L'Eveil [Test Rang 3]

Le grincement des lourds anneaux de pierre glissant sur les barres d'acier raisonnait dans la salle d'entraînement. Mordekaiser s'y était rendu de bonne heure ce matin là afin de n'être importuné par aucun de ses confrères. Lorsqu'il s'entraînait seul, sa concentration était décuplée et ses efforts redoublaient à chaque exercice. Ces entraînements matinaux étaient également pour l'Aigrefin une manière de ne penser à rien de ce le tourmentait d'ordinaire : Son exile, ses débuts difficiles au sein de la Rose Noire et sa nature qu'il avait du abandonner pour survivre à Malificium.

Bientôt, ses grognements d'effort vinrent se joindre au vacarme produit le mouvement perpétuel des poids colossaux qu'il déplaçait sans relâche. Lorsque le guerrier eut achevé son cycle, il se leva de son banc pour s'étirer. Une nouvelle journée commençait et il était encore loin de s'imaginer à quel point elle serait différente des autres.

Comme à l'accoutumée, l'homme enfila sa chemise, dernière étape précédant sa sortie de la salle d'entraînement.

Personne dans les couloirs ; seuls étaient audibles les bruits de pas de l'Aigrefin. Une fois que celui-ci eut rejoint sa chambre, son périple débuta.

"J'avais fermé à clé. Qu'est-ce que tu fabriques ici ?" Demanda Mordekaiser à l'homme qui s'était invité dans sa chambre.

"C'est toi qu'on appelle "Le Givré" ? On m'a demandé de te prévenir qu'on t'attend dans la salle de réunion. Comme tu n'étais pas là je t'ai attendu, tout simplement." Répondit l'individu d'un calme inquiétant.

"Dans la salle de réunion ? Qui ça on ?" Demanda l'Aigrefin avec autorité à son confrère dont il ignorait nom comme grade.

"Tu verras bien. Ah oui et tenue correcte exigée, si tu vois ce que je veux dire." Ajouta l'homme avant de sortir de la pièce sans même regarder l'héritier maudit.

Curieux de savoir ce qu'on pouvait bien lui vouloir, l'Aigrefin s'équipa de sa tenue de plates complète sans oublier ses armes. Il prit ensuite soin de verrouiller sa chambre une seconde fois avant de prendre la direction de la salle de réunion d'un pas pressé. Il ne tarda pas à la rejoindre et à en ouvrir la porte.

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

"Allez, allez, on se bouge les fesses et on les ramène jusqu'à moi!"

Radhek n'était pas du genre patient, tous les aigrefins du château le savaient. Si on osait lambiner, on avait à coup sûr la tête décapitée. Le dirigeant des chevaliers maudits était un incorruptible sanguinaire. Oh Sammius à l'époque n'était pas un enfant de coeur mais il n'aimait pas tuer les siens, il les torturait juste. Radhek, lui, s'en moquait royalement. C'était pour le bien de la rose noire sauf qu'à cause de cela, il avait moins de recrues volontaires... et il devait avoir recours à des esclaves pour avoir un minimum de chairs à canon à exploiter... mais là, encore, il s'en moquait.

Il était apprécié néanmoins par la plupart des aigrefins. Les belliqueux le jugeaient fous et complètement irresponsables. Dans quel camp était Mordekaiser? Le nain noir en savait fichtrement rien. C'était un peu pour cela qu'il l'avait fait venir. Assis sur son trône fait d'acier et de marbre noir, il le fixait d'un air hargneux.

"Mordekaiser dit le givré! Ravi de voir que tu ne t'es pas perdu en chemin."

Il toussota et but une gorgée de la choppine qu'il tenait à la main. Un marteau de guerre était dans son dos. Deux gardes étaient présents à ses côtés et fixaient le testé avec froideur.

"Tu es ici parce que tu sembles moins stupide que les grouillots qui rentrent dans notre château ces derniers temps. Du coup, j'ai bien envie de jouer avec toi. Donnes moi ton pédigrée. N'hésites pas à me raconter tous tes faits d'armes et tes projets. Par contre, je t'en supplie ne me fais pas perdre mon temps. Je n'aime pas les fous sache le! Ah oui... Avant que j'oublie, il est vrai que tu traines avec la gosse d'Evans?"

