Et la lumière vint. [Ilaria] {Terminé}

L'entrevue avec la mage noire pas si inconnue que cela dans la forêt n'avait pas arrêté l'ancienne Gardienne Sacrée. Elle avait continué son chemin direction Bénécius d'un pas affirmé, bien qu'elle n'était pas sans craintes de ce qu'elle pourrait y voir. Depuis deux cents ans... Les lieux avaient-ils changé à Bénécius ? Probablement un peu. Elle espérait simplement qu'il resterait les fondements, de manière à ne pas voir s'éteindre les beaux souvenirs qui pourraient ressurgir de sa tête. Quoique... Ces souvenirs lui faisaient peur. Elle avait peur de voir encore revenir en elle la culpabilité... logée dans le fait qu'elle ait survécu alors que beaucoup d'autres personnes de valeur avaient péri durant les funèbres évènement d'il y a deux cent ans.

Cette fois, elle avait fait tombé le masque. Elle n'était pas venue sous l'apparence d'une panthère des neiges. Non, en mémoire à ceux qui avaient vécu ici, elle reviendrait sous sa véritable apparence, bien qu'elle ait un peu changé depuis deux siècles... Sous sa véritable identité dirons nous donc.

A l'approche de la cité chère à son cœur, Luccia était tremblante. Elle tenait tout particulièrement à venir retrouver en premier Bénécius. Sans s'en rendre vraiment compte, la belle ralentissait à mesure que les Portes du Paradis approchaient. Ses jambes flageolaient et sa respiration se faisait de plus en plus faible et saccadée. On aurait dit qu'on lui avait inséré une boule dans la gorge. Ce n'était pas son ressenti fétiche, forcément, mais il fallait se battre contre celui-ci une bonne fois pour toute, et le vaincre... Continuer d'avancer coute que coute. Le passé était le passé. Elle ne l'oublierait jamais, mais désormais, il fallait qu'il l'aide à préparer l'avenir, à ne pas refaire les mêmes erreurs, à vaincre les maléfiques, à venger ces êtres chers partis bien trop tôt...

Ça y est. L'immense arche de marbre se dressait devant elle. Heureux soulagement pour la druidesse de voir qu'on avait épargné cette merveille. Retrouver ces messages de bienvenue en elfique, et cette atmosphère de sérénité et de bonté lui procurèrent un certain bonheur, malheureusement quelque peu terni.

L'elfe franchit les portes de la cité, et prit le plaisir de re-contempler la blancheur et la beauté des lieux. Ses joues se mirent à rougir, et ses yeux bleus translucides à pétiller. C'était beau à voir, une elfe qui brillait ainsi. L'aura d'ange qui se dégageait de sa personne était toujours bien présente. Personne n'avait à se méfier de sa venue, loin de là. Mais, elle ne put sourire. Elle l'aurait voulu, évidemment, mais lorsqu'elle fut dressée devant les statues représentant un mage blanc et un chevalier, elle fondit littéralement en larmes.

Elle s'assit alors sur un muret, pleurant en repensant à ce lieu où elle avait pour la première fois rencontré Doukas, un vieillard merveilleux avec qui elle avait tissé des liens intenses, un homme qui se battait dur comme fer pour protéger sa cité. Et qui y avait laissé la vie.

Du sable et de la terre. Au loin, s’étendait Bénécius. Drôle de paysage lorsque l’on a l’habitude de ne voir que de la neige et de dangereuses pentes, sur lesquelles il faut faire extrêmement attention de ne pas glisser sous pleine de se blesser. Au moins, Ilaria, qui marchait en direction de Bénécius en compagnie de son chat depuis la montagne, ne risquait rien par ici, ce qui était pour elle un véritable soulagement. En effet, durant la première partie de son long voyage, elle avait suffisamment affronté les dangers de la nature comme cela. Mais une montagnarde avertie en vaut deux, elle connaissait par chance les endroits à éviter absolument. A force d’efforts, elle était totalement redescendue et avait trouvé la bonne route. Le chemin ici présent était en effet une bonne preuve qu’elle se dirigeait vers le territoire du bien. La marche ne lui faisait pas peur, surtout si c’était pour découvrir de nouvelles choses et les consigner dans ses carnets ! Elle aussi, comme les objets et comme les autres gens, voulait se constituer une longue et belle histoire !

Vêtue d’une simple robe aussi blanche que ses cheveux, simplement noués avec un gros ruban rouge, et des souliers écarlates et ce grand sourire au lèvres, elle respirait la joie de vivre à l’heure actuelle. Certes, elle venait de perdre un être cher, mais celui-ci lui avait appris que la mort n’était pas forcément triste. Alors, elle s’efforçait de regarder le sourire en repensant à tous les bons moments qu’elle avait vécu auprès de lui. Il avait eu une belle vie, et n’avait pas vécu la maladie ni le déclin de sa santé, c’était déjà cela, et pour elle c’était l’essentiel.

Tout en repensant à cela, la vision de l’arche qu’elle venait de heurter car elle ne regardait pas où elle allait la ramena à la réalité. Un message d’accueil était inscrit dessus, signe que ceux qui venaient ici sans mauvaises intentions étaient les bienvenus sur ces terres. A peine eut-elle franchi le monument que son chat se mit aussitôt à détaler en direction d’un muret où elle voyait de loin qu’une femme était assise. Quelle sale bête parfois, il n’avait donc rien de mieux à faire que d’embêter les gens ? La chroniqueuse se lança donc à sa poursuite, préférant éviter à la dame de faire griffer. Mais loin de là l’intention de l’animal, qui léchait doucement la jambe d’elfe, un peu comme pour la réconforter. Arrivée à leur hauteur, elle prit le chat par le collier où était fixée sa clochette et, le rapprochant de sa tête et le gronda.

« Ewimbé, voyons, je pensais t’avoir appris les bonnes manières ! »

Pour toute réponse, le concerné se mit à miauler. S’il y avait bien une chose que l’étoile détestait, c’était que son chat fasse n’importe quoi, et surtout qu’il aille déranger les gens. Elle prit son chat dans ses bras pour lui éviter de bouger à nouveau. Un peu confuse, elle fixa la dame assise sur le muret, un peu inquiète.

« Veuillez m’excuser, il a échappé à mon attention ... Oh, mais vous pleurez ! Il vous a fait du mal ? Si c’est le cas, je suis vraiment désolée. Si je peux faire quelque chose pour vous .... »

Il n'était pas difficile de comprendre que la druide était mal en cet instant. Une souffrance qui remontait, qui refaisait surface, la hantait désormais. En fait, étant une grande sensible, dévouée pour le bien d'autrui, cette douleur ne l'avait jamais vraiment quittée. Disons qu'elle essayait de la garder au plus profond d'elle même, de la contrôler. Mais là, c'en était trop. Ces statues avaient joué le rôle de la petite goutte qui fait déborder le vase. Et Luccia savait qu'une fois que ce même vase serait vide, elle serait libérée d'un poids, et irait mieux. C'est pourquoi il fallait que ça sorte, que ce chagrin enfoui en elle explose une bonne fois pour toutes. Et le destin avait décidé que ce serait pour aujourd'hui. Elle se sentirait ensuite bien et légère. Ça, elle en était certaine. Mais avant, il fallait qu'elle se console, ou soit consolée...

Ne serait-ce qu'un instant, elle songea à sa forme animale, et se posa une question toute débile, inutile, et pourtant pas si dénuée de sens que cela. Est-ce que la panthère des neiges qu'elle incarnait pleurerait elle-aussi ? Est-il possible qu'un animal pleure à torrent ? Peut-être que dans son cas, oui, puisque cet animal avait une partie humaine en lui, qui le dirigeait. Réponse donnée, et problème à peu près résolu... Le sujet était clos.

