Ah bah ça faisait du bien de le voir sourire un peu ! Jusqu’ici, il lui avait plutôt montré une mine boudeuse et renfrognée. Neelahn était ravie de voir qu’il savait faire quelque chose de plus joyeux que faire la tête.

Et pendant que Cirdan s’amusait à torturer les yeux en regardant un ciel un peu trop éclairé par le soleil, Neelahn décida d’aller explorer les profondeurs de l’oasis. Plongeant sous l’eau, elle fut étonnée de ne pas y voir de poisson. En même temps, quel poisson aurait pu vivre dans un endroit aussi chaud ? Mais bon, puisqu’elle avait fait la connaissance d’un scorpion géant, pourquoi ne rencontrerait-elle pas des petits êtres vivant dans les oasis du désert ? Elle décida alors qu’il était temps de faire de la plongée (mais pas trop). Se contentant d’aller là où elle voyait la terre et la surface de l’eau en même temps, elle sourit en voyant un nouveau paysage à l’image du désert : de l’eau, de l’eau et de l’eau. Pas de poisson, pas de plante. Juste de l’eau.

Remontant à la surface pour prendre un bol d’air, l’elfe replongea aussitôt, intriguée par ce qu’elle venait de voir. Elle n’en était pas sûre mais il lui semblait avoir vu autre chose que « de l’eau, de l’eau et encore de l’eau ».
Plissant les yeux, la silhouette se fit de plus en plus claire au fur et à mesure que la chanceuse avança vers elle. C’était un sac abandonné (les gens par ici étaient vraiment tête en l’air !). Évidemment, Neelahn s’en empara et remonta avec à la surface. Il fallait vraiment être négligé pour balancer ses affaires ainsi dans l’eau !

« C’était un peu lourd. » murmura-t-elle pour elle-même.

C’était tout de même beaucoup moins lourd que le sac de Cirdan, mais ça avait quand même son petit poids.
L’elfe déposa sa trouvaille sur le rebord du lac et, tout en restant dans l’eau, la curiosité l’invita à aller voir ce qui se cachait à l’intérieur de ce sac abandonné.
C’était un coffre, un coffre des plus banals. Il avait la même taille qu’une boîte à bijoux et n’était pas fermée à clé. Bref. A première vue, il n’avait pas l’air très alléchant.
Tournant la tête de gauche à droite, elle essaya de voir si le propriétaire était dans les parages. Neelahn appréciait beaucoup Cirdan mais elle n’était pas prête de revivre une seconde fois ce qu’elle avait vécu. Ne voyant personne, elle songea que personne ne lui en voudrait si elle jetait un petit coup d’œil au contenu de cette petite boîte.

« Oh ! Hé, Cirdan ! Regarde ce que j’ai trouvé ! »

Jusqu’à cet instant, Neelahn n’avait jamais vu autant de pièces d’or réunis au même endroit. Ne pouvant s’empêcher de les sortir une par une, l’elfe se mit à les compter mais à première vue, il devait y en avoir une petite cinquantaine. Toutefois, après avoir compté la dixième pièce d’or, l’elfe fut attirée par un tout petit sac en velours, caché au fond de la boîte. Délicatement, elle le prit entre ses doigts et l’ouvrit. Il y avait des pierres précieuses ! Bon, elles n’étaient pas très grosses mais il y avait de quoi confectionner de belles parures. Elles ne possédaient pas toutes la même taille et la plus grosse ne dépassait pas le volume d’un petit pois. Il y en avait de toutes les couleurs et toutes les formes (bien que les larmes fussent bien nombreuses).

« Viens ! C’est joli, ça brille ! »

Conseiller (ou ordonner, cela n’avait aucune différence) à Neelahn de pas faire quelque chose alors qu’elle était sur le point de faire avait toujours été inutile. Lorsqu’elle commençait quelque chose, elle le terminait toujours. Et avec elle, ce trait de caractère était tout aussi bien positif que négatif. Heureusement pour elle, dans le cas présent, cela n’avait rien eu de malencontreux. De toute façon, il n’arrivait jamais rien de grave à Neelahn. Alors bon. On s’en fiche.