Etait-ce du dédain dans la voix de son dirigeant? Allez savoir...

Dès son arrivée dans la salle de réunion, Mordekaiser avait été accueilli par une moquerie. N'ayant pas encore vu qui l'avait fait venir il tiqua en refermant rapidement la porte derrière lui. Une fois qu'il fut assez proche, il reconnut le chef de l'Ordre de la Rose Noire : Radhek. Surpris, il se prépara à tirer son épée pour le saluer à la manière des Chevaliers mais il se rappela que la coutume des Aigrefins était tout autre. Ainsi, avant même que sa main n'ait eu le temps de rejoindre le pommeau de son arme, il s'interrompit pour se frapper la poitrine de son poing serré. Il s'empressa ensuite de rejoindre le siège face à son chef mais ne s'assied pas puisqu'on ne lui en avait pas donné l'autorisation. Il laissa ensuite le très antipathique bonhomme enchaîner.

"Mes respects Monsieur. Mordekaiser, Cavalier Enragé. J'ai rejoint vos rangs il y a bientôt un an. J'ai enquêté sur les troubles du cimetière de Malificium et épaulé L'Incendiaire Thadea Siderea dans la recherche et l'élimination d'un ancien client de notre Ordre devenu déloyal. Vainqueur du spectre du bandit Pearl et assassin du Combattant Acharné Gurip Dorgur, Chevalier de Rang 4. J'ai également collaboré sur votre ordre avec une jeune Mage Noire du nom de Calliopé Gray dans la recherche d'une arme ayant appartenu à l'un de nos défunts confrères. " Dit le guerrier d’une seule traite et sans jamais chercher ses mots.

La discussion se porta ensuite sur Morgane. L’Aigrefin fronça les sourcils mais répondit toutefois à la question sans délai.

"Nous nous connaissons. Je l’ai aidé à récupérer une babiole ayant appartenu à sa famille dans le Temple Oublié, rien qui puisse vous intéresser. C’est une gamine douée. Quand je dis gamine entendons nous bien, elle n’a pas loin de dix fois mon âge. Mais je suppose que vous ne vous êtes pas déplacé en personne pour me parler de "la gosse d’Evans" comme vous dites. "

Mordekaiser avait bien envie de demander à Radhek en quoi Morgane pouvait bien l’intéresser mais il savait qu’ici, ce n’était pas lui qui posait les questions.

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

Le nain écouta d'une oreille distraite ce qu'il lui disait. Tant d'emballage pour dire qu'il avait fait quelques combats et surtout qu'il avait réussi à ne pas mourir... Il lui restait tant à prouver. Il renifla de dédain et but une gorgée de sa choppine. Il espérait que la suite serait plus intéressante. Le sujet de Morgane Evans semblait lui déplaire... tout du moins, il n'avait pas aimé le qualificatif qu'il en avait attribué. Cela fit sourire moqueusement le duergar.

« Les mages noirs semblent te plaire. Pourquoi nous avoir choisi dans ce cas ? »

Une petite raillerie rien de bien méchant mais qui blessait toujours un peu les égos démesurés des aigrefins. C'était lui le chef et il aimait le rappeler à ses subordonnés.

« Nous la surveillons. Sa famille nous a été loyale depuis la nuit des temps ou presque. Il serait facheux qu'on perde une alliée inespérée même si à l'heure actuelle, ce n'est qu'une gosse. Son père a été le bras droit de Sammius. Traite la avec respect et vérifie à l'avenir si elle est toujours de nos côtés ou non... On m'a dit qu'elle trainait avec un chevalier... Beurk. »

Il cracha au sol son dégout. C'était une petite référence à Orpheus Neiphereum évidemment. Mais le sujet commencait déjà à le lasser. Il tapota des doigts sur l'accoudoir droit de son trône et reprit :

« Tu es ici parce que j'ai envie de jouer. Je te l'ai déjà dit. Mais avant de me combattre, il faut que tu me prouves que tu le mérites. »

Claquement de doigts et une trappe se déroba sous les pieds de l'aigrefin. Mordekaiser tomba deux étages plus bas. Il devait vite se resaisir car vingt zombies d'allure différente et de morbidité plus ou moins récente lui fonçaient dessus... Lorsqu'il les aura tuer, c'est un troll qui fera son apparition... Radhek avait hate de voir comment il allait se débrouiller !