En cet instant, la seule chose qu'elle désirait, le seul être qui pourrait la consoler, c'était un animal. L'elfe avait toujours eu cette part de 'druide' en elle, elle avait toujours eu un profond amour pour les animaux, parfois plus que les humains, même si elle les aidait eux-aussi. C'est pourquoi elle voulut être dans sa forêt, où des petites bébêtes viendraient la consoler et lui faire, sans le savoir, le plus grand bien. Mais elle n'était pas dans la forêt, et aucun animal ne viendrait la voir cette fois ci. Quoique...

En effet, elle sentit une petite langue rugueuse lui lécher la main. Une vague de réconfort s'empara d'elle lorsqu'elle eut cette sensation, et qu'elle vit le petit animal venu à son secours. Un chat. Un merveilleux chat qui dût percevoir dans le regard de la belle des remerciements. Mais, avant qu'elle ne puisse approcher sa fine main sur les poils du minou, une voix le rappela à l'ordre. Luccia leva les yeux et vit une petite demoiselle fascinante. Elle avait un éclat étonnant, de part ses cheveux d'un blanc si intense, reflétant avec ses yeux bleus nuancés. Elle était vraiment très jolie, personne ne pouvait le nier.

La belle resta bouche bée un instant, curieuse d'en apprendre plus sur cette demoiselle. Décidément Bénécius regorgeait de choses magnifiques, et elle n'était encore pas au bout de ses surprises. Cependant, elle se ressaisit bien vite en entendant les excuses de la petite, et répliqua vivement, mais d'une voix douce et encore chagrinée. Mais, elle ne pleurait plus. Bien sur, elle était toute rouge, et de chaudes larmes coulaient encore sur ses joues, mais le chagrin cessait peu à peu.

" Oh non... Si vous saviez, il m'a au contraire fait le plus grand bien. "

Elle sourit à la jeune fille, puis continua de sa voix doucereuse, en posant son attention sur le chat :

" Ewinbé... Un nom magnifique pour un être très précieux... "

Elle avait l'habitude de parler des animaux comme des êtres purs et de grande valeur. Cela en étonnait parfois quelques uns, mais elle s'en moquait. Après tout, elle le pensait tellement. Luccia se leva doucement, fixant toujours l'animal qui lui rendait un regard tout aussi communicatif. Elle posa deux doigts sur sa tête, la lui caressa tendrement, et murmura, en même temps :

" Merci petit. "

Puis, elle ajouta à l'attention de la propriétaire du chat semblait-il, d'une voix qu'elle voulait enthousiaste même si le rendu était confus, tout en essuyant ses larmes de sa main gauche :

" Enchantée, je suis Luccia Petrone, druide. "

Sur le coup, Ilaria eut un peu de mal à comprendre comment son chat avait pu faire beaucoup de bien à l’elfe assise devant elle, en la cotoyant ne serait-ce qu’un instant, mais soit. Si elle le disait, c’est que cela devait être vrai, même si elle se posait des questions. Que voulez-vous, elle n’aimait pas quand elle ne comprenait pas quelque chose, c’était comme ça. Il n’avait tout de même pas de pouvoir caché ce chat, si ? Ou alors, elle le trouvait trop mignon, comme beaucoup de personnes qui avaient eu l’occasion de voir l’animal avec sa clochette. Oui, ça devait être ça. Ou pas, en fait. Mais cela, elle l’apprendrait un peu plus tard.

Pour l’instant, l’elfe s’efforçait de sécher ses larmes, et c’était cela qui était le plus important en attendant. Malheureusement, la chroniqueuse n’était pas très douée pour consoler les gens, elle se contenta donc de voir si elle allait se calmer d’elle-même, ce qui fut le cas par chance. Elle ne savait pas dans quelle mesure Ewimbë l’avait aidée, mais en tout cas il semblait avoir réussi son coup. Ily laissa la jeune femme le caresser, puis le posa au sol. Elle n’avait plus aucune raison de le retenir désormais, puisqu’elle savait désormais qu’il ne voulait pas faire de mal. Bien sûr, il l'avait plus réconfortée qu'autre chose, d'après ce qu'elle venait désormais de comprendre. Le fait que la dame se révèle être une druide expliquait tout.

« Oh, vous êtes druide ! Vous êtes proches des animaux, d’après ce qu’en disent les livres que j’ai étudié, c’est bien cela ? Je comprends mieux maintenant pourquoi Ewimbë s’est approché de vous, si c’est le cas. Oh, j’en allais oublier la politesse, mon nom est Ilaria Stellio ... Vous m’avez peut-être prise pour une mage blanche, mais je suis une chroniqueuse, si cela vous dit quelque chose »

Tant de questions se bousculaient également dans la tête d’Ilaria. Forcément, dés qu’elle avait affaire à des choses qu’elle ne connaissait pas, il fallait qu’elle en sache plus pour assouvir sa soif de connaissance. Elle espérait en tout cas que l’on ne prenne pas cela pour de la curiosité malsaine. Et puis si Luccia le désirait, elle pourrait lui raconter ce qu’elle savait des chroniqueurs, surtout que le statut n’était pas très peuplé. A vrai dire, elle-même n’avait encore jamais rencontré le moindre de ses semblables. Un jour, peut-être, cela viendrait.

« Vous n’avez pas l’air blessée, j’en conclus que ce n’est pas une blessure physique que vous avez ...Vous allez un peu mieux, j’espère ? »

La tristesse s'atténuait nettement. Cette présence lumineuse qu'offrait la demoiselle et son chat semblait faire son effet sur Luccia. Elle leur en était reconnaissance, même si elle restait assez gênée de se présenter de cette façon, elle qui avait pris l'habitude pendant toutes ses longues années de vie d'aider les autres plutôt que de se faire aider et d'être repêchée en pleurs. Mais bon, tous le monde a ses faiblesses. Et celles-ci ressortaient aujourd'hui. C'était ainsi. Il fallait l'accepter.

L'inconnue semblait surprise et heureuse de voir une druide, manifestement. Alors, Luccia lui offrit un large sourire, même s'il y avait toujours une sorte de retenue. La petite bonne femme s'appelait en fait Ilaria Stellio, et était une ... Chroniqueuse ! C'était donc de ça que venait cette beauté naturelle et pure. Étrangement, la druide n'en avait jamais croisé, malgré toutes ces années. Paraissait-ils que leur nombre avait considérablement diminué. Mais, s'il y avait bien un statut qui intriguait la belle elfe, c'était celui-ci, car il lui était très mystérieux. Elle ne savait que quelques détails sur eux, mais pas suffisamment à son gout.

" En effet, nous sommes proches des animaux, et de la nature en général. Cependant, il ne m'a pas fallu attendre d'être druide pour l'être... Ravie de faire votre connaissance, jeune chroniqueuse. Je ne peux cacher que votre statut m'intéresse au plus haut point. Est-ce donc vrai que vous étiez une étoile par le passé ? "

La curiosité dans sa voix n'était pas à cacher. Elle était accrochée aux lèvres d'Ilaria, envieuse d'en savoir plus. C'est là qu'elle se rendit compte que si elle n'avait pas survécu, elle n'aurait jamais vu de chroniqueur. Et ça aurait été une chose bien triste... C'était dans ces moments que Luccia ne regrettait pas d'avoir été reconvertie, et d'avoir eu la chance d'avoir encore quelques longues années devant elle.