« Riche ? Mais pourquoi tu dis ça ? »

N’importe quel être censé et normalement constitué aurait compris la réplique de Cirdan. Mais Neelahn ne faisait pas partie de cette catégorie. En même temps, quelqu’un qui trouvait un coffre rempli de pièces d’or et de pierres précieuses juste comme ça, ça ne pouvait pas être normal. Ça aurait sûrement été une aberration de la nature. Et Neelahn n’était pas une aberration de la nature. Elle était juste quelqu’un d’anormalement constitué. En fait, on devrait même dire qu’elle était constituée comme les cheveux bouclés des naines qui se réveillaient le matin, après avoir bu cent litres de bières et festoyé durant près d’une semaine. Ouais. Neelahn était plutôt fait comme ça. C’était un gros n’importe quoi.

Pas une seule seconde, l’elfe n’avait songé à garder ce trésor pour elle-même. Pour elle, cette boîte et son contenu appartenaient certainement à quelqu’un et ce quelqu’un allait bientôt revenir les chercher. Il ne fallait donc pas y toucher. Enfin, si, on pouvait y toucher mais il ne fallait rien abîmer et rendre intégralement toutes les affaires.
Pourtant, comme toutes les femmes, Neelahn ne put s’empêcher de contempler longuement les pierres précieuses. En fait, les pièces, elle s’en fichait un peu. C’était les petits cailloux scintillants qui lui plaisaient. Ah ! C’était la première fois qu’elle en voyait autant réuni dans sa main. Elle s’amusa à les contempler sous tous les angles. Elle en prit un et l’observa à la lumière du soleil puis, elle le plaça sous l’eau avant de le mettre par terre, sous l’ombre que faisait le petit coffre.

« C’est joli ! »

Elle aurait pu répéter ça jusqu’à la fin de la journée, cela ne l’aurait pas déranger. Et ça se voyait bien.

« Il en a de la chance celui ou celle à qui appartient ce coffre. Tu veux bien qu’on l’attende un peu, s’il te plaît ? J’aimerais lui demander où est-ce qu’il a eu tous ça. »

Eh oui. Un gros n’importe quoi cette elfe…

Ses grands yeux regardèrent Cirdan avec étonnement.
Mais qu’avait-elle dit ? Pourquoi le ferait-elle exprès ? Elle hésita un instant à rire, pensant que c’était une blague. Et après quelques toutes petites secondes de réflexion, le sourire qui était apparu sur le visage de l’elfe s’effaça.
C’était d’une évidence implacable. Cirdan ne plaisantait pas. Il avait déjà beaucoup de mal à rire. Alors faire des blagues, ça devait sans doute être au-delà de ses possibilités. Comment avait-elle pu croire, ne serait-ce qu’une seconde, qu’il était capable de lui faire une farce ? Pour le coup, elle se sentait affreusement bête. De plus, elle n’aimait pas comment il la regardait et comment il lui parlait. Elle avait l’impression de se faire gronder. Non, en fait, elle était même en train de se faire carrément gronder et une image lui traversa l’esprit : un père fâché devant sa petite fille qui venait de faire une bêtise. Et comme la plupart des enfants, dans ce genre de situation, Neelahn esquissa une petite moue.

Lorsque Cirdan voulu récupérer le coffret, l’elfe le laissa faire. Elle remit les diamants dans le petit sac et tendit le tous au nomade, comme s’il était sur le point de tout lui confisquer.

« Oh ! »

Alors qu’elle était en train d’admirer les dernières pierres précieuses qu’elle tenait dans sa main, quelque chose vînt lui serrer le cou. Ce furent les mains de Cirdan.
Elle sursauta. Mais qu’était-il en train de lui faire ? Avait-elle si mal réagi que cela ? Ses convictions allaient-elles vraiment à l’encontre des siens ? Cela était-il si grave pour en venir à ça ? Quoi qu’il en soit, elle ne se laisserait pas faire ! Elle tenait trop à la vie. Elle était encore jeune pour mourir !