A chaque fois que Radhek ouvrait la bouche, il ne manquait pas une nouvelle occasion de se montrer antipathique. Son rang exceptionnel lui donnait peut-être du pouvoir sur Mordekaiser en tant qu'Aigrefin, mais certainement pas en tant qu'homme. Sans pourtant manquer de respect à son chef, le guerrier fronça les sourcils.

"Je n'aime pas la magie. Je tolère celle des Mages Noirs, c'est tout. Les raisons qui m'ont poussé à devenir Aigrefin sont toutes autres. J'ai été élevé au milieu des armes et les Chevaliers semblent avoir oublié pourquoi ils les portent. Cet affront ne peut rester impuni." Avait-il répondu le plus simplement du monde.

L'héritier maudit ignorait que Morgane appréciait la compagnie d'un Chevalier. Ce qui le chagrinait était qu'il était fort probable qu'il le connaisse, ou du moins qu'il l'ait croisé dans ses plus jeunes années. Son aversion pour la Rose Rouge ne changeait rien au cas de Radhek aux yeux de Mordekaiser. Mené par un imbécile de cette envergure, les Aigrefins couraient tout droit à leur perte. L'homme comprit alors où Thadea avait voulu en venir lorsqu'elle lui avait parlé de leur chef. Pas étonnant que la gloire d'antan de la Rose Noire ait filé tout droit aux oubliettes. Peu importait, Mordekaiser allait tout de même se prêter à son jeu stupide puisqu'il n'avait pas le choix.

Sans crier gare, le sol se déroba sous les pieds du Givré. Par réflexe il dégaina son épée lourde dans sa chute et entreprit de la ralentir en plantant son arme contre l'une des parois qui s'offraient à lui. Quelques mètres plus bas, l'homme roula au sol pour amortir l'impact tout en changeant sa peau en acier.

Une fois qu'il eut reprit ses esprits, Mordekaiser n'eut guère le temps de détailler la salle circulaire dans laquelle il se trouvait car un bataillon de morts-vivants entreprit de le dévorer. Il ne s'agissait que de revenants inférieurs, sensiblement les mêmes qu'avait invoqué Morgane au cours de leur périple. Ces créatures n'effrayait plus Mordekaiser qui en avait combattu de bien plus redoutables lors de son excursion avec Cirdan.

Sans perdre une seconde, l'Aigrefin coupa à travers les lignes ennemies en faisant tournoyer lentement son épée autour de lui et sans dépenser plus d'énergie que nécessaire. La taille de son arme et sa force naturelle était suffisante pour tenir à distance ses adversaires. Autant que possible, l'héritier maudit visait le front de ces créatures répugnantes car il avait comprit que détruire leur cerveau était le seul moyen d'en venir à bout. Parfois, il ne parvenait pas à atteindre cette zone et se contentait simplement de repousser ses assaillants en les blessant au torse où en leur coupant le bras dans sa danse macabre.

Lorsqu'il arriva au bout de la salle, il repartir dans l'autre sens en utilisant la même technique, se laissant porter par le poids de son épée. En à peine plus d'une minute, les cadavres avaient retrouvé l'état qu'ils n'auraient jamais du quitter. Leurs cerveaux en pièces ainsi que leur sang avaient servi à repeindre les murs de la salle et la tenue de l'Aigrefin qui se demandait en quoi battre des créatures ineptes pour quelqu'un qui savait comment les vaincre pouvait prouver au nabot qu'il était digne de l'affronter.

C'est alors qu'un hurlement bestial déchira les tympans de Mordekaiser avant qu'un troll n'enfonce d'un seul coup de massue l'unique porte qu'offrait l'endroit. Son véritable défi commençait donc ici.