La chroniqueuse était un peu curieuse, mais sa question était normale puisqu'elle était venue à son secours, et Luccia ne pouvait refuser de lui dire la vérité. Cependant, ce changement de situation la perturbait, puisque comme dit précédemment, en général, elle ne parlait pas d'elle, mais allait plutôt au secours des autres. C'était elle qui demandait les informations.

" En effet, les souvenirs sont souvent très douloureux... Mais ça va mieux, et cela grâce à vous... Merci. "

Elle observa les alentours, rêveuse, et ajouta :

" Ce lieu, je le connais si bien. Et pourtant, je n'y ai pas mis les pieds depuis deux siècles... C'est difficile de voir à quel point les choses ont changé... "

Elle ne parlait pas des changements sur le décor, car celui-ci était presque intact, mais plutôt sur les évènements qui ont fait que la population a été renouvelé. Les choses ont changé dans le sens où de retour sur ce lieu, beaucoup de gens ont disparus.

La question de Luccia eut pour effet de dessiner un large sourire sur le visage d’Ilaria. A priori, elle aussi se montrait totalement curieuse à propos de son statut, puisque réciproquement elles ne connaissaient pas grand-chose de leurs statuts respectifs, justement. Sauf que sur les chroniqueurs, il fallait bien avouer en fait qu’Ilaria ne s’y connaissait pas plus concernant le passé des étoiles, mais elle pouvait témoigner de sa vie actuelle. Et dire qu’elle n’avait encore rencontré aucun de ses semblables, c’était triste à penser mais elle avait l’impression d’être la seule à s’être échouée ici, du moins à l’heure actuelle, puisque certaines personnes connaissaient vaguement leur existence, donc il y en avait forcément eu d’autres. Peut-être qu’un jour ...

«Cela me fait plaisir de savoir que quelqu’un nous connaît, au moins de nom. Si vous saviez combien de personnes m’ont traitée de menteuse car ils n’ont jamais entendu parler des chroniqueurs ! Moi-même, ne n’en ai malheureusement vu aucun autre. L’univers est tellement vaste ... Et a dire vrai, j’ignore tout de mon passé d’étoile, je ne m’en souviens pas malheureusement ... Je sais juste que j’en étais une, le peu d’écrits me l’a démontré, à cause de mes pouvoirs.»

Il lui avait en fait fallu un moment pour le découvrir, et de nombreux mois complets à dévorer des bouquins. Parmi les statuts présents, aucun ne coïncidait avec les pouvoirs qui s’étaient révélés à Ilaria dans son enfance. Luccia, en fait, avait très bien résumé la situation : On ne savait que trop peu de choses. Des étoiles, décrochées de leur place sous l’effet d’un phénomène étrange et inattendu, s’était écrasées sur Nel Beraid. Et presque tout ce qu’il y avait comme information. Les autres concernaient la dernière guerre, qui remontait tout de même à pas mal de temps, disant que l’on avait enquiquiné des chroniqueurs parce qu’ils étaient les personnes les plus anciennes de ces lieux.

«En fait, c’est comme si j’avais eu deux vies ... Lorsque l’on m’a trouvée, j’étais un bébé, alors, moi-même, j’ai un peu de mal à croire que j’étais une étoile auparavant, mais mes cheveux et mon apparence indiquent le contraire ... Je n’étais donc pas là, humainement parlant avant ces 18 dernières années … »

Quand on y pensait, Luccia était elfe. Elle avait probablement vécu la guerre, peut-être y avait-elle-même participé ? Alors, sans doute venait-elle de là, la peine qu’elle avait eue. Cela avait dû être une expérience extrêmement traumatisante, si elle avait vu des tas de gens mourir sous ses yeux. Ilaria comprenait alors la tristesse de la dame.

«Vous vous êtes battus pour que d’autres puissent vivre en toute liberté. Certains sont morts pour protéger les leurs. C’est tout à votre honneur, il ne faut pas regretter le passé. »

Luccia perçut le large sourire illuminer (un peu plus encore) le visage de la jolie chroniqueuse. Elle semblait ravie de parler de son statut, et cette joie était communicative. Et, elle arrivait au bon moment pour l'ancienne gardienne sacrée qui était emplit de tristesse. Elle ne pouvait demander mieux que de rencontrer quelqu'un comme elle pour lui changer les idées et lui transmettre son enthousiasme.

Ilaria ignorait tout de son passé d'étoile. Mais, l'unique fait de savoir qu'elle en avait réellement été une fascinait Luccia. Elle dévorait littéralement ses paroles, même si sa bouche restait fermée, c'était tout comme. Qu'elle apprenne encore des choses après tant d'années vécues lui faisait le plus grand bien. Ça avait dû être difficile d'atterrir dans un monde inconnu. Les yeux de l'elfe pétillaient pendant qu'Ilaria énonçait son récit. Elle murmura alors :

" Fascinant... "

En réponse au fait qu'elle connaissait au moins de nom les chroniqueurs, elle se justifia :

" Dans une autre vie, je lisais beaucoup de livres. J'ai donc eu connaissance des chroniqueurs, même s'ils restaient un mystère... Seule la rencontre avec l'un d'eux peut pleinement nous éclairer... Au moins sur leur caractère et leur amabilité. Sur ce point je ne suis pas déçue. "

Elle lui adressa un clin d'œil de reconnaissance. Lorsque l'elfe parlait d'une autre vie, elle s'en surprit quelque peu. En fait, dans sa vie, il y avait avant la guerre, et après la guerre. Sa vie de gardienne sacrée, et sa vie de druide. Son ancien caractère, ses anciens buts, et ses nouveaux. Ce n'était peut-être pas comme Ilaria qui avait eu deux vies aussi distinctes et extrêmement différentes, mais il y avait de ça tout de même.

" Je ne voudrais pas paraître déplacée mais, par curiosité, puis-je vous demander quels sont ces pouvoirs dont vous me parlez ? "

La compréhension de la chroniqueuse concernant sa peine étonna la druide. Ces êtres étaient donc aussi des gens sensibles et intelligents. Mais, de la part d'anciennes étoiles, Luccia s'en doutait. Elle n'hésita donc pas à se confier, ayant en face d'elle une des êtres probablement les plus purs de ce monde.

" C'est gentil, mais je ne peux m'empêcher de culpabiliser, sachant que j'ai survécu alors que beaucoup d'êtres chers n'ont pas eu cette chance. "

D'un coup, elle poursuivit :

" Je peux vous tutoyer ? "

Alors, comme Ilaria, elle lisait elle aussi beaucoup de livres. Ainsi, c’était pour cela que Luccia connaissait de nom les chroniqueurs. Dans une autre vie, disait-elle ? Comment cela ? Elle aussi, elle avait une partie de son passé oublié ? Pourtant, les druides n’ont qu’une seule vie non ? Ou alors, plus simplement, elle voulait parler d’un passé lointain, ce qui était tout de même déjà plus probable à vrai dire. Curieuse comme elle était, cette phrase n’avait fait qu’attirer son attention. Forcément. En tout cas, l’elfe semblait ravie d’avoir rencontré une chroniqueuse pour la première fois, ce qui fit plaisir à l’étoile. Au moins, elle avait laissé une bonne impression. Ilaria ne savait si ses semblables étaient comme elle du côté du caractère, mais c’était déjà pas mal. Elle se doutait bien qu’ils soient tout de même différents de ce côté, mais bon.

