs solides.

"Et donc je présume qu'il va falloir que je me couche tôt aujourd'hui, à moins que le voyage soit prévu pour plus tard?"

Encore une gorgée de bière pour faire passer la nourriture dans le gosier, puis il constatait que l'assiette était déjà vidée. Mince, la sensation de n'avoir pas mangé à sa faim était déjà là, cependant, il ne le faisait pas remarquer pour ne pas profiter de la bonté d'Ambrosia… Quoiqu'une quête de ce genre pouvait bien valoir deux repas et une chambre… Le nomade resta sur ses positions premières faisant mine d'être rassasié et alluma immédiatement sa pipe avec les rares herbes qui lui restaient dans le sac.

"Une simple question, tu sembles assez débrouillarde alors je me demande bien si l'aide d'un vagabond estropié te sera vraiment utile."

"Je suis d'accord avec toi. Niveau paysage grandiose on repassera."

La pineraie avait été belle... mais tout ceci appartenait au passé... Tout n'était plus que bois morts et bois biscornus... les charognards avaient remplacé les jolis colibris et autres oiseaux colorés... tout n'était que sinistre et malaise... Oh ce n'était pas aussi pire que les marécages... mais dans ce lieu, Ambrosia ne s'y sentait pas à l'aise... La mort semblait vouloir l'emprisonner dans les troncs d'arbre... Elle détestait cette sensation de pesanteur qui la prenait dès qu'elle y mettait les pieds.

Mais l'éventail était là bas. Elle le voulait. Par conséquent, elle devrait se former à voyager là bas. L'objet avait appartenu à une démone, récupéré par une elfe, cela fera surement sourire certains surtout que notre demoiselle est bien plus sage que l'ancienne propriétaire qui n'était autre qu'une courtisane.

"D'accord. Je ne veux pas être prise au dépourvu. Je serais assez déstabilisée par exemple si tu refuses de combattre des fantomes ou des charognards parce que tu en as peur. Je veux pouvoir compter sur toi à 100% tout le temps de notre séjour là bas."

La peur est l'instrument de l'homme, elle nous fait avancer ou reculer. Il faut savoir la maitriser. La mage rouge s'en sortait bien à ce niveau mais elle avait trop souvent été déçue de ses partenaires de combat incapable de faire face à leurs frayeurs restant ainsi figés sur place au point d'en devenir un poids pour elle... Donc elle voulait se préparer. On avait tous des démons contre lesquels on avait du mal de lutter... Il ne fallait pas en avoir honte... Elle... C'est les pendus... et encore plus les zombies de pendus... voire leurs nuques disloquées... Rien que d'y penser, elle en frissonna de terreur.

"On partira à l'aube si cela te va bien. Mangeons et dormons ici puis nous nous mettrons en route. Partir de nuit serait ridicule."

Elle se reposait toujours un peu avant de partir en expédition. Bon, ils dormiront pas plus de quatre heures mais c'était toujours mieux que rien. Elle continua de manger sereinement. Elle éclata de rire et le fixa pendant quelques secondes.

"Ton pied sera partiellement remis. Et puis j'ai des potions de soin au besoin. Y aller seule serait du suicide. J'ai donc besoin d'un garde du corps. C'est aussi simple que cela... Et puis, je trouve que tu as un charme fou... Donc avec toi, je ne vais pas m'ennuyer là bas et pas finir par tomber en dépression. Donc tu es le candidat idéal. Tu veux un dessert?"

Elle venait en effet de finir sans vraiment s'en rendre compte son assiette. Elle ne serait pas contre d'un petit gateau au chocolat.

Celle qui allait l'employer lui expliquait le contexte de leur futur pèlerinage, la pineraie qui avait été l'endroit où il avait rencontré Raos Helkar, le descendant d'un de ses héros, le nomade des rivages. Conscient de la chance qu'il avait, Masaku s'attendait maintenant à rencontrer un lointain descendant du chevalier blanc ce qui aurait vite fait de le mettre dans tous ses états, malgré ses vingt-cinq ans et le peu de maturité qu'il avait gagné avec le temps. Il n'alla pas se plaindre de la destination puisqu'il avait promis qu'il l'aiderait pour n'importe quelle tâche. Ca aurait été bien gênant si la tâche avait été plus ardue, par exemple, escalader une montagne avec un seul pied. Là il était certain qu'il y aurait des montées, montées qui étaient abordables dans son état. Ce n'est pas avec un membre en moins que le vagabond s'estimait estropié et fini. Il avait bien plus d'un tour dans son sac. La femme lui demanda si il n'avait pas de peur en particulier. La peur de la mort, sinon rien de vivant qu'il n'ait déjà rencontré ne le dérangeait.

"Des fantômes, haha, je connais une histoire qui parle d'un chevalier craignent les revenants, le héros le plus improbable de tous les temps à mon avis. Mais pas d'inquiétude à avoir Ambrosia. J'ai beau l'admirer, je ne prends pas entièrement de lui."