D'entrée de jeu, l'Aigrefin décocha un tir d'arbalète en pleine poitrine de sa cible géante qui ne poussa guère plus qu'un gémissement de douleur. Sachant que son attaque risquait de ne pas fonctionner, le guerrier avait prit soin de lier son ombre à celle du projectile et par conséquent au troll. Réagissant de manière impulsive comme toutes les brutes écervelées, le monstre arma un coup de massue vertical surpuissant. Conscient qu'il ne pourrait pas le bloquer, Mordekaiser se jeta sur le côté pour l'éviter. L'arme heurta le sol dans un lourd fracas, immobilisant la créature pendant quelques courtes secondes. Il n'en fallut pas d'avantage pour que l'Aigrefin recharge son arme de jet et décoche un second carreau destiné à l'épaule du bras libre de son adversaire. Un nouveau lien noir se forma entre le combattant et le monstre.

Sachant qu'il avait entamé la patience du troll, l'héritier maudit se releva rapidement et osa s'en approcher au corps à corps, ne stoppant pourtant pas sa charge. Mordekaiser parvint à entailler la bête au niveau de la cuisse qui se retrouva elle aussi liée au chevalier noir par l'intermédiaire de son ombre.

Dans un hurlement de rage, le mastodonte fit volte face pour percuter l'Aigrefin avec le revers de son bras, le propulsant contre un mur de la salle. C'était à peine si le guerrier avait eu le temps de changer de nouveau sa peau en acier pour subir le moins de dégâts possibles. Blessé à la joue et à l'épaule, l'humain tendit un bras droit devant lui pour contrôler les liens qui l'unissaient à son ennemi. Les traits d'ombres grimpèrent sur le troll pour former des chaînes autour de lui et enserrer son cou, cherchant à la transpercer sans succès à cause de sa solidité.

En poussant un juron, Mordekaiser se rapprocha prudemment du troll pendant qu'il tentait de se défaire de ses entraves. Il poussa alors un cri de guerre pour asséner à son ennemi un coup aussi puissant qu'il le pouvait à l'horizontale. Le bassin du monstre fut sévèrement tailladé à en croire la marrée de sang qui s'en échappait.

De rage, la monstruosité parvint à briser ses chaînes pour charger son opposant qui fut de nouveau propulsé contre un mur de la salle malgré sa parade. Le troll ne s'arrêta pas en si bon chemin et poursuivit son assaut sur le Cavalier Enragé qui eut le réflexe de rouler au sol pour sortir de la trajectoire de la charge.

Le crâne du monstre fut la première chose à heurter le mur à une vitesse record. Assommée, la bête s'agenouilla pour reprendre ses esprits tandis qu'on pouvait aisément deviner l'emprunte laissée par sa tête sur le mur.

Ne laissant pas filer pareille occasion, l'Aigrefin encore sonné rassembla ses forces et son courage pour se relever et abattit sans pitié son épée verticalement sur le haut de la nuque du troll, ne lui laissant par conséquent aucune chance. Encore haletant de son combat, Mordekaiser observa les alentours.

"Quel bordel..." Lâcha t-il malgré lui.

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

Le nain fut diverti mais il n'en attendait pas moins de la part de Mordekaiser. Il avait réussi à survivre à la première épreuve. Qu'en serait-il de la seconde? Il avait parlé de chevaliers. Voyons donc comment il allait oeuvrer face à ses anciens camarades.

Alors que tout n'était que chaos autour de l'aigrefin, il put entendre très nettement le bruit d'une porte et le bruit caractéristique d'une épée qu'on tire de son fourreau. La porte empruntée par le troll révélait un couloir noir. Le seul accès pour continuer l'aventure, le jeune homme devait donc le prendre à moins d'attendre que les choses arrivent jusqu'à lui... mais dans ce cas, cela prouverait à son dirigeant qu'il n'était pas courageux.

Au delà du couloir, il tomberait sur une pièce rappelant une salle à manger. En effet, il était dans une maison. Le bruit de son combat avait attiré la garde. Quatre chevaliers étaient présents car évidemment, le Givré n'était pas à Malificium actuellement mais à Naturalia. A la vue de l'homme, les paladins l'attaqueraient afin de l'immobiliser pour l'emmener en prison. Son but était évidemment pas d'y aller. Il pouvait toujours tenter de discuter avec eux. L'éloquence était aussi un atout à avoir pour un aigrefin de haut niveau mais il devra se montrer convaincant.