« Je n’en ai jamais rencontré d’autres non plus, alors j’espère bien qu’ils répandent de leur côté le bien autour d’eux, et qu’on ne parle pas d’eux en mal. Je comprends votre curiosité, ne vous inquiétez pas. Je peux par exemple, contrôler la météo si je le désire. Mais dans une moindre mesure, je ne peux pas faire neiger si l’on est en été par exemple, ni pleuvoir quand il y a un grand soleil ... Et j’ignore totalement son étendue. Que diriez-vous d’un peu plus de vent ? Et puis, j’aimerais bien, voir à quoi ressemblent vos pouvoirs également. Chacune son tour ? »

Une démonstration, c’était toujours plus amusant que de longues explications. Un léger vent frais soufflait de temps en temps depuis quelques minutes. Tendant les bras en direction du ciel, comme elle aimait le faire lorsqu’elle s’amusait à contrôler le temps. Parfois, elle agrémentait de quelques paroles ces changements, comme pour les encourager à se faire. Côté utilité, c’était vraiment douteux, mais c’était tout de même un peu plus classe que de regarder quelqu’un se concentrer. Allez, pourquoi pas. Elle chuchota et ferma les yeux pour se concentrer.

« Quand souffle la brise, une simple expiration suffit à l’amplifier »

Le changement n’était pas extrême, mais le vent commençait à souffler déjà plus régulièrement lorsqu’elle finit de prononcer sa phrase. Quelques rafales commençaient à agrémenter le tout. Après tout, il valait mieux faire une démonstration avec le vent plutôt que la température, le changement ne se serait sûrement pas remarqué, ou bien moins. Elle rouvrit les yeux et baissa les bras. Oh, elle lui demandait si elle pouvait la tutoyer ?

« Seulement si je peux te tutoyer aussi. Il ne faut pas culpabiliser Luccia, on meurt tous un jour où l’autre, simplement certains partent plus tôt que d’autres, mais c’est le destin qui veut cela. Tu n’a rien à te reprocher. Toi, tu as encore de nombreuses choses à vivre devant toi, j’en suis certaine ! Oh, pour mes autres pouvoirs, il faudrait que tu me passe l’une de tes armes un instant. Cela ne te dérange pas ? »

La demande devait lui paraître étrange, mais sans doute comprendrait-elle lorsqu’elle lui aura expliqué. Mais avant cela, c’était au tour de Luccia de dévoiler l’un de ses pouvoirs.

La chroniqueuse pouvait contrôler la météo. Voilà un pouvoir merveilleux... Il pouvait ne pas servir nécessairement pour attaquer, mais aussi pour se tirer de situations critiques, ou pour d'autres choses de ce genre. Et, il faut dire que c'était un pouvoir conséquent pour tous, et pas seulement pour sa personne, car elle pouvait modifier le milieu, et mieux, le ciel. Décidément, la demoiselle lui resservait des surprises, et Luccia était impatiente de savoir quels seraient ses autres pouvoirs. Mais surtout, les voir serait bien mieux que de seulement en parler... Ce serait même nettement plus concret !

La chroniqueuse proposa de montrer chacune son tour un pouvoir. L'idée était plaisante, car l'ancienne gardienne sacrée n'avait encore jamais montré ses pouvoirs de druide à quiconque. Et puis, ça ferait un entraînement. Après cela, elles seraient toutes deux certainement épuisées, mais ce pouvait être amusant, et intéressant de se mettre à l'action, pour être prêt le jour où ce sera réellement nécessaire... Luccia acquiesça donc d'un signe d'un signe de tête et laissa suivre la première démonstration d'Ilaria. La druide sentit un petit vent se lever, puis rapidement, quelques rafales vinrent la décoiffer. Voir le ciel s'agiter simplement à la demande d'un jeune fille était réellement fascinant, et même assez effrayant. Luccia se demandait si elle se rendait compte du pouvoir qu'elle avait... Enfin, la druide la félicita de quelques tapes dans les mains, aussi appelées communément applaudissements.

"Seulement si je peut te tutoyer aussi..."

Cette remarque fit sourire l'elfe. Mais elle laissa poursuivre la chroniqueuse qui lui proposa des paroles réconfortantes. Elle lui en était reconnaissante, mais décida de ne pas s'attarder sur son cas et risquer de causer le chagrin sur cette petite lumière.

"Bien sur que tu peux me tutoyer ; et encore merci. "

Ilaria demanda à ce que Luccia lui prête une de ses armes, ce qui ne manqua pas de l'étonner. Mais soit. Elle décida d'accorder sa confiance à une chroniqueuse qui semblait de toute évidence n'avoir que de bonnes intentions. Néanmoins, elle donnerait sa fine épée d'argent. Pas qu'elle doutait de la sincérité d'Ilaria, mais simplement qu'elle ne donnerait jamais à quiconque son arc, car il faisait parti d'elle-même. C'était comme une partie de son âme. Et elle refusait de s'en séparer ne serait-ce qu'un instant. Elle la lui tendit, et ajouta en même temps :

" Voici mon épée elfique, mais avant je vais te dévoiler un de mes pouvoirs... "

Elle capta l'attention de la chroniqueuse, puis lui tourna le dos, et se dirigea vers la statue de pierre. Certes, ce serait moins classe que de prononcer des paroles pour faire souffler le vent, mais ce serait surement aussi impressionnant si Ilaria n'avait jamais ce pouvoir en faits. Elle se dirigea donc d'un pas accéléré vers la statue, tout en se concentrant sur l'énergie qu'elle aurait à déployer au bon moment. Et, elle ne ralentit pas lorsqu'elle se trouva juste devant celle-ci. Non, elle s'enfonça dans la pierre, et ressorti de l'autre côté de la statue. Ses joues avaient rougies avec l'énergie qu'elle avait dû libérer en traversant la pierre, matériau très dense. Mais ça passerait. Elle revint ensuite vers la chroniqueuse avec un sourire, impatiente de voir la deuxième démonstration de la jeune fille.

Ilaria était impatiente de voir la première démonstration des pouvoirs de la femme druide. En tout cas, il fallait bien avouer que la situation amusait beaucoup la chroniqueuse. Après tout, elle ne savait pas du tout ce qui l’attendait, et Luccia non plus. Il suffisait de voir son air surpris lorsqu’elle lui avait demandé de lui confier son arme, son épée elfique et non pas son arc, c’était peu important, un instant pour comprendre qu’elle se demandait bien ce qu’elle allait en faire. De toute façon, elle en prendrait bien soin, durant le bref instant où elle l’aurait entre les mains. Mais elle lui faisait confiance de toute évidence, et la Sipka en était toute heureuse. Et toujours aussi souriante, on pourrait même dire qu’elle rayonnait, même si ce n’était pas vraiment le cas. Elle était une étoile, après tout !

« Merci. Ne t’inquiètes pas, je ne l’abîmerais pas »

Et il fallait dire, en voyant Luccia s’approcher ainsi de la Statue vers laquelle elle allait rapidement, Ilaria la regarda faire avec des grands yeux ronds, ne s’attendant pas à ce qu’elle traverse le matériau. Mais que faisait-elle ? A ce train-là, elle allait s’écraser dessus ! Mais non, évidemment, elle traversa la pierre et revint vers elle en un seul morceau. Ouf ! Wow, en tout cas, c’était vraiment impressionnant, dans la mesure où elle n’avait jamais vu cela !

« Wow ! Ca doit être bien pratique quand quelque chose te bloque le chemin ou qu’une porte veuille te résister ... Tu peux accéder à des lieux et explorer là où personne d’autre ne peut aller ... C’est merveilleux je trouve ! »

En tout cas, cela avait l’air de demander pas mal d’énergie, Ilaria le remarqua quand sa nouvelle amie revint. Un peu comme le prochain pouvoir qu’elle voulait lui montrer ... D’ailleurs, elle comptait lui montrer celui-là en dernier, mais après tout, pourquoi pas le faire avant, puisqu’elle avait besoin de l’épée pour montrer les deux. Il fallait que ce soit amusant à voir, et que la démonstration soit agréable, elle essayait de faire cela dans les règles de l’art.