Très vite, les mains de Cirdan purent se refermer sur du vide. En effet, l’elfe venait de se transformer en colibri et tournoyer nerveusement au-dessus de la tête du nomade. Non mais ça va pas ? Bon. Ok. Ils n’avaient pas les mêmes coutumes, ni les même mœurs et apparemment encore moins le même point de vue mais quand même ! Avait-elle tant outrager sa façon de penser qu’elle méritait la mort ? Ils avaient fait quand même un petit chemin ensemble. Il ne pouvait pas lui faire ça !

« J’ai… j’ai une crampe, saleté ! » lui dit-il alors

Hein ? Et c’est pour ça qu’il se permettait de l’étrangler ?!
On put alors entendre un « plouf ! ». Neelahn venait de reprendre sa forme et se tenait dans l’eau, derrière l’homme. Elle lui donna une petite tape sur la tête (mais cela n’avait rien de méchant, sauf s’il était une petite nature).

« Mais ça va pas toi ! »

Réalisant que la crampe à son mollet devait l’empêcher de rester à la surface de l’eau, Neelahn lui saisit le bras pour éviter qu’il ne coule. Sur l’instant, elle n’avait pas vraiment réfléchi. Elle était plus légère que lui et il pourrait facilement la noyer si elle se contentait d’utiliser ses petits muscles.

« Attends, bouge pas, j’te tiens, t’en fais pas. Mais prends appui sur la berge plutôt, tu vas me noyer sinon. »

Neelahn lui tenait fermement le bras des deux mains mais en réalité, elle ne savait pas s’il valait mieux qu’elle lui donne un bon gros coup de pieds dans le dos pour le pousser jusqu’à la berge (au risque de lui péter le coccyx) ou s’il valait mieux le tenir par les épaules et le guider doucement (et au risque de ne pas y parvenir, qu’il s’affole et ne lui donne un coup de poing – vu comment elle le connaissait, elle se disait qu’il en serait bien capable-).

Une crampe… Mais comment pouvait-on avoir une crampe, juste comme ça alors qu’on était occupé à barboter dans l’eau ? Décidément, soit la bonne étoile de Cirdan ne l’aimait pas (et dans ce cas, Neelahn la comprenait parfaitement) soit quelqu’un lui avait lancé une malédiction.
Quoi qu’il en soit, il réussit tant bien que mal à ne pas se noyer grâce à l’elfe. Il essaya de la remercier mais en le voyant parler, Neelahn avait l’impression que les mots lui écorchaient les lèvres. Était-ce si compliqué pour lui de dire simplement « merci » ? Pourquoi se sentait-il tout le temps obligé de placer une critique à chaque phrase qu’il lui adressait ?

« Oh ! »

Oh non ! Que venait-il de faire ? Mais c’est pas vrai ? Non seulement, il était un grand mâle dominateur qui ne supportait pas qu’un autre de son sexe frôle même territoire que lui mais en plus, il était désagréable à outrance et maladroit ! Cette fois-ci, cela en était beaucoup trop.

« Non mais tu le fais exprès ou quoi ? T’as décidé de me pourrir la journée ? Comment vais-je faire pour ramasser tous ça ? Ce n’est pas à nous tous ça ! Il va nous en vouloir ! »

Elle avait dit « il » mais elle aurait tout à fait pu dire « elle ». Après tous, on ne savait toujours pas à qui appartenait ce fameux petit coffre…
Plongeant sous l’eau, Neelahn réussit à ramasser le sac de pierres précieuses. Quand Cirdan lui avait pris le cou, elle n’avait pas eu le temps de tout ranger dans le sac et encore moins de le fermer. Une bonne moitié des pierres avaient donc coulées et quelques unes bronzaient tranquillement sur la berge. En ce qui concernait les pièces, c’étaient plus compliquées : elles avaient toutes été éparpillées dans l’oasis. L’elfe faisait de son mieux pour tout récupérer mais la profondeur du lac n’était pas partout identique ; et certaines des pièces avaient coulées là où son souffle n’aurait pas tenu. Et de plus, même si elle avait pu, elle n’était pas sûre que la lumière éclairait suffisamment ces endroits.