Parmi les chevaliers, il y avait quelqu'un qui faisait la garde à l'extérieur... Quelqu'un de très important... une version de Mordekaiser lui-même s'il n'avait pas quitté les siens. Bien sûr, l'homme l'ignorerait puisque celui-ci ne parlerait pas et portait un heaume lui couvrant le visage... L'avenir est si versatile... Comment allait agir de nouveau notre cher ami? Quelle autre surprise le duergar avait dans sa poche? En tout cas, il était tellement excité qu'il n'arrivait plus à boire tant il avait hate de voir le nouvel acte du film de la vie du testé.

Faute d'autre option, l'Aigrefin poursuivit son chemin par le couloir qui s'offrait à lui. Il avait gardé son épée en mains car il avait comprit que le nain ne comptait pas en rester là. D'autres obstacles se dresseraient certainement sur sa route, hors de question de ménager ses efforts ou de laisser sa vigilance décroître.

Au bout du chemin se trouvait une porte de bois que Mordekaiser ouvrit prudemment. De l'autre côté, quatre Chevaliers l'attendaient dans une salle à manger. Ils étaient positionnés en arc de cercle autour de l'accès pour ne laisser aucune échappatoire au testé. Sans perdre son sang froid, l'Aigrefin attendit ses opposants de pied ferme. L'un, armé d'une masse, fit alors un pas en sa direction ; un pas de trop.

Rendu plus vif par l'adrénaline, l'Aigrefin se saisit du bras armé du jeune Chevalier pour le balancer à l'aide sa force surhumaine sur un de ses confrères. Les autres ne tardèrent pas à réagir et se jetèrent à corps perdu sur le Chevalier maudit. Ceinturé par les deux hommes qui tentèrent sans succès de le plaquer au sol, Mordekaiser dut se séparer de son arme pour ne pas perdre l'équilibre.

Il poussa un hurlement d'effort en soulevant soulevant celui qu'il avait saisi de son bras droit par la taille et le jeta vers l'avant de toute ses forces en pivotant. Projeté comme un fétu de paille, l'individu passa par dessus l'imposante table de bois pour s'écraser au sol. L'autre, toujours accroché à Mordekaiser, tenait bon et ne relâchait pas la pression qu'il exerçait sur lui, priant pour que son potentiel de force surhumaine s'amenuise pour qu'il puisse l'immobiliser.

Le guerrier le sanctionna de deux puissants coups de coude dans le dos avant de le forcer à se redresser d'un coup de poing ascendant adressé directement au visage. Sonné, le Chevalier ne put répliquer lorsque son assaillant se saisit de son bras pour le faire passer par dessus lui, lui faisant briser la table citée dans sa chute.

Le premier à avoir attaqué Mordekaiser s'était relevé et entreprit de l'attaquer de nouveau, cette fois avec l'intention de le tuer et non simplement de l'arrêter. Un carreau d'arbalète adressé à son front le stoppa net dans sa lancée.

Le second qui s'était également difficilement relevé à cause du poids de son armure injuria l'Aigrefin de vive voix mais sa colère ne lui fut d'aucune aide lorsque l'héritier maudit abattit sur lui sa puissante épée lourde qu'il venait de ramasser.

L'éclat discret d'une lame scintilla dans le coin du regard de Mordekaiser. Il était bien trop tard pour tenter de la parer avec son épée alors il se décala d'un pas de côté, laissant le fer pénétrer le haut de son visage et frôler son œil pour descendre jusqu'à son menton. Dans la continuité de la chute de la lame, l'Aigrefin la saisit à pleine main doublement recouverte d'acier. Malgré la traction de son propriétaire, le combattant de la Rose Noire parvint à en garder le contrôle et répliquant en traversant l'attaquant de son épée lourde qu'il avait eu grand peine à manier à une seule main.