« Puisque c’est à mon tour, je te présente mon deuxième pouvoir »

Celui-là allait lui réclamer beaucoup d’attention et de précision, à elle aussi. Il s’agissait de faire bien attention à ne pas faire de bêtises. Précautionneusement, elle déposa l’épée au sol avec un pan de sa robe pour ne pas la toucher directement. Pourquoi ? Luccia comprendrait à la dernière démonstration, elle ne voulait pas que son pouvoir de Parendar se déclenche tout de suite. Non, pour l’instant, elle voulait lui montrer son pouvoir personnel.

Toujours debout, elle fixa du regard l’épée. Dans un premier temps, il ne se passa rien. Mais alors qu’elle allait abandonner, l’épée se souleva doucement, seule, se dressant au fur et à mesure à la verticale, de sorte à ne pas faire racler l’épée sur le sol. Elle commença à se déplacer un peu vers la droite, comme si elle était un peu hésitante, jusqu’à arriver à proximité du premier arbre venu. Elle attendit quelques secondes pour être sûre de son coup, et trancha une fleur, qu’Ilaria réceptionna, tandis qu’elle laissait doucement redescendre l’épée sur le muret ...

« Je suis désolée, c’était un peu raté, je voulais faire descendre la fleur jusqu’à tes cheveux mais contrôler les mouvements de l’épée et de la fleur étaient trop complexes. Ne reprends pas ton épée tout de suite, sauf si tu dois l’utiliser, j’en aurais aussi besoin pour ma dernière démonstration »

La petite Ilaria semblait émerveillée par le pouvoir de traverser les matières de Luccia. Il était vrai que ces démonstrations étaient amusantes et plaisantes. On ne savait pas ce que nous réservait l'autre, et c'en était d'autant plus intriguant. Alors, quand le couperet tombait, ou quand, plus explicitement, un pouvoir était mis en action, la surprise et l'admiration étaient au rendez-vous. Non, vraiment, c'était très sympathique de partager ses compétences ainsi, surtout que ça ne s'avérait pas inutile dans le sens où cela servirait au moins d'entrainement pour la chroniqueuse et la druide.

En effet, Luccia réalisa que la capacité à traverser les matières était bien pratique pour toutes la raisons qu'avaient énoncées Ilaria. Cependant, elle ne les avait jamais vraiment énoncées puisque, depuis qu'elle avait acquis ce pouvoir, elle avait siégé en forêt, et donc, les portes n'étaient pas vraiment au rendez-vous. Elle se rendit alors vraiment compte des multitudes de choses qui s'offraient à elle, mais aussi de ce que pouvait entrainer ce pouvoir lorsqu'il était entre les mains de maléfiques. Ils pouvaient entrer chez les gens et les tuer sans que personne ne s'en rende compte, ou des tas d'autres choses pires encore... Et ceci demeurait, pour sûr, assez inquiétant...

" Oui, en effet. Mais, ce pouvoir doit, je pense, être utilisé à bon escient, car il pourrait faire des ravages entre de mauvaises mains... En tout cas, je suis contente que ça te plaise. "

Elle lui fit un clin d'œil, et observa la chroniqueuse s'exécuter pour la présentation de son deuxième pouvoir. Luccia regarda, d'abord avec crainte, puis avec émerveillement, son épée se déplacer toute seule. Ce pouvoir aussi pouvait être redoutable dans les mains de maléfiques, car elle prit conscience qu'elle pouvait se faire 'planter' très facilement ainsi. Enfin, pour le coup, elle avait confiance, donc ne se sentait pas en danger en voyant que cette compétence était possédée par la jeune chroniqueuse. Elle se contenta de dire, avec un large sourire :

" Non, c'était parfait. "

Luccia était curieuse de voir pourquoi Ilaria avait encore besoin de son épée, et donc de savoir ce qu'elle s'apprêtait à faire. Mais avant, il fallait dévoiler un second pouvoir. Elles avaient défini des règles à respecter... Chacun son tour.

La druide réserverait ce qu'elle pensait être le meilleur pour la fin, sachant que son deuxième pouvoir n'aurait pas un franc succès vu les lieux d'exécution. En effet, un lieu naturel était nécessaire, puisqu'il lui fallait des végétaux pour que ce pouvoir soit visible. Mais où en trouver ici ? Pour le savoir, Luccia s'accroupit, et posa sa main sur la pierre. De cette manière, elle put ressentir les racines sous les pavés, qui la guideraient en leur point de départ, point où l'énergie végétale était plus intense. Elle leva alors les yeux et vit de simples parcages de roses soigneusement alignées, servant de décoration aux abords d'une jolie maison. Elle fit alors signe à son interlocutrice de la suivre vers celles-ci puis, une fois proches, elle se concentra.

Une des roses fit plusieurs tours sur elle-même, histoire de capter l'attention de la chroniqueuse, avant de s'élever dans les airs, sa tige s'agrandissant à vue d'œil. Celle-ci vint jusqu'à Ilaria, toute droite devant ses yeux. Elle fit un jolie et gracieuse boucle pour venir se placer dans la main de la demoiselle. Luccia n'eut plus qu'à sortir sa dague, et délicatement couper la tige, pour que celle-ci se rétracte à sa position d'origine, et que Ilaria puisse garder la rose rouge entre ses mains.

Luccia avait raison de dire que son propre pouvoir devait être utilisé à bon escient. En effet, il était vrai que cela pouvait vite se révéler très dangereux avec des personnes mal intentionnées. Malheureusement, il n’y avait pas que les gentils qui possédaient des pouvoirs, c’était bien connu. Les guerres n’avaient pas existé pour rien, tout pouvoir pouvait se révéler être dangereux lorsqu’il était mal utilisé. Combien de catastrophes avaient été déclenchées, avec des pouvoirs mal maîtrisés, et la soif de pouvoir de certains, combien d’innocents se sont-ils faits tuer ?

« Je pensais aux vieux lieux abandonnés, à vrai dire. Mais tu n’as pas tort, entre de mauvaises mains, cela pourrait vite se transformer en chaos avec des maisons pillées et des pauvres gens assassinés durant leur sommeil, rien qu’en utilisant à peine un pouvoir chacune. En y repensant, ce n’est vraiment pas rassurant du tout »

Par chance, elles, n’avaient aucune intention maléfique derrière la tête, encore heureux. Et puis, de toute manière, les pouvoirs ne pouvaient pas être utilisés à volonté, alors cela limitait grandement les risques. Ilaria elle-même devait mettre beaucoup d’énergie dans l’utilisation de ses pouvoirs, alors ce n’était pas maintenant qu’elle allait faire sa maligne avec, elle montrait juste ce qu’elle savait faire, et puis elle était encore faible après tout. En tout cas, Luccia, elle, avait l’air ravie de sa démonstration de télékinésie. C’était même parfait, selon elle.

C’était alors au tour de la Druide. Celle-ci semblait chercher quelque chose désormais, et s’approcha d’une maison, la première venue, lui faisant signe de la suivre. La chroniqueuse la rejoint et déposa doucement l’épée elfique au sol, pour ne pas se laisser envahir par les souvenirs de l’arme en attendant. Ainsi, deuxième pouvoir concernait les plantes. A première vue, cela ne servait pas à grand-chose hormis à faire joli, mais cela pouvait par exemple l’aider à se défendre et se protéger avec la végétation. Ilaria, qui avait la rose dans la main désormais, sourit de nouveau, la sentit, avant d’accrocher la rose dans ses cheveux.