« Viens m’aider, ne reste pas planter là ! »

L’elfe venait de remonter à la surface et était très en colère. Cela lui arrivait peu souvent et cette émotion lui était tellement peu familière qu’elle s’en étonna elle-même. D’habitude, elle n’était pas comme cela. Et en fait, alors qu’elle se sentait capable d’aller arracher tous les cactus du désert pour les balancer dans l’oasis, elle finit par éclater en sanglot pour la deuxième fois de la journée.
Vraiment, ce Cirdan, il lui pourrissait la vie ! Comment allait-elle faire pour ramasser tous ce qu’il avait fait tomber dans l’eau ! C’était impossible ! L’elfe s’en voulait tellement d’avoir ramassé le sac. Elle aurait dû le laisser là où elle l’avait vu et rien de tous ceci ne serait arrivé.

« Tu n’es qu’un égoïste ! Imagine combien de temps ce pauvre monsieur ou cette pauvre dame a travaillé pour avoir tous ça ? Tu n’en as vraiment que faire des autres ! Regarde ce que tu viens de faire ! Tout est parti ! Je n’arriverai jamais à tout remettre dans le coffre ! »

Oui. « Je ». Parce que vu ce qu’il lui avait montré de lui, Neelahn ne se faisait aucun doute. Même si elle lui avait demandé de l’aide, elle était certaine qu’il ne lèverait même pas un seul petit doigt pour venir récupérer tous ce qu’il avait fait tomber dans l’oasis.
Tant bien que mal, elle ramassa les quelques pièces d’or et pierres précieuses qui étaient restée dans la berge et les remit dans la boîte qu’elle venait de sécher avec le tissu du sac.
Non mais vraiment ! Neelahn ne comprenait vraiment pas comment les dieux avaient pu donner naissance à un être comme Cirdan ! Ils devaient vraiment avoir bu à ce moment-là !

Hé bien oui, elle en avait marre de chouiner mais ce n’était pas pour rien ! C’était de sa faute ! Et il lui avait montré le chemin dans le désert car cela lui plaisir d’avoir de la compagnie, aussi casse-pied qu’elle pouvait l’être ! Mais tout ça, Neelahn se gardait bien de le dire. Elle était persuadée qu’il répliquerait encore avec une de ses belles réponses cinglantes qui la ferait repleurnicher de plus belle.

A son plus grand étonnement, elle aperçut Cirdan plonger sous l’eau pour réparer sa bêtise. L’elfe s’essuya les yeux. Était-ce une hallucination ? Était-un mirage ? Non. Ce n’était pas possible. Elle devait sans doute être en train de rêver. Oui, c’était sûrement ça. Elle avait attrapé un gros de coup de soleil qui l’avait assommé et elle était en ce moment même en train de rêver que Cirdan pouvait être quelqu’un de tout à fait correct. Cependant, l’eau était toujours aussi trempée et l’oasis sentait toujours… l’oasis… Cela ne pouvait donc pas être un songe.

Réalisant qu’elle devait sans doute avoir l’air bête à rester là à contempler la surface de l’eau, elle finit par plongée aussi mais ramassa beaucoup moins de choses que lui. D’ailleurs, lorsqu’elle remonta à la surface et qu’elle vît tous ce qu’il avait put récupérer, elle le regarda d’un air ébahi.

« Tu es plus efficace que moi. » se contenta-t-elle alors de dire

Elle nettoya un peu les objets qu’elle tenait entre ses doigts afin d’enlever toute la terre qui s’y était incrustée et rangea le tout dans la boîte. Accoudée à la berge, elle compta les pierres et les pièces. En réalité, elle ne savait pas combien il y en avait eu au départ mais elle supposa qu’elle ne devait pas en être loin. Quoi qu’il en soit, le reste avait trop profondément coulé pour qu’elle ne puisse les ramasser (ou trop bien caché).