Éprouvé, profita de ce court instant de répit pour recharger son arbalète. Le quatrième ne parvenait même pas à se tordre de douleur et se contentait de grimacer en gesticulant vaguement. Sa colonne vertébrale avait très certainement souffert de son impact avec la table et le sol. Sans pitié, l'héritier maudit dont le visage ruisselait de sang écrasa le thorax de son dernier adversaire en posant presque la pointe du carreau chargé contre le front de sa cible. Heureusement pour lui, ses adversaires étaient jeunes et inexpérimentés. Il n'aurait probablement pas pu se défaire d'adversaires plus puissant étant donné leur nombre. Lisant la peur dans la visage du Chevalier, Mordekaiser eut un sourire démoniaque. Mais soudain, alors qu'il s'apprêtait à déclencher le mécanisme de tir, il fut plaqué par un cinquième homme qui avait débarqué de l'une des portes tel un boulet de canon. Son arbalète vola à travers la salle alors que son épée ne fit que quelques mètres.

L'Aigrefin eut toutes les peines du monde à se défaire de l'emprise de son adversaire qui avait roulé au sol avec lui. Les deux hommes se relevèrent simultanément. Ce Chevalier là portait un heaume. En se redressant, Mordekaiser essuya le sang qui avait coulé de son lèvre inférieure littéralement explosée par un coup de tête qu'il avait subit pendant son duel au sol. Tranquillement, il alla ramasser son épée sans que son adversaire ne l'en empêche. Il s'était contenter de tirer son arme, également une épée à deux mains.

"Qu'est-ce que vous avez-tous ? Vous avez l'air surpris de me voir et ça vous dissipe tellement que vous vous battez comme des fillettes. C'est ma tête qui ne vous revient pas ?" Avait demandé l'héritier maudit, encore calme mais néanmoins agacé.

Le Chevalier ne répondit pas, se contentant de corriger ses défauts de garde. Tel qu'il était positionné, il ne laissait aucune ouverture à Mordekaiser.

"Qu'est-ce qui a ? Tu es muet, chien de la Rose Rouge ? Tu as au moins le mérite d'avoir une meilleure position que le ramassis de crétins que je viens de dégommer. Sois mignon, gamin. Ne crève pas aussi vite qu'eux." Cracha le maudit.

Son attitude était soudain devenue plus agressive. L'ivresse du combat avait refermé ses griffes sur lui et voire autant d'écussons rouges en une seule fois avait ravivé sa rage. Voyant son adversaire impassible devant ses provocations, l'Aigrefin ouvrit le bal d'un mouvement horizontal de l'épée. Son ombre se détacha de lui pour former une vague destructrice que le Chevalier scinda en deux d'un seul coup.

Mordekaiser avait profité de cette courte seconde pour se ruer sur son adversaire et engager un combat acharné au corps à corps contre lui. Leur maîtrise de l'épée était absolument identique et chacun prévoyait les mouvements de l'autre comme s'il avait été entraîné exactement de la même manière. Le Chevalier était plus rapide, mais Mordekaiser était plus fort. Leurs différences de caractéristiques se compensaient exactement tant et si bien qu'aucun ne put prendre l'avantage.

Lorsque leurs muscles furent trop tendus pour poursuivre leurs assauts répétés, les deux hommes battirent en retraite simultanément. Les deux guerriers haletaient bruyamment mais le heaume du Chevalier l'empêchait de récupérer aussi vite que son adversaire.

"T'as pas envie de retirer ton seau ? Tu serais plus à l'aise tu sais ?" Railla l'Aigrefin.

Toujours aucune réponse de la part de son adversaire. Le maudit étendit alors son ombre vers sa cible pour le harceler de pics mais l'homme répliqua en frappant violemment du pied contre le sol, soulever la terre sous la maison pour dévier les projectiles et contrôler le support qui servait à Mordekaiser pour véhiculer son ombre. La vague de pierre renversa le maudit au sol qui vit son opposé bondir dans les airs, saisissant l'occasion qu'il s'était ainsi créée.

L'Aigrefin dut plaquer son bras gauche contre sa lame pour encaisser l'impact et user de tout son potentiel de force pour contenir son assaillant. Sa propre lame pénétra sa chair sous l'effet de la force déployée. L'héritier maudit eut alors un rire sadique. Son adversaire était excellent, aussi fort que lui à vrai dire, mais il n'avait pas pu le battre alors que son sort semblait scellé. Il y avait eu deux raisons à cela : La flamme qui brûlait en lui et qui le poussait à combattre n'était pas assez virulente et surtout : Kessler Evans ne l'avait pas choisi lui.