« Elle sent bon, en tout cas. C’est pas mal comme pouvoir, tu peux te défendre avec, ou ... Tu arrives à faire pousser de la nourriture, avec cela ? Oh, et je te préviens, mon dernier pouvoir risque de ne pas être très intéressant, du moins à voir, mais je ne vois pas vraiment quoi faire cette fois »

C’était intéressant, si, dans la mesure où elle pouvait connaître le passé d’un objet et donc d’une certaine manière le passé d’une personne. En l’occurrence ici, c’était celui de Luccia qu’elle allait connaître, en partie, et elle pouvait même se risquer à prédire quelque chose, comme elle aimait bien le faire également. Pas obligé que ce soit vrai, après tout, elle faisait surtout de la déduction en partant de ses observations ...

« Mais avant, j’ai besoin de ton autorisation, car mon dernier pouvoir est très spécial ... Rien qu’avec ton arme, je peux découvrir une partie de ton passé. Alors ... Je préfère te demander, si tu veux garder cela privé, je comprendrais. Je ferais avec autre chose dans ce cas »

" Malheureusement non. Un homme affamé restera un homme affamé même en possession de ce pouvoir... Ma capacité à contrôler les plantes me permet de manipuler la matière déjà présente. Pour la rose, j'ai simplement fait remonter la racine à la surface, pour allonger la tige. Mais, je ne peux pas accélérer leur évolution, et donc les faire pousser. Cela, seul le cours normal des choses - le temps - pourra s'en occuper. "

" Mais en moyen de défense, ou même d'attaque, oui, c'est très utile. Il m'est par exemple souvent arrivé d'utiliser la neutralisation que ce pouvoir me permettait. Faire des plantes des cordes entourant une personne potentiellement dangereuse pour qu'elle soit hors de ses moyens est très efficace. "

" Étonnant ce pouvoir. Bon, et bien, vas-y, je t'autorise à explorer une partie de ma vie, mais j'aimerais simplement que tu me dises après ce que tu as vu, si ça ne te dérange pas. "

Selon les dires de Luccia, pour une fois, il semblerait bien que les observations d’Ilaria étaient mauvaises, cette fois. Ce n’était pas bien grave du tout, évidemment, cela pouvait arriver. C’était tout de même très intéressant à ses yeux. Ainsi, son contrôle des plantes ne lui permettait pas de les faire pousser, contrairement à ce qu’elle croyait. Elle avait été induite en erreur car la Druide avait fait justement remonter la racine, ce qui lui avait donné l’illusion qu’elle avait fait pousser tout à partir de rien. Dans le fond, c’était déjà pas mal puisque comme elle le confirmait, elle pouvait s’en servir comme défense.

« Alors, tu préfères empêcher les autres de nuire plutôt que d’utiliser ta force. J’aime ça, j’ai toujours préféré la diplomatie au combat »

C’était un peu bête de sa part de dire cela, sachant que parfois, on était bien obligés de combattre. Elle le savait bien, et Luccia devait le savoir encore mieux qu’elle, sachant qu’elle disait n’avoir pas foulé les portes de Bénécius depuis plus de deux siècles déjà. Par déduction, elle devait avoir vécu la dernière période de guerre, et sans doute même y avoir participé. Mais cela, de toute façon, elle le découvrirait en utilisant son dernier pouvoir.

En parlant de celui-ci, Luccia, après un moment d’hésitation, accepta sa demande. Avec une condition toutefois, celle de lui dire ce qu’elle avait vu. Bien. Alors, même si elle hésitait un peu elle aussi ne sachant pas ce qui l’attendait, précautionneusement, elle prit l’épée elfique dans ses mains. De ses doigts fins, elle parcourut la garde, doucement, les yeux fermés, pour mieux se concentrer, pour mieux voir ce que l’arme voulait bien lui montrer.

Se retrouver à la place d’une arme. Cela pouvait être quelque chose de très déstabilisant, pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude d’utiliser ce pouvoir. Ilaria le déclenchait parfois sans le vouloir, et souvent, il lui révélait bien des surprises. Cette fois n’allait pas échapper à la règle. Elle vit tout d’abord ce qui semblait être un champ de bataille. Du sang, beaucoup de sang. Elle avait donc participé à la guerre. L’épée tomba, et Luccia la suivit vite dans sa chute. Blessée ? Sa deuxième vision, très brève aussi, concernait une chambre. L’épée, adossée à une table de chevet, permettait de situer son possesseur. Elle reconnut l’endroit comme étant celui où l’on soignait les blessés. En somme, ce n’était vraiment pas la joie. Ils la guérissaient. Elle aperçut aussi, une Luccia plus jeune, sur le point de devenir Gardienne Sacrée. Ce n’était pas dit clairement, mais cela se voyait à sa tenue. Ilaria la reconnaissait car elle lisait énormément. Sur le coup, elle hésitait à lui raconter tout ce qu’elle avait vu, afin de ne pas la chagriner de nouveau, mais il le fallait. Elle ouvrit les yeux.

« Je vois ... Ton épée s’est imprégnée de certains moments de guerre, ce qui est normal. J’ai découvert que tu as une cicatrice au cou, la blessure bien a failli te tuer. J’y ai vu aussi tes anciens statuts, brièvement. Le moment où tu es devenue Gardienne Sacrée, puis Protectrice par la suite. Wow, tu as un sacré parcours ! »

Elle avait préféré commencer par le plus difficile d’abord, pour continuer par quelque chose de plus joyeux. Ilaria lui tendit l’épée pour la lui rendre. Luccia ne lui avait pas montrée, sa cicatrice qui était cachée, elle n’avait donc pas pu la voir. Mais elle préférait le dire, en espérant lui faire comprendre que oui, les armes peuvent montrer plusieurs choses de leur propriétaire. Ils ont des souvenirs, eux aussi.

« Ce pouvoir, c’est le pouvoir de Parendar. Ce sont des visions qui m’apparaissent au toucher des objets. Certains disent qu’on peut prédire l’avenir, mais à vrai dire, nous ne pouvons qu’observer le passé, et en tirer des conclusions. Du moins, c’est seulement ce que je peux faire pour l’instant. Peut-être qu’avec de l’expérience, mes prédictions seront plus exactes. Tu auras sans doute encore des combats à mener pour la liberté de tes descendants, Luccia. Mais je ne peux malheureusement pas t’en dire plus. »

Un léger sourire se dessina sur le visage de Luccia, il était bien vrai qu'elle privilégiait la diplomatie au combat, elle aussi. Après, évidemment, elle avait pu constater que parfois, il n'y avait plus le choix, quand la diplomatie n'avait malheureusement pas été efficace. Mais de toute évidence, il était toujours nécessaire, ou du moins, cela ne coutait rien, de passer par la méthode diplomatique avant de s'engager dans un combat inutile. L'essentiel était finalement de faire l'effort d'essayer de changer les choses, d'éviter le combat.

Ilaria plongea dans une bulle de mutisme au contact de l'épée de l'elfe. Cette dernière avait du mal à croire que son arme pouvait révéler son passé mais soit, elle serait très vite fixée. Et, en effet, la chroniqueuse lui affirma des choses qui la stupéfièrent. Tout ce qu'elle disait avoir vu s'étaient bien réellement passé. Machinalement, lorsque cette dernière parla de sa cicatrice au cou, Luccia posa sa main dessus. Celle-ci était cachée sous ses vêtements, et Ilaria n'aurait pas pu la voir sans son pouvoir. Celui-ci était donc bien réel. Avec émerveillement, l'ancienne Gardienne Sacrée prononça simplement :

" Fabuleux..."