Masaku avait également envie d'ajouter qu'il n'avait jamais rencontré de fantômes et que par conséquent, il ne pouvait dire qu'il en avait peur. Ca, il préféra malgré tout le garder pour lui. La confiance qu'elle lui vouait déjà le mettait mal à l'aise. Il n'était qu'un simple vagabond. Qui disait qu'il pourrait vraiment jouer son rôle de garde du corps. Etre à la hauteur, protéger la femme au moment où il le faudrait, il ferait son possible pour que ce repas soit repayé au centuple. Et si avec tout ça elle pouvait mettre la main sur l'objet convoité, il n'en serait que plus ravi. Le guerrier sans peur avait vu juste sur leur programme. Le départ était imminent, le lendemain dès l'aube pour éviter à avoir à se frotter aux premières foules qui avaient tendance à s'amasser aux portes dès le levé du soleil.

"Pas d'objection, je profite du repas et on a même déjà terminé nos assiettes, si ce n'est pas preuve de bonne foi!"

En effet, la femme aussi avait terminé de se rassasier. Pour finir, un petit dessert n'aurait pas été de refus. Le nomade refusa pourtant un petit péché mignon, pour la simple et bonne raison que plus il en ingurgiterait, plus la nourriture lui manquerait. Il l'avait déjà raconté à Ambrosia, son dernier repas était un oiseau quelconque qui avait le mérite d'avoir un peu de peau sur les eaux, rien de plus.

"En soi, nous ne partons pas pour nous amuser mais pour récupérer un objet alors ma belle dame à laquelle je ne peux rien refuser parce qu'elle m'a offert un repas, je reste d'autant plus ton obligé et te protégerai comme mon corps me le permettra."

Rien à craindre, même sur un pied il se débrouillerait pour ne pas être un boulet à trainer derrière. Finalement, Masaku préféra prendre une chambre rapidement pour se reposer, digérer. Le temps qu'Ambrosia termine son dessert, ils montaient les étages. Comme d'habitude, on les casait dans la même chambre puisqu'ils semblaient être venus ensemble et qu'il n'y avait soi-disant pas d'autre place libre à l'étage. Le nomade entra dans une petite pièce en le laissant le loisir de constater le peu de place qui était offert. Tranquillement, il s'assit par terre contre le mur, juste sous la fenêtre, l'arme contre lui, la jambe repliée, la position de repos dans laquelle il pouvait dormir d'un sommeil léger sans pour autant être assez confortable pour bien dormir.

"Les règles exigent de laisser la dame dormir sur le lit. Repose-toi bien, Ambrosia Mayfair. Demain est un autre jour et une autre aventure…"

"J'ai entendu parlé de ce chevalier. J'aurais adoré le rencontrer vu que d'après la légende, il était ami avec celle que je vénère."

Ainsi il admirait aussi quelqu'un. Elle se sentait subitement moins seule. D'ordinaire, les gens avaient honte d'avouer qu'ils avaient quelqu'un en admiration. Bien sûr, Ambrosia était aussi une adepte du culte d'Eakhyn. Mais si elle avait besoin de conseil ou de prendre une décision, elle se demandait souvent : qu'aurait fait l'enchanteresse ultime?

"J'admire ton appétit. Trop de personnes mangent comme des petits oiseaux... au lieu de profiter de la vie... je trouve cela bien triste... Notre vie est bien trop courte. J'aime étudier mais j'aime aussi prendre du bon temps."

Le draguait-elle? Non. Elle énoncait juste des faits simples. Elle était une érudit mais la mage rouge aimait aussi boire un verre dans une taverne ou assister à une pièce de théatre ou bien se promener en forêt. Bien sûr, elle espérait un jour avoir un compagnon et une famille mais ce n'était pas son objectif premier. Car si la réussite lui était vouée, un jour, elle deviendrait chef des mages rouges... et à ce moment là, les loisirs fonderaient comme neiges au soleil donc elle devait en profiter.

"Je ne souhaite pas ta mort donc j'éviterais de me mettre trop en danger et je tacherais aussi de te protéger."

L'alchimiste avait hate de partir à l'aventure, d'accroitre aussi ses pouvoirs grâce à l'objet. Elle se demandait bien quels monstres ils allaient rencontrer. Mais elle était certaine qu'ils passeraient quand même du bon temps. Il avait le don de la mettre en joie. Il n'était pas aussi pompeux que ses confrères, cela lui faisait le plus grand bien. Elle mangea rapidement son petit gateau au chocolat.

Puis au moment voulu, ils partirent à l'étage récupérer leur chambre. La mage avait confiance en lui donc cela ne la dérangeait pas de partager la même pièce. L'endroit était assez petit mais c'était toujours mieux qu'un tronc d'arbre. Elle le regarda s'asseoir sur le sol et sourit contritement. Elle lui dégotta un oreiller et le lui envoya :

"Prends au moins cela, sinon, ton dos risque d'être bien douloureux à notre réveil."

Elle ne se déshabilla pas, elle l'enleva juste ses armes qu'elle déposa sur la table de nuit. Elle s'allongea sous les draps et regarda le plafond quelques secondes :

"Bonne nuit Masaku. Evites de me voler."

Ce n'était juste qu'une boutade. Le sommeil la gagna rapidement. La nuit fut courte mais non désagréable. La jeune femme fit un rapide brin de toilette puis un sourire chaleureux aux lèvres, elle demanda :

"Partant? Comment va ton pied? Dépêchons nous comme cela, nous ne souffrirons pas trop de la chaleur."

Elle remit ses armes en place, ses cheveux en place et descendit payer la chambre et leur repas. Ils allaient quitter Naturalia. Elle en était toute excitée.

[Je te laisse ouvrir la quête ^^]