Deux lames d'ombre émanèrent de sous Mordekaiser pour transpercer le Chevalier au niveau des côtes et des poumons. L'homme de la Rose Rouge vomit une épaisse flaque de sang au visage de son adversaire et lâcha son arme, vidé de ses forces.

Sans la moindre once de respect, l'Aigrefin fit rouler son opposant sur le côté et s'assied sur lui pour lui arracher son heaume. Lorsque se fut fait, la stupéfaction se lit dans le regard des deux hommes.

"Tu es... - Tu es...

moi ! - un monstre !"

Le cœur du Chevalier cessa alors de battre mais ses yeux continuaient à fixer ceux de son double. Les deux hommes étaient aussi pâles l'un que l'autre. L'un de mort, l'autre d'effroi.

Cet endroit ne pouvait pas être réel. Il s'agissait forcément d'une illusion où d'une dimension parallèle bien que le pouvoir d'en créer et d'en manipuler une ne soit pas à la portée des mortels. Mordekaiser se releva, tremblant pour contenir toute sa rage. Il alla ramasser son arbalète et abattit froidement d'un carreau en pleine tête le Chevalier agonisant entre les débris de la table. Il leva ensuite les yeux au plafond et hurla :

"Radhek !! Vous vouliez me combattre ? Alors venez ! Assez de ces manigances puériles ! A moins que vous ne teniez à m'affaiblir par peur de perdre contre moi ?"

Hors de lui, l'héritier maudit savait qu'il risquait sa vie en provoquant son chef de la sorte. De toute manière, les évènements auraient pris cette tournure puisque le projet annoncé du nabot belliqueux était d'affronter Mordekaiser. Peut-être ne lui répondrait-il pas et laisserait les choses suivre le cours qu'il avait prévu avant de se confronter à son subordonné à moins qu'il n'ait dans l'idée de corriger cet élan de bravoure ou de stupidité de la part de l'Aigrefin. Dans tous les cas, combattant hors paire de renommée mondiale ou non, Radhek allait devoir faire très attention à lui, que ce fut ce jour là ou plus tard car l'héritier maudit comptait bien le supprimer d'une manière ou d'une autre.

~ Personnage Spécial ~ Messages : 205 Date d'inscription : 05/10/2011

L'ombre engloba subitement Mordekaiser. Etait-ce du à celle-ci ou bien à autre chose mais le jeune homme avait subitement beaucoup de mal à respirer. En effet, il avait l'impression que sa cage thoracique était entrain d'être broyée par son armure. Son épée se faisait aussi beaucoup plus lourde. Malgré une lutte, le Givré dut poser à terre alors que le nain était devant lui.

Son regard était furibond. Un sourire froid, presque mortel, était présent sur ses lèvres. Il n'avait pas aimé sa mise en scène. Que cela ne tienne, allait lui remettre les pendules à l'heure. Usant de sa vitesse supérieure et maintenant toujours le testé sous son contrôle, il passa derrière lui. Un coup fut donné dans le dos.

"Comment oses-tu cloporte vouloir m'affronter alors que tu n'en as pas encore la carrure?"

Un tintement... une arme qu'on frotte contre le sol et puis un coup d'une violence inouie alors qu'enfin, il peut de nouveau respirer normalement. Mordekaiser eut le souffle coupé. Du sang macula le sol. Il venait de se prendre un coup de marteau de guerre dans le flanc gauche. Le nain se moquait de savoir s'il avait eu une cotte cassée ou pas. Il se doutait bien que son pouvoir de peau aurait allégé un peu le coup mais des contusions seraient forcément présentes au vu de la différence de niveau.

"Je pourrais te tuer à l'instant."

Des pics de terre l'attaquèrent à plusieurs endroits. Il était trop rapide. Il finit par lancer le marteau de guerre devant les genoux de l'aigrefin.

"Tiens. Apprends à t'en servir. N'oublies pas que tu es à MOI! Je suis votre CHEF! Un jour, tu m'affronteras... mais pas maintenant... tu n'en as pas la carrure, ni les couilles! Dégages avant que je changes d'avis!"