Ilaria avait même dû voir des moments de sa vie qu'elle même n'avait pas pu en être spectatrice, comme sa guérison, puisqu'elle sommeillait dans l'inconscience. Ce pouvoir était donc sans doute celui qui impressionna le plus Luccia, bien que les autres avaient déjà été marquants. Quant à son avenir, les dires de la chroniqueuse ne vinrent qu'accompagner les pensée de la druide. Elle s'en doutait, et, si elle était revenue sur Bénécius, c'était bien pour défendre mieux que la précédente fois ses descendants.

" Ce pouvoir est tout simplement merveilleux. Mais, je dois avouer que tout ceci est très frustrant. Tu as vu des choses que moi-même n'ai pas pu voir, alors qu'à cette époque, tu n'était même pas sur cette terre ! "

Et maintenant, cette petite jeune fille, rencontrée seulement aujourd'hui, savait les principales étapes de la vie de l'elfe comme si elle les avait brièvement vécues. Il fallait bien avouer que Luccia ne s'attendait pas à ce qu'elle en apprenne autant. Et, elle le regrettait un peu... Pas qu'elle veuille cacher quoi que ce soit de sa vie, mais plutôt, qu'elle aurait préféré que la jeune Ilaria ne voit pas les images de la guerre, pouvant être effrayantes à ses yeux. Et, même si certains diraient qu'il était mieux ainsi, qu'elle serait de ce fait préparée à la prochaine, Luccia trouvait cela assez cruel. C'était trop tôt. Elle aurait du s'attendre à ces visions, mais la curiosité l'avait empêchée de protéger l'esprit d'Ilaria, un principe qu'elle n'apprécia guère. Non, là, elle s'en voulait vraiment.

" Je suis désolée que tu ais vu cela. J'espère que ça ne t'a pas trop traumatisée ? "

Question idiote. Le sang, les morts, la barbarie de la guerre. Être sur cette scène pouvait-il ne pas être traumatisant ?

« Je fais cela naturellement, pour moi, c’est quelque chose de normal. Mais si tu trouve cela merveilleux, c’est que ça doit l’être. Tout comme tes pouvoirs me paraissent merveilleux à mes yeux. Parce que je ne les possède pas ».

Ainsi, Luccia trouvait son pouvoir merveilleux. Ilaria, elle trouvait que c’était bien de pouvoir connaître le passé d’un objet, mais ce n’était pas cela qui allait l’aider lors d’un combat, ça, c’était clair et net ! Cependant, c’était vraiment très utile dans sa mission de Chroniqueuse. Cela ne servait pas seulement à impressionner quelqu’un comme elle l’avait fait pour la druidesse, mais peut-être cela pouvait-il aider un amnésique à retrouver la mémoire, à retrouver quelques éléments de leur passé s’il le désirait. Cela permettait à des peuples de connaître leur histoire, leur passé.

« Oui, c’est merveilleux lorsque l’on en a l’utilité, pour recenser des périodes de l’Histoire par exemple, ou rappeler des souvenirs. Les armes sont une bonne base pour me raconter ce qu’il s’est passé pour quelqu’un, car en général elles ne quittent pas facilement leur possesseur. Mais les objets les plus chargés de souvenirs sont bel et bien les livres ».

Au fond, elle avait surtout vu des brides de sa vie, et avait fait les conclusions elle-même. Les livres, comme elle le disait, livraient bien plus de souvenirs de ceux qui les écrivaient. Les visions étaient plus longues, plus précises, et les récits aidaient à leur interprétations, montraient ce qu’ils voulaient dire. C’était passionnant pour quelqu’un qui s’intéressait à ce monde. C’était intéressant pour les chroniqueurs.

Alors que Luccia lui disait qu’elle était désolée, Ilaria laissa échapper un léger soupir. Elle s’y attendait, en somme. Non seulement elle venait probablement de lui rappeler de mauvais souvenirs, mais elle semblait regretter un peu qu’elle est pu voir de telles images. Allons, il ne fallait pas, Ilaria s’y était attendue, et elle-même était désolée.

« C’est moi qui suis désolée Luccia, je te rappelle une période que tu aurais sans doute préféré oublier. Quant à me traumatiser ... C’est toujours un peu choquant, mais ce ne sont pas les premières images des différentes guerres que je vois. Ils font partie de la vie. Au fait, il te reste désormais un pouvoir, n’est-ce pas ? ».

Ilaria préférait changer de conversation pour ne pas l’ennuyer davantage. C’était un petit peu gênant, elle ne savait pas trop quoi dire d’autre hormis cela. Lui dire qu’elle était désolée qu’elle ait vécu ce genre de choses ? Non, c’était inutile, personne ne souhaitait la guerre, hormis ceux qui l’avaient lancée. Et puis, il y avait une part de curiosité qui s’emparait d’elle à présent, elle voulait bien voir ce que donnait son dernier pouvoir, savoir ce qui lui restait encore à découvrir. Elle lui rendit donc son arme, attendant sa réponse.

" Ah justement... J'ai trouvé ce petit bouquin en foret. Il a été écrit à la main, et je suis persuadée qu'il a de la valeur pour l'écrivain. C'est écrit en une langue ancienne que je ne sais pas déchiffrer, mais j'aimerais en savoir plus sur son contenu. Il me faudrait donc retrouver l'auteur, s'il est encore en vie... Ou une piste quelconque s'il n'est plus de ce monde. Pourrais-tu me dire ce que tu vois ? "

" Einhame vestal mie... "

A priori, selon les dires de Luccia, le dernier pouvoir d’Ilaria allait probablement se révéler utile pour la druide. Oui, en effet, elle pouvait bien l’aider, si toutefois ce livre voulait bien lui livrer quelques-uns de ses secrets non-écrits, c’était là l’épreuve. Tout ce qui était mystérieux, de toute manière, intéressait toujours la Sipka, alors si elle avait l’occasion d’avoir entre ses mains quelque chose qu’elle ne connaissait pas, alors tout de suite, cela devenait intéressant. Ilaria n’avait entendu parler que d’une seule langue morte, et ce ne serait probablement pas celle-là, à moins d’avoir un coup de chance énorme ... Mais tous les bouquins rédigés dans la cette langue appartenaient au dernier descendant de la dite langue. Peu de chance donc.

« Tu as bien fait de le ramasser. Oh, oui, bien sûr, je vais voir ce que je peux faire pour toi. Je t’avouerais que cela m’intrigue aussi, ce livre à la langue inconnue ».

L’ancienne étoile se mit à rire. Forcément, que cela l’intéressait, elle n’était pas une chroniqueuse pour rien, alors si ce livre était si important que cela, il fallait le savoir et ne pas le laisser se perdre à nouveau et s’il y avait bien une personne qui pouvait l’y aider, c’était elle. Doucement, avec une infinie précaution, elle prit le livre et l’examina, avant d’essayer quoi que ce soit, le feuilletant doucement. D’abord s’imprégner de son ambiance ... Un livre très vieux, de toute évidence. Désormais, elle était concentrée. Dés qu’on lui parlait de boulot, elle le faisait avec minutie.

« Hum ... Malheureusement, je crois bien qu’en effet tu ne pourras pas interroger l’auteur directement, qui qu’il soit. Ce livre est bien trop âgé. En revanche ... Ce que je peux te dire, c’est qu’il a l’air d’avoir été plutôt bien conservé, entre temps, sa perte me paraît récente ... Maintenant, on va voir ce qu’il vaut bien nous dévoiler de plus ».

Oui, mais voilà, seulement, il y avait un léger hic, auquel elle n’avait pas pensé sur le coup ... Aussi concentrée qu’elle fut, les secondes passaient, se muant en quelques minutes, mais voilà ... Elle ne réussit à visualiser qu’une forêt qui lui paraissait plus jeune qu’aujourd’hui, un semblant de dispute entre deux hommes qu’elle n’arrivait pas à distinguer dans une bibliothèque ... Rien de probant.