« Bon bah voilà. Fais en ce que tu veux. »

De toute façon, ce n’était qu’un coffre et si le propriétaire décidait de le récupérer et qu’il ne le trouvait pas, ça serait la faute de Cirdan. En effet, Neelahn avait décidé de ne plus s’en charger, ayant fini par croire que la majorité des gens devaient ressembler au nomade. Lors de ces brefs voyage à Naturalia, elle avait bien vu que la majorité des êtres étaient égoïstes et cupides. L’elfe n’était pas comme ça. Certes, elle aimait tous ce qui brillait mais elle restait malgré cela détachée des biens matériels.

« Bon allé, j’en ai marre. Tu pourrais m’indiquer précisément le chemin de la forêt, s’il te plaît ? »

Elle insista un peu sur le mot « précisément », espérant que cette fois-ci, Cirdan daignerait lui répondre.
Sortant de l’eau, l’elfe se dirigea vers son sac. Elle en sortit une serviette. Après s’être séchée, elle enfila des vêtements tout en attendant avec une certaine impatience la réponse du nomade.

Partager… Neelahn n’avait aucune envie de partager. En fait, elle n’en voulait pas, tout simplement. Toutes ces pièces et pierres précieuses ne lui appartenaient pas. De quel droit pouvait-elle s’en approprier ? Elle les avait certes trouvées. Et alors ? Cela faisait-il d’elle la nouvelle légitime propriétaire de ces biens ? L’elfe n’en était pas certaine. Si elle avait été persuadée que la personne qui avait laissé son coffre dans l’oasis n’en voulait plus, elle ne se serait pas fait prier pour les prendre. Mais là, c’était différent.

« Ah… si tu le dis… » répondit-elle sans grand enthousiasme

Elle avait beau tordre son cou dans tous les sens, elle ne voyait pas le fameux « signe » que Cirdan lui montrait. En fait, elle voyait effectivement quelque chose mais elle n’était pas du tout convaincue par les propos du nomade. Si ce trésor venait effectivement d’une civilisation très ancienne, pourquoi le signe n’était pas plus ostentatoire ? Là, il avait l’air d’être gravé par un bambin hyperactif. Et puis, où se trouvaient les ruines ? Elle ne voyait aucune trace d’anciennes fondations .
Décidément… en plus d’être désagréable et colérique, Cirdan était stupide… Ne voulant toutefois pas polémiquer sur le sujet avec lui, la druidesse décida de ne rien dire. De plus, elle avait bien remarqué que l’homme essayait de se montrer gentil avec elle. Elle ne voulait pas lui compliquer la tâche en rétorquant qu’elle n’était pas d’accord avec lui.

« Le paysage est le même partout. C’est vrai que je ne peux pas me tromper. »

Elle sourit. Ce qui semblait évident pour Cirdan l’était moins pour Neelahn. Mais bon, dans le cas présent, il fut vrai qu’il lui était impossible de se tromper. Le désert commençait à l’ennuyer et elle avait de hâte de rentrer. Elle ne ferait sans doute aucun détour et ne s’arrêterait pas en chemin pour faire un bouquet de cactus.

« Merci. »

Elle hésita un peu et puis, finalement, l’elfe accepta de prendre la moitié des pièces et pierres précieuses présentes dans le coffre qu’elle venait de trouver. Elle était conscience que ce qu’elle état sur le point de faire n’était pas très bien. Mais le vrai propriétaire de ces biens n’avait toujours pas pointé le bout de son nez et elle n’avait vraiment (mais vraiment) pas envie de se disputer avec Cirdan. Tous ce qu’elle voulait, c’était rentrer chez elle et voir son ami Tigrou.

« Bon bah… à la prochaine, peut-être. »

Neelahn doutait très fort qu’ils se reverraient un jour étant donné que ce fût sans doute la première et dernière fois qu’elle mettait les pieds dans le désert. Cependant, il lui avait dit qu’il se rendait à Naturalia. Peut-être se retrouveraient-ils là-bas s’il y restait assez longtemps et s’il passait par le marché…
Après avoir mis son sac sur le dos, elle se tourna dans la direction que le nomade lui avait indiqué. Elle marcha un bref instant puis se retourna. Elle adressa alors un signe de la main à l’homme, esquissa un sourire et se mit à courir vers la forêt.