L'objet correspondrait à sa montée de niveau dans l'ordre. Radhek était tellement en colère qu'il ne lui parla pas du fait que l'arme avait été forgée avec des restes de Kessler et que par conséquent, il faisait un grand honneur au Givré en le lui donnant... Il ne lui parla pas de son pouvoir non plus... Qu'il se démerde... Qu'il disparaisse de sa vue pour le moment. Il avait intérêt de lui obéir sinon, il le décapiterais sur le champ!

[Félicitations. Te voilà niveau 3! Radhek n'est pas content donc attention tu risques de le payer pour le niveau 4 *mouahahahaha*Postes ta sortie et cela sera bon. Penses à mettre à jour ton carnet et ton profil.]

Soudain, une sensation d'étouffement envahit Mordekaiser tandis que sa vue noircissait. Il comprit bien vite qu'il était sous l'emprise du pouvoir de contrôle des ombres de Rahdek mais il ne put s'en défaire en utilisant le sien. La différence de niveau entre les deux combattants étaient bien trop importante.

Un coup magistral porté dans le dos de l'Aigrefin le plaqua au sol dans gémissement. Sa respiration sifflante laissait comprendre qu'il avait du mal à respirer. Alors que la douleur tordait son corps, le guerrier empoigna son épée et tenta de relever, intercepté par un puissant coup de marteau dans le thorax, puis au flanc. Projeté d'un bout à l'autre de la pièce, Mordekaiser finit sa course effrénée contre une pendule ou plus précisément à travers une pendule qui se trouvait là.

Le corps bleui et rougi de toutes part, l'Aigrefin sentit ses forces le quitter. Il chercha désespérément son arme au sol, ignorant le rythme et la profondeur de sa propre respiration pour se battre, mais c'était impossible. Il avait été incapable de dire à quel moment Radhek l'avait attaqué et était encore moins capable de le contrer. Ce nain n'avait-il aucun autre but que de se battre ? D'où tirait-il une telle force dans ce cas ? A quoi pouvait bien servir toute cette puissance sans objectif supérieur ?

Reprenant ses esprits, Mordekaiser se jeta sur le côté pour éviter une rafale de pics de pierre mais ne put en esquiver une autre lancée à l'endroit exact où il finit sa roulade. L'Aigrefin dut même opposer ses bras croisés pour éviter d'être touché au torse et à la tête.

Son corps refusait de lui répondre normalement. Ses bras chutèrent le long de son corps et ses genoux rencontrèrent de nouveau le sol sans qu'il ne le veuille. Un marteau atterrit alors juste devant lui. Était-ce une sorte de cadeau que lui avait fait Radhek ? Fort heureusement pour lui, le nain ne pouvait pas prendre la liberté de le tuer pour la même raison qu'il l'avait fait venir. Viendrait un jour où il ferait regretter ses paroles au petit homme, mais ce jour semblait lointain.

A bout de forces, Mordekaiser rampa pour atteindre l'arme lourde qui l'attendait et eut à son contact une vision lui montrant le sourire satisfait d'un homme aux cheveux blancs.

"Encore lui." Murmura l'héritier maudit en se relevant.

Il traina son arme lourde derrière lui, incapable pour l'heure de la soulever et se dirigea vers l'une des portes que proposait la salle. En la franchissant, il se retrouva dans sa chambre, dans le Château Abandonné.

"Qu'est-ce que..." Articula t-il difficilement.

Mordekaiser se retourna lentement pour voir ce qui se trouvait derrière-lui, il s'agissait du couloir qu'il empruntait tous les jours pour se rendre à la salle d'entraînement et à l'extérieur du château. La salle à manger avait disparue, les Chevaliers également. Devant ce changement de réalité et à cause de son importante perte de sang, l'Aigrefin s'évanouit au beau milieu de la pièce.

» Test !!
» [Test] Convocation
» L'Appel [Test]
» [Test niv. 4] Ascension
» [Test Lvl 3] Et rebelote

L'Eveil [Test Rang 3]

L'Eveil [Test Rang 3]

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