« Aïe ... Je n’ai réussi à n’avoir qu’une dispute entre deux hommes au sujet de quelque chose qui avait disparu dans une bibliothèque mais je n’ai pas bien vu leurs visages, et des images d’une vieille bicoque qui brûle dans la forêt qui me semble être dans un passé lointain ... Je suis désolée, j’ai peut-être mis trop de puissance dans mes démonstrations. »

Elle était toute désolée de ne pas pouvoir l’aider plus que cela aujourd’hui. Peut-être plus tard, quand elle aurait récupéré, ou à une autre occasion ... En tout cas, Luccia n’eut pas l’air de lui en vouloir puisqu’elle lui montra son dernier pouvoir. Waw… Une panthère des neiges, qui faisait un petit défilé. C’était trop mignon ! Bien que d’habitude, Ilaria elle se tenait loin de ce genre de bêtes. Et alors, lorsqu’elle se retransforma, elle fut impressionnée.

« Wow, c’est vraiment impressionnant je trouve, et ça doit bien effrayer les gens qui ne te connaissent pas ! »

La chroniqueuse paraissait elle aussi très intriguée et curieuse de savoir ce que cachait ce mystérieux livre. Alors, peut-être pourraient-elles le découvrir ensemble ? La druide ne manquerait pas de le suggérer. Enfin, si les pistes qu'elle pourrait trouver étaient suffisantes. Elle les écouta donc très attentivement, en hochant simplement la tête par moments signifiant qu'elle avait saisi et qu'Ilaria pouvait poursuivre dans ses interprétations.

Alors, comme prévu, l'auteur ne devait plus être de ce monde vu l'age du livre (du moins ce qu'il y paraissait). Plutôt bien conservé... Ce qui pouvait signifier que le porteur en avait pris soin parce qu'il avait de la valeur, ou bien qu'il ne s'en était presque pas servi. Enfin, un livre écrit dans cette langue ne pouvait pas rester sagement sur une étagère. Quiconque voudrait le déchiffrer, c'était une évidence.

Bon, si la perte était récente, on pourrait certainement retrouver son dernier possesseur pour en savoir plus. Les visions de la chroniqueuse étaient vagues, mais restaient des pistes exploitables. Et, avec un peu de chance et de détermination, Luccia arriverait peut-être à mener son enquête. Une dispute entre deux hommes dans la bibliothèque au sujet d'un objet disparu, et une ancienne forêt. Luccia vit ces visions d'un point de vue optimiste, montrant que Ilaria, même si elle ne le pensait pas vraiment, l'avait aidée.

" Merci Ilaria. Déjà, on a le lieu, ça pourra être très utile... "

Luccia songeait déjà à une stratégie, mais avant, elle ne manqua pas de lui montrer son dernier pouvoir. La chroniqueuse en était impressionnée, et sa remarque fit sourire la druide. C'était bien là la seule forme sous laquelle elle pouvait faire peur, et encore, on reconnaissait dans l'allure de la panthère une personne sage.

Puis, Luccia repensa au livre. Il lui faudrait quelques jours pour réfléchir, mais elle comptait bien se rendre à la bibliothèque pour effectuer son enquête. Elle proposa donc à Ilaria de l'accompagner, d'une part parce qu'elle appréciait sa personnalité, et d'autre part, parce qu'elle était sure qu'à deux, elles seraient plus efficaces, surtout qu'Ilaria était elle aussi intriguée par ce bouquin. Après, peut-être qu'elle aurait d'autres choses à faire, et elle ne lui en voudrait pas...

"Voudrais-tu m'accompagner à la bibliothèque dans quelques temps ? Il me faut un peu de temps pour réfléchir, mais dans deux lunes, j'y serais, si tu veux mener l'enquête avec moi... "

Puis, l'elfe s'apprêta à retourner à sa foret, histoire de réfléchir au calme. Cette rencontre avait été agréable, divertissante, et pleine de surprises pour l'une comme pour l'autre avec la découverte des pouvoirs. Ilaria inspirait confiance à la druide, c'est pourquoi elle ne ferma pas les yeux sur une possible collaboration au sujet du mystérieux bouquin.

Ilaria était sûre que ce livre avait beaucoup de choses à dévoiler, même si au final son manque de puissance ne lui avait permis de découvrir que peu de choses. Au moins ils avaient un contexte, une piste à explorer maintenant, comme le lui avait dit Luccia. Mais cette bibliothèque, au moins, était-ce bien celle de Naturalia ? C’était la question qu’elle se posait sur le moment, car à vrai dire ... Elle n’y avait encore jamais mis les pieds, c’était surtout son « grand-père », le vieil homme qui l’avait élevée, qui allait régulièrement chercher des livres là-bas, pour essayer de réduire peu à peu sa soif de connaissance. Ce mystérieux livre que la jeune femme druide avait trouvé, en tout cas, était une excellente occasion de s’y rendre.

« Oui, c’est une piste à explorer, sachant que c’est une très grande bibliothèque, qui m’a l’air de dater d’un moment, à moins d’appartenir à un féru de littérature qui possède une immense bibliothèque dans un château par exemple, je ne vois qu’un seul lieu. Bien que je n’aie encore jamais vu de mes propres yeux l’intérieur du château de Bénécius, ni la bibliothèque de Naturalia, je penche tout de même pour la bibliothèque ».

Pour elle, même si elle n’avait pas vu véritablement le visage des deux hommes, il lui semblait qu’ils n’étaient pas des chevaliers en tout cas, alors la piste du château n’était pas la meilleure à suivre. Dans tous les cas, la chroniqueuse était suffisamment intriguée pour avoir envie de s’y rendre à l’occasion pour se renseigner. Si le livre ne lui avait pas paru important, elle n’aurait même pas pris la peine d’essayer d’en révéler ses secrets. Alors, que Luccia lui propose de l’accompagner à la bibliothèque fit de nouveau sourire l’étoile. Bien sûr, quoi de mieux qu’une chroniqueuse pour l’aider à percer le secret du livre perdu.

« Eh bien, c’est d’accord. Dans deux lunes, c’est bien cela ? Alors, j’y serais. Entre-temps, j’aurais recouvré tous mes pouvoirs, je pourrais sans doute t’en dire plus. Si déjà on retrouver le coin exact où cette dispute s’est déroulée pour avoir un peu plus de détails, je verrais à faire parler les objets autour de nous. Alors, on se retrouvera là-bas ».

Et ce serait déjà pas mal. Elle ne doutait pas une seule seconde qu’elles allaient avoir du pain sur la planche, mais après tout, cela l’intéressait. Deux lunes ... Cela allait sans doute lui paraître long, mais cela serait forcément intéressant. Et puis, quelque chose d’autre aussi l’intriguait aussi, à cet endroit. Elle voulait savoir pourquoi elle n’avait jamais eu le droit d’accompagner son « grand-père » comme elle l’avait appelé, là-bas. Songeuse, elle laissa échapper une phrase, qu’elle pensait avoir dit dans sa tête, avant de lui faire un signe d’au-revoir, et s’en aller vaquer à ses autres occupations.

« A vrai dire, moi aussi, je pense avoir un secret à découvrir, là-bas ... »

{RP Terminé}

» Retrouvailles dans un cimetière [pv Ilaria] [TERMINE]
» Ilaria Stellio
» Trophées (Pv Ilaria)
» Incompréhension [Terminé]
» Revitalisation ( Harmonie)

Et la lumière vint. [Ilaria] {Terminé}

Et la lumière vint. [Ilaria] {Terminé}

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